Sommaire du mois d’août 2020

Giuseppe Penone
Frontières indistinctes – Noce, 2017
Bronze, marbre blanc de carrare

26 août 2020 : « L’Île Des Morts » D’Arnold Bocklin
23 août 2020 : Christophe Bourguedieu
14 août 2020 : Christo au musée Würth
01 août 2020 : LES FRÈRES BURDA. Une histoire des Collections

Week End de l’Art Contemporain en Alsace mars 2012

C’était une journée pleine de découvertes y compris sur le comportement des adultes en groupe.
En résumé l’art de la guerre en photos, avec tout de même une sculpture zen d’André Avril  mise en résonance des photos, un plongeon dans les années 1920/1940 avec NORBERT GHISOLAND, qui se situe dans la lignée des Cartier Bresson.
                                                                Jan Kopp Le tourniquet
Accompagné par Patricia Lemerson, performeuse
Fil Rouge « Une Journée et tellement plus avec Patricia Lemerson »
Patricia Lemerson est une femme pour qui tout va bien, elle cherche à rencontrer le plus de gens possible afin de se faire de nouveaux amis et de commencer avec eux une amitié durable. Elle est de bonne humeur, serviable, bien habillée. Elle ne veut plus être spectatrice du monde qui l’entoure et veut faire partie de chaque événement qu’elle croise.
Elle surprend par sa présence insolite, ses interrogations, mais aussi par ses faux élans vers l’autre, elle veut avoir la maîtrise de son jeu.

Départ de la Filature à Mulhouse où Emmanuel Walter, nous a présenté avec verve l’exposition « Obsessions », dans le cadre du Festival TRANS’ – visible jusqu’au 29 avril.

La Filature de Mulhouse Festival TRANS'


Federico Berardi, Laurence Bonvin, Thibault Brunet, Raphaël Dallaporta, Denis Darzacq, Leo Fabrizio, David Favrod, Andreas Gefeller, Oliver Godow, Éric Nehr, Marie Quéau, Philipp Schaerer, Shigeru Takato
une proposition de Nathalie Herschdorfer
« Il n’y a pas de faits, seulement des interprétations. »
Friedrich Nietzsche
La photographie est une question de point de vue. Nombre d’artistes aujourd’hui revendiquent une démarche proche du documentaire et pourtant leurs œuvres tendent vers la fiction. Dans un monde où les références sont mouvantes, les photographes optent pour la mobilité : ils voyagent, se déplacent, traversent les lieux, les thèmes et les genres, passant imperceptiblement de l’analogique au numérique. Ils explorent les territoires et par là même la notion d’identité, qui paraît bien précaire et fragmentée en ce début du 21e siècle. Leurs travaux les conduisent à des représentations souvent étranges et ambigües. L’exposition réunit le travail de treize photographes travaillant en Allemagne, en Suisse et en France.
Depuis Mulhouse, en passant par le Lézard de Colmar, en visitant l’exposition d’André Avril,  (billet) puis au vernissage du FRAC Alsace à Sélestat, pour
« Affinités déchirures & attractions », en présence des artistes : Clément Cogitore, Marcel Dinahet, Bertrand Gondouin, Jan Kopp, Émeric Lhuisset et Roy Samaha. Le vernissage était suivi d’une visite commentée de l’exposition par Olivier Grasser, commissaire de l’exposition. Conçue notamment à partir d’œuvres de la collection du Frac Alsace, cette exposition se propose d’interroger les modes de représentation du réel, et en particulier le rapport à l’actualité, du documentaire à la fiction, en dialogue critique avec la représentation produite par les médias.
Émeric Lhuisset - Théatre de la guerre 2011/2012 groupe de kurdes et d'iraniens

 
Strasbourg à suivre
photos et vidéo de l’auteur
 
 

Encore Une / Eine noch = Sélest’Art 2011

Cinq  commissaires pour 13 artistes de nationalité  diverses, pour la 19 e édition de Sélest’Art 2011. Sophie Kaplan, directrice du CRAC Altkirch, Olivier Grasser, directeur du FRAC Alsace, et Otto Teichert, directeur des Arts Déco de Strasbourg, épaulés de Pierre-Olivier Rollin, responsable d’un centre d’art à Charleroi (Belgique) et de Hans Dünser, du Kunstraum Dornbirn (Autriche), ces deux dernières villes étant jumelées avec Sélestat.

