Art Karlsruhe 2012 suite

Mes coups de coeurs :
Puis le spectaculaire  avec Jean François Rauzier ( école Lumière) dans ses
« Voyages extraordinaires à Barcelone » en hyper photos à la Villa del Arte Gallery de Barcelone. Le palais de la musique Catalane démultiplié et peuplé de spectateurs musiciens, compositeurs, un bel hommage musical dans un univers onirique et fantastique.

Jean François Rauzier Palais de la Musica Barcelone

 
Evi Gougenheim dans sa galerie parisienne Artplace expose un portrait à la Rembrandt par Léa Golda Holterman, ainsi qu’une installation « Memory room « , sculptures et des photographies après la catastrophe,  de Chung Kwang Wha.

 
Une autre galerie parisienne, la galerie Charlot,  Valérie Hasson-Benillouche
propose un espace à de jeunes créateurs, fraîchement sortis des écoles d’art européennes, ainsi qu’à des artistes confirmés peu exposés en France
En regard d’un travail ancré dans la tradition et la continuité , peinture, dessin, une place importante est dédiée à la vidéo et à l’art numérique. Elle veut ouvrir un dialogue entre les talents découverts et soutenus par elle, et les collectionneurs de demain.

extrait du dictionnaire des Arts Numériques
bloc-note :

les artistes français seuls présents dans le digital
De notre envoyé spécial à Karlsruhe
Si les artistes français n’étaient pas là, Art Karlsruhe et ses quatre grands halls d’exposition ne laisseraient aucune place à l’art numérique.C’est surtout la galerie Charlot qui donne l’exemple, avec des oeuvres nouvelles d‘Antoine Schmitt et de François Zajega.

François Zajega Généalogie 2011

Et même Pontus Carle, peintre pourtant au sens traditionnel, se sent pousser des envies d’aller un peu plus loin dans le jeu qu’il affectionne : des combinaisons de formes aléatoires, en informatisant le jeu et les règles de ces combinaisons (ce n’est encore qu’une inspiration parmi d’autres »
Les nouvelles oeuvres d’Antoine Schmitt jouent sur les entiers et leurs multiplications. Fidèle à ses jeux de pixels, en général souplement mobiles dans des environnements imposés, il les fait cette fois se multiplier dans un espace rectangulaire. Et, mystères de la théorie des nombres, tantôt cette multiplication prend une allure cahotique, tantôt, pour un instant plus ou moins bref, ils s’organisent en figure régulière. Jusqu’au terme, en PPCM (plus petit commun multiple) en quelque sorte, où l’on revient au germe initial.

Antoine Schmitt Ballet Quantique 2011

François Zajega est plus inspiré par le biologique, l’envahissement progressif d’un espace par une sorte de croissance semi aléatoire d’une forme de rhizome. C’est le genre d’oeuvre lente qui plaira plutôt aux méditatifs, ou à l’animation d’une salle où d’autres occupations densifient l’intensité des évènements. Heureusement, en tous cas dans la version présentée à Karlsruhe (une vidéo pour s’éviter les complications d’un calculateur pour faire jouer les algorithmes), il arrive qu’un bug ait été accepté par l’artiste : la lente croissance végétative est tout d’un troublée par de grandes diagonales et d’actifs groupements qui se superposent un instant à l’ensemble. Comme souvent dans les arts numériques (voir par exemple le point de vue de Jacques Perconte pour le traitement de la vidéo), les bugs sont quelquefois le meilleur de l’art, et c’est à l’artiste de s’en saisir et de les mettre au service de son projet. On verra dans l’avenir comment Zajega fera évaluer ses pratiques.
Jacques Perconte

Concluons donc par un coup de chapeau à Valérie Benillouche et à sa galerie Charlot, un des seuls endroits du monde où l’on peut voir, en permanence, l’art contemporain  « traditionnel » et l’art numérique présentés simultanément. Pierre Berger
J’étais revenue sur mes pas, pour voir cette galerie parisienne, une belle rencontre.
Des aquarelles d’Akiko Ozasa,
Akiko Osasa Lunge 2010

des séries de Gustavo Diaz Sosa,
Gustavo Diaz Sosa

Yuko Labuda à la Multibox de Hamburg
Muko Labuda

 

 

Lutz Wagner

Art Karlsruhe 2012 – sous l'oeil du collectionneur.

