Sommaire de novembre 2010

07 novembre 2010 : Pompidou Metz – Chefs d’oeuvre – suite et fin
13 novembre 2010 : Cyprien Gaillard
17 novembre 2010 : La Fiancée du vent
19 novembre 2010 : Vienne 1900 Gustave Klimt
23 novembre 2010 : Egon Schiele – Vienne 1900
28 novembre 2010 : Clark et Pougnaud à la Filature de Mulhouse
29 novemvre 2010 : Hommage à Bleu de Cobalt

Hommage à Bleu de Cobalt

Photo Myriam 201007a
photo Myriam Delaide
Dans la vie des blogs, cela se passe comme dans la vie réelle. Le virtuel passe au réel, pour peu que l’on ait des goûts communs ou mieux des affinités. C’est ainsi que des rencontres s’organisent, des liens se tissent, des amitiés se forment, des partages de moments quelquefois intenses se passent.
J’ai eu la chance de rencontrer Myriam , alias « bleu de cobalt » , de partager des moments formidables avec elle et sa famille, en Alsace, à Paris, pour des expositions et des échanges sur l’art, mais aussi sur la vie, des moments de fous rires.
Nous devions visiter Murakami à Versailles ensemble, la vie en a décidé autrement.
Lors de son dernier voyage aux Etats Unis, en famille, voyage remis au mois de mai pour cause de volcan,  elle a été atteinte d’un mal foudroyant à Las Vegas. Ce voyage aura été son avant dernier, avant de revenir en France où elle repose désormais.
Belle étoile au firmament des blogs, blog intelligent, raffiné, montrant une belle culture et un grand sens de l’observation. Son blog poursuivra son histoire grâce à son époux Philippe  alias le « poisson rêveur ».
Ces 2 blogs sont en lien sous la rubrique « blogs amis »

Clark et Pougnaud à la Filature de Mulhouse

img_1491.1290953953.jpg Quand Clark rencontre Pougnaud, ou encore lorsqu’un photographe rencontre une peintre férue de décors de théâtre, l’un comme l’autre ayant baignés dans l’enfance, pour  Christophe Clark dans la photographie, père, grand’père, oncle, cousin, pour  Virginie Pougnaud, nourrit par le théâtre,  par sa mère comédienne, petite fille elle rêvait devant les décors, dès que les feux étaient allumée et que les comédiens paraissaient, elle était fascinée par la magie, (grand-mères peintre, ) cela aboutit à « Immoblilis ». Virginie Pougnaud, préférait dessiner sur les cartons, les murs, nourris par les voyages aussi.

C.Clark se dit né dans le dektol , Il a réfléchi pendant 1 an à l‘utilisation du numérique. Il Aime beaucoup le dynamique dans le déséquilibre. Puis très vite il a été persuadé de ramener la peinture de la photographie ce qui le rapprocha rapidement de Virginie. C’est ainsi qu’ils mêlèrent leur spécificité. A Virginie les maquettes et la peinture, à Clark la mise en scène et la finalisation de la photo.

Il définissent leur approche par le terme de « slow art » dont  ils revendiquent  l’ appartenance :

«  la beauté pour nous réside dans le respect du pas lent de l’homme tranquille ».

Leur travail fait référence au lointain passé de leur enfance.

Les deux artistes réalisent en duo des tableaux intrigants qui mettent en scène des personnages dans des décors théâtralisés très soignés. Ce sont en réalité des maquettes peintes par Virginie Pougnaud, dans lesquelles sont insérées des photographies prises par Christophe Clark. Leur univers n’est pas sans rappeler celui du cinéma, du spectacle, des contes de fées…img_1447.1290954285.jpg

La question du décors est primordiale dans leur travail. L’univers d’Edward Hopper les a attiré justement par ses cadrages insolites, son ambiance d’intimité avec ses personnages. A l’inverse de Hopper leur photographies ne sont pas mélancoliques, elles montrent les mêmes personnages, avec les mêmes couleurs, sur fonds de décors peints, avec des ombres portées, des fausses perspectives, des personnages énigmatiques, des portraits intimes. Très vite leur travail a été présenté et primé dans le Marais.

