Anne-Sophie Tschiegg et Jan Peter Tripp

Mon billet de 2009, à l’occasion de sa première exposition dans ce même espace Beaurepaire (à lire ci-dessous), n’est vraiment pas daté. Qui a-t-il de changé ?

Anne-Sophie s’est arrêtée de fumer, aussi les papiers de paquet de gitane, laissent leur place à un ensemble floral de 12 tableaux, qui laisse admiratif son neveu et son cousin, petits mais connaisseurs.


Vous ne verrez cet ensemble qu’après avoir pénétré dans la galerie, parcouru le grand mur,
où sont accrochées les toiles, poussant jusqu’au fond, réservé aux nouvelles créations.
La couleur est là, au rendez-vous, traitée avec chaleur, son pinceau s’est affermi, douceur des verts tendres (que n’aime pas Hélène S 😆 ), des roses langoureux, des rouges ardents, du blanc grisé, un ensemble harmonieux, une profusion de coloris qui vous captive. Figuratif et abstraction s’entremêlent dans une symphonie de couleurs, dont Anne-Sophie a le secret.


Il y a aussi les « baby » d’Anne Sophie, ces petites peintures qui permettent aux petits budgets, de pouvoir acquérir un « Tschiegg » dans toute sa splendeur, sans se ruiner.
Puis il y a les toiles découpées, collées, d’une élégance parfaite.


C’est un poème lyrique que les 2 artistes nous offrent. L’accrochage intelligent entremêle les toiles de son ami Jan Peter Tripp avec les siennes.
Elles s’exhalent entre elles, et font ressortir fort judicieusement leur différence et leur singularité.


Jan Peter Tripp s’est confronté aux plus grands, il peint « d’après » :
Van der Weyden, John Sergent, Fernand Khnopff et bien d’autres encore.


Dès l’entrée c’est un ensemble impressionnant de regards qui vous interpellent.
L’ensemble de Jan Peter Tripp a pour origine l’amitié qui le liait au poète
allemand W. G. Sebald.
Au moment de sa mort accidentelle sur une route d’Angleterre fin 2001, l’écrivain et poète allemand W. G. Sebald a laissé trente-trois courts et derniers poèmes qu’il avait confiés au peintre Jan Peter Tripp.
Jan Peter Tripp a dû agencer seul la disposition des regards qu’il a gravés, ils sont quasi photographiques.
Les deux amis avaient en effet le projet commun d’un livre qui serait, comme le rapporte Andrea Köhler en postface de l’édition, un « poème des regards », où

« le texte et l’image ne s’explicitent ni même ne s’illustrent mutuellement, mais (…) entrent en un dialogue préservant pour l’un comme pour l’autre sa propre chambre d’écho ».


Le poème étant comme capté, au moment où il se pose, vif, sans que ne l’ait effleuré la limaille du temps.
« Nul encore n’a dit l’histoire des visages qui
se sont détournés »

photo Marie Marques

Les 2 artistes sont en osmose, vous avez jusqu’au 12 avril pour voir leurs oeuvres.
Espace Beaurepaire
28 rue du Beaurepaire
75010 Paris

Le musée des Confluences à Lyon

On ne peut pas le rater, le musée des Confluences de Lyon.(vidéo)
Facilement atteignable par les lignes de tram de la station Perrache,
il se dresse dans le paysage, nuageux le jour de ma visite,
comme un coléoptère massif, un peu lourd. De prime abord, il lui manque la grâce aérienne que Frank Gehry a su créer à la Fondation Vuitton.
musée des confluences
La construction est certes tout en vitres et inox, où par beau temps doit se refléter le soleil. Mais ce jour elle parait triste et menaçante.
Telle une figure de proue au confluent du Rhône et de la Saône, à l’entrée sud de la ville, le musée attire un public très nombreux.
Le  » Cristal Cloud » a la silhouette d’un vaisseau spatial, il accueille
désormais les collections des sciences et vie de la terre et d’ethnographie de l’ancien museum.
C’est l’agence autrichienne Coop Himmelb, connue pour son architecture déconstructiviste et Vinci construction qui sont les réalisateurs de cette prouesse architecturale.
Le bâtiment est campé sur un socle : le « nuage » drapé d’une peau métallique et le
« cristal », un savant complexe verrier à la morphologie arachnéenne. La surface du terrain est de 20 975 m2, la surface utile de 26 700 m2 .
Sous 33 mètres de verrière, le cristal a la fonction d’une place urbaine et donne accès au public. Un puits de gravité tourbillonne et porte l’ensemble de la structure et les passerelles d’accès aux étages du musée. Le nuage de 11 000 m2 abrite les salles d’exposition.
Confluence
Le musée a en héritage plus de 2,2 millions d’objets peu à peu rassemblés en une histoire d’un demi-millénaire, du XVIIe au XXIe siècle. Sa collection est
« faite de trouvailles infinies issues d’érudits ou d’amateurs passionnés, enrichie de compléments ­rationnels ou d’engouements d’une époque »,
décrit Hélène Lafont-Couturier.(vidéo)
La directrice de cette arche de Noé de l’humanité voit dans cette
« accumulation à la mesure d’une utopie » tout à la fois un « grenier de l’enfance, une boîte de souvenirs, un voyage imaginaire, une vitrine de curiosités, un réservoir de rêves, une source de connaissances et un témoignage de l’avancée des sciences ».
confluent Saône-Rhône
Il est l’héritier du musée Guimet de Lyon, fermé au public depuis juillet 2007.
Il en reprend donc toutes les collections et sera complété au fur et à mesure des acquisitions.
L’un des objectifs du musée des Confluences est de faire comprendre l’évolution de la vie et des sociétés par le biais notamment de ses expositions et de ses collections. Par cette autre perception du monde, l’art contribuera à faciliter cette compréhension. Pour conduire le citoyen à se familiariser avec ces notions imbriquées d’art et de science, dix partenaires publics et indépendants (l’établissement public du musée des Confluences, le club des entreprises partenaires du musée, l’École normale supérieure de Lyon et l’association de la Confluence des Savoirs, constituée par sept fondations lyonnaises œuvrant dans les domaines scientifique, éducatif ou culturel), organisent, depuis 2002, un cycle de conférences qui associent, sur un sujet de société des intervenants de renommée nationale et internationale, l’un scientifique, l’autre artiste.
Les 4 sections à la scénographie spécifiquement aménagée, s’adressent
à tous les publics :
squelette de camarasaurus
Origines, les récits du monde présente notamment les squelettes d’un mosasaure et d’un Camarasaurus, de trilobites mais aussi des météorites18 ;
Espèces, la maille du vivant montre des animaux momifiés datant de l’Égypte antique, mais aussi des exemplaires de dodo et de loup de Tasmanie, ainsi que des insectes18 ;
Sociétés, le théâtre des hommes expose des objets de la Chine ancienne, des monnaies des sociétés océaniennes, ainsi qu’une voiture de marque Berliet18 ;
Éternités, visions de l’au-delà, consacré à la représentation de la mort, met en avant notamment une momie péruvienne18.
Les deux premières expositions temporaires sont sur la notion de collectionner, l’une sur Émile Guimet, et l’autre sur l’histoire des cabinets de curiosités.
Merci aux Editions Flammarion pour l’envoi du catalogue
Confluences Genèse d’un musée
 
