La peinture en mouvement
Les œuvres du musée Unterlinden sous le regard de Robert Cahen – Installations vidéo
Du 4 avril – 31 décembre 2013 Robert Cahen devant le panneau de la Résurrection du Retable d’Issenheim – Matthias Grünewald (1475-1528)
Le Musée Unterlinden, qui célèbre cette année le 160ème anniversaire de son ouverture, annonce l’exposition « La peinture en mouvement, les œuvres du musée Unterlinden sous le regard deRobert Cahen, » du 4 avril au 31 décembre 2013.
Pionnier de l’art de la vidéo et de l’utilisation de l’électronique dans le traitement des images, l’artiste restitue, dans cette création, des images des œuvres majeures des collections du musée et particulièrement celles d’art moderne, qui ne sont pas visibles en raison des travaux d’extension. Ainsi, Robert Cahen et son associé Thierry Maury (Pixea Studio) ont capté des images en effectuant des mouvements lents de façon à créer une respiration cinématographique apportant vie au sujet du tableau et donnant ainsi l’illusion que la peinture s’anime. L’idée est d’appréhender les œuvres, sous un certain regard, en privilégiant des points de vues originaux, qui se concentrent sur les visages des personnages présents, notamment dans les œuvres de Picasso, Renoir, Victor Brauner, Chaissac et bien sûr Grünewald.
La présentation de cette création s’articule sur deux niveaux.
Dans le cloître du musée, l’installation vidéo est composée de six cylindres dans lesquels le visiteur est invité à regarder les images et à s’en approcher.
Dans la galerie, à l’étage, lieu propice au passage des visiteurs, les créations vidéo sont visibles sur des cadres numériques, disposées dans six vitrines parmi les objets exposés. « Les images poétiques et envoûtantes de Robert Cahen traduisent parfaitement l’esprit du musée. Elles laissent envisager la mise en lumière de nos collections telles qu’elles seront présentées dans l’extension du Musée réalisée par Herzog et de Meuron« indique Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice chargée des collections d’art moderne et contemporain.
Compositeur de formation, Robert Cahen (1945) est diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (classe de Pierre Schaeffer). En 1971, il devient membre actif du Groupe de Recherches Musicales (GRM). Chercheur à l’ORTF, Robert Cahen est un pionnier dans l’utilisation des instruments électroniques.
En 1992, il est lauréat de la Villa Médicis hors les murs.
Parallèlement à son travail de composition, il expérimente l’image et la vidéo et oriente progressivement ses recherches vers ces nouveaux media en les traitant de la même façon que les sons. L’identité du travail de Robert Cahen, artiste vidéo depuis 1973, se distingue dans le traitement des ralentis, des oscillations et des mises en mouvement. L’artiste organise et transforme les images, multiplie les points de vue en y associant des sons afin de créer un univers poétique, jusqu’à l’expérimentation physique de l’œuvre dans sa mise en espace. Considéré comme l’une des figures les plus significatives dans le domaine de la création vidéo, son travail est reconnaissable à sa manière de traiter les ralentis et à sa façon d’explorer le son en relation avec l’image pour construire son univers poétique.
Dès sa première vidéo en 1973, – L’Invitation au Voyage -, il manipule l’image et la rend malléable. Il réalise en 1983 – Juste le Temps – fiction vidéo de 13’, considérée comme une œuvre charnière pour la vidéo des années 80.
Les œuvres de Robert Cahen sont présentes dans de nombreuses collections publiques en France (Mnam, Paris et Mamcs, Strasbourg) et à l’étranger (MoMA, New York; Harris Museum, Preston; ZKM, Karlsruhe). Heure Exquise distribue son travail vidéo, un coffret dvd les oeuvres de 1973-2007 a été édité par Ecart Production, RKN fait partie de la Galerie Lucien Schweitzer, (Luxembourg)
Commissaire de l’exposition : Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice au musée Unterlinden
Cette exposition bénéfice du soutien du Cercle des Mécènes Unterlinden et du mécénat en nature de deux entreprises : Frans Bonhomme (tubes en PVC) et Telefunken (cadres numériques). Autour de l’exposition
Ouverts à tous
Objet du mois de septembre : Promenade autour du cloître des Unterlinden, « installer un regard », les œuvres du musée sous le regard de Robert Cahen avec l’artiste et de Frédérique Goerig-Hergott
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Visites guidées les dimanches 5 mai, 2 juin, 23 juin et 22 septembre à 10h30
Tarif normal : 10 € / 5€ pour les membres de la Société Schongauer et les détenteurs de la Carte Culture
Réservé aux membres de la société Schongauer Jeudi 23 mai à 18h : Visite guidée par Robert Cahen et Frédérique Goerig-Hergott Informations pratiques
Musée Unterlinden1 rue d’Unterlinden – 68000 Colmar
Tél. : 03 89 20 15 51 info@musee-unterlinden.com www.musee-unterlinden.comHoraires
De mai à octobre, tous les jours de 9h à 18h.
