Dernier Carat pour le festival TRANS(E)

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du vendredi 5 au samedi 13 mars 2010
Dédié à l’expression artistique allemande, française et suisse, TRANS(E), trans(e)versal et trans(e) frontalier, propose pour sa troisième édition des spectacles de théâtre, musique, danse, vidéo et des installations à la croisée des langues et des formes, créés par des artistes emblématiques mais aussi par des nouveaux talents à découvrir.
Laissez-vous trans(e)porter par des œuvres à la pointe de la création contemporaine !
entrée libre
GOYA
de Rodrigo Garcia – Christophe Greilsammer

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Ce spectacle est une déambulation dans la ville. Vous montez dans un bus et vous voyagez dans une écriture, un univers. Il ne s’agit pas de n’importe quel monde, car vous êtes chez Rodrigo Garcia, l’artiste argentin le plus
brillant de la décennie, celui qui secoue littéralement la France depuis qu’il y crée ses spectacles-performances, provocateurs, radicaux et géniaux.
Il est l’auteur de Goya, texte que Christophe Greilsammer met en scène en tâchant d’en respecter le caractère irrévérencieux. Et le mot reste faible concernant Garcia. Un père entraîne ses fils et un philosophe dans un périple
qui doit les mener aumusée du Prado où sont exposées des oeuvres de Goya.
Mais il les embarque surtout dans une logorrhée où s’entremêlent le foot, la culture gratuite pour tous, la consommation de substances illicites, la rage de vivre, l’art en partage, le goût de la fête…img_3603.1268516180.jpg
Dans le bus qui traverse la ville, le comédien partage son bout de scène improvisée avec un DJ qui mixe en direct, ajoutant à l’aventure une note rock and roll. Et ça n’est que le début de l’histoire. Parce que dans le bus, l’acteur ne s’en tiendra pas là. Suspense, surprises et soubresauts assurés. La promenade est tellement agréable, que vous avez envie de partager avec le comédien et que vous laissez, aller à lui parler et à parler à votre voisin, au grand dam de Sara Bernard, qui faisait partie des spectateurs. Puis il vous quitte pour aller jouer au foot, et vous vous sentez abandonné, sa présence vous manque déjà ! C’est à la descente du bus, que SB rousse, vous interpelle vertement, pour vous prier de rester dorénavant devant votre téléviseur,img_3596.1268515992.jpg, c’est que nous y étions dans le bus et devant la télé … que vous manquez de respect à l’acteur, je veux bien être coupable, mais il y a l’art et la manière de dire les choses, même si l’on est mécontente. Je la rencoie aussi à l’opéra dans le passé, où le public discourait et dînait ! La prochaine fois, il faudra afficher : silence et éteignez votre portable, quoique je n’ai pas téléphoné…. Je présente encore une fois mes excuses au comédien qui a eu la grâce de me pardonner illico !
traduction Christilla Vasserot / musique Samuel Colard / photos, vidéo Bertrand Gondouin / régie générale
Sébastian Dalphrase / avec Xavier Brossard et DJ T-Killa
Production Cie l’Astrolabe. Coproduction le festival Ososphère / La Filature, Scène nationale – Mulhouse.
Avec le soutien de la ville de Strasbourg / de la Région Alsace. Avec l’aide de Flecher Voyages à Ohnenheim.
Créé en septembre 2009 au festival Ososphère de Strasbourg. Texte de la pièce paru aux Éditions Les
Solitaires Intempestifs.
tarif plein 25 ¤ / réduit de 5,50 à 20 ¤
LE DECOR A L’ENVERS

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une proposition de Sophie Kaplan directrice du Centre Rhénan d’Art Contemporain
avec Ulla von Brandenburg (Allemagne), Yves Chaudouët (France), David Cousinard et Sarah Fauguet (France), Aurélien Froment (France), Franziska Furter (Suisse), Ann Veronica Janssens et Michel François (Belgique), William Kentridge (Afrique du Sud), Lutz & Guggisberg (Suisse), Estelle Vernay (France)
Venus d’Allemagne, de France, de Suisse et d’ailleurs, déjà largement reconnus sur la scène internationale ou récemment découverts, les artistes du Décor à l’envers déploient leursoeuvres dans les espaces d’exposition de La Filature et quelques fois en poussent les murs.
Faisant écho à la pluralité des arts proposés par la Scène nationale, l’exposition questionne les liens qui unissent arts de la scène et arts plastiques et comment ceux-ci se nourrissent les uns des autres.
Certaines oeuvres ou artistes ont un lien direct avec la programmation. Il en est ainsi de l’oeuvre de Ann Veronica Janssens etMichel François qui est aussi l’élément central du décor de The Song de Anne Teresa De Keersmaeker, présenté à La Filature en octobre 2009, mais aussi de William Kentridge qui a cosigné Woyzeck on the
Highveld, programmé en décembre 2009, et de Yves Chaudouët qui a réalisé les décors de Territoires de l’Âme de Jonathan Pontier, invité en janvier 2010. D’autres oeuvres sont entièrement habitées par la question du décor. À travers elles, celui-ci fonctionne à la fois à vide (il n’est pas lié à un spectacle) et à plein (il vaut pour lui-même et en lui-même). C’est le cas du rideau d’Ulla von Brandenburg, de l’installation d’Estelle Vernay ou de l’oeuvre de David Cousinard et Sarah Fauguet, spécialement conçue pour l’occasion et qui habite le parvis de La Filature. D’autres enfin sont reliées au thème par un fil plus subjectif : elles construisent des univers qui sont autant de décors possibles pour des mondes singuliers : les grands dessins de Franziska Furter, qui campent des paysages monumentaux, et l’installation de Lutz & Guggisberg sont de ceux-là.