Leur travail confronté à Hopper, img_1494.1290954381.jpgsert aussi de fil conducteur dans l’exposition, ils copient les tableaux, pour s’en éloigner et  y apporter leur touche. Puis ils en sont sortis, en faisant des portraits intimes de femmes, comédiennes également, se sont prêtées au portrait, en les habitant selon l’ambiance créée par les deux artistes.
Le décor est fabriqué, peint, placé, la lumière très étudiée, faite sur mesure, puis le personnage y pénètre comme sur la scène d’un théâtre, en fonction de l’idée des portraitistes un peu chimistes. Ici le décor fait partie intégrante du portrait.  img_1478.1290954080.jpg
La série « intimité » a été faite avec des comédiens qui sont habitués à jouer et se prêtent facilement à ce genre de situation, pour habiter les portraits.
Exemple cette belle bourgeoise « Monique » qui est joliment rentrée dans leur histoire.
Regis Jauffret a mi cette image en couverture, le contenu de son livre est fidèle à Monique.
Les photos sont présentées dans un décor, avec un éclairage particulier avec des cailloux blancs et des plantes et un décor qui nous rapproche de la nature, voire de Noël. Ils souhaitent que l’on soit à « l’écoute des photos »
Clark se sert d’éclairage anciens en créant des lumières violentes, soleil + spots, sur des films afin d’avoir un granulé particulier.
img_1471.1290956008.jpgOn voit que le décor est faux que c’est peint, du théâtre mais il y a une profondeur, un densité. La balade Dorothy , 4 images d’une jeune fille échappée d’un conte de fée, avec un regard ambigu des adultes, qui ferait penser à Balthus, sans les couleurs de celui-ci. La pyramide des âges demandée par le musée d’Epinal, est tout a fait originale, d’un côté un femme avec un bébé, à droite une vieille dame.
Le lever du jour et le coucher du soleil, la chèvre au centre, inspiré de travaux sur le cirque.img_1460.1290955728.jpg
Dorothy est dans un mouvement ascensionnel , elle s’échappe, puis il y a une chute, à l’image des livres d’enfance. Tout est théâtralisé, le couple travaille par série, Hopper, les contes d’enfants, Dorothie, l’intimité douce et mélancolique, le nu ou le personnage est relâché, sans le rapport de séduction, pas de corps trop formaté, dans un moment de détente.
Les photos portent le nom du modèle, ou dans la série Intimité c’est le nom du lieu
Gabrielle Lazure a posé pour eux, ainsi qu’Agnès Jaoui.
Depuis 10 ans le succès immédiat perdure.
entrée libre
jusqu’au dimanche 13 févrierà la Filature de Mulhouse

photos de photos… de l’auteur

Egon Schiele – Vienne 1900

schiele03_0.1290356594.jpg« Mon œuvre n’est pas moderne, elle est de toute éternité »
Egon Schiele


