Boucles blanches, yeux bleus, Robert Cahen ne touche pas le sol : il a quelque chose d’un ange. Parfois il faut se retourner sur son passage pour voir s’il a des ailes ou non. Des ailes du type « omoplates » ou « chevilles » on n’en voit point. Et pourtant il vole. Plus exactement il flotte dans l’air : à la fois suspendu au gré du temps et migrateur comme certains oiseaux, sachant où il va, sachant quand il revient. Les traces de ses envolées sont visibles. Son œuvre vidéo est là pour nous montrer ses voyages dans l’imaginaire. La vidéo-ailée de Robert C. ralentit le passage du temps. Sa pâte originelle de musicien renvoie à une mémoire sonore dans la manière d’entretenir les images.
Dans le cadre de sa mission de formation et de sensibilisation à l’art contemporain, le Frac Alsace propose des prêts d’œuvres issues de sa collection auprès de collèges ou lycées, institutions ou entreprises, maisons des arts ou musées….
C’est la plus grande exposition d’installations vidéo de l’auteur en Italie. Il présente 13 oeuvres de 1979 à 2008: 11 installations et 2 vidéos (ces 2 œuvres sont spécialement «installées» pour l’occasion).
Ce lieu avec son cloître est absolument magique, proche du jardin botanique et des remparts, la façade ne laisse pas deviner les trésors qu’elle abrite.
En avançant plus en avant dans l’exposition, vous pénétrer dans l’univers onirique du magicien qu’est Robert Cahen.
7 visions (qui étaient à la Chapelle St Jean de Mulhouse), Robert Cahen dispose des caissons où le regard est mis en conduite forcée pour recueillir des images saisies au vol pendant son voyage en Chine. Vus de loin, ces caissons de bois écru ressemblent fort à des cercueils.
Suaire,
C’est encore le thème de la mort, une mort si douce qu’elle n’est plus que la trace quasi-immatérielle de ce tissu flottant, qui s’expose, ralentie, dans une image fragile et comme transparente sur le Suaire. Le visage surgit imperceptiblement, fixe, puis s’anime par un lent mouvement de paupière, jusqu’à sa disparition, image en suspension, passage de la vie à la mort, qui subsiste dans la mémoire
Robert Cahen invite le passager en partance à entrer dans la couleur des sons, le bruit des vagues, le sifflet d’un train. Il colore les quais de la gare du Montenvers de couleurs extrêmement vives et crues, révélant délicatement le kitsch du tourisme familial de la Vallée blanche.
accrochés dans une pièce sombre, des objets de toute sorte -jouets, ustensiles, vêtement- tombent inexorablement dans une installation intitulée…Tombe !
Françoise en mémoire
Les mots semblent prolonger le portrait, ils passent au travers de l’écran, viennent de ce visage pour se fondre dans l’espace environnant. Les mots qui flottent devant le visage de Françoise sont comme une clé. Ce visage si proche, qui nous fait face, nous le regardons avec ces mots. Cette femme, nous la comprenons avec ses mots, nous partageons les mêmes mots.
Presque une photographie. À la limite entre image fixe et image animée. La pose est simple, le sujet est assis, le cadrage rapproché. Presque un portrait photographique.
Dans cette installation, pas de paysages, pas de pays lointains, pas d’effets sur l’image, pas de son, et pas de mouvement de caméra, un long plan fixe. Presque rien ne bouge. En tout cas dans la partie filmée. Car il y aussi ces mots, ces mots qui passent, lentement et miroitent au sol, comme provenant de l’autre écran, celui qui représente Françoise. Avec un flottement proche d’installations comme Tombe de 1997 ou Tombe (avec les mots) de 2001.
Dans l’installation de Cahen, les mots concernent la mémoire de Françoise, mais peut-être aussi celle de nous tous.
Chez Murakami, la seule issue à ce monde fermé sur lui-même est la rivière qui traverse la ville : y plonger pour passer sous l’enceinte et découvrir l’inconnu, au-delà.
Les reflets et le mouvement fluide des mots silencieux qui glissent devant Françoise me font penser à cette rivière de la Fin des temps : ils sont l’accès à une connaissance, ils semblent signifier le passage entre la mémoire et le monde, entre un monde intérieur et notre espace de spectateur-lecteur.
Enseignant-chercheur en arts visuels à l’Université de Strasbourg, artiste
et
Sanaa Passage en noir, capitale du Yemen,
Horizontales couleurs,
Les cartes postales, c’est un rêve d’enfant qui se réalise: tenir en main une photographie et la voir tout à coup prendre vie. Voir ce qui s’est passé après l’instant fixé sur la pellicule. Pour faire les Cartes Postales, on choisit de se rendre dans des endroits dont on rêve, des endroits connus, typiques, révélateurs d’une ville ou d’un pays. On filme en plan fixe en guettant ce qui peut se passer d’intéressant, en essayant de capter l’esprit de l’endroit. De retour de tournage, on choisit les moments où quelque chose d’inattendu, de drôle s’est produit. Au besoin, on l’accentue par des effets spéciaux ou par le travail du son. Le but est de faire « feuilleter » au spectateur une collection d’images devant laquelle il va se demander: Que va-t-il se passer cette fois-ci ?
Les cartes postales ont été réalisées par Robert CAHEN, Stéphane HUTER et Alain LONGUET en totale collaboration à tous les stades du travail, entre 1984 et 1986. La collection regroupée sur trois bandes de 13.30 minutes chacune comporte 450 Cartes Postales: Rome, Alger, Lisbonne, Paris, New York, Londres, l’Egypte, l’Islande, le Canada, la Côte d’Azur, la Normandie…
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