Sommaire de juin 2012

01 juin 2012  : Vincent Odon – Terrain de Jeu
02 juin  2012 : Robert Cahen & Marie Freudenreich
04 juin 2012 :  Le Schaulager Satellite
07 juin 2012 :  dOCUMENTA (13)
10 juin 2012 :  dOCUMENTA (13) 2012
14 juin 2012 :   Art Basel 43 2012
22 juin 2012 :  Françoise Saur – les Dessous du Musée.
23 juin 2012 :  Autour du 500e anniversaire du retable d’Issenheim de Matthias Grünewald
25 juin 2012 :  In Vino Veritas de Bernard Fischbach

In Vino Veritas de Bernard Fischbach

Une lecture toute trouvée pour la plage ou les jours pluvieux, sans attendre l’automne et les vendanges :
 

Bernard Fischbach

 
Le village de Bockwiller, surnommé Boucville, est sens dessus dessous, depuis qu’une vigne a été dévastée au défoliant.
La fête des Vendanges, que tout le monde attendait, risque de ne pas avoir lieu. Le maire doit faire face aux craintes et aux attaques incessantes de certains de ses administrés. Et comme si cela ne suffisait pas, un corbeau s’amuse à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas !
Quelles sont les motivations du saccageur de vigne, du corbeau, du maire ou encore du détective Ramon qui décide de se charger de l’affaire ?
Se basant sur des faits réels, l’auteur nous décrit des situations rocambolesques dans ce village en apparence si paisible. A mi-chemin entre le roman policier et la satire, l’intrigue est pleine de suspense. Bernard Fischbach, auteur de nombreux ouvrages sur l’Alsace aux Editions Alan Sutton, renoue ici avec son penchant pour le polar.

Autour du 500e anniversaire du retable d'Issenheim de Matthias Grünewald

Décor Adel Abdessemed
Autour du 500e anniversaire du retable
Evénement du 27 avril au 16 septembre : présentation de l’oeuvre
Décor d’Adel Abdessemed

 

Adel Abdessemed - Décor en regard avec le Retable d’Issenheim

Réalisés aux Etats-Unis et exposées à New-York, les quatre Christ qui forment l’oeuvre Décor de l’artiste Adel Abdessemed sont exposés pour la première fois en Europe, à Colmar, au musée Unterlinden, en regard de la Crucifixion qui les a inspirés.
Cet ensemble d’un expressionnisme exacerbé par le contraste entre la violence du matériau (le fil de fer barbelé) et la beauté du résultat formel, la taille imposante des corps et leur exposition aérienne, entre le symbole unique et la multiplicité, semble exhiber toute la violence contenue dans la représentation iconique du Christ sur la croix de Grünewald. Mais au-delà de cette dimension dramatique, le matériau utilisé et savamment tressé, la répétition du sujet devenu motif ont une visée ornementale que trahit le titre de l’œuvre, à concevoir comme une stylisation ou une sublimation de l’image du Christ de Grünewald.
 
Présentation le mardi 26 juin à 18h30 par Frédérique Goerig-Hergott
Lieu : salle du retable
Tarif normal : 5 € / gratuit pour les membres de la société Schongauer, porteurs du pass musées et étudiants : 5 €
Renseignements et réservations : 03 89 20 15 58
 
500 ans du Retable d'Issenheim de Matthias Grünewald

 
 

Françoise Saur – les Dessous du Musée.

Les bâtiments anciens ont tous une âme. Ils bruissent des esprits de leurs habitants, des échos de leurs affectations successives. Ils ont accumulé traces et strates de leur histoire. Au musée Bartholdi se découvrent même quelques signes de l’époque où le sculpteur y vécut.
 La poussière s’est accumulée dans les greniers. Les pièces, jadis d’habitation, ont changé de fonctions et sont devenues salles d’exposition, réserves,  bureaux …
Mais il y a là de petits riens, parfois dérisoires, parfois somptueux ; des bribes ténues d’histoires révélatrices du temps qui passe, de l’usure, des réparations et de l’entretien. Les visiteurs n’en ont guère conscience : l’intime reste caché. Le voici mis en lumière.
Texte : Françoise Saur 2012.

