ST’ART 19e 2014

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ST-ART est devenue, au fil de ses 18 éditions, une vitrine de l’art contemporain sous toutes ses formes et un rendez-vous culturel majeur, incontournable pour les collectionneurs et les amateurs d’art à la recherche d’oeuvres marquantes , à Strasbourg.
C’est la 2e foire française en ancienneté, après Paris, ouverte sur l’Europe et sur le monde, elle est un moment privilégié de rencontres et d’acquisition d’oeuvres.
Foire d’Art Contemporain à taille humaine, adaptée aux 30 000 visiteurs qui s’y rendent, ST-ART continue à construire son caractère unique et son rôle au milieu de la scène internationale.
 St'Art
Un peu moins conceptuelle, avec quelques traits belligérants, 90 galeries participantes,ST-ART est le rendez-vous avec des galeristes provenant de : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg s’ajoutent ponctuellement celles originaires des Pays Bas, de Suède, de Hongrie, de Suisse, du Danemark, de Turquie, de Roumanie, de République Tchèque ou encore de Corée du Sud et du Japon Cette année, la Foire d’Art Contemporain innove et crée un espace dédié où chaque galerie pourra exposer une oeuvre à moins de 1 000 € permettant ainsi à un public plus large d’accéder à l’art sous toutes ses formes. De plus, pour la première fois cette année, une quinzaine de galeries ont été invitées à présenter, au delà de leur stand, un focus sur un artiste (one man show), un concept ou encore un espace consacré au dessin Galeries participantes : Galleria Punto Sull’Arte, Galerie Phylactère, Galerie Lazarew, Galerie Mario Bermel, Ergastule, Galerie Virginie Barrou Planquart, Radial art contemporain, Galleria Forni, Xavier Ronse Gallery
 

Silvi Simon, série de Lunes, Galerie Yves
Silvi Simon, série de Lunes, Galerie Yves Iffrig

 
La foire présente tous les ans les ouvres d’un collectionneur, cette année, c’est tout à fait original et non classique :
Madeleine Millot-Durrenberger (vidéo)
Elle met en regard des photos d’artistes, d’oeuvres connues, originales, datées et signées, avec un cartel explicatif, se donnant le rôle de passeur, en proposant un JEU, comme un exercice d’admiration et d’observation, qui aurait le courage de toucher au sacré de certaines icônes de notre mémoire collective.
Mes choix, coups de cœur et focus, arbitraires et subjectifs :
Galerie Chantal Bamberger – Strasbourg,
 Gérard Titus-Carmel
Gérard Titus-Carmel

Peintre, dessinateur et graveur, Gérard Titus-Carmel s’est formé à la gravure et à l’orfèvrerie à l’École Boulle à Paris de 1958 à 1962 et réalise depuis une oeuvre très liée à l’écriture, la poésie et la littérature. Travaillant par série autour d’un objet ou d’un thème, ce qui l’amène à concevoir des installations où c’est un objet qui se dégrade.
Gérard Titus-Carmel vient d’être couronné, le 19 novembre 2014, du Grand Prix artistique (Peinture) de la Fondation Simone et Cino del Duca en 2014, par l’Académie des Beaux Arts de Paris.

« Ces derniers temps, une flore inconnue s’est sournoisement développée dans l’espace de l’atelier. Des conditions particulièrement favorables ont sans doute aidé sa forte croissance, presque monstrueuse : palmes souples et alanguies, feuilles acérées achevant un fouillis de tiges tordues qu’on devine élastiques et difficilement cassantes, bouquets épineux et buissons fous sont montés à l’assaut des murs, les couvrant déjà à demi. Il s’agit maintenant d’élaguer, d’étêter, de couper et d’égaliser : je ferai, me dis-je, une haie droite et bien taillée de cette forêt sans âge et si peu respirable que l’envie de border de bandes de couleur, en haut et en bas, ces grands fusains noirs, afin d’en contenir l’expansion, m’est naturellement venue à l’esprit. Comme s’il s’agissait d’intimer à cette touffeur l’ordre de s’en tenir là, à une hauteur qui n’est pas à dépasser et, du même coup, d’en estimer la formidable vitalité à la seule échelle de mon corps. Autrement dit, j’ai pris mesure de mon corps à toiser cet exubérant jardin. « 

Feuillées Le Temps qu’il fait 2004
On se souvient de son travail sur le retable d’Issenheim

Gérard Titus-Carmel
Françoise Pétrovitch
L’ESGAA propose sur son stand une exposition consacrée à l’artiste Françoise Pétrovitch. L’installation de 5 à 7 cages en verre, où des coeurs, des petites créatures, des parties du corps, sont emprisonnés ou prêts à s’évader.  Les oeuvres sont  réalisées avec la collaboration du Centre International d’Art Verrier de Meisenthal.

Françoise Pétrovitch
Françoise Pétrovitch

et la jeune chinoise Huiyu YAN créant des roses, des sculptures en verre, travaillant sur la transparence, les reflets, des splendeurs
Huiyu YAN
Huiyu YAN

Galerie Bertrand Gillig – Strasbourg,
Laure ANDRE
Elle se définit elle-même comme plasticienne, car elle exerce son art sur tous types de médias, dont les plus incongrus, comme des pétales de monnaies du pape, des hosties, des boites d’entomologie, des napperons, des robes, etc … elle a même réalisé des oeuvres en moulage de chocolat. Son propos s’architecture autour de la mémoire : souvenirs des défunts, des objets qui leur ont appartenu, de la trace qu’ils ont laissée de leur passage sur terre, et notamment l’entretien de celle-ci à travers les actes de dévotion. De ceci découle aussi un travail sur la mort et sur la peur de la blessure et de l’accident. Sans oublier son évocation, sur Oradour sur Glanes à partir d’archives, trouvées dans un grenier de la famille.
Merveilleux travail tout de finesse et de délicatesse.
Laure André
Laure André

Galerie Arnoux – Paris,
A l’écart des modes passagères la Galerie Arnoux s’est donné pour vocation, depuis bientôt 30 ans, de faire découvrir ou redécouvrir les avant-gardes abstraites des années 50. Parallèlement au « deuxième marché », elle se consacre essentiellement à des expositions ou rétrospectives de peintres ou sculpteurs, le plus souvent en exclusivité, dont elle soutient le travail à long terme.! L’abstraction des années 50 est sans aucun doute l’un des principaux mouvements d’avant-garde du siècle dernier. Il commence enfin à prendre la place qu’il mérite auprès des collectionneurs avertis heureux de trouver, notamment à la galerie, des oeuvres historiques à des conditions financières encore abordables.
Arnoux Galerie
Galerie Pascal Gabert (vidéo)
Galerie Christophe Fleuroy
avec ses fidèles Waydelich, Montanaro etc ..

Christophe Fleuroy
Une galerie coréenne
« Les œuvres ne sont pas à vendre ».
La peintre coréenne Hwang Eun Sung en habit d’apparat explique :
« Les œuvres appartiennent à une fondation, qui nous a fait venir ici. Je souhaite juste me faire connaître et partager mes émotions. Je suis chrétienne, très pratiquante, et peindre est comme prier pour moi. Vous voyez cette ligne verticale dans la peinture ? Cela traduit le moment où la foi me touche. »
Oeuvres assez hermétiques, mais je vais me plonger dans le catalogue remis par son fils, et commenté par le critique d’art Patrick Gilles Persin présent dans la galerie
Hwang Eun Sung
Hwang Eun Sung


L’Estampe – Strasbourg,
présente ses dernières éditions de Erro, Adami, Klasen, Villeglé, et Hervé Di Rosa, mais continue de présenter et de soutenir activement des artistes d’autres mouvements comme Tony Soulié ainsi que des artistes régionaux tels que Christophe Hohler, Roger Dale et Raymond Waydelich.
ERRÓ
Influencé par la culture populaire autant que par la BD, nous retrouvons dans les oeuvres qu’il nous propose une palette d’images inscrites dans l’histoire de l’art sous forme de référence à Fernand Léger, Lichtenstein, Picasso… La technique de l’aquagravure contribue à donner une nouvelle forme à ses compositions hautes en couleurs et en références.
Erro et Di Rosa
 
Un émule de Tinguely, Jacques Leblanc
récupérant la ferraille pour créer des oeuvres hétéroclites, essentiellement des navires et des grues.
Jacques Leblancphotos de l’auteur
vidéos Ouvre tes yeux
Ouvretesyeux

DENIS DARZACQ

Comme un seul homme
Denis Darzacq
Les images de Denis Darzacq me sont familières, vues des Vosges maintes fois arpentées, paysages de sous bois romantiques, de forêts paisibles renvoyant à des artistes classiques tels que Corot, Watteau, de neige entachée (Courbet), de brouillards mystérieux (Robert Cahen), plutôt  classiques et neutres. Elles sont judicieusement accrochées aux cimaises de la Galerie de la Filature, Scène Nationale de Mulhouse.
Denis Darzacq
En fait, le projet de l’artiste est de mettre en images de façon symbolique, le fossé qui existe entre la jeunesse d’aujourd’hui et celle sacrifiée de la guerre 1914/1918, d’allier l’histoire de l’art et l’histoire commune. Il offre à cette jeunesse, de s’approprier cette mémoire, en les conduisant sur les lieux même de ces batailles, mais aussi de participer de façon active à la vidéo. Toutes les photos présentées sont des évocations des lieux de batailles, comme le fort de Douaumont, la région de Béthune, Arras.
Un bosquet un trou d’obus, la glace qui font, symbole de réconciliation entre Allemands et Français, le vieil arbre, le vieux grognard par opposition aux jeunes arbres, le renouveau, images symboliques qui font sens.
Denis Darzacq
En retrait, la vidéo. (11 mn)
Sur une idée de Denis Darzacq et Fabrice Rozié (co-auteur de l’exposition et attaché culturel au consulat de France à Chicago) produit par Denis Darzacq et Martin Bertier  « Comme un seul homme «  donne à entendre un texte écrit à partir de lettres inédites de soldats français, anglais et allemands, dans la bouche de jeunes d’aujourd’hui en visite sur les lieux de mémoire de la Grande guerre. Lettres d’origine,  elles sont toutes traduites en Français.
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À travers leur manière de le dire, faite d’enthousiasme, d’hésitation, d’indifférence, de soumission à l’exercice ou d’implication profonde, se dessine le portrait d’une génération en écho de celle qui monta à l’assaut des tranchées au même âge. La vidéo présentée est le fruit de son travail mené avec des lycéens du Nord-Pas de Calais, d’Île-de-France et d’Alsace sur trois sites de grandes batailles (dans l’Artois, à Verdun et au Hartmannswillerkopf, mémorial du Linge).
A Mulhouse où Denis Darzacq a été en résidence à la Filature, c’est le Lycée d’Enseignement Général et Technologique Michel de Montaigne, les élèves de la classe Patrimoine, qui a été associé aux visites et à l’évènement, depuis 2013.
Rejoignez l’événement
CLUB SANDWICH
visite de l’exposition le temps d’un pique-nique tiré du sac
jeudi 6 novembre de 12h30 à 13h40