Guido Messer Einichkeit Persil bleibt Persil 1992/93 bronze émail

Il n’y a rien d’étonnant à ce que le salon-art KARLSRUHE, dont la neuvième édition a lieu du 8 au 11 mars 2012 soit une date majeure sur le calendrier des salons internationaux. Avec plus de 45 000 visiteurs, il compte parmi les grands marchés d’art, d’autant plus qu’il couvre un large champ, depuis l’art classique moderne jusqu’à l’art contemporain, et ce dans la quasi-totalité des disciplines plastiques : peinture, sculpture dessin, photographie, etc. Comme l’ explique Ewald Karl Schrade, commissaire et directeur du salon, les 222 galeristes participants en provenance de douze pays couvrent toute la gamme des genres artistiques et toutes les catégories de prix, depuis le multiple à quelques centaines d’euros jusqu’au tableau de plusieurs millions. Répartis dans quatre halls, séparés par de grands couloirs, l’organisation est parfaite. Dès la descente du train, un shuttle vous conduit au lieu et vous ramène à la gare.
Les œuvres exposées en provenance des collections Marli Hoppe-Ritter (Hommage au carré) et Gunter Sachs (Lichtenstein, Warhol et Wesselmann) ne sont pas à vendre.  Les deux expositions spéciales du neuvième salon-art KARLSRUHE ont en effet pour vocation d’inciter les 45 000 visiteurs attendus à constituer eux-mêmes leur propre collection. Pendant que la fondatrice du musée Ritter (à Waldenbuch près de Stuttgart) réunit dans le hall 4 des œuvres de Josef Albers, Max Bill, Rupprecht Geiger, Richard Paul Lohse, François Morellet, Günther Uecker, Timm Ulrichsou, Kurt Schwitters,Victor Vasarely sur le thème du carré dans les arts plastiques.

Museum Hoppe-Ritter Hommage au carré

 L’exposition du hall 1 surprend les visiteurs sur plus de 400 mètres carrés avec deux douzaines de tableaux du mouvement pop art collectionnés par Gunter Sachs, décédé en mai dernier. Les portraits multiples de Gunter Sachs et de Brigitte Bardot par Wahrol, d’Andy Wahrol, les fleurs,  Allen Jones (table esclave) et les secrétaires, les allumettes de Raymond Hains, l’expansion jaune de César Baldaccini, Mona Lisa par Tom Wesselmann, les plexi de Jean-Claude Farni, Leda et le Cygne par Roy Lichtenstein, et Wicky  et une expansion du même astiste, l’affiche de l’exposition Wahrol à Hambourg, dans la galerie de Gunter Sachs en 1972,

Dès l’entrée l’omniprésent Guido Messer ( Einigkeit Persil bleibt Persil), interpelle. L’argentin natif de Buenosaires a investi la foire avec ses sculptures en bronze : Sumotori, loups, hommes, femmes, gardes en parade.
ses installations rouges
Guido Messer gardes parade

La sculpture est partout, l’espace  aéré de la foire le permet, entrecoupé de lieus de pause brunch. Il faudrait citer Arne Quinz avec des fouillis rouges, René Dantez ses sculptures en acier.
Svenja Ritter sa mariée au loup et à l’agneau.
Svenja Ritter

Antonio Moran avec long Shot en résine et Ophélia.
Antonio Moran Ophélia

Martin Kraemmer avec ses footballers argentins. Christofers Kochs « Umwandler »
Une curiosité déstabilisante à la galerie Kunststiffung de Stuttgart Torstrasse de Christl Mudrak.
Christ Mudrak Torsstrasse

Michel Cornu à la galerie Rémy Bucciali, qui expose des aquatintes  de Titus-Carmel et
Tony Soulié.
Titus-Carmel, peinture œuvre sur papier,  que l’on peut voir aussi à la galerie
Chantal Bamberger
 de Strasbourg, qui expose Ann Loubert, et une photographie 1/6 de la série napolitaine d’Ernest Pignon Ernest  , avec le poète Mahmoud Darwich, ainsi que des estampes de Richard Serra, les cameras de Beate Knapp,
Jolanta Szalanska est présente dans la galerie Sybille Mang le l’île Lindau au milieu de ses nus et des séries de cathédrales gothiques

Jolanta Szalanska

Bérénice Abbot
 
Berenice Abbott





à suivre
photos de l’auteur

Anne-Sophie Tschiegg en avant première

Avant l’affiche officielle, vous avez la primeure de l’information.
Anne-Sophie Tschiegg, – son site – la peintre lyrique, exposera ses dernière toiles au Musée des  Beaux Arts de Mulhouse du 14 avril au 10 juin.
le vernissage aura lieu le 13 avril à 18 h.
 

Anne-Sophie Tschiegg au musée des Beaux Arts de Mulhouse

Les femmes qui aiment sont dangereuses

Parcourant cette galerie des amantes fatales, Laure Adler offre un décryptage passionnant d’une histoire trop longtemps laissée aux seules mains et sous le regard des hommes…Cette quête de l’éternel féminin a irrigué la tradition de l’art depuis des siècles : du Titien à Boucher en passant pas Delacroix ou plus récemment Niki de Saint-Phalle. Magiciennes ou tentatrices, à travers images, mythes et fables se dessine cette histoire des femmes amoureuses au fil des pages…

les femmes qui aiment

 
Il y a 2 ans le Monde avait demandé aux femmes blogueuses de faire un texte pour cette journée des femmes, les plus sympathiques étant publiés.
voici le mien : mes femmes
Elles sont toujours dans mes pensées, quoique dispersées ou disparues. 😥
 

