C’est sous le commissariat du critique d’art, commissaire d’exposition,
découvreur insatiable et auteur prolifique, Christian Caujolle
que l’ exposition monographique de l’artiste espagnole Cristina de Middel, se déploie sur les cimaise de la galerie.
C’est à la fois un travail photographique et d’édition.
Singulière et prolifique, Cristina De Middel (Alicante, 1975), est nominée 2017, par l’agence Magnum Photos et
reçoit le Prix national de la photographie du ministère
de la Culture espagnol. Pour son projet Muchismo, créé à
Madrid en juin 2017, Cristina de Middel choisit de revisiter
l’intégralité de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent et dans
une accumulation colossale.
Elle a rassemblé 430 images réalisées dans le cadre de six séries
de photos prises en Zambie, au Brésil, en Inde, en Ecosse et
en Chine. Cela ressemble presque à un storybord désordonné ,
dans sa présentation, tant il est prolofique.
Elle nous raconte en images, des histoires bien à elle, en dehors
des clichés du photojournalisme dont elle et issu. On peut retrouver
certains récits parce qu’ils ont un même encadrement, mais pas
forcément.
Sa série Les Afronautes en 2012 a connu un immense succès
Elle démontre aussi que l’on peut raconter des histoires avec
des photos, en faisant croire à un lieu, alors que c’est une mise
en scène. Christina de Middel nous invite à un jeu de piste en
y ajoutant aussi de l’humour et de l’insolite.
L’aventure de quelques géologues, astrologues et autres professions
en logue qui tentent de s’approcher d’une île inconnue, obligés
de la contourner car leur embarcation trop luxueuse ne leur permet
pas d’accoster, se rabattent sur une île étrangère, pour immortaliser
leur exploit.
En Chine elle revisite le petit livre rouge de Mao, à l’envers, en
pratiquant une censure à sa manière.
Correction au tipex, apportée par Cristina sur la première photo et
ci-dessous.
Elle développe depuis plusieurs années une recherche personnelle,
dans une approche plus conceptuelle, abandonnant peu à peu
la presse pour le monde de l’art, en prenant presque le contrepied
du photojournalisme.
A vous de réunir le puzzle dans la somme de photos exposée.
je constate que j’ai utilisé l’adjectif prolifique à plusieurs reprises,
c’est en fait ce qui la caractérise avec son enthousiasme et sa bonne
humeur.
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Mythes, projections, aspirations : à l’ère des
« fake news » et des « alternative facts », il apparaît
clairement que le rêve américain est inextricablement
lié à des images et symboles ayant une forte charge
émotionnelle. Dans le même temps, il n’existe guère
d’autre nation qui soit aussi consciente de l’impact
potentiel des images. Les représentations de
l’ « American way of life » produites par les médias
et l’industrie du divertissement sont aptes à cimenter
certains rapports de force et perceptions de la réalité
existants, tout autant qu’à les remettre radicalement
en question.
Au travers de quelque 70 chefs d’œuvre de l’art
américain contemporain, tels Race Riot (1964)
de Andy Warhol, Bear and Policeman (1988),
une sculpture grandeur nature signée Jeff Koons,
ou les installations en lettres lumineuses de Jenny Holzer Truisms (1994), l’exposition America ! America ! How real is real ? montre
comment les artistes ont commenté la réalité
américaine depuis les années 1960 jusqu’à
aujourd’hui. Elle invite à un voyage à travers la
culture visuelle de l’Amérique par le biais
d’œuvres faisant partie de la collection Frieder Burda
tout comme de nombreux prêts prestigieux.
Les grands noms du pop art tels que Andy Warhol, Roy Lichtenstein ou James Rosenquist ont été
les premiers à transformer la surface de la culture
de la consommation en un art dont le langage possède
une énorme force de séduction et une froide
distance. En adoptant les méthodes de la
reproduction commerciale des images, ils abandonnent
les notions traditionnelles d’authenticité. C’est le même
sentiment d’aliénation qu’incarnent les œuvres
des grands peintres américains des années 1980.
Les toiles de Eric Fischl, intensément psychologiques,
les scènes hermétiques de Alex Katz, les immenses
dessins au graphite de Robert Longo aux accents
de films noirs, dissèquent les rêves et les peurs
d’une classe moyenne blanche en mal de repères.
