En 2017, laFondation Beyelerfête son 20e anniversaire
avec des expositions consacrées à Claude Monet, (1840/1926)
Wolfgang Tillmans, Paul Klee et à sa collection permanente Les visiteurs de moins de 25 ans seront accueillis
gratuitement au muséetoute l’année 2017 Que dire encore sur un des plus grands artistes du monde,
l’un des plus appréciés aussi, Claude Monet ? « Je poursuis un rêve. Je veux l’impossible »
-Claude Monet
Cette exposition, véritable fête de la lumière et des couleurs,
éclaire l’évolution artistique de ce grand peintre français, depuis l’impressionnisme jusqu’à sa célèbre oeuvre tardive. Il est
aussi l’un des principaux artistes de sa collection permanente.
Elle montre ses représentations de paysages méditerranéens,
de la côte sauvage de l’Atlantique et du cours de la Seine,
ses prairies fleuries, ses meules de foin, ses nymphéas,
ses cathédrales et ses ponts dans la brume. Mêlant reflets et ombres, Monet crée des atmosphères magiques. Claude Monet a été un grand pionnier, qui a découvert la clé du
jardin secret de la peinture moderne et a permis à tous d’ouvrir
les yeux sur une nouvelle vision du monde.
Le commissaire Ulf Küster a réuni pour cette exposition
62 toiles provenant des plus grands musées d’Europe,
des États-Unis et du Japon, parmi lesquels le Musée
d’Orsay de Paris, le Metropolitan Museum de New York, le Museum of Modern Art de New York, le Museum of Fine Art de Boston et la Tate de Londres. S’y ajoutent, chose
exceptionnelle, 15 toiles appartenant à des particuliers
qui ne sont présentées au public que très
rarement et n’ont plus été montrées depuis
longtemps dans le cadre d’une exposition consacrée à Monet. Lumière, ombre et réflexion
Après la mort de sa femme Camille, en 1879, Monet s’engage
dans une phase de réorientation. Sa période de
pionnier de l’impressionnisme est achevée ; son importance
artistique est certes encore loin d’être universellement
reconnue, mais grâce à son marchand, il accède à une certaine
indépendance économique dont témoignent ses nombreux
voyages. Ceux-ci lui permettent notamment de s’intéresser
pour la première fois à la lumière de la Méditerranée,
et donnent de nouvelles impulsions à son oeuvre.
Son art se fait plus personnel et s’affranchit du style strictement « impressionniste ».
Mais surtout, ses oeuvres semblent prendre pour thème de façon
croissante la peinture elle-même. Sans doute faut-il interpréter
en ce sens la réflexion qu’il fit à son futur beau-fils, Jean Hoschedé,
selon laquelle c’était moins le motif qui l’intéressait que ce
qui se passait entre le motif et lui. Les réflexions
de Monet sur la peinture doivent être compris aux d
eux sens du terme. La répétition des motifs par le biais des réflexions, qui trouvent leur apogée
et leur conclusion dans les toiles des bassins
aux nymphéas, constitue en même temps une réflexion durable sur les possibilités de la peinture,
réflexion dont témoignent la représentation et
la répétition d’un motif dans le tableau. Monet se livre, à travers la représentation d’ombres,
à une autre exploration des possibilités de la
peinture. Les ombres sont à la fois reproduction
et inversion du motif, et leur forme abstraite prête au
tableau une structure qui semble remettre en question la simple
illustration du motif. C’est ce qui a conduit Wassily Kandinsky,
lors de sa célèbre découverte du tableau
d’une meule de foin à contre-jour réalisé par Monet
(Kunsthaus Zürich et dans la présente exposition),
à ne même plus reconnaître le sujet en tant que tel :
la peinture en soi avait pris une signification nettement supérieure
à la représentation d’un motif traditionnel. Les mondes picturaux de Monet
Cette exposition est un voyage à travers les mondes picturaux
de Monet. Elle est regroupée par thèmes.
Elle se consacre d’abord, dans une grande salle, aux nombreuses
et diverses représentations de la Seine. On remarquera tout
particulièrement le portrait rarement exposé de la compagne et future
épouse de Monet, Alice Hoschedé, assise dans le jardin de Vetheuil
juste au bord de la Seine.
Une salle suivante célèbre la représentation des arbres de Monet : un hommage caché à Ernst Beyeler,
qui avait consacré en 1998 toute une exposition au thème des arbres.
Inspiré par des gravures sur bois colorées japonaises, Monet a
inlassablement traité les arbres sous des éclairages différents,
s’intéressant à leurs formes et à la projection de leurs ombres.
Ses tableaux prennent ainsi souvent une structure géométrique,
particulièrement visible dans les séries.
Les couleurs éclatantes de la Méditerranée sont illustrées
par un ensemble de toiles que Monet a peintes dans les années 1880.
Il évoque dans une lettre de cette période la « lumière féerique »
qu’il a découverte dans le Sud.
En 1886, il écrit à Alice Hoschedé qu’il est littéralement fou de la mer.
Une importante partie de l’exposition est consacrée au littoral normand et à Belle-Île ainsi qu’aux ambiances lumineuses
constamment mouvantes de la mer.
On ne peut qu’être fasciné par
la succession de vues et d’éclairages changeants dont fait l’objet la cabane d’un douanier (1882) sur une falaise, tantôt présentée sous
un soleil éblouissant, tantôt plongée dans l’ombre.