Club sandwich
VISITE GRATUITE
sur inscription : Héloïse Erhard 03 89 36 28 34 ou heloise.erhard@lafilature.org
EXPOSITION À LA MEP À PARIS EN 2015
le projet Comme un seul homme de Denis Darzacq, coproduit par La Filature, sera présenté à la Maison Européenne de la Photographie du 14 avril au 14 juin 2015.
SITE :  www.denis-darzacq.com
Seul inconvénient, les reflets dus aux vitres apposées pour protéger  les photos.
photos 1 et 3 de l’auteur
autres photos courtoisie de la Filature
 

Il s’en est fallu de peu, Kunsthalle de Mulhouse

Exposition collective
Avec la participation de Martine Feipel & Jean Bechameil, Omar Ba, Hassan Darsi, Vincent Ganivet, Bouchra Khalili, Radenko Milak
Une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle
jusqu’au 16 novembre 2014
Kunsthalle, il s'en est fallu de peu
De l’énoncé d’un projet à son éventuel avènement, la route est longue et les détournements, les accidents souvent de mise. Il s’en est fallu de peu conte des histoires ratées ou détournées. Ce n’est pas une exposition qui se projette mais qui suggère, selon la formule de Georges Didi-Huberman, de prendre l’histoire à rebrousse-poil pour révéler la « peau sous-jacente, la chair cachée des choses ».
À la manière d’un archéologue, il importe de remonter le temps et de trouver l’origine des événements. Il faut se retourner, comprendre ce qui a prévalu à ce que nous sommes en mesure d’observer et de juger. Une grande idée, un ordre naturel, la volonté de trouver mieux ou de maitriser une situation. De l’anecdote à l’Histoire, les fausses routes sont nombreuses mais ne peuvent être comprises sans que l’on se penche sur la mémoire des choses.
L’échec et la vanité se lisent entre les images des oeuvres présentées. Mais si l’histoire entière est faite à la fois de prophéties et de tragédies, il est cependant permis de croire que le temps suit normalement son cours et qu’inévitablement le recommencement est la plus belle issue possible. Il s’en est fallu de peu rassemble des sculptures, des peintures et des vidéos de sept artistes qui travaillent sur le fil de l’Histoire.
Sandrine Wymann

Martine Feipel & Jean Bechameil
Le travail de Martine Feipel & Jean Bechameil traite des questions d’espace. Leur travail tente, de manière destructive, de montrer la complexité d’idées cachées dans la façon traditionnelle de construire l’espace et en même temps essaie d’ouvrir une perception pour une réflexion alternative. Dans leurs oeuvres, l’art et la société vont de pair.
Martine Feipel et Jean Bechameil proposent trois bas-reliefs représentant un immeuble, logement typique des grands ensembles des années 60. La construction est représentée vue du Sud, du Nord puis distordue, prête à s’effondrer. Ces sculptures, entre réalisme et fiction, renvoient aux grands ensembles qui ont émergé dans les années 60, telles des solutions évidentes aux besoins de logements en périphérie des villes. De la solution aux problèmes, ils ont incarné une évolution sociale et urbaine des villes occidentales.
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Les oeuvres d’Omar Ba racontent une histoire qui cherche à éliminer les frontières entre l’Afrique et l’Europe, le passé et le présent, le bon ou le mauvais. Peintes le plus souvent sur du carton ondulé, matériau brut que l’artiste affectionne particulièrement, les compositions se déclinent en détails précisément peints : des médailles, des paysages, des feuilles, d’autres végétaux qui constituent le répertoire foisonnant de l’artiste, offrant alors différents niveaux de lecture. Dans Il s’en est fallu de peu, Omar Ba expose deux peintures et une installation. Entre allégories et représentations d’une histoire contemporaine, ses oeuvres laissent transparaître ses origines et son regard critique sur les relations entre l’Afrique et le monde occidental. Chacune de ses oeuvres rassemble une quantité de personnages, objets, symboles, édifices, lieux, végétaux qu’il réunit dans une même composition pour raconter une histoire à la fois fictionnelle et universelle marquée par les détails, le tout dans un florilège de couleurs.
 

Vincent Ganivet C.3.1.3, 2012 Parpaings, in studio © Vincent Ganivet Courtesy de la galerie Yvon Lambert, Paris
Vincent Ganivet
C.3.1.3, 2012
Parpaings, in studio
© Vincent Ganivet
Courtesy de la galerie Yvon Lambert, Paris


Vincent Ganivet développe une démarche artistique de l’absurde et de l’éphémère, de l’accident et de l’équilibre, et crée des oeuvres à partir de matériaux bruts, d’objets et de phénomènes quotidiens détournés de leur fonction initiale. Il reprend des formes élémentaires et des principes architecturaux pour les mener à une sorte de construction incertaine, mais qui impressionne par le savoir-faire avec lequel elle gère le contre-emploi. L’artiste construit dans Il s’en est fallu de peu, une sculpture en brique qui incarne le point d’équilibre à partir duquel on peut toujours observer l’édifice mais aussi s’imaginer le pire et son effondrement. D’un moment à l’autre tout peut basculer. La rupture n’est jamais loin du défi mais son éventualité est ici source de motivation et de grandeur.

Radenko MilakRadenko Milak s’intéresse à la place de l’image dans la mémoire individuelle et collective. Ses aquarelles à l’encre de chine et ses peintures à l’huile transforment films, reportages ou images de presse en petites icônes. Elles sont la trace de faits politiques et historiques, chacune se réfère à un cliché que l’artiste a soigneusement choisi, souvent sur internet. En s’appropriant les images des autres puis en les reproduisant, il rend hommage à l’Histoire telle qu’elle nous est transmise mais ne nie pas pour autant la potentialité narrative autonome de chaque récit individuel. Pour Il s’en est fallu de peu, Radenko Milak a peint une série d’événements, de personnages ou d’idées qui ont traversé le 20e siècle. Tous ont marqué leur époque, ses désirs de progrès, de tolérance ou d’égalité mais tous aussi ont connu une triste chute ou une fin décalée. Dans un désir d’accumulation et de surenchère, l’artiste retrace un siècle trépident et incroyablement engagé.

Venez découvrir tous les artistes, lors des différents RDV proposés par  la Kunsthalle

@ vos agendas :
Visites guidées : tous les dimanches à 15h00
Conférence
Jeudi 16 octobre
— 18:30 à La Kunsthalle
Les grands ensembles en France : du rêve au cauchemar de Maurice Blanc suivie d’une rencontre avec les artistes Martine Feipel et Jean Bechameil Pour Le Corbusier, les grands ensembles devaient être des «cités radieuses» et le creuset dans lequel s’invente la civilisation urbaine de demain. Ils sont devenus des espaces de relégation et la conférence analyse pourquoi et comment. Maurice Blanc est professeur émérite de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il a dirigé l’école doctorale des Humanités, le Centre de Recherche en Sciences Sociales (CRESS) et a mis en place le Master interdisciplinaire: «Aménagement et urbanisme». Il est aujourd’hui rédacteur en chef de la revue interdisciplinaire «Espaces et Sociétés» et membre du réseau euroméditerranéen: «Développement durable et lien social»(2DL iS). Martine Feipel et Jean Bechameil, duo d’artistes luxembourgeois. Leurs dernières oeuvres portent sur l’architecture moderniste et utopiste des années 50-70, et plus spécialement sur les habitations sociales de cette époque- les Grands Ensembles- dont la démolition ou la rénovation sont aujourd’hui l’enjeu de débats et de polémiques. En partenariat avec les Journées de l’architecture. Entrée libre
KUNSTDÉJEUNER
Vendredi 17 octobre — 12:15
Visite à thème « Questions obliques » suivie d’un déjeuner* Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions obliques interrogent, de manière parfois surprenante et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition. En partenariat avec l’Université Populaire. Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
*repas tiré du sac
MÉDITATION
Jeudi 30 octobre à partir de 17:30 jusqu’à 21:00
Une séance de méditation ouverte à tous, d’après une oeuvre des gens d’Uterpan
Ouvert à tous, entrée libre
KUNSTAPÉRO
13 novembre — 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en
partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle
des Vins de France.
Participation de 5€ / personne, inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
ÉCRIRE L’ART
Dimanche 16 novembre — 15:00
Lecture performance de Cécile Mainardi, poète
Sous la forme d’une mini-résidence de quatre jours, Cécile Mainardi, poète, s’immerge dans l’univers de Il s’en est fallu de peu et compose autour des oeuvres exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles et sonores, textes et expressions permettent de visiter, voir, concevoir et revoir les oeuvres au travers du langage spécifique de l’écrivain.
Cécile Mainardi est une poète française. Elle vit entre Nice et Paris. Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1998 et en résidence à la Villa Arson en 2005. Son travail a fait l’objet de performances, interventions, lectures publiques et de créations radiophoniques, dont un Atelier de Création Radiophonique de France Culture : l’Eau super-liquide. Parmi ses dernières oeuvres : La Blondeur (les Petits Matins, 2006), Je suis une grande Actriste (l’Attente, 2007), L’Immaculé Conceptuel (Les Petits Matins, 2010), Rose Activité Mortelle (Flammarion, 2012).
 
