DE REMBRANDT À VAN GOGH COLLECTION ARMAND HAMMER Hammer Museum, Los Angeles

Paul Gauguin, Bonjour Monsieur Gauguin, 1889

Oil on canvas and panel. 29 1/2 x 21 9/16 x 3/4 in. (74.9 x 54.8 x 1.9 cm). The Armand Hammer Collection, Gift of the Armand Hammer Foundation. Hammer Museum, Los Angeles.



A la FONDATION PIERRE GIANADDA, MARTIGNY SUISSE
DE REMBRANDT À VAN GOGH-COLLECTION ARMAND HAMMER
Hammer Museum, Los Angeles, jusqu'au – 2 décembre 2025

Commissariat de l’exposition
Cynthia Burlingham, directrice adjointe, responsable des collections
Naoko Takahatake, directrice, conservatrice en chef, Grunwald Center for the Graphic Arts

LA FONDATION PIERRE GIANADDA À L’HEURE CALIFORNIENNE

Cet été, la Fondation Pierre Gianadda, s’offre un petit air californien. En effet une quarantaine d’œuvres de peintres célèbres traversent l’Atlantique, certaines pour la première fois, pour faire vibrer les cimaises de la Fondation avec un panel impressionnant de tableaux allant de Rembrandt à Van Gogh !
Les grands artistes de la peinture française représentent avec brio cette collection tels Fragonard, Chardin, Corot, Boudin, Manet, Degas, Renoir, Monet, Sisley, Bonnard, Vuillard et bien d’autres encore, notamment Américains, tous issus du Hammer Museum de l’université de Californie à Los Angeles. (UCLA)

LA COLLECTION ARMAND HAMMER AU MUSÉE HAMMER DE L’UNIVERITÉ DE CALIFORNIE À
LOS ANGELES : UN GRAND VOYAGE DANS LE TEMPS

Le musée Armand Hammer de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) héberge de remarquables œuvres d’art européennes et américaines qui reflètent la vision et la passion de son fondateur Armand Hammer (1898-1990), homme d’affaires et philanthrope. Ce dernier achète tout au long de sa vie des peintures, des sculptures, des pastels, des gravures etc. qui constituent aujourd’hui la collection Armand Hammer et la collection Armand Hammer
Daumier et ses contemporains, dont la Fondation présente une sélection.
Cet ensemble permet de traverser les grands mouvements de l’art occidental depuis la Renaissance jusqu’au début du XXe siècle. Toutes ces œuvres témoignent de leur époque, du contexte social, économique et politique comme des grandes innovations et découvertes.
Pour Armand Hammer, sa collection exprime 


« une tentative de réunir certaines des représentations de la condition, des plaisirs et des rêves humains ».
Il précise :
« J’éprouve le profond besoin de partager avec d’autres le magnifique spectacle, l’enthousiasme et la joie que ces œuvres d’art m’ont procurés ».

ARMAND HAMMER UN DESTIN HORS DU COMMUN, AMATEUR D’ART ET GALERISTE

Hammer naît à New York en 1898 d’une mère russe et d’un père russo-américain de la première génération. Doté d’un diplôme de la faculté de médecine et de chirurgie de l’université de Columbia, il se rend au début des années 1920 en Union soviétique. Il y représente les intérêts de la compagnie pharmaceutique familiale. Sa mission consiste également à fournir une assistance médicale lors d’une épidémie de typhus dans l’Oural, pour
laquelle il apporte une ambulance et un hôpital de campagne achetés au gouvernement américain. Très vite, il prend conscience de la famine qui frappe la région et de la nécessité d’une aide alimentaire. Avec l’accord du soviet local, il négocie un accord commercial en vertu duquel il importe des céréales des Etats-Unis en échange de produits russes acheminés outre Atlantique. Hammer passe neuf ans en Union soviétique avant de s’établir brièvement à Paris
puis rentrer dans son pays. Durant son long séjour moscovite, il réside dans un palais loué et cherche de quoi garnir des vastes pièces et décorer des murs vierges. Ainsi naît sa passion de la collection qu’il qualifiera plus tard de
« chasse » et de « joie ». Son jeune frère Victor, diplômé en histoire de l’art de l’université de Princeton, le conseille dans ses premiers achats, notamment des meubles français du XVIIIe siècle, de la porcelaine de Sèvres et de la joaillerie
de Fabergé. Vers 1928 les deux frères associés à une galerie new-yorkaise, la reprennent en leur nom et donnent ainsi naissance aux Hammer Galleries dirigées par Victor jusqu’à sa mort en 1985.

ARMAND HAMMER UN HOMME D’AFFAIRES DYNAMIQUE, COLLECTIONNEUR PASSIONNÉ
ET MÉCÈNE

Au fil des ans, Armand Hammer se lance dans de multiples affaires : il distille du whisky, produit des aliments pour bétail dont il pratique l’élevage, fabrique des stylos, fore des puits de pétrole…Mais il se consacre aussi à sa collection d’œuvres d’art, dont la qualité grandit à mesure des achats et des ventes. C’est auprès de galeries parisiennes et new-yorkaises, notamment chez Knoedler, celle de Georges Petit, chez Wildenstein et dans les grandes maisons de vente aux enchères comme Christie’s, Parke-Bernet et Sotheby’s qu’il fait ses
emplettes ! Hammer constitue sa collection dans l’intention de l’ouvrir au public et de la faire voyager, ce qui donne lieu à de maintes expositions. Il effectue également des dons importants aux musées et d’autres institutions.