Egon Schiele, disparu tragiquement en 1918 à l’âge de vingt-huit ans, apparaît comme une figure d’exception parmi les artistes du xxe siècle. Considéré comme l’un des artistes majeurs du mouvement expressionniste, il est aujourd’hui, avec Gustav Klimt , le peintre autrichien le plus célèbre.
De par sa vie très courte, la fulgurance de son génie, sa liberté d’inspiration où, pour la première fois, s’expriment aussi crûment la sexualité et les tourments de l’âme, Schiele est devenu le symbole de l’artiste maudit, marginal et révolté. Pourtant, cette image trop univoque mérite d’être nuancée. Personnalité complexe, doué d’un immense talent, Schiele était aussi un être naïf, soucieux de reconnaissance, vaniteux même, plus habile qu’on ne le soupçonne d’ordinaire. Si, comme beaucoup de jeunes artistes, il a vécu dans le besoin, il n’a jamais connu la misère et a su s’attirer la protection de Klimt, susciter l’intérêt de collectionneurs et de quelques marchands, et gagner les faveurs d’un critique célèbre.
Son œuvre défie les classifications trop rigides, tour à tour révolutionnaire et traditionnelle, spontanée et sophistiquée, dépouillée et maniérée, introspective et exhibitionniste, elle met en scène le corps dans tous ses états mais s’attache aussi aux paysages et à l’architecture baroque de Basse-Autriche et de Bohême.egon_schiele_nu.1290357029.jpg
Adolescent il passe tout son temps à dessiner, si bien que la famille finit par consentir à le laisser s’inscrire aux Beaux-Arts de Vienne. Il rencontre Klimt qui décèle immédiatement son talent, l’encourage et l’inspire. Dès ses débuts, la personnalité de l’artiste s’affirme à travers un trait nerveux, saccadé, la stylisation du sujet et sa mise en valeur sur la feuille de dessin ou sur la toile laissée vide.
Par sa précocité, sa fougue créatrice, l’audace de son inspiration et sa sensualité exacerbée, le parallèle s’impose entre Egon Schiele et Arthur Rimbaud. Une similitude dont le jeune artiste autrichien a plus ou moins pris conscience en lisant le poète français , comme lui il exprime avec la plus totale liberté ses tourments, ses angoisses, ses déchirements mais aussi ses désirs et ses fantasmes   Nul artiste, jusqu’ici, n’avait osé exhiber de manière aussi abrupte et directe sa sexualité et son malaise.egon-schiele-autoportrait.1290355761.jpg
Schiele ne cesse de se représenter dans toutes les postures et sous tous les angles, en torse ou en pied, multiplie les nus féminins, sa compagne Wally Neuzil lui sert de modèle –, ou croque des jeunes filles à peine nubiles dans les poses les plus osées.schiele-detail.1290356743.jpg
Cette période de totale liberté, sans doute la plus heureuse dans la vie de Schiele, passée en partie dans la ville baroque de Krumau en Bohême d’où est originaire sa mère, s’achève par la condamnation de l’artiste pour « pornographie et incitation à la débauche », et lui vaut d’être incarcéré pendant vingt-quatre jours en avril 1912. 125 dessins, dont de nombreuses représentations d’enfants nus, font que l’artiste est soupçonné, injustement, d’avoir abusé d’une fillette. Durant les 24 jours de détention, traumatisants pour l’artiste, il  réalisa une série de 13 travaux dont l’autoportrait. Un homme désespéré, avec une barbe de plusieurs jours, les yeux cernés, enveloppé dans un manteau brun-rouge, beaucoup trop grand. Il se trouve curieusement déséquilibrée, malgré sa posture verticale, comme s’il s’abîmait en lui-même.
Il a accompagné son image d’une inscription
« Entraver l’artiste est un crime, cela revient à assassiner une vie en germe »
egon_schiele_zelfportret.1290354976.jpgLe séjour en prison, aussi bref soit-il, a beaucoup marqué l’artiste, le trait devient plus dur, la ligne plus anguleuse, le motif plus construit. Les visages perdent de leur expressivité, deviennent plus hiératiques. Les peintures aux formes cernées rappellent les vitraux des cathédrales gothiques, tandis que Schiele se représente sous les traits d’un moine au côté de Klimt. Dans ses autoportraits sur papier, il ressemble à ces saints souffrants qu’on peut voir sur les bas-reliefs en bois sculpté des églises autrichiennes. L’évolution de sa vie privée et la pression des événements extérieurs vont amener Schiele à infléchir son style une nouvelle fois.
C’est alors que survient le drame : trois jours après avoir enterré son épouse Edith qui attendait un enfant, Schiele meurt à son tour le 30 octobre 1918, victime de la grippe espagnole.
Mutter und Kind (Femme avec enfant), 1910schiele_49.1290356812.jpg
Se distinguant de l’érotisme léger de Klimt, celui d’Egon Schiele est plus direct et plus brutal dans sa matérialité immédiate. Ici, le corps de la femme au regard séducteur semble se fondre avec celui de l’enfant. Les mains sont longues décharnées, les muscles étirés, certains croquis évoquent les écorchés aperçus à Bologne, avec des colorations des muscles bleus, mauves, tourmentés, révélant la nature de Schiele.
Kardinal und Nonne (Cardinal et Religieuse), 1912egon_schiele_le-cardinal-et-la-nonne.1290354722.jpg
Il s’agit d’un des tableaux d’Egon Schiele qui ont fait scandale en leur temps et n’ont peut-être pas fini de choquer. L’artiste y brise un tabou. Mais ce tableau offre en même temps une grandiose représentation de la solitude de deux êtres humains qui ne sont pas autorisés à faire ce qu’ils font.
Häuser und bunte Wäsche (Maisons avec linge de couleur ), 1914
Egon Schiele était également un maître du paysage urbain. Ses tableaux d’immeubles aux contours anguleux comptent parmi ses meilleures œuvres. On ne peut qu’admirer le brio avec
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lequel il décline toute la palette chromatique à travers la représentation de linge étendu.
Non seulement l’œuvre de Schiele dérange par sa violence d’expression, sa crudité et parfois sa morbidité, mais elle déroute aussi par ses bifurcations, ses chemins de traverse.
images internet et catalogue