jusqu’au 31 décembre 2012 au musée Bartholdi de Colmar
Et quelle lumière !
Françoise Saur, décline cet intime en sept chapitres dans l’ancienne demeure du célèbre sculpteur Auguste Bartholdi. Comme elle le raconte dans la vidéo, dans une pièce, elle a découvert les cadres du sculpteur lui-même qui servaient à encadrer ses tableaux. Elle s’en est servi avec grand bonheur pour présenter ses photos. –Auguste Bartholdi était collectionneur de photos, entre autres, comme le relève le conservateur du musée  Régis Hueber.-  C’est ainsi que ses photos sont imprimées sur un papier chiffon luxueux « Hahnemühle » parfois abstraites, toujours sensibles et personnelles, mises en scène révélant le passage du temps, jouant des pigments et des matières, s’arrêtant par un instantané qui révèle l’âme du lieu, avec une maîtrise de la scénographie et du spectacle suspendues aux cimaises de cette maison bourgeoise. Cela donne lieu à un spectacle chaleureux et intimiste surprenant.
« Le rythme des images inscrites dans des écrins aux colorations variés s’affiche sur la partition des murs de la salle d’exposition du musée. »
Extrait de Sédimentation
Frédérique Goerig-Hergott, Conservatrice au musée Unterlinden
 
Les drapés couvrent un mobilier que l’on devine figé dans l ‘abandon et le temps, avec ce poids de poussière qui amènent vers d’autres réflexions…

Françoise Saur - Drapés 2

Les Traces révèlent des empreintes de main, dont on voudrait connaître l’histoire, mais aussi des signes  d’écritures venant d’une autre civilisation.
Françoise Saur - Traces 2

Les Sculptures se décomposent tels des cadavres livrés à leur sort, ou encore impudiques abandonnées, glorifiées par des cristaux d’emballage.
Françoise Saur - Sculptures 1

 
 

Les Emballages toujours grâce au jeu des couleurs et des transparences  semblent révéler des trésors en attente, des secrets bien gardés.

Françoise Saur - Emballages 2

 
Les Reflets illusionnent tels des magiciens pour nous renvoyer sur le mur d’en face, tel un trompe l’œil.
Françoise Saur - Reflets 4 - 2011

Les Objets immobiles mais si présents cherchent à garder le souvenir d’un temps révolu.
Françoise Saur - Objets 5 -6

Les Sièges semblent résister à leur manière invitant un éventuel visiteur à s’y poser pour rêver et converser.
Françoise Saur - Sièges 4

 
Un livre sur « Les Dessous du musée » – 92 pages – 40 photographies couleurs  Textes: Frédérique Goerig-Hergot conservatrice du musée des Unterlinden; Régis Hueber, conservateur du musée Bartholdi – prix 60 euros + 7 euros de participation aux frais de port – Commande: fr.saur@gmail.com, pour prolonger votre visite.
photos des photos et vidéo de l’auteur

Art Basel 43 2012

 

Rodney Graham 2012 Black Tree Gallery New York

Cette grande entreprise qu’est ART Basel, ne connaît pas la crise.
Les collectionneurs sont présents plus que jamais, c’est ici qu’est donné le ton du marché de l’art. Art Basel, après son extension à Miami, se tiendra aussi à Hongkong l’hiver prochain, étant donné l’explosion du marché chinois, c’est l’opportunité à saisir. Ce sont 300 galeries venant de 36 pays des six continents, qui sont habilitées à venir faire du business sur les bords du Rhin, sélectionnés par un rigoureux comité international.
Art Basel est une fête pour les yeux, entre jeudi et dimanche, lorsque le grand public, simples visiteurs arrivent (65 000 environs) aux  stands, les jeux sont faits. L’essentiel ou les plus belles pièces ont trouvé preneur, car c’est un lieu pour faire des affaires. Si on a la chance d’avoir une carte VIP ou une carte de presse, on croise, des personnes venant du monde entier. On se rend bien compte que le chômage et la crise, n’atteingent pas ce milieu-là.
Du côté d’Art Unlimited, rien de vraiment novateur, vous pouvez voir quelques œuvres et l’interview de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse, qui cette année fait partie du réseau, par le journaliste Dominique Bannwarth.
Du côté des galeries, c’est un régal, on peut en prendre plein les yeux.
Gallery Pauli avec une valeur sûre Giuseppe Penone
Giuseppe Penone Galerie Pauli

