Jacky Chevaux rétrospective

Dans l’esprit de Jacky Chevaux ,
img_2175.1292196529.jpg Claireline son épouse pendant 25 ans, ainsi que leur fille Noémi , ont évoqué pour nous, avec tendresse et admiration l’univers de Jacky Chevaux . D’abord élève de l’école des Beaux-Arts de Mulhouse, dont il est dîplomé, il en devient professeur de 1978 à 1990. C’est ainsi qu’il a côtoyé les artistes qui lui rendent hommage dans cette exposition. JC est avant tout un fin dessinateur, puis un graveur, il aime à travailler le bois , souligne M. Delaine, le directeur du musée des beaux Arts. Son univers onirique lui a permis de nombreuses expositions tant en France qu’à l’étranger (Suisse , Allemagne, Etats Unis). Il illustre des livres pour des auteurs comme Louis Schittly et André Paul Weber.
Les 15 artistes, ont chacun à sa manière tenté de relever à travers les souvenirs, leur approche de l’univers de Jacky Chevaux. Les uns avec humour, ironie, en mettant l’accent sur ses interrogations existentielles, mais aussi sur sa sensibilité poétique, ses références culturelles, sa propension aux thèmes aquatiques , érotiques ou guerriers, ses oeuvres peuplées de scarabées . Cela permet un panorama de la richesse de l’œuvre de Jacky Chevaux.
denis-anseil-hommage-a-jacky-chevaux.1292196566.jpg Le portrait saisissant qu’en fait Denis Ansel, en partant de l’autoportrait de l’artiste en Jésus Christ, est un clin d’œil, dit-il qu’il adresse à JC, à ce qui fut son vertige entre le  cosmos et l’infiniment petit. Denis Ansel, auteur, on s’en souvient encore de «  Ton Beau Rouge Lucrèce » a admirablement reporté l’expression du visage. Denis après avoir été son élève, est devenu professeur au Quai. Il rappelle la générosité et l’exigence de celui qui l’a formé pendant un temps.
christian-geiger-hommage-jacky-chevaux.1292196626.jpgChristian Geiger , se souvient des nombreux barils de limonades et de bière, des idées et des rêves quotidiens qu’ils ont échangé pendant de longues années, tout est dit dans la gigantesque toile de Christian, l’admiration pour l’homme, leur lieu de rencontre, mais aussi les rêves d’Amérique, les épouses. Pour Christian Geiger cela a donné naissance à une vue de Times Square à la mode Chevaux, dans la lignée des fresques immenses dont il est coutumier.
Bernard Latuner a donné libre cours à leurs souvenirs communs, sous forme de bande dessinée où en indien il donne la réplique à Jacky le mexicain. Il y évoque aussi leur passion commune pour l’équitation, qu’ils pratiquaient ensemble.
Renato Montanaro, au milieu de ses bourgeoises a inclus l’univers aquatique cher à Jacky Chevaux, il évoque ce « feu créateur » que JC a su lui communiquer.
yves-carrey.1292196742.jpgYves Carrey dont la ville abrite le Schweissdissi, le loup et les agneaux, avait le même souci du détail que JC, sans se préoccuper des tendances et du minimalisme. C’est une photo de JC en Christ crucifié, sur un mur blanc, sans croix lors d’une performance qui l’a inspirée pour sa création de ce parallélépipède, dont les contours sont constitués de tubes carrés formant une sorte d’aquarium sans vitrage, dans lequel est plongé un Christ sans croix, et de citer Coluche  « Si Jésus était mort noyé, les chrétiens auraient l’air malin avec un aquarium autour du cou ou au-dessus de leur lit« .
Luna Tavernier
img_2200.1292196775.jpg Elle n’a jamais connu son papi Jacky, mais admire son travail. Vivant dans cet environnement, elle est sensible à sa virtuosité et à sa technique, elle adore comme lui les chats et les chevaux, ainsi que les forêts éléments de magie et de rêve . Elle adore dessiner, en explorant de nombreuses techniques, ce qui lui a permis d’exposer une oeuvre de sa facture, faite de collages, de modelage, de techniques diverses, inspirée des figures récurrentes de  son artiste de grand père.
Les 15 artistes : Denis Ansel , François Bruetschy , Yves Carrey , Claireline , Guillaume Decaux , Decko , Jean Christophe Dreyer (film projeté à l’exposition), Christian Geiger , Philippe Kempf , Bernard Latuner , Luna, Renato Montananro , Robert Montanaro , Dan Steffan , Evelyne Widmaier .
Exposition ouverte jusqu’au 23 janvier 2011.
vidéo FR3 dans l’esprit de Jacky Chevaux
Un catalogue des artistes participants est en vente, ainsi qu’un livre comportant les œuvres de Jacky Chevaux.
album photos de la rétrospective Jacky Chevaux
photos de l’auteur

Musée Unterlinden – Raymond Waydelich

Les nouvelles acquisitions du Musée Unerlinden de Colmar  :
 Les Boîtes reliquaires de Raymond Waydelich.