LE MUSÉE HAMMER ET SES COLLECTIONS : DE LA RENAISSANCE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

La collection Armand Hammer et la collection Armand Hammer Daumier et ses
contemporains, concourent à la création du musée Hammer qui a été créé au décès de Armand Hammer en 1990. Exposées au départ au musée d’art du comté de Los Angeles, à l’heure actuelle, toutes ces œuvres exceptionnelles se trouvent dans le musée Hammer construit par le collectionneur en 1988 et inauguré en 1990. Il se situe dans le quartier de Westwood et le bâtiment, conçu par Edward Larrabee Barnes affiche une façade quelque peu austère, mais à l’intérieur on découvre une sorte de palais avec des galeries centrées autour
d’une cour.
Le large spectre et la variété des œuvres présentées témoignent de la quête très personnelle d’Armand Hammer et la nature de ses goûts. En effet, la collection parcourt quatre siècles, de la Renaissance au début du XXe siècle, avec une prédominance à l’art français, surtout celui du XIXe siècle. Des artistes américains remarquables complètent cet ensemble. Quelques œuvres
anciennes signées de peintres majeurs tels Titien (1488-1576), Rembrandt (1606-1659), Chardin (1699-1779), Fragonard (1732-1806) ou Goya (1746-1828) apportent un intérêt supplémentaire à la collection. 

LA COLLECTION ARMAND HAMMER DAUMIER ET SES CONTEMPORAINS

Cette collection s’inscrit aussi dans le fonds permanent du musée Hammer de l’UCLA et recèle quelques quatre mille lithographies et avec ses sept mille cinq cents œuvres, il s’agit, hors de la France, de l’un des fonds les plus importants de peintures, de dessins, de sculptures et lithographies de Daumier. Cet incroyable patrimoine de ce caricaturiste de génie, participe du désir d’Armand Hammer de rassembler un témoignage le plus exhaustif possible de l’œuvre
de Daumier.

DE QUELQUES TABLEAUX : REMBRANDT : JUNON PROCHE D’UN TEMPLE DÉDIÉ
NOTAMMENT À MERCURE

Junon, déesse romaine, épouse de Jupiter, protectrice du mariage, peinte en majesté par Rembrandt, peut-être est-ce la première fois qu’elle règne sur des cimaises, proche d’un temple gallo-romain, d’une stèle dédiée à Mercure, de statues en marbre d’Hercule et d’Apollon ! La voilà représentée dans un format presque carré, une huile sur toile datée vers 1662-1665. Imposante, habillée et couronnée comme une princesse néerlandaise du XVIIe siècle, une chaire lumineuse mise en exergue par ce fond sombre, tenant son sceptre, Symbole
de son autorité en tant que reine des dieux et, à l’époque de Rembrandt, symbole de richesse (avec le paon).

VAN GOGH : ADMIRATEUR DE SON COMPATRIOTE REMBRANDT

On enchaîne avec Van Gogh, dont on connaît l’admiration pour le rendu de la lumière chez Rembrandt. Foin de mythologie avec le peintre d’Arles et son tableau Le Semeur, huile sur toile de 1888. Van Gogh interprète la peinture éponyme de Millet. En action, une silhouette brossée avec un trait dynamique et elliptique qui répand, avec un geste ample, une terre dans les tons bleus tracés avec des coups de pinceaux énergiques. Une ligne d’horizon portée très
haut, avec des cheminées fumantes qui témoignent de l’industrialisation, en contraste avec l’humilité du Semeur, en communion avec son champ.

LA COLLECTION SE CONJUGUE AVEC DE GRANDS ARTISTES FRANÇAIS

Jean-Siméon Chardin, artiste hors du temps, présent avec Les Attributs de la peinture, 1730/1732. Il met en valeur ses pinceaux, ses pots et une toile roulée en attente, dans une nature morte révélée avec une harmonie discrète en nous convoquant dans son monde silencieux.

On avance dans le temps avec Eugène Boudin, peintre reconnu pour ses marines et surtout précurseur des impressionnistes, un des premiers pleinairistes, signe un tableau
Des Voiliers dans le port, 1869, où les bateaux sont à quai dans une mer menacée par de lourds nuages. Camille Corot, un des fondateurs de l’école de Barbizon, avec sa Vue lointaine sur la cathédrale de Mantes, peint cette cathédrale devinée au fond d’un paysage, point de vue assez courant chez Corot. Et puis Gustave Moreau, surnommé « le prince des symbolistes français » avec une représentation palpitante de Salomé dansant devant Hérode, 1876, nous
entraîne dans un monde féérique, orientalisant, ornementé d’orfèvrerie dans un décor mauresque !

LES VIBRATIONS IMPRESSIONNISTES PRÉSENTES CHEZ HAMMER

Et, nous voilà avec quelques impressionnistes célèbres : Claude Monet, avec Vue sur Bordighera, 1884, livre ici un paysage luxuriant, une végétation dense qui domine cette ville haute de Bordighera baignée d’une lumière méditerranéenne ; la mer et le ciel ferment le paysage, le tout exprimé avec la touche fragmentée et dynamique de ce peintre de Normandie.

Changement de décor avec Boulevard de Montmartre, Mardi gras, 1807, œuvre
de Camille Pissarro qui brosse avec une belle expressivité l’animation de la
« procession » du mardi gras. Les danseuses, thème privilégié d’Edgar Degas, qu’il aime montrer sans artifice souvent loin des feux de la scène. Avec La Loge du théâtre au premier plan, en contrepoint une spectatrice dans sa loge dans l’ombre, puis un cadrage surprenant dévoile des ballerines en « grappe », toutes en mouvement et en grâce !

FANTIN-LATOUR, GAUGUIN

Passons à un artiste, éloigné des innovations artistiques, Henri Fantin-Latour qui signe une nature morte Pivoines dans un vase bleu et blanc, 1872, dont le dépouillement met mieux en valeur le rendu admirable de la texture des fleurs. Paul Gauguin séjourne en Bretagne où se trouve un cercle d’artistes. Au Pouldu, en 1889, avec Bonjour Monsieur Gauguin, faisant allusion bien sûr à l’œuvre de Courbet, mais la rencontre se révèle ici moins chaleureuse,
l’artiste dans son grand manteau, solitaire, ne s’intéresse pas à la Bretonne. Une clôture les sépare. Des touches dynamiques en faisceau contrastent avec les aplats.
Cézanne


Et encore Henri de Toulouse-Lautrec et ses thèmes qui fleurent bon l’ambiance des maisons closes, les nabis Edouard Vuillard et Pierre Bonnard. Ce dernier nommé le « nabi japonard » en raison de son goût pour l’art japonais. Sa Scène de rue de 1902, par son jeu de composition novateur et sa palette caractéristique représente un lieu et un moment définis. Sa peinture épasse la simple transcription d’une expérience visuelle. 

