”Talents Contemporains 2014”

Chaque année la Fondation François Schneider organise le concours
“Talents Contemporains” pour mettre en valeur sept artistes s’exprimant sur le thème de l’eau.
Dédiée à la création contemporaine sur le thème de l’eau, la fondation a pour ambition de permettre chaque année à des artistes encore inconnus de révéler leur talent.
A travers le concours “Talents Contemporains”, François Schneider souhaite soutenir ces créateurs par l’acquisition de leurs oeuvres et leur mise en valeur au Centre d’Art Contemporain de la Fondation.
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LAURÉATS DU CONCOURS 2014 « TALENTS CONTEMPORAINS »
Monsieur Renaud Auguste-Dormeuil pour son oeuvre, From here to Here,
Projet d’installation
Monsieur Benoît Billotte pour son oeuvre, Wind Drift, Dessin
Madame Gaëlle Callac pour son oeuvre, L’ABC de l’eau, Dessin
Madame Cécile Carrière pour son oeuvre, Barques, Dessin
Monsieur Jeremy Laffon pour son oeuvre Circuit fermé, Projet d’installation
Monsieur Gustavo Millon pour son oeuvre D/H, Photographie
A l’unanimité, le « Talent d’Eau 2014 » a été attribué à Madame
Elizaveta Konovalova pour son
oeuvre Altstadt, Installation

Elizaveta Konovalova pour son oeuvre Altstadt, Installation
Elizaveta Konovalova pour son
oeuvre Altstadt, Installation

Altstadt signifie « vieille ville » en allemand.
L’installation est composée de briques de maisons disparues,
détruites au cours des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.
Ces briques rejetées dans le fleuve l’Elbe ont été polies par les ressacs de l’eau et se transformant en galets.
L’installation Altstadt comprend ainsi ces galets de couleur rouge façonnés
par les années et le tumulte des eaux. Le rectangle placé au sol constitué
des galets placés du plus grand au plus petit s’affine progressivement et tend à disparaître.
L’eau qui a travaillé les pierres est ainsi l’idée sous-jacente de la transformation des éléments créés par l’Homme. Cette gradation de taille jusqu’au grain de sable
symbolise la disparition orchestrée par les mouvements de l’eau.
Elizaveta Konovalova, Altstadt, 2014, installation
Elizaveta Konovalova, Altstadt, 2014, installation

L’exposition des oeuvres des lauréats « Talents contemporains 2014 » sera présentée en fin d’année 2016 au Centre d’Art Contemporain de la Fondation.
Objectifs du concours “Talents Contemporains”
• Inciter les artistes à s’approprier ce thème qui appartient à l’histoire de l’art depuis toujours.
• Les amener, par leur geste artistique, à réfléchir, à regarder, à analyser et critiquer, à détourner et utiliser l’eau, ses propriétés, ses symboles, ses outils, ses enjeux.
• Offrir aux artistes une visibilité auprès de tous les publics.
• Favoriser l’échange et leur mise en réseau avec les acteurs culturels.
• Éveiller le public, notamment les plus jeunes, à l’art contemporain, et leur permettre, à travers le thème de l’eau, de ressentir et de mieux percevoir la diversité des regards.
Renaud Auguste-Dormeuil, – France From Here to there, Projet d’installation (Bassin de 12 x 12 m)
Renaud Auguste-Dormeuil, – France
From Here to there, Projet d’installation (Bassin de 12 x 12 m)

Présentation du thème : l’eau
L’eau, essentielle à la vie et au développement de l’humanité, est multiple et singulière.
Elle est symboliquement un des quatre éléments naturels qui, avec l’air, le feu et la terre, composent l’univers.
Elle est au coeur des mythes et des religions. Á la fois signe et symbole, elle change de forme en permanence. L’eau est certes une ressource naturelle mais pour une grande partie de la planète, elle est le bien le plus rare.
Benoit Billott, Wind drift, 2013, Dessin, (Installation in-situ, sable et colle, la taille du mural s’adapte en fonction de l’espace du mur)
Benoit Billott, Wind drift, 2013, Dessin, (Installation in-situ,
sable et colle, la taille du mural s’adapte en
fonction de l’espace du mur)

 
Modalités du concours
Ce concours est ouvert aux candidats de toutes nationalités, de tous âges, et dans les six disciplines des arts plastiques suivantes : dessin, installation, peinture, photographie, sculpture et vidéo.
Dans les disciplines « installation » et « sculpture », les artistes ont la possibilité de présenter soit des oeuvres existantes soit des projets. Pour les quatre autres disciplines, seules des oeuvres existantes peuvent être présentées.
Chaque année, la Fondation François Schneider consacre pour le concours
Gaëlle Callac, L’ABC de l’eau, 2013-2014, Dessin (27 eaux fortes sur pages de titre de livres 24 x 30 cm) Les
Gaëlle Callac, L’ABC de l’eau, 2013-2014, Dessin
(27 eaux fortes sur pages de titre de livres 24 x 30 cm)
Les

“Talents Contemporains” une enveloppe globale maximale de 300 000 euros qui se décompose en deux parties :
Une enveloppe de 150 000 euros pour l’acquisition des oeuvres.
Parmi les candidats, seront choisis :
• d’une part les bénéficiaires des “Talents Contemporains”, 6 lauréats recevront chacun 20 000 euros
pour l’acquisition de leur oeuvre,
• et d’autre part une oeuvre, considérée par le Grand Jury International comme la plus prometteuse,
verra son créateur élu “Talent d’Eau” et recevra 30 000 euros pour l’acquisition de son oeuvre.
Cécile Carrière, Barques, 2014, Dessin (Encre sur papier)
Cécile Carrière, Barques, 2014, Dessin (Encre sur papier)

Une enveloppe de 150 000 euros pour la réalisation des oeuvres présentées sous forme de projets.
Pour les artistes qui présentent leurs oeuvres (installation ou sculpture) sous forme de projets, les dossiers devront comporter une estimation budgétaire des frais de réalisation (y compris frais d’acheminement et d’installation de l’oeuvre). Ces frais seront pris en charge par la Fondation dans la limite d’un budget global de 150 000 euros.
Le concours “Talents Contemporains” donne lieu à une exposition collective au Centre d’Art Contemporain et à une édition bilingue présentant les travaux des lauréats.
Jeremy Laffon, Circuit fermé, Projet d’installation (Bloc de glace et d’encre 100 x 150 x 150 cm rigoles en plomb – 5 fûts métalliques – une pompe à eau et un déclencheur)
Jeremy Laffon, Circuit fermé, Projet d’installation (Bloc de glace et d’encre 100 x 150 x 150 cm rigoles en plomb – 5 fûts métalliques – une pompe à eau et un déclencheur)

APPEL À CANDIDATURE “TALENTS CONTEMPORAINS 2015”
L’appel à candidature du concours 2015 “Talents Contemporains” est ouvert du 4 avril 2015 au 15 décembre 2015 à minuit (heure locale).
L’inscription ainsi que la constitution du dossier de candidature doit se faire via notre site internet :
www.fondationfrancoisschneider.org
Talents contemporains 2014
Pour choisir les lauréats du concours 2014 “Talents Contemporains”, quatre Comités d’Experts ont sélectionné les oeuvres ou projets de 41 finalistes parmi les 744 artistes candidats, originaires de 63 pays répartis sur les 5 continents.
C’est le 29 mai, à l’issue d’une journée de délibération du Grand Jury International,
que, Jean-Noël Jeanneney, Président du Jury, a annoncé les 7 lauréats du concours 2014 “Talents Contemporains”.
Composition du Grand Jury International :
Jean-Noël Jeanneney : Président du Grand Jury International
Michel Grilli : Responsable des acquisitions d’art contemporain de la B.E.I.
Daniel Lelong : Directeur de la Galerie Lelong (Paris, New York)
Rosa Maria Malet : Directrice de la Fondation Joan Miró à Barcelone
Fabrizio Plessi : Artiste, représente l’Italie à la 42e Biennale de Venise, 1986
Le jury et les lauréats présents
Le jury et les lauréats présents

