Basel Short Stories D’Érasme à Iris von Roten

Jusqu’au 21 mai 2018, au Kunstmuseum Basel | Neubau

Commissaire : Josef Helfenstein
Une nouvelle manière de visiter le Kunstmuseum de Basel,
sans se préoccuper de l’histoire de l’art,
en visite libre le premier dimanche du mois.

Portraits de diverses familles bâloises crédit photo Julian Salinas avec le Directeur du Kunstmuseum Josef Helfenstein

L’exposition Basel Short Stories est consacrée à l’abondante
collection du Kunstmuseum Basel célèbre dans le monde
entier et souhaite en présenter les aspects méconnus sous
un nouveau jour. Des épisodes de l’histoire de Bâle –
certains célèbres, d’autres tombés dans l’oubli, des événements
quelconques ou entrés dans l’histoire, parfois insolites –
sont réunis dans une présentation kaléidoscopique et
mis en lumière grâce aux collections du Kunstmuseum.


Les Basel Short Stories présentent sous un angle nouveau
le potentiel considérable de la collection publique bâloise
aux visiteurs à travers un dialogue varié entre des pièces
oubliées ou rarement exposées et des oeuvres iconiques
de la collection. L’exposition se veut le reflet de chacune
des sections de la collection, des maîtres anciens jusqu’à l’art
contemporain. Elle apporte un nouvel éclairage à l’humaniste
Érasme de Rotterdam, au chef-d’oeuvre Le Christ mort
au tombeau de Hans Holbein le Jeune,

Böcklin, Holbein, Ray

à la dessinatrice et naturaliste Maria Sibylla Merian, à l’historien
de l’art
Jacob Burckhardt, au philosophe
Friedrich Nietzsche
,
mais aussi au congrès de Bâle de 1912, aux patineurs
artistiques Frick et Frack, à l’inventeur du LSD
Albert Hofmann
et à la militante pour les droits des
femmes, Iris von Roten.

Iris von Roten et Miggeli Aebersold 1959

En racontant une histoire, chacune des salles se joint
au choeur des voix de l’exposition.
Le musée présente cette multiplicité d’acteurs, de voix
et de situations comme un ensemble complexe, instable
et en perpétuelle évolution.
Dans Basel Short Stories, l’histoire de l’art soumise
aux canons artistiques est reléguée au second plan au profit
d’une mise en regard qui associe librement oeuvres
d’art et documents
. Celle-ci repose sur l’abondante histoire
des idées et du quotidien de Bâle impliquant des personnalités
liées à la ville.

Maria Sybilla Merian

Neuf salles d’exposition proposent de retracer de courtes
histoires visuelles à travers des oeuvres d’art, des objets et
des documents conservés dans les collections du
Kunstmuseum et de la Emanuel Hoffmann-Stiftung,
et au sein de collections bâloises particulières et publiques.
Plusieurs salles ont été conçues et aménagées en étroite
collaboration avec les artistes Silvia Bächli, Pipilotti Rist
et Not Vital, dont les oeuvres sont également présentes dans
la collection publique.


Plusieurs événements seront organisés autour de l’exposition
Basel Short Stories, à l’instar des soirées transdisciplinaires
« Criss Cross » lors desquelles plusieurs intervenants
proposeront d’explorer certains des thèmes abordés dans
l’exposition sous différents angles. Leur réflexion entrera en
résonance avec des débats de société actuels et convoquera
d’autres disciplines telles que l’art, la science et la culture
populaire.

Johannes Grützke : Böcklin, Bachofen, Burckhard et Nietzsche sur le pont (mittleren) du Rhin

Ces soirées seront consacrées à diverses
thématiques parmi lesquelles les substances psychotropes,
les questions liées à l’écologie, les processus de paix, les formes
de féminisme et l’intrication entre sport et industrie du spectacle.
Par ailleurs, des coopérations telles que « Looping Journey »,
projet sous la direction de Gare du Nord lors duquel des
chorales d’amateurs proposeront une mise en musique
expérimentale de l’exposition, et « Kultur Stadt Plan »,
projet basé sur les Basel Short Stories (conçu par
Franziska Schürch et Isabel Koellreuter, historiennes de
la culture), viendront littéralement relier l’exposition à la ville.


L’exposition Basel Short Stories propose à chacun – visiteur
assidu ou occasionnel – de (re)découvrir la collection et de porter
un regard neuf sur sa genèse et ses trésors insoupçonnés.
Grâce à son aspect transdisciplinaire – art, science, culture
quotidienne et culture populaire –, elle est accessible à
un grand nombre de visiteurs.

Dans le cadre de l’exposition paraît une abondante publication
aux éditions Christoph Merian Verlag avec des reproductions,
citations, extraits de textes historiques et écrits de spécialistes
de différents domaines.
Parmi les contributions, citons entre autres celles de Andreas Beyer,
Andrea Bollinger, Bodo Brinkmann, Maike Christadler, Gabriel Dette,
Patrick Düblin, Søren Grammel, Anita Haldemann, Josef Helfenstein,
Michael Kessler, Andrea Maihofer, Ariane Mensger, Charles Ray,
Sabine Söll-Tauchert, Monica Stucky, Hortensia von Roten,
Regina Wecker et Maja Wismer.