De novembre à avril, tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h.
Fermé le mardi et le 1er novembre.
Et 1 mai et 25 décembre Tarifs d’entrée
Tarif normal : 8 € Tarif groupe (15 personnes), seniors et Carte Cézam : 6 €
Tarif réduit (12/18 ans, et étudiants – de 30 ans) : 5 €
Tarif famille (à partir de 2 enfants) :
Tarif normal pour le(s) adulte(s), 3€ par enfant (12/18 ans)
Gratuité pour les enfants – de 12 ans, les membres de la société Schongauer, les porteurs du Pass Musées, les scolaires de l’Académie de Strasbourg du Land Bade-Wurtemberg ainsi que les enseignants accompagnateurs.
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Le voyage est un mode de vie typiquement contemporain. Mais il plonge aussi ses racines dans les profondeurs de l’histoire humaine. C’est au travers du voyage – déplacement, migration et vie nomade, exil même – que les êtres humains ont écrit leur histoire et créé leur identité – l’humanité. La vie est un éternel voyage, entre le point de départ et la destination finale, entre le passé et l’avenir, entre la mémoire et la réalité, entre l’émotion et l’imagination… Certains voyagent sur leur ordinateurs, d’autres dans leur imagination.
Robert Cahende par son œuvre est l’expression vivante de ce processus, résolument contemporaine par l’appel aux techniques les plus modernes (appareils électroniques pour produire sons et images), elle explore et expose aussi les aspects essentiels de notre vie d’aujourd’hui. C’est un mouvement permanent ou « passage », pour reprendre l’expression de l’artiste, entre stabilité, enracinement, voisinage et changement, déplacement, globalisation… et le fait même d’être créé au travers des échanges. Robert Cahen, le monde entier connaît sa haute silhouette vêtue de noir, (ou de bleu) boucles devenues blanches, yeux bleus au regard soutenu, à la démarche virevoltante, voire flottante. RKN est à l’image de certains oiseaux migrateurs qui voguent d’un continent, l’autre, à la rencontre de la beauté et de la poésie du monde, qui sont au cœur de son travail . Mais qu’est-ce qui fait courir RKN ? Il n’est jamais à court d’idées, un projet à Macao juxtapose un autre aux Philippines. Proustien et baudelairien, dans sa recherche du temps, qu’il ne perd jamais, en tentant de l’arrêter, par des effets qui lui sont si personnels, reconnaissables, flous, poétiques.
La vidéo est dans une certaine mesure comparable à une lanterne magique, objet proustien grâce auquel l’enfant qui est en l’homme peut projeter des images sur les murs de sa chambre, se raconter des histoires pour échapper au temps ; mais l’artiste, lui, connaît le secret du monde, et les vidéos de Robert Cahen le révèlent comme les derniers mots de : À la recherche du temps perdu. Stephan Audeguy
Voyager/Rencontrer, titre d’une exposition en Asie, caractérise l’artiste. Les vidéos et installations sont inspirées de ses voyages dans différentes parties du monde. Le spectateur est entraîné dans un véritable monde flottant, voguant entre la réalité et la fiction, dans une expérience quasi physique du voyage.
Cette fois ce voyageur infatigable s’aventure en Patagonie, avant de nous réserver de multiples surprises en Europe et notamment en France pour 2013 et plus. Robert Cahenparticipe au Festival International de documentation Expérimentale de Patagonie« PAFID » avec les oeuvres suivantes :
clic sur les images
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Exposition au forum de l’Hôtel de Ville de St Louis, jusqu’au 1 juillet 2012 Vernissage le 8 juin à 18 h 30, suivi d’une rencontre-discussion avec les artistes. Avant première depuis le 1 juin 2012
(é)mouvantes couleurs
Un « dialogue sans cesse renouvelé entre visible et invisible, narration et poésie. » (Sandra Lischi)
Marie Freudenreich photo DNA Kristin Jurack
Deux artistes, de générations différentes, réunis par une perception de l’espace et du mouvement semblable. L’un artiste affirmé, Robert Cahen (voir ici 2e partie) exposant régulièrement un peu partout dans le monde, l’autre Marie Freudenreich, timide, effacée, talentueuse, connaissant bien sa partie, mais ne se livrant pas d’emblée. Son travail est tout en finesse, en délicatesse, des dessins, à l’encre de Chine et à la tempera. (peinture à l’œuf) La tempera est un procédé de peinture, qui consiste à délayer des pigments en poudre dans de l’eau additionnée d’un agent liant tel le jaune d’œuf.