Vienne 1900 – Gustav Klimt

klimt_02-les-poissons-rouges.1290031579.jpg La fondation Beyeler présente jusqu’au 16 janvier 2011 :
Vienne en 1900 a été un des lieux de naissance de l’art moderne. A cette époque, cette ville célèbre par la culture, abritait une foule de compositeurs et d’artistes de cabaret, Freud et sa psychanalyse y prit son élan, la Wiener Werkstätte y multipliait les expériences novatrices, dans l’architecture, l’ameublement.
Margré le climat qui oscillait entre le progrès et l’humeur apocalyptique, cette période a été celle de l’éveil, du renouveau, d’une soif de création absolument dévorante.
Gustave Klimt
Beaucoup de dessins érotiques , au crayon et au fusain, mais aussi des toiles riches en peinture décorative, où dominent l’or, l’érotisme qui choquait ses contemporains, tout en ayant un double language, presque chaque toile comportait une crâne, une évocation de la mort, Eros et Tanatos.
Les poissons rouges, 1901/02
Les représentations de nus de Klimt ont fait scandale, surtout à son époque. Il renvoie ici la balle à ses critiques, en leur dédiant une de ses toiles les plus osées.
Goldfische offre une vue, coupée par le bord de l’image, quatre corps de femmes nues aux longs cheveux roux, blonds et noirs qui glissent comme des poissons à travers un monde maritime enchanté. Le titre initial « A mes critiques » fait allusions aux relations conflictuelles de Klimt avec la critique d’art et avec son public.
L’allégorie de la médecine, couvrant le plafond de la salle des fêtes de l’académie, était une réaction à l’accueil hostile réservé à ses tableaux des Facultés. C’est une femme nu qui plane qui semble s’envoler du centre de l’image vers la partie supérieure droite, un effet d’optique par le tracé vertical dynamique dans la zone des jambes et du ventre, l’effet d’aspiration vers le haut est encore renforcé par l’omission des mains et des pieds.
Judith II, 1909salome-gustav-klimt-2.1290031893.jpg
Gustav Klimt a révolutionné l’image de la femme en la représentant d’une part sous les traits d’une « femme fatale », de l’autre comme une figure énergique et salvatrice : en effet, comme le raconte le livre de Judith des Apocryphes, Judith a sauvé le peuple d’Israël en tuant le tyran Holopherne, qui avait succombé à ses charmes.
Salomé 1905klimt_01_neu.1290031714.jpg
Sur cette toile, Salomé, placée au pied du trône du roi Hérode, apparaît à peine vêtue de quelques voiles et de nombreux bijoux (influence classique); elle tient à la main une fleur coupée symbole de l’éveil de la sensualité.
Elle désigne de son doigt tendu la tête sans corps de Jean-Baptiste.
Le visage du saint, placé dans un halo de lumière,est entouré d’une auréole, conformément à l’iconographie la plus classique.
L’ensemble présente une abondance de détails précieux.
Cette apparition prend ici des allures d’accusation: à la fois séductrice magnifique et perverse innocente, Salomé est bien désignée comme responsable du sacrifice de Jean-Baptiste, dont elle a demandé la tête au roi Hérode.
En cette fin de siècle, la figure biblique de Salomé symbolise parfaitement l’identité de la pulsion sexuelle et de la pulsion de mort, intimement liées.
Cette figure négative et castratrice de la femme, à la fois désirée et redoutée, abonde dans l’œuvre symboliste. Moreau en donne ici sa propre vision, se démarquant par son style raffiné et surchargé.
Voir l’opéra de Richard Strauss et la danse des sept voiles