 

Nuit Américaine à la Filature de Mulhouse

Laure Vasconi « Villes de Cinéma »
Julien Magre « Magic Land »
+ une création sonore de Valéry Faidherbe
exposition coproduite par La Filature, Scène nationale – Mulhouse
jusqu’au dimanche 26 octobre 2014
LAURE VASCONI, JULIEN MAGRE, Serge Kaganski
Serge Kaganski
« D’un côté la nuit, ses ombres, sa pénombre. Dans les interstices de ces ténèbres, un rai de lumière révélant de fugaces apparitions : pan de mur, ligne de palmiers, porte, corridor, costumes, chaussures, accessoires, effigie, masques, mannequins, tréteaux, cintres, machineries… Laure Vasconi a baladé ses objectifs dans les grands studios de cinéma à travers le monde, mais en dehors de l’action, des heures de travail, du bourdonnement humain, flashant ces ruches en période de sommeil, ces usines à rêves en pleine léthargie. Saisissant ainsi des fantômes et des spectres, du vide, de la béance apte à être emplie par les fantasmes du spectateur, elle a capté par la photo une dimension essentielle du cinéma, art spectral, jeux d’ombres et de lumières projetées. Ses images immobiles mais tremblées, comme prêtes à se mettre en mouvement, déclenchent d’emblée des films imaginaires dans l’esprit de celui ou celle qui regarde.

Laure Vasconi
oeuvres présentées à La Filature
35 tirages Fresson au format 30 x 40 cm
5 tirages Fresson au format 60 x 80 cm
4 tirages dos bleu
De l’autre côté le jour, sa lumière solaire, d’une clarté presque aveuglante, qui découpe les ombres avec netteté. Sous cette chaleur brûlée, des terrasses vides, du linge qui sèche, un chapiteau endormi, une piscine déserte, un toboggan aquatique, des flamands roses en stuc, un manège à l’arrêt, des tables et sièges qui attendent leurs occupants comme s’ils attendaient Godot…
Julien Magre a promené ses appareils dans un parc d’attraction de Dakar, un jour de fermeture. À quoi ça ressemble, un Disneyland africain en dehors des jours ouvrables ? Précisément à ça… une ville à l’abandon, un studio de cinéma en « vacance », un lieu vidé par la guerre, un décor de film après tournage, une scène de blockbuster-catastrophe après passage des aliens, une ghost town américaine, Miami un jour de Superbowl, une case muette de Loustal… Cet « ici et maintenant » de Dakar, Sénégal, suscite dans le cerveau de celui ou celle qui regarde tous les films vus ou rêvés, toutes les images de « là-bas, hier, demain ». L’Afrique diurne de Julien Magre et la planète studio nocturne de Laure Vasconi se parlent, se répondent, se télescopent, s’alternent comme la lumière et l’obscurité 24 fois par seconde dans le processus désormais ancien du cinéma. Les deux séries parlent la même langue d’un film virtuel, prêt à jaillir entre les images, creusent l’imaginaire par les mêmes moyens : la désertification humaine, l’absence de vie, mais aussi la trace, le vestige, la ruine de ce que l’on devine avoir été, hier ou il y a cinquante ans. S’il y a du cinéma dans ces photos, c’est parce que le cinéma hollywoodien fut et reste le plus puissant et universel pourvoyeur d’inconscient collectif. La nuit hollywoodienne diffuse partout, infuse toutes les images, aussi bien à Hollywood qu’à Dakar, Le Caire, Rome ou Babelsberg.
Julien Magre
La nuit américaine, c’est aussi ce procédé du cinéma qui crée l’illusion de la nuit en plein jour. La nuit de Laure Vasconi appelle en creux le jour qui finira bien par se lever alors que le plein soleil de Julien Magre invite au « day for night » (« nuit américaine » en vo). La nuit de Laure aurait-elle pu être créée en plein jour de Julien ? Cette exposition suggère cette fiction, révélant les liens qui unissent ces deux travaux par-delà leurs irréductibles singularités… La photo, comme le cinéma, c’est toujours du temps suspendu, du passé, le beau et poignant linceul de ce qui a été, mais qui n’attend que de revivre sous le regard du spectateur. À charge pour le visiteur de redonner du mouvement à ces images, de les monter comme un film, de combler leurs points de suspension, de les habiter avec son propre présent ou ses propres souvenirs. »
oeuvres présentées à La Filature
7 tirages couleur au format 60 x 90 cm
14 tirages couleur au format 24 x 30 cm
1 tirage dos bleu
On peut aussi les relier avec le travail de Sylvain Couzinet-Jacques,
Zero Rankine,
paysages désertés, sans personnages, images aux contours flous.
VISITE GUIDÉE
jeudi 2 octobre de 12h30 à 13h40 sur inscription au T 03 89 36 28 34
Club Sandwich : visite gratuite de l’exposition le temps d’un pique-nique tiré du sac
LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE
20 allée Nathan Katz – 68090 Mulhouse cedex T
+33 (0)3 89 36 28 28
– www.lafilature.org
en entrée libre
du mardi au samedi de 11h à 18h30,
dimanche de 14h à 18h et les soirs de spectacles
La Filature est membre de Versant Est,
Réseau art contemporain Alsace.
 

Zero Rankine, Sylvain Couzinet-Jacques

à la Galerie Hors-Champs, Mulhouse
jusqu’au 19 octobre 2014
Une programmation dans le cadre de la
Biennale de la photographie de Mulhouse / Mulhouse Art Contemporain
Commissariat :  Anne Immelé
Sylvain Couzinet-Jacques
Dans son travail, Sylvain Couzinet-Jacques interroge une iconographie stéréotypée liée à des territoires et à des individus s’y inscrivant. La pratique de la photographie de ce jeune artiste formé à l’Ecole de la Photographie d’Arles est résolument contemporaine, tant par le souci de la technique que par l’originalité de sa mise en oeuvre.
Les images qu’il malmène sont toujours des signes de notre époque contemporaine dans sa face la plus sombre. Fragments d’une ville américaine fantomatique, crise économique, émeutiers aux contours flous comptent parmi les figures fortes qu’il déploie.
Ses séries photographiques jouent avec les seuils de visibilité, voilées par des verres teintés qui rappellent les lunettes de soleil, surexposées ou sous-exposées jusqu’à perdre trace du motif représenté, parfois même maltraitées au point de rendre impossible une lecture plane et complète. Il faut prendre du temps et scruter les images pour suivre le fil de la pensée, développée par l’artiste, partant de son titre obscure et barbare pour non averti :
Zero Rankine, quoique le memento mori lui très lisible, donne le ton dès l’entrée.
Il a mis un soin particulier à adapter sa scénographie à son thème et au lieu.

 
Sylvain Couzinet-Jacques
A travers une écriture affirmant un engagement documentaire tout en imposant de nouveaux codes esthétiques, Sylvain Couzinet-Jacques se situe dans une nouvelle génération de photographes à la frontière de plusieurs disciplines (vidéo, sculpture, installation…) tout en renouvelant le genre photographique
prédominant dans son travail.
« Zero Rankine » fait référence a un terme de mesure thermodynamique qui a pour valeur le zéro absolu
– la température la plus basse qui puisse exister.
Lors de cette exposition, la Galerie Hors-Champs est utilisée par l’artiste comme un laboratoire de création en investissant l’espace et en déployant des matériaux peu utilisés dans le champ photographique, jusqu’à explorer leur seuil de résistance. L’exposition montre ainsi une série d’oeuvres pour la plupart inédites, que l’artiste a conçues in situ.
Sylvain Couzinet-Jacques
Biographie
Sylvain Couzinet-Jacques est né en 1983. Il vit et travaille à Paris. Son travail a notamment été exposé au BAL, à Paris Photo, au Salon de Montrouge ou encore aux Rencontres d’Arles.
En 2014, son travail a été remarqué au prix Leica Oskar Barnack, au prix Science Po pour l’Art Contemporain, et au Prix Levallois. Il est représenté par la Galerie Foucher-Biousse (Galerie Particulière – Paris/Bruxelles) !
Informations pratiques
Galerie Hors Champs
16 rue Schlumberger
Ouvert du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30.
Les dimanches de 14h à 18h ou sur rdv.
Contact galerie : Laurent Weigel
03 89 45 53 92

info@horschamps.fr
Contact : Biennale de la photographie de Mulhouse
L’agrandisseur, Anne Immelé,
06 99 73 81 80
agrandisseur@gmail.com
agrandisseur.tumblr.com
Contact :
Mulhouse Art Contemporain
Président Dominique Bannwarth
contact@mulhouse-art-contemporain.fr
www.mulhouse-art-contemporain.fr
Les organisateurs
L’association Mulhouse Art Contemporain s’inscrit dans le prolongement de l’association de préfiguration du centre d’art contemporain de la Fonderie de Mulhouse – ouvert depuis sous le nom de La Kunsthalle. L’association a pour objectif d’assurer la promotion de l’art contemporain et sa diffusion la plus large en créant un réseau de personnes mobilisées sur ces mêmes désirs et d’accompagner les initiatives des structures et acteurs agissant dans le domaine de l’art contemporain.
Mulhouse Art Contemporain a été partenaire de l’Agrandisseur pour la production d’une affiche de Michel François, diffusée auprès du public au Musée des Beaux-arts dans le cadre de Play & Replay, première Biennale
de la photographie de Mulhouse.
Créée à Mulhouse en novembre 2010, l’association l’Agrandisseur organise des expositions, des conférences, des rencontres et workshop avec des photographes et des théoriciens de l’image.
L’association souhaite impulser un questionnement sur le médium photographique, ses transformations et ses usages dans le champ de l’art contemporain. Son activité principale est l’organisation de la Biennale de la Photographie de Mulhouse, dont la programmation soutient et diffuse les pratiques photographiques au sein de l’art contemporain, avec une vocation internationale et une volonté de montrer des talents émergents.