album de l’exposition Lydia Jacob
Une partie des collections du musée Unterlinden s’est constituée dans les années 1990 autour d’un ensemble de collage et d’assemblages de membres du Surréalisme ou de leurs suiveurs. L’acquisition d’une boîte reliquaire(1973-1974) issue du célèbre cycle consacré à Lydia Jacob, par Raymond Waydelich , grande figure de l’art contemporain en Alsace, s’inscrit dans cette continuité et vient compléter le fonds
Raymond-Emile Waydelich est né en 1938 à Strasbourg. Formé aux Arts décoratifs de Strasbourg et de Paris, Raymond Waydelich appartient à cette nouvelle avant-garde « silencieuse » émergeante au début des années 1970 où les artistes opèrent un retour au privé, à la mémoire du passé personnel ou étranger (Christian Boltanski, Nikolaus Lang…). La reconstitution et la documentation dans un semblant d’objectivité, d’inventaire, d’archivage et de mise sous vitrine remplacent un art témoin de son époque propre aux années 1960.
Raymond Waydelich s’inscrit déjà dans cette mouvance, lorsqu’en 1973 il découvre un manuscrit de 1890 qui appartenait à une apprentie couturière nommée Lydia Jacob. À partir de ce journal, il réinvente la vie de la jeune femme, la fait naître en 1876 à Neudorf (Strasbourg), lui reconstitue un entourage familial et amical et lui voue depuis une grande partie de son œuvre dans un cycle qui porte le nom désormais célèbre de « Lydia Jacob Story ».

l’acquisition d’une boîte reliquaire a donné lieu à une donation d’une boîte supplémentaire et contemporaine de la première. Ces deux boîtes reliquaires figurent parmi les premières boîtes qu’il réalise (1973-1974) : l’une est consacrée à Lydia Jacob, l’autre évoque Hans Mory,

membre imaginaire de la branche colmarienne de sa famille. RW a accepté de se dessaisir d’une quinzaine de doubles pages extraites du manuscrit de Lydia Jacob, sur lequelle il est intervenu en 1973. L’arbre généalogique  issu de l’imagination de l’artiste figure parmis les pièves exposées. En notre présence il a redécouvert avec plaisir , force commentaires son travail passé. Avec poésie et humour, l’artiste a réinterprété la vie d’une anonyme, inscrivant cette boîte reliquaire dans un travail sur l’identité et la mémoire, se définissant lui-même comme « un marchand de bonheur et un archéologue du futur »
Cette assemblage est également une réflexion sur l’objet et sa préservation, thématique que RW a exploité en 1995 avec un caveau du Futur 3790 après Jésus Christ, enterré place du Château à Strasbourg. Il rend ferme des souvenirs destinés à l’archéologue du futur. Parallèlement, les pages extraites du manuscrit de Lydia Jacob sur lesquelles l’artiste est intervenu en 1973 sont présentées ici pour la première fois au public. Le cycle dédié à Lydia Jacob a contribué à la reconnaissance de Raymond Waydelich sur la scène internationale : en 1978, soit une vingtaine d’années après Hans Arp, il est le second artiste alsacien sélectionné pour représenter la France à la Biennale de Venise. Dans le pavillon français, il expose un environnement « L’Homme de Frédehof, 2720 après J .C. » , qu’il dédie à Lydia Jacob.


