Lucian Freud, peintre est décédé mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.
Vidéo ici Harry Bellet – Le Monde
Il aimait peindre la souffrance du corps, la déliquescence des chairs. De ses pinceaux rugueux, il maltraitait hommes et femmes sans distinction. C’est pourtant « paisiblement », selon son avocate, que Lucian Freud est mort mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.
Né le 8 décembre 1922 à Berlin, il était le fils de l’architecte Ernst Freud et le petit-fils du psychanalyste Sigmund Freud. Il était aussi devenu l’artiste vivant le plus cher du monde, après que le milliardaire russe Roman Abramovitch eut acquis, en 2008, un de ses tableaux pour la somme record de 34 millions de dollars.
C’était aussi, sans doute, un des plus farouches : outre-Manche, la presse avait été scandalisée par son attitude, alors qu’il devait peindre le portrait de la reine. Il avait exigé que Sa Majesté vienne à l’atelier. On ne sait si elle accéda à la demande du maître, mais le portrait qu’il fit d’elle est un des plus atroces qui soient. la suite ici (réservée aux abonnés) ma visite de l‘exposition de 2010 sur mon blog
Parfait comme le cercle de Giotto et Symphonie Monoton Silence
Nous descendons comme prévu, à la gare d’Altkirch, sans perdre de temps, nos guides nous arrêtent devant un banc, où un ingénieux épicurien, mais néanmoins fainéant, a réussi à coincer la capsule d’une bouteille de vin AOC, à l‘unique endroit possible de la maintenir.
Puis ils nous demandent le silence. Nous avons évité la pluie, prévue en abondance à cette heure-ci, mais l’imprévu s’est manifesté bruyamment. Nous attendons religieusement le départ de l’importun.
Et là miracle, on se croirait à la Chapelle Ste Rita, devant l’imposante cimenterie, où les 2 obliques du logo le H et le C, répondent à la verticalité architecturale du bâtiment. Il n’y plus cette pollution de poussière grise, dont se souviennent les anciens, les normes plus difficiles, ont contraint les propriétaires à se conformer aux obligations de 2001.
Mais il reste le son de la cimenterie, en continue, le soir on l’entend au loin, monotone avec une variation juste modulée par le vent , il se répand dans l’espace et sur la ville. En regard l’énorme silo et en face sur la colline avec l’église, 2 monuments complémentaires (vidéo ici), nappe continue qui remplit l’espace, à l’écoute de la Symphonie Monotom Silence.
Les sonneries découpent le temps. Les fils électriques devant la cimenterie d’Altkirch, sont comme la portée de cette note unique que l’on distingue de très loin.
Chemin faisant nous passons devant ce que nos interlocuteurs considèrent comme le paradis perdu, baigné par le cours d’eau, les couleurs des maisons à 3 étages, les tas de bois pour l’hiver, et les barbecues d’été, un endroit harmonieux et convivial, parasité par les 2 bancs vandalisés.
Lorsque l’on grimpe dans les hauteurs de la ville, dans un
jardin, un maquette du château de Montbéliard. De 1397 1475, il appartient à la famille Montfaucon, puis aux Ducs de Wurtemberg.
La Tour Henriette (1424),suivie de la Tour de Frédéric (1572), sont des témoins de la Renaissance allemande
Situé à Montbéliard ce château abrite à présent, le Musée Cuvier, où l’on peut voir les travaux du paléontologue, ainsi que de l’art contemporain, par exemple : Jean Messagier « Docteur ès Printemps » assimilé à l’Abstraction Lyrique, écolo éminent, qui s’opposa fermement au creusement du canal Rhin Rhône par la création d’une toile « Notre vallée ne doit pas mourir. » toujours exposée dans ce musée.
2 Montbéliardais illustres, (dont le surnom des habitants est » Trissus » …. )
Puis nous cheminons à travers une belle porte ancienne pour nous arrêter devant une porte flanquée de poubelles. C’est là que se situe l’histoire de Giotto connu pour ses extraordinaires capacités
de dessin, parfait comme le cercle de Giotto. Ici le trait est plus qu’ imparfait. Mais le cercle synthétise les 2 panneaux l’un de sens interdit et l’autre de stationner. Coup de force sémantique fait des 2 sens.