Patrick Bailly-Maître-Grand – Colles et Chimères

28 juin – 19 octobre 2014
Une exposition à ne rater sous aucun prétexte
C’est en 2012 que le photographe Patrick Bailly-Maître-Grand (son site) a entrepris de donner à la Ville de Strasbourg, où il s’est établi il y a plus de trente ans, une centaine d’oeuvres qui ont rejoint depuis les cimaises du Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg.
Une de mes rencontres avec Patrick Bailly Maître Grand
Patrick Bailly Maître Grand
De formation scientifique mais aussi peintre à ses débuts, Patrick Bailly-Maître-Grand fait partie du courant des photographes expérimentateurs qui, dans les années 1980, ont choisi d’opter pour une démarche réflexive sur l’histoire et la technique du médium. L’exposition « Colles et Chimères » consiste ainsi non seulement en une présentation de la donation mais aussi en une rétrospective qui permet d’aborder de façon plus exhaustive la diversité de la pratique de Patrick Bailly-Maître-Grand qui passe autant par une interprétation des secrets des origines de la photographie – daguerréotypes, rayogrammes, chronophotographies de Marey … – que par l’exploration de techniques complexes –périphotographie, solarisation… Vivant et travaillant à Strasbourg depuis 30 ans, Patrick Bailly-Maître-Grand a des liens forts avec cette ville qui transparaissent dans nombre de ses séries photographiques à l’instar de l’Hommage à Arp (1988) –où le photographe rend hommage au grand artiste strasbourgeois, membre des mouvements dada et surréaliste, à travers un jeu sur les volutes « arpiennes » d’un bouillon gras dans lequel surnagent les lettres « A, R, P ».
Patrick Bailly maître Grand, Hommage à Arp
Mais les sujets explorés par Patrick Bailly-Maître-Grand dépassent largement le cadre de ce patrimoine historique et culturel local et s’emparent de thématiques valorisant l’étrange voire le surréel à travers des photographies qui métamorphosent les objets du quotidien ou ceux chinés dans les brocantes. L’aléatoire, l’insolite et l’humour font partie intégrante de son oeuvre où sourd également une réflexion profonde sur le passage du temps, nourrie par la recherche de nouveaux modes de construction, de mises en scène et de compréhension de l’image photographique ainsi qu’en témoigne par exemple le triptyque Repérage (2004), réflexion autour du thème de la vanité.
Privilégiant l’empreinte du réel de l’analogique à « l’emprunt au réel » du numérique, Patrick Bailly-Maître- Grand fabrique des « machines à distraire » tout en revendiquant une vision du monde duelle, enjouée et mélancolique, tout autant celle d’un bricoleur que d’un esthète raffiné.
Patrick Bailly-Maître-Grand est né le 1er février 1945 à Paris. Son nom, patronyme et non pseudonyme comme nombreux l’ont cru, lui vient de ses origines franc-comtoises. Une grande maison de famille dans le Haut-Jura est le décor de son enfance
Parcours de l’exposition
L’exposition réunit non seulement les oeuvres issues de la donation mais également des séries qui complémentent le regard sur une carrière photographique de plus d’une trentaine d’années.
Cette rétrospective s’organise donc selon quinze sujets déterminés par l’artiste et qui rendent compte de ses obsessions autant formelles que thématiques.
La scénographie de l’exposition a été pensée par Patrick Bailly-Maître-Grand.
1. Rez-de-chaussée
Du classique
Pour ses premières approches avec l’outil photographique émancipé de la tutelle du dessin – sa première passion artistique -, PBMG flâne en ville afin de capter avec son objectif des associations fortuites d’objets, de formes, qui en appellent à la rêverie.
Cette période « cueillette de champignons-images », ainsi que la définit l’artiste, l’incite à déceler l’insolite dans des jeux d’ombres, dans un fragment de moulures, ou encore à instiller du fictionnel dans des lieux ou des univers traversés par Louis-Ferdinand Céline.
Du daguerréotype
Révélée par Louis Daguerre en 1839, cette technique d’enregistrement de l’image sur une plaque d’argent polie est un procédé à tirage unique puisque non reproductible par duplication ultérieure. A l’origine même de l’essor et de la démocratisation de la photographie, le daguerréotype a connu un vrai triomphe, détrônant la peinture dans le genre du portrait grâce à sa précision inouïe. Mais l’engouement qu’il suscita n’a duré qu’une vingtaine d’années. En utilisant cette technique obsolète, caduque, PBMG réactive un temps sa magie, sa préciosité, au service d’une iconographie presque banale – murs lépreux ou aveugles, graffitis, amoncellement d’outils… – et redonne à l’écume de notre quotidien la grâce d’une icône.
Patrick Bailly Maître Grand, daguerotype
Du virage
Le virage est un traitement chimique complémentaire intervenant lors du développement d’un tirage photographique noir et blanc sur papier, dans le but de donner une couleur dominante à l’épreuve (sépia, bleue, vert…). En optant pour un virage par zone, PBMG accentue la sensualité des volutes d’un bouillon gras pour les associer à la sculpture de Jean Arp, rapproche la teinte verte du cuivre oxydé de la Statue de la Liberté de celle d’un chewing-gum et sature les couleurs de ses Baux de Provence pour les inscrire dans une lignée picturale.
PBMG Hommage à Arp
Le nombre et le hasard
La mouche et la fourmi sont les protagonistes de plusieurs séries de PBMG, à l’instar d’autres insectes, dont le photographe ne cesse de louer la persévérance ou la précision des mouvements. Immortalisées en recourant à des techniques diverses – rayogrammes, virages… – ces petites bêtes incarnent à elles seules la dualité de l’oeuvre de PBMG ainsi que le souligne le titre retenu pour cette section : une grande rigueur d’exécution au service de la description des aléas de l’existence.
PBM
Colles et chimères
Le regroupement de ces huit séries qui donne son titre à l’exposition conjugue le raffinement dans le rendu des images obtenu par l’usage de nombreux virages et la mélancolie funèbre qui émane des sujets photographiés : un matelas ensanglanté qui dévoile progressivement ses entrailles, des poupées cassées… Outre la mise en scène d’objets trouvés comme ces netsuké, simples bouts de bois mangés par les vers qu’il a transformé en précieux éléments de la garde-robe japonaise, PBMG affirme aussi son goût pour le « bricolage » : désosser une chaussure, transformer un kimono en camisole de force, coudre des petits sacs qui scelleront nos secrets, autant d’actions qui requièrent de la « colle » pour mieux faire naître des « chimères ».
Patrick Bailly Maître Grand, les nersuké
De l’ombre immédiate
La technique du rayogramme retenue ici par PBMG consiste à s’affranchir de l’appareil photographique en plaçant directement des objets sur une surface photosensible que l’on exposera ensuite à la lumière. Ce retour aux origines techniques de l’image s’accompagne aussi chez PBMG d’un clin d’oeil à l’histoire de la photographie puisque la citation de l’ouvrage du pionnier anglais Henry Fox Talbot, The Pencil of nature, est évidemment présente dans Les Herbes. De même, on perçoit dans les trois séries présentées ici l’impact de l’Orient, des images du monde flottant et d’un rapport calligraphique à la lumière dans l’oeuvre de PBMG.
Patric Bailly Maitre Grand, Les Herbes
Digiphales
Ces dix doigts se dressent face à nous comme des menhirs provoquant un trouble lié d’une part, au changement d’échelle qui élève ces extrémités au rang de monument, d’autre part, à l’évocation de la blessure et de la difformité. Le traitement technique avec une inversion par solarisation et de multiples virages contribue à renforcer l’aspect minéral des photographies et confère à l’agencement de ces doigts la gravité sereine d’un lieu de culte païen. L’ensemble original est constitué de dix éléments, sur le principe des dix doigts de la main, mais ici, s’adaptant à l’espace disponible, l’artiste a choisi de réduire la présentation à huit doigts-menhirs, afin de conserver au mieux l’idée d’arc de cercle, en résonance souhaitée avec le site mégalithique de Stonehenge.
Patrick bailly Maître Grand
2. Mezzanine
De la cinétique en gelée
Ici est mis en lumière l’autre thème de prédilection de PBMG : la captation du mouvement grâce à l’appareil photographique. En jouant des effets d’oscillation de l’eau ou d’un balancier de pendule, en figeant dans leur explosion des assiettes ou des sacs de plâtre, ou encore en immortalisant les infimes variations de rotation d’une chaise, le photographe s’inscrit clairement dans la lignée des photographes expérimentateurs. Il réactualise les préoccupations de l’astronome Jules Janssen quand il photographiait les mouvements de révolution de la lune ou de Marey dans ses chronophotographies et cherche à susciter des associations d’idées face au surgissement dans l’eau ou le plâtre de formes inédites.
Patrick Bailly Maître Grand, Les Rocking Chairs
Vanités
Squelettes, crânes, dessins d’anatomie ou prothèses constituent quelques uns des objets du musée des vanités du photographe. L’humour noir que l’on décèle dans certaines des oeuvres comme Repérage rapproche les réflexions macabres de PBMG de celle des Surréalistes. Ainsi, dans le Péripatéticien, on assiste à la rencontre insolite entre un squelette et une paire de jambes orthopédiques, rappelant au passage l’importance que revêt la question de l’objet trouvé ou chiné dans les brocantes chez le photographe.
Auteur de ce qu’il nomme des « machines à distraire », PBMG trouve par la photographie un moyen de conjurer l’angoisse de la mort.
Patrick Bailly Maître Grand, peripateticien
De face
De cette galerie de visages, on retient avant tout la puissance expressive plus que le détail des traits. En effet, la majorité des modèles sont inanimés – visages de poupées, de mannequins en cire ou en plastique… – ou alors réduit à l’état de spectres, d’auras.
Au-delà de la première lecture qui renvoie inexorablement à l’idée de la disparition et de la mort ainsi que le suggère Les Véroniques faisant référence à la vraie icône, celle du visage du Christ sur son linceul, ce que cherche à capter PBMG c’est le souffle rémanent de la vie, ce moment d’extase ou de petite mort palpable dans les Comas ou dans la puissance du regard de ces figurines anthropomorphes.
Patrick Bailly Maître Grand, les Véronique
De l’empreinte
Toujours trace d’une relation singulière, d’un corps spécifique, l’empreinte est l’essence même de la photographie qui se définit avant tout par sa nature indicielle. Afin de fixer cette mémoire des formes, PBMG emploie souvent une résine transparente qui moule les reliefs et est ensuite placée sous l’agrandisseur.
Les Codex – empreinte en résine de circuits électroniques – que le photographe assimile à des tablettes assyriennes deviennent ici l’allégorie d’une technologie présente constamment vouée à l’obsolescence : un pied de nez du photographe fidèle à l’argentique à ses condisciples passés au numérique ?
Patrick Bailly Maître Grand, les Codex
Tourner autour du pot
C’est avec Formol’s band que PBMG se fait véritablement une place dans le monde de la photographie au milieu des années 80.
Patrick bailly Ma^tre Grand, Formol
Achetée par le Centre Pompidou et par le MoMA, cette série provoque un fort engouement lié à la singularité de la technique de prise de vue employée par l’artiste :
la périphotographie. Cette captation continue à 360 degrés, à travers une fente longitudinale, d’un objet animé d’un mouvement de rotation régulier sur lui-même, donne naissance à de déroutantes vanités  modernes.
Cette mise à plat d’animaux conservés dans du formol, de squelettes ou de crânes, en condensant l’espace-temps, offre une vision distordue, abstraite de la vie.
Train de lumière-Train de nuit
Seconde installation photographique monumentale de l’exposition, cette locomotive est née d’une rencontre du photographe avec un groupe de jeunes amateurs de photographie de Bischwiller, rassemblés sous le sigle : GRAPH. Plus de 280 images composent cette oeuvre. Elles ont été obtenues en photographiant de nuit le train « PLM Nord 231 » au moyen d’une tourelle mobile de 5 mètres supportant un rail vertical gradué. Grâce à la photographie, cette imposante locomotive devient presque spectrale, une sculpture de lumière.
PBMG le train
Les fenêtres souvent
« Les fenêtres souvent se ferment en riant, se ferment en criant… » chantait Jacques Brel que le photographe cite ici sciemment pour évoquer l’un des éléments récurrents de son iconographie : la fenêtre. Tantôt transparente, tantôt miroir aveugle, parfois support de dessins urbains, la fenêtre devient chez PBMG la métaphore de l’acte photographique et de ses possibles : elle offre un cadre au photographe-spectateur mais aussi un lieu d’évasion.
Dans Les gouttes de Niépce, c’est l’optique photographique –
« cette lentille de verre capable de redessiner tout un paysage extérieur sur un plan » – traduite dans un peu de gélatine alimentaire, qui permet à PBMG d’ouvrir une fenêtre sur le monde.
Patrick Bailly Maître Grand
Monotypes directs
Le troublant jeu d’empreinte qu’occasionne le monotype direct dans ces deux séries photographiques ne permet pas de déterminer si une zone sombre signifie absence de lumière en positif ou, au contraire, lumière en négatif. Jouant des ambigüités de l’absence et de la présence, PBMG conçoit ici ses images comme des apparitions. Dans les Maximiliennes, cette réflexion sur le passage du temps se double d’une référence à une photographie de François Aubert, célèbre au XIXe siècle et représentant, clouée sur une porte, la chemise de l’empereur Maximilien d’Autriche, fusillé par des révolutionnaires au Mexique..
Commissariat : Héloïse Conésa, conservatrice au MAMCS
Cette exposition est organisée en partenariat avec le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône qui présente également du 21 juin au 21 septembre 2014 une exposition consacrée à Patrick Bailly-Maître- Grand, donateur à cette institution d’une centaine d’oeuvres ainsi que d’une partie de sa collection de photographies anonymes en 2012.
 