album de l’exposition Lydia Jacob

Unterlinden – Les nouvelles acquisitions – les sculptures en fête

kj-longuet-jeune-homme-endormi.1291647481.JPGLe musée du Retable d’Isssenheim , le musée Unterlinden de Colmar , vient de s’enrichir de nouvelles acquisitions , nous apprend Frédérique Goerig-Herrgott (conservatrice d’art moderne et contemporain) Cela a permis de nouveaux accrochages et une nouvelle et magnifique disposition dans la salle du sous-sol dédiée à l’art moderne et contemporain.
J’ai eu la chance de partager un moment enchanteur en compagnie des artistes, de leur famille et amis.
Tout d’abord le couple de sculpteurs Simone Boisecq et Karl-Jean Longuet , présenté par une de leur fille, Anne Longuet , musicienne, artiste dans l’âme, en présence de Simone Boisecq. Karl-Jean Longuet s’inscrit dans la lignée de Rodin, puis prend un tournant décisif après avoir rendu visite à Brancusi à la Ruche. Sa rencontre avec Simone est l’autre moment important de son orientation artistique et personnel.le-couple-karl-jean-longuet.1291648216.jpg Le Grand Couple n’en est-il pas un reflet si on le juxtapose au Baiser de Brancusi ? Un simple silex, KJ L en suit les arêtes, en simplifiant à l’extrême les plans, un plan se dégageant de l’autre dans un très subtil équilibre qui fait s’imbriquer les volumes des figures en un volume unique, sorte de pierre levée, quasi abstraite qui suggère l’essence même de la figure du couple.
Dans l’enfance Simone dessinait, s’adonnait aux enluminures, lisait dans discontinuer., prennait des cours de dessin, avait une passion pour Claudel et Gide. Simone B, se considère comme l’élève, de ce grand silencieux. Du choc de la rencontre des deux mondes le couple développe parallèlement son art, en s’appuyant l’un sur l’autre, avec bienveillance, en ne faisant partie d’aucune chapelle, tout en s’entourant d’un cercle d’amis : Germaine Richier, Dominguez, Manolo, Borès, Lobo, Bissière, Viera da Silva, Yves Klein, Lautrec le Moal, Colmeiro, Wacker, mais en toute indépendance.
KJ L participe à de nombreux salons, Tuileries, indépendants, l’exposition universelle de 1937, Salon d’Automne (femme assise), de Rodin à nos jours, formes humaines, biennale de Sao Paulo, etc ….img_1915.1291644163.jpg Il bénéficie de commandes publiques, crée des bas-reliefs, nombre de ses sculptures sont dans les musées, internationaux et nationaux, ornent des squares.
La vie de Simone Boisecq , née à Alger, issue d’hypokhâgne, rédactrice à l’AFP, avec la rencontre de Karl-Jean Longuet prend une tournure radicalement artistique. Elle avait eu un entretien avec André Gide à Alger, à l’occasion de la mort de Maillol, elle suit des cours d’esthétique de Souriau à la Sorbonne, entre mille autres activités,( traductions). C’est l’heureuse rencontre entre une intellectuelle et un pragmatique, qui se fécondent et se nourrissent l’un de l’autre.img_1914.1291644649.jpg
Deux enfants naissent de leur union : Frédérique et Anne. Elle a une production féconde, dont le Soleil ,img_1921.1291644362.jpg choisi par François Mitterrand, elle participe à de nombreuses expositions et salons. Ses vanités et Hommage à Fernando Pessoa , sont suivis de dessins à l’encre de Chine. Sa sculpture abstraite, rejoint actuellement le figuratif, raconte sa fille Anne. Quoique née en 1922, elle a toujours les mains dans la glaise, le plâtre et la tête dans la musique, les yeux dans les livres.
Suite à l’achat par le musée Unterlinden du Faune,img_1904.1291644475.jpg la sculptrice fait don au musée en 2010, de 7 de ses sculptures, de six sculptures de son époux suivi d’un achat le Jeune Homme Endormi.
L’exposition à voir absolument, les sculptures dialoguent avec la peinture –  jusqu’au 21 février 2011.
 A suivre les autres acquisitions : Raymond Waydelich et Léon Zack
photos et vidéos de l’auteur

St-Art 2010

img_1519.1291564544.jpg Pour cette 15e édition, ST-ART – foire européenne d’art contemporain a rassemblé une quinzaine de pays à travers une sélection de galeries et d’artistes confirmés ou à découvrir. Expositions et événements alternatifs donnent de l’art contemporain d’aujourd’hui et de ces cinquante dernières années une vision renouvelée à travers la vidéo, la photographie, la peinture, la sculpture, le verre contemporain…silvi-simon.1291565136.jpg
Cette édition a vu une forte présence de la création catalane avec une quinzaine de galeries barcelonaises et de la région et surtout une exposition organisée par la galerie Manel Mayoral présentant des œuvres d’Antonio Saura, img_1574.1291564649.jpgSalvador Dali, Pablo Picasso, Miquel Barceló, Jaume Plenza, Fernando Botero, Eduardo Arroyo, Candida Höffer, Manolo Valdes, Antoni Tapies, Rafols Casamada, etc.
ST-ART 2010 a mis également la création roumaine à l’honneur en invitant la ville de Bucarest. Cette invitation permettra de découvrir les galeries et la nouvelle création artistique roumaine, notamment en vidéo et photographie, à travers plusieurs expositions organisées par Apollonia. img_1525.1291564779.jpg
Pour ma part j’ai retenu :
Christophe Hohler, l’artiste d’Hagenthal-le-Bas, sur le stand de L’Estamper. Les tableaux frappent par la force qui s’en dégage, rien de  consensuel, son personnage énigmatique, presque christique …  homme ou femme, torturé, plongé dans le désespoir, mais aussi porteur de rêves dans son paysage. img_1529.1291564826.jpg
« St-art, c’est une mise en lumière du travail d’un artiste »,
commente la responsable parisienne de la galerie qui propose — à côté d’autres artistes — des aquagravures de l’Alsacien Raymond Waydelich.
Raymond Waydelich en compagnie de Bernard Laturner, et d’autres artistes, signaient des sacs au profit de l’Esat, des Nouveaux Horizons et des Papillons Blancs, au stand du groupe Coop Art Alsace img_2234.1291564898.jpg
Une perfrmance à la Galerie Itinerrance :
Jana & Js
J’ai croisé une artiste singulière, Evelyne Galinski , qui refuse de se livrer, qui sculpte des masques, des têtes, des corps singuliers, dont l’un me renvoie vers la photo de ce beau sage asiatique.
Voici ce qu’en dit Francine Casparimg_1506.1291564973.jpg
« Que regardons-nous lorsque le regard caresse les sculptures ?
Nous ne le savons pas vraiment. Cette caresse des yeux,
prélude de la jouissance, peut être à la fois une extase
ou une chute, dont l’étrangeté est l’aiguillon.
Evelyne Galinski sculpte des corps singuliers.
Ils viennent tous d’un monde difficile à définir.
D’un monde qui pour nous occidentaux n‘est pas familier.
Les corps sont à peine voilés ; pourtant rien n’éveille
chez celui qui regarde un désir érotique.
Le voile a un attrait particulier ; il peut se densifier et devient
sous les doigts de l’artiste un vêtement de lambeaux,
comme si la créatrice cherchait à orienter notre regard
non vers l’habit mais vers autre chose.
Les yeux des personnages sont clos. Ce qui se passe
ne nous est pas donné à voir. Nous ne pouvons que rester au bord,
être touchés ou refuser de l’être. Dans un certain sens, ce que nous
voyons est quelque chose qui est en train de disparaître.