Hauser et Wirth avec Ron Mueck
Ron Mueck Woman with Sticks

Pipilotti Rist,
 
 
Paul McCarthy
Paul McCarthy

 
Damien Hirst Gallety White Cube

 
La galerie Mayer avec les 7 sorcières de Tinguely, La galerie canadienne Landau avec des oeuvres de la succession Picasso, mis en vente par Marina Picasso, des Magritte, Miro, Jawlensky.
Art Basel est le plus grand musée du monde à notre portée, même si l’on ne peut se rendre acquéreur, cela vaut le déplacement pour les amateurs et les curieux.
Jusqu’à dimanche au prix de 40 ch fr pour la journée.
les artistes présentés en ligne
Desing Miami, Art Parcours  Art Film et les satellites comme  la Liste, Solo project  ArtFair font partie de l’ensemble des réjouissances.
Le CRAC Alsace et la Kunsthalle de Mulhouse se sont associés au programme

dOCUMENTA (13) 2012

dOCUMENTA (13)

Sous le soleil, dans les nuages et le vent, une dOCUMENTA(13) sans fil conducteur, voulue par la curatrice Carolyn Christow-Bakargiew.
 

Carolyn Christow-Bakargiew

 
Elle est dédiée à la recherche artistique et à toutes formes d’imagination, qui explorent l’engagement, les idées, les modes de réalisation, dans la vie active réelle ou imaginaire.

Il a des terrains où l’alliance de la politique est inséparable de la recherche dans les divers domaines scientifiques et artistiques et la connaissance de l’art ancien, moderne et contemporain.
Cinq villes dans le monde accueillent également des éléments de cette dOCUMENTA un peu particulière : Kaboul et Bamiyan (la ville des fameux Bouddahs détruits par les intégristes talibans) en Afghanistan, Alexandrie et Le Caire (autre haut-lieu de l’islamisme ennemi de l’art) en Egypte, et enfin Banff au Canada.
100 jours pour explorer cette grande manifestation, où le meilleur côtoie parfois le pire, encore que c’est toujours subjectif. Kassel devient le centre du monde artistique et le carrefour international de tout ce qui compte de personnalités dans le monde cosmopolite de l’art contemporain et des idées.
Trente quatre sites constituent les centres d’attraction de l’exposition internationale. Au-delà des lieux historiques que sont la Fridericianum KunstHalle, la Documenta-Halle, la Neue Galerie le Hauptbanhoh, , l’Ottoneum et le Karlsauhe,  (Orangerie) dOCUMENTA a investi neuf autres lieux dans les faubourgs de la ville.
Trois cents participants, dont plus d’une centaine d’artistes visuels pour cette édition 2012.
D’excellents artistes sont présents qui proposent des oeuvres intéressantes : Rosemarie Trockel, Kader Attia, William Kentridge, Jérome Beland so and so. Avec plus de 2000 événements programmés pour cette manifestation, c’est un véritable marathon de 4 jours, pour visiter les divers lieux, dispersés dans la ville et se trouver au bon moment
« on the place to be »

Thierry Geoffroy

Performances, conversations, séminaires, installations, peintures, sculptures, jalonnent la dOCUMENTA. Mais aussi les protestataires, agitateurs, originaux, que l’on croisent ailleurs dans ce type d’événement.

dOCUMENTA devant le palais des congrès

L’impression générale est que les artistes sont très conscients des problèmes mondiaux actuels et ne versent pas dans l’angélisme et la béatitude.

A partir du moment où j’avais pris mes marques et situé les divers lieux, j’ai procédé en fonction de la météo et selon une logique personnelle. En effet il y a une légion de journalistes, artistes, curateurs, galeristes du monde entier, un vraie tour de Babel qui se côtoie pendant 4 jours. C’est le moment de réviser son anglais passe-partout et son allemand du même tonneau.
Les stars sont présentes et valent le détour :
William Kentridge, Giuseppe Penone.

Giuseppe Penone

Ma première visite au Hauptbahnhof :
Deux 2 ailes :
István Csákány, Gost Keeping 2012, l’installation d’une usine de confection, en bois, grandeur nature des machines, les mannequins  fantômes noirs prêts à être portés.