 
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 18h
– Fermé le lundi
Tarifs :7 euros / 3,5 euros (réduit)
Musée d’Art moderne et contemporain
1 place Hans-Jean Arp / tél. 03 88 23 31 31
www.musees.strasbourg.eu
 

Robert Mapplethorpe 2 expositions à Paris

« En fait je suis obsédé par la beauté, je veux que tout soit parfait. »
Robert Mapplethorpe

Robert Mapplethorpe, Self-portrait (Autoportrait), 1988, © Affiche Rmn-Grand Palais, Paris 2014
Robert Mapplethorpe, Self-portrait (Autoportrait), 1988, © Affiche Rmn-Grand Palais, Paris 2014

La RNM et le musée Rodin, nous propose deux expositions complémentaires sur un artiste hors du commun : Robert Mapplethorpe
Si vous aimez le Caravage, Rodin, Michel Ange, le clair obscur, les reliefs, et les fleurs, ces événements sont pour vous.
Je me suis laissée guider par le livre de Patti Smith « Just Kids » et ceux de Judith Benhamou-Huet,
«  Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe » et Mapplethorpe, vivant – réponses à des questions.
Quelques podcasts sur les antennes de diverses radios, où Jérôme Neutres commissaire de l’exposition du Grand Palais, raconte ses recherches pour le montage de l’exposition, puis  les autres commissaires : Joree Adilman, directrice de la fondation Robert Mapplethorpe, Hélène Pinet, conservatrice au Musée Rodin, Judith Benhamou-Huet, journaliste.(vidéo)

Ma première rencontre avec les photos de RM a été avec celle de l’homme au
costume en polyester, « Man In Polyester Suit » (dont je vous laisse découvrir la description faite par Monique Younes, en compagnie de Judith Benhamou-Huet , sur RTL ), dans un cours d’histoire de l’art.
Le modèle, dont on ne voit pas la tête est Milton Moore, il a été un body friend important de RM.
Selon Edmund White, écrivain, il purgeait une peine de prison pour meurtre au moment du décès de RM.

Robert Mapplethorpe - Ken Moogy-Robert Sherman, 1984

Ken Moody et Robert Sherman

Au Grand Palais l’exposition est chronologiquement décroissante, d’emblée le ton est donné avec le self portrait de fin de vie, RM, le visage creusé, brandit sa canne tête de mort. On est loin, du visage angélique, de la jeunesse, aux boucles folles, sensuelles, proche de l’amour victorieux du Caravage ou encore de son Bachus. Mapplethorpe, avant d’être photographe, est artiste. Ses images viennent d’une culture picturale où l’on retrouve Titien (Le Supplice de Marsyas / Dominick et Elliot), David, Dali, et même et d’abord les grands de la Renaissance italienne, Michel-Ange, Piero della Francesca, Le Bernin…
Robert Mappelthorpe, Plaroïd Patti Smith et Judy Linn 1973
La sélection couvre toute la carrière de photographe de Mapplethorpe, des polaroids du début des années 1970 aux portraits de la fin des années 1980, en passant par les nus sculpturaux, les natures mortes, le sadomasochisme… L’exposition s’attache à révéler toutes les facettes de cette oeuvre au-delà des clichés dans lesquels elle a longtemps été enfermée. Par exemple, un focus autour de ses deux muses Patti Smith et Lisa Lyon permet d’aborder le thème de la femme et de la féminité et de voir un aspect moins connu de l’oeuvre du photographe. L’enjeu de cette exposition est de montrer que Mapplethorpe est un grand artiste classique, avec une problématique de plasticien, qui a utilisé le medium de la photographie comme il aurait pu utiliser la sculpture.
Robert Mapplethorpe Lisa Lyon Rodin
Pour apprécier l’art de Mapplethorpe, il faut aussi le replacer dans le contexte socio- culturel du New York arty des années 70 et 80, d’une part, et de la culture de l’underground gay de ce même espace-temps. Deux univers perméables et aussi radicaux l’un que l’autre.
Pour mesurer l’explosion libertaire de cette époque il faut visionner Flesh, le film de Warhol avec Joe Dalessandro, qui narre 24 heures de la vie d’un jeune prostitué newyorkais ; Midnight cowboy, véritable « chef d’oeuvre » aux yeux de Mapplethorpe. Pour comprendre la violence et la passion de la sexualité gay pour les jeunes newyorkais d’une époque répressive qui combattent pour leur libération, il faut lire The Beautiful Room is Empty, d’Edmund White (en français : La Tendresse sur la peau), itinéraire d’un jeune gay dans les années d’émeutes et de manifestations, mais aussi d’émancipation extrême ; Dancer from the dance de Andrew Holleran (1978), pour se transporter dans les explorations sexuelles du Fire island des années 70.
L’exposition vise à montrer au plus large nombre le travail exceptionnel de cet artiste, reconnu par les amateurs comme l’un des plus grands photographes.
Robert Mapplethorpe, Thomas et Dovanna, 1986, poièce unique
Les photos sont d’une beauté saisissantes, le noir appelle le blanc, les corps sont sublimés, les contrastes, les ombres sont merveilles comme dans une toile classique ou dans une sculpture. RM est peintre et sculpteur, perfectionniste.
C’est le défilé de ses amants-modèles, de ses amies, de ses muses, Patti Smith, Lisa Lyon, de la génération Mapplethorpe.
RM est un magicien de la photo. Quand on se replace dans l’époque de sa production,
les appareils sophistiqués n’existaient pas, la minutie, le regard inouï de l’artiste subjugue.
Le travail de RM est à l’image de sa vie en noir et blanc.
Robert Mapplethorpe selfportrait
J’ai tenté d’identifier les personnages photographiés, qui ont traversé la vie brève et
sulfureuse de RM (1946/1989). Patti Smith, sa compagne des débuts est très présente en photos et vidéo. Ses compagnons les plus importants comme David Croland, premier compagnon, avec lequel se révèle son homosexualité, Sam Wagstaff, mécène et compagnon le plus célèbre, conservateur de musée, collectionneur de photographies sous l’influence de RM.
RM hérita de sa fortune après son décès.
Mapplethorpe - Sam Wagstaff 1973
John McKendry, ami qui lui permet de connaître le fond de photographies anciennes du Moma. C’est ainsi qu’il étudie l’art de la photo, et cela explique en partie, la minutie avec laquelle, il photographia ses modèles. John McKendry lui a offert son premier appareil photo  polaroïd, et avait négocié avec la firme Polaroïd afin qu’il bénéficie de pellicules gratuites.
Sa déclaration «  si j’étais né il y a cent ou deux cents ans, j’aurais été sans doute sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder, de créer une sculpture »
Ses natures mortes, ses fleurs sont superbes, quoique présentées de manière glacée.
Pour Les fleurs, images sexuelles magiques, en couleur, il faut faire abstraction du mur hétéroclite qui lui fait face. Sur ce mur, l’ensemble demande à être regardé individuellement.