Un mouvement interne semble désir de transformation, comme dans le devenir
papillon de la chrysalide. Les sculptures d’Evelyne Galinski témoignent
de ce passage, de cet entre-deux qui n’est déjà plus le passé, qui n’est pas le présent
— par la poussée de la métamorphose — et qui ne laisse pas pour le moment
envisager l’avenir sous des traits précis. Ce qui importe dans l’œuvre
est justement ce que l’artiste n’a peut-être pas prévu.
La maïeutique n’est pas spectaculaire, elle concerne l’être qui dans le silence
et le repli cherche sa mesure d’une naissance toujours à interroger. »

Quelques autres photos dans un album spécial St-Art 2010
photos de l’auteur

Marie-Paule Bilger – un livre d'artiste

marie-paule-bilger.1291385850.jpg Un livre d’artiste pour le bestiaire de Marie-Paule Bilger
À partir de ses dessins de cervidés, la Mulhousienne Marie-Paule Bilger a réalisé un livre d’artiste publié par La Fabrique sensible , une maison d’édition basée à Arles. La poésie de Walt Whitman ou les propos d’Emmanuel Levinas sur Bobby, le chien qu’il rencontrait dans les camps de concentration : voilà deux des éléments qui ont suscité chez Marie-Paule Bilger le désir de travailler sur l’animal, un thème qu’elle explore depuis plusieurs années avec en toile de fond cette question :
« Qu’est-ce qui sépare ce qui est animal de ce qui est humain ? ».
La peintre et plasticienne mulhousienne a aussi porté un œil plus scientifique sur son sujet, en visitant notamment de nombreux zoos (ceux de Mulhouse ou Bâle, mais aussi de Berlin, Bombay, Montréal…). Sa démarche a débouché sur une série d’œuvres multiformes : créations textiles, sculptures, marie-paule-bilger-petits-animaux.1291466231.jpg dessins… Intitulée Wildhorn, cette série a été exposée à Strasbourg puis, en 2007, au zoo de Mulhouse, avant de voyager en Italie, en Allemagne et en Pologne. C’est dans le prolongement de ce travail que s’inscrit 1159, le livre de Marie-Paule Bilger paru il y a quelques semaines dans la collection des livres d’artistes de La Fabrique sensible , la maison d’édition arlésienne de Francine Zubeil.
« Francine et moi avons fait les Arts déco ensemble à Strasbourg. Elle m’a dit qu’elle adorait mes dessins. C’est elle qui m’a invitée à faire ce livre, en me donnant carte blanche », explique la Mulhousienne.
Autour de l’une ou l’autre citation ou de noms d’animaux en latin, l’artiste a réuni dans ce livre de nombreux petits dessins de cervidés.
« C’est du crayon sur papier recouvert de cire, explique cette fille de chasseur, qui a retravaillé ses dessins à l’ordinateur. Je voulais les faire à peine apparaître, pour restituer l’énorme douceur, la poésie de ces bêtes. »
Marie-Paule Bilger explore cet univers animal avec une approche img_2229.1291465438.jpg« tragi-comique », dit-elle. Pas question « de tomber dans le côté Pêche, chasse et tradition ni dans le Brigitte Bardot », sourit-elle. Le titre de l’ouvrage ?
L’artiste l’explique en ouverture : 1159, c’est le nombre d’espèces animales éteintes ou en danger critique d’extinction selon le rapport 2009 de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Au cours d’une rencontre apéritive, Marie-Paule Bilger a présenté son livre ce samedi 4 décembre à 11 h à la bibliothèque centrale de Mulhouse, Grand-rue,  devant un public attentif, notes-deleve-voleesavec-un-portrait-de-marie-paule.1291487651.jpgoù des dessins ayant servi à la réalisation de l’ouvrage sont exposés jusqu’au 31 décembre.
Samedi 11 décembre, de 10 h 30 à 12 h 30, l’artiste dédicacera son livre à la librairie Bisey (place de la Réunion à Mulhouse), où le livre est en vente au prix de 20 € (le livre devrait bientôt être en vente aussi à la boutique du zoo).
Le site de l’auteur :
www.mariepaulebilger.fr
Photo 1 F.Fuchs
autres photos de l’auteur