Musée des Confluences
86 quai Perrache, 69002 Lyon – France
téléphone
(+33) 04 28 38 11 90
horaires
du mardi au vendredi de 11h à 19h
samedi et dimanche de 10h à 19h
jeudi nocturne jusqu’à 22h
Tarifs individuels – droits d’entrée aux expositions
Billet unique, valable à la journée, pour la visite de l’ensemble des expositions :
le parcours permanent et les expositions temporaires.
• Adulte tarif plein – 9,00 €
• Adulte à partir de 17h00 – 6,00 €
• Jeune 18 – 25 ans – 5,00 €
 

Ribera à Rome au Musée des Beaux Arts de Strasbourg

La reconstitution de l’œuvre de Jose de Ribera (Játiva (Espagne),
1591-Naples, 1652)
 est une histoire à rebondissements.
Véritable chamboulement des études caravagesques,
Apostolado Jose Ribera
l’article de Gianni Papi en 2002 rendait au jeune espagnol l’essentiel de l’œuvre de celui que, Roberto Longhi avait nommé le Maître du Jugement de Salomon, artiste actif à Rome entre 1615 et 1625 environ, crédité d’une vingtaine de peintures et que l’on pensait français, voire nordique.
Avant son installation à Naples où il eut beaucoup de succès, Jose de Ribera
« lo Spagnoletto » résida donc à Rome où son contemporain, le biographe italien
Giulio Mancini, le cite parmi les artistes de valeur qui se sont ralliés au style de
Caravage   tout en notifiant qu’il aurait eu une vie de bohème agitée.
« Arrivé à Rome, il se mit à travailler à la journée avec ceux qui ont une boutique et vendent des tableaux, il était de mœurs peu honorables, toujours des filles au nombre de trois, sans chemise, laides, un seul lit à même le sol, où tout le monde s’entassait pour dormir, un seul plat pour la salade, le bouillon et tout le reste, une seule cruche, pas de verre, ni de serviette et la nappe du dimanche servait de support à dessins pour toute la semaine »
Consideration de la pictura, Giulio Cesare Mancini 1620.
Ribera, Deux philosophes
À Rome, Ribera peignit vite : son oeuvre complète est d’environ trois cents tableaux, plus de soixante peintures connues en sept ans à Rome, le reste en trente-sept ans pour celle napolitaine.
Les oeuvres exposées Strasbourg sont de la main d’un tout jeune artiste
– dix-huit ans quand il peint son premier apostolado,
vingt-cinq ans quand il quitte Rome
Qu’est-ce qu’un Apostolado ?
Le Christ eut douze compagnons appelés apôtres.
Ces disciples eurent pour mission d’évangéliser les nations.
Ils sont caractérisés par un attribut et se nomment :
André, Barthélemy, Jacques le Majeur, Jacques le Mineur,
Jean l’Evangéliste, Jude Thaddée, Matthias (en remplacement de Judas),
Matthieu, Philippe, Pierre, Simon, Thomas.
Souvent Paul figure dans les représentations collectives des apôtres,
bien qu’il n’en fasse pas partie ; il remplace alors un apôtre
car le nombre douze est respecté afin de symboliser les douze tribus d’Israël.
Le mot « Apostolado » désigne un ensemble de douze
à quatorze tableaux, en chevalet, de figures isolées représentant
le collège apostolique, généralement assemblé autour du Christ
et dans certains cas de la Vierge.
L’orthographe espagnole du nom semble témoigner de
l’origine ibérique du thème ou, du moins,
de la grande faveur que connut son développement dans la péninsule.
Les premiers grands exemples connus en peinture de tels cycles
avec les effigies à mi-corps semblent avoir été réalisés par le Greco,
en Espagne à la fin du XVIe siècle.
Ribera St Pierre et St Paul Musée des BA de Strasbourg
Certaines peintures exposées à Strasbourg n’avaient jamais été exposées avec d’autres tableaux de l’artiste et permettront de fructueuses comparaisons avec des oeuvres sûres afin d’avancer sur leur attribution et / ou leur datation.
L’espace de la galerie Heitz au musée des Beaux Arts de Strasbourg
a été divisé en deux sections afin de bien marquer l’articulation de l’exposition et permettre aussi les comparaisons.
La partie principale montre sept tableaux de – ou attribués à – Ribera visant à donner une idée de son activité de jeunesse à Rome. L’ambiance souhaitée est celle d’un palais italien car ces oeuvres furent peintes pour décorer les galeries ou salles de palais romains, tel le grand Christ parmi les docteurs aujourd’hui à Langres.
Ribera Langres
Le visiteur pénètre ensuite dans la « sacristie » où sont accrochées –de manière inédite- toutes les peintures connues de son Apostolado aux cartels.
(cartel – cartouches)
Grâce à deux tableaux récemment apparus et aussitôt achetés par deux musées français (Rennes et le Louvre), il s’agit de la réunion quatre cent ans après leur création des six tableaux connus. Sept manquent encore à l’appel … L’ambiance évoquée est celle d’un espace sacré, chapelle ou sacristie d’une église.
Comme les textes muraux, la salle du fond est consacrée à des approfondissements et à la médiation.
Michel Laclotte, ancien directeur du Louvre, pionnier de la redécouverte