Cela permet des couleurs vives et translucides. Peinture utilisée à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, Marie l’a remise au goût du jour, en l’adaptant à sa manière.
Elle ne peint pas sur bois, mais sur un papier très fin, qu’elle a rapporté lors d’un voyage en Chine, d’où résultent raffinement et élégance. Ses dessins, sont très géométriques, parfois des bâtons qui semblent danser au gré de leur fantaisie, projetant des ombres, un œil aveugle, tout en mouvement et en couleurs. Les mouvances de sa tempera envoient tout naturellement aux nuages et aux mouvements des vidéos de Robert Cahen.
Est-ce le vide de l’absence autour de cette table-installation, au milieu des fragiles dessins sur papier chinois suspendus en cercle, au centre du forum ? Attend-elle des convives ?
La grande toile spécialement conçue pour l’exposition ‘Fade to black’ (fondu de noir) n’est ni du Soulages, ni du Rothko, ni du Pollock, c’est du Marie Freudenreich
.
Après 3 ans d’études à l’école des Beaux Arts de Nancy, Marie a tenté l’expérience d’une école d’art américaine, pendant 5 ans, pour étudier la sculpture et la peinture à la tempera puis elle revient à Mulhouse, pour exercer son art.
La jeune femme fort timide ajoute « On peint pour dire ce qu’on ne sait pas dire ».
Ce jeu de couleurs en mouvement, se retrouve dans l’installation vidéo de Robert Cahen, Paysages / Passages, dans les moniteurs de télévision, qui montrent le moteur de la télé visible sous leurs caches en plexiglass. «Il y a trois sources d’images, extraites du film ”juste le temps”
(projeté au Jeu de Paume en 2010) de 1983, une fiction expérimentale dans laquelle deux personnages se rencontrent dans un train », explique Robert Cahen.
Il a travaillé en postproduction le défilement du paysage vu d’un train en jouant sur des effets vidéo comme la vitesse, les couleurs et l’évocation du passage, le passager est hors champ, c’est à dire nous.
« C’est une notion permanente de mon travail, parce qu’on peut y retrouver la valeur du temps et les transformations de l’existence ».
Art où l’artiste conjugue poésie avec virtuosité, Art vidéo dont il est pionnier.
Robert Cahen et Thierry Maury -photo DNA Kristin Jurack
Les œuvres de Robert Cahen de la période 1973-2007 ont été éditées sous forme de coffret, en DVD, que l’on peut acquérir auprès d’Ecart Productions, au FRAC, au jeu de Paume, à la galerie Stampa de Bâle (Art Basel) Centre Pompidou, et auprès de la Vitrine, 53 Avenue Kennedy à Mulhouse.
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La visite de la Fondation Paul Sacher, initiée par Stéphane Valdenaire, historien de l’art a permis de découvrir un lieu qui fait vivre sa mémoire et conserve des témoignages émouvants. ¨Paul Sacher
Aboutissement de l’engagement de Paul Sacher envers les compositeurs du 20e siècle, la Fondation est un lieu d’ordinaire réservé aux musicologues du monde entier.
Elle abrite des collections artistiques précieuses et les archives de noms qui ont marqué la musique du 20e siècle : manuscrits de Stravinski, Webern, Varèse, Bartók, Boulez …
Feldman, Grisey, Maderna, Kagel... Robert Piencikowski
C’est Robert Piencikowski, musicologue, ancien chercheur de l’Ircam, qui développa avec verve, humour et générosité, l’œuvre de Paul Sacher. Il nous présenta quelques trésors, extraits pour l’occasion des coffres-forts de la Fondation, située place de la cathédrale, dont les baies vitrées permettent une vue unique sur le Rhin. Cette place pourrait être appelée place ou carrefour des grands hommes, avec la tombe d’Erasme dans la cathédrale, l’immeuble où enseigna Nietzsche et la présence émouvante de Holbein.
Sa présentation était ponctuée d’anecdotes croustillantes, qui ont affluées dans la vie de Paul Sacher.
Si son nom ne disait rien au grand public, les compositeurs et
interprètes de ce siècle le considéraient depuis longtemps comme un véritable prophète.
A 20 ans, il crée son premier orchestre de chambre d’amateurs à Bâle et, à 35 ans, le Collegium Musicum à Zurich. Depuis, il a dirigé plus de 200 oeuvres modernes, généralement des premières de compositeurs dont il a souvent été le mécène inespéré. Dans sa résidence de Schönenberg, sur les hauteurs de Bâle, Paul Sacher recevait des amis répondant aux patronymes de Dürrenmatt, Tinguely, Niki de Saint-Phalle, mais également de Bartok, Boulez et Penderecki. Sur les grands murs blancs, des toiles de Braque, Miro, Picasso, Klee et Chagall, avec lesquels Maja Hoffmann-Strehlin, qu’il avait épousée en 1934, s’était liée d’amitié lorsqu’elle travaillait dans l’atelier parisien de Bourdelle.
