Silvi Simon Filmatruc est un terme générique utilisé par Silvi Simon pour désigner ses différents dispositifs créés pour la projection cinématographique.
Dans ses recherches, chaque médium a son importance. La pellicule, bande cellulosique photosensible, est impressionnée par la lumière puis révélée et fixée par la chimie. Elle est perforée aussi régulièrement que se suivent les images pour être utilisée dans une mécanique – la caméra – qui va capter puis re-créer le mouvement. Le projecteur enfin, en est le mécanisme de restitution lumineuse et optique.
Silvi Simon s’est penchée sur chacune de ces étapes de retranscription du mouvement, les fait agir l’un envers l’autre, distillant l’image à la manière d’un alchimiste.
Mais au delà de ces ingrédients élémentaires de son travail, elle questionne le dispositif en lui-même.
Dans l’interstice entre la machine et l’écran où l’image est suspendue dans la lumière,
elle intercale ses dispositifs qui transforment cette matière lumineuse pour prendre toutes les dimensions de l’espace et du temps. L’écran n’est plus une simple surface, le spectateur entre dans l’image spatialisée.
Ces installations sont le fruit d’un travail artisanal sur l’image cinématographique devenue matière, où ombre, lumière et mouvement prennent autant d’importance que le sens véhiculé par la séquence filmée. Ses dispositifs sont volontairement «low tech», faits de composants bruts tels que moteur, hélice, axe, pignon, courroie, plastique, verre, miroir… et font naturellement le pont avec la naissance du cinéma et son appareillage mécanique. Extrait de filmatruc à Fribourg pedago@la-chambre.org
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Le voyage est un mode de vie typiquement contemporain. Mais il plonge aussi ses racines dans les profondeurs de l’histoire humaine. C’est au travers du voyage – déplacement, migration et vie nomade, exil même – que les êtres humains ont écrit leur histoire et créé leur identité – l’humanité.
La vie est un éternel voyage, entre le point de départ et la destination finale, entre le passé et l’avenir, entre la mémoire et la réalité, entre l’émotion et l’imagination… L’œuvre de Robert Cahen est l’expression vivante de ce processus – elle est en même temps résolument contemporaine : non seulement elle fait appel aux techniques les plus modernes (appareils électroniques pour produire sons et images), mais elle explore et expose aussi les aspects essentiels de notre vie d’aujourd’hui – c’est un movement permanent ou《passage》, pour reprendre l’expression de l’artiste, entre stabilité, enracinement, voisinage et changement, déplacement, globalisation… et le fait même d’être créé au travers des échanges.
Voyager/Rencontrer, l’exposition d’installation vidéo présente des créations de Robert Cahen depuis 1980, dont la plupart se sont inspirées de ses voyages dans différentes parties du monde. Le spectateur est entrainé dans un véritable monde flottant, voguant entre la réalité et la fiction, dans une expérience quasi physique du voyage.
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Symphonie (In)ouïe est un concert rêvé qui coud, en sons et en images, les fragments d’un discours musical et filmique dont les composants visuels sont entrelacés avec le fil sonore que suit l’ouïe. Dans un unique espace de transition permanente, celui d’un entrepôt où le son et ses vecteurs restent en suspens malgré des ébauches de communication, s’esquisse un parcours de souvenirs truffé d’incohérences. La dissociation entre l’image et le son projette le mouvement dans l’espace, et celui-ci se fait temps musical, comme si la vacuité des lieux redisait les balbutiements du discours et la difficulté d’abolir les distances. Mais la vie s’insinue, par bribes burlesques : la pluie force le souffle du tubiste, le froid contraint à réchauffer la flûte, le trajet boiteux d’un homme soutire des souffles à un accordéon. Et une voix distante, par un haut-parleur, renoue avec une continuité mélodique qui fait deviner, dans les marges, la symphonie latente.