Kienholz: Les signes du temps

Rebelle, provocante, radicale: depuis ses débuts au milieu des années 1950, l’œuvre de Kienholz a toujours fait sensation. Seul pour commencer, Edward Kienholz (1927-1994) travaille à partir de 1972 avec sa femme Nancy Reddin Kienholz. Au cœur de ce travail se croisent la religion, la guerre, la mort, le sexe, les aspects sombres et conflictuels de la société. En abordant des thèmes tels que l’exploitation de la femme, la prostitution, le rôle des médias ou les retombées des luttes ethniques, ils mettent le doigt sur les failles des sociétés occidentales qui, jusqu’à aujourd’hui, restent béantes. En ce sens, ces œuvres n’ont rien perdu de leur actualité. Mais ce ne sont pas seulement les thèmes traités qui les rendent aussi actuelles; Kienholz est surtout considéré comme le précurseur des grands courants artistiques contemporains, tels qu’on les rencontre chez Paul McCarthy et Mike Kelley, mais aussi chez Jonathan Meese, Thomas Hirschhorn ou John Bock. L’exposition, qui se tient jusqu’au 13 mai 2012 au Museum Tinguely, constitue une vaste rétrospective présentant l’essence même de l’œuvre de Kienholz, à commencer par les premiers petits formats tridimensionnels et jusqu’aux gigantesques tableaux en passant par les œuvres conceptuelles.

Edward Kienholtz The Nativity 1961 ©

 
Edward Kienholz est né le 23 octobre 1927 à Fairfield, Washington, et décédé en 1994 à Hope, Idaho. À l’occasion de l’exposition The Kienholz Women à Berlin en 1981-1982, Edward Kienholz annonça publiquement que sa femme Nancy Reddin Kienholz était coauteur des œuvres réalisées depuis 1972, l’année de leur première rencontre. Edward Kienholz a étudié dans plusieurs écoles mais jamais aux Beaux-Arts. Grâce à ses différents jobs comme aide-soignant, marchand automobile, mécanicien (sa voiture portait l’enseigne «Ed Kienholz – Expert») et propriétaire de bar, il a pu découvrir les milieux les plus divers et recueillir des impressions et expériences qui lui ont servi plus tard dans son travail artistique. À partir de 1973, Edward Kienholz et Nancy Reddin Kienholz n’ont cessé d’aller et venir entre Hope, un lieu reculé de l’Idaho, et Berlin, où ils entretenaient des échanges intenses avec le monde de l’art en Allemagne.
Nancy Reddin Kienholz 2012

En 1953, Edward Kienholz s’établit à Los Angeles où, dès 1954, il réalise ses premiers reliefs en bois et des assemblages de matériaux de taille réduite. Deux ans plus tard, il organise des expositions à Los Angeles et ouvre en 1957, conjointement avec Walter Hopps, la Ferus Gallery. Ses travaux deviennent bientôt des tableaux à trois dimensions, des environnements et installations occupant tout l’espace. Son matériau puise principalement dans les objets et résidus quotidiens qu’il chine sur les marchés aux puces, ou aussi dans les déchets de la culture de consommation occidentale récupérés sur les tas de ferrailles ou dans les décharges : téléviseurs, pièces d’automobiles, lampes, haut-parleurs, meubles, aquariums, chaussures, panneaux, drapeaux, articles publicitaires, cigarettes, petits soldats, billets en dollars, auxquels s’ajoutent souvent des plâtres coulés de parents ou amis.
 
Edward et Nancy Kienholz The Pool Hall 1993 ©

Cette méthode, pour le moins radicale, reste inégalée dans l’histoire de l’art. Son langage formel est tout sauf élitiste, ses messages veulent être saisis par tous. Son œuvre se présente au spectateur comme quelque chose d’inhabituel, dont le réalisme évoque certes le quotidien mais tout en allant bien au-delà. Les petits-bourgeois américains des années 1960 avaient beau ressentir ces œuvres comme obscènes, ils se complaisaient aussi dans le scandale qui les entourait et se pressèrent par milliers à sa première grande exposition.
En 1962, Ed Kienholz et Jean Tinguely font connaissance à Los Angeles, où Tinguely expose à la Everett Ellin Gallery tandis que sa compagne, Niki de Saint Phalle, réalise au même endroit un «tableau de tir» le 4 mars 1962. Tinguely et Kienholz l’assistent, c’est le début de leur amitié. Dans les années suivantes, les deux artistes se rencontreront à maintes reprises. Un des moments forts est certainement la partie de chasse à l’automne 1965 qui donne le coup d’envoi à une œuvre commune, le « concept tableau» intitulé The American Trip (1966).
The American Triip Kienholz 1966 ©