Nill-Gruppe 1888 et Wolfgang Tillmanns

Le catalogue en allemand bénéficie du soutien de :
Christoph Merian Stiftung Stiftung für das
Kunstmuseum Basel

Horaires
Lu fermé
Ma–Me 10.00–18.00
Je 10.00–20.00
Ve–Di 10.00–18.00
ENTRÉE LIBRE
Entrée libre dans la collection et les expositions temporaires :
les mardi, mercredi, vendredi et samedi de 17h à 18h,
ainsi que le premier dimanche de chaque mois.
L’entrée libre n’est pas valable pour les
grandes expositions temporaires
passmusées
Depuis la gare SBB tram n° 2  ou 1 arrêt Kunstmuseum

Mohamed Bourouissa Urban Riders

Le 1er février, le comité de collectionneurs de l’ADIAF
a dévoilé les noms de quatre artistes nommés
au Prix Marcel Duchamp 2018 : Mohamed Bourouissa,
Clément Cogitore, Marie Voignier et Thu Van Tran.
Ils exposeront au Centre Pompidou à partir du 10 octobre.
Jusqu’au 22 avril 2018

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
consacre la première exposition institutionnelle en France
à Mohamed Bourouissa. Remarqué dans les expositions
prospectives Younger than Jesus au New Museum à
New York (2009) et Dynasty au Palais de Tokyo et au
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2010),
le plasticien franco-algérien, né à Blida en 1978, est
aujourd’hui l’un des artistes majeurs de sa génération.
Dès les premières séries photographiques
Périphérique (2005-2008) et Temps mort (2008) se
dégagent les principes de son travail : l’observation de la
société par ses marges et les pratiques collectives où la
dimension humaine occupe une place centrale.

L’exposition Urban Riders, s’articule autour du film
Horse Day réalisé à Philadelphie, dans le quartier défavorisé
de Strawberry Mansion, au Nord de la ville et dont la
réalisation a marqué une étape décisive dans son évolution.
Durant huit mois, le temps d’une résidence, il s’est intéressé
aux écuries associatives de « Fletcher Street » qu’il a
découvertes grâce aux images de Martha Camarillo,
une photographe américaine.

Territoire de réparation et de cristallisation des imaginaires,
fondé par des cavaliers afro-américains, les écuries de
« Fletcher Street » accueillent
les jeunes adultes du quartier et offrent un refuge aux chevaux
abandonnés. Sans pour autant documenter une réalité,
l’artiste s’est emparé de l’histoire du lieu, de l’imagerie
du cowboy et de la conquête des espaces.

Au fil des mois, Mohamed Bourouissa s’est attaché à créer
des conditions d’échange et de partage avec la communauté
locale. Le film, de facture cinématographique, retrace ce projet.
Il rend compte avec force d’une utopie urbaine.
Fasciné par l’histoire de la représentation des cowboys noirs,
il synthétise des questionnements récurrents :
l’appropriation des territoires, le pouvoir, la transgression.
Horse Day s’accompagne d’un corpus d’environ
quatre-vingt pièces. Un ensemble d’oeuvres graphiques
traduit la liberté et la richesse du langage plastique de l’artiste.
Croquis sur le vif, dessins préparatoires, story-board du film,
collages, encres, aquarelles relatent l’origine du projet et
son élaboration. En regard de cet ensemble, sont présentés
des portraits de cavaliers et les costumes des chevaux.

Prolongeant la métaphore du « tuning » des éléments de
carrosseries sont agencés et deviennent le support des images
du film.Montré sous différentes versions notamment au
Stedelijk Museum (Amsterdam) et à la Fondation Barnes
(Philadelphie), l’exposition se réinvente au
Musée d’Art moderne sous une forme amplifiée.

À travers un programme de workshops invitant des artistes,
Mohamed Bourouissa prolonge une réflexion sur l’histoire
collective et la représentation des identités.
Avec ce projet, le musée renouvelle son soutien à l’artiste
dont la série photographique Temps mort et le film Legend
figurent dans les collections permanentes
Commissaires
Odile Burluraux
Jessica Castex
Un livre d’artiste rassemblant l’ensemble de ses oeuvres
sur papier est publié par Paris Musées à l’occasion de l’exposition.
France culture La Dispute d’Arnaud Laporte le podcast
les divers avis sur l’exposition
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson 75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00
www.mam.paris.fr
Ouvert du mardi au dimanche De 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h

Georg Baselitz rétrospective à la Fondation Beyeler

Jusqu’au 29 avril 2018 à la Fondation Beyeler
« Je ressemble de plus en plus à mon père
cela m’inquiète « 
dit Georg Baselitz en conclusion de la rencontre de presse
Réflexion surprenante, puis on apprend qu’il s’appelle
en réalité Kern, né le 23 janvier 1938 de
Hans-Georg Bruno Kern à Deutschbaselitz,
Saxe (Allemagne).

Georg Baselitz
Der Brueckercor 1983, photo Philip Anstett

« J’avais pour l’essentiel deux raisons :
premièrement,
je détestais mon nom, Kern.
Ce nom était
synonyme de domination, une domination
énorme
qui avait chez moi des effets négatifs. Les rapports
père-fils étaient absolument mauvais, avec beaucoup
d’agressivité de ma part. Cela s’expliquait aussi par le
fait que mon père était membre du Parti. Par la suite,
je suis revenu sur tout ça et je me suis excusé « .
La Fondation Beyeler consacre sa première exposition
de l’année 2018 au peintre, graphiste et sculpteur allemand
Georg Baselitz  À l’occasion du 80e anniversaire de cet
artiste majeur de l’art contemporain, une vaste rétrospective
réunit de nombreuses sculptures et peintures-phares réalisées
par Baselitz au cours des six dernières décennies.
L’exposition dévoile des prêts issus d’institutions et de collections
privées européennes et nord-américaines, dont certains n’ont pas
été montrés au public depuis fort longtemps. Elle sera présentée sous
une autre forme au cours de l’été au Hirshhorn Museum and
Sculpture Garden à Washington, D. C.
Les expositions de Baselitz sont un événement rare en Suisse et
aux États-Unis. La dernière exposition monographique de l’oeuvre
de Baselitz présentée en Suisse remonte à 1990, au Kunsthaus Zürich;
et la dernière rétrospective nord-américaine date de 1995, faisant
escale, entre autres, au Musée Guggenheim de New York et au
Musée Hirshhorn de Washington.