Le dernier court métrage, Symphonie Inouïe, réalisé au Fresnoy, par Zahra Poonawala (dont le crieur public a été montré au CEAAC de Strasbourg et au forum de St Louis) est visible dans un festival en ligne , le Streaming Festival, jusqu’à la fin du weekend. Voici le lien vers le site pour écouter la symphonie Ainsi qu’un article sur le film et le festival
Premiere le 8/06/2011 au Fresnoy, Tourcoing
Exposé au CEAAC, Strasbourg 15/09/2011-16/10/2011
Visible en ligne au Streaming Festival , La Hague, 1-18/12/2011
Patrick Bailly Maître Grand – LesTrophées-Tatoos (2011)
L’art une drogue légale, s’interroge Fabrice Bousteau (BA magazine) ? L’art rend-il heureux ? (Anne Cantin – Arts magazine) La réponse paraît évidente. Les artistes non reconnus, les marchands d’art ruinés, les collectionneurs obsédés, les musées déserts, vus des coulisses ne semblent pas refléter cette béatitude. Côté public, l’engouement constaté pour les expositions dans ces 20 et 21 e siècles semble une évidence. Est-ce un effet de mode où une prise de conscience, qu’il faut s’immerger dans l’art, le partager, le mettre aux programmes scolaires, afin d’aboutir à une vision humaniste de la culture. Les émotions qu’il procure, le sens qu’il peut donner à une vie, sont autant de vertus stimulantes qui devraient être inscrites dans les droits de l’homme ou du moins prescrites par la faculté (de médecine…) afin de mieux préserver nos facultés (mentales).
J’en avais rêvé,la Filature l’a réalisée : l’exposition de deux pointures de l’histoire de l’art dans les domaine précis de l’art vidéo et de la photographie, qui de surcroît habitent notre belle région : l’Alsace. Nous allons de surprise en contentement, car Patrick Bailly Maître Grand – PBMG, expose conjointement avec sa moitié, Laurence Demaison. Le couple est uni autant par l’argentique que par les liens du mariage. Quant au travail de cette moitié, il justifierait un « entier » par sa recherche, son ingéniosité, sa virtuosité. Patrick Bailly Maître Grand Robert Cahen Laurence Demaison
Nos trois « stars » dont les liens évidents sont la poésie, l’invisible, la métaphore du temps, mais aussi l’étrangeté sont commentées elles aussi par des pointures : pour Laurence Demaison et PBMG, Muriel Berthou-Crestey, dont les titres de docteur en esthétique, critique d’art et chercheuse, indiquent immédiatement la haute tenue de la conférence d’avant le vernissage du 2 novembre 2011. Extrait du Carnet à Facette : à lire icititre dublog de Muriel Berthou-Crestey Robert Cahen, présenté, pas son ami écrivain, Stephan Audeguy , auteur de nombreux ouvrages dont la « Théorie des nuages » et le dernier sorti : Rom@, comme proustien et baudelairien, dans sa recherche du temps qu’il ne perd pas en tentant de l’arrêter, présenté dans les nombreuses conférences, données à l’occasion de la rétrospective de ses films et vidéos en 2010 au Jeu de Paume à Paris, puis à Strasbourg, lors de la sortie du coffret par Ecart Production en 2010 qui donne une vision de sa production de
films et vidéos entre 1973 et 2007, de son court métrage sur Pierre Boulez« les Maîtres du Temps » , au Fresnoy. Stephan Audeguy a eu le privilège d’être pensionnaire (intra muros) de la Villa Médicis à Rome, comme RKN (hors les murs),
Un autre texte écrit parHou Hanru, critique d’art, actuel commissaire de la biennale de Lyon, commissaire d’exposition né en Chine, de nationalité française, Chevalier des Arts et des Lettres, dont le mot d’ordre est : multiculturalisme, mondialisation et pluridisciplinarité de la scène artistique, dans le livret qui accompagne le coffret du DVD et CD.
Toutes ces festivités étant chapeautées par Anne Immelé photographe, docteur en Art, professeur à l’Ecole du Quai, École supérieure d’art de Mulhouse et à l’Université Marc Bloch de Strasbourg.
Que dire après que toutes ces sommités se soient exprimées, que la presse se soit fait largement écho de l’événement ?
Ma rencontre avec Patrick Bailly Maître Grand, que je me permets d’appeler familièrement PBMG : PGMG LA FACE et LE PROFIL (2006-2007).