«C’est une rage imprégnée d’adrénaline qui m’a poussé dans mon travail», déclara Edward Kienholz en remémorant ses débuts. Les raisons ne manquaient pas. L’époque était alors marquée par la Guerre Froide et la Maccarthysme, les voix critiques de cette génération partageaient un mépris ardent pour la vulgarité et l’injustice dans le monde. Dénonçant l’outrance consumériste, l’hypocrisie et l’étroitesse d’esprit, on cherchait des issues alternatives parmi les marginaux et tous ceux que la société rejetait. Dans le grand tableau The Eleventh Hour Final de l’année 1968, Kienholz célèbre le confort d’un salon bourgeois des plus quelconques et, ce faisant, l’anéantit d’un seul geste, avec un seul objet. Cet objet, c’est un téléviseur en béton: derrière l’écran, symbolisant les victimes de la guerre du Vietnam, on voit la tête coupée d’une poupée qui illustre les statistiques des décès apparaissant sur l’écran. Le fait même de mentionner cette liste symbolise l’absurdité de ces statistiques qui étaient présentées tous les soirs au dernier journal – auquel fait référence le titre de l’œuvre. La télévision devient monument, littéralement érigé à la «gloire» de la manipulation médiatique.
La confrontation du confort bourgeois avec la dureté du monde extérieur est également traitée dans le tableau The Jesus Corner de 1982-1983, dans lequel l’altérité, les marginaux et les anticonformistes, tous ceux qui sont hors de la société, sont abordés avec un esprit tolérant et ouvert. L’assemblage d’objets de dévotion chrétienne symbolise parfaitement le profond scepticisme que nourrit Kienholz face à la foi institutionnalisée, qui s’exprime dans son œuvre tantôt avec dérision tantôt avec une colère affirmée.
Edward Kienholz Nancy Reddin Kienholz, Claude Nigger Claude 1988 ©

Bon nombre d’œuvres s’attachent à concéder à chacun une juste part du rêve américain. Dans le travail Claude Nigger Claude de 1988, Edward Kienholz et Nancy Reddin Kienholz traitent du racisme ordinaire. Claude représente un Noir dans l’état de l’Idaho, où la population noire est de plus en plus minoritaire. The Potlatch, également de 1988, se consacre à la destruction de l’identité culturelle et sociale des populations indigènes. Avec Claude Nigger Claude et The Potlatch, les artistes, eux-mêmes habitants de l’Idaho, envisagent l’histoire du Nord-Ouest américain sous un angle qui leur est proche.
Edward Kienholz The Potlatch 1988 ©

D’autres travaux racontent le pouvoir et l’exploitation sexuelle. À l’utopie d’une sexualité libérée, ils opposent celle, marchandisée, des maisons closes. Des œuvres comme The Pool Hall (1993), The Rhinestone Beaver Peepshow Triptych ou The Bronze Pinball Machine with Woman Affixed Also (toutes deux de 1980) illustrent le commerce du sexe et l’affligeante banalité des images publicitaires qui se sont inscrites en profondeur dans l’inconscient social. Aujourd’hui, à l’heure du YouPorn et des images pornographiques accessibles à tous et à tout instant, le flipper comme exutoire évoquerait presque une période dorée. La vision de Kienholz a quelque chose ici de profondément protestant; elle oscille constamment entre le plaisir de montrer et le geste didactique.
 
Edward Kienholz The Ozymandias Parade 1985 ©

L’exposition culmine entre autres dans la spectaculaire installation The Ozymandias Parade et ses 687 ampoules clignotantes (elles sont rouges et blanches à Bâle, soit aux couleurs de la Suisse, puisque ces couleurs s’adaptent à chaque lieu de présentation). La nef des fous en forme de flèche à miroir apparaît ici comme une parade décadente qui symbolise les abus du pouvoir politique. Aux visiteuses et visiteurs de décider si le sombre président de la parade arbore un YES ou un NO sur le visage. En effet, c’est la réponse à un sondage qui se réduit à une seule question : «Êtes-vous satisfait de votre gouvernement ?» Une page Internet (www.tinguely.ch/jajaneinnein) a été mise en ligne deux semaines avant le début de l’exposition pour permettre aux visiteuses et visiteurs de participer à ce sondage. Les résultats ont  été affichés dès l’inauguration de l’exposition.
Kienholz: Les signes du temps est une exposition de la Schirn Kunsthalle de Francfort réalisée en collaboration avec le Museum Tinguely de Bâle.

Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 2 | Case postale 3255 CH-4002 Bâle | Téléphone + 41 61 681 93 20 | Téléfax + 41 61 681 93 21

Horaires: Du mardi au dimanche 11 – 18 h | Fermé le lundi
photos de l’auteur et courtoisie du musée Tinguely (2 + 5)
texte presse.