L’exposition se concentre sur Georg Baselitz en tant qu’artiste
profondément enraciné dans l’histoire de la peinture et de la
sculpture européennes et américaines: en effet, il y occupe
une position particulière et exceptionnelle en tant que créateur
d’un langage iconographique figuratif idiosyncratique qu’il n’a de
cesse de développer. L’appropriation de modèles iconographiques
et stylistiques qui se mutent en une structure de sens complexe
et ambivalente dans ses créations picturales est l’une des
particularités de l’art de Baselitz. L’univers pictural de l’artiste
s’articule comme un palais des glaces dans lequel ses images
tirées du souvenir ou de l’imagination et empreintes de modèles
historiques et artistiques se fondent sans cesse dans de nouvelles
compositions picturales.
Dans notre monde peuplé d’images numériques et projetées,
Baselitz se préoccupe tout particulièrement
de la qualité sensuelle de l’oeuvre. Depuis ses débuts dans les années
1960, son travail témoigne de l’importance et de l’impact
puissant de la peinture; c’est l’une des raisons pour lesquelles
la pertinence de son art est si constante depuis des décennies
et nous touche encore aujourd’hui.
L’exposition a été conçue en étroite collaboration avec l’artiste.
La sélection des oeuvres et sa présentation ont été guidées par le
désir de faire émerger l’essence de plus de soixante années
d’une vaste production artistique à travers la mise en juxtaposition
de peintures et de sculptures issues de toutes les périodes créatrices
de l’artiste.
L’ordre chronologique des créations choisies fait apparaître
immédiatement et de façon tangible la singularité et l’ingéniosité
de forme et de contenu du travail de Baselitz. Le rapprochement
d’univers iconographiques à première vue hétérogènes crée une
fascination, une attraction qui captive le spectateur et le laisse
sous le charme à chaque fois. Cette expérience est en grande partie
responsable du fait que l’art polymorphe de Baselitz représente
aujourd’hui encore, tel qu’il y a 30 ou 40 ans, un défi esthétique
et intellectuel.

Organisée à la Fondation Beyeler par Martin Schwander,
Curator at Large
, l’exposition rassemble environ
90 peintures et 12 sculptures réalisées entre 1959 à 2017.
Des oeuvres-clés des années 1960, telles que les séries de tableaux
Helden [Héros] et Fraktur [Fractures], Verschiedene Zeichen
[Signes divers] également, sont présentées dans cette exposition,
ainsi que plusieurs peintures à sujet renversé –
dont Porträt Elke I [Portrait Elke I] –
qui ont fait la renommée de Baselitz dans les années 1970.

«Depuis 68-69, je me suis appliqué à faire de la peinture,
mais je n’ai réellement commencé à la toucher du doigt
qu’à partir du renversement des motifs. […] Pour moi,
la problématique est d’éviter de créer des images anecdotiques
et descriptives. De plus, j’ai toujours détesté l’arbitraire
nébuleux de la théorie sur la peinture non-figurative.
Le renversement du motif dans mes tableaux m’a donné
la liberté de faire face à des problèmes picturaux.»
Je me souviens de ma première vision des sculptures
de Baselitz à la Staatlichen Kunsthalle Baden-Baden
qui faisaient suite à ses peintures renversées au musée
Frieder Burda
en 2009, gigantesques, taillées à la hache,
étonnement, émerveillement, amusement.
«La sculpture est une chose miraculeuse. […]
Elle n’est pas une carcasse, elle n’est pas une coquille vide,
une enveloppe délaissée; elle s’apparente plutôt à une machine
éteinte – on y devine un esprit à l’intérieur, en attente d’un contact
Outre des sculptures en bois colorées de grand format telles
que Dresdner Frauen [Femmes de Dresde] et des reliefs peints,
l’exposition compte également un groupe de peintures de la série
Remix. Les peintures ainsi que les sculptures intérieures et
extérieures des deux dernières décennies complètent la vision de
l’un des artistes contemporains les plus originaux de son temps.
Un groupe d’oeuvres réalisées à l’automne 2017 et encore jamais
révélées au public conclut le parcours de l’exposition.
Le catalogue de l’exposition, publié en allemand et en anglais,
rassemble différentes perspectives sur la production artistique
multifacette de Baselitz. Auteures et auteurs européens et
américains renommés ont enrichi la publication de nouvelles
contributions à la recherche.
Demandez le tiré à part en français
Le célèbre cinéaste et écrivain allemand Alexander Kluge
(né en 1932 à Halberstadt, Saxe-Anhalt) a réalisé en l’honneur de son ami et
artiste Georg Baselitz un hommage cinématographique
qui est présenté en avant-première au sein de l’exposition.
Un autre film de 15 minutes produit par Heinz Peter Schwerfel
à l’automne 2017 donnera un aperçu sur la façon de penser et
de travailler de Baselitz. Il est pour la première fois présenté au
public à l’occasion de l’exposition à la Fondation Beyeler.
Parallèlement à l’exposition de la Fondation Beyeler, le
Kunstmuseum Basel présente une rétrospectives des
oeuvres graphiques de Georg Baselitz.
France culture : la Dispute podcast
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h00 à 18h00, et le mercredi jusqu’à 20h
Télématin