Istvan Csakany

Le sud africain William Kentdrige, avec une vidéo incoyable. Grand nom de la scène artistique sud-africaine, William Kentridge se fait connaître internationalement avec ses dessins charbonneux, déclinés pour le cinéma d’animation et mis à contribution pour son oeuvre théâtrale. Inspiré par les techniques de l’expressionnisme allemand, le fusain et le charbon aux accents torturés de William Kentridge dessinent une réflexion sur l’histoire et la condition humaine, en incluant aussi bien une dimension intime que politique et sociale. Ici ce sont des parties autobiographiques.

à suivre

photos de l’auteur sauf la 1
copie partielle de vidéo

 
 

dOCUMENTA (13)

Si vous me cherchez, j’y suis depuis mercredi avec de belles rencontres, des découvertes :

Fridericianum Kassel

Rahmenbau - Haus-Rucker-CO

 

Le Schaulager Satellite

A l’occasion d’Art Basel, (14 au 17 juin 2012)  le Schaulager sera au centre de l’action. Pendant deux semaines, il vous invite à visiter le « Schaulager Satellite », un pavillon temporaire sur la MessePlatz à Bâle, lieu d’exposition conçu par les architectes Herzog & de Meuron.

Schaulager Satellite Bâle 2012

Dès le 4 juin jusqu’au 17 juin de 10 h à 20 heures, Schaulager Satellite, en visite libre.
Immanquable et incontournable en tête de pont d’Art Basel, dans une présentation à multiples facettes,  vous pourrez découvrir le monde du Schaulager et de ses activités dans les coulisses. A l’image du Schaulager, sis au « Dreispitz » au Müenchenstein  dans la banlieue bâloise, le pavillon Satellite en place et en pointe d’Art Basel, est de forme triangulaire, selon la conception des architectes suisses Herzog & de Meuron.
Le Schaulager actuellement en travaux, ne présentera pas d’exposition en 2012.
 
Schaulager Muenchenstein

Chef-d’œuvre des architectes Herzog et De Meuron, c’est un lieu particulier, musée, entrepôt, qui abrite la collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann .
 
Maya Oeri, présidente de la Fondation Laurenz-Stiftung :
Maya Ori présidente Laurenz Stiftung

 
En 1999 en mémoire de notre fils  Laurenz Jakob, décédé prématurément, mon époux Hans U. Bodenmann, et moi-même nous avons créé la Laurenz-Stiftung.
La collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann, est le cœur du fond du Schaulager. Dès 1933 Maja Hoffmann-Stehlin, plus tard, Maja Sacher (1896-1989), (dont l’époux était le chef d’orchestre Paul Sacher, (voir la Fondation Paul Sacher à Bâle) a fondé pour continuer le travail commencé par son défunt premier mari Emmanuel Hoffmann, ce lieu d’Art Comptemporain dédié à la nouvelle création.

Maya Sacher par Andy Warhol

Maja Sacher poursuivit de manière cohérente, les trois principaux objectifs de sa fondation: la collection, la conservation et la communication de l’art contemporain orienté vers l’avenir.
En 1941, elle a confié la collection Hoffmann-Laroche par un prêt permanent au Kunstmuseum Basel et, en 1980 elle a initié et a rendu possible la construction du premier musée au monde d’art contemporain.
Les travaux entrepris par Maya Oeri et son comité donneront un nouvel essor à l’institution, qui à l’avenir, en s’agrandissant, abritera à côté des espaces d’expositions,  une bibliothèque, un centre de recherche pour les universitaires, un lieu d’études, des espaces pour la création, la restauration d’œuvres, la conservation, afin de rester dans la continuité de l’idée d’ouverture initiée par Maya Sacher.

Schaulager Satellite_schaufenster Photo: Tom Bisig

 
Dans le Satellite, des maquettes des expositions anciennes, ainsi que des maquettes des  œuvres de la Fondation sont exposées. Sur les écrans défilent en continu des films d’information et des vidéos d’artistes.
C’est ainsi que l’on peut avoir un cours de rattrapage et se faire plaisir  avec Cindy Sherman, Robert Gober, Monika Sosnowska, David Claerbout, Francis Alÿs, Peter Fischli et David Weiss, Fiona Tan, Dieter Roth, Tacita Dean, Katarina Fritsch, Jeff Wall, Andrea Zittel, John Baldessari, Thomas Demand, Ilya Kabakov, Paul Chan, Gary Hill, Matthew Barney.
 
