Prendre le temps à la Fondation Fernet Branca

ANSEL / BEY/ CAHEN / DYMINSKI / LATUNER / NUSSBAUM / ROESZ

vous convient » à prendre le temps » à la Fondation Fernet Branca

à vos agendas
Du 20 septembre 2014 au 8 mars 2015


La Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis est heureuse d’accueillir l’œuvre de
7 artistes indépendants (photo, manque Germain Roesz). Associés à une historienne d’art, Fleur Chevalier, les artistes se proposent d’exposer leur évolution en confrontant leur travail et en croisant leurs trajectoires sur la scène contemporaine, de 1970 à aujourd’hui.
4 décennies. 7 visions du monde. 7 parcours singuliers.

              Visite guidée, germain Roesz, Robert Cahen, Denis Ansel

Par tranches de dix ans, « Prendre le temps » veut observer l’ouverture de ces 7 expériences sans en boucler le sens, comme on pourrait l’attendre d’une rétrospective, ainsi que restituer, intact, le foisonnement complexe et les incertitudes de tout itinéraire artistique. Nul apogée dans la carrière d’un artiste sinon une négociation permanente avec le principe de réalité, traversée par l’histoire de l’art et l’influence des courants qui ont marqué la période contemporaine – Figuration narrative, Nouveaux Fauves, Anti-art, art conceptuel, Support-Surface, Colorfield painting, musique concrète et minimaliste… – sans oublier, bien sûr, leurs figures tutélaires.
7 artistes, une histoire.
Germain Roesz, Daniel Dyminski, Robert Cahen, Guido Nussbaum, Bernard Latuner, Denis Ansel, Joseph Bey

Analytique, Germain Roesz désosse la grammaire de la peinture et joue du pinceau comme on frappe des percussions, le rythme dégageant de puissants refuges colorés dans l’espace dense de ses jungles optiques.
Aveuglée par ses soleils polychromes, la rétine trouvera le repos dans les paysages lunaires de Joseph Bey. Ses Plaques accidentées, poncées, érodées comme le sol qu’il aime fouler, inlassable, lorsqu’il marche par monts et par vaux, résonnent avec les horizons détricotés à l’oscilloscope par Robert Cahen dans son installation vidéo Paysages-Passage. Sa formation de compositeur en musique concrète lui a appris à traiter l’image comme des sons : « il aiguise notre regard, et […] nous conduit à mieux voir et à mieux entendre le monde » (Stéphane Audeguy).
C’est l’autodestruction qui, à l’échelle humaine, socio-économique et personnelle, occupe Daniel Dyminski, dont la peinture satirique entretient un dialogue permanent avec ses performances, visant à démystifier le sacro-saint statut de l’artiste.
« Je suis trop vieux pour être punk ! », déclare Guido Nussbaum (vidéo), qui se taille volontiers le costume burlesque d’un prestidigitateur-loser. Et pourtant, son travail polymorphe, entre photo, vidéo, peinture et sculpture ne cesse de discourir sur la fonction et l’image publique de l’artiste dans la société. Il manquait un Chaplin à l’art contemporain.
Loin de la dérision, frontal, Bernard Latuner a trouvé sans détour sa place de lutteur dans la société en optant pour le militantisme. Sa peinture indignée recycle des photos documentaires au cinéma en passant par les news pour mieux haranguer les foules passives de spectateurs. Car c’est bien un mode alternatif de « consommation » des images que proposent ces 7 artistes, à l’instar de Denis Ansel, moine copiste du visible, iconodoule critique dont les toiles interrogent la béance entre la représentation et son sens, un vide qu’il tente de palier dans son travail récent en restaurant l’aura des clichés banals qu’il prend pour modèles.
Pour en arriver là, chacun a pris le temps de se perdre, de se chercher, de se redécouvrir, le plus souvent à l’écart du marché de l’art. C’est cet écart avec le monde et le torrent des mass media qui les rapproche.
texte : Fleur Chevalier


Commissaire associée aux artistes de l’exposition : Fleur Chevalier
Directeur de la Fondation Fernet-Branca : Pierre-Jean Sugier. pjsugier@fondationfernet-branca.org

                Vidéos de Robert Cahen et toiles de Joseph Bey

Conférence
« Une Fondation pour demain »
Vendredi 7 novembre 2014 à 19h30.
Pour débattre, sont invités :
– Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght
– Marie‐France Bertrand, directrice du Musée Wurth, représentante de la Fondation Wurth située en Allemagne.
– Isabelle Gaudefroy, directrice de la programmation Fondation Cartier
– Pierre‐Jean Sugier, directeur Fondation Fernet‐Branca, médiateur du débat.

Le débat se prolonge autour d’un buffet.
Entrée 7 euros, gratuit pour les membres du Club des Amis de la Fondation Fernet‐Branca

 Ouverture :
Tous les jours,
de 14h00 à 19h00 sauf lundi et mardi
Tarif
8 € 6 €
– Groupes 10 personnes minimum
– Etudiants de moins de 26 ans
– Carte Cezam 0 €
– Enfants de moins de 12 ans,
– MuseeumsPass
 

Il s’en est fallu de peu, Kunsthalle de Mulhouse

Exposition collective
Avec la participation de Martine Feipel & Jean Bechameil, Omar Ba, Hassan Darsi, Vincent Ganivet, Bouchra Khalili, Radenko Milak
Une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle
jusqu’au 16 novembre 2014
Kunsthalle, il s'en est fallu de peu
De l’énoncé d’un projet à son éventuel avènement, la route est longue et les détournements, les accidents souvent de mise. Il s’en est fallu de peu conte des histoires ratées ou détournées. Ce n’est pas une exposition qui se projette mais qui suggère, selon la formule de Georges Didi-Huberman, de prendre l’histoire à rebrousse-poil pour révéler la « peau sous-jacente, la chair cachée des choses ».
À la manière d’un archéologue, il importe de remonter le temps et de trouver l’origine des événements. Il faut se retourner, comprendre ce qui a prévalu à ce que nous sommes en mesure d’observer et de juger. Une grande idée, un ordre naturel, la volonté de trouver mieux ou de maitriser une situation. De l’anecdote à l’Histoire, les fausses routes sont nombreuses mais ne peuvent être comprises sans que l’on se penche sur la mémoire des choses.
L’échec et la vanité se lisent entre les images des oeuvres présentées. Mais si l’histoire entière est faite à la fois de prophéties et de tragédies, il est cependant permis de croire que le temps suit normalement son cours et qu’inévitablement le recommencement est la plus belle issue possible. Il s’en est fallu de peu rassemble des sculptures, des peintures et des vidéos de sept artistes qui travaillent sur le fil de l’Histoire.
Sandrine Wymann