Quand on l’observe de plus près, l’ombre paraît composée de
myriades de couleurs.
Un calme contemplatif émane des toiles qui présentent
des atmosphères matinales au bord de la Seine :
le motif peint est ici répété sous forme de reflet peint,
de sorte que la ligne de séparation entre
la réalité peinte et son reflet peint semble se fondre dans la brume
qui se lève. Le motif est intégralement répété sous forme de reflet,
ce qui empêche de définir clairement le haut et le bas du
tableau. Autrement dit : la convention indiquant comment regarder
un tableau est abrogée et laissée à la subjectivité du spectateur.
On a l’impression que Monet s’approche ici du fondement même de la
nature, du « panta rhéi » de la modification constante.
En effet, il ne peint pas seulement le changement de lumière entre
la nuit et le jour, il représente aussi l’opiniâtreté de la confluence de
deux cours d’eau.
Monet aimait Londres, une ville qui lui avait déjà servi d’asile
pendant la guerre franco-allemande de 1870/1871.
Devenu un peintre prospère et déjà très connu, il y retourna
à la charnière des deux siècles et peignit des vues célèbres
des ponts de Waterloo et de Charing Cross, ainsi que le parlement britannique sous des luminosités diverses,
dans la brume surtout, qui rend toutes les formes plus
floues et les met en scène comme des phénomènes atmosphériques.
Un hommage au grand modèle de Monet, William Turner,
mais aussi une révérence à la puissance mondiale de la
Grande-Bretagne, qui reposait sur son parlement et sur
son commerce, constructeur de ponts.
L’oeuvre tardive de Monet est presque exclusivement
marquée par son intérêt pictural pour son jardin et
pour le jeu des reflets dans ses bassins aux nymphéas.
La Collection Beyeler en contient de
remarquables exemples.
La dernière salle de l’exposition offre une échappée sur les tableaux du jardin de Monet à Giverny.
au Sous-sol : Sous l’influence de Claude, Vincent, Paul… et les autres
L’influence de la peinture impressionniste sur le jeune cinéma français
L’installation cinématographique de Matthias Brunner a été créée
pour la Fondation Beyeler à
l’occasion de l’exposition « Monet ».
Elle dure 30 minutes et est accompagnée musicalement par la
Symphonie n° 4 d’Arvo Pärt. Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h. jusqu’au 28 mai 2017
Conférence de Marie-Paule Vial –
« Au bord de la Méditerranée :
Monet à l’épreuve de l’autre lumière ».
Mercredi 22 février, 2017
18h30-19h30 Marie-Paule Vial, conservatrice et ancienne directrice du Musée de l’Orangerie, parle de la lumière
dans l’œuvre de Monet.
En collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et la Société d’Études Françaises de Bâle.
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MAIF SOCIAL CLUB est un nouvel espace inédit de 1000 m2
installé au sein d’un ancien bâtiment industriel du XIXème
(ancien séchoir à éponges) dans le quartier historique du Marais.
Véritable laboratoire d’innovation sociétale, MAIF SOCIAL CLUB
est un lieu de rencontres et d’échanges en faveur d’une société
collaborative.
Ouvert à tous, le lieu offrira une programmation culturelle éclectique
et gratuite tout au long de l’année : expositions trimestrielles,
conférences, ateliers…
MAIF Social Club : un lieu pensé par la MAIF
Site Internet : www.maifsocialclub.fr
Accès libre : 37, rue de Turenne 75003 Paris – M° Saint-Paul
Contact : maifsocialclub-paris@maif.fr – Tél. : 01 44 92 50 90
Jusqu’ au 31 mars 2017, MAIF SOCIAL CLUB, accueille sa première exposition : IconoMania. Cette exposition interroge la place et le traitement
de l’image dans nos sociétés contemporaines.
Près d’une quinzaine d’artistes internationaux sont
réunis pour l’occasion.
Laurent Mignonneau & Christa Sommerer, Cyprien Quairiat, Jean-Claude Ruggirello, Charles Sandison, Scenocosme, Julia Varga, Jeremy Wood, Du Zhenjun.
Près de seize oeuvres sont exposées sous la verrière
de cet ancien bâtiment
industriel du XIXème au coeur du Marais. Ainsi les villes réinventées de Philippe Cognée,
les oeuvres tactiles de Scenocosme ou encore les jeux
vidéos interactifs de Martin Le Chevallier permettent
de sensibiliser les visiteurs sur la façon dont
les nouvelles technologies façonnent l’environnement
et notre rapport au monde.
Afin d’élargir la réflexion, de nombreux ateliers et
conférences accompagnent cette exposition :
« Comment les images augmentées profitent elles à
la société ? », « Image likée : nouveau moyen d’exister ? »…
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L’exposition Rembrandt intime, au musée Jacquemart André
se termine le 23 janvier. Si vous ne craignez pas la foule et la promiscuité des salles
du Musée Jacquemart, n’hésitez pas, ce sont des chefs d’oeuvre
les commissaires de l’exposition, Peter Schatborn,
conservateur en chef émérite du Cabinet national des estampes
au Rijksmuseum, Emmanuel Starcky, Directeur des musées
nationaux et domaine de Compiègne et Blérancourt. Génie au talent multiple, Rembrandt tient une place à part
dans l’histoire de l’art et dans les collections du musée Jacquemart-André, qui abritent trois chefs-d’oeuvre incontestés du maître. C’est autour de ces trois tableaux majeurs,
qui éclairent chacun une période clé de la carrière de Rembrandt,
que l’exposition est construite, sur l’artiste et sur l’homme.