A l’intérieur des coffres-forts, s’accumulait la plupart des partitions autographes (une centaine) qu’il avait commandées à Bartok, Stravinski, Honegger, Britten, Henze, Dutilleux ou Boulez. Igor Stravinsky
Son ambition: défendre les contemporains menacés par l’incompréhension du public Stravinski hué lors de la création du Sacre du printemps, Berg vomi par Vienne et donner le répertoire baroque et classique jusqu’au XVIIIe siècle, alors totalement méconnu. Pour parachever sa mission, il créait de nouveaux outils: la Schola Cantorum Basiliensis et la Basel Academy of Music, réunissant compositeurs, musicologues et étudiants. En 1941, à la tête du Collegium Musicum de Zurich, dernier orchestre de chambre de sa création, il défendait dans le monde entier des oeuvres qu’il avait commandées et créées. Sa collection constituée au départ par son intuition, fut consolidée par son mariage avec la veuve et héritière d’Emmanuel Hoffman, fils du fondateur des Laboratoires pharmaceutiques Hoffmann-Laroche, le plus gros chiffre d’affaires helvétique , la fortune de Paul Sacher allait être investie dans la constitution d’un répertoire extraordinaire.
C’est pour son Orchestre de chambre de Bâle que Bartok écrivit en 1936 la fameuse Musique pour cordes, percussions et célesta, puis le Divertimento pour orchestre à cordes. Des années plus tard, Boulez composera Dérive 2 & 1 à partir des lettres du nom du compositeur, et Dutilleux, Trois strophes sur le nom de Paul Sacher, pour violoncelle.
Son intuition peut être qualifiée de géniale: de Hindemith à Takemitsu, il pressent quels noms vont rester. Quant à son austère noblesse, elle est légendaire: il préférait le néoclacissisme de Stravinski (à qui il avait commandé Capriccio) au post-romantisme de Strauss. Mais, apprenant que ce dernier était à la fin de sa vie dans le besoin, il lui avait commandé Métamorphoses, sans même évoquer le refuge trouvé chez lui par un Rostropovitch déchu de sa nationalité soviétique. Son soutien à Boulez et à Berio lui valait les commentaires acerbes de son compatriote, le chef Ernest Ansermet. Il lui répondait qu’il était triste de le voir perdre sa curiosité et son enthousiasme avec l’âge.
Collectionneur, Paul Sacher avait arraché le lot Stravinski (partitions, lettres, passeports, piano) à la Morgan Library et à la New York Public Library, en 1983, pour 12 millions de dollars. Sa fondation, sise dans une cathédrale, avec étages et quelques sou-sols, voisine de celle de Bâle, gère aujourd’hui une soixantaine de fonds de Webern à Maderna accessibles aux chercheurs. Venu en 1986 léguer l’intégralité de ses manuscrits, Boulez avait écrit sur le livre d’or: «Visite à mon futur tombeau.» Fac similé
Après « Le récit de Margh », Marguerite Mutterer Marguerite Mutterer. Archives Dom Poirier
plonge dans ses souvenirs d’enfance, avec le deuxième tome de sa biographie :
« C’est vous dont la mère est folle », qui se déroule à Mulhouse entre 1920 et 1940.
Derrière le récit, l’histoire, les anecdotes, ces deux ouvrages révèlent les
faces secrètes d’une personnalité hors du commun, mais également un talent d’écrivain, d’ores et déjà couronné par le prix de Littérature et de philosophie 2011 de l’Académie française.
Après ces deux premiers récits, Marguerite Mutterer travaille actuellement au tome 3,
qui retracera : l’histoire du Centre de Réadaptation de Mulhouse, dont elle fut la créatrice et la directrice pendant 40 ans.
Entre histoires et Histoire, voici des pages qui vont incontestablement enrichir
la bibliographie mulhousienne contemporaine. Bonne lecture ! André Heckendorn
Un autre regard sur le handicap Film de Robert CAHEN réalisé pour le Centre de Réadaptation de Mulhouse
Connue pour avoir fondé le Centre de réadaptation de Mulhouse, Marguerite Mutterer s’est passionnée pour l’écriture il y a quelques années et a publié Le récit de Margh, tranche de vie d’une adolescente de 19 ans entre 1938 et 1945. Réédité pour les fêtes chez Jérôme Do Bentzinger Editeur, le livre a été distingué par la médailled’argent du prix de littérature générale Louis Barthou 2011 de l’Académie française.