Martine Feipel & Jean Bechameil
Le travail de Martine Feipel & Jean Bechameil traite des questions d’espace. Leur travail tente, de manière destructive, de montrer la complexité d’idées cachées dans la façon traditionnelle de construire l’espace et en même temps essaie d’ouvrir une perception pour une réflexion alternative. Dans leurs oeuvres, l’art et la société vont de pair.
Martine Feipel et Jean Bechameil proposent trois bas-reliefs représentant un immeuble, logement typique des grands ensembles des années 60. La construction est représentée vue du Sud, du Nord puis distordue, prête à s’effondrer. Ces sculptures, entre réalisme et fiction, renvoient aux grands ensembles qui ont émergé dans les années 60, telles des solutions évidentes aux besoins de logements en périphérie des villes. De la solution aux problèmes, ils ont incarné une évolution sociale et urbaine des villes occidentales.
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Les oeuvres d’Omar Ba racontent une histoire qui cherche à éliminer les frontières entre l’Afrique et l’Europe, le passé et le présent, le bon ou le mauvais. Peintes le plus souvent sur du carton ondulé, matériau brut que l’artiste affectionne particulièrement, les compositions se déclinent en détails précisément peints : des médailles, des paysages, des feuilles, d’autres végétaux qui constituent le répertoire foisonnant de l’artiste, offrant alors différents niveaux de lecture. Dans Il s’en est fallu de peu, Omar Ba expose deux peintures et une installation. Entre allégories et représentations d’une histoire contemporaine, ses oeuvres laissent transparaître ses origines et son regard critique sur les relations entre l’Afrique et le monde occidental. Chacune de ses oeuvres rassemble une quantité de personnages, objets, symboles, édifices, lieux, végétaux qu’il réunit dans une même composition pour raconter une histoire à la fois fictionnelle et universelle marquée par les détails, le tout dans un florilège de couleurs.
 

Vincent Ganivet C.3.1.3, 2012 Parpaings, in studio © Vincent Ganivet Courtesy de la galerie Yvon Lambert, Paris
Vincent Ganivet
C.3.1.3, 2012
Parpaings, in studio
© Vincent Ganivet
Courtesy de la galerie Yvon Lambert, Paris


Vincent Ganivet développe une démarche artistique de l’absurde et de l’éphémère, de l’accident et de l’équilibre, et crée des oeuvres à partir de matériaux bruts, d’objets et de phénomènes quotidiens détournés de leur fonction initiale. Il reprend des formes élémentaires et des principes architecturaux pour les mener à une sorte de construction incertaine, mais qui impressionne par le savoir-faire avec lequel elle gère le contre-emploi. L’artiste construit dans Il s’en est fallu de peu, une sculpture en brique qui incarne le point d’équilibre à partir duquel on peut toujours observer l’édifice mais aussi s’imaginer le pire et son effondrement. D’un moment à l’autre tout peut basculer. La rupture n’est jamais loin du défi mais son éventualité est ici source de motivation et de grandeur.

Radenko MilakRadenko Milak s’intéresse à la place de l’image dans la mémoire individuelle et collective. Ses aquarelles à l’encre de chine et ses peintures à l’huile transforment films, reportages ou images de presse en petites icônes. Elles sont la trace de faits politiques et historiques, chacune se réfère à un cliché que l’artiste a soigneusement choisi, souvent sur internet. En s’appropriant les images des autres puis en les reproduisant, il rend hommage à l’Histoire telle qu’elle nous est transmise mais ne nie pas pour autant la potentialité narrative autonome de chaque récit individuel. Pour Il s’en est fallu de peu, Radenko Milak a peint une série d’événements, de personnages ou d’idées qui ont traversé le 20e siècle. Tous ont marqué leur époque, ses désirs de progrès, de tolérance ou d’égalité mais tous aussi ont connu une triste chute ou une fin décalée. Dans un désir d’accumulation et de surenchère, l’artiste retrace un siècle trépident et incroyablement engagé.

Venez découvrir tous les artistes, lors des différents RDV proposés par  la Kunsthalle

@ vos agendas :
Visites guidées : tous les dimanches à 15h00
Conférence
Jeudi 16 octobre
— 18:30 à La Kunsthalle
Les grands ensembles en France : du rêve au cauchemar de Maurice Blanc suivie d’une rencontre avec les artistes Martine Feipel et Jean Bechameil Pour Le Corbusier, les grands ensembles devaient être des «cités radieuses» et le creuset dans lequel s’invente la civilisation urbaine de demain. Ils sont devenus des espaces de relégation et la conférence analyse pourquoi et comment. Maurice Blanc est professeur émérite de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il a dirigé l’école doctorale des Humanités, le Centre de Recherche en Sciences Sociales (CRESS) et a mis en place le Master interdisciplinaire: «Aménagement et urbanisme». Il est aujourd’hui rédacteur en chef de la revue interdisciplinaire «Espaces et Sociétés» et membre du réseau euroméditerranéen: «Développement durable et lien social»(2DL iS). Martine Feipel et Jean Bechameil, duo d’artistes luxembourgeois. Leurs dernières oeuvres portent sur l’architecture moderniste et utopiste des années 50-70, et plus spécialement sur les habitations sociales de cette époque- les Grands Ensembles- dont la démolition ou la rénovation sont aujourd’hui l’enjeu de débats et de polémiques. En partenariat avec les Journées de l’architecture. Entrée libre
KUNSTDÉJEUNER
Vendredi 17 octobre — 12:15
Visite à thème « Questions obliques » suivie d’un déjeuner* Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions obliques interrogent, de manière parfois surprenante et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition. En partenariat avec l’Université Populaire. Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
*repas tiré du sac
MÉDITATION
Jeudi 30 octobre à partir de 17:30 jusqu’à 21:00
Une séance de méditation ouverte à tous, d’après une oeuvre des gens d’Uterpan
Ouvert à tous, entrée libre
KUNSTAPÉRO
13 novembre — 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en
partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle
des Vins de France.
Participation de 5€ / personne, inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
ÉCRIRE L’ART
Dimanche 16 novembre — 15:00
Lecture performance de Cécile Mainardi, poète
Sous la forme d’une mini-résidence de quatre jours, Cécile Mainardi, poète, s’immerge dans l’univers de Il s’en est fallu de peu et compose autour des oeuvres exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles et sonores, textes et expressions permettent de visiter, voir, concevoir et revoir les oeuvres au travers du langage spécifique de l’écrivain.
Cécile Mainardi est une poète française. Elle vit entre Nice et Paris. Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1998 et en résidence à la Villa Arson en 2005. Son travail a fait l’objet de performances, interventions, lectures publiques et de créations radiophoniques, dont un Atelier de Création Radiophonique de France Culture : l’Eau super-liquide. Parmi ses dernières oeuvres : La Blondeur (les Petits Matins, 2006), Je suis une grande Actriste (l’Attente, 2007), L’Immaculé Conceptuel (Les Petits Matins, 2010), Rose Activité Mortelle (Flammarion, 2012).
 