Patrick Bailly-Maître-Grand , nous a accueillis dans son atelier de Strasbourg, un samedi de mars 2007. Ce fut un après midi de grâce. Il nous permit de suivre quelques-unes des innombrables pistes qu’il emprunte et explore depuis plusieurs années, avec une égale passion et une curiosité sans failles. D’emblée nous sommes fascinés par ses petites vanités, ses natures mortes. Il explore les procédés anciens et fait fi de l’aventure du numérique, qu’il trouve sans véritable imagination, ne permettant pas une réelle aventure et un enrichissement intellectuel.
Chaque matin dit-il avec malice, il a la chance de se réveiller avec une idée de sujet, qu’il s’ingénie à mener à son terme, en y consacrant toute son énergie, son temps, sa « débrouillardise » On a l’impression que son imagination est sans limites, à l’instar de ses grandes photos « les fourmis ».
Il nous raconte les réalisations de quelques unes de ses œuvres sans jamais dévoiler le « secret ». Son œuvre est multiple, astucieuse, ironique. On est presque saisi de vertige devant tant d’inventivité et de beauté pure. Inlassablement il nous montre les nippones d’eau, les digiphales, le virage, le rayogramme ou photogramme, les anneaux d’eau, les poussières d’eau, les verres d’eau, le vase, l’éclipse de 99 dans une tasse de café, Patrick Bailly Maître Grand – Les Vanités
les Véroniques, les Maximilennes, Sirius, le hasard et la nécessité, le pâté d’alouettes, les gemelles, les comas, la mélancolie, son autoportrait en vampire. Sur son site en lien sur mon blog, vous pouvez retrouver toutes les photos,
Nous tombons tous en amour devant Endroit en verre, j’en oublie beaucoup. Il nous fait une démonstration rapide de la caméra oscura. Je commence à gamberger devant les herbes….
Pendant des mois, les herbes de PBMG ont hanté mon imagination, je les voyais chez moi, sur mon mur blanc, zen, propices à la réflexion calme. Mais il me fallait créer un cadre digne de les acquérir. Un beau jour c’est arrivé, j’ai réussi à convaincre ma moitié d’aller à la rencontre de PBMG, d’acquérir enfin les Herbes convoitées.
Depuis je les salue au quotidien, je recherche les détails, les petites bestioles prises dans le faisceau du rayogramme. Quand mon moral est en baisse, il me suffit de les regarder pour que le calme et la sérénité m’inondent. Son oeuvre s’est continuée toujours aussi inventive et mystérieuse, montrant une intelligence du regard.
Magicien de la photographie, Patrick Bailly est un Grand Maître. Jamais patronyme n’a été si bien porté.
PBMG de souligner la phrase de Walter Benjamin et son analyse de l’image photographique et de souscrire à la phrase d’un photographe américain, Harry Callahan : « je photographie les choses pour voir à quoi elles ressemblent une fois que je les ai photgraphiées » raisonnement qu’il considère unique de ce qu’est une photographie, un éclairage du regard.
La conférencière a cité Janus avec à propos, je lui préfère l’orchidée de PBMG (photo ) de vœux de bonne année, sa signification fortement érotique, sa grande richesse d’expression, sa merveilleuse fantaisie qui la caractérise est le symbole du désir d’amour et de plaisir. Sa zygomorphie m’offre une opportunité que je saisis avec plaisir pour vous parler de Laurence Demaison.
D’après ses photographies et son catalogue, je la voyais très grande et blonde, mais à ma grande surprise elle est plutôt grande certes mais brune. Telle l’omniprésente Cindy Sherman, elle se transforme, se travestit, avec des perruques, des vêtements, des masques, le visage et le corps ensanglantés, quelques fois gore, le rêve de presque toutes les femmes, d’être toutes les femmes, chaque fois une autre, tout en étant la même. Le travail photographique de Laurence Demaison est exclusivement constitué d’autoportraits (sauf les séries « Radiopthérapie » et « Si j’avais su »). Laurence Demaison
Les techniques utilisées – prise de vue, développement, tirage – sont argentiques et réalisées par l’auteur. Aucune manipulation particulière n’intervient au-delà de la prise de vue (sauf inversion chimique des films pour certaines séries)
Son travail orienté sur son corps, sur sa nudité où se mêlent érotisme, mystère, féminité, désir de choquer, réminiscences d’enfance, autobiographie ? C’est à elle de répondre, invisible, tout en étant visible et lisible ? Ne dit-on pas que chaque artiste dans son œuvre fait son autoportrait, alors Laurence Demaison qui êtes-vous réellement ?