UN ENSEMBLE EXCEPTIONNEL DE SCULPTURES DE DAUMIER

Honoré Daumier l’observateur pointu de la vie sociale et politique de la France du XIXe siècle, conçoit ces figures en terre. Les seize personnages exposés à la Fondation, se révèlent une partie d’un ensemble de trente-six pièces fondues en bronze entre 1929 et 1948 dans les moules de FixMasseau. Daumier caricature les politiciens du début de la Monarchie de Juillet qui porte
Louis-Philippe au pouvoir (1830-1848). Il s’agit de portrait-charge exécuté par Daumier avec son réalisme outrancier et son esprit républicain.

Ce lot exceptionnel de bronzes de Daumier, participe du fonds permanent du Hammer Museum rassemblé par Armand Hammer avec passion.
Et enfin la divine Sarah Bernhardt admirablement brossée par le Belge Alfred Stevens en 1885.

De Rembrandt à Van Gogh, une exposition qui se parcourt comme une balade éclectique dans les siècles et au cours de laquelle, le public peut admirer des toiles renommées de maîtres européens et américains embellissant les cimaises de la Fondation Pierre Gianadda. Toutes ces œuvres honorent le collectionneur et mécène Armand Hammer.
Antoinette de Wolff

Informations pratiques

Fondation Pierre Gianadda Téléphone : +41 (0) 27 722 39 78
Rue du Forum 59   Site internet : www.gianadda.ch Mail : info@gianadda.ch
1920 Martigny (Suisse)
Jours et horaires d’ouverture
Tous les jours de 9h00 à 18h00
Visites commentées en principe les mercredis à 19h00
Au tarif normal, sans supplément (dates à consulter sur notre site Internet)

Sommaire du mois de novembre 2024

25 novembre 2024 : RIBERA (1591-1652)
24 novembre 2024 : Bruno Liljefors
21 novembre 2024 : Jeux de Ficelle / String Figures
19 novembre 2024 : Olga de Amaral
17 novembre 2024 : Talents Contemporains 12 « Territoires Mouvants » Fondation François Schneider
16 novembre 2024 : Chefs-d’oeuvre de la GALERIE BORGHESE
11 novembre 2024 : « mode d’emploi- suivre les instructions de l’artiste »

Sommaire du mois de février 2024

28 février 2024 : Guernica / Ukraine de Jean Pierre Raynaud  Slava Ukraini
24 février 2024 : Art Karlsruhe 2024
17 février 2024 :  Otto Piene Chemins vers le paradis
14 février 2024 :  Herbreteau Véronique, guide
11 février 2024  :  LACAN, L’EXPOSITION
3  février 2024  :  Strasbourg 1560-1600. Le renouveau des arts

Art is Magic Jeremy Deller

Jeremy Deller, Valerie’s Snack Bar, 2009. Installation at Cornerhouse,
Manchester International Festival, with banners by Ed Hall

Le Musée des beaux-arts de Rennes livre un large panorama d’oeuvres montrant la démarche artistique de Jeremy Deller depuis les années 2000
Une rétrospective jusqu'au 17 sept. 23
Les commissaires:
Étienne Bernard,
directeur du Frac Bretagne
Jean-Roch Bouiller,
docteur en histoire de l’art contemporain et conservateur en chef, directeur du Musée des beaux-arts de Rennes


Valerie’s Snack Bar

Le patio du Musée accueille l’installation Valerie’s Snack Bar. Celle-ci est issue d’une performance réalisée en 2009 : Jeremy Deller était convié à créer une oeuvre publique à l’occasion du festival de Manchester. Il choisit
d’impulser une parade, conçue comme une célébration de la vie populaire qui anime les rues.
Clou de la procession, la réplique à taille réelle d’un snack bar du
« Bury Market », dans la périphérie de Manchester, était tirée par un camion. L’installation rassemble les éléments de ce défilé festif et forme donc une sorte
d’archive rappelant cette performance.

Performance, vidéo et installation.

Le Musée des beaux-arts livre un large panorama d’oeuvres montrant
la démarche artistique de Jeremy Deller depuis les années 2000,
avec des dispositifs qui combinent performance, vidéo et installation.
La plupart des oeuvres, créées collectivement avec la population
des lieux où l’artiste est amené à intervenir, soulignent la dimension
politique du travail de Jeremy Deller.

La performance

Jeremy Deller développe depuis les années 1990 une pratique qui évolue effrontément entre art conceptuel, performance, installation et vidéo. Il affirme préférer
« working with people rather than things »

: travailler avec les gens plutôt qu’avec les choses.
Plutôt que de créer des objets d’art, il cherche avant tout à produire des
rencontres, des événements, en faisant se croiser des horizons différents.
Son terrain de jeu est avant tout la Grande-Bretagne, même s’il a aussi réalisé des projets aux États-Unis et en Allemagne en particulier. Son travail
part d’une attention portée à l’histoire sociale, à l’actualité politique, à la culture populaire et à la musique.

Il sabote le statut de l’artiste créateur, et il associe au cours de son processus créatif toutes sortes de personnes – ouvrières
et ouvriers, praticiennes et patriciens amateurs, inventrices et inventeurs extravagants, enfants, fans de rock n’roll ou de pop music… Avec humour, il réaffirme à chaque expérience son immense capacité d’émerveillement pour les contre-cultures, l’inventivité anonyme et la force insurrectionnelle du peuple.