 

Céleste Boursier-Mougenot, persistances

Exposition à l’ Aubette 1928 Strasbourg
jusqu’au 22|11|2014
L’Aubette 1928 accueille l’artiste Céleste Boursier-Mougenot dans le cadre de la programmation d’expositions temporaires consacrée aux formes les plus actuelles et pluridisciplinaires de l’art.
Céleste Boursier-Mougenot
Musicien de formation, Céleste Boursier-Mougenot réalise depuis une vingtaine d’années des installations qui prennent en compte leur lieu de présentation, leur environnement et donnent une place au visiteur qui en fait partie intégrante le temps de sa visite. L’artiste s’attache à rendre perceptible le potentiel musical de situation ou d’objets les plus divers en élaborant des dispositifs dont les formes varient mais qui toujours font de l’écoute le motif central de l’œuvre. Les formes sonores ainsi créées, que Céleste Boursier-Mougenot qualifie de vivantes, livrent une nouvelle perception de l’espace avec lequel elles entrent en résonance.
Céleste Boursier-Mougenot présente deux installations à l’Aubette 1928, parmi lesquelles une est produite pour l’exposition. Dans la salle des fêtes, Céleste Boursier-Mougenot développe une nouvelle version de l’installation videodrones (2000-2011) recomposant sur fond des décors de Theo Van Doesburg le paysage urbain environnant de la place Kléber filmé en direct et dont la bande son résulte « du bruit des images » ou plus exactement de la modulation du signal vidéo amplifié et converti en audio.
La subtilité du travail ingénieux de l’artiste demande quelques explications, pour la bonne compréhension et son appréciation.

 
videodrones, 2000-2014 (extrait de la vidéo)
Installation audio et vidéo, technique mixte,
Six caméras vidéo, six projecteurs
Vidéo, système multi canal de traitement et de diffusion audio, différents sofas.
Videodrones, présentée dans la salle des fêtes, donne à voir les mouvements de la vie publique captés par six caméras orientées sur la place Kléber. Ce flux d’images produit, via un amplificateur, une gamme sonore, dont la forme s’apparente à un bourdonnement continu, résonant dans l’espace. L’intensité sonore est modulée en fonction de l’exposition des caméras à la lumière, au mouvement, à la vitesse et à la taille des personnes et objets qui traversent leurs champs. Chaque flux d’images en provenance d’une caméra devient une source sonore qui s’ajoute à la composition. Les images captées sur la place sont ainsi diffusées par six caméras en temps réel sur les murs latéraux et le plafond de la salle des fêtes et se surimpriment aux décors géométriques réalisés en 1928 par Theo Van Doesburg, créant ainsi une étonnante mise en abyme du décor de Van Doesburg.
Au centre de l’espace, un meuble crée par le designer Stéphanie Marin, permet l’immersion dans cette oeuvre dont l’imaginaire peut se saisir et exploiter le potentiel fictionnel, autant qu’être troublé par le surdimensionnement des images projetées, créant une réalité seconde, hypnotique.
videodrones est issue d’une série d’installations audio et vidéo développées depuis 2000 par Céleste Boursier-Mougenot.
Conçue pour le Foyer-bar de l’Aubette, une nouvelle installation intitulée bruitformé est à découvrir au moment de l’ouverture de l’exposition. Un microphone capte la fluctuation de fréquences acoustiques audibles ou non qui adviennent et sont analysées pour insuffler un ensemble de sculptures fragiles, éphémères, utopiques qui forment un paysage atone.
Céleste Boursier-Mougenot, persistance IFoyer-bar
persistance I, 2014
Sculpture, technique mixte
Pompe à air, réservoir, solution tensioactive, modulateur électronique avec entrées audio,
microphones, socle en bois, tuba harmonium
Céleste Boursier-Mougenot a conçu pour le Foyer-bar de l’Aubette persistance I, oeuvre
composite formée d’un euphonium (sorte de tuba) présenté seul au milieu de la pièce conçue en 1928 par Sophie Taeuber-Arp. La substance mousseuse qui s’en échappe doucement résulte de approches, pièce sonore présentée dans le Ciné-dancing, en fonction des variations mélodiques de ce chant. A mesure que le son produit la mousse, celle-ci entoure l’instrument puis s’écoule lentement sur le socle rugueux sur lequel l’instrument est déposé. Un jeu de matière se créer alors ; la matière sonore donnant forme à la mousse aérienne et soyeuse, qui est entravée, à mesure de sa dissolution, par le matériau irrégulier et ingrat habillant le socle.
L’articulation de différentes matières, qu’il s’agisse du cuivre du tuba, des fines bulles de la
mousse ou du crépi industriel, fait apparaitre persistance I comme une concrétion
contemporaine, figurant, au moyen du caractère symbolique de l’instrument, le caractère révolu de cet espace, autrefois lieu festif et sonore.