Sélest'Art 2011

« Lorsque Sélest’art a été créée, c’était une des premières en France à investir une petite ville », observe Olivier Grasser.
Pas de fil conducteur, entre les œuvres, un artiste, un lieu, en adéquation avec celui-ci.
« Privilégier un artiste par lieu et éviter le phénomène d’accumulation. » précise Sophie Kaplan.
Susanne Bürner, Hervé Charles, Michael Dans, Edith Dekyndt, Jean-Jacques Dumont, Jérémie Gindre, Michel Gouéry, Tony Matelli, Emilio Lopez-Menchero, Chantal Michel, Olivier Nottellet, The Plug et Werner Reiterer,  venus de France et d’ailleurs, ont investi, parfois avec des créations, conçues in situ, différents lieux du centre de Sélestat.
La déambulation au hasard des pas, à la recherche des divers points se complète avec la découverte du charme  de la ville et de son patrimoine.
Si vous êtes dans un jour de chance vous serez accompagnés par le célébrissime cri de Tarzan qui  devrait résonner avec régularité dans différents endroits de la ville à l’initiative d’Emilio Lopez-Menchero, un parfum d’aventures ? Le jour du vernissage il était un peu aphone.
D’emblée, je souscris à la citation de Jérémie Ginder, affichée sur les cimaises de la bibliothèque humaniste : « Pas tout compris. »  Il s’amuse à détourner les codes et les images.
Mais ne suis-je pas venue, pour écouter la parole des curators, qui guident les curieux à travers la ville ?
Jérémy Ginder Pas tout compris

Ses dessins géologiques, à l’intersection du scientifique et de l’artistique,  de même que plusieurs pierres qui semblent avoir été du bois (tirée du compte rendu de l’expédition Lewis et Clark, la première à traverser le continent américain de part en part, entre 1804 et 1806) est mise en regard avec des planches de bois… exécutées en béton.
Chantal Michel

Les parois en verre du Frac abritent les photos de Chantal Michel. Elle revisite l’œuvre de l’artiste suisse Albert Anker.  La scène de genre, les natures mortes, le portrait ou les vidéos sont une réinterprétation, où elle tient le rôle principal , en de dédoublant parfois de stéréotypes, de manière onirique et troublante.
Hervé Charles  avec Water Fall dans sa vidéo tente de cerner le mouvement insaisssable de l’eau.
L’architecture de la poudrière, suggère le mystère, aussi j’ai été émerveillée par la réalisation d’Edith Dekyndt. En pénétrant dans la pénombre, sur une table blanche éclairée, elle laisse voir de la poussière de fer, animée par un aimant invisible, on s’interroge, vie animale ou végétale, non un amoncellement dérisoire, fragile, qui soulève une émotion presque enfantine.
Michel Gouery

Michel Gouery, dans la le logement des sœurs de l’école Ste Foy nous déroute avec sa guirlandes, à peine connotée, posée sur le mur à la tapisserie lui rappelant son enfance, des êtres hybrides juchés sur un muret, complètent cette installation insolite.
Quant à Werner Reiterer, son installation joue l’effet de surprises, pour ses visiteurs, qui s’amusent à provoquer les interpellations , des voix douces s’échappant de « Come Closer to leave » invitent les passants à s’avancer, puis lorsqu’ils s’approchent les voix changent et se mettent à vociférer, à insulter et somment de décamper. Les visiteurs mettent un moment avant de comprendre, que ce ne sont pas eux qui maîtrisent les voix, que l’automatisation s’installe et finissent par s’en amuser.

Toni Matelli, nous emmène dans un sous-sol, de désolation, après une soirée pizzas, où les participants ont laissé leurs détritus, des miroirs sales, poussiéreux, quelques pièces dans un seau,  un billet vert qui brûle encore, puis dans une pièce une jeune femme, pathétique presque nue, à la plastique avenante, hagarde semble planer dans les brumes de la nuit.
 