Photographies, dessins et peintures, tantôt superposés, tous les possibles lui appartiennent. Robert Cahen Robert Cahen – L’eau qui tombe « C’est en regardant longtemps de l’eau tomber, et en écoutant le bruit de sa chute, que le temps semble s’arrêter ».
Robert Cahen
La vidéo est dans une certaine mesure comparable à une lanterne magique, objet proustien grâce auquel l’enfant qui est en l’homme peut projeter des images sur les murs de sa chambre, se raconter des histoires pour échapper au temps ; mais l’artiste, lui, connaît le secret du monde, et les vidéos de Robert Cahen le révèlent comme les derniers mots de : À la recherche du temps perdu Stephan Audeguy
Robert Cahen, rebaptisé sans son autorisation RKN, le monde entier connaît sa haute silhouette vêtue de noir, boucles devenues blanches, yeux bleus au regard soutenu, à la démarche virevoltante, voire flottante. RKN à l’image de certains oiseaux migrateurs qui voguent d’un continent, l’autre, à la rencontre de la beauté et de la poésie du monde, qui sont au cœur du travail de RKN. Mais qu’est-ce qui fait courir RKN ?
Il n’est jamais à court d’idées, un projet à Macao juxtapose un autre en Colombie. Robert Cahen Artiste vidéo
Du pôle nord, à l’équateur, en passant par l’Asie, les Etats Unis, l’Europe, l’Alsace, aux antipodes du monde, tout l’intéresse. Les traces de ses envolées sont visibles. Son œuvre vidéo est là pour nous montrer ses voyages et la réalité qu’il en extrait. Dans ses nombreux voyages, il regarde défiler, le paysage, les gens. C’est ainsi que l’on croit percevoir, des souvenirs d’enfance, de vie d’adultes de tous âges, de toutes nationalités, avec une préférence pour l’Asie, des références cinématographiques à Hitchcock teintées d’érotisme, de fétichisme. Ce sont des rencontres, des apparitions, des disparitions, qui évoquent le passage éphémère des choses et du temps. Ce temps suspendu, étiré, proustien dixit Stephan Audeguy, saturnien, onirique, où les personnages effectuent des passages, pour devenir flou avant de disparaître.
Les images sont musicales, les sons qui les accompagnent sont une évidence, le compositeur de musique concrète a rejoint l’œil du cinéaste, non pas comme dans un documentaire, mais dans un conte de souvenirs, une invitation à voir et regarder les choses, la beauté du monde, par le prisme du poète.
Dans un temps ralenti, arrêté, pour mieux voir et en même temps nous faire toucher du regard, sinon de la conscience de l’éphémère de la vie. De l’eau qui coule, des corps qui flottent, comme le temps, la vie qui s’écoulent de façon immuable. Par cela même c’est une évocation constante de la mort, voire d’êtres chers disparus.
Contempler, pour en extraire les grâces, il a inventé un rapport à la beauté du monde. Affinité touchante avec les estampes, un désir de rendre au monde sa réalité, un rapport au temps et à l’éternité, tout en nous emmenant dans son voyage dans l’imaginaire.
C’est un personnage touchant, aux rêves communicatifs, ses amis du monde entier peuvent témoigner de sa curiosité, de sa cordialité, de son amabilité, et de son ouverture au monde, dans la conception de Hou Hanru, du multiculturalisme, de la mondialisation passive et de sa théorie : « La force des artistes réside avant tout dans leur capacité à bousculer les concepts de frontières, de fermeture », « L’art est, par définition, synonyme d’ouverture et de main tendue », si simples et si terribles : tout est dans le temps. » Hou Hanru. Photos 1 et 2 Site de PBMG autres photos et vidéos de l’auteur clic sur les photos pour les agrandir
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Michael Borremans TRA
Pour se rendre au Palazzo Fortuny, il faut d’abord accepter de se perdre dans les ruelles de Venise. Il n’est pas rare d’y croiser des visiteurs revenant sur leur pas à la recherche de cette haute bâtisse dont l’entrée est nichée sur une petite place. Caché par son échafaudage, il n’est pas visible au premier coup d’œil, même si on se trouve devant.
