Bibliothèque François-Mitterrand – Galeries 1 et 2 Jusqu'au
Commissariat général Jeanne Brun, directrice adjointe du Musée national d’Art moderne - Centre Pompidou en charge des collections avec la collaboration de Pauline Créteur, chargée de recherche auprès de la directrice adjointe du Musée national d’Art moderne - Centre Pompidou
Commissariat François Angelier, journaliste et essayiste Charlotte Denoël, cheffe du service des Manuscrits médiévaux, département des Manuscrits, BnF Lucie Mailland, cheffe du service Philosophie, religion, département Philosophie Histoire Sciences de l’homme, BnF
« Mais aux lieux du péril croît Aussi ce qui sauve » Friedrich Hölderlin, Patmos, 1807
Tacita Dean (née en 1965) The Book End of Time [Le Livre fin du temps] 2013 Courtesy the artist, Frith Street Gallery, London and Marian Goodman Gallery, New York / Paris Photographie Pinault Collection, Paris
Prologue
La BnFpropose la première grande exposition consacrée à l’apocalypse. L’apocalypse ? Un mot obscur, qui fait peur, un mot qui parle de la fin du monde. Il n’en finit pas de résonner depuis deux mille ans dans notre culture et nos sociétés occidentales quand survient une catastrophe majeure, et aujourd’hui encore, en fond de nos angoisses climatiques.
Atombombe Miriam Cahn Et pourtant… Ce mot signifie révélation, dévoilement. Dans sa source biblique, l’Apocalypse parle d’un voile se levant sur le royaume intemporel qui réunira les croyants dans la Jérusalem céleste. Un mot porteur d’espoir, fait pour déjouer nos peurs profondes ? Réservation très fortement recommandée
Du Moyen Âge à notre époque, l’exposition traverse cet imaginaire en montrant certains des plus prestigieux manuscrits de l’Apocalypse de Jean, des fragments rarement présentés de la célèbre tenture de tapisseries d’Angers, ou la fameuse suite de gravures de Dürer consacrées au texte, mais aussi de nombreux chefs-d’œuvre, tableaux, sculptures, photographies, installations, livres rares, extraits de films, venant des collections de la Bibliothèque comme des plus grandes collections françaises et européennes, publiques et privées (Centre Pompidou, musée d’Orsay, British Museum, Victoria and Albert Museum, etc.).
(Les grandes misères de la guerre – La pendaison, de Jacques Callot (1592-1635) – 1633 – BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE BOITE ECU-ED-25 (18)
Parmi ces quelque 300 pièces, des œuvres de William Blake, Odilon Redon, Vassily Kandinsky, Ludwig Meidner, Natalia Gontcharova, Otto Dix, Antonin Artaud, Unica Zürn, jusqu’à Kiki Smith, Tacita Dean, Miriam Cahn, Otobong Nkanga, Sabine Mirlesse et Anne Imhof.
L’exposition en bref
Ouvrant le parcours de l’exposition sur les deux galeries du site François-Mitterrand, la section « Le Livre de la Révélation » plonge le spectateur dans l’Apocalypse de Jean, le texte apocalyptique le plus célèbre de l’Occident.
Apocalypse de Saint Jean, en français, Colins Chadewe, enlumineur – XIVe siècle – BnF, département des Manuscrits. Français 13096
Elle offre des clés d’interprétation des représentations liées aux différents épisodes qui le composent, des sept sceaux au Jugement dernier, en mettant en lumière le sens originel du récit : le sens positif d’une révélation plutôt que d’une fin tragique. En explorant ce texte complexe et infiniment riche, et en exposant ses visions ainsi que les récits multiples qui s’y entremêlent, l’exposition cherche à renouer avec la compréhension de ce message et de cette mise en garde vieille de 2000 ans. Manuscrits enluminés flamboyants et œuvres majeures — peintures, sculptures, dessins, vitraux, et tapisseries — témoignent de l’importance et de la diffusion de ce texte et de son iconographie au Moyen Âge, tout en montrant comment cet imaginaire s’est consolidé et continue d’influencer notre époque.
Germaine Richier, le cheval à 6 têtes
La Chute des damnés, de Pieter Claesz Soutman (1580?-1657), d’après Rubens – 1642 – BnF, département des Estampes et de la photographie
Le temps des catastrophes
La seconde partie de l’exposition, intitulée « Le temps des catastrophes », est consacrée à la fortune de l’apocalypse dans les arts, de Dürer à Brassaï, en passant par le sublime apocalyptique anglais et l’expressionnisme allemand. Elle rappelle que le texte a donné naissance à des œuvres qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art, illustrant ainsi la fascination tenace et persistante des artistes — et à travers eux, de l’humanité — pour ce récit qui mêle les fléaux et la fin des temps à l’espoir et à l’attente d’un monde nouveau.
Jugemement dernier Loin de se limiter à une vision catastrophiste de l’apocalypse, véhiculée par le genre post-apocalyptique dans la littérature, le cinéma et la bande dessinée, et revenant à son sens originel, l’exposition accorde une large place au « Jour d’après ». Cette section présente un ensemble d’œuvres contemporaines, dont certaines de format monumental (Otobong Nkanga, Abdelkader Benchamma, etc.), qui esquissent ce « Jour d’après », marqué par la « colère » divine ou celle des éléments. C’est autour de ce « Jour d’après » que se construisent les fictions et représentations les plus inventives, qui, d’une certaine manière, restent fidèles à l’apocalypse, en concevant la catastrophe comme le prélude à un nouvel ordre du monde.