Composition des Comités d’Experts :
François Dournes, de la Galerie Lelong à Paris
& Bernard Goy, Conseiller pour les Arts Plastiques de la Région Alsace (DRAC – Strasbourg).
Sophie Kaplan, Directrice de la Criée de Rennes
& Florence Ostende, Commissaire d’exposition.
François Hébel, Directeur artistique, Fondateur de Foto/Industria, Bologne
& Agnès Sire, Directrice la Fondation Henri Cartier Bresson.
Pierre-Marie Eudes, Conseiller artistique
& Auguste Vonville, Directeur culturel de la Fondation François Schneider.
Gustavo Million, D/H, 2014, Photographie (60 photographies de 20 x 30 cm chacune)
Gustavo Million, D/H, 2014, Photographie (60 photographies de 20 x 30 cm chacune)

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
 + 03.89.82.10.10
texte fondation

Sommaire du mois d'avril 2015

Parlement de Budapest
Parlement de Budapest

La Sécession à Vienne
La Sécession à Vienne

01 avril 2015 : Poisson d’avril
02 avril 2015 : Ribera à Rome au Musée des Beaux Arts de Strasbourg
07 avril 2015 : Le musée des Confluences à Lyon
09 avril 2015 : Anne-Sophie Tschiegg et Jan Peter Tripp
14 avril 2015 : Véronique Arnold, Dessins d’ombre au Musée des Beaux Arts de Mulhouse
20 avril 2015 : Philippe Lepeut
22 avril 2015 :  Arnulf Rainer au musée Frieder Burda
Château de Bratislava
Château de Bratislava

27 avril au 1 mai Budapest, Bratislava, Vien
le Danube à Budapest
le Danube à Budapest

art KARLSRUHE 2015

Le rendez-vous de l‘art
du 5 – 8 mars 2015 au Parc des expositions Karlsruhe

Art Karlsruhe
Art Karlsruhe

Venus de onze pays, 210 galeristes, dont 32 nouveaux
participants, transforment les halls du parc des expositions
en un lieu vivant dédié à l’art.
Art KARLSRUHE présente un panorama allant de l’art moderne
classique à l’art contemporain et rassemble les oeuvres
de tous les mouvements importants de cette période.
Dans les 4 halls, l’éventail s’étend de l’impressionnisme,
l’expressionnisme et la Neue Sachlichkeit au néo-expressionnisme,
au Street Art et aux récentes créations contemporaines
en passant par les courants majeurs de l’aprèsguerre
comme l’Art informel, l’Art concret, ZÉRO et le Pop Art.
La claire structure architecturale des halls, avec 160
one-artist shows, 19 espaces sculptures et de nombreuses
aires de repos, crée un paysage artistique favorable à
l’observation et la concentration pour pouvoir acquérir les
oeuvres en toute détente.
Le commissaire est Ewald Karl Schrade
 Ewald Karl Schrade
Robert Capa et la photographie contemporaine hongroise/
PHOTO ART BUDAPEST, invité à art KARLSRUHE
En 2015, la photographie occupe, une fois de plus, une place majeure au salon art KARLSRUHE.  En 2013, les portraits et clichés de reportages de Gisèle Freund issus de la collection Marita Ruiter connurent aussi un immense succès.
Gábor Gerhes, Neue Ordnung 05, 2013 Foto-Lambda-Print, 56x70 cm
Gábor Gerhes, Neue Ordnung 05, 2013 Foto-Lambda-Print, 56×70 cm

 
Placé lui aussi sous le signe de l’art photographique, le 12e salon art KARLSRUHE (vidéo) présente dans le hall 1 un concentré de la photographie hongroise. La Hongrie a donné naissance à plusieurs photographes de renommée internationale comme László Moholy-Nagy, André Kertész, Brassaï, Lucien Hervé ou Martin Munkacsi. Sous le titre
« PHOTO ART BUDAPEST, invité à art KARLSRUHE », le Musée national hongrois,
le Robert Capa Center, la Galerie Várfok et la INDA Gallery de Budapest s’unissent pour offrir au public un regard sur cette grande tradition photographique hongroise.
Tandis que les deux galeries et le Robert Capa Center donnent un aperçu de la vitalité de la scène photographique hongroise contemporaine, le Musée national se consacre à l’œuvre d’Endre Ernö Friedmann (1913-1954), entré dans l’histoire de la photographie et du photojournalisme sous le pseudonyme de Robert Capa.

Robert Capa, mort d'un milicien
Robert Capa, mort d’un milicien

 
Pour art KARLSRUHE, Éva Fisli, commissaire du Musée national hongrois, rassemble huit œuvres-clés de Capa. Cette exposition, accompagnée d’une projection, de magazines originaux et de diverses publications qui témoignent de la vie mouvementée et de l’œuvre du célèbre photographe, permet aux visiteurs de découvrir les histoires derrière les images et, en particulier, le rôle de la photographie dans l’appropriation visuelle de l’histoire. Pour sa part, le Robert Capa Center, inauguré en 2013 à Budapest pour le 100e anniversaire de Capa, présente à art KARLSRUHE un solo show conçu par la commissaire Krisztina Jerger et dédié à Gábor Gerhes, photographe et artiste conceptuel né en 1962.
Les surfaces d’exposition de la INDA Gallery et de la Galerie Várfok, également dans le hall 1, montrent de manière impressionnante comment l’actuelle scène photographique hongroise reste attachée à ses racines tout en explorant de nouvelles et captivantes voies artistiques. Avec des artistes photographes tels que Lajos Csontó, Imre Drégely, Ágnes Eperjesi, Gábor Kerekes, Balázs Telek (INDA Gallery) ou Ákos Czigány, Péter Korniss, Mátyás Misetics (Várfok), c’est un large panel de la nouvelle génération de photographes hongrois qui nous invite à faire la connaissance d’un important paysage photographique encore peu connu chez nous.
Fidèle à sa tradition, art KARLSRUHE consacre en 2015 son exposition spéciale à un exemple emblématique de la vitalité des collections dans le Bade-Wurtemberg.
Minimalisme des formes, emploi de matériaux comme le métal ou les miroirs et monochromies en blanc, argent et bleu sont les caractéristiques des nombreuses oeuvres que l’entrepreneur souabe, Peter Schaufler et son épouse, Madame
Christiane Schaufler-Münch, ont rassemblées pendant plus de trois décennies. Leur importante collection, présentée au SCHAUWERK, le musée privé du couple, compte plus de 3500 objets appartenant essentiellement au mouvement ZÉRO, à l’Art minimal, l’Art conceptuel et l’Art concret. Pour art KARLSRUHE, la directrice de SCHAUWERK, Barbara Bergmann, met en scène, sous le titre „Some like it cool“, 30 oeuvres majeures et représentatives de cette collection, parmi lesquelles se trouvent plusieurs travaux de Sylvie Fleury, Imi Knoebel, Thomas Ruff et Ugo Rondinone.
détail Sammlung Schaufler
quelques galeristes français :
JP Ritsch- Fisch de Strasbourg qui présente Paul Amar artiste de l’art brut
Paul Amar, galerie Ritsch Fisch
, galerie Ritsch Fisch