Murakami à Versailles

img_1733.1290984803.JPG « Pour un japonais, y compris moi, le Château de Versailles est l’un des plus grands symboles de l’histoire occidentale. C’est l’emblème d’une ambition d’élégance, de sophistication et d’art dont la plupart d’entre nous ne pouvons que rêver. Bien sûr nous comprenons que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la révolution est directement partie du centre du bâtiment. Mais, sous de nombreux aspects, tout est transmis à travers un récit fantastique venant d’un royaume très lointain. Tout comme les français peuvent avoir du mal à recréer dans leur esprit une image exacte de l’époque des Samouraïs, l’histoire de ce palais s’est étiolée pour nous dans la réalité. Donc, il est probable que le Versailles de mon imagination corresponde à une exagération et à une transformation de mon esprit jusqu’au point d’être devenu une sorte de monde irréel à part entière. C’est ce que j’ai essayé de saisir dans cette exposition.
Je suis le chat du Cheshire qui accueille Alice au pays des merveilles avec son sourire diabolique, et bavarde pendant qu’elle se balade autour du Château. D’un sourire enjoué, je vous invite tous à découvrir le pays des merveilles de Versailles. »  Takashi Murakami

Autant vous dire que j’ai adoré, Murakami est gai, souriant, sympathique, profond, coloré, raffiné, c’est une culture différente à découvrir. Les visiteurs d’Art Basel ont pu le découvrir l’année dernière avec son buddha géant , ou encore ceux du Palazzio Grassi le Wall paper of flowers
Vous pouvez découvrir l‘album photo de ma visite.
img_1609.1290984857.JPG« Tongari-kun », alias « Mister POINTY »
en anglais, est la première oeuvre dans le parcours de l’exposition. Cette œuvre est sans doute l’un des personnages les plus fascinants de l’univers de Murakami. Il est fondé sur une iconographie religieuse alliant la culture Maya et le Bouddhisme Tibétain. Le personnage mesure environ 8 mètres de haut et repose sur une base constituée de fleurs de Lotus et d’une grenouille. On reconnaît dans le caractère poussé du détail la marque de fabrique de l’atelier de Takashi Murakami. Des milliers de couleurs sont utilisées, et pour cette œuvre, quatre ans de travail furent nécessaires.
Kaikai et Kiki
Salon de Vénus
« Sous les hospices de cet extraordinaire personnage de l’amour qu’est Venus se trouve Kaikai Kiki. Ces deux personnages sont deux gardiens spirituels : l’un, Kaikai,img_1628.1290984956.JPG blanc aux grandes oreilles, l’autre, Kiki, rose et aux trois yeux,img_1629.1290984994.JPG plus redoutable que KaiKai. Sur les oreilles des deux personnages, sont inscrits les symboles de ces deux noms en caractères japonais, noms qui sont au centre de l’univers esthétique de Murakami. En effet, le terme Kaikai Kiki est un mot japonais qui décrit les œuvres de Kano Eitoku, peintre du XVIème siècle. Ce peintre, peu célèbre, a créé une esthétique essentielle que l’on peut résumer dans l’idée qu’il y a à la fois du bizarre et du raffiné, ou encore à la fois du grotesque et du sensible. C’est là l’occasion d’introduire un autre concept essentiel de l’univers de Murakami : l’idée du Kawaï à savoir l’idée du gentil. Il ne s’agit pas de l’idée d’un monde pacifique mais d’un monde raffiné dans lequel les personnages de Murakami évoluent. Dans le salon de Vénus, les gardiens spirituels que sont Kaikai et Kiki qui tendent leurs lances sont finalement à leur place de part et d’autre de la statue du roi Louis XIV. »
Kinoko Isu :  medium and large
Salon de Mercure
« Dans le salon de Mercure, les deux éléments de l’œuvre « Kinoko Isu » constituent une forme de mobilier un peu rare et inédite. img_1655.1290985198.JPGC’est l’occasion de rappeler qu’à Versailles tout le mobilier a pratiquement disparu. D’ailleurs, contrairement à ce que l’on pense, cela n’est pas uniquement dû à la Révolution Française mais aussi aux changements de goûts des monarques successifs. Murakami apporte ainsi, à sa manière, une touche contemporaine avec ces tabourets champignons, les « Kinoko », vedettes de l’univers végétal de l’artiste. Murakami est en effet devenu une sorte de spécialiste de ces éléments champignons, végétaux un peu étranges et psychédéliques, entre terre et ciel. On retrouve également dans cette œuvre une allusion à un épisode beaucoup plus tragique de l’histoire japonaise : le bombardement atomique durant la seconde guerre mondiale. Dans les tabourets « Kinoko », il y a enfin un autre élément : ce sont ces yeux extraordinaires, évoqués plus haut, inspirés de « Yakume » le personnage aux cent yeux. »
img_1685.1290985295.JPG Flower Matango
Œuvre présentée pour la première fois au public ; Galerie des Glaces
« Au fond de la perspective de la galerie des Glaces, il fallait une oeuvre exceptionnelle que constitue « Flower Matango » que l’on pourrait traduire comme « le monstre floral ». On devine ici un hommage à l’art des jardins de Louis XIV et à la folie de cette galerie des glaces. En effet, il y a peut-être autant de couleurs dans « Flower Matango » que dans l’ensemble des magnifiques peintures récemment restaurées de la galerie des Glaces. « Flower Matango » est une créature dérivée d’un film japonais qui a été réalisé par les créateurs de Godzilla. Les monstres sont les résultantes de l’ingestion de champignons à tel point qu’éclatent de leurs corps des dizaines d’extraordinaires éléments, que l’on retrouve dans la scuplture « Flower Matango » sous forme de tiges qui partent dans des circonvolutions extraordinaires. Dans cette œuvre, on retrouve tout le génie de Murakami, grand expert de la peinture florale. Il a, en effet, pendant plus de deux ans, peint des fleurs quotidiennement, puis pendant neuf ans, enseigné l’art de la fleur. »
les toons
Au château de Versailles jusqu’au au 12 décembre 2010.
photos de l’auteur
texte site de Versailles