Bibliothèque François-Mitterrand – Galeries 1 et 2
Quai François Mauriac, 75706 Paris Cedex 13
Horaires Du mardi au dimanche : 10 h – 19 h à l’exception du dimanche 30 mars : 14 h – 19 h
Fermé les lundis et les jours fériés. Fermeture des caisses à 18 h
Accès En métro : Ligne 6 – Quai de la gare / Ligne 14 – Bibliothèque François-Mitterrand En RER : Ligne C Bibliothèque François-Mitterrand En bus : Lignes 25, 62, 64, 71, 89, 132, 325
« Nous ne sommes rien d’autre que la conséquence des choses qui nous entourent. » — Medardo Rosso
Medardo Rosso, enfant juif2
Sculpteur, photographe et maître de la mise en scène, concurrent d’Auguste Rodin et modèle pour de nombreux·ses artistes, Medardo Rosso (1858 à Turin, Italie–1928 à Milan, Italie) a révolutionné la sculpture vers 1900. Malgré son influence considérable, l’artiste italo-français n’est guère connu aujourd’hui.
L’exposition Medardo Rosso. L’invention de la sculpture moderne entend y remédier. Cette rétrospective d’envergure au Kunstmuseum Basel offre une rare occasion de découvrir la production de Rosso à travers quelque 50 œuvres plastiques et près de 250 photographies et dessins. Elle propose d’en apprendre davantage sur son œuvre pionnière qu’il réalisa à Milan et à Paris au tournant du siècle, mais aussi sur la portée contemporaine de son art, et offre en même temps la base pour redécouvrir l’histoire de la sculpture moderne.
Fruit d’une coopération avec le mumok (Museum moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien), l’exposition, dont le commissariat est assuré conjointement par Heike Eipeldauer et Elena Filipovic, permet de comprendre les recherches radicales et transmédiales menées par Rosso sur la forme (ou l’absence de forme), la matière et la technique. L’impact colossal de sa production artistique, toujours perceptible aujourd’hui, se manifeste dans le dialogue avec des œuvres d’art de plus de 60 artistes des cent dernières années, parmi lesquel·les Lynda Benglis, Constantin Brâncuși, Edgar Degas, David Hammons, Eva Hesse, Meret Oppenheim, Auguste Rodin et Alina Szapocznikow.
Alina SzapocznikowPeter Fischli/David WeissHenry MooreRose Marie Trockel
Medardo Rosso et son œuvre
En 1918, après avoir visité l’atelier de l’artiste, Guillaume Apollinaire écrit dans la revue parisienne L’Europe Nouvelle : « Medardo Rosso est sans aucun doute le plus grand sculpteur vivant ». À travers ces mots, l’influent critique d’art et poète rend un hommage singulier à l’œuvre de Rosso. Né en 1858 à Turin, Medardo Rosso s’établit à Paris à partir de 1889. Il restera trente ans dans la métropole artistique française et ne retournera dans son pays natal, l’Italie, que les dernières années de sa vie. Hormis une année d’étude à l’Accademia di Brera (Académie des beaux-arts) à Milan où il s’inscrit à des cours de dessin à la Scuola di Anatomia (École d’anatomie), Rosso est un artiste autodidacte. Il est, en outre, l’auteur de nombreux écrits véhéments et au langage bien à lui dans le champ de la théorie de l’art.
À Paris, il tisse des liens avec les impressionnistes et fait également la connaissance d’Auguste Rodin (1840–1917), artiste déjà reconnu, avec lequel il travaille désormais à une redéfinition radicale du genre de la sculpture. Pour dépasser les conceptions traditionnelles de la représentation, la production et la perception, Rosso est convaincu de la nécessité de « redonner vie » en profondeur à la sculpture : « Il n’y a ni peinture, ni sculpture, il n’y a qu’une chose qui vit. »
Les dimensions humaines de la sculpture de Rosso, la mise en scène fragmentée créant une intimité, ainsi que l’aspect imprécis de ses figures se heurtent aux exigences d’une sculpture monumentale héroïque pensée pour l’éternité telle qu’elle était courante autrefois, et, par conséquent, à des longues traditions sculpturales. Une préoccupation semblable obsède également Rosso sur le plan du motif et de la matière : il se consacre davantage aux gens du quotidien qu’aux glorieux récits épiques et crée des œuvres qui tentent de saisir l’essence éphémère d’un moment.
Le processus créatif de Rosso
Outre le bronze, Rosso recourt pour ses figures à des matières plus modestes et périssables comme la cire et le plâtre, jusqu’ici utilisées en sculpture pour des étapes préliminaires ou généralement comme outils. En raison de leur souplesse et de leur malléabilité, elles donnent une impression de fugacité – raison pour laquelle ses sculptures furent également célébrées comme une version sculpturale de l’impressionnisme. Il s’agit toutefois d’une appellation qui ne décrit qu’un aspect de l’œuvre pionnière de Rosso, difficile à catégoriser à bien des égards. Au fil du temps, l’artiste se concentre sur un répertoire restreint de motifs qu’il utilise de manière répétée avec différents supports et matières et qu’il décline en variations pour obtenir de multiples effets.
À partir de 1900, Rosso intègre systématiquement la photographie dans son processus créatif. Il photographie ses figures et expose ses prises de vue aux côtés de ses sculptures ainsi que de travaux de ses contemporain·es et de copies d’œuvres d’art d’autres époques sous forme d’ensembles. Par cette mise en scène, l’espace entourant les œuvres devient partie intégrante de l’effet sculptural global. Toutefois, les figures de Rosso ne sont pas uniquement destinées à des expositions, mais aussi – du fait de leurs dimensions intimes – à l’espace privé d’intérieurs bourgeois. Elles sont intrinsèquement liées avec ceux qui les observent et avec « ce tapis, ce fauteuil » comme Rosso l’a lui-même décrit :
Louise Bourgeois « Nous ne sommes rien que les conséquences des choses qui nous entourent. Même lorsque nous nous déplaçons, nous sommes toujours liés à d’autres choses. » Rosso accordait de l’importance à établir une relation, une « conversation » avec son environnement. Il le formula ainsi : saisir le moment particulier où le motif surgit et produit une émotion. À l’époque actuelle où le rapport entre l’individu et la société, entre l’humain et la technique est plus que jamais à l’ordre du jour, l’œuvre de Rosso apparaît comme « étonnamment vivante » selon les mots de l’artiste Phyllida Barlow (1944–2023), qui avouait sa fascination pour le sculpteur et son œuvre.