Pierre Bonnard « l’insaisissable »

« si je suis devenu peintre, c’est pour le goût de la vie d’artiste » Pierre Bonnard
 

Pierre Bonnard Décor à Vernon (La Terrasse à Vernon),vers 1920/1939

 
En présentant l’exposition « Pierre Bonnard » la Fondation Beyeler entend célébrer un des artistes les plus fascinants de l’époque moderne. Elle regroupe dans un choix judicieux thématique plus de 60 toiles de Bonnard (1867–1947)( vidéo) provenant de musées internationaux et de collections privées, offrant ainsi une nouvelle perspective sur l’oeuvre de ce célèbre coloriste français et sur son évolution artistique. Le public est invité à découvrir l’ensemble de sa création, depuis ses débuts dans le cercle des Nabis jusqu’à ses oeuvres tardives de plus en plus colorées et de plus en plus abstraites, en passant par les travaux qu’il a réalisés dans l’environnement du symbolisme et de l’impressionnisme. Ces toiles représentent de célèbres scènes de baigneuses, des vues du jardin de l’artiste, des représentations de la vie quotidienne ainsi que l’animation des rues de Paris. Le commissaire Ulf Küster met au centre de l’exposition Bonnard, son esthétisme du nu, son érotisme. L’évolution de  son œuvre est empreinte d’ ambiguité visuelle dans la période nabie, jusqu’aux années 40. Il cherche non pas à représenter le réel de façon directe, mais de manière oblique, mystérieuse. L’œuvre de Redon l’a marqué.
Pierre Bonnard - La Bouillabaisse 1910 © collection privée huile sur toile 62 x 52

 
Les chats et les chiens sont en présence continue dans son œuvre, qui est multiple. Pierre Bonnard aurait pu être chat et avoir plusieurs vies, entrant dans plusieurs cultures de l’histoire de l’art. Histoire qui ne lui a pas encore accordé sa vraie place, par un ouvrage de référence. Bonnard est très mallarméen, écrivain proche de lui. Ses amis sont  Vuillard, Maurice Denis dit de lui :
 « il est admiré des fous, comme des sages, on ne se lasse pas non plus de les discuter. Il est le régal des délicats et la curiosité des esthéticiens. Il charme, il déconcerte, il scandalise. Tantôt sa peinture de livre sans réticence à notre plaisir, tantôt elle se ferme, résiste à l’exégèse du public, elle est tantôt naïve, tantôt complexe et raisonneuse ».
Sa stratégie est couleur, lumière, regard. Il exprime plusieurs versants de la modernité, conscient de la période riche qu’il traverse. Il est aussi très drôle, c’est le peintre de l’humour, n’a-t-il pas illustré à la demande de Vollard un album de Jarry sur UBU, jusqu’à prénommer son chien Ubu. Il ressemble à un chien qu’on aurait retiré de l’eau, sautillant frétillant, disent de lui certains amis.
La Bouillabaisse est un sujet  à la Chardin : un petit chat malicieux lève son museau vers une langouste et quelques poissons posés sur une table. Les antennes en V du crustacé structurent et animent la composition, elles la stabilisent aussi, car le plateau de la table a une furieuse tendance à s’envoler., mais on pourrait aussi le rapprocher du chat de Picasso et les grands maîtres) Picasso par lequel il n’était nullement apprécié.
Sortant d’un milieu bourgeois, il fait son droit, puis l’école des BA, puis l’académie Julian, il rencontre Serusier, l’école de Pont-Aven. C’est sa période radicale, synthétique, puis il évolue, il s’est sans cesse frotté au monde moderne, épousant  son époque, ses baignoires  émaillées en témoignent, il trouve le langage le plus approprié. L’affiche  de la Revue Blanche témoigne de son premier langage de l’art de la synthèse, du jeu des formes, aussi celle des parisiennes, élégantes traversant les rues de Paris.
Pierre Bonnard Lithographies France Champagne 1891 in Dreifarbendruck 78/58 CP CH ©

La Revue Blanche Lithographie 1894 Vierfarbendruck Galerie Kornfeld Bern ©

  •  Harry Bellet, s’enthousiasme dans le Monde : Bonnard est renversant. Il le démontre en soixante-cinq tableaux, – Cela commence dès l’entrée, avec une petite merveille, qu’un Vermeer n’aurait sans doute pas désavouée : Rue à Eragny-sur-Oise (Chiens à Eragny) est un tout petit tableau, peint en 1894, conservé à la National Gallery de Washington. La composition en est simplissime : le tiers inférieur de la toile représente une rue et un trottoir, un peu rose, avec deux chiens et une brouette. La partie supérieure montre deux façades d’immeuble. Celle de droite occupe le tiers supérieur du tableau. Celle de gauche les deux tiers restants, et elle est elle-même coupée aux deux tiers de sa hauteur par une ligne horizontale. Le tout est scandé de volets gris, et de trois carrés noirs, peut-être des bouches d’aération, sûrement une démonstration d’une science innée de l’harmonie

Pierre Bonnard Grande Salle à manger sur le jardin, 1934/35 Huile sur toile, 126,8 × 135,3 cm Solomon R. Guggenheim Museum, New York ©