Céleste Boursier-Mougenot , persistance I, 2014
Céleste Boursier-Mougenot , persistance I, 2014

Ciné-dancing
approches, pièce musicale pour voix, Joana Preiss, 23 mns, 1993
immersions, pièce musicale pour violon et altos, 66 mns, 1993
approches et immersions sont deux pièces musicales composées par Céleste Boursier-
Mougenot en 1993 pour la pièce De mes propres mains de Pascal Rambert présentée pour la première fois au festival Théâtre en mai à Dijon.
Dans le ciné-dancing de l’Aubette, approches, composition pour quatre voix à capella, est mise en espace et diffusée via huit haut-parleurs. Les quatre pistes, qui donnent à entendre les variations harmoniques de la monodie, se multiplient et se superposent. Ces variations vocales illustrent l’épisode du chant des sirènes, mythe fondateur de l’Odyssée, lors duquel Ulysse et son équipée parviennent à résister au pouvoir de séduction du champ des sirènes. Cet épisode s’entend comme une métaphore de l’aliénation et de la domestication de la nature légitimée par le progrès et la modernité, concepts développés par Max Horkheimer et Theodor Adorno dans La dialectique de la raison.
approches est accompagnée d’immersions, pièce pour quatuor de violons et d’altos, écrite et jouée par l’artiste.
Il vaut mieux ne pas être trop nombreux, pour déguster pleinement cette  délicieuse musique.
Né en 1961 à Nice, Céleste Boursier-Mougenot vit et travaille à Sète et expose depuis une dizaine d’années dans les lieux importants de l’art contemporain comme la Barbican Art Gallery à Londres ou la maison rouge – Fondation Antoine de Galbert à Paris. Lauréat de l’International Studio Programm du PS 1 en 1998-99,  Céleste Boursier-Mougenot a également été lauréat du David pour l’art contemporain en 2009 puis nommé pour le Prix Duchamp en 2010. En 2014, une importante exposition intitulée perturbations lui a été consacrée aux Abattoirs à Toulouse.
Céleste Boursier-Mougenot représentera la France à la Biennale de Venise en 2015.
Céleste Boursier-Mougenot et Camille Giertler
Commissariat : Camille Giertler, responsable de l’Aubette 1928
 photos de l’auteur
 

Art Basel Unlimited

Art Basel 2014
Le plus grand musée du monde a ouvert ses portes depuis lundi, pour les chanceux détenteurs de cartes VIP. Bâle reste sans aucun doute l’épicentre mondial du marché de l’art et de l’art contemporain, malgré l’étendue de la foire après Miami, à Hong Kong.
Dans la section « Art Unlimited » on voit des installations immenses, essentiellement pour le cru 2014.  78 oeuvres d’art de grand format dont le commissariat est assuré par  Giani Jetzer  voir ici la vidéo du vernissage
Dès l’entrée gauche : Kara Walker
Richard Long et Zhang Huan à l’entrée droite
 Richard Long et Zhang Huan
Kara Walker, avec une fresque de citoyens de guerre civile, Trevor Paglen, avec son prototype de satellite,Trevor Paglen Julio Le Parc et son mobile rouge, John Bock
Julio Le Parc
Ysumasa Morimura et sa centaine d’autoportraits, Hamish Fulton et la Skyline du Népal, Alice Channer et sa grande marée, Sam Falls et son voile jaune abstrait.
, Hamish Fulton, Skyline du Népal Michelangelo Pistoletto avec la giuria. Tacita Dean, Quatemary, nous montre la photogravure d’un volcan en effervescence, avec des magmas de lave. La très longue sculpture-chemin de Carle André lui offre une belle mise en valeur.
Racita Dean Sur ce chemin on croise l’artificiel Rock de Zhan Wang, un portail aux couleurs crues de Ron Gorchov. Cathy Wilkes nous emmène dans un univers de pauvreté, de dénuement.
Cathy Wilkes
Recueillement dans la chapelle rouge de Rodney MacMimllian, Fantome de Thomas Houseago. L’installation de l’artiste conceptuelle allemande Hanne Darboven ( 1941-2009) s’étale sur un espace de 25X25m. « Children of this world, rassemble tout pour l’enfance.
Hanne Darboven
Celle du belgo-camerounais Pascale Marthine Tayoux sur 15x15m. est un « capharnaüm » sorte de marché égalitaire. Dans un autre espace l’américain Sterling Ruby montre une accumulation de ses sculptures figuratives bariolées en tissu, créées entre 2011 et 2013 ; avions, bouches, sarcophages, baptisées « Soft work ».
Sterling Ruby
Très spectaculaire : la « Matrice di Linfa » arbre coupé en deux de 48 mètres de long de Giuseppe Penone, qui a été montrée dans la cour vitrée de l’école des Beaux Arts de Paris en 2009, perd de son aura, par le gigantisme, heureusement que l’on retrouve des oeuvres de l’artiste dans plusieurs galeries, même si elles sont déjà connues.
Penone
Une des oeuvres les plus étonnantes d’ Art Unlimited est celle du chinois Xu Zhen qui représente des copies de sculptures antiques occidentales, surmontées de sculptures asiatiques. De l’interpénétration des cultures. Dubitative ….
 Xu Zhen
un peu de zen et de poésie grâce à Lee Ufan et
Lee Ufanet Anne Veronica Janssens
Anne Veronica Janssenes
Ou encore en chaussant des patins pour glisser sur le sol blanc, on peut se laisser éblouir, par l’ambiance de Doug Wheeler
Doug Wheeler
Quelques vidéos à signaler : Cartsen Nicolai qui explore diverses théories de perception,
reflétées dans deux miroirs latéraux.
Carsten Nicolai
ou encore le film de Mikhael Subotzky, sur le tournage d’un film, avec des figurants tantôt
indiens, tantôt soldats de l’armée coloniale, avec le making off du tournage.
Les New Women de Yang Fudong ou encore me and me de Ming Wong
ou encore Haroun Faroki
Yang Fudong
 

Robert Cahen, Entrevoir au MAMCS

Robert Cahen
Jusqu’au 11 mai
la  commissaire, qui a choisi la thématique est  Héloïse Conesa, la scénographie a été conçue par Thierry Maury,
Le poète dit « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité »
extrait du journal d’un inconnu de Jean Cocteau