Le récit de Margh n’est pas un roman, encore moins une histoire d’amour sur fond de guerre ou un document historique. C’est une tranche de vie, celle de Marguerite Filbert, jeune Alsacienne de 19 ans, où s’entremêlent la guerre et ses peurs, la Résistance et ses combats, l’amour et ses tourments. La Résistance au féminin
Au fil des 147 pages de ce récit, l’auteur évoque l’humiliation de devenir allemande, la fuite vers le Territoire de Belfort, le premier hiver sous l’Occupation, le rationnement, le sentiment de solitude, l’horreur des postures nazies, la peur de la délation, la naissance de sa vocation dans le social, ses premiers émois amoureux et surtout, son désir d’agir. Contre la dictature du « Sois belle et tais-toi », Marguerite Mutterer raconte la guerre autrement. Pas forcément d’un point de vue féministe, mais féminin. La Résistance, pour elle, était une envie. Des passages de ligne et des exploits militaires qui ont duré trois mois.
À 90 ans, Marguerite Mutterer a encore beaucoup à partager. Son prochain récit, à paraître début 2012, sera consacré à son enfance ainsi qu’à son retour à Mulhouse en 1945.
Le récit de Margh, par Marguerite Mutterer, Ed. Jérôme Do Bentzinger. 19 €. En vente à la librairie Bisey et au Relais de la gare à Mulhouse. L’Alsace du 18/12/2011signé CB
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Le voyage est un mode de vie typiquement contemporain. Mais il plonge aussi ses racines dans les profondeurs de l’histoire humaine. C’est au travers du voyage – déplacement, migration et vie nomade, exil même – que les êtres humains ont écrit leur histoire et créé leur identité – l’humanité.
La vie est un éternel voyage, entre le point de départ et la destination finale, entre le passé et l’avenir, entre la mémoire et la réalité, entre l’émotion et l’imagination… L’œuvre de Robert Cahen est l’expression vivante de ce processus – elle est en même temps résolument contemporaine : non seulement elle fait appel aux techniques les plus modernes (appareils électroniques pour produire sons et images), mais elle explore et expose aussi les aspects essentiels de notre vie d’aujourd’hui – c’est un movement permanent ou《passage》, pour reprendre l’expression de l’artiste, entre stabilité, enracinement, voisinage et changement, déplacement, globalisation… et le fait même d’être créé au travers des échanges.
Voyager/Rencontrer, l’exposition d’installation vidéo présente des créations de Robert Cahen depuis 1980, dont la plupart se sont inspirées de ses voyages dans différentes parties du monde. Le spectateur est entrainé dans un véritable monde flottant, voguant entre la réalité et la fiction, dans une expérience quasi physique du voyage.
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Patrick Bailly Maître Grand – LesTrophées-Tatoos (2011)
L’art une drogue légale, s’interroge Fabrice Bousteau (BA magazine) ? L’art rend-il heureux ? (Anne Cantin – Arts magazine) La réponse paraît évidente. Les artistes non reconnus, les marchands d’art ruinés, les collectionneurs obsédés, les musées déserts, vus des coulisses ne semblent pas refléter cette béatitude. Côté public, l’engouement constaté pour les expositions dans ces 20 et 21 e siècles semble une évidence. Est-ce un effet de mode où une prise de conscience, qu’il faut s’immerger dans l’art, le partager, le mettre aux programmes scolaires, afin d’aboutir à une vision humaniste de la culture. Les émotions qu’il procure, le sens qu’il peut donner à une vie, sont autant de vertus stimulantes qui devraient être inscrites dans les droits de l’homme ou du moins prescrites par la faculté (de médecine…) afin de mieux préserver nos facultés (mentales).
J’en avais rêvé,la Filature l’a réalisée : l’exposition de deux pointures de l’histoire de l’art dans les domaine précis de l’art vidéo et de la photographie, qui de surcroît habitent notre belle région : l’Alsace. Nous allons de surprise en contentement, car Patrick Bailly Maître Grand – PBMG, expose conjointement avec sa moitié, Laurence Demaison. Le couple est uni autant par l’argentique que par les liens du mariage. Quant au travail de cette moitié, il justifierait un « entier » par sa recherche, son ingéniosité, sa virtuosité. Patrick Bailly Maître Grand Robert Cahen Laurence Demaison
Nos trois « stars » dont les liens évidents sont la poésie, l’invisible, la métaphore du temps, mais aussi l’étrangeté sont commentées elles aussi par des pointures : pour Laurence Demaison et PBMG, Muriel Berthou-Crestey, dont les titres de docteur en esthétique, critique d’art et chercheuse, indiquent immédiatement la haute tenue de la conférence d’avant le vernissage du 2 novembre 2011. Extrait du Carnet à Facette : à lire icititre dublog de Muriel Berthou-Crestey Robert Cahen, présenté, pas son ami écrivain, Stephan Audeguy , auteur de nombreux ouvrages dont la « Théorie des nuages » et le dernier sorti : Rom@, comme proustien et baudelairien, dans sa recherche du temps qu’il ne perd pas en tentant de l’arrêter, présenté dans les nombreuses conférences, données à l’occasion de la rétrospective de ses films et vidéos en 2010 au Jeu de Paume à Paris, puis à Strasbourg, lors de la sortie du coffret par Ecart Production en 2010 qui donne une vision de sa production de
films et vidéos entre 1973 et 2007, de son court métrage sur Pierre Boulez« les Maîtres du Temps » , au Fresnoy. Stephan Audeguy a eu le privilège d’être pensionnaire (intra muros) de la Villa Médicis à Rome, comme RKN (hors les murs),
Un autre texte écrit parHou Hanru, critique d’art, actuel commissaire de la biennale de Lyon, commissaire d’exposition né en Chine, de nationalité française, Chevalier des Arts et des Lettres, dont le mot d’ordre est : multiculturalisme, mondialisation et pluridisciplinarité de la scène artistique, dans le livret qui accompagne le coffret du DVD et CD.