du Maître du Jugement de Salomon, dans une église de Bretagne, à Langres,
identifie un Christ instruisant les docteurs, et le rapproche du groupe du Maître du Jugement de Salomon, puis il identifie sur le marché de l’art un St Matthieu de ce même Apostolado, dans les années 60, en Bretagne,  puis à Nivillac dans l’Eglise St Pierre un Christ, appartenant à cette même série, et encore en visitant les réserves du musée de Montauban il reconnait encore un apôtre de l’Apostolado.
Ribera Christ bénissant
il s’agit d’une seule et même série, homogène dans son style mais à l’exécution tantôt appliquée (nombreux repentirs), tantôt rapide selon les tableaux.
Ce constat invite à formuler l’hypothèse selon laquelle ce type de travail,
sans doute à vocation dévotionnelle et de nature « alimentaire »
pour l’artiste, pouvait s’étaler sur une durée longue.
Le peintre en effet ne devait pas hésiter à s’interrompre
pour répondre à une commande plus prestigieuse.
Rappelé ensuite à l’ordre par son client initial,
il lui fallait mettre les bouchées doubles et augmenter la cadence
pour terminer la série mise en sommeil.
Ribera
Mancini entreprit de construire un mythe forgé sur celui de Caravage
et faisant de Ribera un artiste bohème, vivant dans le dénuement.
On sait pourtant qu’en 1612 le peintre se portait caution d’une dette pour le compte des filles d’un certain Juan de Ribera et qu’en 1614,  il s’acquitta d’une contribution substantielle pour la construction de la nouvelle église de l’académie de San Luca.
Le grand nombre de tableaux exécutés à Rome et leur présence dans les meilleures collections romaines constituent en outre les plus sûrs indices de sa prospérité.
Il n’est pas avéré qu’il rencontra le Caravage, il a rencontré son compatriote Velazquez qui se rendit à Rome.
Ribera toiles manquantes
Ribera fut considéré de son vivant comme le premier peintre de Naples, où il s’établit rapidement, et un des plus grands dans cet âge d’or de la peinture européenne que fut le XVIIe siècle, avec ses contemporains, Rembrandt, Rubens, Velázquez, Poussin et Vouet.
La redécouverte de l’oeuvre romaine (1606 ?-1616) du jeune Jusepe de Ribera est l’aspect sans doute le plus fascinant des études menées actuellement sur le caravagisme européen. Elle est récente et encore en cours. Le Saint Pierre et saint Paul de Strasbourg est un des piliers de cette reconstruction, qui s’effectue notamment par la réapparition d’oeuvres jusque-là inconnues.
Ribera, Jesus et la Samaritaine
Comme chez Caravage il vise à transcrire la stricte réalité sur la toile.
il fait poser ses modèles sous une lumière forte, venant de l’ouverture  qu’il fit percer dans le plafond de son atelier. Comme chez Caravage, la lumière joue un rôle primordial dans son art, dans son jeu plastique des lignes, des couleurs et des formes, elle est source de drame et de salut. Il ne cherche pas à embellir les traits et semble même prendre
plaisir à détailler les rides ou à rendre la matière, tout particulièrement les étoffes
et le papier. Il y a une brutalité dans la technique romaine, où Ribera semble
peindre de manière très rapide, mais toujours avec une grande vistuosité.
il faut souligner la gamme chromatique de l’artiste alliant de profonds
et sonores verts à des rouges, jaunes et bruns.
La lecture en détail, de la vie et de la mort des apôtres démontre
la cruauté des moeurs de l’époque qui n’a rien à envier à certains
comportements outranciers actuels.
Exposition-dossier, cette manifestation veut tout à la fois faire pénétrer le visiteur dans le laboratoire d’une histoire de l’art comme lui faire ressentir la force des premières peintures caravagesques.
jusqu’ au 31 mai 2015
France Culture  regarde une peinture de l’artiste espagnol Jose de Ribera.
Cette peinture réalisée vers 1611-1612 est une huile sur toile de 126×97 cm représentant Saint Barthelemy et conservée aujourd’hui à la Fondation Longhi à Florence (podcast)
exposé actuellement au musée Jacquemart André
Commissariat : Dominique Jacquot (conservateur en chef du musée des Beaux-Arts de
Strasbourg), Guillaume Kazerouni (responsable des collections d’art ancien du musée des Beaux-Arts de Rennes) et Guillaume Kientz (conservateur de la peinture espagnole au musée du Louvre).
Conférence le 20 mai par Guillaume Kienz,
conservateur au musée du Louvre où il est chargé
des peintures et sculptures espagnoles
au MAMCS, place Hans Arp
à 19 h, autour de l’exposition
entrée libre, tel 03 88 23 31 31
Informations pratiques
Musée des Beaux-Arts, Palais Rohan
2, place du Château, 67000 Strasbourg
Tél. 03 88 52 50 00
www.musees.strasbourg.eu
Horaires : de 10h à 18h. Fermé le mardi
Tarifs :
Exposition seule (Galerie Heitz): 4 € (réduit : 2 €).
Exposition et entrée au Musée des Beaux-Arts : 6,5 € (réduit : 3,5 €)
images courtoisie du musée des Beaux Arts de Strasbourg