Plus loin un contestateur a manifesté ses idées, par un graffiti sur un mur.
Pour l’inscription de Lipp , il existe un couple le pinceau pour écrire, le rouleau pour recouvrir.Ici c’est la bombe pour écrire et le karcher pour décaper, donc un nouveau couple antagonique. Celui qui tente d’effacer toute l’écriture essaie plutôt de le faire en dégradé, plutôt que d’attaquer le crépi, où il resterait gravé l’inscription pérenne, subtilement il a affaibli le sens du slogan, en nous laissant deviner l’idée et par notre inaction nous suggère d’être un peu ses complices. ( A Bas etc … à mort les C… etc …)
C ? cette espèce de fantôme, qui visiblement suscita l’ inspiration générale.
Le premier lieu de la prière chrétienne de la région du Sundgau reçut le nom de « Alta kirche » (église haute) en raison de sa situation géographique. C’était il y a bien longtemps et depuis 3 édifices religieux se sont succédés. Altkirch signifie « vielle église » en alsacien, il y a cependant une possibilité pour que le nom d’Altkirch proviennent en fait de cette Alta Kirche, qui fait donc référence à une église en hauteur, plutôt qu’à une vieille église.
Un endroit élevé où il y avait un château du 11e s, appartenant aux comtes de Ferrette. Elle a été détruite par un tremblement de terre en 1356, qui a causé énormément de dégâts alentours, devenue une ruine, au 19e s, elles ont été rasées pour la construction de l’église catholique Notre Dame, monumentale, néo-romane, avec de beaux vitraux.
On peut aussi y voir une belle pietà du XVème, un ensemble de 4 statues en pierre d’une grande beauté « le Christ au Mont des Oliviers », des fonds baptismaux du XIIème, une clé de voûte du XIIIème, de belles peintures de Gustave Dauphin « Assomption de la Vierge », « Le Christ mourant » de Jean-Jacques Henner« ,
« Les fiançailles de Marie et Joseph » d’après Raphael…
Les 14 stations du chemin de croix présentent une spécificité originale, certes pas unique en Alsace :
du côté droit elles sont représentées en allemand, réalisées après 1870 quand l’Alsace est devenue allemande et du côté gauche elles sont en français, reconstituées après destruction de la guerre de 14-18, quand l’Alsace est devenue française.
Une chose exceptionnelle et originale est le Cromlech qui entoure l’église. On penserait plutôt à une interdiction de stationner à la vue de ces grosses pierres qui cernent le chevet de l’église.
Un Cromlech (courbe + pierre) étant un monument mégalithique. Les scientifiques penchent pour les observations des astres et de la lune.
L’église étant un lieu cultuel, on se trouve ici devant un composé, une sorte de collage, de 2 approches du monde, de 2 conceptions spirituelles, entre une croyance s’appuyant sur le paganisme et l’autre sur le religieux. Le cromlech d’Alkrich en vidéo
Pérégrinations, rencontres de hasard dessinent une nouvelle manière de voir ensemble,
le terrain d’action de nos guides, la dimension performative minimale : les lieux familiers, ordinaires de notre quotidien, que l’on ne voit plus par accoutumance, par habitude.
Leur travail est un repérage, fait de recueils d’informations minimales, un partage d’imaginaires, qui leur demande tout de même une préparation et une rencontre avec les historiens et bibliothécaire des villes visitées. Chez les 2 M D&D il y a du visible qui nous est remontré par le langage.
Nous nous sommes quittés après une crêpes-partie au CRAC d’Alsace , où je vous invite à visiter la très belle exposition « Pour une République des Rêves » en nous promettant de nous retrouver, très bientôt pour une nouvelle aventure déambulatoire, satisfaits de notre fin de journée ensoleillée et contents des discussions, échanges et nouvelles rencontres toujours enrichissantes. photos mélangées avec celles d’Elli Humbert du CRAC et les miennes, ainsi que mes vidéos « amateur »
.
Partager la publication "Performance – flânerie Dector et Dupuy suite"