Sommaire du mois de janvier 2018

Pastel de Nicolas Party
Fondation de l’Hermitage Lausanne

01 janvier 2018 :  Voeux 2018
03 janvier 2018 : Nuit des musées bâlois 2018
05 janvier 2018 : Le jardin secret des Hansen,
la collection Ordrupgaard
08 janvier 2018 : L’art du pastel de Degas à Redon
10 janvier 2018 : Claude Monet, Collectionneur
11 janvier 2018 :  Cours Publics 2018
13 janvier 2018 :  Cristina De Middel « Muchismo »
16 janvier 2018 :  FOLLOWERS – la HEAR
21 janvier 2018 : Joseph BEY – Le murmure des ombres
24 janvier 2018 : Women House à la Monnaie de Paris
26 janvier 2018 : Sofia Hultén – Here’s the Answer,
What’s the Question?
29 janvier 2018 : Hélène de Beauvoir, Artiste et femme engagée

Sofia Hultén – Here’s the Answer, What’s the Question?

Le Musée Tinguely présente les sculptures, installations et vidéos
de l’artiste berlinoise Sofia Hultén (née en 1972 à Stockholm).
Jusqu’au 1 mai 2018.

Le titre est alléchant, « Ici la réponse, quelle est la question ? »
je suis intriguée par le goût de la jeune femme, pour les boulons,
marteaux, ponceuses et autres outils, ainsi que que pour
son envie de destruction/reconstruction.
Les oeuvres présentées sont curieuses, le travail
montré semble absurde, en adéquation avec Jean Tinguely,
l’artiste est enthousiaste et sympathique.

Mais tout comme le travail de Jean Tinguely, il en ressort
une réflexion profonde sur la consommation et le recyclage.
Les oeuvres de Hultén trouvent leur commencement dans
des objets quelconques du quotidien ou des matériaux de
bricolage. Par des manipulations méthodiques, qui frôlent
parfois l’absurde, l’artiste analyse les choses portant
l’empreinte d’une vie antérieure, les remanie et les réagence.
Les titres marquants que portent ses oeuvres renvoient à
des notions de philosophie ou de physique ainsi
qu’à des motifs de science-fiction et de culture pop.
Ils contrastent ainsi de façon surprenante, et souvent
humoristique, avec la sobriété des matériaux utilisés et des
situations filmées. Sensibles à la grandeur contenue dans
ce que l’on a trop vite fait de négliger, les réalisations de
Hultén aiguisent une conscience des liens qui
rattachent notre vécu du temps et de la réalité aux objets
qui nous entourent.
Here’s the Answer, What’s the Question?,
est une des plus importantes expositions personnelles
de l’artiste à ce jour.

Force poétique et énigmatique de l’objet trouvé
Les objets trouvés, à proprement parler, sont cruciaux dans
l’art de Sofia Hultén. Il s’agit d’objets qu’elle déniche
sur Internet ou dans la rue, produits industriellement et
maintes fois dupliqués, qui portent néanmoins les traces
d’une utilisation individuelle. Soucieuse d’en cerner
la grandeur et la poésie, Sofia Hultén voue à ses objets
quelconques une attention minutieuse, comme on peu
t le voir dans la vidéo de 72 minutes Past Particles
(2010) : les « protagonistes » en sont une boîte à outils
récupérée et le millier de pièces détachées qu’elle contient.
Filmée une à une, chacune de ses pièces est grossie à l’écran
pendant quatre secondes. Même si l’on comprend qu’elles
ont été produites selon des procédés définis et pour
une utilisation précise, les pièces restent mystérieuses. C’est
cette disparité entre la matière présente et sa fonction perdue
qu’évoque le titre, construit à partir du « participe passé »
(past participle en anglais) et des « partic(u)les »,
qui composent notre monde. Les objets sont photographiés
comme des bijoux, sur un fonds de graviers.

Boucles temporelles, réparation et délabrement
Un thème récurrent dans le travail de Sofia Hultén est
le passage du temps et les traces qu’il laisse sur le matériau
qu’elle a choisi. Tout commence par les questionnements
suivants :
« Qu’en serait-il si les choses se comportaient autrement ?
Qu’en serait-il si les
lois physiques ne correspondaient
pas à ce que nous attendons normalement ? »

Composée d’un objet et d’une vidéo en quatre parties,
l’installation Mutual Annihilation
(2008), commence avec une commode délabrée.
L’artiste la restaure soigneusement, avant de lui rendre
précisément l’état de dégradation dans lequel elle l’avait trouvée,
et ce au moyen de peinture, de cire et de coups de pied.
La série Particle Boredom (depuis 2016) relève d’une
démarche comparable : Hultén y utilise des découpes de bois
aggloméré (particle board en anglais) dont elle commence
par reproduire la forme en latex ; elle broie ensuite les panneaux
pour les couler à nouveau dans leur forme initiale.