Au même moment, des artistes tels que Jeff Wall
ou Cindy Sherman conquièrent la scène artistique
en posant un regard critique sur notre perception
marquée par les médias ; ils deviennent des modèles
pour les générations futures.
L’art conceptuel, la performance et la photographie
sont autant de stratégies qui créent des univers
picturaux dans lesquels se perdent les frontières
entre réalité et mise en scène : How real is real ?
Horaires
Mar-Dim, 10h – 18h
Fermé le lundi, excepté jour férié.
Ouvert tous les jours fériés, excepté le 24.12. et le 31.12. Bus n° 201 et 216 depuis HBH Baden Baden ICE par l’Allemagne, depuis Bâle SBB TGV retour de Baden Baden, Strasbourg Mulhouse
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« Dans mon pays, le portrait incarne la tradition
photographique. Il retrace aussi notre histoire,
notre peuple, à travers des visages, coiffures,
vêtements, objets, tresses, chaussures…
Les clients veulent montrer leur visage et ce
qu’ils possèdent. Ils répètent leur pose devant
leur miroir » Malik Sidibé
Jusqu’au 25 février 2018
C’était en 2004, avant la première exposition monographique
à la Fondation Cartier, que la Filature de Mulhouse,
avait consacrée la place d’honneur à Malik Sidibé.
C’est au retour de la Biennale de Bamako, une – exposition sur
la photographie de studio malienne, genre traditionnel, que
l’idée en est venu àPaul Cottin.
Le textile occupe une grande place, tant dans le choix des
vêtements portés à cette – occasion que dans son utilisation
comme fond de décor des studios. Il se trouve aussi que la relation
entre tissu et image est l’une des singularités de – Mulhouse,
et les défuntes industries textiles.
L’artiste était en résidence à Mulhouse, quelque 600 personnes
étaient venues prendre la pose,dans un studio aménagé comme
au Mali, sur fonds de tissus africains choisis dans la collection
duMusée de l’Impression sur Etoffes de Mulhouse
Un an après la disparition de l’artiste le 14 avril 2016,
la Fondation Cartier lui rend hommage avec Mali Twist*,
une grande exposition rétrospective accompagnée
d’un ouvrage, conçus et dirigés par André Magnin en
collaboration avec Brigitte Ollier.
L’exposition réunit pour la première fois ses photographies
les plus exceptionnelles et emblématiques ; des tirages
d’époque réalisés par lui-même de 1960 à 1980 ;
un choix de « chemises » rassemblant ses prises de vue
de soirées ainsi qu’un ensemble de portraits inédits
d’une beauté intemporelle. Véritable plongée dans la vie
de celui qui fut surnommé « l’oeil de Bamako»,
cet ensemble exceptionnel de photographies en noir
et blanc révèle comment Malick Sidibé a su saisir,
dès le début des années 1960, la vitalité de la jeunesse
bamakoise et imposer son style unique, reconnu
aujourd’hui dans le monde entier.
Le titre Le titre de l’exposition, Mali Twist, fait référence
à la chanson éponyme du chanteur et guitariste malien
Boubacar Traoré, sortie en 1963.
C’est jusqu’au 7 janvier 2018
Sandrine Wymann directrice de la Kunsthalle de Mulhouse
a confié le commissariat à Isabelle Henrion pour la Régionale 18 En 2017, 19 lieux d’arts à travers l’Alsace, la Suisse
et l’Allemagne accueillent des artistes confirmés et des
jeunes talents de l’art contemporain. Trois chiffres pour vous
embrouiller l’esprit ! 😛
Les lieux participants à l’exposition : Accélérateur de particules, Strasbourg (F) Ausstellungsraum Klingental, Basel (CH) Cargo Bar, Basel (CH) CEAAC, Strasbourg (F) E-WERK Freiburg – Galerie für Gegenwartskunst (D) FABRIKculture, Hégenheim (F) HeK Haus der elektronischen Künste (CH) Kunsthalle Basel, Basel (CH) Kunsthalle Palazzo, Liestal (CH) Kunsthaus Baselland, Muttenz/Basel (CH) Kunsthaus L6, Freiburg (D) Kunst Raum Riehen (CH) Kunstverein Freiburg (D) La Filature – Scène nationale, Mulhouse (F) La Kunsthalle, Mulhouse (F) Projektraum M54, Basel (CH) Städtische Galerie Stapflehus, Weil am Rhein (D) Stimultania – Pôle de photographie, Strasbourg (F) T66 kulturwerk, Freiburg
Le titre est un hommage et est inspiré de l’oeuvre de
Georges Didi-Hubermann, Geste, fêlure, terre,
in Barbara Formis
(sous la direction de) Gestes à l’Oeuvre
L’interview par Radio mne
Le sol est notre surface de contact avec la terre.