L’exposition à Bâle
Vingt ans après la première et dernière rétrospective en Suisse, la vaste exposition Medardo Rosso. L’invention de la sculpture moderne met en évidence l’approche expérimentale et trans-médiale de Medardo Rosso. Sa réalisation repose essentiellement sur les travaux de recherche et de préparation menés durant plusieurs années par Heike Eipeldauer (mumok), complétés par le concours d’Elena Filipovic à Bâle. L’exposition réunit près de 50 sculptures en bronze, plâtre et cire de l’artiste, parmi lesquelles des pièces emblématiques, ainsi que des centaines de photographies et de dessins. Ces dernières décennies, nombre de ces œuvres n’étaient guère visibles hors d’Italie.
Portrait d’Henri Rouart (1890) est exposé ici aux côtés du Torse (1878–1879) d’Auguste Rodin et des Cinq baigneuses (1885 ou 1887) de Paul Cezanne
Selon le principe de mise en regard, comme le pratiquait également Rosso, l’exposition présente son œuvre en « conversation » avec plus de 60 photographies, peintures, sculptures et vidéos anciennes et contemporaines. Il en résulte des dialogues transgénérationnels d’artistes de l’époque de Rosso jusqu’à aujourd’hui, parmi lesquel·les Francis Bacon, Phyllida Barlow, Louise Bourgeois, Isa Genzken, Alberto Giacometti, Robert Gober, David Hammons, Hans Josephsohn, Yayoi Kusama, Marisa Merz, Bruce Nauman, Senga Nengudi, Richard Serra, Georges Seurat, Paul Thek, Rosemarie Trockel, Hannah Villiger, Andy Warhol, Francesca Woodman et d’autres (voir liste ci-jointe).
Comparativement à l’exposition viennoise, l’édition bâloise présente, en outre, des œuvres d’Umberto Boccioni, Miriam Cahn, Mary Cassatt, Marcel Duchamp, Peter Fischli / David Weiss, Felix Gonzalez-Torres, Sidsel Meineche Hansen, Henry Moore, Meret Oppenheim, Simone Fattal, Giuseppe Penone, Odilon Redon, Pamela Rosenkranz, Kaari Upson, Andra Ursuţa et Danh Vō. L’exposition commence dès la cour intérieure du Hauptbau où Les Bourgeois de Calais de Rodin (1884–1889) est mis en regard avec un travail de Pamela Rosenkranz. Le parcours mène du Hauptbau au Neubau par la liaison souterraine où est installé un ample travail de Kaari Upson. C’est ici, au rez-de-chaussée, que commence l’exposition avec une présentation monographique d’œuvres de Rosso.
L’exposition se poursuit au deuxième étage à travers les mises en regard avec des œuvres d’autres artistes. Ces dialogues s’échelonnent le long d’axes thématiques à l’instar de « Répétition et variation », « Processus et performance », « Toucher, enlacer, modeler », « Mise en scène », « Informe », « Anti-monumentalité » et « Apparaître et disparaître ».
Les œuvres présentées proviennent des fonds des collections du Kunstmuseum Basel et du mumok de Vienne, ainsi que de collections internationales comme l’Albertina Museum, Vienne, la Galleria d’Arte Moderna di Milano, Milan, le Kröller-Müller Museum, Otterlo, le Kunst Museum Winterthur, le Kunsthaus Zürich, le S.M.A.K., Gand, le Städel Museum, Francfort-sur-le-Main, le Stedelijk Museum, Amsterdam, ou des artistes euxmêmes. L’exposition a vu le jour en collaboration avec le Medardo Rosso Estate. La scénographie est réalisée par Johanna Meyer-Grohbrügge et son équipe.
Catalogue
L’exposition s’accompagne de la parution d’une publication consacrée à Medardo Rosso, la plus complète à ce jour. Elle réunit des essais de Jo Applin, Heike Eipeldauer, Georges Didi-Huberman, Megan R. Luke, Nina Schallenberg, Francesco Stocchi et Matthew S. Witkovsky. Ed. par Heike Eipeldauer aux éditions Buchhandlung Walther und Franz König, Cologne, 496 pages, 450 fig., ISBN 978-3-7533-0612-4 En allemand ou en anglais
Informations pratiques
Brochure Kunstmuseum Basel St. Alban-Graben 8 Case postale, CH-4010 Basel T +41 61 206 62 62 kunstmuseumbasel.ch
Horaire d’ouverture Lu fermé Ma 10h00–18h00 Me 10h00–20h00 Je–Di 10h00–18h00
Accès depuis la gare SBB tram n° 2 arrêt Kunstmseum
Du 19 mars au 20 juillet 2025 au Musée du Luxembourg
Commissaire générale
Anne Dopffer Directrice des musées nationaux du XXe siècle des
Alpes-Maritimes
Commissaires
Julie Guttierez, Conservatrice en chef du patrimoine, Musée national
Fernand Léger, Biot
Rébecca François
Attachée de conservation du patrimoine, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice (MAMAC)
Directrice du MAMAC, Nice
Hélène Guenin, Scénographie
Véronique Dollfus, Graphisme
Claire Boitel - Atelier JBL
Mise en lumière, Philippe Collet - Abraxas Concepts
Avec Niki de Saint Phalle, Yves Klein, Martial Raysse, Keith Haring…
« Il n’y a pas le beau, catalogué, hiérarchisé. Le beau est partout, dans l’ordre d’une batterie de casseroles sur le mur blanc d’une cuisine, aussi bien que dans un musée. »
Fernand Léger, « L’esthétique de la machine, l’ordre géométrique et le vrai », 1924
Prologue
Fernand Léger, la Danseuse bleue
Imaginée essentiellement à partir des collections du musée national Fernand Léger, Biot et de celles du Musée d’Art Moderne et d’Art contemporain de Nice (MAMAC), l’exposition fait dialoguer les œuvres de Fernand Léger (1881-1955), pionnier de l’art moderne avec plus d’une trentaine d’œuvres d’artistes issus des avant-gardes européennes et américaines des années 1960 à nos jours
Ben Vautier
Le parcours
Le parcours de l’exposition est l’opportunité de mettre notamment en avant le lien historique et artistique fort existant entre l’œuvre de Fernand Légeret la génération qui lui a immédiatement succédé : celle des Nouveaux Réalistes. Lancé en 1960 par le critique d’art Pierre Restany, le mouvement des Nouveaux Réalistes réunit des artistes tels que Arman(1928-2005), César (1921-1998), Raymond Hains(1926-2005), Yves Klein (1928-1962), Martial Raysse (1936), Daniel Spoerri (1930-2024), Niki de Saint Phalle (1930-2002). Ces artistes s’emparent des objets du quotidien de la société de consommation et de l’esthétique de la rue. Leur démarche ne vise pas la représentation du réel mais son appropriation poétique.