Pas de chemise bleue ? interroge une admiratrice de l’artiste, en effet c’est de violet qu’il s’habille (la chemise) ce jour de vernissage
Le violet est une couleur royale qui représente la subtilité, le mystère, le romantisme, l’idéalisme, la protection, la mélancolie, la fraicheur, la pureté, la paix et le luxe. (dictionnaire)
Le violet est, dans la synthèse soustrative [……… ] une couleur secondaire issue du mélange entre le bleu et l’orange et, dans la synthèse additive (lumière), etc …
C’est toute la caractéristique de l’oeuvre de Robert Cahen.
Dans l’exposition Entrevoir du Musée d’Art Moderne et contemporain de Strasbourg ce sont les deux dernières décennies qui sont montrées, 16 vidéos et installations, dans l’espace conséquent du musée.  Elle nous donne l’occasion d’
« Entrevoir » :
Subtilité, mystère, romantisme, idéalisme, mélancolie, fraîcheur, pureté, paix, sérénité, lumière, spiritualité.
Certaines oeuvres déjà connues, mais aussi des nouveautés comme « Entrevoir » qui donne son titre à l’exposition. Une mystérieuse traversée de la forêt vosgienne, nous mène à travers champs,  avec une tonalité bergmanienne, à la recherche des Fraises Sauvages.
L’Entre, les passants du monde. Françoise Endormie.
Robert Cahen Visions Fugitives
Dès l’entrée du musée, les Visions Fugitives laissent entrevoir cette partie d’Asie que l’artiste aime tant.
Jeune compositeur, ancien élève de Pierre Schaeffer,  à l’orée des années 70, diplômé du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris Service de la recherche de la RTF, qui l’intègre dans son équipe en tant que chercheur, responsable de recherches à l’INA, pour ensuite produire ses propres créations.  Robert Cahen rencontre à New York un certain Nam June Paik (1977),  année au cours de laquelle  il pose les bases de son travail de l’image. Lauréat, hors les murs, de la Villa Médicis à Rome, (1992) il parcourt le monde. Professeur associé au Fresnoy, dans les années 2012, il réalise un film sur Pierre Boulez, le maître du temps dirigeant  « Mémoriale » que l’on peut voir de face comme de dos.
Le fil conducteur  des oeuvres de Robert Cahen interroge le temps, le passage, la mémoire, l’apparition et la disparition. Autant de façons de réfléchir sur l’humain et sa “finitude”, dans une gravité mélancolique qu’illustrent des pièces comme Suaire ou Françoise endormie, Traverses.  La foule ou la rue sont des sujets récurrents dans son travail, un poète de l’intériorité, de l’introspection méditative dont témoignent fortement ses Portraits.
Robert Cahen
Robert Cahen est à l’image de certains oiseaux migrateurs qui voguent d’un continent, l’autre, à la rencontre de la beauté et de la poésie du monde, qui sont au cœur de son travail . Mais qu’est-ce qui fait courir Robert Cahen ? Il n’est jamais à court d’idées, un projet à Macao juxtapose un autre aux Philippines, la Patagonie, l’Argentine, proustien et baudelairien, dans sa recherche du temps, qu’il ne perd jamais, en tentant de l’arrêter, par des effets qui lui sont si personnels, reconnaissables, flous, poétiques.
« C’est en regardant longtemps de l’eau tomber, et en écoutant le bruit de sa chute, que le temps semble s’arrêter ».Robert Cahen
Robert Cahen Entre
Du pôle nord, à l’équateur, en passant par l’Asie, les Etats Unis,  l’Europe, l’Alsace,  aux antipodes du monde, tout l’intéresse. Les traces de ses envolées sont visibles. Son œuvre vidéo est là pour nous montrer ses voyages et la réalité qu’il en extrait.  Dans ses nombreux voyages, il regarde défiler, le paysage, les gens. C’est ainsi que l’on croit percevoir, des souvenirs d’enfance, de vie d’adultes de tous âges, de toutes nationalités, avec une préférence pour l’Asie, des références cinématographiques à Hitchcock teintées d’érotisme, de fétichisme. Ce sont des rencontres, des apparitions, des disparitions,  qui évoquent le passage éphémère des choses et du temps. Ce temps suspendu, étiré, proustien dixit Stephan Audeguy, saturnien, onirique, où les personnages effectuent des passages, pour devenir flou avant de disparaître.
Robert Cahen
Les images sont musicales, les sons qui les accompagnent sont une évidence, le compositeur de musique concrète a rejoint l’œil du cinéaste, non pas comme dans un documentaire, mais dans un conte de souvenirs, une invitation à voir et regarder les choses, la beauté du monde, par le prisme du poète.
Dans un temps ralenti, arrêté,  pour mieux voir et en même temps nous faire toucher du regard, sinon de la conscience de l’éphémère de la vie. De l’eau qui coule, des corps qui flottent, comme le temps, la vie qui s’écoulent de façon immuable. Par cela même c’est une évocation constante de la mort, voire d’êtres chers disparus.
Contempler, pour en extraire les grâces, il a inventé un rapport à la beauté du monde. Affinité touchante avec les estampes, un désir de rendre au monde sa réalité, un rapport au temps et à l’éternité, tout en nous emmenant dans son voyage dans l’imaginaire.
C’est un personnage touchant, aux rêves communicatifs, ses amis du monde entier peuvent témoigner de sa curiosité, de sa cordialité, de son amabilité, et de son ouverture au monde.
pour lire la suite cliquez
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Bill Viola sculpteur du temps

Bill Viola en février 2014, lorsque je me suis approchée du couple pour leur remettre un cadeau E.I.

La conférence de presse suivie par la visite de l’exposition

du  05 Mars 2014 au  21 Juillet 2014 au Grand Palais Paris
« Je suis né en même temps que la vidéo »,
dit souvent Bill Viola (site officiel), qui vit le jour en 1951.
Bill Viola est spiritualité, humanité, un artiste charismatique.
C’est à un voyage initiatique, une expérience sensorielle et intime que nous convie Bill Viola. (vidéo)

Biographie de Bill Viola
 lien

E12100 Video installation Martyrs (Earth, Air, Fire, Water) by American artist Bill Viola at St Paul’s Cathedral in London, UK

 