Au-delà des épreuves qui ont rythmé sa vie,
Rembrandt a toujours porté un regard tendre et généreux
sur le monde qui l’entourait, et en particulier sur ses proches,
liant intimement le fil de son oeuvre à celui de sa vie. Des oeuvres du tout jeune Rembrandt, aussi foisonnantes
que surprenantes, aux portraits vibrants de sa maturité,
l’exposition explore les moments forts de la vie de l’artiste pour révéler toutes les facettes d’un talent qui n’a cessé
de se renouveler.
Peintre magistral, Rembrandt fut aussi un immense
dessinateur et un graveur hors-pair : maîtrisant à la perfection ces trois techniques, il en a exploré toutes
les possibilités en virtuose et créé un jeu d’échos entre ses
peintures, ses dessins et ses gravures. Fidèle à cette démarche, l’exposition du musée Jacquemart-André fait
aujourd’hui dialoguer tableaux et oeuvres graphiques du
maître pour mieux entrer dans l’intimité de son processus créatif.
Édouard André et Nélie Jacquemart achetèrent trois tableaux
de Rembrandt qui restent de nos jours incontestés :
Le Repas des pèlerins d’Emmaüs (1629),
le Portrait de la princesse Amalia van Solms
(1632), et le Portrait du Docteur Arnold Tholinx (1656). Chacune de ces trois oeuvres illustre une époque différente
et fondamentale de la création de Rembrandt.
Habité par un pouvoir créatif qui force l’admiration, Rembrandt touche à l’universel, tout en s’attachant
à représenter son cercle intime.
Ses proches, comme ses parents et sa femme Saskia (Paris, Bibliothèque nationale de France et Fondation Custodia),
font l’objet de nombreuses études.
L’artiste va aussi, tout au long de sa vie, se représenter lui-même
et porter l’art de l’autoportrait à ses sommets
(Berlin, Kupferstichkabinett; Paris, Petit Palais et musée du Louvre).
Lorsqu’il réalise vers 1629 le Repas des pèlerins d’Emmaüs, Rembrandt a acquis une
parfaite maîtrise de la technique picturale à laquelle il allie une
grande compréhension psychologique des sujets qu’il traite. Tout comme Saint Paul assis à sa table de travail
(Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum) qui lui est contemporain,
le chef-d’oeuvre de la collection Jacquemart-André permet
d’affirmer que Rembrandt atteint
alors un premier sommet de son art. Il a alors seulement 23 ans. Lorsqu’arrivent les années 1650-1660, la renommée de Rembrandt
s’étend jusqu’en Italie – il reçoit d’ailleurs la visite de Côme III de Médicis,
grand-duc de Toscane, en 1667. Loin de se contenter de ses succès, Rembrandt poursuit une quête artistique qui l’amène à dépasser
les limites du réel et à accéder à une vision de la vie qui transcende
les apparences, alors même que les épreuves s’accumulent.
Saskia est morte en 1642, il vend sa maison et ses collections
en 1656 pour échapper à la faillite, puis perd successivement sa
compagne Hendrickje Stoffels et son fils Titus. Pourtant,
habité par l’art, il surmonte toutes les difficultés et
développe un nouveau style.
Chef-d’oeuvre pictural, la Jeune fille à sa fenêtre de 1651
(Stockholm, Nationalmuseum), est considérée comme la première
oeuvre à illustrer ce changement. Le modèle, d’une présence presque
palpable, semble sortir de la toile et témoigne de l’émotion
de l’artiste devant cette jeune femme. Le style de Rembrandt
devient très libre et rapide, puis heurté et presque abstrait.
En 1656, quand il réalise le Portrait du docteur Arnold Tholinx (Paris, Musée Jacquemart-André) autour
duquel sont rassemblées les oeuvres de cette
dernière salle, Rembrandt est capable de dire la nature profonde
de l’être, comme le montre également le
Portrait d’Hendrickje Stoffels, sa dernière compagne
(Londres, National Gallery).
La maison rouge consacre son exposition à Plus jamais seul, Hervé Di Rosa et les arts modestes jusqu’au 22 janvier 2017 courez-y sachant qu’Antoine de Galbert, amateur d’art engagé sur la scène artistique française, annonce sa fermeture pour 2018
Le jour de ma visite un groupe de jeunes enfants suivait
leur maîtresse, leur enthousiasme faisait plaisir à voir et
à entendre. La maîtresse a eu du mal à les contenir, tant le travail d’Hervé di Rosa est populaire dans le bon sens du terme. Figure incontournable de la scène artistique et acteur majeur de la Figuration libre, Hervé Di Rosa (né à Sète en 1959) s’est engagé à partir des années 1980 dans la reconnaissance de l’art modeste qu’il définit lui-même comme « proche de l’art
populaire, de l’art primitif, de l’art brut mais ne s’y réduit pas. Il est autant composé d’objets manufacturés que d’objets uniques, pour la plupart sans grande valeur marchande mais à forte plus-value émotionnelle. Les amateurs se retrouvent au-delà du regard critique, de la notion du bon ou du mauvais goût, de la rigueur esthétique, dans un sentiment de bonheur éphémère et spontané, aux parfums de souvenirs d’enfance et de plaisirs simples et non théorisés ».