 
Né en 1867, Pierre Bonnard a 27 ans quand il peint cela et il est déjà un maître. Ceux qui ont vu l’accrochage de la collection Stein au Grand Palais comprendront : à gauche de l’oeuvre révolutionnaire de Matisse Nu bleu (Souvenir de Biskra) était accroché un autre nu, de Bonnard celui-là. Il « tenait » le mur, plus qu’honorablement….. nu que les Stein n’ont pas gardé très longtemps Ses autoportraits au miroir,  dont le boxeur, qui témoigne de la difficulté, des soucis de Bonnard. Il reporte le jeu du miroir dans ses magnifiques nus, chefs d’œuvre de subtilité chromatique.
« Il ne s’agit pas de peindre la vie, mais de rendre la peinture vivante ». Bonnard
Il y a tous les paysages à Vernon, au Cannet, fenêtres ouvertes sur le paysage qui font penser à Matisse, essayant de traduire sur la toile une vision psychophysiologique réelle, d’après Panofsky, c’est-à-dire l’œil se promène, Bonnard se sert de « la vision mobile et variable » et la perspective traditionnelle sur un seul point focal est abolie. Jean Clair considère cette vision « multifocale » comme un aspect extrêmement moderne. Puis il y a la série des nus. Marthe son épouse pendant plus de 40 ans, au caractère difficile, jalouse, est sublimée dans ses portraits. Les toiles témoignent d’une complicité amoureuse, de l’intimité presque choquante du couple, à la limite du voyeurisme, mais aussi de la présence d’une autre femme que l’on devine, qui a eu une fin tragique.
A lire ici le billet de Holbein sur la toile « l’homme et la femme de 1900 » Autant dire que les  interprétations divergent.
Ce qui est commun à presque toutes les toiles, c’est la présence des animaux. Elles sont débordantes de sensualité, comme dans ses paysages, Bonnard est solaire. A partir de photos prises avec son kodak, il retravaille les toiles en atelier, déménageant beaucoup, au gré de la santé de Marthe, plus souvent dans le midi, avec leurs amis, écrivains, peintres, mais aussi mécènes et collectionneurs, comme la famille Hahnloeser, dont on a pu admirer la très belle collection au musée de l’Hermitage de Lausanne en 2011, que dans son atelier parisien.
L’ultime nu que Marthe ne verra pas terminé et que Bonnard n’a pas signé :
 
Pierre Bonnard nu au petit chien 1941-1946 huile sur toile Carnegie museum of Pittsburg ©

 
 » Nu dans le bain au petit chien, 1941-1946″, où elle repose comme dans une châsse de pierres scintillantes de toutes les couleurs. Marthe décède en 1942.
 
Courez-y
Jusqu’au 13 mai 2012.

Le catalogue, en allemand et en anglais, est publié par les éditions Hatje Cantz, Ostfildern. Il contient des articles d’Evelyn Benesch, Andreas Beyer, Marina Ferretti Bocquillon, Michiko Kono, Ulf Küster, Beate Söntgen ainsi qu’une biographie de Fiona Hesse. 176 pages,
121 illustrations, ISBN 978-3-905632-94-1 (Allemand); ISBN 978-3-905632-95-8 (Anglais).
 
visuels courtoisie Fondation Beyeler

Damien Hirst envahit les onze galeries de Gagosian

Damien Hirst a défrayé la chronique par ses Vanités où la tête de mort est un de ses motifs plastiques fétiches.

Damien Hirst Vanités

La star de la scène anglaise envahit les onze galeries de Gagosian et prépare sa rétrospective à la Tate Modern  du 4 April – 9 September 2012.
« J’étais à New York pour mon expo End of an Era à la Gagosian Gallery quand j’ai remarqué que chacune des 9 galeries Gagosian alors existantes présentait un artiste différent. Je me suis dit: «My God! Si je mettais mon nom partout, je pourrais enfin faire mon expo Spot Paintings.» Ils sont à double tranchant: au début, ces ronds colorés ont l’air joyeux, simples, jouent sur la séduction. Puis, on n’arrive pas à faire le focus. Un malaise s’instaure, un inconfort inattendu, un mélange de positif et de négatif.
Dans le catalogue raisonné que nous sommes en train d’établir, nous arrivons autour de 1500. Cela représente vingt-cinq ans de peinture et donc une moyenne de 60 Spot Paintings par an. Au moment de ma vente aux enchères, en 2008, chez Sotheby’s, j’ai pensé arrêter cette série. Et puis, j’ai eu l’idée d’en faire avec de tout petits ronds. J’avais commencé bien avant les très gros ronds, comme ceux que j’ai montrés au Musée océanographique à Monaco l’an dernier. À la Gagosian Gallery sur Madison Avenue, dans l’Upper East Manhattan, je mettrai les pièces historiques. Ça ira bien au lieu et à son atmosphère de vieux maîtres.
Damien Hirst Galerie Gagosian Paris Spot Paintings