Vous pouvez visionner ci-dessous :
La vidéo de la conférence de presse
La vidéo du vernissage
Avec vingt œuvres magistrales, soit plus de trente écrans et des heures d’images, Bill Viola au Grand Palais constitue l’une des plus larges rétrospectives consacrées à l’artiste. Plongée dans l’obscurité presque totale, la scénographie y est millimétrée au service d’une puissance visuelle rarement atteinte.
Tout est parti de l’enfance pour Bill Viola. Un jour il est tombé dans un lac, à l’âge de 6 ans, il a coulé au fond. C’est son oncle, qui en plongeant, l’a sauvé en le ramenant à la surface. Bill le repoussait, sans se rendre compte. Il a vu le monde le plus beau, qu’il n’avait jamais pu contempler, avec des plantes qui ondulaient, une lumière bleue, la lumière sous-marine qui est absolument extraordinaire, lorsqu’on est sous l’eau il n’y a pas de gravité, on flotte, il aurait voulu rester dans cet élément, s’il n’avait pas été repêché. Il n’a pas eu vraiment peur, s’est senti très bien dans l’élément aquatique, à partir de ce moment il n’a plus jamais eu peur de la mort.
Une des premières œuvres qu’il a faite a été Reflecting Pool, le bassin miroir.
C’était l’expression d’une quasi noyade,

The Dreamers (2013), est la plus récente œuvre,
« je suis toujours en relation avec l’eau, avec les fluides, comme l’électricité,
une force active qui vibre en nous et qui vit et qui relie les gens, qui est essentiel »
Bill Viola
C’est une installation composée de sept grands écrans plasma, qui présentent dans une même salle, sept personnes immergées dans le fond d’un cours d’eau. Elles ont les yeux fermés et paraissent sereines. L’eau ondule sur leurs corps et anime subtilement leurs mouvements. Le son de l’eau qui coule envahit l’espace, tandis que la pièce se remplit progressivement de rêves.
The Dreamers

Les quatre décennies de l’œuvre de Viola sont représentées dans l’exposition du Grand Palais , de The Reflecting Pool(1977-79) à The Dreamers (2013): films vidéos (Chott El Djerid (A Portrait in Light and Heat), 1979), installations monumentales (The Sleep of Reason, 1988), portraits sur plasma (The Quintet of the Astonished, 2000),
pièces sonores ( Presence, 1995), sculptures vidéos (Heaven and Earth, 1992), œuvres intimistes (Nine Attempts to Achieve Immortality, 1996) ou superproductions (Going Forth By Day, 2002). Tous les genres de l’œuvre de Bill Viola sont là, et toutes ses grandes séries emblématiques, des Buried Secrets du pavillon américain de Venise en 1995 (The Veiling) aux Angels for the Millennium (Ascension, 2000), des Passions (Catherine’s Room, 2001) à The Tristan Project (Fire Woman et Tristan’s Ascension, 2005), des Transfigurations (Three Women, 2008) aux Mirages (The Encounter, 2012)
Le déluge
Walking the Edge (2012),
Pensée en dialogue avec l’artiste comme un voyage introspectif, cette exposition propose un itinéraire en trois temps, autour des questions métaphysiques majeures :
Qui suis-je ? Où suis-je ? Où vais-je?
Dans ses œuvres, Bill Viola interroge la vie, la mort, la transcendance, la renaissance, le temps et l’espace, utilisant souvent la métaphore d’un corps plongé dans l’eau pour représenter la fluidité de la vie. Ses images cherchent à fournir une autre perception de ces questions fondamentales qui caractérisent l’existence humaine. Une dimension qui confère à son travail une puissance d’universalité particulière, au-delà de tout courant ou de toute mode, et qui explique que cet œuvre vidéo fascine depuis quarante ans aux quatre coins du monde.

« La transformation est une chose importante, une force qui agit en permanence un processus lent, qui permet la construction d’un nouvel être humain, qui se produit au moyen de ce que nous voyons de ce que nous lisons, et apprend aussi des erreurs que nous commettons, une chose merveilleuse chez l’humain, est le changement et l’évolution, la liberté de changer d’avis est une des choses les plus importantes pour l’humain. » BV
Bill Viola a énormément voyagé durant sa carrière : au sein des Etats-Unis, Italie, Japon, France, Indonésie, Australie, Allemagne, Tunisie… Chaque destination étant une source d’innovation pour l’artiste. Dans son voyage à Java et à Bali notamment, où il a pu enregistrer de la musique traditionnelle et des spectacles. Au Canada, afin d’enregistrer des paysages de la Prairie en hiver, ou dans le désert du Sahara pour filmer des mirages, à l’aide de téléobjectifs adaptés à la vidéo. Son voyage spirituel en Inde, dans le Ladakh, fût aussi pour lui une occasion de filmer et d’observer l’art et les rituels religieux. Il a été l’élève puis l’assistant du pionnier de l’art vidéo, le sud coréen, Nam June Paik.

L’usage de la technologie vidéo par Bill Viola convoque un univers d’images digitales s’inscrivant dans l’histoire de l’art. On trouve dans l’exposition des références aux grands maîtres tels que Goya (The Sleep of Reason, 1988) et Jérôme Bosch (The Quintet of the Astonished, 2000). Le spectaculaire polyptyque Going Forth By Day (2002) forme un vaste ensemble mural de tableaux digitaux dans le même esprit que les fresques de Giotto dans la basilique Saint-François d’Assise – sommet inégalé de l’installation artistique selon Viola et référence ultime de l’artiste1932/2006)
Le public va prendre ce qu’il souhaite dans ses œuvres, il ne veut rien imposer, il fait partie de l’œuvre en y pénétrant, en la regardant, en s’y attardant, en y revenant. Trop d’informations de publicité est pollution. Il a aimé le calme et le silence comme dans son passé familial.

Peter Sellars et Bill Viola ont travaillé ensemble lors de la création du Tristan et Isolde de Wagner à l’Opéra Bastille en 2005, spectacle repris cette année dans le même lieu. L’artiste a conçu pour le célèbre metteur en scène américain un tableau vidéo projeté en toile de fond comme décor.  Peter Sellars parle de leur collaboration et du regard qu’il porte sur l’œuvre de Bill Viola.