Toutes ces festivités étant chapeautées par Anne Immelé photographe, docteur en Art, professeur à l’Ecole du Quai, École supérieure d’art de Mulhouse et à l’Université Marc Bloch de Strasbourg.
Que dire après que toutes ces sommités se soient exprimées, que la presse se soit fait largement écho de l’événement ?
Ma rencontre avec Patrick Bailly Maître Grand, que je me permets d’appeler familièrement PBMG : PGMG LA FACE et LE PROFIL (2006-2007).
Patrick Bailly-Maître-Grand , nous a accueillis dans son atelier de Strasbourg, un samedi de mars 2007. Ce fut un après midi de grâce. Il nous permit de suivre quelques-unes des innombrables pistes qu’il emprunte et explore depuis plusieurs années, avec une égale passion et une curiosité sans failles. D’emblée nous sommes fascinés par ses petites vanités, ses natures mortes. Il explore les procédés anciens et fait fi de l’aventure du numérique, qu’il trouve sans véritable imagination, ne permettant pas une réelle aventure et un enrichissement intellectuel.
Chaque matin dit-il avec malice, il a la chance de se réveiller avec une idée de sujet, qu’il s’ingénie à mener à son terme, en y consacrant toute son énergie, son temps, sa « débrouillardise » On a l’impression que son imagination est sans limites, à l’instar de ses grandes photos « les fourmis ».
Il nous raconte les réalisations de quelques unes de ses œuvres sans jamais dévoiler le « secret ». Son œuvre est multiple, astucieuse, ironique. On est presque saisi de vertige devant tant d’inventivité et de beauté pure. Inlassablement il nous montre les nippones d’eau, les digiphales, le virage, le rayogramme ou photogramme, les anneaux d’eau, les poussières d’eau, les verres d’eau, le vase, l’éclipse de 99 dans une tasse de café, Patrick Bailly Maître Grand – Les Vanités
les Véroniques, les Maximilennes, Sirius, le hasard et la nécessité, le pâté d’alouettes, les gemelles, les comas, la mélancolie, son autoportrait en vampire. Sur son site en lien sur mon blog, vous pouvez retrouver toutes les photos,
Nous tombons tous en amour devant Endroit en verre, j’en oublie beaucoup. Il nous fait une démonstration rapide de la caméra oscura. Je commence à gamberger devant les herbes….
Pendant des mois, les herbes de PBMG ont hanté mon imagination, je les voyais chez moi, sur mon mur blanc, zen, propices à la réflexion calme. Mais il me fallait créer un cadre digne de les acquérir. Un beau jour c’est arrivé, j’ai réussi à convaincre ma moitié d’aller à la rencontre de PBMG, d’acquérir enfin les Herbes convoitées.
Depuis je les salue au quotidien, je recherche les détails, les petites bestioles prises dans le faisceau du rayogramme. Quand mon moral est en baisse, il me suffit de les regarder pour que le calme et la sérénité m’inondent. Son oeuvre s’est continuée toujours aussi inventive et mystérieuse, montrant une intelligence du regard.
Magicien de la photographie, Patrick Bailly est un Grand Maître. Jamais patronyme n’a été si bien porté.
PBMG de souligner la phrase de Walter Benjamin et son analyse de l’image photographique et de souscrire à la phrase d’un photographe américain, Harry Callahan : « je photographie les choses pour voir à quoi elles ressemblent une fois que je les ai photgraphiées » raisonnement qu’il considère unique de ce qu’est une photographie, un éclairage du regard.
La conférencière a cité Janus avec à propos, je lui préfère l’orchidée de PBMG (photo ) de vœux de bonne année, sa signification fortement érotique, sa grande richesse d’expression, sa merveilleuse fantaisie qui la caractérise est le symbole du désir d’amour et de plaisir. Sa zygomorphie m’offre une opportunité que je saisis avec plaisir pour vous parler de Laurence Demaison.