RMN
RMN

En effet le visiteur passe rapidement sans même la voir, devant la boîte, « Madonna » une des premières créations de RM, pour le Noël du jeune couple, composée d’un mouton trouvé dans une poubelle par Patti Smith, et d’un dessin de RM qui en tapisse le fond.
Au dessus de la boîte un crucifix, en tapis blanc, « White Carpet cross » une photo  de Lisa Lyon nue avec un crucifix posé entre les seins, un autoportrait de RM montrant un bras, l’aisselle et, l’épaule et une partie du visage, puis une photo de fleur.  Sur le même mur, un Christ crucifié, la tête couronnée d’épines de Jack Walls dernier compagnon de RM, un crâne, un compotier garni de pommes.
RMN
RMN

Sur un grand mur sont réunies les photos des personnes que RM a photographié soit par amitié, soit sur commande, autour de celle d’Andy Warhol en majesté.
RMN
RMN

« Le sexe est magique. Si vous le canalisez bien, il y a plus d’énergie dans le sexe que dans l’art … »
Robert Mapplethorpe Embrace
Cela résume vers quoi tendait RM, le sexe et la perfection de son art.
La chapelle Sixtine de Mapplethorpe est le corps : le cou, la gorge, le nombril, l’aisselle… font autant partie de son vocabulaire photographique que les têtes, les jambes ou les sexes qu’il montre sans gêne comme un élément physionomique et architectural comme les autres, à un détail près.
Dans un lieu en retrait, où est apposée une mise en garde pour les visiteurs âgés de moins de 18 ans, se trouvent les photos dites proprement sexuelles. On y voit des collages, des sexes masculins en érection, des scènes de sadomasochisme, de bondage, un autoportrait de RM assez cocasse, où il nous toise tout en s’introduisant un fouet dans l’orifice de son postérieur. Tout ceci parait tellement posé, étudié, clean, au point que cela ne soulève aucune émotion, ou pulsion. Les géométries et les pièces uniques apportent davantage d’admiration devant la perfection des images et des compositions telles que
« Thomas and Dovanna, 1986 » ci-dessus.
À la fin de l’exposition, sont exposés les polaroïds de ses débuts, où le classicisme est
déjà apparent, montrant ses amis dont certains ont disparus comme lui, fauchés par la même maladie.
« Je vois les choses comme des sculptures, comme des formes qui occupent un espace ». Robert Mapplethorpe
Le temps d’une exposition, le musée Rodin confronte deux formes d’expression – Sculpture et Photo-graphie – à travers l’oeuvre de deux artistes majeurs :
Robert Mapplethorpe et Auguste Rodin.
Bénéficiant de prêts exceptionnels de la Robert Mapplethorpe Foundation, cette exposition présente 50 sculptures de Rodin et un ensemble de 102 photographies dont l’audacieux dialogue révèle la permanence des thèmes et sujets chers à ces deux grands créateurs. Tout semble opposer ces deux personnalités même si Mapplethorpe n’a eu de cesse de sculpter les corps à travers son objectif et que la photographie a accompagné Rodin tout au long de sa carrière. Robert Mapplethorpe est à la recherche de la forme parfaite, Rodin tente de saisir le mouvement dans la matière. Rien n’est spontané, tout est construit chez Mapplethorpe, alors que Rodin conserve les traces de l’élaboration de l’oeuvre et cultive celles de l’accident. L’un fut attiré par les hommes, l’autre par les femmes et tous deux jusqu’à l’obsession.
Mapplethorpe Orchid, 1985 - Rodin, Iris messagère avant 1894
Cela n’a pas empêché Mapplethorpe de photographier des nus féminins et Rodin de modeler de nombreux corps masculins. Pourtant la confrontation entre ces deux artistes se transforme instantanément en un dialogue inattendu.
Sept thèmes ont été retenus par les commissaires, servant de fil rouge aux rapprochements qui sont à la fois formels, thématiques et esthétiques.
Mouvement et Tension, Noir et Blanc/Ombre et Lumière, Erotisme et Damnation sont quelques-unes de ces grandes problématiques traversant l’oeuvre des deux artistes. Cette exposition est une invitation à questionner le dialogue établi par les commissaires et à faire sien les rapprochements. Cette vision
« sculpture et photographie » est inédite au musée Rodin car jamais un tel face à face n’avait été réalisé, renouvelant le regard sur la photographie comme sur la sculpture.
Mapplethorpe, Lucinda Childs - Rodin mains n° 2 plâtre
Deux carrières sans rapport entre elles, deux hommes que tout oppose, deux techniques dissemblables. Pour surprenant a priori que puisse paraître le rapprochement entre Mapplethorpe (1946-1989) et Rodin (1840-1917), il laissera pourtant à chaque détour le spectateur interloqué. Pour deux raisons. La première est une apparente banalité : tous deux, par des moyens différents, appréhendent le corps humain et en font le medium quasi-unique de leur expression. Mais au-delà de cette évidence, au-delà des aspects provocateurs ou érotiques des images, du caractère parfois ténébreux de leurs poétiques ou de leurs obsessions, c’est paradoxalement une approche ardue et radicale qui s’impose chez l’un comme chez l’autre : compositions toujours impérieuses par le refus du superflu comme par la puissance formelle, aux limites de l’abstraction. Non seulement rien de trop, mais uniquement le nécessaire. Science des lignes, nuance des valeurs, plénitude des volumes. C’est pourquoi sans doute, entre Mapplethorpe le perfectionniste et Rodin le passionné, les effets d’écho stupéfiant émergent, comme entre White Gauze (1984) et le Torse de l’Âge d’airain drapé (vers 1895-1896).
White Gauze (1984) et le Torse de l’Âge d’airain drapé (vers 1895-1896).Derrière la manière de contenir la sensualité chez l’un, ou de lui donner un exutoire chez l’autre, affleurent deux sensibilités à fleur de peau, peau du grain photographique ou peau de l’épiderme de plâtre, qui vibrent dans une tension extrême, aux limites de la rupture ou de l’éclatement. La deuxième nous introduit à la véritable dimension de leur création : l’un comme l’autre débordent les frontières des domaines par lesquels ils s’expriment, des techniques qu’ils utilisent : la photographie se fait sculpture, la sculpture devient le moyen de révéler des images, au point que, dans les face-à-face présentés dans le catalogue, on confondra volontiers photographie et sculpture. Certains duos semblent presque des dominos conçus comme tels pour se répondre, comme un effet de négatif / positif entre L’Homme qui marche (1907) et Michael Reed (1987). Dans les deux cas, le vrai medium est la lumière, le vrai enjeu, de la sculpter, de la mettre en espace, dans une quête paradoxale de l’immatériel.
Photographies et sculptures fonctionnent finalement – c’est ce qui crée leur communauté d’esprit – comme des pièges à lumière. Impeccable ou morcelée, contrastée ou impalpable, brutale ou douce, celle-ci décline d’infinies variations de la manière d’habiter l’espace du corps, des formes, du monde.
extrait de Catherine Chevillot Conservateur général du patrimoine Directrice du musée Rodin ÉDITORIAL
Les commissaires et Dimitri Levas
Ces expositions sont réalisées par la RMN – GP, avec la coopération de la Fondation Robert Mapplethorpe, New YorkCommissaire général : Jérôme Neutres, conseiller du président de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais / Commissaires associées : Joree Adilman, conservateur de la fondation Robert Mapplethorpe, Hélène Pinet, conservatrice au Musée Rodin et Judith Benhamou-Huet, journaliste critique d’art
Deux catalogues :
Catalogues
« Mapplethorpe Rodin »
Auteurs : Hélène Pinet, Hélène Marraud, Jonathan Nelson, Judith Benhamou-Huet
Éditions du musée Rodin / Actes Sud. 256 p., 250 ill. 40 €.
Catalogue officiel de l’exposition Robert Mapplethorpe, Grand Palais, Champs Elysées, du 26 mars 2014 au 13 juillet 2014.