Commissariat : Jérôme Neutres , conseiller du Président de la Réunion des musées nationaux–Grand Palais et Kira Perov, Executive Director du Studio Bill Viola scénographie : Bobby Jablonski, directrice technique du Studio Bill Viola et Gaëlle Seltzer, architecte à Paris.
catalogue de l’exposition, Studio Bill Viola
en français, 24,5 x 29 cm, 180
pages, 160 ill., relié, 35 €
augmenté par l’application Ipad Iphone etc …
Certaines photos proviennent du site du Grand Palais et d’Internet
autres photos de l’auteur

 

Sommaire de septembre 2013

 
Festival Musica : Robert Cahen – vidéos et installations

04 septembre 2013 : Le mystère du roi bleu de Max Ernst
07 septembre 2013 :  les aventures de la vérité
10 septembre 2013 :  Photographes en Alsace 2013
19 septembre 2013 :  Figures du pouvoir – Olivier Roller
26 septembre 2013 :  Roux et rousses – photographies de Geneviève BOUTRY

Ateliers ouverts et Atelier Nomade

Ateliers ouverts
Chez Bernard Latuner  la vue  sur les toits de Mulhouse est fantastique, sur l’aiguille du Temple St Etienne, on entend l’heure sonner.
Bernard prend des photos dans la presse de lieux en démolition ou très abîmés, il imagine peindre dessus une image de nature, ce bloc sortit de terre, et son retour à la nature. (retour de la nature à la nature) Il s’inquiète de du fait que l’homme veut transformer la nature en musée, en la domestiquant.

Bernard Latuner

Bernard Latuner a convié Mathieu Husson aux pensées parallèles, il présente la maquette d’une palette en bois précieux d’acajou, provenant d’une forêt d’Amazonie péruvienne, clouée avec des clous dorés à la feuille d’or. Cette œuvre a été réalisée en résidence en Belgique.
C’est une œuvre militante pour s’élever contre la déforestation de l’Amazonie par les sociétés d’exploitation minière. Il aimerait revendre la palette aux enchères, afin de pouvoir reverser les fonds aux associations luttant contre la déforestation.
Mathieu Husson

Parallèlement il y a un dessin d’un arbre qui repousse et des projets d’architectures utopiques pour des tours aux US voire même en Alsace.
 
Atelier Nomade
Cet atelier fonctionne comme une ruche où 7 photographes exposent et s’affairent.
Pendant l’année ils se réunissent à St Louis sous la houlette de Philippe Litlzer, pour échanger et confronter leurs idées, innovations et points de vue. On sent une belle cohésion entre eux.
Néophyte de l’histoire des appareils photos et de la photo en général, adepte du numérique, j’ai pris un grand plaisir, à les écouter exposer leur passion, leur manière de photographier, j’ai tenté de percer leurs secrets de prise de vue, les dispositions magiques qui restituent des images fantastiques.
François Carbonnier

Ici on passe de l’appareil photo datant des Grecs de François Carbonnier, qui fonctionne sans pile, sans bouton,  un petit trou laisse passer la lumière, puis il nous montre une chambre et un appareil qui fait des photos en noir et blanc avec une luminosité particulière, grâce à un film à sensibilité particulière, à Bernard Bay avec ses compositions originales en noir et blanc de carrefours,  de voitures accidentées.
 
Bernard Bay


Renaud Spitz, (voir son album en ligne) absent  ce dimanche montre  des images très pures de bords de mer et de voyages au loin, dont on demeure curieux.
Renaud Spitz

Puis il y a Jean Jacques Delattre dont les photos ressemblent à des peintures,
Jean Jacques Delattre

Sylvain  Scubbi virtuose des prises de vue de la vitesse, des courses de vachettes comme si on y était.

Marie Paule Bilger avec sa vidéo visible aussi à la galerie Hors Champs.
Je crois que j’ai « raté » le 7e L.Georges.  Une belle brochette d’artistes virtuoses de la photo, que je vous invite à suivre dans leurs expositions, collectives ou personnelles.
 

Steve McQueen

 
Steve Mc Queen

Le Schaulager au Munchenstein près de Bâle,  présente l’exposition la plus complète jamais vue, d’œuvres de l’artiste britannique vidéaste plasticien Steve McQueen. Bien que connu des cinéphiles, il ne s’agit pas de l’interprête décédé, de la Grande Evasion, mais d’un artiste vidéaste connu, auquel a été attribué une camera d’or  au  festival de Cannes pour son film Hunger, récit de la grève de la faim du prisonnier politique anglais Bobby Sands (1981)  De cette histoire est née une vocation, passé par de prestigieuses écoles d’art, il n’a cessé de « filmer le mouvement dans la fixité », Puis  Shame (2011), plongée new-yorkaise glauque dans l’univers d’un sex-addict, d’où plus d’une vingtaine de films, vidéo et des installations, complété par des photographies et d’autres œuvres de cet artiste radical  présentés, dans ce lieu spécialement aménagé pour le cinéma, une sorte de cité du cinéma . Deux nouvelles oeuvres de Steve McQueen sont montrée pour l’occasion.
Steve McQueen – photos

En l’espace de vingt ans, vidéaste et réalisateur Steve McQueen (né en 1969 à Londres) a créé une œuvre exceptionnellement diversifiée. Son art est en transformation incessante, caractérisée par une utilisation très délibérée des moyens cinématographiques et des stipulations précises concernant les installations et les espaces de repérage. Très à l’aise dans une variété de domaines, il crée des œuvres qui explorent la frontière entre documentaire et narration, tout en abordant des thèmes tels que la politique, la religion, la violence, le corps et les questions ethniques, humaines, fictionnelles et abordables par tous d’après lui.
SteveMcQueen Five Easy Pieces

En 1999, McQueen a reçu le prestigieux prix Turner de la Tate Gallery, Londres, parmi d’autres oeuvres – Deadpan – installation vidéo (un hommage artistique à Buster Keaton). En 2002, il a participé à la Documenta 11 avec les chefs-d’œuvre de l’Ouest profond et Leap Carib . En 2009, il a représenté son pays natal, la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise Giardini (2009).
Son travail artistique conçu pour la présentation  en galerie, McQueen a aussi fconçu des longs métrages pour la libération du cinéma, pour lequel il a remporté plusieurs prix.  Caméra d’Or au Festival de Cannes en 2008  et 2011,  il a été projeté dans plusieurs festivals dont ceux de Venise et de Toronto. Sa production la plus récente, « douze ans a Slave », sera publié en 2013.
Steve Mc Queen Bear