Poisson d'avril

Joyeux 1 avril à mes lecteurs

Pierre Bonnard (1867-1947) "Poisson sur une assiette" dét. (1921) musée des Beaux-Arts de Lyon (Rhône, France)
Pierre Bonnard (1867-1947) « Poisson sur une assiette »  (1921) musée des Beaux-Arts de Lyon (Rhône, France)

🙂

Sommaire du mois de mars 2015

 

Ribera Christ bénissant
Ribera Christ bénissant

01 mars 2015 : La Collection à la Fondation François Schneider de Wattwiller
03 mars 2015 : Paul Gauguin à la Fondation Beyeler
05 mars 2015 : Presque la même chose à la Kunsthalle de Mulhouse
07 mars 2015 : art KARLSRUHE 2015
09 mars 2015 : Conférence et chansons à la Fondation Beyeler
10 mars 2015 : MARTIN PARR à la Filature de Mulhouse
20 mars 2015 : Baselworld 2015
21 mars 2015  : Une après-midi avec Yoyo Maeght
26 mars 2015 : BOZAR EXPO braque les projecteurs sur « l’autre »

BOZAR EXPO braque les projecteurs sur « l’autre »

Au printemps 2015, BOZAR EXPO braque les projecteurs sur
« l’autre »
Le programme du printemps jette des ponts entre les portraits de la Renaissance et les portraits photographiques contemporains, entre l’Europe et le Royaume ottoman.
BozarLe diptyque FACES THEN. Portrait de la Renaissance aux Pays-Bas et FACES NOW. Portraits photographiques européens depuis 1990 offre une image nuancée de la tradition représentative occidentale de l’art du portrait. Le portrait ne possède pas le même statut qu’un paysage ou qu’une nature morte : quiconque regarde un portrait regarde « l’autre ».
 
FACES THEN Portraits de la Renaissance aux Pays-Bas
> 17.05.2015

Frans Floris de Vriendt Portrait d'une vieille dame 1558 olieverf op paneel Musée des Beaux-Arts de Caen
Frans Floris de Vriendt Portrait d’une vieille dame 1558 Musée des Beaux-Arts de Caen

À la Renaissance, l’art du portrait a connu un essor sans précédent. En ces temps de conflits religieux et de découvertes scientifiques, les artistes étaient à la recherche de la représentation parfaite du visage humain. Dans la région historique des Pays- Bas, les villes d’Anvers, Bruges, Bruxelles, Amsterdam, Utrecht et Haarlem étaient des centres majeurs de l’art du portrait. Des artistes tels que Quintin Metsys, Joos van Cleve, Simon Bening, Ambrosius Benson, Joachim Beuckelaer et Catharina van Hemessen ont immortalisé leurs contemporains dans des toiles incroyablement belles.
Les oeuvres d’art sont aussi le sujet de longues recherches scientifiques, comme l’illustre cette première grande exposition depuis cinquante ans.
Commissaires : Till-Holger Borchert, Koenraad Jonckheere
Soutien : Ministère des Affaires étrangères
FACES NOW Portraits européens depuis 1990
>17.05.2015

Isabella Rosselini Anton Corbijn
Isabella Rosselini
Anton Corbijn

Pour nous en Europe, que signifie le terme « identité » ? Se sent-on français, letton ou simplement européen ? Ces questions sont au centre de l’exposition photo
FACES NOW. Celle-ci passe à la loupe l’identité diversifiée des citoyens européens depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, une période qui a connu d’importants bouleversements politiques et sociaux.
De plus en plus de personnes s’interrogent sur leur identité. L’exposition utilise des concepts opposés pour décrire l’individu : riche et pauvre, allochtone et autochtone, groupe et individu, ville et campagne.
Par ailleurs, l’exposition montre à quel point les courants artistiques historiques, comme la Renaissance, continuent d’influencer l’esthétique du portrait photographique aujourd’hui encore, une référence directe à l’exposition FACES THEN.
Avec des oeuvres d’entre autres Tina Barney, Anton Corbijn, Rineke Dijkstra, Thomas Ruff, Juergen Teller, Stephan Vanfleteren….
Commissaire: Frits Gierstberg
Coproduction: Nederlands Fotomuseum Rotterdam, Museum of Photography Thessaloniki Soutien: ABN – AMRO, NIKON, Milo-Profi