Sommaire de novembre 2010

07 novembre 2010 : Pompidou Metz – Chefs d’oeuvre – suite et fin
13 novembre 2010 : Cyprien Gaillard
17 novembre 2010 : La Fiancée du vent
19 novembre 2010 : Vienne 1900 Gustave Klimt
23 novembre 2010 : Egon Schiele – Vienne 1900
28 novembre 2010 : Clark et Pougnaud à la Filature de Mulhouse
29 novemvre 2010 : Hommage à Bleu de Cobalt

Hommage à Bleu de Cobalt

Photo Myriam 201007a
photo Myriam Delaide
Dans la vie des blogs, cela se passe comme dans la vie réelle. Le virtuel passe au réel, pour peu que l’on ait des goûts communs ou mieux des affinités. C’est ainsi que des rencontres s’organisent, des liens se tissent, des amitiés se forment, des partages de moments quelquefois intenses se passent.
J’ai eu la chance de rencontrer Myriam , alias « bleu de cobalt » , de partager des moments formidables avec elle et sa famille, en Alsace, à Paris, pour des expositions et des échanges sur l’art, mais aussi sur la vie, des moments de fous rires.
Nous devions visiter Murakami à Versailles ensemble, la vie en a décidé autrement.
Lors de son dernier voyage aux Etats Unis, en famille, voyage remis au mois de mai pour cause de volcan,  elle a été atteinte d’un mal foudroyant à Las Vegas. Ce voyage aura été son avant dernier, avant de revenir en France où elle repose désormais.
Belle étoile au firmament des blogs, blog intelligent, raffiné, montrant une belle culture et un grand sens de l’observation. Son blog poursuivra son histoire grâce à son époux Philippe  alias le « poisson rêveur ».
Ces 2 blogs sont en lien sous la rubrique « blogs amis »

Clark et Pougnaud à la Filature de Mulhouse

img_1491.1290953953.jpg Quand Clark rencontre Pougnaud, ou encore lorsqu’un photographe rencontre une peintre férue de décors de théâtre, l’un comme l’autre ayant baignés dans l’enfance, pour  Christophe Clark dans la photographie, père, grand’père, oncle, cousin, pour  Virginie Pougnaud, nourrit par le théâtre,  par sa mère comédienne, petite fille elle rêvait devant les décors, dès que les feux étaient allumée et que les comédiens paraissaient, elle était fascinée par la magie, (grand-mères peintre, ) cela aboutit à « Immoblilis ». Virginie Pougnaud, préférait dessiner sur les cartons, les murs, nourris par les voyages aussi.

C.Clark se dit né dans le dektol , Il a réfléchi pendant 1 an à l‘utilisation du numérique. Il Aime beaucoup le dynamique dans le déséquilibre. Puis très vite il a été persuadé de ramener la peinture de la photographie ce qui le rapprocha rapidement de Virginie. C’est ainsi qu’ils mêlèrent leur spécificité. A Virginie les maquettes et la peinture, à Clark la mise en scène et la finalisation de la photo.

Il définissent leur approche par le terme de « slow art » dont  ils revendiquent  l’ appartenance :

«  la beauté pour nous réside dans le respect du pas lent de l’homme tranquille ».

Leur travail fait référence au lointain passé de leur enfance.