Attersee, 1901
Les légendaires tableaux de paysages de Gustav Klimt ne présentent pas seulement les reflets colorés changeants de la nature, comme ici, sur l’Attersee ; leur profondeur est double : ce lac n’est pas seulement un plan d’eau, mais aussi le miroir de l’âme.
La Frise Beethoven 1902
(Reproduction photographique)
Cette frise a été réalisée pour la quinzième exposition du Pavillon de la Sécession qui s’est tenue du 15 avril au 27 juin 1902. Le thème de la frise est né de l’écoute de l’interprétation par Wagner de la IXe symphonie de Beethoven.
La spectaculaire peinture murale du bâtiment de la sécession viennoise, dont une maquette est visible dans l’exposition, est considérée comme un des chefs d’œuvre de Klimt. Dans cette frise, Klimt a transposé en images symboliques, par différents motifs la suite musicale :
« L’aspiration au bonheur, les souffrances de la faible humanité, les prières adressées par celle-ci à la force extérieure de l’homme vigoureux et armé et à la force intérieure de la compassion et de l’ambition, qui le poussent à s’engager pour le bonheur …
les puissances ennemies. Le géant Typhée, contre lequel les dieux eux-mêmes ont vainement lutté : ses filles, les trois Gorgklimt-frise-beethoven.1290032485.jpgones, Maladie, folie, mort. Volupté et impudicité. Intempérance. Souci dévorant. Les aspirations et les désirs des hommes volent au-dessus …
L’aspiration au bonheur trouve son assouvissement dans la poésie. Les arts nous conduisent dans le royaume idéal, le seul où nous puissions trouver la joie pure, le pur bonheur et l’amour pur. Chœur des anges du Paradis : Ô joie belle étincelle des dieux » « Ce baiser de la terre entière » symbolisé par l’union charnelle d’un couple.

Cyprien Gaillard

cyprien-gaillard.1289612234.jpgSamedi matin, lors de la FIAC, le dixième Prix Marcel Duchamp a été attribué à l’artiste français Cyprien Gaillard.
Quatre artistes travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels, Cyprien Gaillard, Céleste Boursier-Mougenot,
Camille Henrot et Anne-Marie Schneider, avaient été sélectionné pour cette édition 2010. Le choix du jury s’est porté sur Cyprien Gaillard car il a particulièrement apprécié « la manière dont l’artiste puise dans le passé moderniste ou s’imprègne des travaux des grandes figures du Land Art pour imaginer des séquences envoûtantes et mystérieuses » a souligné Alfred Pacquement, directeur du musée national d’Art moderne et Président du jury. Le lauréat est invité à exposer dans l’Espace 315 du Centre Pompidouà partir du 20 septembre 2011. L’ADIAF, l’Association pour la Diffusion internationale de l’Art français qui décerne chaque année le prix Duchamp, lui remettra une dotation financière de 35 000 €.
Il ne reste plus que quelques jours pour voir les œuvres de Cyprien Gaillard dans l’exposition
« la  Fin du Monde tel que nous le voyons » à la Kunsthalle de Mulhouse.
Cyprien Gaillard (F)
1 / Belief in the Age of Disbelief (Banja Luca), 2005
2 / Disbelief (Paysage aux trois tours), 2005
3 / Belief in the Age of Disbelief
(L’arbre incliné / étape VI), 2005
Belief in the Age of Disbelief, 2005
6 Gravures 36 x 47 cm
Courtesy Private Collection

cyprien-gaillard-2.1289599634.JPG cyprien-gaillard-1.1289610336.JPG   cyprien-gaillard-3.1289600109.JPG

Cyprien Gaillard travaille sur la relation entre l’architecture et
la nature. Une esthétique minimale et une veine romantique
s’associent au vandalisme et à un nouvel esprit anarchiste.
La série d’estampes Belief in the age of Disbelief déplace des
gratte-ciels modernistes dans le paysage idyllique hollandais
du 17e siècle. Ces bâtiments, jadis symboles modernistes de
promesses utopiques, symbolisent aujourd’hui les conflits
raciaux, la déchéance urbaine, la criminalité ou la violence.
Qu’est-il advenu de ces utopies ? Cyprien Gaillard accepte
la beaute vetuste des cites dechues en ruine et des zones
sensibles qui, comme dans le cas de Pruitt-Igoe, Scampia ou
des banlieues parisiennes sont mises a sac et brulées dans un
feu d’artifice baroque. Il formule ici des phases finales dans
lesquelles on teste la survie sur les restes d’une civilisation
perdue. Ce sont eux, ces restes qui sont les dernières
ressources. En outre, ils reprennent une idée quasi utopique
de la « durabilité », l’idée d’une société meilleure née de l’esprit
de la dystopie.