Le Monde du Sultan L’Orient Ottoman dans l’art de la Renaissance
> 31.05.2015

Soliman le magnifique d'après Titien
Soliman le magnifique d’après Titien

En parallèle, BOZAR propose l’exposition L’ Empire du Sultan. Le monde ottoman dans l’art de la Renaissance, qui présente des portraits de dirigeants orientaux et de marchands occidentaux, dépeints par des maîtres vénitiens comme Le Tintoret, Bellini, Titien ou encore l’atelier de Véronèse. Ainsi, le regard sur « l’autre » est élargi à un regard sur une autre culture.
Après la chute de Constantinople le 29 mai 1453, l’Occident a développé une réelle fascination pour la vie culturelle et scientifique ottomane. Les préjugés et les conflits n’auront pas eu raison de l’attrait culturel réciproque. Tandis que le commerce florissait, les échanges culturels connaissaient une expansion sans précédent.
L’exposition Le Monde du Sultan lève le voile sur la force d’attraction qu’exerçait l’Orient Ottoman sur les artistes occidentaux. L’influence du monde islamique sur la pensée de la Renaissance occupe une place centrale dans l’exposition. Vous découvrirez l’oeuvre de Bellini, de Dürer, du Titien et d’autres peintres européens de renom, qui ont été inspirés par le monde ottoman.
Commissaires: Dr. Guido Messling, Dr. Robert Born, Michal Dziewulski
Comité scientifique : Prof. Dr. Suraiya Faroqhi, Dr. Paul Huvenne, Prof. Dariusz Kolodziejczyk, Prof. Dr. Günsel Renda
Les trois expositions établissent ensemble des liens spatio-temporels passionnants. Elles racontent une histoire à multiples facettes sur la construction d’identités et l’influence de la perception, débat qui reste d’une actualité brûlante à notre époque des médias sociaux, des selfies et de la mondialisation croissante. À travers ces trois expositions, le Palais des Beaux-Arts offre à son public l’occasion de mieux appréhender l’art du portrait et le concept de la représentation, à partir d’approches différentes. Quelle image un artiste a-t-il de lui-même, des autres et des autres cultures ? Et dans quelle mesure cette construction influence-t-elle la perception de la réalité ?
L’intégralité du programme s’inscrit dans la mission du Palais des Beaux-Arts de concevoir des expositions qui mettent en lumière un enrichissement artistique mutuel séculaire ainsi que l’histoire et l’identité de l’Europe.
Commissaires: Till-Holger Borchert, Koenraad Jonckheere
Soutien: Ministère des Affaires étrangères
Avec des œuvres de: Simon Bening , Ambrosius Benson, Quentin Metsys, Bernard van Orley, Michel Sittow, Joos van Cleve, Floris van de Vriendt, Master of the Magdalena Legend, Marteen van Heemskerck,Anthonis Mor, Joachim Beuckelaer, Willem Key, Adriaen Thomasz. Key, Frans I Pourbus, Pieter Pourbus, Catharina van Hemessen
________________________________________
INFORMATIONS PRATIQUES
FACES THEN. Portraits de la Renaissance aux Pays-Bas
De 06.02 jusqu’à 17.05.2015
BOZAR – Palais des Beaux-Arts, Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles
Ouvert: De mardi à dimanche: 10h > 18 (Jeudi: 10h > 21h)
Fermé: Lundi
TICKETS
Ticket: € 10/8 (BOZARfriends)
Combitickets:
FACES NOW/FACES THEN: € 14/12
L’Empire du Sultan + FACES NOW/FACES THEN: € 21/19
Images courtoisie de BOZAR

Une après-midi avec Yoyo Maeght

C’était the place to be 💡
Un ou une, après midi, mot invariable, aussi j’opte pour le féminin,
féminine comme l’est Yoyo Maeght.



Femme généreuse, sensible, intelligente et enthousiaste,
elle nous a conté son enfance atypique, parmi
les artistes, en nous permettant de partager ses souvenirs, d’où jaillissent
des noms magiques, adorée par des grands’parents, qu’elle vénère.
Elle nous a communiqué son admiration, pour son « papy chéri »
dont elle était la petite fille préférée, qui lui a transmis sa passion pour l’art
et les artistes, avec un bonheur et une joie de vivre toujours intact.


Comment ne pas l’envier quand on sait que son quotidien était Miro, Matisse,
Braque, Calder, Giacometti, Malraux, Prévert, qu’elle a pianoté avec Duke Ellington,
qu’elle s’est baigné avec Yves Montant. Son grand’père Aimé Maeght
a permis aux petites filles d’inaugurer la Fondation Maeght en présence
d’André Malraux.


Elle nous a fait partager une branche de l’histoire de l’art qui s’est écrite
avec la création de la Fondation Maegth, sa construction par Josep Lluís Sert,
dans un esprit avant-gardiste de l’époque soucieuse du respect de l’environnement,
Aucun arbre n’a été abattu, les murs les ont simplement contournés.


Elle évoque ses conversations avec les artistes, son tonton Miro, qui reste pour
elle, un phare dans son existence, l’élégance d’Aimé Maeght, son entousiame
à aller toujours de l’avant, tempéré par le bon sens de la provençale Marguerite.
L’amour de ses grand’parents, qui a uni ce couple aventureux dans le domaine de l’art.


Je vous invite à lire la Saga Maeght où elle conte merveilleusement toute l’aventure,
de la naissance du jeune orphelin, au mariage, à la création du premier magasin
à Cannes, éditeur, à la galerie parisienne, encouragée et soutenu financièrement par
Pierre Bonnard, pour aboutir à la création de la Fondation avec les amis artistes
des Maeght. Elle y exprime son admiration et rend hommage à son grand’père.
Elle raconte comment l’alchimie a fonctionné entre eux, comme dans une ruche, où l’esprit ouvert d’Aimé Maeght attirait et permettait aux artistes qui lui faisaient confiance de s’épanouir et d’acquérir une notoriété.