Le Skulptur Projekte

En 2007, l’artiste a été convié à un festival allemand, le Skulptur Projekte, ayant lieu tous les 10 ans. Pour l’édition suivante, il a contacté environ 50 associations de jardins partagés de la ville et leur a demandé de tenir un journal intime
pendant une décennie. Pour cela, Jeremy Deller a laissé à disposition de chaque association de grands livres, semblables à des bibles. Les habitants devaient les remplir en documentant la vie des jardins : les récoltes, la météo, ce qui les
touchaient personnellement ou collectivement, l’actualité, etc. Chacun des 28 livres réalisés porte le nom de l’association qui l’a complété et devient son autoportrait. Les visiteurs du festival de 2007 se sont vu offrir des graines d’un arbre : le Davidia Involucrata. Cet arbre a la particularité de fleurir environ 10 ans après avoir été planté.


Ici, les livres sont exposés dans une bibliothèque. Spécialement pour cette exposition, Jeremy Deller a réalisé une installation vidéo composée
de vidéos et de photographies prises dans les jardins de Münster. Ces vidéos accompagnent les livres et plongent les visiteurs au coeur des jardins partagés. Pour en profiter encore plus, des fauteuils se trouvent au centre de la pièce.
Chacun peut s’y asseoir, écouter, regarder.

Les luttes ouvrières

Dans les années 1980, la Grande-Bretagne connaît une période économique difficile.
Margaret Thatcher, Première Ministre de 1979 à 1990, met en place différentes lois ayant pour but de diminuer les dépenses de l’État. Certaines de celles-ci impactent directement les mineurs britanniques dont une partie se met en grève.
Le 18 juin 1984, une manifestation a lieu à la cokerie2 d’Orgreave, en grève depuis le mois de mars. Elle est sévèrement réprimée par la police. Des journalistes sont sur place et les images sont diffusées dans les journaux télévisés du lendemain matin. Certaines chaînes d’informations présentent un point de vue qui ne correspond pas à la réalité des faits. La BBC est très rapidement accusée d’avoir coupé au montage des scènes de violences policières pour ne montrer que les actes violents commis du côté des
manifestants.


Jeremy Deller a 18 ans quand il voit ces images, il est très marqué par ce qu’il voit. Quand le projet d’en faire une reconstitution émerge dans son esprit, il se souvient d’images violentes et établit un parallèle entre la manifestation et «une bataille médiévale».


L’artiste a souhaité exhumer ce fait historique afin de lui donner un traitement plus digne. En plus d’un manque d’objectivité dans les médias, les ouvriers grévistes n’ont jamais obtenu gain de cause à leurs revendications après plus d’une année de grève.
Jeremy Deller décide alors d’organiser une performance sous la forme d’une reconstitution historique. Il voit dans cette performance une reconstitution de scène de crime qui montre ce qu’il s’est réellement passé.


Pendant deux années de travail de recherche, l’artiste fait appel à un millier de participants composés de troupes de reconstitutions, d’anciens mineurs et d’anciens policiers, pour leur faire jouer, ou rejouer, cet événement.

Biographie

Jeremy Deller naît à Londres en 1966.
Dans les années 1980, il étudie l’histoire de l’art à l’Institut Courtauld (Londres) puis à l’Université de Sussex.
En 1986, il rencontre Andy Warhol à Londres puis le retrouve à la Factory à New York.
En 2004, il reçoit le prestigieux Prix Turner pour Memory Bucket, une vidéo documentaire sur la ville natale de George Bush au Texas.
En 2007, il est invité en vue de l’édition 2017 du festival décennal d’art contemporain Skulptur Projekte à Münster, en Allemagne. Il lance un projet participatif au long cours avec les associations et les habitantes et habitants de la ville, qui s’échelonne sur dix ans.
Il réalise une exposition personnelle au Palais de Tokyo, à Paris, en 2008. Intitulée « D’une révolution à l’autre », cette exposition comportait notamment l’ensemble Folk Archive qui explore la culture populaire britannique.
En 2012, sa première rétrospective, intitulée « Joy in People », est montrée à Bruxelles (WIELS Centre d’art contemporain), puis à Philadelphie (Institute
of Contemporary Art) et à St Louis (Contemporary
Art Museum).
Il représente la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise en 2013, où il investit le pavillon britannique avec l’exposition « English Magic ».
En 2016, il organise à New York la performance Iggy Pop Life class.
En 2021-2023, l’exposition « Warning Graphic Content » rassemblant ses affiches et oeuvres imprimées, est montrée à Glasgow (galerie The Modern Institute), Paris (galerie Art Concept), Genève (Musée d’art moderne
et contemporain), Barnsley (The Civic), Vienne (Franz Joseph Kay), Copenhague (Kunsthal Charlottenborg).

Offre de médiation
Visite en autonomie
Du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Sur réservation pour les groupes.

« FOREVER SIXTIES » Au Couvent des Jacobins de Rennes

jusqu’au 10 septembre 2023
Commissariat de l’exposition :
Emma Lavigne, directrice générale de la Collection Pinault, et 
Tristan Bera, chargé de recherche
L’exposition "Forever Sixties" est conçue en résonance avec l'exposition "Art is Magic", rétrospective consacrée à l’œuvre de l’artiste anglais Jeremy Deller au musée des Beaux-arts de Rennes, à la Criée et au Frac Bretagne, dans le cadre d’Exporama, rendez-vous de l’art contemporain porté par la Ville et la Métropole de Rennes.

Après « Debout ! » (2018) et « Au-delà de la couleur » (2021) au Couvent des Jacobins, la Collection Pinault, la Ville de Rennes et Rennes Métropole renouvellent leur collaboration à l’occasion d’une exposition inédite d’œuvres de la collection réunie depuis cinquante ans par François Pinault.