Michael Dans - Entre Nous

La visite se termine « Entre nous » de Michael Dans, une sculpture rassemble 5 cercueils en pierre bleue, de format décroissant, alignés dans le parc, allusion aux moments aux morts ou suggestion d’un fait divers morbide,  qui agite le spectre d’une mort inéluctable, avec un humour grinçant.
Le détail de la biennale se trouve dans NOVO n° 16 à partir de la page 85,  que vous pouvez feuilleter en ligne, où les commissaires qui ont concocté cette biennale, tentent de définir la place de l’Art dans la société.
 
Les commissaires de la biennale Sélest’art proposent une journée thématique dimanche 9 octobre, de 11 h à 17 h. Ils présenteront un programme de visite et de débat sur la question de l’art et l’espace urbain.
La journée commencera par une visite guidée de la biennale et sera suivie d’un repas tiré du sac. À 14 h 30, la présentation d’extraits du film Hélioflore, réalisé par Antoine de Roux, introduira le débat qui portera sur les enjeux d’une biennale aujourd’hui : la multiplication de ce genre de manifestations, l’intensification des politiques de communication, l’encouragement des dynamiques de consommation culturelle, la diminution de la part des crédits publics consacrés à la culture…
La rencontre sera animée par plusieurs intervenants : Bernard Goy, conseiller pour les arts plastiques, à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Alsace, Brigitte Klinkert, présidente de la commission « culture et patrimoine » au conseil général du Haut-Rhin, Morten Salling, chargé de mission « arts visuels » au conseil général de la Seine-Saint-Denis, Guillaume d’Andlau, vice-président de l’Association des amis du château d’Andlau, Olivier Grasser, Sophie Kaplan, Pierre-Olivier Rollin et Otto Teichert, commissaires de Sélest’art 2011.
Y ALLER Réservation obligatoire au 03 88 58 85 75 ou culture@ville-selestat.fr ; renseignement : office de la culture de Sélestat : 03.88.58.85.75 ; culture@ville-selestat.fr ; www.selest-art.fr. Un bus sera proposé aux participants au départ de Strasbourg.
photos et vidéos de l’auteur sauf la photo 1

Guillaume Barth "DEYE NAWE"

Sélestat a trouvé son petit prince, c’est ainsi qu’a présenté, la déléguée à la culture de la ville de Sélestat, Guillaume Barth . Il en a les boucles et le visage angélique.
Jamais on imaginerait un performeur  passionné,  diplômé d’Arts Plastiques  avec les félicitations du jury  en 2010, issu de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, sous cet aspect juvénile.
« Le projet Mermoz est l’aboutissement d’un engagement total depuis plus d’un an, au delà de l’aspect plastique de l’exposition et de l’histoire liée à l’aéropostale, il s’est construit avec une part d’inconnue, celle de l’aventure et de la traversée du Sahara entre autre qui est moteur dans mon travail.
A Sélestat c’est le résultat de l’ensemble du projet qui est présenté, le parachute par exemple a été construit avec la bâche qui recouvrait la camionnette sur le trajet retour, les nombreuses pannes ainsi que les aléas de ce dernier trajet m’ont donné l’idée de dessiner le parachute car j’ai eu le sentiment de devoir abandonner la camionnette et « Louis » à plusieurs reprises. 
Ce parachute m’a permis d’atterrir en douceur dans ma cour au 4 rue Jean Mermoz ! »
(Guillaume Barth)

parachute – Guillaume Barth


Rue au nom prédestiné, d’où il est parti le 4 janvier 2010, pour effectuer un trajet de 6900 km, traversant différents pays dont l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, avant d’atterrir à l’aéroport  Bango de St Louis  au Sénégal.
Ce périple a été marqué par plusieurs étapes, qui ont été consacrées à des résidences d’artistes, des collectes d’images, des enregistrements, des réalisations de maquettes, de dessins, de récupérations de matériaux en vue de la construction de l’avion. (extrait de la presse nationale « le soleil » à Dakar, du journaliste Samba Oumar Fall )
« Il a fallu deux mois et demi pour finaliser la sculpture de cet avion que j’ai baptisé
« Louis ».
L’avion a  été assemblé à Saint-Louis, avec un menuisier du nom de
Mame Sarr »
DEYE NAWE = ça vole en wolof
exposition à la Chapelle St Quirin de Sélestat
 jeudi au  dimanche 21 août 2011
de 14 h à 18 h
entrée libre