Si nous y projetons nos racines, nous semblons
aussi vouloir nous endétacher, par notre position
debout, nos constructions vertigineuses, nos désirs d’envol
et d’élévation. Tels desdanseurs, nous entretenons
un jeu d’attraction-répulsion avec le sol, où chaque élancement finit en chute fracassante. Nous creusons la terre, en quête de nos origines, pour y trouver amas de vestiges et de corps en décomposition. Nous lui extrayons richesses, nutriments et matériaux de construction, nous y dressons des murs qui se fissureront, à leur tour, et redeviendront débris, poussière, terre. L’exposition Sols, murs, fêlures reprend ce mouvement perpétuel entre excavation, érection, érosion. La fêlure y est un geste de mémoire autant que d’émancipation, une arme contre les remparts identitaires. La surface du sol contient alors toutes les hauteurs et profondeurs auxquelles nous aspirons. Isabelle Henrion
L’exposition bénéficie du soutien de la Société des Auteurs
dans les Arts Graphiques et Plastiques et la culture avec la copie privée.
les artistes présentés à la Kunsthalle : Grégory Buchert (FR), Claire Chassot et Joséphine Tilloy (FR), Vincent Chevillon (FR), Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR), Nicolas Daubanes (FR), Clara Denidet (FR), Jörg Gelbke (DE), Philémon Otth (CH), Pétrole Éditions / Transrevue Talweg (FR)
Taches (du sol aux murs, une chute s’étend), une performance de Claire Chassot et Joséphine Tilloy
Une vue générale sur l’exposition, avec la photographie
de Vincent Chevillon, artiste-chercheur, ‘Lord of the Pit’ (Lisières 3.1),qui donnera une conférence autour du projet « raising cair .. » le vendredi 8 décembredans le cadre des
RDV de la Kunsthalle
et de Clara Denidet,‘Sabbat’, 2017 qui présente 2 oeuvres Les marteaux de Sabbat sont de potentielles extensions
de notre corps. Servant à assembler ou à détruire,
ils ont eux-mêmes été réparés, bricolés. Si l’outil renvoie au monde
du travail, sa position ici, tête au sol, produit une image du repos,
de la trêve – moment propice à la réunion des forces et aux
échanges nocturnes. En ronde, anthropomorphes, les marteaux
semblent en effet préparer une révolte à venir.
Le duoClaire Chassot et Joséphine Tilloy performance
donnée lors du vernissage, Jorge Gelbke dont le moulage
en fer et terre illustre bien le titre.
Une Vidéo-performance, projection HD installée, son, 10’00’’, dimensions variables.
Courtesy de la Galerie Jérôme Poggi, ParisGeranos, 2013 de Grégory Buchert.
Le mythe du labyrinthe symbolise l’homme perdu face
à sa propre complexité et face à la complexité
du monde et de l’univers. L’étrange chorégraphie du protagoniste deGeranos,
faite de chutes et de rebonds, ne l’empêche pas
de progresser dans son mystérieux dessein.
Elle est inspirée de la danse dite « de la grue »
(« Geranos » en grec) que Thésée est censé avoir
exécutée à la sortie du labyrinthe du Minotaure.
Reproduisant à l’identique les tours et détours du dédale parcouru,
elle double ainsi l’expérience de l’architecture tout en étant la clé
pour en sortir.
La réactivation qu’en fait Grégory Buchert s’inscrit au sein
de ses recherches sur la résurgence des motifs au travers
des disciplines, des époques et des cultures, mais renvoie
également à l’éternel recommencement de nos quêtes et de nos luttes.
Un autre vidéo Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR) créée in situ. Un plan fixe, filmé sous un pont de métro,
alterne avec des photographies de maisons marquées
par les séismes, très fréquents dans la région. Fissurées et réparées
à maintes reprises, elles se tiennent, tels des îlots de résistance,
au milieu de constructions plus récentes.
En associant le métro et les dégâts de séismes, les artistes reprennent
une métaphore récurrente pour évoquer le ressenti d’un tremblement
de terre – le passage d’un train souterrain. Ils mesurent ainsi la
proximité des différents facteurs entropiques.