En 2000, il fonde à Sète le MIAM (Musée International des Arts Modestes) qu’il préside depuis et dans lequel il dévoile exposition après exposition les multiples facettes de cet art modeste. La maison rouge, qui couvre les développements du travail d’Hervé Di Rosa depuis le début des années 1980, met en évidence la place centrale de cet art qui l’accompagne dans sa démarche.
Si la peinture de Matisse, Picabia ou Dubuffet a pu l’intéresser et l’inspirer, les références à la bande-dessinée, aux fanzines et aux dessins animés, ont elles aussi imprégné son travail. Ce recours à une imagerie colorée et illustrative, et la reprise des codes de la bande dessinée, le feront connaître du grand public, avec ses compagnons d’alors, Robert Combas, François Boisrond et Rémi Blanchard, comme les tenants de la Figuration libre. Grand amateur de BD,
Hervé Di Rosa possède une bibliothèque de plusieurs milliers de titres. Ces ouvrages et les figurines qui en sont dérivées et qu’il collectionne, tapissent littéralement les murs de son atelier parisien.
Chez Hervé Di Rosa la pratique artistique est aussi indissociable du voyage et, des oeuvres, objets d’art et savoir-faire qu’il rencontre ou collecte lors de ses périples. Il s’en nourrit, élabore de nouvelles techniques et produit de nouvelles formes : peinture à la tempera et à la feuille d’or à Sofia en Bulgarie, bas-reliefs en bois et bronze à la cire perdue à Foumban au Cameroun, peintures sur bois à Kumasi au Ghana, arbres de vie au Mexique, laque au Vietnam…
L’exposition présente une sélection de ces réalisations et les associe pour certaines aux productions dont elles sont issues.
Au-delà de son caractère rétrospectif, le parcours de l’exposition s’attache ainsi à faire découvrir les multiples collections entreprises par Hervé Di Rosa et témoigne de leur rôle capital dans son travail.
À parcourir le monde en tant d’étapes, Hervé Di Rosa
a rencontré des artistes et des artisans pour
leur savoir-faire et en a tiré des « oeuvres-carrefours »
qui se posent au coeur des échanges et des
dialogues entre cultures. « Pendant trente ans, j’ai voulu être capable de cela : appartenir à une sorte de communauté d’artisans, d’ouvriers. »
visites guidées
▶ tous les samedis et dimanches à 16 h
La maison rouge Fondation Antoine De Galbert 10 bd de la Bastille – 75012 Paris tél. +33 (0) 1 40 01 08 81 fax +33 (0) 1 40 01 08 83 info@lamaisonrouge.org lamaisonrouge.org transports Métro : Quai de la Rapée (ligne 5) ou Bastille (lignes 1, 5, 8) RER : Gare de Lyon Bus : 20, 29, 91
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L’exposition «Magritte. La trahison des images» au Centre
Pompidou se termine le 23 JANVIER 2017
Elle propose une approche à ce jour inédite de l’oeuvre de l’artiste
belge René Magritte. Rassemblant les oeuvres emblématiques, comme
d’autres peu connues de l’artiste, provenant des plus importantes
collections publiques et privées, l’exposition offre une lecture
renouvelée de l’une des figures magistrales de l’art moderne.
Une centaine de tableaux, de dessins, et des documents d’archives,
sont réunis pour offrir au public cette approche qui s’inscrit dans la
ligne des monographies que le Centre Pompidou a consacré aux
figures majeures de l‘art du 20e siècle :
« Edward Munch. L’oeil moderne », « Matisse. Paires et séries »
et « Marcel Duchamp. La peinture, même ».
Elle explore un intérêt du peintre pour la philosophie,
qui culmine, en 1973, avec Ceci n’est pas une pipe que publie
Michel Foucault, fruit de ses échanges avec l’artiste.
Dans une conférence qu’il donne en 1936, Magritte déclare
que Les affinités électives, qu’il peint en 1932, marque un tournant
dans son oeuvre. Ce tableau signe son renoncement à l’automatisme,
à l’arbitraire du premier surréalisme. L’oeuvre, qui montre un oeuf
enfermé dans une cage, est la première de ses peintures vouées
à la résolution de ce qu’il nomme : un « problème ».
Au hasard ou à la
« rencontre fortuite des machines à coudre et des parapluies »,
succède une méthode implacable et logique, une solution apportée
aux « problèmes » de la femme, de la chaise, des souliers, de la pluie….
Les recherches appliquées à ces « problèmes », qui marquent le tournant « raisonnant » de l’oeuvre de Magritte, ouvrent l’exposition.
À l’art de Magritte sont associés des motifs (Rideaux, Ombres, Mots,
Flamme, Corps morcelés..), que le peintre agence et recompose
au fil de son oeuvre. L’exposition replace chacun de ces motifs
dans la perspective d’un récit d’invention de la peinture,
de mise en cause
philosophique de nos représentations : aux rideaux, l’antique querelle
du réalisme qui prit la forme d’une joute entre Zeuxis et Parrhasios ;
aux mots, l’épisode biblique de l’adoration du veau d’or qui confronte
la loi écrite et les images païennes ; aux flammes et aux espaces clos,
l’allégorie de la caverne de Platon ; aux ombres, le récit de l’invention
de la peinture relatée par Pline l’ancien.
EXTRAIT DU TEXTE DE BARBARA CASSIN
Le peintre-roi « Les tableaux de Magritte qui appartiennent à la série La Condition humaine renvoient très directement à l’allégorie de la caverne de Platon, ils l’« imagent » en quelque sorte. (…] Peindre, c’est selon la définition la plus communément admise dans nos cultures, cadrée par la définition grecque de l’art en général, « imiter la nature ». Or voici qu’avec Magritte il s’agit, non pas de peindre des objets, mais de peindre la ressemblance.