J’en ai peint sans doute cinq. Je rachète ceux des premières années quand ils passent aux enchères, car j’en ai gardé peu. Ils étaient assez brouillons. Je voulais que, de loin, on ait l’impression qu’ils étaient faits par une machine et que, de près, ils se révèlent plus humains. Je les faisais au compas, je laissais un trou au milieu que la peinture envahissait peu à peu. Avec les années, on voit à l’œil nu qu’ils deviennent de plus en plus parfaits. Je les signe au dos avec l’année, c’est tout. Parfois, les premiers Spot Paintings ne sont pas signés. Un collectionneur de New York m’appelle, je suis à New York et je le signe. Je ne peux pas les confondre: il n’y en a jamais deux pareils par le seul jeu aléatoire des combinaisons de 1000 couleurs. Après, j’ai poussé les combinaisons jusqu’à 10.000! Je vois cette série de 1500 tableaux comme un tout. Mon favori est 10 by 11 Spots, parce que 110 ronds forment un drôle de carré bizarre. C’est le propre de l’homme de se rêver scientifique comme une machine, impeccable, ordonné, lisse, alors qu’il n’est que chaos, désordre organique. Les Spot Paintings sont entre les deux.
Damien Hirst Gagosian Paris Spot Paintinngs

C’était l’époque des catalogues à moindre coût, avec certaines photos en couleur, d’autres en noir et blanc. J’ai vu mes Spot Paintings en monochrome et j’ai trouvé ça super. J’en ai fait une mini-série de vingt. J’expérimente beaucoup d’idées comme ça. Je m’enthousiasme, puis je laisse. J’en ferai peut-être d’autres sur commande.
Je n’ai jamais aimé cette expression. Les Young British Artists Je ne regrette pas cette époque, assez dingue, violente, chaotique, même si nous étions tous amis et différents. Je me sens mieux aujourd’hui, plus sage, plus calme. Bizarre! À l’époque, je croyais que tout resterait toujours pareil et puis on se retrouve propulsé dans un autre âge. Maintenant, c’est au tour de nouveaux artistes de se lever et de dire de leurs anciens: «Tout ça, c’est de la merde!» Si j’étais un étudiant en arts plastiques aujourd’hui, j’imagine que j’irai voir Damien Hirst à la Gagosian Gallery ou à la Tate, et je dirais: «Fuck this!»
je confirme ! les photos ne sont autorisées que s’il y a un visiteur devant la toile 🙁
Lu dans l’Express

"C'est vous dont la mère est folle" Marguerite Mutterer

Après « Le récit de Margh », Marguerite Mutterer

Marguerite Mutterer. Archives Dom Poirier

plonge dans ses souvenirs d’enfance, avec le deuxième tome de sa biographie :
« C’est vous dont la mère est folle »
, qui se déroule à Mulhouse entre 1920 et 1940.

Derrière le récit, l’histoire, les anecdotes, ces deux ouvrages révèlent les
faces secrètes d’une personnalité hors du commun, mais également un talent d’écrivain, d’ores et déjà couronné par le
prix de Littérature et de philosophie 2011 de l’Académie française.

Après ces deux premiers récits, Marguerite Mutterer travaille actuellement au tome 3,
qui retracera :
l’histoire du Centre de Réadaptation de Mulhouse, dont elle fut la créatrice et la directrice pendant 40 ans.

Entre histoires et Histoire, voici des pages qui vont incontestablement enrichir
la bibliographie mulhousienne contemporaine.
Bonne lecture !
André Heckendorn

Un autre regard sur le handicap
Film de Robert CAHEN réalisé pour le Centre de Réadaptation de Mulhouse
Connue pour avoir fondé le Centre de réadaptation de Mulhouse, Marguerite Mutterer s’est passionnée pour l’écriture il y a quelques années et a publié Le récit de Margh, tranche de vie d’une adolescente de 19 ans entre 1938 et 1945. Réédité pour les fêtes chez Jérôme Do Bentzinger Editeur, le livre a été distingué par la médaille d’argent du prix de littérature générale Louis Barthou 2011 de l’Académie française.
Le récit de Margh n’est pas un roman, encore moins une histoire d’amour sur fond de guerre ou un document historique. C’est une tranche de vie, celle de Marguerite Filbert, jeune Alsacienne de 19 ans, où s’entremêlent la guerre et ses peurs, la Résistance et ses combats, l’amour et ses tourments.
La Résistance au féminin
Au fil des 147 pages de ce récit, l’auteur évoque l’humiliation de devenir allemande, la fuite vers le Territoire de Belfort, le premier hiver sous l’Occupation, le rationnement, le sentiment de solitude, l’horreur des postures nazies, la peur de la délation, la naissance de sa vocation dans le social, ses premiers émois amoureux et surtout, son désir d’agir. Contre la dictature du « Sois belle et tais-toi », Marguerite Mutterer raconte la guerre autrement. Pas forcément d’un point de vue féministe, mais féminin. La Résistance, pour elle, était une envie. Des passages de ligne et des exploits militaires qui ont duré trois mois.
À 90 ans, Marguerite Mutterer a encore beaucoup à partager. Son prochain récit, à paraître début 2012, sera consacré à son enfance ainsi qu’à son retour à Mulhouse en 1945.
Le récit de Margh, par Marguerite Mutterer, Ed. Jérôme Do Bentzinger. 19 €. En vente à la librairie Bisey et au Relais de la gare à Mulhouse.
L’Alsace du 18/12/2011signé CB
 