Daniel Dyminski à la Chapelle St Quirin de Sélestat

Daniel Dyminski - Anonymes - acrylique sur papier cellophane 2011
L’effondrement comme conséquence possible de la création – suite ?
Pas exactement ici, Daniel Dyminski nous propose radicalement la destruction.
Son explication : (en vidéo)
« je détruis certaines de mes œuvres, non chaque matin, car je ne suis pas aussi assidu au travail, mais lorsque cela me semble nécessaire pour effectivement  avancer – progresser dans mes recherches et cela, sans tenir compte d’une quelconque séduction qu’exerceraient certaines œuvres que je trouverais particulièrement belles, ni moins encore par dépit.
Une œuvre qui me donne satisfaction, qui est considérée comme « finie », mais à partir de laquelle se développe une idée nouvelle, je considère à ce moment là que c’est cette idée là qui prime : je détruis alors l’œuvre pour voir le nouveau résultat. Que celui-ci se révèle décevant ou positif n’a qu’une importance secondaire, c’est l’expérience, le passage à l’acte qui prime. »

 

 
Le manifeste « Rust » texte explicatif, de sa conception générale et artistique, rédigé par Daniel Dyminski,  édité en 300 exemplaires, dont 30 spécialement numérotés et signés,  est vendu par l’office du tourisme de Sélestat au prix modique de 3 €. Il ne veut en rien, concurrencer, ni se substituer aux philosophes, écrivains, économistes,  penseurs émérites,  mais vous proposer ses idées personnelles.
Daniel Dyminski - Manifeste Rust janvier 2011
L’artiste créateur, veut nous rendre attentif à la beauté du monde dans lequel nous vivons et nous évoluons. Afin que nous nous rendions compte que nous allons à sa destruction.
Par sa performance réalisée devant le public sélestadien, il illustra son propos en  déchirant avec méthode et application les quelques œuvres, intentionnellement intitulées « Anonyme, Anonymes » devenues éphémères pour l’occasion. Les vitraux qui illuminaient les lieux 10 mn auparavant n’étaient plus que des baies blanches d’une banalité quotidienne, au bas desquelles gisaient les toiles qui avaient chues avec grâce depuis les cimaises de la chapelle.
Daniel Dyminski - performance Chapelle St Quirin Sélestat 2011
Certaines des autres toiles, terminèrent assemblées en boules reparties et accrochées sous l’œuvre précédente.  Eurent la vie sauve, les couples A et B, le triptyque « Samouraï », l’installation « Autorité » dont les clin d’œil ne demandent pas d’explication…
Plus surprenante est l’autre installation « Intimité technologique » constituée de 6 palettes de transport, sur 1 panneau de contreplaqué, où repose un couple asexué de Salamis électroniques. C’est un amas de matériel électronique artistiquement enveloppé dans un filet, à l’instar du saucisson sus-nommé.
Pourquoi a t’il sauvegardé les couples et détruit les anonymes ?  Adam et Eve du futur,
Daniel Dyminski - Installation "Intimité Technologique"
Survie de l’humanité, malgré sa cruauté destructrice ? Est-ce le message de Daniel Dyminski, heureux et optimiste, qu’il veut nous laisser et se défend d’être donneur de leçons ?
Il faudra revenir pour constater l’évolution de cette étonnante exposition et lire dans le commentaire n° 4 le texte explicatif de Daniel Dyminski.
Une vidéo sur grand écran vous permettra de vivre en direct la performance dans les semaines suivantes.
Jusqu’au 17 juillet à la Chapelle St Quirin de Sélestat, rue de l’Hôpital.
Photos et vidéos de l’auteur – courtoisie de Daniel Dyminski
clic sur les photos pour les agrandir