Ceci c’est passé au Séchoir, situé dans l’ancienne tuilerie de la famille LESAGE (groupe TOL et RECTOR),
LE SECHOIR prend la suite de l’ancienne Maison de la Céramique, centre de formation et d’exposition autour de la Céramique contemporaine qui a fermé ses portes en 2002. Autour d’une surface de 300m2 d’exposition prennent place des ateliers d’artistes.
C’est  un espace de création et d’échange entre des artistes résidents, des artistes associés, des artistes invités, les habitants de l’agglomération mulhousienne (et au-delà) et le tissu économique et social de Haute-Alsace


Sandrine Stahl, est la Présidente de l’association Le Séchoir.
N’hésitez pas à pousser la porte et de consulter leur programme
Mais aussi à pousser votre route jusqu’à la Fondation Maeght à St Paul de Vence
(avec Easyjet, Bâle/Mulhouse – Nice,  il suffit de traverser le boulevard depuis le terminal, en passant sous le pont, de prendre le bus n°400 de la compagnie de transport
de la Côte d’Azur, qui vous  transporte pour un prix modique et vous dépose presque devant la Fondation, encore une montée d’un quart d’heure, eh oui la Fondation se mérite, et c’est l’Arcadie)


Il s’en est suivi un enregistrement d’interview avec Yoyo Maeght dans le
studio de Radio Eponyme , plutôt une conversation,
que vous pourrez écouter et podcaster dès sa diffusion

Baselworld 2015

L’édition 2015 de Baselworld, événement incontournable qui réunit sous le même toit les acteurs les plus influents de l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie venus du monde entier, a été inaugurée par le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. Avec plus de 1 500 marques représentant chacun des secteurs de l’industrie et plus de 4000 journalistes venus de tous les continents, Baselworld 2015 se déroule du 19 au 26 mars 2015.

Basel Messe
BaselWorld est un hyper marché de luxe, composé de boutiques éphémères.
Tout est luxe, calme avant l’arrivée des visiteurs, volupté pour ceux qui
sont sensibles à ces charmes. Une Babel du 21e siècle, réunissant les exposants,
journalistes et plus tard visiteurs de la planète entière.
Quelques 7000 camions, ont acheminé le matériel, pour leur édification de boutiques éphémères.
Baselworld Bulgari
Baselworld est reconnu universellement comme
« LE rendez-vous incontournable de l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie ».
Baselworld se distingue par sa capacité à réunir sous le même toit tous les acteurs clés de la branche : horlogers, bijoutiers, négociants en diamants, pierres précieuses et perles, sans oublier les fournisseurs de machines et branches annexes.
Chaque année, 150 000 professionnels viennent à Bâle prendre le pouls de toute une industrie, découvrir les nouvelles tendances et acheter les dernières créations des 1500 marques présentes. Baselworld est au cœur de toute une industrie qui se diffuse dans le monde entier, il renforce année après année sa place de leader mondial. Cette position enviée et enviable est défendue sans relâche, au fil du temps.
C’est pourquoi Baselworld évolue tous les ans, gagne en confort et en efficacité, et ne cesse d’innover pour répondre à des exigences en constante mutation.
Selon Mme Sylvie Ritter, Directrice générale de Baselworld
Baselworld Swarovski
« l’attractivité et l’engouement que suscite cette branche d’activité continuent de croître » et tout aussi important « l’attrait des clients finaux et l’intérêt des médias pour la branche ne se dément pas. »
Le conseiller fédéral M. Schneider-Ammann a inauguré Baselworld,
M. Kamm a souligné l’importance accordée par le gouvernement suisse à cet événement majeur ainsi qu’à l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie. Il a admis que Baselworld avait connu des inaugurations dans un contexte plus favorable et optimiste,
« mais fort heureusement, le secteur de l’horlogerie et de la bijouterie n’a jamais été à court d’idées innovatrices, et c’est une bonne nouvelle ! »
M. Kamm a également rendu hommage à une légende de l’industrie :
M. Jacques J. Duchêne, Président du Comité des exposants, décédé subitement juste avant l’ouverture du salon. M. Kamm a souligné les qualités de M. Duchêne, rappelant que, grâce à son
« engagement infatigable » au service de Baselworld, il a « énormément contribué au développement du salon et à élever cet événement à un tel niveau d’excellence. ».
M. Duchêne aurait célébré cette année un double anniversaire : d’une part, sa 60e participation à Baselworld et d’autre part son 20e anniversaire en qualité de Président du Comité des exposants.
Bulgari
Christoph Brutschin, conseiller d’Etat du canton de Bâle-Ville, a accueilli les hôtes, les saluant au nom des gouvernements de Bâle-Campagne et de Bâle-Ville. Il a comparé l’événement à une montre. Baselworld est
« similaire à la fabrication d’un mécanisme d’horlogerie, son organisation implique des efforts, une grande passion, ainsi qu’un haut niveau de précision.»
Il a poursuivi en termes horlogers : M. Brutschin a félicité Baselworld pour son rayonnement économique dans la région. Il a fait référence notamment aux milliers de personnes qui visitent la ville durant 8 jours et a mentionné que Baselworld génère 13 000 emplois localement.
M. Brutschin a conclu son discours par une citation de M. Duchêne : « La capacité créative de ce secteur est indéniable. Il suffit d’ouvrir les yeux pour le constater chaque année. »
Ces mots ont réconforté M. Brutschin et renforcé sa conviction que
« le secteur de l’industrie horlogère surmonterait la crise actuelle liée au franc grâce à sa créativité, son innovation et l’excellence de sa qualité suisse».
Basel World
BASELWORLD JOUE UN RÔLE ESSENTIEL EN FAISANT RAYONNER UNE INDUSTRIE VITALE POUR LA SUISSE
Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a fait l’éloge de l’horlogerie comme un art, et l’a décrit ainsi : « Avec l’invention de la montre mécanique, le temps est littéralement devenu un art. Une expertise qui a atteint des performances toujours plus élevées en termes de précision, d’ingéniosité technologique et d’esthétique en constante évolution. »
Baselworld
En qualité de conseiller fédéral responsable de la recherche, de l’innovation et du travail, M. Schneider-Ammann a souligné l’importance pour la Suisse d’un secteur devenu une force économique de premier ordre, qui se prévaut de plus de 500 sociétés employant plus de 50 000 personnes.
« Je suis bien entendu fier que la Suisse soit l’un des centres les plus importants du savoir-faire horloger et que Baselworld célèbre cet art avec solennité méritée».
Baselworld
Les jeunes hôtesses, mannequin sont à leur poste, parées comme des reines, juchées sur
des talons, pour compléter l’écrin des boutiques avec leur charme et fraicheur.
Messe Platz
depuis la gare prendre le tram n°2
arrêt Messe Platz
Photos de l’auteur sauf la 4