Par ce travail absurde qui s’annihile lui-même, Sofia Hultén
s’en prend, sur un mode ludique, à l’impossibilité de remonter
le temps. Elle démontre comment la plupart des
circonstances, qui déterminent l’état des objets qu’elle traite,
échappent à son contrôle, malgré toute son assiduité.
Sofia Hultén à ce propos: « C’est précisément ce que j’essaie
de trouver, ce moment où les objets avec lesquels je travaille
font quelque chose auquel
je ne m’attends pas –
où les choses vont autrement que prévu.
»
Non-séquences, amalgames et variations

Sofia Hultén aborde d’une autre manière encore
la question du temps, de ses causes et
ses effets, dans la série vidéo Nonsequences (2013-2014),
où elle découpe en phases individuelles des moments banals
du quotidien – frotter une pomme sur un pantalon,
manger la pomme, la faire tomber par inadvertance
dans la poussière, jeter la pomme dans un sac-poubelle –
pour ensuite mélanger les séquences dans des enchaînements
plus ou moins sensés. C’est à un jeu semblable du désordre
et de l’amalgame qu’elle se prête sous façon sculpturale
dans la série Scramble (depuis 2016), où elle démonte les
lamelles de stores jonchés de graffitis pour les remonter
en les combinant différemment.

De manière encore plus narrative, History in Imaginary Time
(2012) rassemble un morceau de grillage, une veste à capuche,
de la peinture, une balle de tennis, quatre bouts de cartons
déchirés, en faisant varier l’agencement des objets. Le
côté absurde et déroutant de ces situations permutées,
chaotiques, vient de ce qu’elles sont présentées avec une évidence
totale et la même précision que des enchaînements
et agencements plus vraisemblables.

L’artiste évoque ici l’influence marquante des
stratégies narratives des sitcoms anglais sur son travail :
« Je ne change chaque fois qu’un élément d’une séquence
normale d’événements. S’il n’est plus question que de
non-sens absolu, alors l’artiste perd sa visée, et la situation
sa crédibilité. C’est comme le comique de situation qui exerce
une grande influence sur mon travail. Normalement, il
se produit dans un contexte extrêmement conventionnel,
dans lequel tout est familier et seulement un élément saillant a été
modifié. Si on modifie tout, ça tourne à la folie et ce
n’est plus aussi drôle. »
Here’s the Answer, What’s the Question?
Ce sont les quêtes et énigmes suscitées par les oeuvres de Hultén
– comme la recherche de la fonction inhérente aux objets ou
celle de la séquence « exacte » de ses « nonséquences» –
mais aussi la méthode qu’a l’artiste d’inspecter les objets – comme en
atteste par exemple la vidéo Altered Fates (2013) – que
suggère le titre de l’exposition
«Here’s the Answer, What’s the Question ?»
En parallèle, ce titre fait référence à un nouveau cycle d’oeuvres,
Pattern Recognition (depuis 2016), qui est un dialogue avec la
publication éponyme de 1967 de l’informaticien russe Mikhail Bongard.
Sur des panneaux de rangement perforés, et à l’aide d’outils
trouvés, Sofia Hultén reproduit des diagrammes que Bongard
avait développés comme procédés de vérification pour les
machines intelligentes. Un système, qui aurait un jour l’autonomie
de nommer les antagonismes représentés dans ses diagrammes
(vide/plein, symétrique/asymétrique),
donnerait la preuve de sa capacité presque humaine à reconnaître
des structures et développer des méthodes. Devant la réponse donnée,
les observateurs que nous sommes sont invités à chercher la
question qui sous-tend le motif.
Biographie
Sofia Hultén est née en 1972 à Stockholm et grandit à
Birmingham, Angleterre. Après ses études de sculpture à la
Sheffield Hallam University, elle s’installe en 1998 à Berlin afin
de poursuivre ses études avec une bourse de la Hochschule der Künste.
Jusqu’à ce jour elle vit et travaille à Berlin.
Catalogue/cooperation
À l’occasion de cette exposition, la Ikon Gallery et le Musée Tinguely
publient conjointement un catalogue, préfacé par Jonathan Watkins
et Roland Wetzel, avec des contributions  diverses
Commissaire d’exposition : Lisa Anette Ahlers

INFORMATIONS GENERALES
Titre : Sofia Hultén. Here’s the Answer, What’s the Question?
Lieu : Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Basel
Durée : 24 janvier–1er mai 2018
Visite de l’exposition avec l’artiste :
dimanche, 29 avril 2018, 13 h
Horaires : mardi – dimanche, 11h – 18h

Women House à la Monnaie de Paris

« Si la femme était bonne, Dieu en aurait pris une.
bien sûr que si, il a une femme, elle a même un prénom,
ne dit-on pas : Dieu et sa Grande Clémence  »
Quand une fille naît, même les murs pleurent. »


jusqu’au 28 janvier 2018
Women House est la rencontre de deux notions : un genre –
le féminin – et un espace – le domestique. L’architecture et
l’espace public ont été masculins, tandis que l’espace domestique
a été longtemps la prison, ou le refuge des femmes : cette évidence
historique n’est pourtant pas une fatalité et l’exposition,
Women House nous le montre.

Elle rassemble sur 1000 m2
et dans une partie des cours de la Monnaie de Paris,
39 artistes femmes du XXe et XXIe siècle qui se saisissent
de ce sujet complexe et mettent la femme au centre d’une histoire
dont elle était absente. Après l’étape parisienne, Women House
s’exposera au National Museum of Women in the
Arts à Washington D.C.
On ne peut pas dire que les hommes s’y pressent.
L’enjeu de trouver un espace de travail chez soi a été théorisé en
1929 par Virginia Woolf, qui encourageait les femmes à trouver une
chambre qu’elles puissent « fermer à clé sans être dérangé »
dans son essai  « Une chambre à soi ».