La plupart des oeuvres rassemblées ici peuvent être, à divers titres, qualifiées de spectaculaires. L’exposition interroge sur le sens du «spectaculaire» et met en avant la jubilation et la magie que n’en finit pas de procurer la rencontre des oeuvres d’art.
entrée libre aux horaires d’ouverture de La Filature  – 11 h le restaurant du festival
pour le déjeuner et dès 18h le programme du festival
télécharger le document au format PDF
Le festival TRANS(E) est présenté avec le soutien du Goethe-Institut / du Consulat général de Suisse à Strasbourg / du Consulat général d’Allemagne à Strasbourg.
photos et vidéos de l’auteur – sauf la photo 2 de Thomas Ladlein et Greislhammer
Un autre spectacle grandiose sur les percussions de Fritz Hauser : mais  le diable marche à nos côtés.
Vous pouvez en lire la critique que j’ai reproduite dans les commentaires, à laquelle je souscris entièrement, tant j’ai été prise par l’envoûtement des danseurs et de la musique, qui monte crescendo. Toutes mes excuses au danseur vedette malien, que j’ai filmé à l’envers, tant j’étais encore dans les transes…. Si je la redresse je perds le son, cela serait dommage de perdre ses explications.

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

2 réflexions sur « Dernier Carat pour le festival TRANS(E) »

  1. Festival Trans (e)
    Danse avec l’humanité
    La Filature a servi d’écrin à la création du très beau spectacle d’Heddy Maalem. Dom Poirier
    zoom
    La Filature a servi d’écrin à la création du très beau spectacle d’Heddy Maalem. Dom Poirier
    Du monde dans la grande salle de la Filature mardi pour la création du spectacle du chorégraphe Heddy Maalem, mis en musique par le percussionniste suisse Fritz Hauser. Un véritable moment de grâce.
    Mais le diable marche à nos côtés. Le titre de l’œuvre créée mardi soir à la Filature dans le cadre du festival Trans (e) était aussi la seule matière — avec la musique — dont disposait les huit danseurs réunis par Heddy Maalem pour entamer le processus de création. Huit danseurs presque livrés à eux-mêmes, avec très peu d’indication du chorégraphe, si ce n’est celle d’un commencement. Le commencement de l’humanité et d’un espace de rencontre.
    Un plateau nu recouvert d’un tapis de terre et de sable mêlés, des lumières superbes qui fabriquent les heures du jour, de l’aube au crépuscule.
    Le spectacle se construit autour de quatre séquences musicales distinctes, au commencement était le frottement. Le frottement de diverses matières fabrique des cycles sonores où la régularité rythmique impose une respiration, un souffle vital qui parfois s’intensifie, s’emballe, retombe… L’époque où les corps semblent découvrir les territoires, explorent la façon de se mouvoir, s’éveillent à la vie, à la lumière, à l’autre.
    La deuxième séquence renvoie à la mer (des enregistrements effectués au bord de la Méditerranée…) et à l’image d’une petite communauté en équilibre instable sur une sorte de radeau menacé par les éléments. Les corps y évoluent lentement dans des gestes précautionneux, une progression collective qui finit par disperser les uns et les autres. C’est encore l’ère de la bienveillance.
    Dans la troisième séquence qui fait parler un tambour, le temps des affrontements, de la lutte pour le pouvoir, une table de négociation où les hommes intriguent, s’agitent, préparent la perte du monde. Les protagonistes, alignés au départ derrière la table, face au public, s’effacent derrière le solo du danseur malien qui lit intuitivement dans cette table symbolique les prémices de la fin de l’humanité. Gestes saccadés, convulsifs, corps fiévreux, visages exprimant la souffrance.
    Huit fortes individualités
    La dernière séquence retourne à l’eau et aux sonorités cristallines d’un glockenspiel. L’eau, la matière originelle de la vie mais aussi celle qui peut tout ensevelir pour laisser la place au silence éternel.
    Au-delà de la qualité des danseurs, de la beauté du contraste des corps, la force étonnante de Mais le diable marche à nos côtés réside dans cette alchimie qui permet à huit fortes individualités de raconter une histoire unique. Une alchimie possible grâce à leur capacité de s’écouter et de se fondre, à leur grande liberté, tout comme au caractère universel de la musique du compositeur suisse qui catalyse les énergies. Les danseurs réunis par Heddy Maalem viennent d’horizons et de continents différents, Afrique, Asie, Europe… Chacun est invité à puiser dans sa culture, son écriture personnelle, son propre langage, pour dessiner les contours d’un destin commun.
    Un très très beau voyage onirique, au cœur de l’humanité.
    Frédérique Meichler

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