MARTIN PARR à la Filature de Mulhouse

« Mulhouse ressemble à beaucoup de villes postindustrielles comme il en existe partout en Angleterre, des villes marquées par le déclin économique, le chômage. Je retrouve dans les maisons de ce quartier des choses très similaires , constate Martin Parr. Ce qui l’a le plus étonné au cours de son bref séjour mulhousien ?
« La taille de la Filature ! C’est incroyable que le gouvernement français ait encore de l’argent pour construire un tel équipement… »

Martin Paar

Martin Paar « A TASTE FOR MULHOUSE » (le goût de Mulhouse)
+ « THE LAST RESORT » et « SIGNS OF THE TIMES »
(«LE DERNIER RECOURS» ET «SIGNES DES TEMPS»)
deux séries incontournables de son oeuvre.
C’est la nouvelle exposition photographique à la Galerie de
La Filature, Scène nationale – Mulhouse
vernissage mercredi 11 mars 19h
en présence
d’Emmanuelle Hascoët de l’Agence Magnum Photos
SÉRIE « A TASTE FOR MULHOUSE »
(résidence de création à Mulhouse en janvier 2015)
tirages couleur
Le célèbre photographe britannique Martin Parr a posé son regard aigu sur le quartier populaire et métissé de la Cité-Briand à Mulhouse. Ses photos seront exposées à La Filature du 11 mars au 10 mai
avec deux séries emblématiques de son oeuvre,
« The Last Resort » et « Signs of the Times ».
C’est sur une invitation de La Filature que Martin Parr, membre de la prestigieuse Agence Magnum Photos, a accepté de séjourner quelques jours dans l’emblématique quartier Cité-Briand composé des « carrés mulhousiens », maisonnettes mitoyennes avec petits jardins imaginées par les industriels au 19e siècle autour des grands sites de production textile.

Photo journal l'Alsace
Photo journal l’Alsace

Durant son séjour, Martin Parr rencontre des commerçants du quartier, des marchands ambulants de la place du marché et une trentaine d’habitants à leur domicile. Chez ces derniers, il s’attache à faire des portraits et à reproduire certains détails de leurs intérieurs. Ses hôtes lui parlent de leurs origines, de la vie de quartier, de leur vie de famille ; le photographe examine soigneusement chaque pièce, en observe chaque objet, chaque
détail. Puis il appuie sur le bouton. Souvent en approchant très près un objectif macro, pour retrouver des motifs, des formes, des couleurs qui alimentent nombre de ses séries. Les natures mortes terminées, il se tourne vers ses sujets, les dirige, leur donne quelques indications de pose, d’attitude (pas de sourire) et très vite, déclenche l’appareil. Le portrait dans la boîte, il ponctue la séance d’un sourire.
Martin Parr prend plus de 500 photos, une sélection est retenue pour être présentée à La Filature. Cette série réalisée à Mulhouse prolonge le projet que le photographe mène depuis plus de trente ans sur le thème de la consommation dans notre société occidentale. On y retrouve ses obsessions, son goût du kitsch, son attirance
pour la surabondance. On y retrouve bien sûr aussi son regard intuitif sur notre société, sans jugement de valeur, mais marqué de son goût très anglais pour le sous-entendu ironique.
Emmanuelle Walter, conseillère artistique arts visuels à La Filature
Martin Paar Mulhouse1
SÉRIE « THE LAST RESORT »
12 tirages couleur au format 52 x 42 cm
C’est entre 1982 et 1985 que Martin Parr réalise la série
The Last Resort.
Entre satire et cruauté non dénuées d’une certaine tendresse
pour ses congénères anglais, il dresse le portrait de familles aux
revenus modestes prenant leurs vacances à New Brighton près de
Liverpool, petite station balnéaire en déclin. Ce qui aurait dû
ressembler à un quartier d’été, passé à la moulinette de Martin Parr,
prend soudain des airs de zone industrielle.
Avec une ironie mordante, Martin Parr évoque dans The Last Resort, sa nostalgie
des années 60. Il dénonce la fin d’un monde (le monde ouvrier) et de ses valeurs, ainsi que l’avènement d’une nouvelle conception consumériste de la vie.
SÉRIE « SIGNS OF THE TIMES »
projection en boucle
Réalisé dans le cadre d’une série d’émissions programmées par
la BBC en 1992, Signs of the Times est le premier ouvrage du photographe,
totalement inédit en France. Ce livre nous entraîne au coeur des intérieurs
anglais. Son analyse des goûts pour le moins particuliers de ses
compatriotes à la fin des années 80, reflets d’une société toute entière,
nous plonge dans un univers du quotidien à la fois ironique et tendre.
Du banal surgit un regard analytique, quasi-sociologique, qui surprend par sa
justesse, son inventivité et son humour et donne à voir la
« middle-class » anglaise de l’intérieur, comme révélée par son entourage le plus trivial. Associant aux images des extraits de témoignages choisis avec soin par Martin Parr et l’auteur Nicholas Barker, ce livre restitue les débuts en couleur d’un photographe devenu, depuis, mondialement célèbre.
Ces oeuvres seront présentées sous forme de projection dans la galerie de La Filature.
photo 1 extraite de l’Alsace
photo 2 dossier de presse, sera retirée du site après l’exposition
 