Une entrée en matière idéale pour une exposition répondant à un titre étrange : « Tra ». Trois lettres qu’on retrouve dans les mots traversée, transport, traduction, transformation, mais aussi l’anagramme d’ART, Autant de mots en lien avec l’idée de voyage, de passage d’un monde à un autre.
Cette manifestation a été imaginée par le belge Axel Vervoordt qui, depuis plusieurs années, présente dans le cadre magique du Palazzo Fortuny, des expositions mêlant artistes présents et passés, œuvres d’art et objets vernaculaires, créations occidentales et orientales…
Plus que jamais il assume ici cette notion de « passage d’un univers à l’autre, proposant un parcours basé sur les échanges de connaissance, d’idées et d’information entre les cultures, en particulier occidentale et orientale ».
Dès les salles du rez-de-chaussée, les univers se croisent, entament un dialogue, dans une présentation aérée mais riche en découvertes. Giacometti Objet Invisbile
Objet invisible de Giacometti accueille le visiteur. Un personnage tout en longueur comme le sculpteur nous y a habitué, semblant transporter entre ses mains un objet invisible. Quoi de mieux pour débuter un parcours qui invite à abandonner habitudes et préjugés pour découvrir la vidéo superbe de Shirin Neshat, les éclairs explosant dans le ciel d’Hiroshi Sugimoto, les cocons géants d’Adam Fuss, une petite toile de Michael Borremans… Hiroshi Sugimoto - TRA - Palazzo Fortuny Venise
Au hasard des salles et des étages, on croise Rodin, Fausto Melotti, Antoni Tapies, Luc Tuymans, Christina Garcia Rodero, Lucio Fontana, Zurbaran, Rothko, Matthew Barney… Une vraie déferlante d’artistes de renom, de toutes les époques et de toutes les cultures.
L’exposition n’a pourtant rien d’un bottin mondain. Elle tient plus du cabinet de curiosités.
On peut même la parcourir sans rien savoir des auteurs des différentes œuvres.
Le tout baigne dans une pénombre trouée de projecteurs. Le public se retrouve hors du temps, puisqu’il est simultanément dans toutes les époques. La magie du résultat doit cependant beaucoup à Fortuny, dont plusieurs robes se voient exposées. Fortuny lui-même aspirait à créer des vêtements sans rapport avec une mode.
Un luxueux désordre soigneusement agencé pour inventer un monde hors du monde,
que l’on peut contempler, en se vautrant sur une banquette au milieu des trésors TRA détail
On se laisse alors emporter dans un vrai voyage où seul compte ce que nos yeux nous font ressentir. Car les expositions d’Axel Vervoordt se distinguent toujours par les juxtapositions judicieuses, audacieuses, inattendues ou lumineuses des œuvres les plus diverses.
En ce sens, une des plus belles réussites est sans doute l’installation du deuxième étage. Les murs lépreux du Palazzo ont des airs d’œuvres abstraites contemporaines sur lesquelles s’ouvrent plusieurs portes d’artiste (Kounellis, Bartolini, Donzelli…). Anish Kapoor - TRA - Palazzo Fortuny Venise
Celle d’Anish Kapoor, simple cadre rouge s’ouvrant sur l’ensemble de l’espace et des œuvres est d’une évidence éblouissante.
Au Palazzo Fortuny, il faut savoir prendre le temps d’aller et venir, de repasser plusieurs fois dans les mêmes salles pour en appréhender toutes les richesses. Et ne pas oublier de gravir les dernières marches pour découvrir une installation de pierres et de cordes par Günther Uecker ou encore les toujours émouvants ballots de tissus de la Coréenne Kim Sooja. (vue à la Maison Rouge) (clin d’oeil à Heyoung et RKN) Kim Sooja
Un voyage qu’on ne risque pas de regretter.
« Tra », jusqu’au 27 novembre, Palazzo Fortuny, Venise. Infos : www.visitmuve.it.