Peindre donc l’opération même de la mimêsis, peindre quelque chose comme l’acte de peindre, la peinture en acte. Peindre la peinture. […] Magritte s’inscrit derechef dans la grande tradition de la peinture, cosa mentale depuis Léonard de Vinci, et, derechef, avec un tour de plus : la peinture est non seulement chose mentale, elle fait voir la pensée, elle la met en visibilité ici et maintenant dans le monde. »
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Français d’origine algérienne, Bruno Boudjelal pratique
la photographie comme un mode de vie qui interroge
sans cesse sa propre identité et nous confronte à la nôtre.
Lorsque son père décide de retourner en Algérie,
il l’accompagne et découvre à la fois un pays, une famille,
un monde traversé de violences, des paysages qui lui parlent
et des individus avec lesquels il dialogue sans savoir
vraiment comment se situer. De là s’ensuivent dix années
d’exploration très personnelle de l’Algérie, entre carnet de voyage
et témoignage, qui vont l’amener à passer du noir et blanc
qui lui semblait une évidence, à la couleur, à assumer de plus
en plus le fait que son point de vue n’est que subjectif,
marqué par son histoire personnelle, mais curieux de mettre
en perspective le quotidien et l’Histoire.
Dans les paysages du départ le regard de Bruno Boudjelal se pose de « l’autre côté », sur les lieux de partance des
« harragas », il explore ces paysages que l’on laisse derrière soi avant de franchir mers et terres, avant de franchir clandestinement les frontières.
Si l’utilisation de la couleur blanche provient d’abord d’un
« accident » de l’inexpérience du débutant, de la surexposition,
celui-ci devient porteur de sens. Le panorama s’estompe
de la vue au fur et à mesure que l’on s’éloigne des côtes, avant
de devenir souvenirs qui s’inscrivent dans la mémoire.
De l’éblouissement à l’effacement, là où s’esquissent les
frontières impalpables.
Les « harragas » (mot arabe) veut dire brûler. On désigne ainsi les jeunes qui partent, qui brûlent la route pour essayer de rejoindre l’Europe. Ils ont demandé à d’autres algériens qui vivent en Espagne
ou en Italie, de leur envoyer des cartes SIM. Elles leurs permettent
de se diriger avec leurs téléphones portables pour s’orienter
pendant la traversée Cela leur permet de photographier et de filmer
leur périple, d’en garder la trace et de les envoyer au pays.
Les petits films proviennent d’une association pour la jeunesse
en Algérie « RAJ »Frantz Fanon Il est l’auteur des damnés de la terre, psychiatre et intellectuel
martiniquais qui a vécu et travaillé en Algérie (Blida), ainsi qu’en Martinique et au Ghana. B B souhaitait lui rendre hommage au moment des
célébrations du cinquantenaire de l’Algérie. Circulation
Pendant 10ans (1993-2003) il n’a pas pu circuler en Algérie,
réduit à la visite de la famille ou des amis. Ce qui ne lui a pas permis de
voir réellement son autre pays. Les autres algériens étaient
réduits au même sort, contrôles, faux barrages, ratissages de l’armée,
rapts, disparitions forcées.
Pourtant il a ressenti un lien très fort, avec ce pays, une proximité et
une intimité, alors qu’il ignorait tout de celui-ci.
Pourquoi ses photos sont floues, mal cadrées, c’est d’une part que le matériel
photographique utilisé est sommaire, mais aussi, qu’il fallait ne pas se
faire remarquer en photographiant sous peine d’être arrêter.
Aussi nous livre t’il par fragments, le puzzle de son identité
reconstituée au fil de ses périples, de sa double appartenance
franco-algérienne, dont son prénom français accolé à son patronyme
algérien est une illustration.
Lorsqu’il décide que ce travail en Algérie est terminé, il le structure
sous forme d’exposition, de projection et de livre, puis décide
de se concentrer sur l’Afrique.
C’est ce qui donne la série Goudron Tanger-Le Cap Les chemins que l’on aimerait emprunter librement et parcourir
à travers ce continent n’existent pas. Les routes sont inexistantes,
en mauvais état, les frontières fermées.
Toutes ces raisons empêchent le désenclavement de l’Afrique,
et la libre circulation du peuple africain dans son propre espace.
Tendu entre deux continents, entre deux cultures, Bruno Boudjelal revendique sa capacité à
comprendre et à transcrire une problématique
complexe entre le Nord et le Sud.
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Cours Publics est un cycle de conférences proposé
conjointement par le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace,
la Haute école des arts du Rhin et La Kunsthalle.
Autour d’une thématique, trois intervenants présentent
un courant artistique, un pan de l’histoire de l’art permettant
de recontextualiser la création contemporaine.
Les cours, assurés par des personnalités universitaires
ou du monde de l’art, sont ouverts à tous, sur inscription. Thème 2017 : L’ART A-T-IL TOUS LES DROITS ?
L’art et le droit entretiennent une relation ambigüe
qui évolue entre situations de blocage et fécondes
stimulations. Souvent dans la confrontation, l’un et l’autre
s’imposent des évolutions inscrites durablement,
à la fois dans les pratiques artistiques et dans les textes juridiques.