Les deux artistes réalisent en duo des tableaux intrigants qui mettent en scène des personnages dans des décors théâtralisés très soignés. Ce sont en réalité des maquettes peintes par Virginie Pougnaud, dans lesquelles sont insérées des photographies prises par Christophe Clark. Leur univers n’est pas sans rappeler celui du cinéma, du spectacle, des contes de fées…img_1447.1290954285.jpg

La question du décors est primordiale dans leur travail. L’univers d’Edward Hopper les a attiré justement par ses cadrages insolites, son ambiance d’intimité avec ses personnages. A l’inverse de Hopper leur photographies ne sont pas mélancoliques, elles montrent les mêmes personnages, avec les mêmes couleurs, sur fonds de décors peints, avec des ombres portées, des fausses perspectives, des personnages énigmatiques, des portraits intimes. Très vite leur travail a été présenté et primé dans le Marais.

Leur travail confronté à Hopper, img_1494.1290954381.jpgsert aussi de fil conducteur dans l’exposition, ils copient les tableaux, pour s’en éloigner et  y apporter leur touche. Puis ils en sont sortis, en faisant des portraits intimes de femmes, comédiennes également, se sont prêtées au portrait, en les habitant selon l’ambiance créée par les deux artistes.
Le décor est fabriqué, peint, placé, la lumière très étudiée, faite sur mesure, puis le personnage y pénètre comme sur la scène d’un théâtre, en fonction de l’idée des portraitistes un peu chimistes. Ici le décor fait partie intégrante du portrait.  img_1478.1290954080.jpg
La série « intimité » a été faite avec des comédiens qui sont habitués à jouer et se prêtent facilement à ce genre de situation, pour habiter les portraits.
Exemple cette belle bourgeoise « Monique » qui est joliment rentrée dans leur histoire.
Regis Jauffret a mi cette image en couverture, le contenu de son livre est fidèle à Monique.
Les photos sont présentées dans un décor, avec un éclairage particulier avec des cailloux blancs et des plantes et un décor qui nous rapproche de la nature, voire de Noël. Ils souhaitent que l’on soit à « l’écoute des photos »
Clark se sert d’éclairage anciens en créant des lumières violentes, soleil + spots, sur des films afin d’avoir un granulé particulier.
img_1471.1290956008.jpgOn voit que le décor est faux que c’est peint, du théâtre mais il y a une profondeur, un densité. La balade Dorothy , 4 images d’une jeune fille échappée d’un conte de fée, avec un regard ambigu des adultes, qui ferait penser à Balthus, sans les couleurs de celui-ci. La pyramide des âges demandée par le musée d’Epinal, est tout a fait originale, d’un côté un femme avec un bébé, à droite une vieille dame.
Le lever du jour et le coucher du soleil, la chèvre au centre, inspiré de travaux sur le cirque.img_1460.1290955728.jpg
Dorothy est dans un mouvement ascensionnel , elle s’échappe, puis il y a une chute, à l’image des livres d’enfance. Tout est théâtralisé, le couple travaille par série, Hopper, les contes d’enfants, Dorothie, l’intimité douce et mélancolique, le nu ou le personnage est relâché, sans le rapport de séduction, pas de corps trop formaté, dans un moment de détente.
Les photos portent le nom du modèle, ou dans la série Intimité c’est le nom du lieu
Gabrielle Lazure a posé pour eux, ainsi qu’Agnès Jaoui.
Depuis 10 ans le succès immédiat perdure.
entrée libre
jusqu’au dimanche 13 févrierà la Filature de Mulhouse

photos de photos… de l’auteur

Egon Schiele – Vienne 1900

schiele03_0.1290356594.jpg« Mon œuvre n’est pas moderne, elle est de toute éternité »
Egon Schiele