La galerie L’Estampe de Strasbourg, présente Christophe Hohler et Erro
Christophe Hohler, le Voyageur
Christophe Hohler, le Voyageur

La Galerie Oniris de Rennes présente l’abstraction géométrique.
Quelques galeries allemandes
Valentien de Stuttgart présente des valeurs sûres comme Horst Antes, Philipp Bauknecht, Willi Baumeister, Moritz Baumgartl, Alfred Hrdlicka, Anna Ingerfurth, Pablo Picasso,
et un « suiveur » de Lucas Chranach Jan Peter Tripp
Jan Peter Tripp, Vénus et Cupidon, d'après Cranach
Jan Peter Tripp, Vénus et Cupidon, d’après Cranach

Anne Sophie Tschiegg, bientôt à l’espace Beaurepaire à Paris (1/4/2015)
Anne Sophie Tschiegg
La galerie Zaiss d’Aalen présente les derniers travaux de Raymond Waydelich (représentant la France à la Biennale de Venise en 1978)
Raymond Waydelich
Raymond Waydelich

Dans la même galerie Michel Cornu et ses délicates branches  sur papier de chanvre
Michel Cornu
Michel Cornu

C’est une foire qui d’adresse à tous, amateurs comme collectionneurs, qui reviennent
fidèlement d’après les galeristes. Elle est bien agencée avec des espaces aérés, pour les galeristes, comme pour les sculptures qui y sont nombreuses.
Un shuttel conduit les visiteurs de la gare jusqu’à la foire et ceci gratuitement.
photos de l’auteur
 
Une panne de mon fournisseur d’accès Internet m’a empêchée
d’écrire plus complètement et plus rapidement mon compte rendu,
j’en suis désolée. 😡
 
 

La Collection à la Fondation François Schneider de Wattwiller

Si vous avez soif de pureté, c’est à Wattwiller qu’il vous faut aller. Non seulement pour la qualité de son eau, mais pour la nouvelle exposition de la Fondation Schneider,
« La Collection » dont le commissaire et scénographe est
Gusty Vonville, le nouveau directeur artistique et culturel.
Le jardin de sculptures propose ainsi une exposition permanente des oeuvres emblématiques de la Fondation, que l’exposition la Collection permet de redécouvrir.
Toutes les oeuvres extérieures démontrent ainsi à quel point l’eau est synonyme de jeu et l’on voit apparaitre régulièrement la main de l’artiste qui cherche à canaliser, à transvaser, à remplir, à verser, à éclabousser, donnant ainsi une allure tantôt tumultueuse, tantôt calme avec ce secret désir de revenir au mythe de Narcisse.

Boule d’eau, 2000   Patrick Bailly-Maître-Grand
Boule d’eau, 2000
Patrick Bailly-Maître-Grand

L’élément conducteur étant l’eau, tout se joue autour de l’aquatique en toute cohérence. Gusty Vonville a réuni autour d’artistes très connus, voire internationalement, d’autres moins célèbres, qui y justifient largement leur place. 3 artistes travaillent dans la région de Strasbourg, Patrick Bailly Maître Grand, Laurence Demaison, d’Ilana Isehayek, les autres viennent d’horizons divers.
Premier événement de l’année 2015 pour la Fondation, l’exposition
« la Collection » met ainsi à l’honneur treize artistes.
Les oeuvres acquises au fil des années réunissent des artistes de renom et des jeunes créateurs.
Les installations, Défaut originaire de Lorella Abenavoli, Wall Piercing de Clément Borderie, 17 sphères dans une sphère de Pol Bury, la Cascade de Thierry Dufourmantelle, le Mont d’Ici de Sylvie de Meurville, la Boule d’eau de Patrick Bailly-Maître-Grand, les Toupies d’eau d’Ilana Isehayek interpellent le Mur de larmes d’Hélène Mugot, l’imposante Star Fountain de Niki de Saint-Phalle, les Eautres de Laurence Demaison, les Recherches photographiques de Meei-Ann Liu, Absence of Water de Gigi Cifali, ou encore l’oeuvre Digital Stones de Fabrizio Plessi.
Gusty Vonville devant la cascade de Thierry Dufourmantelle
Gusty Vonville devant la cascade de Thierry Dufourmantelle

Pour l’ancien de Fernet Branca, son premier essai à la Fondation François Schneider est transformé en coup de maître.
Associant des oeuvres issues de la collection, à des oeuvres prêtées par  les artistes, ou des créations nouvellement présentées, Gustave Vonville, réalise une présentation fluide et intelligente avec des cartels soulignant la luminosité et permettant une approche littéraire et poétique de l’exposition.
Vous avez pu voir,  les expositions passées, consacrées à Fabrizio Plessi, les Talents contemporains 2012 et encore Narcisse, la Fondation choisissant parmi les jeunes artistes émergeants les nouveaux talents, les incluant dans son fonds et leur consacrant des expositions, puis en créant dans le futur une vente aux enchères, qui leur permettra d’être cotés. C’est lors du vernissage du 27 février qu’ont été révélés
les nouveaux talents 2013, qui seront présentés en 2015.
Pour Patrick Bailly-Maître-Grand,  l’exposition La Collection dévoile des photographies récentes de l’artiste et une installation, Boule d’eau, (ci-dessus) acquise en 2013 par la Fondation François Schneider. Dans cette installation, la science, l’optique, et l’art se mêlent pour créer un objet fascinant, réceptacle du décor qui l’entoure, telle une photographie. D’autres oeuvres de PBMG prêtées par l’artiste vous permettront de mieux connaître l’inventivité de l’artiste, surtout si vous avez manqué sa dernière exposition au MAMCS et en simultané au musée Nicéphore Niépce en 2014.
Patrick Bailly Maître Grand, Poussière d'eau
Patrick Bailly Maître Grand, Poussières d’eau

C’est sûrement à sa première formation d’architecte que le sculpteur
Thierry Dufourmantelle doit sa passion pour la science des matériaux. Lors d’une résidence à la Casa Vélasquez en 1986, il commence à mettre au point la technique du ciment cloisonné : des formes évocatrices, telles que des croissants ou des silex, sont coulées en ciments, maintenues par des barres d’acier soudées. Leurs surfaces sont traitées d’enduits pigmentés avant d’être poncées. Ces éléments subtilement modelés sont suspendus à une structure rigide par des tiges en métal traçant ainsi un dessin dans l’espace. Dans La Cascade, la sensation de mouvement suggéré par ce dispositif est encore accentuée par la descente progressive des formes. De fer et de ciment, les gouttes aux formes étranges que l’on croit parfois reconnaître descendent en cascade. Elles restent suspendues dans l’espace à des tiges métalliques, comme des marionnettes enfermées dans leur cage en attente de la représentation.
Thierry Dufourmantelle La Cascade,

Thierry Dufourmantelle, la Cascade 1988

Installée en France depuis une vingtaine d’année, l’une des préoccupations majeures du travail d’Ilana Isehayek  (les toupies d’eau, en lien vidéo plus haut) est de créer un lien entre le passé et le présent, l’histoire et le vécu. A travers un langage sobre, utilisant le bois et l’acier, elle a développé un langage très personnel où les éléments comme les toupies sont récurrents, créant un univers du jeu et de l’aléatoire.
 