Si l’on rajoute que l’art n’échappe ni aux progrès technologiques,
ni aux mutations sociétales, il est évident que nous touchons
à une relation en perpétuelle évolution et régulièrement
réinterrogée au regard de cas concrets.
L’art peut-il avoir un rôle transgressif voire contestataire ?
Ou à l’inverse, a-t-il une place d’exception et se soustrait-il
à toute question ? Entre ces deux positions extrêmes,
le débat et l’analyse peuvent prendre place.
En abordant les thèmes de l’imposture, de l’éthique
et de la mutation des formes, ce cycle a pour objet
d’approfondir la complexité du sujet. Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00
à l’Université de Haute-Alsace / Campus de la Fonderie
– Amphithéâtre 1
Jeudi 2 mars 2017 – Le personnage du faussaire de Sophie Yin-Billiet Jeudi 9 mars 2017 – L’art peut-il tout montrer ? de Carole Talon-Hugon Jeudi 16 mars 2017 – Dialogue entre l’art et le droit de Mélanie Clément-Fontaine
Jeudi 2 mars 2017 – Le personnage du faussaire
de Sophie Yin-Billiet
La contrefaçon artistique est perçue avec une certaine
indulgence par le grand public et le personnage du faussaire,
et plus particulièrement celui du pasticheur, jouit même
d’une image populaire au point de susciter souvent l’admiration.
Derrière le fantasme de cette image d’Epinal, la réalité est bien
plus complexe et réellement passionnante. Nous nous proposons
de brosser un bref état des lieux de la contrefaçon artistique
et de revenir sur quelques-uns des plus célèbres faussaires
contemporains.
Formée en histoire de l’art et en muséologie à l’Ecole du Louvre,
Sophie Yin-Billiet rejoint l’Union des Fabricants en 2009
avec la mission d’animer les collections industrielles et
artistiques du Musée de la Contrefaçon. Créé en 1951 pour
la formation des agents de la douane, ce musée situé en bordure
de Paris dans le 16ème arrondissement accueille
désormais près de 15000 visiteurs par an.
Jeudi 9 mars 2017 – L’art peut-il tout montrer ?
de Carole Talon-Hugon
Du Piss Christ de Serrano à Plateforme de Houellebecq
en passant par Lego Concentration Camp Set de Zbigniew Libera,
les relations entre l’art et l’éthique apparaissent bien
comme l’inévitable horizon de questionnements suscités
par certains devenirs contemporains de l’art.
Mais peut-on juger d’une oeuvre au nom de l’éthique ?
Non, répond la doxa contemporaine qui considère que
l’art possède en tant que tel une valeur inquestionnable.
Oui, affirment ceux qui ne croient pas en l’extraterritorialité
de l’art. On prendra ici un recul historique et critique
pour comprendre les tenants et les aboutissants de ces
polémiques afin de dégager une position réfléchie dans
un débat crucial pour notre présent. Carole Talon-Hugon est Professeur de philosophie
à l’Université de Nice et membre de l’IUF.
Elle préside la Société Française d’Esthétique et est directrice
de publication de la Nouvelle Revue d’Esthétique.
Elle a notamment publié L’Esthétique (Puf, 2004).
Le Conflit des héritages (Actes Sud, 2006), Goût et dégoût.
L’art peut-il tout montrer ? (J. Chambon, 2003), Morales de l’art
(Puf, 2009), Art et éthique. Perspectives anglo-saxonnes (éd.)
(Puf., 2011). L’Art victime de l’esthétique, Hermann, 2014),
ainsi qu’une Histoire philosophique des arts (Puf, 2014-17). Jeudi 16 mars 2017 – Dialogue entre l’art et le droitde Mélanie Clément-Fontaine
Le juge n’est pas critique d’art, il apprécie les situations
selon des critères posés par la loi à la lumière des interprétations
jurisprudentielles et bien des débats en art échappent
à la sphère juridique. Ainsi la règle juridique n’intervient
en art que par certains endroits. Inversement parfois,
des expériences artistiques conduisent à repenser la règle de droit
parce qu’elle est à la fois un cadre et un reflet de la vie en société.
A partir les exemples de l’art conceptuel et de l’art collaboratif,
la présente intervention a pour objet d’explorer cette dualité
du droit face à l’art qui conduit le juge tantôt à demeurer
sourd aux revendications de l’artiste, tantôt à interpréter
la règle à la lumière du discours artistique. Mélanie Clément-Fontaine est directrice du laboratoire
de Droit des Affaires et des Nouvelles TEchnologies (DANTE)
de l’Université de Saint-Quentin-Université Paris-Saclay.
Auteur d’un ouvrage L’oeuvre libre publié aux éditions Lacier,
ses recherches portent notamment sur l’accès et le partage
des créations collaboratives et des communs. Elle mène par
ailleurs des projets de recherches pluridisciplinaires sur
les questions liées au développement du numérique. Modalités d’inscription
Inscription uniquement par courrier auprès du Service Universitaire de l’Action Culturelle de
l’Université de Haute-Alsace – Maison de l’Etudiant
– Campus Illberg – 1, rue Werner 68100 Mulhouse
Tarif plein : 20 euros / tarif réduit 10 euros pour l’ensemble
des conférences. Entrée libre pour les étudiants de la HEAR
et de l’UHA. Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Pour tout renseignement concernant l’inscription s’adresser
au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace : 03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr
« […] le “gauche” (ou le “gaucher”) est une sorte d’aveugle :
il ne voit pas bien la direction, la portée de ses gestes ;
sa main seule le guide, le désir de sa main, non son aptitude
instrumentale ; l’œil, c’est la raison, l’évidence, l’empirisme,
la vraisemblance, tout ce qui sert à contrôler, à coordonner,
à imiter, et comme art exclusif de la vision, toute notre peinture
passée s’est trouvée assujettie à une rationalité répressive.