La Fondation Emanuel Hoffmann possède dix importantes œuvres cinématographiques de Steeve McQueen, probablement l’un des plus importants ensemble dans une collection publique.
A l’apogée de sa carrière artistique, l’artiste de 43 ans est encore plus exigeant et s’impose des défits, dans des projets toujours plus complexes qui rendent les contraintes encore plus élevées en matière de précision. Tout ce qu’il fait est presque palpable physiquement et immédiatement, de ses premières vidéos, films plus expérimentaux aux morceaux plus tardifs, souvent documentaires. À ce jour, la plupart de ses œuvres ont été présentées isolément ou en relativement petites présentations.  C’est ainsi que la rétrospective de ses œuvres au Schaulager,  révéle ce qui est devenu une impressionnante cohésion de son  travail.
Steve McQueen Charlotte

En référence au Chien Andalou de Bunuel, l’oeil de Charlotte Rampling, un peu de rouge dans le noir.
Les juxtapositions judicieuses et les combinaisons donnent des aperçus surprenants : l’artiste rapporte les images de film, les uns aux autres comme dans une galerie de peinture, en dépit de leur différence dans le lieu. Une atmosphère presque mystique est générée par des vues soigneusement conçues par le biais d’espaces intérieurs et extérieurs, « Mirrorings » et les variations de l’intensité de l’éclairage et de l’obscurité. Les téléspectateurs découvre le caractère sculptural des pièces de McQueen, ils sont attirés dans ses installations, ils prennent conscience de la présence tangible et de l’impact physique de l’œuvre de cet artiste.
Steve McQueen Queen and Country

Une place particulière dans l’œuvre de McQueen et de l’exposition est « Queen and Country », prêté par le Musée Impérial de la Guerre, à Londres. Nommé en tant qu’artiste de guerre officiel, au Royaume-Uni, McQueen a créé cette œuvre en 2007-2009 à la mémoire des hommes et femmes britanniques tués en Irak. Dans l’ Impossibilité de filmer en Irak, en raison de mesures de sécurité, l’artiste a décidé de produire des  timbres-poste portant les portraits des victimes de la guerre. Jusqu’à ce que la Royal Mail accepte d’émettre des timbres, les planches de timbres sont affichées dans les tiroirs d’un meuble en chêne – un témoignage émouvant sur les conséquences de la guerre.L’exposition du Schaulager est sans précédent en ce qu’elle se compose presque exclusivement d’oeuvres d’images en mouvement.
Le spectacle constitue un défi pour les téléspectateurs à la fois en termes de temps et de diversité, le billet d’entrée est valable pour trois visites. – 6 heures de vidéos, plongées dans le noir- une expérience émotionnelle, intellectuelle, sensorielle, auditive.
Un programme complet d’éducation et une série de conférences, projections de films et un colloque accompagnera l’exposition.
Elles sont détaillées dans le livret de l’exposition (gratuit) et sur www.schaulager.org.
Conçue et développée en étroite collaboration avec l’artiste, l’exposition a été organisée et mise en œuvre par l’équipe du Schaulager, sous la direction de Heidi Naef et Isabel Friedli.
la publication d’un catalogue  richement illustrée, Steve McQueen. Œuvres, éditées par la Fondation Laurenz, Schaulager de Bâle, est disponible en anglais et en allemand et contient une étude détaillée des travaux ainsi que des essais de spécialistes éminents, une entrevue exhaustive avec l’artiste et une exposition complète l’histoire et la bibliographie.
L’exposition a été co-organisé par Schaulager, Laurenz Foundation, Bâle et l’Art Institute of Chicago.
jusqu’au 1 septembre 2013
ouvert mardi, mercredi, jeudi 14/22 h
samedi-dimanche 12/18 h
18 FS réduit 12 FS

photos de l’auteur 1 2 5
autres photos presse Schaulager

"lac et autres contes" Pierre et Jean Villemin

vidéo Pierre et Jean Villemin

C’est par la magie d’Internet que j’ai fait la connaissance des frères Villemin.
Leur DVD, « lac et autres contes » est une symphonie impressionniste, avec des tons délicats, des ombres portées, des dégradés, des flous à la RKN, la nature comme je l’aime, qu’ils savent si bien regarder.  : « forêt noire », « lac », et « oiseau de nuit »  vous emportent loin des gadgets actuels, vers des rêves d’ailleurs, de beauté, de mystère, des paysages atmosphériques. Vous croyez être dans la Petite Camargue du Sud de l’Alsace (sans les promeneurs), lorsque vous vous enfoncez dans les sous-bois, que l’eau coule et que le paysage devient étrange.
Paysages sans présence humaine, d’où on s’attend à voir apparaître des elfes, forêt, arbres, eau, beaucoup d’eau (où sont les sirènes et autres fées ?) le passage des saisons, quoique intemporel.
Au visionnage, au début je m’interrogeais sur la voix off, sa musicalité lancinante allait-elle  m’endormir, bercée par le ton grave et monocorde ? J’ai en mémoire les excellentes vidéos ou K7 d’Alain Jaubert, dont la voix berçait mes insomnies  … Et bien non, cela concorde et vous entraîne, comme ces magiciens qui arrivent à vous hypnotiser.
Le réveil est lent, le souvenir est tenace.
« Pierre et Jean Villemin sont des conteurs, conteurs d’un autre temps, de ces temps où se perpétuait la tradition orale, où les légendes se colportaient dans de longues soirées passées à écouter les voix »….. extrait d’un texte de Léa Bismuth
Pierre et Jean Villemin travaillent en équipe depuis 2002.

le DVD
Jean Villemin est artiste plasticien :
 Il a bénéficié de commandes publiques du Ministère de la Culture, Fondation de France.
Il est  Lauréat de plusieurs concours de sculpture
Ses œuvres sont visibles au Frac Alsace et  dans des collections particulières
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages.

Pierre Villemin enseigne la vidéo à l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine – Metz
Depuis 1999, Il réalise une dizaine de films courts diffusés et primés dans plusieurs festivals internationaux.
Avec Mémoire carbone, commande du Musée de la Mine du Carreau de Wendel, il développe une écriture visuelle poétique et expérimentale sur la dernière mine lorraine de charbon.
Il est programmateur et responsable du réseau de diffusion et production, sonore et visuel en Lorraine, Les Yeux de l’Ouïe.
Si vous avez la chance de voir leur travail dans une exposition, un festival, chez un particulier, au FRAC, n’hésitez pas, c’est un bon moment de rêveries et de dépaysement assurés, comme un goût de retour vers l’enfance et les contes racontés ou lus.