Si le rapport à l’objet occupe une place centrale, l’exposition aborde également d’autres thématiques dont la représentation de la société de loisirs, de l’art dans l’espace public et de la construction d’un art accessible à tous en lien avec son temps ou encore, celle des processus créatifs et de la large place accordée au travail collectif. Fervent admirateur de l’œuvre de Fernand Léger, Restany, présent avec Raymond Hains lors de l’inauguration du musée Fernand Léger, Biot en mai 1960, aurait baptisé ce mouvement artistique en hommage au peintre qui a utilisé cette formule à de nombreuses reprises. En effet, Fernand Léger a, dès les années 1920, défini sa démarche artistique comme un « Nouveau Réalisme», « une terrible invention à faire du vrai […] dont les conséquences peuvent être incalculables. »
L’échelle internationale
D’autres périodes, d’autres mouvements, y compris à l’échelle internationale, comme le Pop Art américain avec Robert Indiana, Roy Lichtenstein, May Wilson, mais aussi des artistes qui émergent dans les années 1970 et 1980 comme Gilbert & George à Londres et Keith Haringà New York dont les œuvres sont représentées dans les collections du MAMAC, sont déployés au cœur du parcours en interaction avec l’œuvre de Fernand Léger.
Gilbert & George
Si le positionnement de Fernand Léger comme précurseur du Pop Art a déjà été évoqué dans plusieurs expositions, notamment dans le cadre du cycle des Vis-à-vis. Fernand Léger et ses amis, proposé au musée national Fernand Léger, Biot, le rapport avec la scène artistique française des années 1960, notamment avec le groupe des Nouveaux Réalistes, est en revanche inédit. Ainsi, au-delà du dialogue fécond qui peut exister entre les formes et les idées, cette exposition vise à illustrer, encore une fois, la modernité, la pluridisciplinarité et la portée visionnaire de l’œuvre de Fernand Léger. L’exposition a été présentée au musée national Fernand Léger, Biot sous le titre Léger et les Nouveaux Réalismes du 15 juin 2024 au 16 février 2025.
les nouveaux réalistesKarel Appel le cyclisteYves Klein et le feuNiki de St Phalle Wall StreetLa Joconde du Nouveau Réalisme Fernand LégerDaniel SpoerryNiki de St Phalletrier
Informations et réservations
Ouverture tous les jours de 10h30 à 19h nocturne les lundis jusqu’à 22h fermeture le 1er mai Musée du Luxembourg.fr Accès 19 rue de Vaugirard 75006 Paris M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
Le désir de confronter leur regard avec celui d’autres artistes ou celui d’auteur·rices, de travailler aussi avec ceux·celles qui n’ont pas accès à la création ou à la culture et de se rassembler autour d’idées fortes, anime chacun·e des artistes Arno Brignon, Marine Lanier et PLY (Mathieu Farcy et Perrine Le Querrec). Leurs travaux, qu’ils s’inscrivent dans une réflexion sur l’identité, la liberté de circuler, les inégalités sociales ou les relations entre nature et êtres humains, impliquent toujours d’autres participant·es qu’ils·elles considèrent comme agissant sur leurs créations. S’affranchissant des notions de réel et d’imaginaire, construisant un monde où les connexions du vivant ne cessent de fusionner, ils·elles témoignent de moments de rencontres, d’une idée de l’art qui est aussi une manière de prendre soin de l’autre et de penser ensemble des images dans lesquelles se raconter. Cette exposition qui les réunit et mêle leurs images pour la première fois, construit un récit aussi photographique que littéraire, une narration qui restitue la démarche de chacun·e des artistes autant qu’elle invente une expérience commune.