D’une certaine façon, Twombly libère la peinture de la vision,
car le “gauche” (le “gaucher”) défait le lien de la main et de l’œil :
il dessine sans lumière (ainsi faisait Twombly, à l’armée) ». (NM, 9) C’est ce texte de Roland Barthes qui me vient à l’esprit en parcourant l’exposition du centre Pompidou. Même si cela
ne convient pas au défunt artiste, (1928-2011) cela tient du graffiti.
Cy Twomblyn’affectionnait pas le terme « graffiti » dont la critique
les affuble. Le chef-d’oeuvre de la décennie est sans
conteste la série de peintures blanches réalisées en 1959
à Lexington, que Leo Castelli refuse pourtant d’exposer La rétrospective complète de l’oeuvre de l’artiste
américain Cy Twombly, exposition d’une ampleur inédite
sera uniquement présentée à Paris. Elle rassemble des prêts
exceptionnels, venant de collections publiques et privées
du monde entier, les oeuvres emblématiques de l’artiste.
Construite autour de trois grands cycles :
« Fin 1963, alors que John F. Kennedy est assassiné à Dallas,
Cy Twombly consacre un cycle de neuf peintures à l’empereur
romain Commode (161-192), décrit comme cruel et sanguinaire.
L’artiste traduit le climat de violence du règne de l’héritier
de Marc Aurèle, marqué par la terreur et les exécutions,
Exposé à la galerie Leo Castelli à New York au printemps 1964,
le cycle reçoit un accueil extrêmement défavorable de la part
de la critique. Le public new-yorkais, qui s’enthousiasme alors
pour le minimalisme naissant, comprend mal le génie pictural
de Cy Twombly et sa capacité à transcrire sur la toile les phases
psychologiques complexes qui marquèrent la vie et la mort de
l’empereur romain. À l’issue de l’exposition,
Cy Twombly récupère les oeuvres du cycle « Commodus »
qui fut vendu à un industriel italien, puis acquis
en 2007 par le musée Guggenheim de Bilbao. »
Nine Discourses on Commodus (1963), Fifty Days at Iliam
(1978) et Coronation of Sesostris (2000),
cette rétrospective retrace l’ensemble de la carrière
de l’artiste à travers un parcours chronologique de
cent quarante peintures, sculptures, dessins
et photographies permettant d’appréhender toute la richesse
d’une oeuvre, à la fois savante et sensuelle.
Né en 1928 à Lexington, Virginie, Cy Twombly est décédé en 2011,
à l’âge de quatre-vingt-trois ans, à Rome où il a passé une
grande partie de sa vie. Unanimement salué comme l’un des plus
grands peintres de la seconde moitié du 20e siècle, Twombly
qui, depuis la fin des années 1950, partageait sa vie entre l’Italie
et les États-Unis, « syncrétise » l’héritage de l’expressionisme
abstrait américain et les origines de la culture méditerranéenne.
Empire of Flora en est un exemple éloquent. Des fragments de
corps épars, féminins comme masculins, parsèment les toiles
qui semblent conserver la mémoire sensuelle des chaudes nuits romaines.
De ses premiers travaux du début des années 1950, marqués
par les arts dits primitifs, le graffiti et l’écriture, jusqu’à ses
dernières peintures aux couleurs exubérantes, en passant par
ses compositions très charnelles
du début des années 1960 et sa réponse à l’art minimal
et conceptuel dans les années 1970,
cette rétrospective souligne l’importance que Cy Twombly
accorde aux cycles et aux séries dans lesquels il réinvente
la grande peinture d’Histoire.
La présentation des sculptures surprend,
dans l’angle vitré du musée, avec la vue sur Montmartre.
Constituées d’éléments disparates, les sculptures
de Cy Twombly peuvent être qualifiées
d’« assemblages » et d’« hybridations ».
Élaborées à partir d’objets trouvés (morceaux de bois, fiches
électriques, cartons, fragments de métal, fleurs séchées
ou artificielles), ces combinaisons de formes
brutes sont unifiées par un mince revêtement
de plâtre. Le blanc dont elles sont badigeonnées fait naître
à leur surface de subtiles nuances, accroche la lumière
et leur octroie une apparence spectrale.
En ce sens, l’artiste, dans un entretien avec le critique
d’art David Sylvester, soulignait : « La peinture blanche est mon marbre ». Cy Twombly avait l’esprit délicieusement mal tourné,
lorsqu’il le voulait. Pourtant il s’irrita le jour où Kirk Varnedoe
découvrit les quatre lettres du mot « FUCK » écrit au bas de
la peinture Academy (1955). On peut d’ailleurs lire
le même mot devant l’inscription « Olympia » dans la peinture
éponyme – ce qui change drôlement la donne !
Dans le même ordre d’idées, Paul Winkler, ancien directeur de la Menil Collection à Houston, rappelle ce que Twombly lui dit
un jour qu’il se trouvait en sa compagnie devant l’oeuvre Apollo (1963).