Ilana Isehayek, Round Landscape, 2014 - 2015 Assemblage 440 x 330 cm, bois, liens de serrage
Ilana Isehayek, Round Landscape, 2014 – 2015 Assemblage 440 x 330 cm, bois, liens de serrage

Gigi Cifali, finaliste du concours Talents contemporains 2012 de la Fondation François Schneider, travaille sur la mémoire des lieux liés à l’eau. Dans sa série,
Absence of water, il dépeint l’état de délabrement des piscines et bains publics construits à l’époque victorienne au Royaume-Uni. Ces endroits en vogue au début du XXe siècle, témoignent des changements de conditions de vie et de l’évolution des goûts. Dans cette série, l’absence est ressentie de manière poignante, provoquant un sentiment de nostalgie pour un  passé révolu.
Gigi Cifali,Absence of Water, 2009-2012, ensemble de 6 épreuves Moseley Bath, Birmingham Chadderton Baths, Oldham Uxbridge Lido, London Eltham Park Lido Harpurhey Baths, Manchester Soho Marshall Pool, London
Gigi Cifali,Absence of Water, 2009-2012, ensemble de 6 épreuves
Moseley Bath, Birmingham
Chadderton Baths, Oldham Uxbridge Lido, London Eltham Park Lido
Harpurhey Baths, Manchester
Soho Marshall Pool, London

Après la nostalgie, on baigne dans la poésie de Sylvie de Meurville (le Mont d’ici)  Sculpteur multimédia, scénographe, directrice artistique, Sylvie de Meurville s’attache aux lieux pour lesquels elle crée mettant ainsi en évidence dans ses créations les particularités de ceux-ci. Conçu en lien étroit avec l’architecture de la Fondation François Schneider,
Le Mont d’ici évoque une géographie immergée faisant référence au Hartmannswillerkopf, sommet qui surplombe le Centre d’Art de la Fondation. Cette montagne fut l’un des principaux lieux de combats de la Première Guerre mondiale.
Les lignes de crête étaient alors désignées par « cuisse gauche » ou « cuisse droite »
tant le paysage était devenu intime aux soldats bloqués sur ce sommet. Sensible à cette personnification de la nature, l’oeuvre prend l’échelle humaine. L’eau arrive par des résurgences capillaires, elle baigne le corps de la montagne puis se déverse dans un bassin inférieur.
Son oeuvre prêtée est toute de délicatesse, le Molkenrain, 2014, ainsi que tous les paysages
stratifiés blancs.
Sylvie de Meurville, Molkenrein 2014, acier verni
Sylvie de Meurville, Molkenrain 2014, acier verni

Dans ses Recherches photographiques, Meei-Ann Liu, mêle photographie et calligraphie créant ainsi des paysages imaginaires. Dans cette série, elle a juxtaposé le motif de l’eau avec une vue qui ressemble à la surface d’un rocher tout en rappelant une vue aérienne.
Ce jeu savant avec le réel repose sur des différences d’échelle et sur l’association entre certaines formes de la nature, des topographies de paysage abstraites.
Meei Ann Liu, Recherches photographiques
Meei Ann Liu, Recherches photographiques

Toujours dans la totale poésie, le mur de larmes et Danaé, ainsi que L’exil et le royaume,
ou encore Le chant des sirènes d’ Hélène Mugot
Dans Mur de larmes – une installation composée d’environ 400 gouttes de cristal de tailles différentes piquées dans un mur –, une lumière extérieure naturelle ou artificielle devient partie intégrante d’un paysage de transparence, l’artiste jouant précisément sur les reflets et scintillements de cet élément. Pour Danaé, elle met en scène l’image de la surface de la mer, la source lumineuse provenant cette fois de l’intérieur même de l’oeuvre.
Hélène Mugot, Le chant des sirènes, 1999
Hélène Mugot, Le chant des sirènes, 1999

The last but not the least, l’incroyable Laurence Demaison, digne compagne de Patrick Bailly Maître Grand, par son art de la photographie, dont le travail photographique est exclusivement dévolu à l’autoportrait depuis 1993. Dans une relation tendue, voire sévère, elle déforme sa propre image, la transforme et la recrée, usant des vastes possibilités qu’offre l’outil photographique. Son objectif tente de matérialiser des images mentales, sans manipulations ultérieures aux prises de vue. Les procédés qu’elle utilise pour nous offrir ces images étranges sont exclusivement ceux de la photographie argentique classique, sans aucun recours à des artifices numériques.
L’ensemble Les Eautres est constitué de 90 photographies qui représentent le reflet du visage de l’artiste dans l’eau en mouvement. Les ondulations de la surface créent des déformations infinies. Avec son appareil photographique, Laurence Demaison a tenté de saisir leurs images à la surface de l’eau,
Pluie 2012 5 photographies, 83 x 60 cm
– Les sources 6 photographies, 120 x 50 cm
–  L’eau de là 173 x 93 cm
Les Eautres - Laurence Demaison - Norbert Hecht
Les Eautres – Laurence Demaison – Norbert Hecht

Catalogue / Quadrichromie
Textes de Viktoria von der Brüggen
© Fondation François Schneider –
ISBN : 978-2-9551772-0-4
Le Centre d’art contemporain Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller Tel: + 33 (0)3 89.82.10.10 Fax : +33 (0)3 89.76.75.49 info@fondationfrancoisschneider.org http://www.fondationfrancoisschneider.org
jusqu’ au 31 mai 2015
Tarifs
7€
5€ (enfants de 12 à 18 ans, étudiants, séniors, public handicapé,
carte CEZAM, groupe de plus de 10 personnes)
Gratuité : Museums-PASS-Musées et enfants de moins de 12 ans
Horaires d’ouverture
Du mercredi au dimanche : de 10h à 18h
Visites guidées
Sur demande
Visites guidées et concerts
Visites guidées par Auguste Vonville et Sophie-Dorothèe Kleiner et concert par l’ensemble de Hautbois l’Ill aux roseaux.
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Nocturne
Vendredi 6 mars à 20h30
Sophie-Dorothée Kleiner
Week-end art contemporain
Samedi 14 mars à 14h30
Sophie-Dorothée Kleiner
Dimanche 15 mars à 14h30
Auguste Vonville
Visites guidées et concerts :
Dimanche 22 mars :
-14h30 : Visite guidée
Sophie-Dorothée Kleiner
– 16h : Concert l’Ill aux roseaux
L’Ill aux roseaux
Formation unique, la Bande de Hautbois de Mulhouse « l’Ill aux Roseaux » est composée d’une dizaine de musiciens, élèves, amateurs éclairés et professionnels.
Elle a été fondée en janvier 2001 par Yves Cautrès et Frédéric Fuchs (son actuel président) et est dirigée depuis 2007 par Gaëlle Hornecker. Elle se produit régulièrement en Alsace et en Allemagne mais aussi lors de tournées (en 2008 à l’Ile de la Réunion, en avril 2010 dans en Touraine (Châteaux de Chambord et de Cheverny) et dans le Berry (Bourges), en Auvergne en 2011 (château de Saint-Saturnin et église de St Nectaire), dans le Sud (Ile de Porquerolles et Toulon en mai 2014). Ils interpréteront au centre d’art de la Fondation François Schneider des pièces d’Albinoni, Telemann, Mozart, Grieg, Boissieux, Boreau, Baysang…
concert st jean mulhouse 28juin14 (9)
photos de l’auteur courtoisie de la Fondation François Schneider