Conférence et chansons à la Fondation Beyeler

Conférence de Philippe Dagen et soirées de chansons de Jacques Brel à la Fondation Beyeler.
L’exposition « Paul Gauguin » à la Fondation Beyeler a commencé de manière foudroyante – déjà 50 000 visiteurs ont vu les oeuvres de cet artiste français exceptionnel. Aussi diversifiées et remarquables que les chefs-d’oeuvre de Gauguin sont les manifestations organisées à l’occasion de l’exposition. Philippe Dagen, agrégé d’histoire, professeur à la Sorbonne et critique d’art, donnera une conférence intitulée
«Paul Gauguin, la résurrection du primitif ?»
le mercredi 11 mars 2015 à 18h30.
Paul Gauguin
Paul Gauguin – la résurrection du primitif ?
Après 1900, désireux de renouveler fondamentalement l’art, de nombreux représentants de différents courants d’avant-garde ont fait des emprunts aux peuples alors dits primitifs d’Afrique ou d’Océanie. Ils ont ainsi suivi l’exemple de Paul Gauguin, que sa quête d’authenticité avait poussé à aller s’installer en Polynésie. Dans cette conférence, le célèbre historien de l’art, Philippe Dagen, écrivain et critique d’art au quotidien français Le Monde, se penche sur la question du « primitif » chez Gauguin.
PAUL GAUGUIN et l’art contemporain
De nombreux artistes modernes et contemporains se sont référés à maintes reprises à l’œuvre révolutionnaire de Gauguin.
C’est ainsi que dans les années 1960, l’artiste français Martial Raysse a rendu hommage aux tableaux emblématiques de Gauguin représentant des Tahitiennes assises sur la plage dans un assemblage intitulé « Souviens-toi de Tahiti en septembre 61 ». Loin de toute illusion d’authenticité exotique, la Tahitienne de Raysse est transformée en touriste blonde et futile qui se protège de la chaleur sous un parasol.
Dans son grand « Portrait of Paul Gauguin on the Eve of His Attempted Suicide Tahiti », l’artiste australien Brett Whiteley pare la vie tragique de Gauguin d’une actualité nouvelle. Whiteley prend pour point de départ de son tableau la liberté que l’artiste est allé chercher sous les tropiques et fait de lui une figure culte de la génération hippie.
C’est à un commentaire critique sur Gauguin que se livre Sigmar Polke en 1983 dans sa toile « Die Lebenden stinken und die Toten sind nicht anwesend », où il transforme les célèbres motifs tahitiens de Gauguin en impressions pseudo exotiques de tissu décoratif bon marché.
Mais c’est sans doute la peinture de Peter Doig qui rend à Gauguin l’hommage le plus actuel. Son intensité chromatique et sa planéité, tout comme ses motifs, éveillent de nombreux échos avec des toiles de Gauguin, comme le montre bien la juxtaposition du « Cheval blanc » de Gauguin de 1898 et de la « Grande Riviere » de Doig de 2001/2002. À l’image des « paradis perdus » tahitiens de Gauguin, les paysages idylliques de Trinidad réalisés par Doig sont des collages de mondes merveilleux situés entre réalité, désir et mélancolie.

Peter Doig
Peter Doig

Venez constater ces similitudes par vous-mêmes en visitant l’exposition PETER DOIG ouverte jusqu’au 22 mars 2015.

Philippe Dagen
Philippe Dagen
Philippe Dagen

Philippe Dagen est un des meilleurs spécialistes de l’art moderne et contemporain qu’il défend souvent contre ses détracteurs. Ainsi il plaide la cause des jeunes créateurs en butte aux académismes en tout genre. Pour lui, les musées ressemblent trop souvent à des sarcophages et le culte du passé nous empêche d’apprécier les oeuvres de notre temps. Philippe Dagen a également consacré plusieurs ouvrages à l’art de la Belle Epoque et de la Première Guerre :
Pour ou contre le fauvisme, Le Silence des peintres, Les artistes face à la Grande Guerre.
Il a aussi publié quatre romans, où l’humour s’allie à l’émotion, tous publiés chez Grasset. Celles et ceux qui désirent se préparer à sa conférence se reporteront d’autant plus facilement à son étude, Le Peintre, le poète, le sauvage, les voies du primitivisme dans l’art français, qu’elle est disponible en édition de poche.
Cette conférence donnée en français est organisée en collaboration avec
l’Alliance Française de Bâle et la Société d‘Études Françaises de Bâle.
La présence à cette manifestation est comprise dans le prix d’entrée du musée.
Aux soirées de chansons de Jacques Brel le chanteur britannique Marc Almond et l’acteur allemand Dominique Horwitz entraînent les spectateurs dans l’univers de Jacques Brel, qui était un grand admirateur de Paul Gauguin.
Marc Almond
Marc Almond

Soirées de chansons de Jacques Brel
Paul Gauguin et le chanteur Jacques Brel ont été fascinés par l’île d’Hiva Oa dans les Marquises, où ils sont tous deux enterrés, à quelques mètres l’un de l’autre. Ce point commun a donné à la Fondation Beyeler l’idée de consacrer deux soirées de chansons à Jacques Brel :
Marc Almond chante Jacques Brel
Jeudi 12 mars 2015, 19h00
L’auteur-compositeur-interprète britannique Marc Almond a été une grande vedette des années 1980 avec son group Soft Cell et a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde entier. Avec les musiciens Neal Whitmore et Martin Watkins, il convie les visiteurs de la Fondation Beyeler à un voyage musical dans le temps.
Tarif : CHF 85.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 70.-
L’entrée du musée est comprise dans le prix.
Dominique Horwitz chante Jacques Brel
Mercredi 15 avril, 19h30
La voix de l’acteur et chanteur Dominique Horwitz entraîne les spectateurs
dans l’univers de Jacques Brel.
Tarif : CHF 65.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 40.-
L’entrée du musée est comprise dans le prix.
Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00