D’après ses photographies et son catalogue, je la voyais très grande et blonde, mais à ma grande surprise elle est plutôt grande certes mais brune. Telle l’omniprésente Cindy Sherman, elle se transforme, se travestit, avec des perruques, des vêtements, des masques, le visage et le corps ensanglantés, quelques fois gore, le rêve de presque toutes les femmes, d’être toutes les femmes, chaque fois une autre, tout en étant la même. Le travail photographique de Laurence Demaison est exclusivement constitué d’autoportraits (sauf les séries « Radiopthérapie » et « Si j’avais su »). Laurence Demaison
Les techniques utilisées – prise de vue, développement, tirage – sont argentiques et réalisées par l’auteur. Aucune manipulation particulière n’intervient au-delà de la prise de vue (sauf inversion chimique des films pour certaines séries)
Son travail orienté sur son corps, sur sa nudité où se mêlent érotisme, mystère, féminité, désir de choquer, réminiscences d’enfance, autobiographie ? C’est à elle de répondre, invisible, tout en étant visible et lisible ? Ne dit-on pas que chaque artiste dans son œuvre fait son autoportrait, alors Laurence Demaison qui êtes-vous réellement ?
Photographies, dessins et peintures, tantôt superposés, tous les possibles lui appartiennent. Robert Cahen Robert Cahen – L’eau qui tombe « C’est en regardant longtemps de l’eau tomber, et en écoutant le bruit de sa chute, que le temps semble s’arrêter ».
Robert Cahen
La vidéo est dans une certaine mesure comparable à une lanterne magique, objet proustien grâce auquel l’enfant qui est en l’homme peut projeter des images sur les murs de sa chambre, se raconter des histoires pour échapper au temps ; mais l’artiste, lui, connaît le secret du monde, et les vidéos de Robert Cahen le révèlent comme les derniers mots de : À la recherche du temps perdu Stephan Audeguy
Robert Cahen, rebaptisé sans son autorisation RKN, le monde entier connaît sa haute silhouette vêtue de noir, boucles devenues blanches, yeux bleus au regard soutenu, à la démarche virevoltante, voire flottante. RKN à l’image de certains oiseaux migrateurs qui voguent d’un continent, l’autre, à la rencontre de la beauté et de la poésie du monde, qui sont au cœur du travail de RKN. Mais qu’est-ce qui fait courir RKN ?
Il n’est jamais à court d’idées, un projet à Macao juxtapose un autre en Colombie. Robert Cahen Artiste vidéo
Du pôle nord, à l’équateur, en passant par l’Asie, les Etats Unis, l’Europe, l’Alsace, aux antipodes du monde, tout l’intéresse. Les traces de ses envolées sont visibles. Son œuvre vidéo est là pour nous montrer ses voyages et la réalité qu’il en extrait. Dans ses nombreux voyages, il regarde défiler, le paysage, les gens. C’est ainsi que l’on croit percevoir, des souvenirs d’enfance, de vie d’adultes de tous âges, de toutes nationalités, avec une préférence pour l’Asie, des références cinématographiques à Hitchcock teintées d’érotisme, de fétichisme. Ce sont des rencontres, des apparitions, des disparitions, qui évoquent le passage éphémère des choses et du temps. Ce temps suspendu, étiré, proustien dixit Stephan Audeguy, saturnien, onirique, où les personnages effectuent des passages, pour devenir flou avant de disparaître.
Les images sont musicales, les sons qui les accompagnent sont une évidence, le compositeur de musique concrète a rejoint l’œil du cinéaste, non pas comme dans un documentaire, mais dans un conte de souvenirs, une invitation à voir et regarder les choses, la beauté du monde, par le prisme du poète.
Dans un temps ralenti, arrêté, pour mieux voir et en même temps nous faire toucher du regard, sinon de la conscience de l’éphémère de la vie. De l’eau qui coule, des corps qui flottent, comme le temps, la vie qui s’écoulent de façon immuable. Par cela même c’est une évocation constante de la mort, voire d’êtres chers disparus.
Contempler, pour en extraire les grâces, il a inventé un rapport à la beauté du monde. Affinité touchante avec les estampes, un désir de rendre au monde sa réalité, un rapport au temps et à l’éternité, tout en nous emmenant dans son voyage dans l’imaginaire.