De son voyage effectué de 2018 à 2022 avec sa famille au coeur des États-Unis, dans douze villes portant les mêmes noms que les capitales historiques européennes (Amsterdam, Copenhague, Berlin, Lisbonne, Londres, Dublin, Bruxelles, Luxembourg, Rome, Athènes, Paris et Madrid), Arno Brignon restitue un road trip symbolique évoquant une société au parfum post-démocratique, au même moment où populisme et technocratie semblent s’affronter un peu partout en Occident, dans un duel où le peuple ne se retrouve plus. Pour le photographe, regarder ce pays, né des colons venus d’Europe qui en ont chassé les autochtones, c’est nous regarder aussi, tant nos liens sont forts, et tant nos états sont unis pour le pire et le meilleur. Dans cette route, il y a forcément un peu d’une obédience à Robert Frank, Jack London, ou Wim Wenders, mais au-delà de l’initiatique, il y a une volonté de raconter ce pays avec le prisme des réminiscences de son histoire personnelle.
série Au contact
En 2024, Arno Brignon part au point septentrionale de l’Europe, d’abord seul jusqu’à Oslo, puis avec sa compagne et leur fille jusqu’à Nordkaap. Le voyage est autant une métaphore du parcours de l’artiste que de son besoin d’aller se confronter à la limite physique de notre continent. L’incertitude fait partie de la démarche, et Arno Brignon fait sien l’adage populaire selon lequel « le hasard fait bien les choses ». S’il ne sait pas, au cours du voyage, la forme que prendra son projet, il sait qu’il entremêlera la photographie aux mots, la poésie à la géographie, l’intime à l’aventure.
Ce projet est réalisé avec le soutien du Centre Photographique Rouen Normandie.
Marine Lanier
Site ci-dessous Née en 1981, Marine Lanier vit et travaille à Crest dans la Drôme. Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2007, la photographe développe une recherche qui se situe à la lisière du familier et de l’exotisme, du prosaïque et de l’étrange, du clan et de l’aventure. Des lieux intimes sont le support de fantasmes fictionnels où se rencontrent pays imaginaires, cartes et régions inconnues, climats perdus, civilisations disparues. Son approche relève de la fable documentaire ou du réalisme magique. En 2016, Marine Lanier publie aux éditions Poursuite une monographie, Nos feux nous appartiennent, accompagnée par un texte de l’écrivaine Emmanuelle Salasc-Pagano, puis, en 2024, Le Jardin d’Hannibal. L’artiste expose son travail en France et à l’étranger (États-Unis, Chine, Canada, Australie, Belgique, Suisse, Angleterre, Allemagne, Luxembourg, Espagne, Portugal, Italie). En 2024, elle est résidente de la Casa de Velázquez, académie de France à Madrid.
série Les Contrebandiers
Les Contrebandiers est une évocation poétique d’une marginalité discrète et nomade incarnée par les quelques silhouettes humaines qui la peuplent. Ces dernières, quoique repliées sur elles-mêmes ou sur leurs gestes, dialoguent avec des paysages de montagne qu’elles pourraient avoir traversés et des objets de fortune qui pourraient leur appartenir. Les frontières administratives et légales, dont semblent se jouer les hommes et les femmes photographié·es, s’effacent devant des frontières sensibles, voire existentielles, nées de la montagne et de ses contrastes.
série Le Soleil des loups 2018
Durant des mois, Marine Lanier a parcouru avec deux frères un plateau volcanique du sud de l’Ardèche, monde isolé et impénétrable connu d’eux·elles seul·es. Ses images de ce pays inventé, sorte d’Eden intemporel témoin d’un temps de l’enfance fait de fugues, de guerres, de solitude et de vie dans les bois, mêlent récits intimes et mythologies collectives.
série Le Jardin d’Hannibal
Animée par notre rapport organique à la nature et aux éléments, Marine Lanier observe le comportement des plantes, l’activité des jardinier·ères, des scientifiques et des chercheur·euses au jardin du Lautaret, le plus haut d’Europe. Abritant les plantes et les essences alpines du monde entier, celui-ci a été créé dans le cadre de l’opération « Alpage volant » qui vise à trouver des solutions d’adaptation face au changement climatique – dans l’optique d’un réchauffement de 2 à 3 degrés à l’horizon de 2100. La photographe joue avec les lumières, s’affranchissant des notions de réel et d’imaginaire, pour produire des images monochromes et organiques dignes d’un conte mythologique et écologique
Mathieu Farcy, photographe, et Perrine Le Querrec, écrivaine, forment PLY. Ce duo engage leur création commune vers des chroniques poético-documentaires faisant intervenir l’image, le langage et la mémoire. Il avance avec lenteur, ses réalisations sont autant d’étapes pour déplier le réel et en observer les métamorphoses et les limites. Véritables traversées de la représentation, les deux artistes interrogent en permanence, aussi bien à leur table de travail que dans la rue, une humanité des interstices, silencieuse et résistante. Leurs pratiques personnelles se rejoignent et forment des légendes, des objets intrépides, des performances activées par les gestes et le regard du public. Ensemble, ils·elles cherchent à élucider le réel, c’est-à-dire à en exposer les points critiques, les brèches, les désordres, tout en se faisant se court-circuiter et se croiser les différents enjeux de la représentation. Leur complicité créative se façonne pli après pli, et bâtit des lieux de rencontres. C’est ainsi qu’ils·elles envisagent la création, un lieu d’avance, un lieu d’observation, un lieu d’accueil et de possibles.
série Les Amazones n’existent pas
Pour les femmes usant et transportant de la violence : quelles archives visuelles ? Quelle anthologie ? Nulle iconographie sur ce sujet, si ce n’est une iconographie « exotique », exotique comme les cartes postales des femmes des colonies, produites par les colons installés dans les colonies. Une propagande battant pavillon du patriarcat : une femme est une femme (sexy), est une épouse, est une mère. Des images-stéréotypes conçues par le mâle gaze. Nulle cartographie textuelle ou mémorielle : ce continent interdit a été déserté. Les femmes guerrières, les seigneures, les combattantes, les femmes vivantes et leurs luttes : qui pour les écouter, qui pour aller à leur rencontre, dans les archives et dans notre quotidien ? En créant un atlas visuel et textuel de la violence des femmes, PLY enclenche la remise en cause d’un « interdit anthropologique » : le quasi-monopole masculin des émeutes et revendications sociétales, des activités criminelles et de l’utilisation des armes, des Révolutions, des métiers d’ordre, des sports dits « violents », des engagements dans les luttes armées, les guérillas, les mutineries… Les Amazones existent.