Images Internet + photo Maison Rouge + Fondation Maeght
les photos sont interdites au Palazzo Fortuny
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Le coffret de 2 DVDs 29 films de 1973 à 2007 + 1 cd avec 6 pièces musicales inédites,
2 textes de Stéphane Audeguy et Hou Hanru, produit par Ecart productions , que l’on peut acquérir sur le site, est également en vente aux MACMS (Strasbourg), Beaubourg, Jeu de Paume, Palais de Tokyo , ZKM de Karlsruhe : 40 €, vous pourrez aussi le trouver à : Art Basel 42, au Bookshop de laGalerie Stampa de Bâle présente ART Unlimited, hall 1.00 dont plan à cliquer au bas du billet :
Robert Cahen – coffret 2 DVDs 29 films + 6 pièces musicales + livret
La poésie est au cœur du travail de Robert Cahen. Dans ses nombreux voyages, il regarde défiler, le paysage, les gens, C’est ainsi que l’on croit percevoir, des souvenirs d’enfance, de vie d’adultes de tous âges, de toutes nationalités, avec une préférence pour l’Asie, des références cinématographiques à Hitchcock teintées d’érotisme, de fétichisme. Ce sont des rencontres, des apparitions, des disparitions, qui évoquent le passage éphémère des choses et du temps. Ce temps suspendu, étiré, proustien dixit Stephan Audeguy, auteur de la Théorie des nuages, onirique, où les personnages effectuent des passages, pour devenir flou avant de disparaître. Les images sont musicales, les sons qui les accompagnent sont une évidence, le compositeur de musique concrète a rejoint l’œil du cinéaste, non pas comme dans un documentaire, mais dans un conte de souvenirs, une invitation à voir et regarder les choses, la beauté du monde, par le prisme du poète. Dans un temps ralenti, arrêté, pour mieux voir et en même temps nous faire toucher du regard, sinon de la conscience de l’éphémère de la vie. Par cela même c’est une évocation constante de la mort, voire d’êtres chers disparus. Contempler, pour en extraire les grâces, il a inventé un rapport à la beauté du monde. Affinité touchante avec les estampes, un désir de rendre au monde sa réalité, un rapport au temps et à l’éternité, tout en nous emmenant dans son voyage dans l’imaginaire.
Robert Cahen
Ci-dessous une courte biographie sur le site de l’heure exquise, où l’on peut visionner l’intégralité de ses films.
Ceux figurant dans le coffret, Fleur Chevalier, doctorante en histoire de l’art, en a écrit une analyse intéressante et détaillée, sur un site au titre évocateur « Il était une fois le cinéma« , je lui laisse la parole :
Quelques extraits de l’article : « Comme une feuille, Robert Cahen a rêvé de glisser sur les eaux. Une de ses faces épouserait la matière tandis que l’autre resterait tournée vers le ciel. Lové entre les éléments, il serait ainsi confortablement déposé entre l’air et la mer. L’univers n’aurait plus d’envers, ni d’endroit. La vie serait tout simplement renversante… » « Tout est propice à transfiguration chez Robert Cahen. Le moindre musicien dans les rues de Hô-Chi-Minh-Ville (Blind song, 2007) détiendrait le pouvoir de nous changer en serpent. Comme chaque remous dans l’eau refoule sûrement quelques terreurs primitives.
« S’il pleut, tu te mouilleras S’il givre, tu auras froid Sous la terre, il doit faire sombre Si tu flottes, sur les vagues Si tu plonges, sous les vagues Si c’est l’eau du printemps, tu ne souffriras pas. »
Entre deux rives, Robert Cahen a dû souvent se réciter ce poème de Sôseki.
Quand l’art se conjugue avec l’amitié, cela donne lieu à des rencontres, des colloques, des discussions, des soirées, des échanges d’idées, des sorties comme celle de ce mercredi 9 mars 2011, au ZKM de Karlruhe à l’occasion de l’exposition de Robert Cahen, « Narrating the invisible » montrer l’invisible.