C’est un personnage touchant, aux rêves communicatifs, ses amis du monde entier peuvent témoigner de sa curiosité, de sa cordialité, de son amabilité, et de son ouverture au monde, dans la conception de Hou Hanru, du multiculturalisme, de la mondialisation passive et de sa théorie : « La force des artistes réside avant tout dans leur capacité à bousculer les concepts de frontières, de fermeture », « L’art est, par définition, synonyme d’ouverture et de main tendue », si simples et si terribles : tout est dans le temps. » Hou Hanru. Photos 1 et 2 Site de PBMG autres photos et vidéos de l’auteur clic sur les photos pour les agrandir
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Michael Borremans TRA
Pour se rendre au Palazzo Fortuny, il faut d’abord accepter de se perdre dans les ruelles de Venise. Il n’est pas rare d’y croiser des visiteurs revenant sur leur pas à la recherche de cette haute bâtisse dont l’entrée est nichée sur une petite place. Caché par son échafaudage, il n’est pas visible au premier coup d’œil, même si on se trouve devant.
Une entrée en matière idéale pour une exposition répondant à un titre étrange : « Tra ». Trois lettres qu’on retrouve dans les mots traversée, transport, traduction, transformation, mais aussi l’anagramme d’ART, Autant de mots en lien avec l’idée de voyage, de passage d’un monde à un autre.
Cette manifestation a été imaginée par le belge Axel Vervoordt qui, depuis plusieurs années, présente dans le cadre magique du Palazzo Fortuny, des expositions mêlant artistes présents et passés, œuvres d’art et objets vernaculaires, créations occidentales et orientales…
Plus que jamais il assume ici cette notion de « passage d’un univers à l’autre, proposant un parcours basé sur les échanges de connaissance, d’idées et d’information entre les cultures, en particulier occidentale et orientale ».
Dès les salles du rez-de-chaussée, les univers se croisent, entament un dialogue, dans une présentation aérée mais riche en découvertes. Giacometti Objet Invisbile
Objet invisible de Giacometti accueille le visiteur. Un personnage tout en longueur comme le sculpteur nous y a habitué, semblant transporter entre ses mains un objet invisible. Quoi de mieux pour débuter un parcours qui invite à abandonner habitudes et préjugés pour découvrir la vidéo superbe de Shirin Neshat, les éclairs explosant dans le ciel d’Hiroshi Sugimoto, les cocons géants d’Adam Fuss, une petite toile de Michael Borremans… Hiroshi Sugimoto - TRA - Palazzo Fortuny Venise
Au hasard des salles et des étages, on croise Rodin, Fausto Melotti, Antoni Tapies, Luc Tuymans, Christina Garcia Rodero, Lucio Fontana, Zurbaran, Rothko, Matthew Barney… Une vraie déferlante d’artistes de renom, de toutes les époques et de toutes les cultures.
L’exposition n’a pourtant rien d’un bottin mondain. Elle tient plus du cabinet de curiosités.
On peut même la parcourir sans rien savoir des auteurs des différentes œuvres.
Le tout baigne dans une pénombre trouée de projecteurs. Le public se retrouve hors du temps, puisqu’il est simultanément dans toutes les époques. La magie du résultat doit cependant beaucoup à Fortuny, dont plusieurs robes se voient exposées. Fortuny lui-même aspirait à créer des vêtements sans rapport avec une mode.
Un luxueux désordre soigneusement agencé pour inventer un monde hors du monde,
que l’on peut contempler, en se vautrant sur une banquette au milieu des trésors TRA détail
On se laisse alors emporter dans un vrai voyage où seul compte ce que nos yeux nous font ressentir. Car les expositions d’Axel Vervoordt se distinguent toujours par les juxtapositions judicieuses, audacieuses, inattendues ou lumineuses des œuvres les plus diverses.
En ce sens, une des plus belles réussites est sans doute l’installation du deuxième étage. Les murs lépreux du Palazzo ont des airs d’œuvres abstraites contemporaines sur lesquelles s’ouvrent plusieurs portes d’artiste (Kounellis, Bartolini, Donzelli…). Anish Kapoor - TRA - Palazzo Fortuny Venise
Celle d’Anish Kapoor, simple cadre rouge s’ouvrant sur l’ensemble de l’espace et des œuvres est d’une évidence éblouissante.
Au Palazzo Fortuny, il faut savoir prendre le temps d’aller et venir, de repasser plusieurs fois dans les mêmes salles pour en appréhender toutes les richesses. Et ne pas oublier de gravir les dernières marches pour découvrir une installation de pierres et de cordes par Günther Uecker ou encore les toujours émouvants ballots de tissus de la Coréenne Kim Sooja. (vue à la Maison Rouge) (clin d’oeil à Heyoung et RKN) Kim Sooja
Un voyage qu’on ne risque pas de regretter.
« Tra », jusqu’au 27 novembre, Palazzo Fortuny, Venise. Infos : www.visitmuve.it.
Images Internet + photo Maison Rouge + Fondation Maeght
les photos sont interdites au Palazzo Fortuny
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