Alors qu’il pensait que l’oeuvre faisait référence au monde grec,
l’artiste lâcha ce commentaire laconique : « Rachel et moi, on adorait aller danser au théâtre de
l’Apollo à Harlem. » En d’autres temps, Cy Twombly
ne put s’empêcher, tout en sachant qu’au XVIIe siècle
le mot avait une tout autre signification, d’inscrire
l’expression « Private Ejaculations » dans toute une suite
de dessins de 1981-1982. On l’imagine devant ces oeuvres, un sourire narquois au coin des lèvres !
podcast France culture la Dispute une vie une oeuvre
Grâce à l’application gratuite du Centre Pompidou le visiteur plonge
dans les méandres de l’inspiration
de Cy Twombly, des textes fondateurs de la mythologie grecque
à la poésie élisabéthaine. Une échappée qui entremêle les propos
de Cy Twombly, d’historiens d’art ou de penseurs tels que Roland Barthes.
Disponible en français, anglais et espagnol
Au Musée du Luxembourgjusqu’au 12 février 2017 Cette exposition met en lumière les oeuvres les plus
emblématiques d’un artiste surtout connu pour ses
natures mortes et ses portraits de groupe, et révèle
également la part importante occupée dans son œuvre
par les peintures dites « d’imagination ».
Très attaché dès sa jeunesse à la restitution fidèle de la réalité, Fantin-Latour explora également, avec délectation,
une veine plus poétique qui le rapproche des symbolistes.
L’exposition, qui embrasse toutes les facettes de cette
riche carrière, propose un parcours dense rassemblant
plus de cent vingt oeuvres, tableaux, lithographies,
dessins et autres études préparatoires.
Suivant un plan chronologique, l’exposition s’ouvre sur les œuvres
de jeunesse de l’artiste, en particulier les troublants autoportraits
qu’il réalise dans les années 1850-1860. Confiné dans l’atelier, Fantin-Latour trouve alors ses sources d’inspiration au coeur de
son intimité : modèles captifs, ses deux soeurs sont mises en scène
en liseuses ou en brodeuses, tandis que les natures mortes savamment
composées des années 1860 révèlent, déjà, les qualités d’observation
exceptionnelles du jeune artiste.
Un atelier aux Batignolles 1870 huile sur toile ; 204 x 273,5 cm Paris, musée d’Orsay,
Coin de table de gauche à droite : Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Elzéar Bonnier, Léon Valade, Emile Blémont, Jean Aicart, Ernest d’Hervilly, Camille Pelletan 1872 huile sur toile ; 161 x 223 cmParis, musée d’Orsay
Les coups d’éclat de la décennie 1864-1872, période charnière
dans le travail de Fantin-Latour, sont mis en lumière dans
la seconde partie de l’exposition. Mu par de grandes ambitions,
le jeune artiste travaille alors intensément, innovant avec panache
dans le domaine du portrait de groupe.
Avec l’Hommage à Delacroix, le premier de ses grands portraits
de groupe, il inscrit son nom dans l’histoire d’une certaine
modernité, aux côtés de Delacroix ou de Manet.
Avec Le Toast(1864-1865), Un atelier aux Batignolles(1870) et Coin detable(1872), il multiplie les oeuvres à valeur de manifestes.
La troisième partie de l’exposition présente les séries de
natures mortes et de portraits que l’artiste réalise entre
1873 et 1890. À l’exception des portraits de commande, qui se
raréfient peu à peu dans son oeuvre, il qualifie lui-même
la plupart de ces toiles d’ « études d’après nature ».
Les somptueux portraits de fleurs qu’il brosse alors par dizaines
témoignent d’un talent rare dans la composition des
bouquets autant que d’une exceptionnelle virtuosité dans
le rendu des matières. Ses portraits, qu’ils soient posés ou
plus intimistes, illustrent eux aussi un sens aigu de l’observation.
L’artiste se lasse pourtant peu à peu des portraits et des
natures mortes, ainsi que le révèle la quatrième partie de l’exposition. « Je me fais plaisir » : par cette phrase écrite dans une lettre
à son ami et marchand Edwards en 1869, Fantin-Latour évoque
les oeuvres dites « d’imagination » qui occupent une part croissante
dans son oeuvre au fil des années.
Nourries de sa passion pour la musique, inspirées par des sujets
mythologiques ou odes à la beauté du corps féminin sous couvert
de chastes allégories, ces oeuvres révèlent un visage moins connu de l’artiste.
Entre l’austérité des portraits familiaux, la richesse des natures
mortes et la féerie des tableaux d’imagination se dessine
ainsi un personnage tout en nuances, dont la personnalité
complexe se trouve éclairée par l’abondante correspondance
qu’il entretint avec plusieurs de ses amis et artistes de l’époque.
L’exposition innove d’ailleurs en consacrant une salle au processus
créatif de Fantin-Latour qui, centrée sur L’Anniversaire peint en 1876, présente en parallèle peintures, dessins et
lithographies retravaillées à de nombreuses reprises.
Cette rétrospective est enfin l’occasion de dévoiler au public
un corpus de photographies inédit, saisissant répertoire
de formes pour l’artiste.
Au-delà de la mise en lumière du genre traditionnellement
mineur de la nature morte, érigé par Fantin-Latour
en véritable portrait de fleurs, l’exposition souhaite brosser
l’image d’un artiste en prise avec les débats de son temps,
entre passion du réel et besoin d’évasion, qui a su s’imposer,
malgré sa discrétion, comme une figure marquante de son siècle. podcast France culture, la Dispute
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