L’exposition 2013 du 1 mars   au 1 juillet,  sera consacrée à Steve McQueen
photos 1 et 3 de l’auteur
autres photos courtoisie du Schaulager

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Exposition au forum de l’Hôtel de Ville de St Louis, jusqu’au 1 juillet 2012
Vernissage le 8 juin à 18 h 30, suivi d’une rencontre-discussion avec les artistes.
Avant première depuis le 1 juin 2012

(é)mouvantes couleurs

Un « dialogue sans cesse renouvelé entre visible et invisible, narration et poésie. »
(Sandra Lischi)

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Marie Freudenreich photo DNA Kristin Jurack

Deux artistes, de générations différentes, réunis par une perception de l’espace  et du mouvement semblable. L’un artiste affirmé, Robert Cahen (voir ici 2e partie) exposant régulièrement un peu partout dans le monde, l’autre Marie Freudenreich, timide, effacée, talentueuse, connaissant bien sa partie, mais ne se livrant pas d’emblée. Son travail est tout en finesse, en délicatesse, des dessins, à l’encre de Chine et à la tempera. (peinture à l’œuf) La tempera est un procédé de peinture, qui consiste à délayer des pigments en poudre dans de l’eau additionnée d’un agent liant tel le jaune d’œuf.

Cela permet des couleurs vives et translucides. Peinture utilisée à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, Marie l’a remise au goût du jour, en l’adaptant à sa manière.

Elle ne peint pas sur bois, mais sur un papier très fin, qu’elle a rapporté lors d’un voyage en Chine, d’où résultent raffinement et élégance. Ses dessins, sont très géométriques, parfois des bâtons qui semblent danser au gré de leur fantaisie, projetant des ombres, un œil aveugle, tout en mouvement et en couleurs. Les mouvances de sa tempera envoient tout naturellement aux nuages et aux mouvements des vidéos de Robert Cahen.

Est-ce le vide de l’absence autour de cette table-installation,  au milieu des fragiles dessins sur papier chinois suspendus en cercle, au centre du forum ? Attend-elle des convives ?

La grande toile spécialement conçue pour l’exposition ‘Fade to black’ (fondu de noir) n’est ni du Soulages, ni du Rothko, ni du Pollock, c’est du Marie Freudenreich
.

Après 3 ans d’études à l’école des Beaux  Arts de Nancy, Marie a tenté l’expérience d’une école d’art américaine, pendant 5 ans, pour étudier la sculpture et la peinture à la tempera puis elle revient à Mulhouse, pour exercer son art.

La jeune femme fort timide ajoute
« On peint pour dire ce qu’on ne sait pas dire ».

Ce jeu de couleurs en mouvement, se retrouve dans l’installation vidéo de Robert CahenPaysages / Passages, dans les moniteurs de télévision, qui montrent le moteur de la télé  visible sous leurs  caches en plexiglass.
« Il y a trois sources d’images, extraites du film ”juste le temps”
(projeté au Jeu de Paume en 2010)
  de 1983, une fiction expérimentale dans laquelle deux personnages se rencontrent dans un train
», explique Robert Cahen.
Il a travaillé en postproduction le défilement du paysage vu d’un train en jouant sur des effets vidéo comme la vitesse, les couleurs et l’évocation du passage, le passager est hors champ, c’est à dire nous.

« C’est une notion permanente de mon travail, parce qu’on peut y retrouver la valeur du temps et les transformations de l’existence ».

Art  où l’artiste conjugue poésie avec virtuosité,  Art vidéo dont il est  pionnier.

Cette œuvre est prêtée par le fond régional d’art contemporain (Frac) d’ Alsace à Sélestat, elle était exposée au ZKM de Karlsruhe.

Robert Cahen & Marie Freudenreich

Robert Cahen et Thierry Maury -photo DNA Kristin Jurack

Les œuvres de Robert Cahen de la période 1973-2007 ont été éditées sous forme de coffret, en DVD, que l’on peut acquérir auprès d’Ecart Productions, au FRAC, au jeu de Paume, à la galerie Stampa de Bâle (Art Basel) Centre Pompidou, et auprès de la Vitrine,  53 Avenue Kennedy à Mulhouse.