Jean-Philippe Charbonnier – l'Oeil de Paris

« Je ne crois pas au génie surtout en photographie »
JP Charbonnier
En avant plan une belle paire de fesses qui n’a presque rien à envier à Kim Kardashian, 2 jeunes femmes se prélassent au bord de la Seine, au loin se dessine la silhouette familière du chevet de Notre Dame de Paris, telle est la couverture du petit livre écrit par Emmanuelle de l’Ecotais, sur Jean-Philippe Charbonnier.
A l’intérieur le titre de la photo, capillotracté
« le derrière de Notre Dame »
Jean-Philippe CharbonnierL'oeil de Paris
Si vous poursuivez votre lecture, ce sont des photos en noir et blanc qui s’offrent à vous. Cela n’évoque pas forcément le titre
« L’œil de Paris » mais justifie le sous-titre
« l’art du grotesque en photographie »
JP Charbonnier est dans la réalité brute, voire la provocation, on le sent à la lecture des titres de ses images, autant qu’à la vue de celles-ci, il est sans complaisance, sans compromis.
Il ne délivre aucun message et photographie le monde tel qu’il est, il se garde du flou américain de la période d’après guerre. L’une de ses photos préférées, « prise le 14 juillet 1945 à Paris »
JP Charbonnier 14 juillet à Paris
fut refusée par un magazine américain (trop de grain, pas assez nette !), alors que lui trouvait au contraire que la beauté venait justement de son naturel. Une entorse à son principe « l’enfant flou- Paris 20e »
Si vous commencez à tournez les pages de ce petit livre, vous ne pourrez vous arrêter. Le plaisir des images, avec les clins d’œil amusés, tendres, ironiques, parfois féroces, impressionnantes (les jambes de Marisa Berenson), les baisers qui n’ont rien à voir avec celui de Doisneau,  les titres donnés par l’artiste,  questionnent, pourquoi est-il si peu connu ?
Je vous laisse découvrir tous ces trésors.
C’est un livre indispensable pour tout amateur de photos et d’humour.

Jean Philippe Charbonnier - Arc blanc, arc noir, quel temps fait-il à Pointe à Pitre ? Paris, 1981
Jean Philippe Charbonnier – Arc blanc, arc noir, quel temps fait-il à Pointe à Pitre ? Paris, 1981

Sa mère, Annette Vaillant était écrivain et la fille d’Alfred Natanson, (beu-frère de Misia) un des fondateurs de la Revue blanche et de l’actrice Marthe Mellot ; son père, Pierre Charbonnier, était peintre.
Baigné dans ce milieu artistique, Charbonnier se tourna vers la photographie en 1939, en fréquentant l’atelier du portraitiste de cinéma Sam Lévin.
Il s’exila en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, puis, à partir de 1948, fut successivement rédacteur en chef technique du journal Libération, collaborateur de France Dimanche et Point de Vue. Avec Édouard Boubat et Jean-Louis Swiners, il fit partie du trio de tête des reporters pour le magazine Réalités à partir de 1950. Durant les années 1950, il est également un prolifique photographe de mode, photographiant les mannequins à Paris en extérieur.
JP Charbonnier Bettina la plus belle, Paris 1953
JP Charbonnier Bettina la plus belle, Paris 1953

Dans les années 1960, il se tourna vers la photographie commerciale, travaillant pour de grands groupes comme Carrefour ou Renault ainsi que pour le Ministère du Travail. Il enseigna à l’ESAG Penninghen et en Angleterre.
Invité par Michel Tournier, Charbonnier participa aux premières Rencontres d’Arles en 1970 en tant qu’invité d’honneur avec notamment l’exposition « Denis Brihat, Jean-Philippe Charbonnier, Jean-Pierre Sudre » présentée par Michel Tournier.
Il décida de quitter le magazine Réalités en 1974 pour porter son attention sur son voisinage parisien de la cathédrale Notre-Dame de Paris et réalisa des reportages fouillés sur son environnement.
Comparable à Walker Evans, Charbonnier, par ses reportages dans le monde entier et en particulier par ses sujets saisis dans son environnement proche en France, est un témoin de la deuxième moitié du XXe siècle.
Charbonnier est mort à Grasse le 28 mai 2004.
Merci pour l’envoi de ce livre aux Editions Séguier
3, rue Séguier
75006 Paris
www.editions-seguier.fr

Sommaire de janvier 2015

Françoise Saur Algerie- copyright
Françoise Saur Algérie- copyright

01 janvier 2015 : Niki de St Phalle au Grand Palais
04 janvier 2015 : Cours publics 2015 – Art et textile au présent
13 janvier 2015 : Françoise Saur et ses Voyages en Algérie
15 janvier 2015 : Nuit des Musées de Bâle
17 janvier 2015 : L’Art Brut
19 janvier 2015 : Latifa Echakhch
28 janvier 2015 : Pierre Bonnard, Observations sur la peinture
30 janvier 2015 : Sonia Delaunay
 

ST’ART 19e 2014

Capture
ST-ART est devenue, au fil de ses 18 éditions, une vitrine de l’art contemporain sous toutes ses formes et un rendez-vous culturel majeur, incontournable pour les collectionneurs et les amateurs d’art à la recherche d’oeuvres marquantes , à Strasbourg.
C’est la 2e foire française en ancienneté, après Paris, ouverte sur l’Europe et sur le monde, elle est un moment privilégié de rencontres et d’acquisition d’oeuvres.
Foire d’Art Contemporain à taille humaine, adaptée aux 30 000 visiteurs qui s’y rendent, ST-ART continue à construire son caractère unique et son rôle au milieu de la scène internationale.
 St'Art
Un peu moins conceptuelle, avec quelques traits belligérants, 90 galeries participantes,ST-ART est le rendez-vous avec des galeristes provenant de : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg s’ajoutent ponctuellement celles originaires des Pays Bas, de Suède, de Hongrie, de Suisse, du Danemark, de Turquie, de Roumanie, de République Tchèque ou encore de Corée du Sud et du Japon Cette année, la Foire d’Art Contemporain innove et crée un espace dédié où chaque galerie pourra exposer une oeuvre à moins de 1 000 € permettant ainsi à un public plus large d’accéder à l’art sous toutes ses formes. De plus, pour la première fois cette année, une quinzaine de galeries ont été invitées à présenter, au delà de leur stand, un focus sur un artiste (one man show), un concept ou encore un espace consacré au dessin Galeries participantes : Galleria Punto Sull’Arte, Galerie Phylactère, Galerie Lazarew, Galerie Mario Bermel, Ergastule, Galerie Virginie Barrou Planquart, Radial art contemporain, Galleria Forni, Xavier Ronse Gallery
 

Silvi Simon, série de Lunes, Galerie Yves
Silvi Simon, série de Lunes, Galerie Yves Iffrig

 
La foire présente tous les ans les ouvres d’un collectionneur, cette année, c’est tout à fait original et non classique :
Madeleine Millot-Durrenberger (vidéo)
Elle met en regard des photos d’artistes, d’oeuvres connues, originales, datées et signées, avec un cartel explicatif, se donnant le rôle de passeur, en proposant un JEU, comme un exercice d’admiration et d’observation, qui aurait le courage de toucher au sacré de certaines icônes de notre mémoire collective.
Mes choix, coups de cœur et focus, arbitraires et subjectifs :
Galerie Chantal Bamberger – Strasbourg,
 Gérard Titus-Carmel
Gérard Titus-Carmel

Peintre, dessinateur et graveur, Gérard Titus-Carmel s’est formé à la gravure et à l’orfèvrerie à l’École Boulle à Paris de 1958 à 1962 et réalise depuis une oeuvre très liée à l’écriture, la poésie et la littérature. Travaillant par série autour d’un objet ou d’un thème, ce qui l’amène à concevoir des installations où c’est un objet qui se dégrade.
Gérard Titus-Carmel vient d’être couronné, le 19 novembre 2014, du Grand Prix artistique (Peinture) de la Fondation Simone et Cino del Duca en 2014, par l’Académie des Beaux Arts de Paris.