Nicolas Daubanes produit ainsi des formes à la fois
brutales et fragiles, contenant les ingrédients de leur propre
désintégration. La série des Sabotages s’inspire des gestes
de résistance de prisonniers de guerre. Sacrifiant leur
faible ration de sucre journalière pour la mélanger au béton,
ils espéraient saboter les ouvrages ennemis auxquels
ils étaient contraints de contribuer.
Philémon Otth :
Objets et matériaux sont injectés dans l’espace d’exposition
après n’avoir subi que de très légères interventions
de l’artiste. Inspiré par la philosophie zen, il joue avec la limite
ténue entre le peu et le rien, entre le visible et l’invisible.
Son vocabulaire minimaliste de formes et de gestes interroge
finalement le sens même de l’entreprise artistique. Les Real Studio Paintings (véritables peintures d’atelier)
sont des empreintes du sol de l’atelier de l’artiste.
Pétrole Éditions, Transrevue Talweg Talwegest une transrevue annuelle et collective, éditée et diffusée
par Pétrole Éditions. Porté par trois artistes-chercheuses
(Audrey Ohlmann, Marianne Mispelaëre et Nina Ferrer-Gleize), Talweg se comprend comme un laboratoire de recherche où se côtoient propositions plastiques et théoriques, points de vue
artistiques, littéraires et scientifiques.Talweg 4 porte sur la notion
de sol. Éminemment politique, le terme est analysé et creusé
par différents auteurs et outils. L’édition en elle-même a été pensée
de manière sculpturale. Ses bords offrent une vue en coupe à travers
ses couches sédimentaires. Cette image de prélèvement minéral
est renforcée par la présentation dans des meubles au sol qui
ressemblent à des boites de carottage.
Les pages doublées s’ouvrent
ensuite sur des failles et interstices, laissant entrevoir les revers de
la carte géographique qu’elle semble pouvoir devenir, une fois dépliée.
La présence de la transrevue Talwegdans l’exposition, au même titre
que les autres oeuvres, reflète une volonté de considérer la recherche
comme forme artistique à part entière, mais aussi de laisser
s’infiltrer d’autres propositions artistiques et curatoriales dans le projet
LES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION Visite guidée par Isabelle Henrion, commissaire
de l’exposition : samedi 2 décembre à 14h00 Kunstdéjeuner : vendredi 8 décembre à 12h15 Visite accompagnée de l’exposition suivie d’un
déjeuner tiré du sac. Gratuit, sur inscription. Conférence performée de Vincent Chevillon
et Kunstapéro : jeudi 8 décembre à 18h00 suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription. RDV famille : dimanches 10 décembre et 7 janvier à 15h00 Visite/atelier proposée par Laurence Mellinger,
artiste plasticienne. Pour les enfants à partir de 6 ans
et leurs parents, gratuit, sur inscription. Lecture Talweg n°4 et Kunstapéro : jeudi 4 janvier à 18h00 suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription. Visites guidées gratuites à La Kunsthalle : tous les dimanches à 15h00 Renseignements et inscriptions
au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h Horaires exceptionnels du mercredi
27 au samedi 30 décembre de 14h à 18h. Fermé les lundis, mardis + 24 et 31 décembre 2017 Entrée libre Coordonnées La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie – 68093 Mulhouse Cedex
Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com
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C’est dans la galerie de la Filature de Mulhouse
jusqu’au 22 décembre 2017 dans le cadre de la Regionale 18
D’entrée vous êtes prévenu : avertissement : Certaines des œuvres exposées sont susceptibles de heurter la sensibilité des visiteurs, particulièrement du jeune public Marianne Marić sublime le corps des femmes.
C’est un univers voluptueux, libertin où il fait bon
se promener. Je les ai observé ; les hommes cheminent tranquillement
sérieusement, scrutant les photos, s’arrêtant longuement devant elles.
Les femmes s’aventurent moins directement, passent assez rapidement
ne s’attachant pas aux détails. Il est juste de dire que les corps sont
magnifiés et le regard féminin est confronté de plein fouet avec
un certaine réalité, qu’il peut être difficile d’affronter.