Egon Schiele, disparu tragiquement en 1918 à l’âge de vingt-huit ans, apparaît comme une figure d’exception parmi les artistes du xxe siècle. Considéré comme l’un des artistes majeurs du mouvement expressionniste, il est aujourd’hui, avec Gustav Klimt , le peintre autrichien le plus célèbre.
De par sa vie très courte, la fulgurance de son génie, sa liberté d’inspiration où, pour la première fois, s’expriment aussi crûment la sexualité et les tourments de l’âme, Schiele est devenu le symbole de l’artiste maudit, marginal et révolté. Pourtant, cette image trop univoque mérite d’être nuancée. Personnalité complexe, doué d’un immense talent, Schiele était aussi un être naïf, soucieux de reconnaissance, vaniteux même, plus habile qu’on ne le soupçonne d’ordinaire. Si, comme beaucoup de jeunes artistes, il a vécu dans le besoin, il n’a jamais connu la misère et a su s’attirer la protection de Klimt, susciter l’intérêt de collectionneurs et de quelques marchands, et gagner les faveurs d’un critique célèbre.
Son œuvre défie les classifications trop rigides, tour à tour révolutionnaire et traditionnelle, spontanée et sophistiquée, dépouillée et maniérée, introspective et exhibitionniste, elle met en scène le corps dans tous ses états mais s’attache aussi aux paysages et à l’architecture baroque de Basse-Autriche et de Bohême.egon_schiele_nu.1290357029.jpg
Adolescent il passe tout son temps à dessiner, si bien que la famille finit par consentir à le laisser s’inscrire aux Beaux-Arts de Vienne. Il rencontre Klimt qui décèle immédiatement son talent, l’encourage et l’inspire. Dès ses débuts, la personnalité de l’artiste s’affirme à travers un trait nerveux, saccadé, la stylisation du sujet et sa mise en valeur sur la feuille de dessin ou sur la toile laissée vide.
Par sa précocité, sa fougue créatrice, l’audace de son inspiration et sa sensualité exacerbée, le parallèle s’impose entre Egon Schiele et Arthur Rimbaud. Une similitude dont le jeune artiste autrichien a plus ou moins pris conscience en lisant le poète français , comme lui il exprime avec la plus totale liberté ses tourments, ses angoisses, ses déchirements mais aussi ses désirs et ses fantasmes   Nul artiste, jusqu’ici, n’avait osé exhiber de manière aussi abrupte et directe sa sexualité et son malaise.egon-schiele-autoportrait.1290355761.jpg
Schiele ne cesse de se représenter dans toutes les postures et sous tous les angles, en torse ou en pied, multiplie les nus féminins, sa compagne Wally Neuzil lui sert de modèle –, ou croque des jeunes filles à peine nubiles dans les poses les plus osées.schiele-detail.1290356743.jpg
Cette période de totale liberté, sans doute la plus heureuse dans la vie de Schiele, passée en partie dans la ville baroque de Krumau en Bohême d’où est originaire sa mère, s’achève par la condamnation de l’artiste pour « pornographie et incitation à la débauche », et lui vaut d’être incarcéré pendant vingt-quatre jours en avril 1912. 125 dessins, dont de nombreuses représentations d’enfants nus, font que l’artiste est soupçonné, injustement, d’avoir abusé d’une fillette. Durant les 24 jours de détention, traumatisants pour l’artiste, il  réalisa une série de 13 travaux dont l’autoportrait. Un homme désespéré, avec une barbe de plusieurs jours, les yeux cernés, enveloppé dans un manteau brun-rouge, beaucoup trop grand. Il se trouve curieusement déséquilibrée, malgré sa posture verticale, comme s’il s’abîmait en lui-même.
Il a accompagné son image d’une inscription
« Entraver l’artiste est un crime, cela revient à assassiner une vie en germe »
egon_schiele_zelfportret.1290354976.jpgLe séjour en prison, aussi bref soit-il, a beaucoup marqué l’artiste, le trait devient plus dur, la ligne plus anguleuse, le motif plus construit. Les visages perdent de leur expressivité, deviennent plus hiératiques. Les peintures aux formes cernées rappellent les vitraux des cathédrales gothiques, tandis que Schiele se représente sous les traits d’un moine au côté de Klimt. Dans ses autoportraits sur papier, il ressemble à ces saints souffrants qu’on peut voir sur les bas-reliefs en bois sculpté des églises autrichiennes. L’évolution de sa vie privée et la pression des événements extérieurs vont amener Schiele à infléchir son style une nouvelle fois.
C’est alors que survient le drame : trois jours après avoir enterré son épouse Edith qui attendait un enfant, Schiele meurt à son tour le 30 octobre 1918, victime de la grippe espagnole.
Mutter und Kind (Femme avec enfant), 1910schiele_49.1290356812.jpg
Se distinguant de l’érotisme léger de Klimt, celui d’Egon Schiele est plus direct et plus brutal dans sa matérialité immédiate. Ici, le corps de la femme au regard séducteur semble se fondre avec celui de l’enfant. Les mains sont longues décharnées, les muscles étirés, certains croquis évoquent les écorchés aperçus à Bologne, avec des colorations des muscles bleus, mauves, tourmentés, révélant la nature de Schiele.
Kardinal und Nonne (Cardinal et Religieuse), 1912egon_schiele_le-cardinal-et-la-nonne.1290354722.jpg
Il s’agit d’un des tableaux d’Egon Schiele qui ont fait scandale en leur temps et n’ont peut-être pas fini de choquer. L’artiste y brise un tabou. Mais ce tableau offre en même temps une grandiose représentation de la solitude de deux êtres humains qui ne sont pas autorisés à faire ce qu’ils font.
Häuser und bunte Wäsche (Maisons avec linge de couleur ), 1914
Egon Schiele était également un maître du paysage urbain. Ses tableaux d’immeubles aux contours anguleux comptent parmi ses meilleures œuvres. On ne peut qu’admirer le brio avec
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lequel il décline toute la palette chromatique à travers la représentation de linge étendu.
Non seulement l’œuvre de Schiele dérange par sa violence d’expression, sa crudité et parfois sa morbidité, mais elle déroute aussi par ses bifurcations, ses chemins de traverse.
images internet et catalogue