À travers plus de 80 œuvres emblématiques, dont certaines n’ont encore jamais été exposées par la Collection Pinault, « Forever Sixties » offre un éclairage sur un moment décisif de l’histoire de l’art contemporain, la révolution visuelle des années 1960, et son héritage rémanent dans la création des décennies suivantes. De quoi les Sixties sont-elles le nom ? Libération, répression, appropriation ? Sous influence anglo-américaine, cette décennie se caractérise par un boom démographique et économique sans précédent, l’émergence de la société de consommation et le début de la conquête spatiale. Marquées par les conflits idéologiques, la Guerre froide et les guerres de décolonisation, l’apogée violente du mouvement des droits civiques et la libération sexuelle, les Swinging Sixties — années répressives comme intitulées par Richard Hamilton qui joue des mots « swinging » (basculant, oscillant, dansant) et « swinging » (drastique, sévère) — sont aussi un champ de tensions opposant conservatisme et démocratisation, culture dominante et contre-cultures alternatives, conformisme mercantiliste et rêves d’évasion.

Richard Hamilton, Release, 1972, Pinault Collection Copyright obligatoire : © R. Hamilton, All Rights Reserved, Adagp, 2023


Pop Art et Nouveau Réalisme, en rupture avec l’abstraction

Produit et symptôme de l’époque, résolument engagé du côté du présent, le Pop Art aux États-Unis et en Europe affole le regard en redéfinissant, entre 1956 et 1968, les canons d’une modernité à bout de souffle et en insufflant un esprit critique et rebelle qui continue de posséder l’art contemporain. En rupture avec l’Abstraction des années 1950, le Pop, ainsi que le Nouveau Réalisme en France, renverse les hiérarchies et fait entrer, comme par collage, dans le domaine des arts et de la pensée, les enjeux et les objets du quotidien, la société du spectacle et la publicité, la réalité des luttes politiques, féministes et raciales et l’actualité des mass-médias qui transforme alors le monde occidental en un village global.

Martial Raysse, Bien sûr le petit bateau, 1963, Pinault Collection Copyright obligatoire : © Adagp, Paris, 2023

Avec les œuvres de

 Richard Avedon, d’Evelyne Axell, de John Baldessari, de Teresa Burga, Robert Colescott, Llyn Foulkes, Gilbert & George, Robert Gober, Richard Hamilton, David Hammons, Duane Hanson, Alain Jacquet, Edward Kienholz, Kiki Kogelnik, Barbara Kruger, Christian Marclay, Tim Noble & Sue Webster, Raymond Pettibon, Michelangelo Pistoletto, Richard Prince, Martial Raysse, Martha Rosler, Ed Ruscha, Niki de Saint Phalle, Sturtevant, Jerzy Ryszard «Jurry» Zielinski…


Et une playlist sélectionnée par Etienne Daho

Avec un choix de pochettes de disques historiques et une playlist de près de cent titres emblématiques des années 1960 conçue spécialement par Etienne Daho à l’occasion de l’exposition.

Play liste écouter

Informations pratiques
  • « Forever Sixties, l’esprit des années 1960 dans la Collection Pinault », du 10 juin au 10 septembre 2023 au Couvent des Jacobins, 20 Place Sainte-Anne à Rennes.
  • Horaires : du mardi au dimanche, de 10h à 19h (fermeture des portes à 18h), nocturne chaque mercredi jusque 22h (fermeture des portes à 21h). Fermé le lundi.
  • Tarifs : Billet couplé donnant l’accès à l’exposition « Forever sixties » (Couvent des Jacobins) et à l’exposition « Art is Magic » (Musée des beaux-arts, la Criée, Frac Bretagne). Plein tarif : 12 €, tarif réduit : 7 €. Gratuit pour les jeunes de moins de 26 ans. Le billet donne aussi droit à des réductions sur d’autres expositions d’art cet été à Paris, Landerneau et Dinard. Voir les avantages du billet couplé.
  • Infos et billetterie sur www.exposition-pinault-rennes.com

Irving Penn, Portraits d’artistes à la Villa Les Roches Brunes, Dinard

Photographies de la Collection Pinault
Pinault Collection et la Ville de Dinard renouvellent leur collaboration pour la présentation d’une exposition intitulée
«Irving Penn. Portraits d’artistes. Photographies de la Collection Pinault.»
Commissariat:
Matthieu Humery, conseiller pour la photographie auprès de la Collection Pinault
Lola Regard, chargée de recherche.
A Villa Les Roches Brunes Dinard - jusqu'au 1 octobre 2023

« J’ai toujours été fasciné par l’appareil photographique.
Je le reconnais pour l’instrument qu’il est, à la fois Stradivarius et scalpel »
Irving Penn

L’exposition

Après une première exposition au Palais des Arts, « Qui a peur des artistes ? », en 2009, dévoilant une sélection d’oeuvres de la Collection Pinault, c’est avec enthousiasme que François Pinault a de nouveau accepté la proposition de la Ville de Dinard, de présenter une sélection de photographies, à la Villa Les Roches Brunes, une vaste demeure Belle Époque, au coeur de la ville. Cette exposition s’inscrit dans le programme hors les murs de la Collection Pinault, qui présente au même moment une importante exposition à Rennes, au Couvent des Jacobins, « Forever Sixties, l’esprit des années 1960 dans la Collection Pinault ».
Au Grand  Palais en 2007

Les portraits de Penn comme des miroirs de l’âme…

Artiste parmi les artistes, Irving Penn, d’abord formé à la peinture, employa la même méthode pour construire ses natures mortes que pour décrire les profondeurs de l’être de ses modèles. Aucune fioriture, aucun décor dans le studio du photographe : un ancien drap de théâtre, un tabouret
ou tout au plus un fauteuil recouvert d’un lourd tissu décati, voilà tout ce
qu’Irving Penn met à disposition des personnalités qu’il photographie. Hors
de l’atelier et hors scène, les artistes apparaissent dépourvus de leurs outils,
instruments, entourages ou apparats.