« Ces derniers temps, une flore inconnue s’est sournoisement développée dans l’espace de l’atelier. Des conditions particulièrement favorables ont sans doute aidé sa forte croissance, presque monstrueuse : palmes souples et alanguies, feuilles acérées achevant un fouillis de tiges tordues qu’on devine élastiques et difficilement cassantes, bouquets épineux et buissons fous sont montés à l’assaut des murs, les couvrant déjà à demi. Il s’agit maintenant d’élaguer, d’étêter, de couper et d’égaliser : je ferai, me dis-je, une haie droite et bien taillée de cette forêt sans âge et si peu respirable que l’envie de border de bandes de couleur, en haut et en bas, ces grands fusains noirs, afin d’en contenir l’expansion, m’est naturellement venue à l’esprit. Comme s’il s’agissait d’intimer à cette touffeur l’ordre de s’en tenir là, à une hauteur qui n’est pas à dépasser et, du même coup, d’en estimer la formidable vitalité à la seule échelle de mon corps. Autrement dit, j’ai pris mesure de mon corps à toiser cet exubérant jardin. « 

Feuillées Le Temps qu’il fait 2004
On se souvient de son travail sur le retable d’Issenheim

Gérard Titus-Carmel
Françoise Pétrovitch
L’ESGAA propose sur son stand une exposition consacrée à l’artiste Françoise Pétrovitch. L’installation de 5 à 7 cages en verre, où des coeurs, des petites créatures, des parties du corps, sont emprisonnés ou prêts à s’évader.  Les oeuvres sont  réalisées avec la collaboration du Centre International d’Art Verrier de Meisenthal.

Françoise Pétrovitch
Françoise Pétrovitch

et la jeune chinoise Huiyu YAN créant des roses, des sculptures en verre, travaillant sur la transparence, les reflets, des splendeurs
Huiyu YAN
Huiyu YAN

Galerie Bertrand Gillig – Strasbourg,
Laure ANDRE
Elle se définit elle-même comme plasticienne, car elle exerce son art sur tous types de médias, dont les plus incongrus, comme des pétales de monnaies du pape, des hosties, des boites d’entomologie, des napperons, des robes, etc … elle a même réalisé des oeuvres en moulage de chocolat. Son propos s’architecture autour de la mémoire : souvenirs des défunts, des objets qui leur ont appartenu, de la trace qu’ils ont laissée de leur passage sur terre, et notamment l’entretien de celle-ci à travers les actes de dévotion. De ceci découle aussi un travail sur la mort et sur la peur de la blessure et de l’accident. Sans oublier son évocation, sur Oradour sur Glanes à partir d’archives, trouvées dans un grenier de la famille.
Merveilleux travail tout de finesse et de délicatesse.
Laure André
Laure André

Galerie Arnoux – Paris,
A l’écart des modes passagères la Galerie Arnoux s’est donné pour vocation, depuis bientôt 30 ans, de faire découvrir ou redécouvrir les avant-gardes abstraites des années 50. Parallèlement au « deuxième marché », elle se consacre essentiellement à des expositions ou rétrospectives de peintres ou sculpteurs, le plus souvent en exclusivité, dont elle soutient le travail à long terme.! L’abstraction des années 50 est sans aucun doute l’un des principaux mouvements d’avant-garde du siècle dernier. Il commence enfin à prendre la place qu’il mérite auprès des collectionneurs avertis heureux de trouver, notamment à la galerie, des oeuvres historiques à des conditions financières encore abordables.
Arnoux Galerie
Galerie Pascal Gabert (vidéo)
Galerie Christophe Fleuroy
avec ses fidèles Waydelich, Montanaro etc ..

Christophe Fleuroy
Une galerie coréenne
« Les œuvres ne sont pas à vendre ».
La peintre coréenne Hwang Eun Sung en habit d’apparat explique :
« Les œuvres appartiennent à une fondation, qui nous a fait venir ici. Je souhaite juste me faire connaître et partager mes émotions. Je suis chrétienne, très pratiquante, et peindre est comme prier pour moi. Vous voyez cette ligne verticale dans la peinture ? Cela traduit le moment où la foi me touche. »
Oeuvres assez hermétiques, mais je vais me plonger dans le catalogue remis par son fils, et commenté par le critique d’art Patrick Gilles Persin présent dans la galerie
Hwang Eun Sung
Hwang Eun Sung


L’Estampe – Strasbourg,
présente ses dernières éditions de Erro, Adami, Klasen, Villeglé, et Hervé Di Rosa, mais continue de présenter et de soutenir activement des artistes d’autres mouvements comme Tony Soulié ainsi que des artistes régionaux tels que Christophe Hohler, Roger Dale et Raymond Waydelich.
ERRÓ
Influencé par la culture populaire autant que par la BD, nous retrouvons dans les oeuvres qu’il nous propose une palette d’images inscrites dans l’histoire de l’art sous forme de référence à Fernand Léger, Lichtenstein, Picasso… La technique de l’aquagravure contribue à donner une nouvelle forme à ses compositions hautes en couleurs et en références.
Erro et Di Rosa
 
Un émule de Tinguely, Jacques Leblanc
récupérant la ferraille pour créer des oeuvres hétéroclites, essentiellement des navires et des grues.
Jacques Leblancphotos de l’auteur
vidéos Ouvre tes yeux
Ouvretesyeux

DENIS DARZACQ

Comme un seul homme
Denis Darzacq
Les images de Denis Darzacq me sont familières, vues des Vosges maintes fois arpentées, paysages de sous bois romantiques, de forêts paisibles renvoyant à des artistes classiques tels que Corot, Watteau, de neige entachée (Courbet), de brouillards mystérieux (Robert Cahen), plutôt  classiques et neutres. Elles sont judicieusement accrochées aux cimaises de la Galerie de la Filature, Scène Nationale de Mulhouse.
Denis Darzacq
En fait, le projet de l’artiste est de mettre en images de façon symbolique, le fossé qui existe entre la jeunesse d’aujourd’hui et celle sacrifiée de la guerre 1914/1918, d’allier l’histoire de l’art et l’histoire commune. Il offre à cette jeunesse, de s’approprier cette mémoire, en les conduisant sur les lieux même de ces batailles, mais aussi de participer de façon active à la vidéo. Toutes les photos présentées sont des évocations des lieux de batailles, comme le fort de Douaumont, la région de Béthune, Arras.
Un bosquet un trou d’obus, la glace qui font, symbole de réconciliation entre Allemands et Français, le vieil arbre, le vieux grognard par opposition aux jeunes arbres, le renouveau, images symboliques qui font sens.
Denis Darzacq
En retrait, la vidéo. (11 mn)
Sur une idée de Denis Darzacq et Fabrice Rozié (co-auteur de l’exposition et attaché culturel au consulat de France à Chicago) produit par Denis Darzacq et Martin Bertier  « Comme un seul homme «  donne à entendre un texte écrit à partir de lettres inédites de soldats français, anglais et allemands, dans la bouche de jeunes d’aujourd’hui en visite sur les lieux de mémoire de la Grande guerre. Lettres d’origine,  elles sont toutes traduites en Français.
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À travers leur manière de le dire, faite d’enthousiasme, d’hésitation, d’indifférence, de soumission à l’exercice ou d’implication profonde, se dessine le portrait d’une génération en écho de celle qui monta à l’assaut des tranchées au même âge. La vidéo présentée est le fruit de son travail mené avec des lycéens du Nord-Pas de Calais, d’Île-de-France et d’Alsace sur trois sites de grandes batailles (dans l’Artois, à Verdun et au Hartmannswillerkopf, mémorial du Linge).
A Mulhouse où Denis Darzacq a été en résidence à la Filature, c’est le Lycée d’Enseignement Général et Technologique Michel de Montaigne, les élèves de la classe Patrimoine, qui a été associé aux visites et à l’évènement, depuis 2013.
Rejoignez l’événement
CLUB SANDWICH
visite de l’exposition le temps d’un pique-nique tiré du sac
jeudi 6 novembre de 12h30 à 13h40