C’est la date de « départ » de Women House,
dont l’ambition se poursuit de manière thématique jusqu’à des œuvres
récentes, produites par une jeune génération d’artistes femmes,
en passant par les années 70, moment où les artistes femmes se
rebellent contre la privation d’espace réel – d’exposition, de travail –
et symbolique – de reconnaissance.
Les huit chapitres de l’exposition reflètent la complexité des points
de vue possibles sur le sujet :

ils ne sont pas seulement féministes (Desperate Housewives),
mais aussi poétiques (Une Chambre à soi), politiques (Mobile-Homes)
ou nostalgiques (Maisons de Poupées).

Les 39 artistes de Women House viennent de quatre continents,
de l’historique Claude Cahun jusqu’à une jeune génération :
l’artiste mexicaine Pia Camil, l’iranienne Nazgol Ansarinia,
la portugaise Joana Vasconcelos, l’allemande Isa Melsheimer
ou les françaises Laure Tixier et Elsa Sahal…
Certains noms sont connus (Louise Bourgeois, Niki de Saint Phalle,
Martha Rosler, Mona Hatoum, Cindy Sherman, Rachel Whiteread)
d’autres sont l’objet de redécouvertes récentes liées à une relecture
de l’histoire de l’art plus paritaire (Birgit Jürgenssen, Ana Vieira,
Laetitia Parente, Heidi Bucher).
Des œuvres monumentales sont exposées dans les cours de
la Monnaie de Paris,

Camille Morineau, commissaire, affirme pour sa part
que les artistes femmes n’ont “rien en commun”.
Pas d’essentialisation de leur  travail, donc, mais une volonté
politique, féministe, de  montrer leur travail, pour faire
exploser la bulle d’invisibilité  qui demeure un verrou puissant,
alors qu’il y a 120 ans,  l’école des Beaux-arts était tout
bonnement interdite aux femmes.

Camille Morineau explique qu’avec “Elles”,  au centre Pompidou,
elle avait cherché à écrire une histoire de l’art moderne à
travers un parcours entièrement féminin, pour prendre le
pari qu’elle pouvait raconter cette histoire depuis les collections
du Musée national d’art moderne, en sélectionnant des femmes.
Elle précise rétrospectivement qu’une seule et unique salle
pouvait être labellisée “art féministe”. Le reste déroulant
simplement une proposition de parcours à travers les courants
de l’histoire de l’art moderne.

podcast France culture
podcast la grande table
 
 

FOLLOWERS – la HEAR

Il  vous reste 2 jours pour visiter
FOLLOWERS est une exposition des étudiants du Plateau,
option Art de la HEAR – Haute école des arts du Rhin :
« Il s’agissait de se positionner sur le flot d’images auquel on est
confronté sur internet et les réseaux sociaux en tant que
“followers”, questionner ces images en leur redonnant une
matérialité.  »
Anne Immelé

Shireen Ali, Lena Beckerich, Fred Bello, Neckar Doll,
Silviane de Goër, Alice Guérin, Emma Haëck, Jacques Herrmann,
Hyosook Kim, Ange-Frédéric Koffi, Léa Kreitmann, Nahrae Lee,
Juliette Liou, Vincent Lo Brutto, Emmanuel Michaud,
Océane Pastier, PHiLiPPe PAULiN, Maëlyn Pesquer, Laura Porzio,
Nastassja Ramassamy, Julie Robiolle, Yvan Rochette, Robinson Roumier,
Agathe Sieffert, Pablo Stahl, Marion Stoll, Lydja-Uta Szatkowski,
Hippolyte Tessier.
Etudiants en en 3e , 4e et 5e année option art à la Haute école des arts du Rhin
(Hear), ils ont investis les lieux de La Kunsthalle de Mulhouse.

Le projet initié par leurs professeurs  : Edouard Boyer, Ivan Fayard,
Anne Immelé
explore les nouvelles formes et les nouveaux statuts
de l’image à l’ère des réseaux sociaux. Tout un questionnement
qui est d’actualité qui les orientait à travailler en 2 dimensions,
tout en leur laissant la liberté de leur propre interprétation.
Chaque étudiant a produit sa pièce durant l’année, pour ensuite
collaborer à la mise en espace pour cette exposition, force discussions
et conseils des coordinateurs.
Tous les médiums ont été utilisés, tant qu’il s’agit d’image :
peinture, photo, vidéo, dessin, édition, sculpture …
Une performance a eu lieu pendant le vernissage (que j’ai manquée
pour cause de vernissage à Colmar) qui consistait à reproduire un
épisode de The joy of painting , célèbre show télévisé diffusé aux
États-Unis dans les années quatre-vingt.
Lena Beckerich : A walk in the wood, hommage à Bob Ross
la performance consistait à reproduire en direct,
en suivant un tutoriel qui apprenait à peindre des paysages,
l’image à partir d’une toile blanche. Aussi se pose la question
de savoir qui est l’auteur de l’image ?
L’inspiration vient aussi de Dafen, un village chinois où
8 000 artistes produisent à la chaîne trois à cinq millions
de tableaux par an.