André Avril au Lézard de Colmar

« Au commencement il y a la sculpture. Des sculptures pour rendre sensible une relation au temps, par le déploiement dans l’espace de l’énergie des matériaux. Un rapport au temps où l’immobilité apparente des sculptures est affectée en continu par un mouvement possible, dans la précarité de l’équilibre. Une matière comme l’eau, qui produit sa propre durée par écoulement ou évaporation, peut modifier imperceptiblement la position de la sculpture dans l’espace...»  André Avril
 

André Avril sculpture 2012

 
Originaire de Lyon, il enseigne à l’école supérieure d’architecture de Lyon, il vit à Paris, est conférencier à Pompidou, à Colmar à Unterlinden, où il intervient en tant que plasticien devant les  œuvres. Il a un grand sens de l’espace. Il a réalisé un travail de vidéaste et de photographie, dans les bains municipaux de Colmar entre 2008 et 2010. Dans l’entrée de l’espace Lézard quelques photos sont en écho avec sa sculpture. Elles lui ont permis de placer des repères à l’intérieur de l’espace, de placer des points, auxquels il est revenu régulièrement, pour voir comment l’espace pouvait se modifier, dans un lieu complètement traversé par la lumière à la préparation du film. Le lieu a un temps très particulier qui touche le plasticien particulièrement. C’est un lieu ou le temps ne compte plus, il est en suspension et en même temps, il y a un grouillement de matière continu. Ce sont des temporalités que le travail sculptural ou photographique se réalise, entre une apparente immobilité et le mouvement.  La vidéo est visible actuellement dans cette même piscine dans l’exposition consacrée « Au temps des bains » au premier étage.
Etonnement, j’ai cru que j’étais arrivée trop à l’avance, un matelas à ressort encombrait le passage entre les portes….
André Avril sculpture 2012

Ses sculptures à l’espace Lézard de Colmar, sont une mise en tension, une réflexion autour de  l’espace, un subtil équilibre entre l’objet qui est exposé et l’espace qui l’environne. Dans l’espace Lézard la sculpture spécialement conçue pour le lieu, joue sur la séparation entre les 2 pièces, mais aussi sur les 2 niveaux.
Il faut se déplacer autour de la sculpture, qui est composée de 2 matelas d’acier, dont la verticalité n’est jamais établie , elle est tendue, déformée, intervenant sur les 2 espaces, avec des matériaux différents, afin de préserver la transparence de la matière, jouant avec l’éclairage du lieu, qui varie au degré des heures, mais aussi avec la lumière extérieure, afin que le volume existe par rapport à ce jeu de lumière, en  même temps, dès qu’on passe à l’intérieur, une intimité se créé, une tension qui s’opère aussi, par rapport à la qualité de la lumière. Dans leur spécificité en tant que matériau, le caoutchouc a une tension qui est très régulière, qui peut se modifier sans que la structure puisse véritablement bouger, alors que les plastiques sont beaucoup plus rigides, elles se dilatent avec le temps et se transforment et se  détendent. La sculpture n’est pas perçue dans sa totalité, au premier abord. Il faut se déplacer, la contourner, pour sentir la relation entre les 2 espaces, intérieur/extérieur, même si elle paraît transparente, on ne la voit jamais dans sa totalité, elle n’est pas symétrique, elle tente de récupérer un équilibre, n’étant pas très stable dans l’espace.
André Avril sculpture 2012

Le plasticien l’a pensée comme un corps prêt à basculer, mais qui tient par l’émotion qui renvoie à notre propre espace. Elle demande un déplacement physique de la part du visiteur, pour en constater toute la plasticité et le jeu de lumière, jour/nuit. C’est un objet un peu décalé, où le vide participe, un objet qu’il faut expérimenter, pour se rendre compte des passages et du décalage existant continuellement. L’espace est perceptible par le jeu de la transparence.
C’est un objet élégant, subtile qui ressemble à son auteur.
André Avril photos

Cette importance de la lumière se retrouve aussi dans les photographies de l’entrée qui semblent une évidence, et qui sont en résonance avec la sculpture. Dans son travail on retrouve, cette dualité, cet antagonisme, ce contraste entre lumière et obscurité
 
Week-end de l’art contemporain
Samedi 17 mars de 15h à 16h Rencontre avec André Avril
Gratuit et tout public, sur inscription au 03 89 41 70 77
Samedi 17 mars rencontre avec André Avril
15 h et 16 h

18 mars, rencontre avec André Avril
10 h 30 – 11 h 30

 
 
Jusqu’au samedi 7 avril
photos de l’auteur, courtoisie de l’artiste
 

Sommaire de février 2012

02 février 2012 : Bonnard et son double
03 février 2012 : Andrej Pirrwitz
06 février 2012 : Gorodka Saga
13 février 2012 : La beauté et la mort
16 février 2012 : L’entre-deux : des savoirs bouleversés
19 février 2012 : Le week end de l’art contemporain
20 février 2012 : Trésors d’Archéologie
23 février 2012 : Christophe Hohler « serial painter »
27 février 2012 : Pierre Bonnard « l’insaisissable »