Club sandwich
VISITE GRATUITE
sur inscription : Héloïse Erhard 03 89 36 28 34 ou heloise.erhard@lafilature.org
EXPOSITION À LA MEP À PARIS EN 2015
le projet Comme un seul homme de Denis Darzacq, coproduit par La Filature, sera présenté à la Maison Européenne de la Photographie du 14 avril au 14 juin 2015.
SITE :  www.denis-darzacq.com
Seul inconvénient, les reflets dus aux vitres apposées pour protéger  les photos.
photos 1 et 3 de l’auteur
autres photos courtoisie de la Filature
 

Il s’en est fallu de peu, Kunsthalle de Mulhouse

Exposition collective
Avec la participation de Martine Feipel & Jean Bechameil, Omar Ba, Hassan Darsi, Vincent Ganivet, Bouchra Khalili, Radenko Milak
Une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle
jusqu’au 16 novembre 2014
Kunsthalle, il s'en est fallu de peu
De l’énoncé d’un projet à son éventuel avènement, la route est longue et les détournements, les accidents souvent de mise. Il s’en est fallu de peu conte des histoires ratées ou détournées. Ce n’est pas une exposition qui se projette mais qui suggère, selon la formule de Georges Didi-Huberman, de prendre l’histoire à rebrousse-poil pour révéler la « peau sous-jacente, la chair cachée des choses ».
À la manière d’un archéologue, il importe de remonter le temps et de trouver l’origine des événements. Il faut se retourner, comprendre ce qui a prévalu à ce que nous sommes en mesure d’observer et de juger. Une grande idée, un ordre naturel, la volonté de trouver mieux ou de maitriser une situation. De l’anecdote à l’Histoire, les fausses routes sont nombreuses mais ne peuvent être comprises sans que l’on se penche sur la mémoire des choses.
L’échec et la vanité se lisent entre les images des oeuvres présentées. Mais si l’histoire entière est faite à la fois de prophéties et de tragédies, il est cependant permis de croire que le temps suit normalement son cours et qu’inévitablement le recommencement est la plus belle issue possible. Il s’en est fallu de peu rassemble des sculptures, des peintures et des vidéos de sept artistes qui travaillent sur le fil de l’Histoire.
Sandrine Wymann

Martine Feipel & Jean Bechameil
Le travail de Martine Feipel & Jean Bechameil traite des questions d’espace. Leur travail tente, de manière destructive, de montrer la complexité d’idées cachées dans la façon traditionnelle de construire l’espace et en même temps essaie d’ouvrir une perception pour une réflexion alternative. Dans leurs oeuvres, l’art et la société vont de pair.
Martine Feipel et Jean Bechameil proposent trois bas-reliefs représentant un immeuble, logement typique des grands ensembles des années 60. La construction est représentée vue du Sud, du Nord puis distordue, prête à s’effondrer. Ces sculptures, entre réalisme et fiction, renvoient aux grands ensembles qui ont émergé dans les années 60, telles des solutions évidentes aux besoins de logements en périphérie des villes. De la solution aux problèmes, ils ont incarné une évolution sociale et urbaine des villes occidentales.
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Les oeuvres d’Omar Ba racontent une histoire qui cherche à éliminer les frontières entre l’Afrique et l’Europe, le passé et le présent, le bon ou le mauvais. Peintes le plus souvent sur du carton ondulé, matériau brut que l’artiste affectionne particulièrement, les compositions se déclinent en détails précisément peints : des médailles, des paysages, des feuilles, d’autres végétaux qui constituent le répertoire foisonnant de l’artiste, offrant alors différents niveaux de lecture. Dans Il s’en est fallu de peu, Omar Ba expose deux peintures et une installation. Entre allégories et représentations d’une histoire contemporaine, ses oeuvres laissent transparaître ses origines et son regard critique sur les relations entre l’Afrique et le monde occidental. Chacune de ses oeuvres rassemble une quantité de personnages, objets, symboles, édifices, lieux, végétaux qu’il réunit dans une même composition pour raconter une histoire à la fois fictionnelle et universelle marquée par les détails, le tout dans un florilège de couleurs.
 

Vincent Ganivet C.3.1.3, 2012 Parpaings, in studio © Vincent Ganivet Courtesy de la galerie Yvon Lambert, Paris
Vincent Ganivet
C.3.1.3, 2012
Parpaings, in studio
© Vincent Ganivet
Courtesy de la galerie Yvon Lambert, Paris


Vincent Ganivet développe une démarche artistique de l’absurde et de l’éphémère, de l’accident et de l’équilibre, et crée des oeuvres à partir de matériaux bruts, d’objets et de phénomènes quotidiens détournés de leur fonction initiale. Il reprend des formes élémentaires et des principes architecturaux pour les mener à une sorte de construction incertaine, mais qui impressionne par le savoir-faire avec lequel elle gère le contre-emploi. L’artiste construit dans Il s’en est fallu de peu, une sculpture en brique qui incarne le point d’équilibre à partir duquel on peut toujours observer l’édifice mais aussi s’imaginer le pire et son effondrement. D’un moment à l’autre tout peut basculer. La rupture n’est jamais loin du défi mais son éventualité est ici source de motivation et de grandeur.

Radenko MilakRadenko Milak s’intéresse à la place de l’image dans la mémoire individuelle et collective. Ses aquarelles à l’encre de chine et ses peintures à l’huile transforment films, reportages ou images de presse en petites icônes. Elles sont la trace de faits politiques et historiques, chacune se réfère à un cliché que l’artiste a soigneusement choisi, souvent sur internet. En s’appropriant les images des autres puis en les reproduisant, il rend hommage à l’Histoire telle qu’elle nous est transmise mais ne nie pas pour autant la potentialité narrative autonome de chaque récit individuel. Pour Il s’en est fallu de peu, Radenko Milak a peint une série d’événements, de personnages ou d’idées qui ont traversé le 20e siècle. Tous ont marqué leur époque, ses désirs de progrès, de tolérance ou d’égalité mais tous aussi ont connu une triste chute ou une fin décalée. Dans un désir d’accumulation et de surenchère, l’artiste retrace un siècle trépident et incroyablement engagé.