Les corners portraits

                                                             Marcel Duchamp
C’est grâce à cet exercice de dépouillement, presque minimaliste, que le photographe saisit ses sujets. Naissent alors des portraits inédits, profonds, existentiels. L’ascèse du décor et la concision graphique d’Irving Penn permettent à la psychologie de chaque modèle d’affleurer avec délicatesse. L’influence qu’il exercera sur l’art photographique est déterminant. Simplicité, lumière, construction, distance : une formule magique que l’artiste invente pour révéler les êtres et les choses sur papier glacé.

                                                                    Photo Vogue

Traversant les soixante années qui constituent la carrière
d’Irving Penn, l’exposition est une galerie des visages de ceux et celles qui ont
incarné une grande partie de la création du siècle dernier : peintres, chorégraphes, musiciens, architectes, cinéastes et écrivains s’exposent et dialoguent aux murs de la mythique villa du bord de mer, comme sur une ligne du temps.                                                     photo d’avant la loi Evin ?

La biographie d’Irving Penn

Irving Penn (1917-2009), reconnu comme l’un des maîtres de
la photographie au 20e siècle, est admiré pour ses images de mode iconiques
et pour ses remarquables portraits d’artistes, d’écrivains et de célébrités qui
ont marqué le panorama culturel de son temps. Irving Penn est avant tout un
photographe de studio. Ses photographies, dont le fond est constitué d’un
simple papier, d’une toile ou d’un mur nu, créent un environnement insulaire
et formel. Le sujet est toujours extrait de son contexte et l’intensité qu’il acquiert force l’attention.


Formé tout d’abord à la peinture, Penn poursuit des études d’arts appliqués avant d’être embauché en 1943 comme assistant d’Alexander Liberman, directeur artistique de Vogue à New York, qui deviendra par la suite
son mentor et ami. La même année, il fait ses débuts au magazine comme
photographe et s’impose comme l’un des professionnels les plus novateurs
dans ce domaine. Le succès commercial de Penn n’a pas inhibé ses expériences

artistiques. En 1949-1950, il se lance dans une série de nus remarquables pour
leur extrême abstraction. Il assume le plein contrôle de toutes les étapes du
tirage pour les photographies qu’il réalise à titre personnel. En s’impliquant
dans la production même de ses oeuvres, il explore les procédés d’impression,
parmi lesquels le tirage au platine. Pratiquée au début du 20e siècle, cette
technique permet de créer une image aux variations tonales virtuellement
illimitées. Les riches possibilités esthétiques de ce procédé amènent Penn à
retravailler certaines de ses oeuvres plus anciennes, originellement développées aux sels d’argent. Le fait de reprendre constamment ses images constituent un élément fondamental de l’oeuvre de l’artiste.

Informations importantes

Exposition « Irving Penn. Portraits d’artistes.
Photographies de la Collection Pinault »
Villa Les Roches Brunes — 1, allée des Douaniers 35800 Dinard
Du 11 juin au 1er octobre 2023
Exposition ouverte tous les jours, sauf le lundi
De 11 h à 19 h
Tarif plein : 6 € / Tarif réduit : 4 €
Tout l’été, la Collection Pinault s’expose à Paris,
Rennes et Dinard : gardez votre premier billet acheté pour
l’une de ces trois expositions et bénéficiez du tarif réduit
pour visiter les deux autres !
— « Avant l’orage » à la Bourse de Commerce — Pinault Collection (Paris)
jusqu’au 11 septembre 2023
— « Irving Penn. Portraits d’artistes. Photographies de la Collection Pinault »
à la Villa Les Roches Brunes (Dinard), du 11 juin au 1er octobre 2023
— « Forever Sixties, l’esprit des années 1960 dans la Collection Pinault » au
Couvent des Jacobins (Rennes), du 10 juin au 10 septembre 2023

Sommaire du mois d’avril 2023

30 avril 2023 : Jean Michel Basquiat Soundtracks
22 avril 2023 : Roger Ballen. Call of the Void
13 avril 2023 : Vermeer l’unique
12 avril 2023 : Le Martyre de sainte Catherine de Simon Vouet
09 avril 2023 : Petit mot de Pâques

La Villa Majorelle, une maison Art nouveau

Maison emblématique de l’Art nouveau nancéien, oeuvre d’art total de l’architecte Henri Sauvage, construite pour l’ébéniste Louis Majorelle
monument historique, est propriété de la Ville de Nancy.
La Villa Majorelle a vu s’achever en février 2020 la réhabilitation d’une partie
de ses espaces intérieurs.
Près de 100 pièces de mobilier, peintures et objets d’arts issus des collections du musée de l’École de Nancy sont présentées dans la Villa Majorelle. Certaines proviennent de cette maison, d’autres ont été choisies afin de restituer l’ambiance d’un intérieur Art nouveau.

Il faut s'armer de patience et avoir bon pied pour atteindre le bon endroit.
Après m'être renseigné auprès de l'office du tourisme de Nancy, place Stanislas, j'ai suivi les conseils du "stagiaire" j'imagine.
Après avoir errer j'ai réussi à trouver l'arrêt de départ du tram, tram qui devait me déposer à un arrêt proche de ma destination. Pendant le parcours, j'attendais avec impatience l'arrêt qu'il m'avait indiqué. Mais, pas de chance, ce tram, passa sans s'arrêter, 2 arrêts successifs. Surprise je m'adresse à une passagère qui me dit, que ces arrêts sont supprimés depuis 6 mois, pour cause de travaux.
Il ne me reste plus qu'à rebrousser chemin, en demandant la direction à prendre aux passants, qui, pour beaucoup ignorent jusqu'au nom de cet endroit.

Arrivés au but, nous attendons debout notre heure de visite.
Température prise, sur-chausses aux pieds et gantée, pour le cas où j'aurai l'outrecuidance de toucher la rampe, mon sac à dos accroché sur ma poitrine, c'est l'obligation, j'entreprends dépitée, enfin la visite du lieu, dont j'avais tant rêvé. le vestiaire est condamné pour cause de Covid-19.
Bienvenue chez les Majorelle !