Auteur : Jérôme Neutres, Conseiller du président de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, commissaire général de l’exposition

MUSEE RODIN jusqu’au 21 septembre 2014

JR à Baden Baden chez Frieder Burda

Jusqu’au 29 juin 2014  au musée Frieder Burda de Baden Baden

L’artiste français JR (*1983) compte parmi les représentants les plus innovateurs de l’art contemporain international. Il vit et travaille à Paris et New York et tient à ce que sa véritable identité reste secrète. C’est pourquoi il ne se montre jamais sans son chapeau et ses lunettes. Cela lui permet d’assister de manière anonyme à ses propres vernissages, d’entendre, l’opinion des visiteurs, incognito.


C’est sur les murs du monde entier qu’il colle ses photographies monumentales en noir et blanc. En épousant l’architecture des villes, les travaux de JR s’adaptent aux contextes culturels et historiques actuels, dont l’impact émotionnel s’exprime sur les visages des gens qu’il photographie en gros plan. En se fondant sur cette idée, l’artiste a déjà réalisé des projets de grande ampleur en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie. La motivation principale de JR est l’interaction avec les autres.
Dans ses travaux, il s’interroge sur la liberté et l’identité, et questionne la capacité de l’art à changer la perception de l’homme et de son environnement.
Son action attire également l’attention sur tous les dysfonctionnements de notre temps. L’art de JR se caractérise par les histoires qu’il raconte dans ses collages et par son talent à rapprocher des univers éloignés les uns des autres.
JR est un créateur de relations humaines, un chef d’orchestre qui donne un visage aux existences « anonymes » ou aux histoires méconnues voire oubliées.
JR s’est vu remettre en 2011, pour ses visions ambitionnant de transformer le monde, le prix américain TED, distinction déjà attribuée en son temps à Bill Clinton.
« Mon art ne change pas le monde; mais j’espère qu’il pousse à changer le regard sur le monde et sur les êtres », dit JR.
C’est Patricia Kamp qui, en étroite collaboration avec lui, assure le commissariat de l’exposition au Musée Frieder Burda. L’exposition présente d’anciennes photos et vidéos de l’artiste, tout comme des projets en cours, ce qui permet un regard panoramique sur son travail et son évolution récente.


TOUT A COMMENCÉ AVEC UN APPAREIL PHOTO TROUVÉ
JR commence sa carrière dans le graffiti. Adolescent, il trouve un appareil photo dans le métro parisien et commence alors à documenter ses pérégrinations sur les toits et dans les tunnels parisiens. Dès 2004, JR réalise son premier grand projet
PORTRAIT D’UNE GENERATION.
Suite à une première exposition sauvage sur les murs de la Cité des Bosquets à Montfermeil, JR s’installe en plein coeur de ce quartier et de la cité voisine de la Forestière à Clichy-sous-Bois, épicentres des émeutes de 2005 dans les banlieues parisiennes et françaises. Rapidement les premiers portraits sont exposés sur les murs des derniers quartiers populaires de la capitale, dans l’est parisien. Ces images provoquent le passant, dans le sens ou elles questionnent la représentation sociale et médiatique d’une génération que l’on ne saurait voir qu’aux portes de Paris.


En 2007, le projet FACE 2 FACE tente de montrer qu’au-delà de ce qui les sépare, Israéliens et Palestiniens se ressemblent suffisamment pour pouvoir se comprendre. JR entreprend alors de réaliser, sans autorisation la plus grande exposition d’art urbain au monde. Des hommes et des femmes israéliens et palestiniens, exerçant le même métier, acceptent ainsi de pleurer de rire, de crier ou de grimacer devant l’objectif de JR. Les portraits réalisés sont collés face à face, dans des formats monumentaux des deux côtés du mur de séparation et dans plusieurs villes alentours. Ce projet est une démonstration en images que l’art et le rire peuvent ensemble faire reculer les préjugés.


Avec WOMEN ARE HEROES, JR s’aventure en 2008 dans la Favela Morro da Providência de Rio de Janeiro, avec un plan audacieux en tête. Il veut y rencontrer les habitants et donner un visage aux femmes habituellement condamnées à l’anonymat. Elles sont les premières à souffrir de la violence liée au trafic de drogue tout en étant les plus vulnérables d’une société dont elles sont pourtant les piliers. Il décide alors de recouvrir les murs de la favela de leurs visages et de leurs regards.
Le projet WOMEN ARE HEROES, qui donnera son nom au documentaire sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2010, conduira JR au Kenya, au Liberia, en Sierra Leone, en Inde et au Cambodge.
JR place la génération des aînés au centre du projet


THE WRINKLES OF THE CITY. JR part à la rencontre de personnes âgées habitant des villes marquées par les grands bouleversements survenus au XXe siècle. En collant le portrait grand format de ces personnes ridées par la vie, JR superpose leur histoire personnelle et intime aux stigmates laissés par l’histoire sur les murs de ces villes. Pour ce projet, il a déjà voyagé à Carthagène, Shanghai, Los Angeles, La Havane et Berlin dont est présentée une sélection d’images au musée. La seconde guerre mondiale et le sort qui a été réservé à la ville de Berlin par les alliés a considérablement transformé la vie quotidienne des Berlinois et d’une partie de l’Europe pendant plus de 40 ans. Berlin est une métaphore du conflit qui a opposé ensuite l’Est à l’Ouest jusqu’à la chute du Mur de Berlin.


INSIDE OUT – CHACUN PEUT PARTICIPER (Mulhouse 2012)
En décidant d’imprimer le portrait de qui veut, JR fait don de son processus formel aux personnes du monde entier qui souhaite défendre une cause ou valoriser un combat. JR souhaite que les hommes assument publiquement ce qui compte pour eux. Plus de 200 000 personnes ont déjà fourni leur portrait pour participer au projet
INSIDE OUT. JR réussit en 2013 – il est le premier artiste à l’avoir fait – à couvrir Time Square de portraits au cœur de New York. Le portrait reste le moyen pour y parvenir. Ils sont envoyés sur le site internet du projet ou réalisées dans des cabines photographiques mobiles avant d’être collés par les participants eux-mêmes dans l’espace public. JR est devenu un imprimeur. L’idée va vite devenir un moyen d’expression politique: en Tunisie, les gens collent leur propre portrait par-dessus celui du dictateur; au Pakistan, les minorités dénoncent par le biais des photos INSIDE OUT les persécutions dont elles sont victimes; dans l’Arctique, un œil immense s’étale pour attirer l’attention sur la surexploitation de l’un des derniers écosystèmes encore intacts sur terre; aux États-Unis, les Indiens Lakotas placardent leurs tentes de portraits et à Berlin, de jeunes Russes manifestent contre l’homophobie qui règne dans leur pays.
Au Musée Frieder Burda aussi, les visiteurs peuvent se faire photographier dans une cabine photographique installée pour l’exposition et se joindre ainsi à ce projet artistique d’une ampleur inégalée.


UNFRAMED – L’ART SORT DANS LA RUE
Marseille, Bordeaux, Washington, São Paulo, Grottaglie dans le sud de l’Italie – le projet UNFRAMED a fait beaucoup voyager JR depuis 2009. Pour la première fois de sa carrière, il n’affiche pas ses propres photos, mais celles d’autres photographes connus ou anonymes. L’exposition montre des photos du projet réalisé à Vevey en 2010 et à Marseille, capitale européenne de la culture en 2013.
À Marseille dans le quartier de la Belle de Mai JR s’est intéressé à l’identité du quartier et a invité ses habitants à se pencher sur la mémoire de celui-ci en plongeant dans leurs albums personnels. Ces photos, anciennes ou actuelles, recadrées et agrandies ont formé une œuvre monumentale sur les façades du quartier. Elles transfigurent ces empreintes personnelles et plurielles de ce qui constitue une partie de l’histoire et de la mémoire collective de la Belle de Mai, quartier emblématique de la ville de Marseille.


Dans le cadre de la présentation au Musée Frieder Burda, UNFRAMED sera également présent à Baden-Baden. Le grand projet UNFRAMED BADEN-BADEN, occupant l’espace urbain de Baden-Baden, se penche sur l’histoire et de l’amitié franco allemandes. Dans la vieille ville, JR place le sujet dans un nouveau contexte en affichant des clichés historiques tirés d’albums privés et des archives municipales.
Pour ce faire, les citoyens de la ville de Baden-Baden ont été invités en amont à participer et à fournir des documents personnels. De tout temps, Baden-Baden a joué un rôle charnière entre l’Allemagne et la France. Le rapprochement hésitant des deux pays, qui furent des ennemis héréditaires durant des décennies, est ici littéralement palpable.


JR choisi pour recouvrir le Panthéon, pendant les travaux
Le président du CMN, Philippe Bélaval, a choisi de ne pas faire poser de bâche publicitaire pendant les travaux. Il a préféré commander une œuvre à un artiste français, dont il a révélé le nom, mardi 25 février. « Pour la première fois, les bâches d’un chantier d’un monument national deviendront le support d’une création artistique contemporaine, et non celui d’une campagne publicitaire lucrative », dit le CMN. Les coûts du projet doivent être pris en charge par un mécène anonyme.
Commissaire d’exposition : Patricia Kamp
Artsy JR

Musée Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8b, 76530 Baden-Baden,
www.museum-frieder-burda.de
Téléphone : 07221/39898-0,
Télécopie: 07221/39898-30
Horaires d’ouverture : du mardi au dimanche 10h00-18h00,
fermé le lundi (sauf jours fériés)
Photos courtoisie musée Frieder Burda
photos de l’auteur 1 2 3 5

Bill Viola sculpteur du temps

Bill Viola en février 2014, lorsque je me suis approchée du couple pour leur remettre un cadeau E.I.