Ses expositions l’une à Karlsruhe, l’autre à Luxembourg, à la Galerie Lucien Schweitzer, intitulée : « d’un côté, l’autre « on été le coup d’envoi par Ecart production, dont le créateur est Philippe Lepeut de l’édition d’un Coffret de 2 DVD (29 films) et 1 CD audio comportant 6 œuvres musicales inédites + 1 Livret 80 pages couleur
Textes | Stéphane Audeguy écrivain, ex-pensionnaire de la Villa Médicis | Hou Hanru
De nombreux articles ont été consacrés à ses expositions et à la sortie du coffret, qui est en vente dans les boutiques de musées, de Beaubourg, du Jeu de Paume, du Palais de Tokyo, au MAMCS (Strasbourg) au ZKM de Karlsruhe.
Consultable à l’avenir dans les médiathèques et que vous pouvez acquérir directement chez Ecart production au prix de 40 € + 5 € de frais de port. Robert Cahen pensionnaire hors les murs de la Villa Médicis en 1992, s’est ainsi prêté au jeu de l’appréciation et des critiques de ses amis artistes, qui oeuvrent dans des domaines, différents. Denis Ansel dont personne n’a oublié l’exposition « ton beau Rouge Lucrèce », mais aussi le portrait de Jacky Chevaux à l’occasion de la rétrospective de ce dernier au musée des BA de Mulhouse. Bernard Latuner et ses Peplum, dont je vous réserve une visite d’atelier et une future exposition en octobre au musée des Beaux Arts de Mulhouse. Joseph Bey, scientifique dont le travail en est le pur reflet de sa démarche intellectuelle. Les toiles à dominantes grises, lacérées, peintes, collées, poncées invitent à réfléchir sur l’origine de l’univers. Une abstraction qui tend vers une certaine idée de la disparition et rejoint l’idée de montrer l’invisible de RKN.
Les murs peints de Daniel Dyminsky ne peuvent échapper à personne qui visite Mulhouse. Guido Nussbaum, qui a coproduit avec RKN « Attention ça tourne » est essentiellement connu en Suisse.
Dans une scénographie qui privilégie une pénombre intime où les œuvres sont autonomes mais « respirent » ensemble, Cahen propose aussi une nouvelle mise en espace de certaines de ses installations, comme Paysages-Passage (1983-2003), reprenant les images et les formes pour dessiner une nouvelle traversée des paysages. Jouant du ralenti (l’artiste fait sien le propos de Barthes : « Ralentir pour avoir le temps de voir enfin ») comme de la texture même des images, Cahen peut méditer -et nous avec lui- sur les vertus poétiques de l’image électronique. Point ici de propos militant ou politique mais une volonté de jouer avec les sensations impressionnistes du spectateur. C’est le cas avec Images de Chine, conçu pour l’opéra Cru d’automne de Xu Yi ou encore dans le rythme d’un temps différé de Paysages d’hiver ou du Cercle, deux œuvres qui appartiennent aussi aux voyages lointains de Cahen, ici dans l’Antarctique et l’Arctique. Et puis, il y a ces deux pièces magnifiques qui atteignent le spectateur au plus profond de lui-même. Tant Traverses que Françoise en mémoire parlent ni plus, ni moins que de l’existence qui glisse et passe… texte Pierre Cereja Exposition prolongée jusqu’au 25 avril 2011
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faire défiler sur la droite ou clic sur les images ci-dessous
le 28 janvier le CEEAC propose une navette Strasbourg / Karlsruhe vers le ZKM pour le vernissage de l’exposition
départ à 16 h 30 devant le CEEAC, inscription obligatoire
au n° 03 88 25 69 70 (places limitées) ou mail à info@ceaac.org
http://www.ecartproduction.net/v2/ca Un DVD édité par Ecart Production, sortira à l’occasion de cette exposition, Coffret 2DVD (29 films) et 1 CD audio comportant 6 œuvres musicales inédites
Livret 80 pages couleur
Textes | Stéphane Audeguy | Hou Hanru que vous pouvez commander à cette adresse
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Il faut savoir que la vidéo est dans ce lieu, car elle est dissimulée, comme un chose rare, au sous-sol du Projektraum, il faut interroger le gardien pour qu’il vous permette de la visionner. Après avoir atteint le lieu secret, un peu délabré, un caveau, une tombe ? Vous pouvez vous plonger dans l’univers de l’artiste, sans être dérangé par les visiteurs.