La restitution minutieuse des décors d’origine connus et de l’ameublement des pièces de réception et chambre à coucher invite aujourd’hui les visiteurs à un voyage dans le temps et dans l’intimité familiale de l’artiste.
Le visiteur qui découvre pour la première fois la Villa Majorelle en franchissant le portail sera sans doute surpris par l’absence de recul et d’espace autour de la maison. Le lotissement du quartier et le percement de la rue Majorelle
dans les années 1930 ont en effet fait disparaître presque entièrement le parc.
À l’origine, le portail s’ouvrait sur la rue du Viel-Aître et un grand jardin arboré servait de décor naturel à la maison, à l’abri des regards…
Depuis la terrasse, on jouissait même d’une agréable vue sur la côte.

À l’arrière du parc, se trouvaient les ateliers de la fabrique Majorelle.

Villa Majorelle

La maison

Passée la porte d’entrée au spectaculaire décor de monnaie-du-pape, le visiteur découvre le vestibule, qui agit comme une liaison entre l’extérieur et l’intérieur. L’astucieux fauteuil – qui n’est pas sans rappeler une cathèdre – est le premier d’une série d’éléments mobiliers-immobiliers intégrés à l’espace.


     Le miroir – porte-parapluies – porte-manteaux lumineux est un bel exemple de l’association réussie de l’utile et de l’agréable. Le décor réalisé au pochoir, a été repeint très tôt sur un premier décor pratiquement identique, dont témoigne un panneau à droite de la porte d’entrée. Le vitrail en imposte complète la déclinaison méthodique du motif.

La monnaie-dupape, ou lunaire, est symbole de prospérité et porte-bonheur. Son profil très graphique avec ses fruits en capsules argenté, évoquant des pièces de monnaie, fit de la plante un motif apprécié par les artistes de l’École de Nancy.

La cage d’escalier

Entré dans la volumineuse cage d’escalier, le visiteur est immédiatement attiré par la verticalité imposante de cet espace. La rampe dessinée par Henri Sauvage et exécutée par Louis Majorelle exprime par son amorce la force et la croissance du lierre dont le feuillage diminue au fur et à mesure que l’on s’élève pour laisser place au mouvement tournoyant des balustres. Les deux grandes
baies qui l’éclairent, ornées de vitraux de Jacques Gruber, créent une cohérence dynamique.

La salle à manger

Dans le couloir à gauche, une double porte donne accès à la salle à manger.
Elle se caractérise par la présence imposante d’une cheminée en grès flammé,
dessinée par Alexandre Bigot, au centre. Elle crée une séparation virtuelle
entre la salle à manger à proprement parler et un espace souvent qualifié de
« fumoir », meublé de bureaux et consoles.
Tout autour de la pièce, la frise de panneaux peints par Francis Jourdain
déploie son joyeux cortège d’animaux de ferme. Le mobilier Les Blés, a été
conçu par Louis Majorelle. Les vitraux de Gruber à motif de coloquintes complètent le décor tout en saveurs de la pièce. Le visiteur sera sensible aux détails délicats des plaques de propreté à décor d’ombelles et volets
d’aération de cuivre ainsi qu’au jeu permanent des éléments de décor de bois, plaquages et consoles, qui apportent un rythme à la fois formel et coloré.

Le salon

Très modifié, le salon présentait à l’origine un abondant décor stuqué, à motif de pommes de pin, repris sur le mobilier et la cheminée. Le motif du pin était à nouveau déployé sur le vitrail de Jacques Gruber détruit en 1916 et remplacé par un vitrail à décor orientalisant très coloré, orné d’une résille de bois doré.

Contrairement aux dégagements ou à la salle à manger, les menuiseries
sont ici peintes dans un gris beige identifié par sondage. Le mobilier à décor de pommes de pin, composé d’une banquette, de deux fauteuils et de deux chaises, n’est pas d’origine mais identique par son décor sculpté et sa garniture brodée à l’ensemble présent sur les photos anciennes.


La table aux butomées, le porte-plante et les autres meubles exposés évoquent l’ambiance du salon, paré de nombreux bibelots.

La chambre à coucher

Le visiteur accède ensuite à l’étage. La première pièce qui s’ouvre sur le palier (fermée au public), constituait une sorte d’antichambre. Elle accueillait le bureau et la penderie de Jika et donnait accès à la salle de bain (restitution programmée pour 2021-2022). La chambre à coucher, directement
accessible par le couloir, renferme un mobilier d’exception, composé d’un lit, d’une armoire, de deux commodes et d’une table de chevet. Exécuté en frêne, avec un placage de la même essence et des incrustations de nacre et de laiton, le mobilier est réalisé dans un bois clair, assez rare dans la production de l’ébéniste.

Les portes et les menuiseries présentent un décor de faux bois imitant le pitchpin (essence d’Amérique du nord), révélé à l’occasion des sondages effectués lors des travaux. Les murs sont tendus d’un tissu gaufré dans les tons verts évoquant l’atmosphère chaleureuse de la pièce, renforcée par la présence d’une moquette. Les deux portes centrales sont agrémentées de vitraux à
décor de monnaie-du-pape restitués d’après les photos anciennes par l’atelier Bénédicte Lachéré.