La conférence de presse suivie par la visite de l’exposition

du  05 Mars 2014 au  21 Juillet 2014 au Grand Palais Paris
« Je suis né en même temps que la vidéo »,
dit souvent Bill Viola (site officiel), qui vit le jour en 1951.
Bill Viola est spiritualité, humanité, un artiste charismatique.
C’est à un voyage initiatique, une expérience sensorielle et intime que nous convie Bill Viola. (vidéo)

Biographie de Bill Viola
 lien

E12100 Video installation Martyrs (Earth, Air, Fire, Water) by American artist Bill Viola at St Paul’s Cathedral in London, UK

 

Vous pouvez visionner ci-dessous :
La vidéo de la conférence de presse
La vidéo du vernissage
Avec vingt œuvres magistrales, soit plus de trente écrans et des heures d’images, Bill Viola au Grand Palais constitue l’une des plus larges rétrospectives consacrées à l’artiste. Plongée dans l’obscurité presque totale, la scénographie y est millimétrée au service d’une puissance visuelle rarement atteinte.
Tout est parti de l’enfance pour Bill Viola. Un jour il est tombé dans un lac, à l’âge de 6 ans, il a coulé au fond. C’est son oncle, qui en plongeant, l’a sauvé en le ramenant à la surface. Bill le repoussait, sans se rendre compte. Il a vu le monde le plus beau, qu’il n’avait jamais pu contempler, avec des plantes qui ondulaient, une lumière bleue, la lumière sous-marine qui est absolument extraordinaire, lorsqu’on est sous l’eau il n’y a pas de gravité, on flotte, il aurait voulu rester dans cet élément, s’il n’avait pas été repêché. Il n’a pas eu vraiment peur, s’est senti très bien dans l’élément aquatique, à partir de ce moment il n’a plus jamais eu peur de la mort.
Une des premières œuvres qu’il a faite a été Reflecting Pool, le bassin miroir.
C’était l’expression d’une quasi noyade,

The Dreamers (2013), est la plus récente œuvre,
« je suis toujours en relation avec l’eau, avec les fluides, comme l’électricité,
une force active qui vibre en nous et qui vit et qui relie les gens, qui est essentiel »
Bill Viola
C’est une installation composée de sept grands écrans plasma, qui présentent dans une même salle, sept personnes immergées dans le fond d’un cours d’eau. Elles ont les yeux fermés et paraissent sereines. L’eau ondule sur leurs corps et anime subtilement leurs mouvements. Le son de l’eau qui coule envahit l’espace, tandis que la pièce se remplit progressivement de rêves.
The Dreamers

Les quatre décennies de l’œuvre de Viola sont représentées dans l’exposition du Grand Palais , de The Reflecting Pool(1977-79) à The Dreamers (2013): films vidéos (Chott El Djerid (A Portrait in Light and Heat), 1979), installations monumentales (The Sleep of Reason, 1988), portraits sur plasma (The Quintet of the Astonished, 2000),
pièces sonores ( Presence, 1995), sculptures vidéos (Heaven and Earth, 1992), œuvres intimistes (Nine Attempts to Achieve Immortality, 1996) ou superproductions (Going Forth By Day, 2002). Tous les genres de l’œuvre de Bill Viola sont là, et toutes ses grandes séries emblématiques, des Buried Secrets du pavillon américain de Venise en 1995 (The Veiling) aux Angels for the Millennium (Ascension, 2000), des Passions (Catherine’s Room, 2001) à The Tristan Project (Fire Woman et Tristan’s Ascension, 2005), des Transfigurations (Three Women, 2008) aux Mirages (The Encounter, 2012)
Le déluge
Walking the Edge (2012),
Pensée en dialogue avec l’artiste comme un voyage introspectif, cette exposition propose un itinéraire en trois temps, autour des questions métaphysiques majeures :
Qui suis-je ? Où suis-je ? Où vais-je?
Dans ses œuvres, Bill Viola interroge la vie, la mort, la transcendance, la renaissance, le temps et l’espace, utilisant souvent la métaphore d’un corps plongé dans l’eau pour représenter la fluidité de la vie. Ses images cherchent à fournir une autre perception de ces questions fondamentales qui caractérisent l’existence humaine. Une dimension qui confère à son travail une puissance d’universalité particulière, au-delà de tout courant ou de toute mode, et qui explique que cet œuvre vidéo fascine depuis quarante ans aux quatre coins du monde.

« La transformation est une chose importante, une force qui agit en permanence un processus lent, qui permet la construction d’un nouvel être humain, qui se produit au moyen de ce que nous voyons de ce que nous lisons, et apprend aussi des erreurs que nous commettons, une chose merveilleuse chez l’humain, est le changement et l’évolution, la liberté de changer d’avis est une des choses les plus importantes pour l’humain. » BV
Bill Viola a énormément voyagé durant sa carrière : au sein des Etats-Unis, Italie, Japon, France, Indonésie, Australie, Allemagne, Tunisie… Chaque destination étant une source d’innovation pour l’artiste. Dans son voyage à Java et à Bali notamment, où il a pu enregistrer de la musique traditionnelle et des spectacles. Au Canada, afin d’enregistrer des paysages de la Prairie en hiver, ou dans le désert du Sahara pour filmer des mirages, à l’aide de téléobjectifs adaptés à la vidéo. Son voyage spirituel en Inde, dans le Ladakh, fût aussi pour lui une occasion de filmer et d’observer l’art et les rituels religieux. Il a été l’élève puis l’assistant du pionnier de l’art vidéo, le sud coréen, Nam June Paik.

L’usage de la technologie vidéo par Bill Viola convoque un univers d’images digitales s’inscrivant dans l’histoire de l’art. On trouve dans l’exposition des références aux grands maîtres tels que Goya (The Sleep of Reason, 1988) et Jérôme Bosch (The Quintet of the Astonished, 2000). Le spectaculaire polyptyque Going Forth By Day (2002) forme un vaste ensemble mural de tableaux digitaux dans le même esprit que les fresques de Giotto dans la basilique Saint-François d’Assise – sommet inégalé de l’installation artistique selon Viola et référence ultime de l’artiste1932/2006)
Le public va prendre ce qu’il souhaite dans ses œuvres, il ne veut rien imposer, il fait partie de l’œuvre en y pénétrant, en la regardant, en s’y attardant, en y revenant. Trop d’informations de publicité est pollution. Il a aimé le calme et le silence comme dans son passé familial.

Peter Sellars et Bill Viola ont travaillé ensemble lors de la création du Tristan et Isolde de Wagner à l’Opéra Bastille en 2005, spectacle repris cette année dans le même lieu. L’artiste a conçu pour le célèbre metteur en scène américain un tableau vidéo projeté en toile de fond comme décor.  Peter Sellars parle de leur collaboration et du regard qu’il porte sur l’œuvre de Bill Viola.

Commissariat : Jérôme Neutres , conseiller du Président de la Réunion des musées nationaux–Grand Palais et Kira Perov, Executive Director du Studio Bill Viola scénographie : Bobby Jablonski, directrice technique du Studio Bill Viola et Gaëlle Seltzer, architecte à Paris.
catalogue de l’exposition, Studio Bill Viola
en français, 24,5 x 29 cm, 180
pages, 160 ill., relié, 35 €
augmenté par l’application Ipad Iphone etc …
Certaines photos proviennent du site du Grand Palais et d’Internet
autres photos de l’auteur

 

Les Ateliers de Dom POIRIER

 
 

Artiste en résidence durant trois mois au Musée des Beaux-Arts et au Musée Historique de Mulhouse, Dom POIRIER propose de porter un autre regard sur les collections des musées grâce à l’installation d’un studio photo. Le public est convié à y participer.Dom PoirierDom Poirier, c’est un peu oeil de lynx. Mais contrairement au personnage mythologique Lyncéen, il n’a pas le pouvoir de voir à travers les murs, mais sans doute celui de voir à travers les hommes. Reporter-photographe au journal L’Alsace, Dom Poirier ne se déplace jamais sans son objectif, derrière lequel il aime se réfugier. Il saisit l’instant à tout instant, sans mise en scène, à la recherche d’une émotion intacte. La belle quarantaine pas tout à fait assumée, le Dom Poirier est un animal craintif voire blessé… Etre sensible, à fleur de peau, épicurien gourmand et gourmet, fin mélomane, Dom Poirier se livre et se découvre à travers son art, qu’il choisisse la photographie, le graphisme, la vidéo ou la sculpture. Aujourd’hui, c’est une rencontre avec Dom Poirier le voyageur à laquelle je vous convie ».
Céline Beclher, Radio MNE
 
Dimanches 9, 16, 23 février de 14 h à 18 h Au Musée des Beaux-Arts
« Atelier Attitudes » En écho aux portraits de Jean-Jacques Henner,
Dom Poirier propose aux visiteurs de prendre la pose :
celle de la « Bergère »,
de « la Frileuse »,
de « la Dame au parapluie…
Activité gratuite sur inscription le jour même. Les photographies seront ensuite exposées lors d’un week-end de fin de résidence en avril.
Jean Jacques Henner
JEUNE PUBLIC
« Atelier de photographies à partir de la collection du Musée des Beaux-Arts »
26, 27 et 28 février 2014 pour les 7-12 ans – 14h à 17 h
Les enfants inventent des saynètes à partir des personnages de tableaux et découvrent la technique de la photographie en compagnie de Dom Poirier. Inscription obligatoire sur les trois jours 03 89 33.78.11 (de 13h à 18 h 30)
Ou par mail : myriam.deckert@mulhouse-alsace.fr
JJ Henner
MUSEE HISTORIQUE
La deuxième semaine des vacances scolaires, Dom Poirier propose un atelier de film d’animation au Musée Historique.
Renseignements et inscriptions au 03 89 33 78 10
ou cathy.frey@mulhouse-alsace.fr.