S’agit-il d’un vide grenier ou d’une scène de ménage ? Toujours est-il que les objets, virevoltent, dansent, avant de disparaître de l’écran bleu KN, bleu comme les yeux de l’artiste à la chevelure blanche. Ce poète tente de faire voleter les objets après avoir fait s’envoler les mots (Filature de Mulhouse 2008) Assiette, plat, cuiller, jouets, carotte, casserole, train, botte, gant, passoire, chaise, drap, sapin, journaux, tout est bazardé, avec grâce et lyrisme. Le temps retenu, thème cher au personnage. Il n’y a que la femme au corps musclé, à la chevelure brune déployée, les jambes ouvertes, comme si elle tentait de maintenir l’équilibre, souvenir fugace du passé, qui tombe dru dans le néant, par une trajectoire directe, la tête la première, sans suivre le ballet ondoyant des objets, exception voulue, pour ne pas l’assimiler aux (femmes) objets ? Tout est inscrit dans la presse que je vois défiler …. la vidéo passe en boucle, comme la vie qui s’écoule indéfiniment, vue par le prisme bienveillant, comme s’il avait trouvé le secret de la vie éternelle, le mot fin n’existe pas.
Retrouvaille avec Gauthier Sibillat dans le même lieu.
Croisé à Mittelbergheim, lors de la Biennale du Pays de Barr et de Bergheim, dans une ruelle de Barr, perpendiculaire à la rue principale.
(Photographies contrecollées sur aluminium, 200 x 250 (2 photographies), 200 x 240 cm L’artiste avait choisi de placer ses trois photographies en hauteur sur un transformateur EDF situé à Mittelbergheim, dans la ruelle de Barr, non loin de l’huilerie où était exposée l’œuvre de Claudie et Francis Hunzinger et du temple protestant St Etienne où était exposée l’œuvre de Robert Stephan.
Il détourne ce bâtiment fonctionnel et le transforme en espace d’exposition: la tour quadrangulaire présente une photographie par face, le spectateur découvre chacune d’entre-elles en faisant le tour de l’architecture.
Placées sur un chemin de vignes, les images, présentant des vues de pavillons contemporains, font écho aux nouveaux quartiers du village. Figé dans une solitude contemplative, en position d’attente improbable, un personnage se tient debout sur l’auvent de ces maisons. Mais quelle est cette figure étrange située en porte-à-faux¹, qui semble avoir usurpé la place d’une statue d’acrotère ? Par cette simple mise en scène l’artiste travaille les potentialités de fiction de notre environnement direct et perturbe des espaces qui nous sont pourtant familiers. Grâce à un principe d’autosimilarité le photographe réalise une mise en abîme du spectateur qui lève les yeux vers une troublante figure d’orant, levant elle-même la tête vers le ciel.
Manque de stabilité par manque de soutien architectural ou situation embarrassante ou Elément de décoration d’architecture ? Ici contrairement à son habitude, c’est un chien qui se trouve dans son univers insolite et désert. Subjectivité et transparence
Du fait que les cinq artistes de la commission d’exposition représentent tous une autre notion d’art, mais sont d’accord au moins sur un point, c’est-à-dire sur le fait que l’art et la démocratie soient rarement compatibles, ils ont décidé d’oser la transparence, même quitte à présenter des positions contradictoires dans la même salle. Pour cela, ils ont invité chacun deux à trois artistes et ceci, dans un premier temps, sans se soucier des autres participants. Pour une fois donc pas de clavier bien tempéré, mais fort probablement des dissonances. Ils sont tous impatients de voir ce qui en résultera.
ARTISTESStefan Baltensberger, Kathrin Borer, Beat J. Brüderlin, Robert Cahen, Ilse Ermen, Pawel Ferus, Manuel Frattini, Christina Frey, Pia Gisler, Indra, Geneviève Morin, Luzian Obrist, Balz Raz, Tobias Sauter, Gauthier Sibillat, Emanuel Strässle
photos (de photo) et vidéo (de vidéo) de l’auteur
Youtoube me rend attentive aux droits d’auteur à propos de la musique qui accompagne la vidéo,
A votre avis dois-je en verser à Jean Sébastien Bach (1685-1750), j’ai acheté le CD et je n’ai en aucun cas téléchargé la musique ?
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