Frèd Bello, les légos
Une autre performance que j’ai ratée, si vous avez des photos je suis
preneuse 😳 , Yvan Rochette a crée un masque en plâtre,
genre scaphandre. C’est un performer en tenue d’Adam qui s’en est
paré et  s’est promené lentement dans l’exposition, s’arrêtant devant
les oeuvres, à la surprise des visiteurs, déclenchant l’hilarité,
la gêne, la curiosité
Questionnement sur le regard et l’identité , quelle image
l’on renvoie de soi, quand on est tout nu, juste à l’abri d’un
masque.
La mythologie est assez évoquée, notamment par le dessin
de Lydja-Uta Szatkowski, qui s’interroge sur la légende
grecque qui circule sur les réseaux sociaux, sur la déesse
de la Lune Sénélé. A chaque éclipse de lune, on dit que Séléné
allait être mangée par un dragon. Lydja est séduite et amusée
par l’idée que la légende de Sénélé, relayée par les réseaux
sociaux, lui accorde le statut, de vampire, qu’elle lui préfère
à la légende originelle.
O Serapis, film d’Emmanuel Michaud où le collectif des élèves
semble rendre hommage à la divinité syncrétique, en le parant
de leurs bijoux, puis en le dépouillant, en une sorte de rite.
Idole déchue ?
Une autre vidéo sur la société de consommation, de Philippe Paulin
The Stupid Beast
D’autres évoquent les images smartphones, les dessins d’enfants –
Léa Kreitmann .
D’autres encore reprennent des photos de l’enfance, en extraient les
détails, pour les repeindre.
Une autre vidéo De Abdomen à Zygote » d’Emma Haëck
Pablo Stahl dès l’entrée nous propose un slogan en poster
“Devenez votre carrière”

Autoportrait, lorsque l’on sait que ses parents sont artistes
bon sang ne saurait mentir !
Hippolyte Tessier
propose de nous servir en
images multiples sérigraphiées

L’exposition se tient du 13 au 18 janvier,
de 12 h à 18 h
Suivez-les
Si j’ai commis des inversions ou des erreurs je suis ouverte
à toutes suggestions.

Sommaire du mois de décembre 2017

Lucien Levy-Dhurmer
L’hymne à la Joie, Beethoven, l’Appassionata

02 décembre 2017 : La Fondation Beyeler
03 décembre 2017 : Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse
04 décembre 2017 : Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)
06 décembre 2017 : Anders Zorn
10 décembre 2017  : Les aléas des spectacles publics
16 décembre 2017 :  Hommage à Malou Willig
18 décembre 2017 :  David Hockney
19 décembre 2017  : Malick Sidibé Mali Twist
21 décembre 2017 :  America ! America ! How real is real ?
23 décembre 2017 :  Gilgian Gelzer / Raul Illarramendi – streaming
24 décembre 2017 :  Raúl Illarramendi
25 décembre 2017 :  Joyeux Noël

America! America! How real is real?

Au musée Frieder Burda de Baden Baden
jusqu’au 21 mai 2018

Mythes, projections, aspirations : à l’ère des
« fake news » et des « alternative facts », il apparaît
clairement que le rêve américain est inextricablement
lié à des images et symboles ayant une forte charge
émotionnelle. Dans le même temps, il n’existe guère
d’autre nation qui soit aussi consciente de l’impact
potentiel des images. Les représentations de
l’ « American way of life » produites par les médias
et l’industrie du divertissement sont aptes à cimenter
certains rapports de force et perceptions de la réalité
existants, tout autant qu’à les remettre radicalement
en question.
Au travers de quelque 70 chefs d’œuvre de l’art
américain contemporain, tels Race Riot (1964)
de Andy Warhol, Bear and Policeman (1988),
une sculpture grandeur nature signée Jeff Koons,
ou les installations en lettres lumineuses de
Jenny Holzer Truisms (1994), l’exposition
America ! America ! How real is real ? montre
comment les artistes ont commenté la réalité
américaine depuis les années 1960 jusqu’à
aujourd’hui. Elle invite à un voyage à travers la
culture visuelle de l’Amérique par le biais
d’œuvres faisant partie de la collection Frieder Burda
tout comme de nombreux prêts prestigieux.

Les grands noms du pop art tels que Andy Warhol,
Roy Lichtenstein ou James Rosenquist ont été
les premiers à transformer la surface de la culture
de la consommation en un art dont le langage possède
une énorme force de séduction et une froide
distance. En adoptant les méthodes de la
reproduction commerciale des images, ils abandonnent
les notions traditionnelles d’authenticité. C’est le même
sentiment d’aliénation qu’incarnent les œuvres
des grands peintres américains des années 1980.
Les toiles de Eric Fischl, intensément psychologiques,
les scènes hermétiques de Alex Katz, les immenses
dessins au graphite de Robert Longo aux accents
de films noirs, dissèquent les rêves et les peurs
d’une classe moyenne blanche en mal de repères.
Au même moment, des artistes tels que Jeff Wall
ou Cindy Sherman conquièrent la scène artistique
en posant un regard critique sur notre perception
marquée par les médias ; ils deviennent des modèles
pour les générations futures.

Cindy Sherman

L’art conceptuel, la performance et la photographie
sont autant de stratégies qui créent des univers
picturaux dans lesquels se perdent les frontières
entre réalité et mise en scène : How real is real ?