Quelques détails supplémentaires

Conformément aux directives gouvernementales de lutte contre la propagation du virus Covid-19, les musées de la Ville de Nancy ferment leur porte à partir du jeudi 29 octobre à 18h.
Durant cette période, de nombreux contenus inédits et interactifs vous seront proposés sur nos réseaux sociaux. #CultureChezNous

Conditions de visite

Afin de garantir un confort de visite optimal et des conditions de sécurités
suffisantes, la Villa Majorelle est accessible aux visiteurs sur réservation
préalable :
Individuels : réservation des billets en ligne
Sur le site internet du musée de l’École de Nancy
musee-ecole-de-nancy.nancy.fr
ou sur tickeasy
villamajorelle-nancy.tickeasy.com
Groupes : réservation auprès du département des publics de Nancy-Musées
Du lundi au vendredi, de 9h30 à 12h
Par téléphone : 03 83 85 30 01
Par mail : resa-nancymusees@mairie-nancy.fr

Ouverture

– Du mercredi au dimanche
– Le matin de 9 h à 12 h pour les groupes
– L’après-midi de 14 h à 18 h pour les visiteurs individuels
– Hors ouverture pour vos soirées de prestige, etc.
Fermetures : 1er janvier, 1er mai, 14 juillet, 1er novembre et 25 décembre

Un audio guide gratuit à télécharger vous permet de suivre agréablement la visite

Peindre la lumière du soleil – Edward Hopper à la Fondation Beyeler

Wim Wenders devant Cape Cod Morning, 1950, Edward Hopper

Jusqu’au 26 juillet 2020
commissaire Dr Ulf Küster

« Ce que j’ai cherché à faire, c’est peindre la lumière du soleil sur le mur d’une maison. » Edward Hopper en conversation avec Lloyd Goodrich, avril 1946
Vidéo du confinement avec Yves Guignard

              Edward Hopper Cobb’s Barns and Distant Houses, 1930–1933

Vernissage en vidéo

La #Fondation Beyeler présente dans son exposition de printemps 2020 un ensemble d’œuvres d’#Edward Hopper (1882-1967), l’un des principaux peintres américains du XXème siècle. Ses références sont Manet, Degas, Rembrandt, Watteau, Courbet. Il trouve que l’Amérique est insensible à l’art. Les peintures de Hopper sont l’expression du regard singulier que l’artiste porte sur la vie moderne. Il commença sa carrière comme illustrateur, par nécessité.  Son premier succès à l’âge de 41 ans est le Bateau Jaune en 1924.  Son épouse Joe, fut son principal modèle.

Edward Hopper Lighthouse Hill, 1927

Aujourd’hui, il est surtout connu pour ses peintures à l’huile, qui témoignent de son intérêt pour l’impact de la couleur et de sa virtuosité dans la représentation de l’ombre et de la lumière. Le thème central de l’exposition est fourni par ses images iconiques des immenses paysages naturels et urbains de l’Amérique. L’exposition réunit des aquarelles et des huiles des années 1910 aux années 1960, offrant ainsi un large et passionnant panorama des multiples facettes de la peinture hoppérienne.

Jo dessinant à Good Harbor Beach

Bien qu’Edward Hopper ait longtemps travaillé principalement en tant qu’illustrateur, il est aujourd’hui connu surtout pour ses peintures à l’huile, qui témoignent de son intérêt profond pour la couleur et de sa virtuosité dans la représentation de l’ombre et de la lumière. Les toiles de Hopper sont l’expression de son regard unique sur la vie moderne: stations-service, maisons, bars, phares et bateaux, mais aussi vues intérieures de logements, d’hôtels et de cinémas. Les rares figures humaines qui apparaissent dans ses œuvres semblent souvent porter leur regard au-delà de la surface de la toile, comme si ce qui se «passait» dans l’image n’était pas accessible au spectateur: des événements invisibles semblent se produire en dehors du tableau.

Hopper Premier bras du White River

L’exposition de la Fondation Beyeler met l’accent sur les représentations iconiques de Hopper des étendues infinies des paysages naturels et urbains de l’Amérique, c’est comme si le temps ralentissait avec lui. Il s’agit là d’un aspect rarement placé au centre des expositions consacrées à Edward Hopper, mais pourtant clé pour comprendre son œuvre et sa réception. Le langage formel de Hopper s’est développé indépendamment des tendances populaires de son temps.

Edward Hopper, 5 A.M. 1937

Son mode de représentation caractéristique, lui, a fortement influencé des peintres contemporains majeurs comme Peter Doig et a entretenu une relation quasi symbiotique avec le cinéma: les toiles de Hopper ont inspiré des films majeurs comme La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock (1959), Paris, Texas de Wim Wenders (1984) ou encore Danse avec les loups de Kevin Costner (1990).

Edward Hopper Portrait of Orleans, 1950

A l’occasion de l’exposition, cadeau supplémentaire, Wim Wenders présente un  film consacré aux paysages d’Edward Hopper. Il a su retracer les ambiances, retrouver les lieux, il nous plonge parfaitement, dans cette magie, mais aussi dans ce sentiment de solitude et presque d’angoisse, que Hopper traduit dans ses toiles.

Edward Hopper La côte Lee

L’exposition de la Fondation Beyeler montre aussi de sublimes aquarelles et des huiles sur toile des années 1910 aux années 1960, proposant ainsi un aperçu ample et passionnant de la richesse de la peinture d’Edward Hopper.

Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Les informations sur le programme associé à l’exposition
ci-dessus

Un petit cahier à l’attention des enfants a été édité pour l’occasion.

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h00 à 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00 /
Pendant la durée d’Art Basel: 8 – 16 juin 2019, 9h00–19h00
Passmusées
Depuis la gare SBB tram n° 2 direction Eglisee, descendre à Messeplatz,
puis tram n° 6 arrêt Fondation Beyeler.
Conférence de Didier Ottinger le 1 avril « Les fantômes de Hopper »

Sommaire du mois de décembre 2019

Christian Boltanski au centre Pompidou

25 décembre 2019 : Joyeux Noël
24 décembre 2016 :La Collection Poitrey-Ballabio, Donation Au Musée Des Beaux Arts De Strasbourg
20 décembre 2019 : Hans Baldung Grien Au Musée De L’oeuvre Notre Dame
18 décembre 2019 : La Collection Alana
14 décembre 2019 : Cadeaux De Noël
11 décembre 2019 : Se Suspendre Aux Lendemains – Regionale 20
10 décembre 2019 : La Régionale À La Filature
09 décembre 2019 : EN COULEUR – LE SÉCHOIR
07 décembre 2019 : UN TOUT DE NATURE
04 décembre 2019 : La Peinture Figurative De Piet Mondrian
01 décembre 2019 : Hans Baldung Grien – Artiste D’exception De La Renaissance