 

Vincent Odon – Terrain de Jeu

Ou comment acquérir une oeuvre d’art à moindre frais !
 

Vincent Odon Terrain de Jeu

 
Pour la troisième année consécutive, la Kunsthalle Mulhouse et l’Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région s’associent pour offrir aux touristes mulhousiens une oeuvre d’art inédite et inattendue, à l’occasion d’ART’Basel, rendez-vous incontournable du monde entier, des collectionneurs et amateurs d’art, des curieux.
On se souvient de la première édition le « Baise en Ville » de Marianne Maric, qui fait une belle carrière en Europe, et même au-delà, (mes amis aux US l’ont apprécié) puis de la 2e,  la bouteille d’« Eau Lourde » oeuvre conçue par Claire Morel et Amandine Sacquin, prenant la Tour de l’Europe comme modèle,  qui se trouve relatée en nouvelle romancée, dans un livre titré « Raconte-moi l’eau », aux édititions Autrement.
Ces oeuvres sont toujours conçues en série limitée, pour le cas présent, ce sont 7000 exemplaires qui attendant les touristes, mais aussi les mulhousiens et collectionneurs, puisqu’il y a la possibilité d’en acquérir un exemplaire au prix de 3 €, à l’office du tourisme ou auprès de la Kunsthalle, des restaurateurs et commercants.
Vincent Odon, en résidence à la Kunsthalle, venant de la Champagne Ardennes, a créé Terrain de jeu. C’est en découvrant notre région, la densité de villes importantes, avec la proximité de Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Bâle, Freiburg, la facilité de passage des frontières ont été autant de signes, qui l’ont fait opter pour une carte routière pas tout à fait comme les autres.
Montage carte subjective Terrain de Jeu

Son travail se situe entre dessin et sculpture. Au recto, une carte routière du pays des trois frontières a été entièrement redessinée à la main. Au verso, des dessins conceptuels et détournements évoquent les relations particulières au sein de ce territoire pas comme les autres. Des frontières que l’on passent sans s’en apercevoir, la possibilité de parcourir 3 pays en un clin d’oeil, voire un coup de pédale. Il n’a pas manqué de relever le pavement de la place de la Réunion, mais aussi celui des rues historiques de Colmar, mortel pour les chaussures à talons.
Vincent Odon Terrain de Jeu

D’entendre les diverses radios dans les trois langues, au cours de ses déplacements,  elles ont inspiré de petites phrases,  dans les trois langues,  teintées d’humour et de références aux lieux, éléments de repère, associés aux distances étirées artistiquement. Le cm habituel qui permet d’évaluer les distances est valable en diagonale, mais pas en hauteur, ni en largeur, c’est une oeuvre d’art avant tout, symbolisant, à la fois, la proximité, l’autonomie et le partage, mais aussi en référence à des carnets japonais que l’artiste a découverts, qui imposaient l’étirement, et donnaient naissance au titre
« Terrain de jeu« , vision un peu empirique de la perspective et de la distance.   Une carte étant la multiplication des points de fuite à l’infini, d’après ses lectures, lui a inspiré et lui a permis de respatialiser les éléments, dans un cheminement d’une vision cartographique personnelle.
Vincent Odon Terrain de Jeu

Avec le soutien de l’UMIH, les cartes routières seront mises à disposition dans les chambres d’hôtels à Mulhouse du 11 au 17 juin.
Dès le 6 juin, elles seront diffusées auprès des partenaires de l’opération (hôtels, restaurants, commerçants…) et proposées à la vente à l’Office de Tourisme.
« Les incidences de l’Histoire sur cette géographie frontalière m’ont donné envie d’exercer à mon tour quelques manipulations graphiques sur ce territoire et de me jouer des cartes. Intéressé par les carnets de voyage, les expériences topographiques et les cartes mentales, j’ai imaginé une carte qui fonctionne comme un récit de parcours. En mélangeant des représentations géographiques à des dessins effectués lors de mes déplacements, la carte qui en résulte permet de se repérer comme de s’y perdre. Dans l’esprit des objets détournés que j’ai pu réaliser, le détournement de la carte est lisible au travers des dessins et il traduit en même temps les détours que j’ai pu faire dans cette région. »
Vincent Odon – mai 2012