Horaires

Mar-Dim, 10h – 18h
Fermé le lundi, excepté jour férié.
Ouvert tous les jours fériés, excepté le 24.12. et le 31.12.
Bus n° 201 et 216 depuis HBH Baden Baden
ICE par l’Allemagne, depuis Bâle SBB
TGV retour de Baden Baden, Strasbourg Mulhouse

 

Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)

C’est à la Filature de Mulhouse et vous n’aurez
que l’embarras du choix.
A vos agendas
17 jours intenses du 10 au 27 janvier 2018
Au programme de cette 6e édition de ce festival
dédié aux Cultures du Sud :

À La Filature, chaque début d’année est inauguré
par des productions artistiques qui ont pour toile
de fond le bassin méditerranéen avec le Festival
les Vagamondes.
Des spectacles + des expositions avec
des artistes venus d’Italie, Liban, Iran, Algérie,
Tunisie,  Grèce, Égypte, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Madagascar, France…
+ des rencontres, conférences, projections avec
des géographes,  historiens, écrivains, journalistes…
pour aborder les cultures  du Sud par la géographie,
l’histoire, la géopolitique, l’économie,
la gastronomie.
Un programme riche avec de nombreux partenaires.
Renaud Serrz interviewé par Szenik sur FaceBook

Théâtre
Premières Mondiales
2 spectacles créés à La Filature à l’issue
de résidences X-Adra de Ramzi Choukair
+ It’s a good day to die de Kamal Hashemi
+ 1 commande la création symphonique
de Bruno Girard

Ramzi Choukair

Une création pour l’inauguration du
festival les Vagamondes 10 janvvier 2018

Ces militantes de l’opposition syrienne sous
le régime de Bachar El Assad père dans les années 1980,
incarcérées voire torturées dans leur pays qu’elles ont
dû quitter, témoignent, raconter leurs histoires mais
aussi celles des sept mille autres prisonnières du régime
à travers un spectacle dramatique mais combien réaliste
intitulé « X-Adra », théâtre dont elles sont les actrices.
Réunies par le metteur en scène Ramzi Choukair.
Photos
Une exposition de photos
19h le 10 janvier le vernissage dans la Galerie de
Muchismo,  l’exposition de Cristina de Middel
(Alicante, 1975), l’une des photographes
les plus singulières et les plus prolifiques au monde,
poursuit avec frénésie de nombreux projets depuis
l’immense succès de sa série Les Afronautes en 2012.
Ancienne photojournaliste, elle développe depuis plusieurs
années une recherche personnelle, dans une approche
plus conceptuelle, abandonnant peu à peu la presse
pour le monde de l’art.
En 2017, elle est nominée par l’agence Magnum Photos
et reçoit le Prix national de la photographie
du ministère de la Culture espagnol.
Pour son projet Muchismo, créé à Madrid en juin 2017,
Cristina de Middel choisit de revisiter l’intégralité
de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent
et dans une accumulation colossale.
Concert
Un concert concert symphonique

ven. 19 janv. 2018 20h00
sam. 20 janv. 2018 20h00
le Concerto d’Aranjuez pour guitare
de Joaquin Rodrigo
(interprété par la guitariste soliste
sino-américaine  virtuose Meng Su) nous fera
pénétrer dans les jardins du palais royal d’Aranjuez,
avant de terminer ce programme intitulé
Le vent se lève par la majestueuse orchestration
que Ravel a fait des Tableaux d’une exposition
de Modest Moussorgski
Chant

La chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
jeudi 18 janv. 2018 20h30
une musique d’inspiration traditionnelle
moyen-orientale avec de l’électro-acoustique ;
une danseuse derviche avec des technologies
interactives qui animent une scénographie numérique ;
le tout traversé par la voix suave et chaleureuse de la
chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
bar oriental dès 19h30 aux
Dominicains de Haute-Alsace
+ aller-retour en bus départ de La Filature à 19h
(supplément 5€). Réservation obligatoire auprès
de la billetterie de La Filature : 03 89 36 28 28

Clôture en apothéose avec Emel Mathlouthi
samedi le  27 janv. 2018 à 21h00 au Noumatrouff

C’est en pleine Révolution de Jasmin, lors d’une
manifestation en 2011, que cette jeune tunisienne
entonne Kelmti Horra (Ma parole est libre).
Une vidéo de cette chanson, immédiatement relayée
par les réseaux sociaux, en fera alors l’hymne
du Printemps arabe. Après un premier album,
elle participe aux côtés d’Élise Caron et Jeanne Cherhal
à un concert de chant de femmes à Téhéran qui fera
l’objet du film d’Ayat Najafi No Land’s song
(sam. 27 janv. 18h à La Filature).
Invitée à interpréter son hymne lors de la
cérémonie de remise du prix Nobel de la paix en 2015,
Emel Mathlouthi est dès lors adoubée par la
presse internationale. Son nouvel album Ensen (Humain),
enregistré en 2017 en partie par le producteur
de Björk et Sigur Rós, mixe sonorités électroniques
et instruments traditionnels, tout en échappant
au cliché du mélange des genres. Dans un monde écrasé
par l’anglicisme, chanter en arabe est pour elle
une revendication en soi, qui impose cette libertaire
et féministe comme une des figures de
l’avant-garde de la musique arabe.

Ces créations diverses susciteront comme chaque
fois de nombreux et riches questionnements.

Cette région, véritable carrefour des civilisations,
est un univers complexe aux contours flottants,
à la fois héritière de traditions qui remontent
à la nuit des temps, berceau des trois religions
monothéistes, et pleinement aux prises avec
les mutations contemporaines.
Découvrez le programme complet  en cliquant ici
Dès 3 places on peut profiter d’un Pass
Billeterie
du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 :
T +33 (0)3 89 36 28 28 et billetterie@lafilature.org

fermeture de fin d’année 2017
La Filature sera fermée au public du
dimanche 24 décembre 2017 au lundi 1er  janv. 2018 inclus
 (excepté pour le Concert du Nouvel An
de l’Orchestre symphonique de Mulhouse)
attention : la billetterie fermera exceptionnellement à 16h30
le samedi 23 décembre