série 365, Almanach manifeste
Les temps que nous vivons – écologiquement, socialement, politiquement – sont des temps troublés. L’almanach propose de mettre en lumière les replis du temps, les similitudes, les motifs et les issues. Chaque mois ouvre des portes, propose des actions, déjoue les boucles historiques, permet de se positionner. L’exposition à La Filature, Scène nationale de Mulhouse présente le mois de mars de cet almanach encore actuellement en création dans le cadre d’une résidence au musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône.
série Carole Carole est une fiction qui superpose et interroge mots et photographies : qui domine, prédomine ? De l’image ou du mot, qui donne sens ? Une écriture qui questionne aussi les rapports entre le créateur et son personnage, alchimie imprévisible, superposition d’états, les nerfs et l’émotion, l’inconnu et les décisions.
Informations pratiques
LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE 20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse · +33 (0)3 89 36 28 28 · www.lafilature.org La Filature est membre de Plan d’Est – Pôle arts visuels Grand Est et de La Régionale (Art contemporain de la région tri-rhénane
galerie d’exposition du ma. au sa. 13h-18h + di. 14h-18h + soirs de spectacles
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Kay Sage, The Fourteen Daggers, 1942, huile sur toile, 40.6×33.3cm
Pour la journée des femmes je reprends ci-dessous un article de Marc Lenot, aliasLunettes Rouges, qui m’a autorisée à le « rebloguer » ici
En janvier 1943, sur une suggestion de Marcel Duchamp, Peggy Guggenheim organisa, dans sa galerie new-yorkaise (ouverte quatre mois plus tôt) une exposition consacrée à 31 femmes artistes, certaines déjà fort connues (comme Frida Kahlo, Meret Oppenheim ou Louise Nevelson), d’autres déjà proches de Peggy (dont sa soeur Hazel McKinley et sa fille Pegeen Vail), et d’autres qui furent des découvertes (elle confia d’ailleurs à son mari Max Ernst la tâche de visiter des studios d’artistes et de découvrir des -relatives- inconnues de talent ; il le fit si consciencieusement qu’il la quitta pour une d’elles, Dorothea Tanning, avec qui il vécut jusqu’à sa mort). Georgia O’Keeffe refusa d’être incluse, récusant la qualification féministe. Un bon nombre d’entre elles étaient des artistes plus ou moins dans l’ombre de leur mari ou compagnon : Xenia Cage, Jacqueline Lamba (épouse d’André Breton), Kay Sage (épouse d’Yves Tanguy), Leonora Carrington (ex de Max Ernst), Sophie Taeuber-Arp. L’objectif de l’exposition de Peggy Guggenheim était justement de montrer que ces femmes n’étaient pas des muses, des imitatrices, des compagnes ou des assistantes, mais des artistes à part entière. Aujourd’hui, environ la moitié de ces femmes sont encore connues, voire très connues, et une moitié sont, plus ou moins définitivement, oubliées. Peggy Guggenheim organisa ensuite une seconde exposition sur le même principe, The Women, en 1945. Ces expositions furent reprises à la Pollock-Krasner House en 1997 ; ce blog présente de manière détaillée chacune des 31 artistes, chacune à la date de son anniversaire.
Gypsy Rose Lee, S.T. (plat avec seins), vers 1948/52, gouache sur papier, photo de l’auteur
Contrairement à ce qui est dit, cette exposition de 1943 n’est pas, et de loin, la première exposition d’artistes femmes. Tout d’abord, des salons réservés aux artistes femmes existèrent à partir de 1857 en Angleterre, de 1882 en France, de 1899 en Pologne, etc. Ensuite, diverses expositions d’artistes femmes furent organisées, entre autres, au Lyceum à Paris en 1908, dans une galerie parisienne en 1926, dans une galerie athénienne en 1933, à Amsterdam puis Varsovie en 1933/34, à Paris puis Prague en 1937. Ce n’est même pas la première exposition d’artistes femmes aux États-Unis : Pavillon des Femmes lors de l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876, exposition de femmes photographes à Hartford (Connecticut) en 1906, et surtout plusieurs expositions de la New York Society of Women Artists à partir de 1931, et une grande exposition internationale d’artistes femmes au Riverside Museum à New York en 1939. Mais, du fait de l’aura de Peggy Guggenheim, c’est sans doute cette exposition de 1943 qui a le plus marqué les esprits aux États-Unis, celle que beaucoup considèrent aujourd’hui comme pionnière. C’est le cas de la collectionneuseJenna Segal qui a récemment rassemblé des oeuvres de chacune de ces 31 artistes, une collection qui, après Madrid, est montrée au CCB (jusqu’au 29 juin) dans trois salles au milieu de la nouvelle présentation des collections. On ne sait pas vraiment, au-delà de titres peu loquaces et faute de photographies de l’exposition, quelles oeuvres furent alors montrées, et la collection actuelle ne peut donc que rassembler des pièces plus ou moins similaires.
L’exposition au CCB s’organise, après la présentation initiale (où une fresque fort bien faite montre les liens entre ces femmes) en quatre sections : l’affirmation de soi, l’étrangement familier, les bestiaires, et l’abstraction. Les trois premières sections ont une forte coloration surréaliste et, à mon sens, sont les plus originales. Comme on l’avait vu à Pompidou, il y eut beaucoup de femmes peintres abstraites – et il faut absolument les mettre en évidence -, mais il est difficile de transcender cette évidence pour aller vers une vraie réflexion sur l’essence de l’abstraction, et en particulier de cette abstraction féminine : en quoi les artistes femmes approchent-elles l’abstraction différemment des artistes hommes ? Ici une photographie de Gretchen Schoeninger Corazzo, qui fut, entre autres, élève de Mohaly-Nagy.