Venez découvrir tous les artistes, lors des différents RDV proposés par  la Kunsthalle

@ vos agendas :
Visites guidées : tous les dimanches à 15h00
Conférence
Jeudi 16 octobre
— 18:30 à La Kunsthalle
Les grands ensembles en France : du rêve au cauchemar de Maurice Blanc suivie d’une rencontre avec les artistes Martine Feipel et Jean Bechameil Pour Le Corbusier, les grands ensembles devaient être des «cités radieuses» et le creuset dans lequel s’invente la civilisation urbaine de demain. Ils sont devenus des espaces de relégation et la conférence analyse pourquoi et comment. Maurice Blanc est professeur émérite de sociologie à l’Université de Strasbourg. Il a dirigé l’école doctorale des Humanités, le Centre de Recherche en Sciences Sociales (CRESS) et a mis en place le Master interdisciplinaire: «Aménagement et urbanisme». Il est aujourd’hui rédacteur en chef de la revue interdisciplinaire «Espaces et Sociétés» et membre du réseau euroméditerranéen: «Développement durable et lien social»(2DL iS). Martine Feipel et Jean Bechameil, duo d’artistes luxembourgeois. Leurs dernières oeuvres portent sur l’architecture moderniste et utopiste des années 50-70, et plus spécialement sur les habitations sociales de cette époque- les Grands Ensembles- dont la démolition ou la rénovation sont aujourd’hui l’enjeu de débats et de polémiques. En partenariat avec les Journées de l’architecture. Entrée libre
KUNSTDÉJEUNER
Vendredi 17 octobre — 12:15
Visite à thème « Questions obliques » suivie d’un déjeuner* Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions obliques interrogent, de manière parfois surprenante et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition. En partenariat avec l’Université Populaire. Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
*repas tiré du sac
MÉDITATION
Jeudi 30 octobre à partir de 17:30 jusqu’à 21:00
Une séance de méditation ouverte à tous, d’après une oeuvre des gens d’Uterpan
Ouvert à tous, entrée libre
KUNSTAPÉRO
13 novembre — 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en
partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle
des Vins de France.
Participation de 5€ / personne, inscription au 03 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
ÉCRIRE L’ART
Dimanche 16 novembre — 15:00
Lecture performance de Cécile Mainardi, poète
Sous la forme d’une mini-résidence de quatre jours, Cécile Mainardi, poète, s’immerge dans l’univers de Il s’en est fallu de peu et compose autour des oeuvres exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles et sonores, textes et expressions permettent de visiter, voir, concevoir et revoir les oeuvres au travers du langage spécifique de l’écrivain.
Cécile Mainardi est une poète française. Elle vit entre Nice et Paris. Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 1998 et en résidence à la Villa Arson en 2005. Son travail a fait l’objet de performances, interventions, lectures publiques et de créations radiophoniques, dont un Atelier de Création Radiophonique de France Culture : l’Eau super-liquide. Parmi ses dernières oeuvres : La Blondeur (les Petits Matins, 2006), Je suis une grande Actriste (l’Attente, 2007), L’Immaculé Conceptuel (Les Petits Matins, 2010), Rose Activité Mortelle (Flammarion, 2012).
 
 

Nuit Américaine à la Filature de Mulhouse

Laure Vasconi « Villes de Cinéma »
Julien Magre « Magic Land »
+ une création sonore de Valéry Faidherbe
exposition coproduite par La Filature, Scène nationale – Mulhouse
jusqu’au dimanche 26 octobre 2014
LAURE VASCONI, JULIEN MAGRE, Serge Kaganski
Serge Kaganski
« D’un côté la nuit, ses ombres, sa pénombre. Dans les interstices de ces ténèbres, un rai de lumière révélant de fugaces apparitions : pan de mur, ligne de palmiers, porte, corridor, costumes, chaussures, accessoires, effigie, masques, mannequins, tréteaux, cintres, machineries… Laure Vasconi a baladé ses objectifs dans les grands studios de cinéma à travers le monde, mais en dehors de l’action, des heures de travail, du bourdonnement humain, flashant ces ruches en période de sommeil, ces usines à rêves en pleine léthargie. Saisissant ainsi des fantômes et des spectres, du vide, de la béance apte à être emplie par les fantasmes du spectateur, elle a capté par la photo une dimension essentielle du cinéma, art spectral, jeux d’ombres et de lumières projetées. Ses images immobiles mais tremblées, comme prêtes à se mettre en mouvement, déclenchent d’emblée des films imaginaires dans l’esprit de celui ou celle qui regarde.

Laure Vasconi
oeuvres présentées à La Filature
35 tirages Fresson au format 30 x 40 cm
5 tirages Fresson au format 60 x 80 cm
4 tirages dos bleu
De l’autre côté le jour, sa lumière solaire, d’une clarté presque aveuglante, qui découpe les ombres avec netteté. Sous cette chaleur brûlée, des terrasses vides, du linge qui sèche, un chapiteau endormi, une piscine déserte, un toboggan aquatique, des flamands roses en stuc, un manège à l’arrêt, des tables et sièges qui attendent leurs occupants comme s’ils attendaient Godot…
Julien Magre a promené ses appareils dans un parc d’attraction de Dakar, un jour de fermeture. À quoi ça ressemble, un Disneyland africain en dehors des jours ouvrables ? Précisément à ça… une ville à l’abandon, un studio de cinéma en « vacance », un lieu vidé par la guerre, un décor de film après tournage, une scène de blockbuster-catastrophe après passage des aliens, une ghost town américaine, Miami un jour de Superbowl, une case muette de Loustal… Cet « ici et maintenant » de Dakar, Sénégal, suscite dans le cerveau de celui ou celle qui regarde tous les films vus ou rêvés, toutes les images de « là-bas, hier, demain ». L’Afrique diurne de Julien Magre et la planète studio nocturne de Laure Vasconi se parlent, se répondent, se télescopent, s’alternent comme la lumière et l’obscurité 24 fois par seconde dans le processus désormais ancien du cinéma. Les deux séries parlent la même langue d’un film virtuel, prêt à jaillir entre les images, creusent l’imaginaire par les mêmes moyens : la désertification humaine, l’absence de vie, mais aussi la trace, le vestige, la ruine de ce que l’on devine avoir été, hier ou il y a cinquante ans. S’il y a du cinéma dans ces photos, c’est parce que le cinéma hollywoodien fut et reste le plus puissant et universel pourvoyeur d’inconscient collectif. La nuit hollywoodienne diffuse partout, infuse toutes les images, aussi bien à Hollywood qu’à Dakar, Le Caire, Rome ou Babelsberg.
Julien Magre
La nuit américaine, c’est aussi ce procédé du cinéma qui crée l’illusion de la nuit en plein jour. La nuit de Laure Vasconi appelle en creux le jour qui finira bien par se lever alors que le plein soleil de Julien Magre invite au « day for night » (« nuit américaine » en vo). La nuit de Laure aurait-elle pu être créée en plein jour de Julien ? Cette exposition suggère cette fiction, révélant les liens qui unissent ces deux travaux par-delà leurs irréductibles singularités… La photo, comme le cinéma, c’est toujours du temps suspendu, du passé, le beau et poignant linceul de ce qui a été, mais qui n’attend que de revivre sous le regard du spectateur. À charge pour le visiteur de redonner du mouvement à ces images, de les monter comme un film, de combler leurs points de suspension, de les habiter avec son propre présent ou ses propres souvenirs. »
oeuvres présentées à La Filature
7 tirages couleur au format 60 x 90 cm
14 tirages couleur au format 24 x 30 cm
1 tirage dos bleu
On peut aussi les relier avec le travail de Sylvain Couzinet-Jacques,
Zero Rankine,
paysages désertés, sans personnages, images aux contours flous.
VISITE GUIDÉE
jeudi 2 octobre de 12h30 à 13h40 sur inscription au T 03 89 36 28 34
Club Sandwich : visite gratuite de l’exposition le temps d’un pique-nique tiré du sac
LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE
20 allée Nathan Katz – 68090 Mulhouse cedex T
+33 (0)3 89 36 28 28
– www.lafilature.org
en entrée libre
du mardi au samedi de 11h à 18h30,
dimanche de 14h à 18h et les soirs de spectacles
La Filature est membre de Versant Est,
Réseau art contemporain Alsace.