Pompidou Metz – Chefs d'oeuvre – suite et fin

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Certes au 2e étage ils sont nombreux, côte  à côte, comme l’écrit Remy Zaug :
« Et si je, lorsque je prends la parole, le monde cessait d’exister » blanc sur jaune ou encore
« regarde, je te regarde, et tu deviens regardé »
gris sur blanc
Un Dubuffet très rouge, en face un hideux nain de jardin de Philippe Starck , roi du design, dont on nous accable avec une série de chaises , au rayon des chefs d’œuvre je m’interroge.img_0992.1289137204.JPG Enfin un magnifique Hans Arp d’une blancheur émouvante, voisine avec Annette de Giacometti, puis une toute petite femme dans une vitrine, une antropométrie d’Yves Klein, le Capricorne de Max Ernst, descendu de la terrasse du Centre parisien pour l’occasion voisine avec un Pollock noir sur fond blanc, sur sa droite et un magnifique Picasso sur sa gauche, « l’Aubade » un musicien qui donne la sérénade à sa belle dénudée, alanguie, Puis Vassily Kandinski, la poupée désarticulée, à l’œil percé,img_0929.1289137114.JPG avec une double paire de jambes, mais un seul  bras, née de l’imagination quelque peu perverse de Hans Bellmer. Encore une superbe sculpture de Brancusi, une sculpture de Sophie Trauber Arp, le « Noir et Blanc »  le visage de Meret Oppenheim, émouvant et sensuel, par Man Ray, des femmes de Fernand Léger, la Sainte Vierge de Picabia…une petite sculpture de  Nicky de St Phalle, La croix noire de Malewitch, une toile cubiste de Braque, un toile avec des rectangles mauves sur fond bleu de Frantisek Kupka, le mariage de Chagall, puis terminer sur un magnifique corps d’homme sans tête de Rodin. Dans la baie vitrée, derrière l’installation de Louise Bourgeois, Jordan et le casier à Bouteilles de Xavier Veilhan
Puis une série de maquettes présentant des musées à l’architecture actuelles et futuriste achevés ou non.img_0975.1289137348.JPG
En face derrière les lucarnes se trouvent les cartels explicatifs des œuvres. Idée astucieuse, qui empêche les visiteurs de stagner indéfiniment en lecture, et de ce fait prennent du recul devant les œuvres.img_0912.1289137460.JPG Pour ceux qui ont l’habitude de visiter la maison mère, l’ensemble n’est pas une surprise, mais de voir rassembler en enfilade ces pièces importantes, de l’art moderne et contemporain, est un réel plaisir pour les yeux.
L’émerveillement c’est l’étage avec la vue sur la cathédrale de Metz, plus on est loin de la baie vitrée, plus la cathédrale envahit l’espace, plus on se rapproche, par un effet d’optique voulu, elle se rapetisse. Dès l’entrée l’autoportrait de Pierre Bonnard dans la glace du cabinet de toilette, sur le mur une série de collages de Pierre Matisse.
Un masque en plumes de Patrick Neu, sur papier gouache bleu, le chèque : Cetificat n° 1, cession d’un volume de sensibilisation picturale immatérielle transférable d’Yves Klein.
Mann Ray, Emmanuel Radnitzky dit Les Larmes avec une série d’objets dérivés, la pile de livres « chefs d’œuvres » d’Yvan Serandour
Une épreuve chromongène d’Andreas Gursky, les images modèles et les saynètes comiques de Boltanski,  le repos des pensionnaires d’Annette Messager, l’adoration du Veau de Francis Picabia, la grande odalisque d’Ingres « Made in Japan »  revisitée par Martial Raisse, en hommage à Giacometti, un marché aux puces de Daniel Spoerri, suivi du facétieux « la Joconde est dans l’escalier, elle sera de retour dans 10 mn  » de Robert Filliou.
Il y a régulièrement des performances , parfois il y poussent de l’herbe et des fleurs à même le plancher .