Elsa von Freytag-Loringhoven, La baronne dans son appartement de Greenwich Village, 7 décembre 1945, tirage argentique
Leonora Carrington, The Horses of Lord Candlestick, 1938, huile sur toile, 35.5x46cm
On retrouve Gypsy Rose Lee dans la section de l’inquiétante étrangeté avec cette assiette de seins coupés (plus haut), évoquant certes sainte Agathe, mais surtout une photographie bien plus « médicale » de Lee Miller en 1930. Il y a là aussi (tout en haut) un tableau étrange de Kay Sage avec deux inquiétants fantômes voilés dans un espace étrange, et (ci-dessous) Moeurs espagnoles de Dorothea Tanning, où la robe de danseuse flamenco découvrant ses fesses devient flamme. La section des bestiaires a une inspiration similaire, fusionnant corps animaux et corps humains. Ce tableau de chevaux éberlués, par Leonora Carrington, évoque, non sans humour, son angoisse au moment de quitter sa famille très stricte (Lord Candlestick était le surnom de son père) pour une vie d’artiste à Paris ; ce fut le premier tableau qu’elle vendit, à Peggy Guggenheim. Sans doute davantage que dans l’abstraction, les femmes surréalistes ont su imposer une certaine forme de surréalisme, plus sensuel, plus débridé, et, tout comme à Paris, on le voit bien ici (on peut utilement lire l’étude de Whitney Chadwick sur ces artistes).
Dorothea Tanning, Spanish Customs, 1943, huile sur toile, 25.4×20.3cm
Cette exposition en 1943 fut certainement pionnière. Mais elle rencontra (dirais-je : évidemment ?) un accueil assez négatif de la critique, entre admiration réticente et condescendance dédaigneuse. Son héritage historique est important, et elle est très souvent citée ; de plus, elle a aussi inspiré un parfum et une ligne de vêtements, c’est dire …
.Laura Cappelle, scénariste et chercheuse associée au CCN•Ballet de l’OnR . Thomas Gilbert, dessinateur .Matthieu Rajohnson, conception de l’exposition avec l'appui de Léa Blanc . David Schweitzer, montage vidéo . La Filature, du 5 au 21 mars 2025 Entrée libre
Le propos
Comment (re)mettre en mouvement l’histoire de la danse par le dessin ? Une histoire dessinée de la danse, BD parue cet automne aux éditions du Seuil, a relevé le défi. L’exposition Dessiner la danse revient sur les coulisses de ce travail en associant planches originales, sources historiques et vidéos de spectacles du CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin. L’occasion de redécouvrir l’évolution des danses – baroque, classique ou contemporaine.
Danses guerrières, macabres, modernes, urbaines : de la Préhistoire au XXIe siècle, c’est toute la richesse de l’histoire de la danse qui est ici traduite par le dessin. Andréa et Camille traversent les époques pour faire l’expérience dans leurs corps de l’évolution du mouvement.
Entre désir de raffinement du geste et soif de nouveauté et d’expression de soi, leurs visions de la danse croisent le développement des techniques et du regard porté sur cet art en Occident. On y rencontre aussi bien Marie Taglioni, Loïe Fuller et Pina Bausch que des figures moins connues, de la mime romaine Galeria Copiola à Louis-Julien Clarchies, ancien esclave devenu danseur et chef d’orchestre sous Napoléon. Alliant rigueur scientifique et puissance des traits, Laura Cappelle et Thomas Gilbert remettent ainsi en mouvement les traces de cet art éphémère.
Des planches originales y sont associées aux sources historiques qui les ont inspirées, pour mettre en lumière quelques moments clés de l’histoire de la danse occidentale. Le dessin de Thomas Gilbert s’est ainsi joué avec malice des archives disponibles. A la Préhistoire, de rares figurines et dessins; dans la Grèce antique, des vases ou des vestiges de masques, avant que n’arrivent progressivement gravures, notations, photos et …vidéos.
Les vidéos
Exceptionnellement, des vidéos tirées des collections du CCN*Ballet de l’Opéra national du Rhin, filmées entre 1980 et 2024, viennent compléter cette traversée. Elles montrent comment une compagnie de répertoire continue à faire vivre et réinterpréter ces oeuvres avec un regard actuel. L’occasion de redécouvrir l’évolution des danses – baroque, classique, ou contemporaine. Cinq panneaux, accompagnés d’une vidéo vous en révèlent tous les secrets
En présence de Thomas Gilbert et Laura Capelle le mercredi 19 mars de 16 à 19 h à la librairie Tribulles ( 15 rue des Tanneurs, Mulhouse)
Cadeau
Un code barre affiché au dos du flyer, permet de lire le premier chapitre d’une histoire dessinée de la danse.
Le CCN
Le Ballet de l’OnR réunit à Mulhouse trente-deux danseurs de formation académique venus du monde entier, sélectionnés pour leur polyvalence. Dirigé par Bruno Bouché depuis 2017, le Ballet s’appuie sur un rayonnement international unique ainsi qu’un engagement profond auprès des publics sur l’ensemble du territoire régional. Un Centre chorégraphique national au sein d’une maison d’Opéra Depuis 1985, le Ballet de l’OnR est reconnu comme Centre chorégraphique national (CCN), le seul existant au sein d’une maison d’opéra. Cette identité singulière en fait un pôle d’excellence, dédié à la création de pièces chorégraphiques confiées à des chorégraphes confirmés et à des talents émergents, ainsi qu’au renouvellement d’œuvres majeures existantes. Son répertoire est ainsi l’un des plus diversifiés de France, allant du baroque au contemporain, en passant par des relectures de grands classiques. Avec cette programmation exigeante mais accessible à tous, le Ballet contribue à partager le goût de la danse auprès de tous les publics, qu’il accompagne avec des matinées scolaires et des actions de sensibilisation.
Des missions de médiations sur le territoire
Sous l’impulsion de Bruno Bouché, les missions du CCN se développent. La création par Pasquale Nocera d’une commission «Accueil Studio » permet de coopter différentes structures du Grand Est pour soutenir les productions des compagnies indépendantes via des résidences partagées. L’invitation de la Compagnie Retouramont, pionnière de la danse verticale, en tant qu’« Artiste Associé », poursuit la réflexion de la place d’un Ballet dans la cité et développe sa présence dans l’espace public, au plus près des citoyens.
Robert Cahen appartient à ces pionniers de l’art vidéo au même titre qu’un Nam Jun Paik ou qu’un Bill Viola.
Dans le livre intitulé « De la trame au drame », Jean-Paul Fargiera rassemblé ses écrits sur l’émergence de l’art vidéo et la place qu’occupe Robert Cahen dans cette histoire.
Un mouvement artistique né dans le sillage de Pierre Schaeffer, où la musique concrète et le son ont commencé à se confronter à l’image électronique, ses machines, ses possibles.
L’exploration de ce nouveau champ de création a permis à Robert Cahen de livrer une œuvre incroyablement riche, pleine de sensibilité, d’inventivité poétique.
Dans l’entretien réalisé pour Mulhouse Art Contemporain, Jean-Paul Fargier retrace cette époque pionnière et la manière dont Robert Cahen y a fondé son art.
• Philippe Schweyer, éditeur du livre, directeur deMédiapop-éditions
Salle comble au Bel-Air pour la soirée organisée par Mulhouse Art Contemporain à l’occasion de la parution de « Robert Cahen. De la trame au drame » de Jean-Paul Fargier. L’occasion de redécouvrir sur grand écran une sélection de films de Robert Cahen (avec un son parfait), d’écouter les deux amis dialoguer avec Dominique Bannwarth avant de refaire un peu le monde en sirotant quelques canettes entre amis. Carton plein pour le libraire reparti avec un seul exemplaire du livre fraîchement édité par Médiapop et déjà presque épuisé. Prochaine étape ce soir à la Maison de l’image à Strasbourg. Librairie 47 ° Nord
Année Boulez centenaire
Pierre Boulez est né le 26 mars 1925. Il aurait eu 100 ans cette année. Un centenaire que la Philharmonie de Paris se doit de célébrer, tant est grande sa dette envers l’homme et sa vision fondatrice. Plus qu’un simple hommage, c’est un portrait multifacettes du maître que la programmation de la Philharmonie esquisse.
Commissariat : Mireille Blanc, Marianne Marić et Sandrine Wymann. A la Kunsthalle de Mulhousejusqu'au27 avril 2025
Introduction
Se faire plaisir (vidéo) est une exposition qui se fait l’écho d’un plaisir passant par le partage ou le jeu, un plaisir qui se ressent par le corps, s’acquiert par les sens et parle à nos émotions.
Conçue comme une exposition de rencontres permettant des expériences partagées, Se faire plaisir est le lieu d’un triple rapprochement et d’un triple plaisir. Celui des artistes qui croisent leurs pratiques, sous l’œil amusé des commissaires d’exposition qui la mettent en scène dans l’intention de prendre soin des visiteurs.
Lieu d’enivrement et d’alliance, l’espace d’exposition est transformé en paysages intimes, espaces intérieurs, où les objets, le décor demeurent étranges et insaisissables, et où les plaisirs s’associent pour se démultiplier et distiller d’intenses sensations. Se faire plaisir est imaginée comme un défi, celui de glisser de la générosité dans nos vies quotidiennes.
Avec la participation de We Are The Painters, Caroline Achaintre, Victor Alarçon & Nitsa Meletopoulos, Mireille Blanc, Clément Bouteille, Stéphanie Cherpin, Afra Eisma, Camille Fischer, Marianne Marić, Cassidy Toner.
Informations pratiques
La Kunsthalle Mulhouse Centre d’art contemporain La Fonderie, 2ème étage, entrée par le parvis + 33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr
KUNSTKIDS Atelier à la semaine pour les 6-12 ans. Gratuit sur inscription. Semaine du 17.02 au 21.02 de 14h à 16h avec Kiki DeGonzag Semaine du 07.04 au 11.04 de 14h à 16h avec Candice Chemel KUNSTBABIES Découverte de l’exposition pour les tous petits jusqu’à 6 ans, accompagnés d’un adulte Gratuit sur inscription 15.02 de 11h à 12h 08.03 de 11h à 12h RDV FAMILLE Visite/atelier proposée aux enfants dès 6 ans, accompagnés de leurs parents en compagnie d’un artiste intervenant. Gratuit sur inscription. 23.03 de 15h à 17h avec Kiki DeGonzag 13.04 de 15h à 17h avec Candice Chemel
KUNSTAPÉRO Visite commentée de l’exposition suivie d’une dégustation de vins. Sur inscription (places limitées), 5€/personne 06.03 de 18h30 à 20h30 03.04 de 18h30 à 20h30
APRÈS-MIDIS BIEN-ÊTRE DANS L’EXPOSITION
Massage de la tête, entrée libre (env. 20mn) + Onglerie Arty, sur inscription (places limitées) + Visite commentée en continu 08.03 de 14h à 18h 29.03 de 14h à 18h
KUNSTDÉJEUNER Visite commentée suivie d’un déjeuner. 13.03 de 12h15 à 13h45 24.04 de 12h15 à 13h45
FINISSAGE Découverte du métier de nez professionnel, par Isabelle Prin du Lys (Maison Serena Galini) suivie d’une conversation avec les commissaires de l’exposition sur la création des parfums de l’exposition
26.04 de 14h à 16h (possibilité de suivre la visite commentée de l’exposition de 16h) Entrée libre et gratuite