L’érotisme et le jeu sont des forces majeures de son travail. Marianne Marić fait poser des femmes – souvent des amies
– dans des positions provocantes, manipulant avec humour
de multiples usages de la photographie : emprunt aux arts classiques
et à la culture punk, détournement des symboles, froissement
des idées lisses de la mode. Ses nus, photographies d’un torse,
d’un dos, d’un sexe, d’un corps à moitié dévêtu, subvertissent
avec légèreté les codes de la peinture et de la sculpture.
Ses portraits, posés ou pris sur le vif, portraits en acte,
portraits performés, témoignent, sur un mode ludique,
de l’intensité de la vie.
Ses cliens d’oeil à Jean Jacques Henner et ses nus de rousses
divines, tels qu’on peut les admirer au musée Unterlinden
ou au musée des Beaux Arts de Mulhouse, ou encore à la CharitéCarita Romana, D`Arena, Giuseppe,
la fille donnant le sein à son père,
mais aussi ses
« pisseuses » ambigües femmes fontaine,
référence à celle de Picasso, sans oublier
la femme au perroquet de Delacroix, sont des références à l’histoire de l’art. Ou encore un Fragonard du 21e s illustrateur
de contes libertins Vous en trouverez certainement d’autres dans votre
parcours.Dans toute cette volupté, Marianne Marić laisse
entrevoir la guerre, « faites l’amour, pas la guerre »
C’est l’affiche de l’exposition.
Eros et Tanatos
En lisant sa biographie, on apprend qu’en 2012, Marianne Marić s’installe à Sarajevo pour une résidence.
Si elle n’a plus aucun souvenir de la ville, du pays,
des paysages, elle partage pourtant un lien douloureux
avec l’Ex-Yougoslavie. Elle a souhaité se rendre sur place
pour se confronter à son histoire, celle de sa famille
(son père est né à Kupres, un village serbe de Bosnie)
et plus particulièrement celle de Yéléna, l’une de ses soeurs,
décédée brutalement. Sa perte a engendré un silence
que l’artiste a voulu briser par l’image,
le voyage et la rencontre. En Bosnie, elle rencontre
des jeunes femmes qu’elle photographie. Au départ,
ce sont des femmes sans têtes, sans identité.
Aujourd’hui, les visages apparaissent, l’apaisement
se produit. Ainsi, Marianne Marić associe la femme-objet,
la marche (mannequin, militaire, mémorielle)
et la cicatrice en télescopant son histoire avec celle
d’une région traumatisée par des décennies de
dictature et par une guerre fratricide.
On peut en voir des documents dans les vitrines de l’entrée.
Elle photographie les filles, l’architecture, la nature,
la ville marquée par la violence (les obus tombés du ciel
ont imprimé sur l’asphalte des empreintes
en forme de fleurs que les habitants ont peint en rouge,
les Roses de Sarajevo).
L’artiste observe les traces
d’un passage violent sur un pays en reconstruction,
tout en recherchant les fondations de sa propre histoire.
Les mémoires sont morcelées, il s’agit alors,
par la production d’images, de réconcilier les histoires
et les êtres, de combler les fissures.
En activant une marche à la fois initiatique
et libératrice, l’artiste part se confronter aux
souvenirs pour créer sa propre histoire,
ses images empreintes de fragilité, d’insolence
et d’innocence en sont les nouvelles traces.
Joël Riff, commissaire de l’exposition
Interview de Marianne Maric par radio mne
Ne pas oublier son « baise-en ville » qui avait suscité bien des
commentaires
Si vous entendez parler de « Pétasse d’Alsace », ne croyez pas
à une injure c’est une plateforme d’artistes, de designers et
de stylistes qui défendent avec humour l’identité régionale,
fondée avec son amie Estelle Specklin (alias Poupet Pounket)
en 2008
Marianne Marić est également curateur photo avec Emeric Glayse pour la revueNovo. Magazine que vous pouvez feuilleter en ligne
Les photographies de Marianne Marić sont publiées
dans Reporters sans Frontières, la revue Art Press ou le NY Times. Emeric Glayse présente régulièrement le travail de l’artiste
sur son blog Nofound dédié à la photographie contemporaine, Laura Morsch-Kihn et Océane Ragoucy dans leur fanzine Le nouvel esprit du vandalisme ou Léo de Boisgisson sur le site Konbini. www.mariannemaric.tumblr.com
club sandwich jeudi 7 décembre 12h30 Une visite guidée de l’exposition le temps d’un pique-nique
tiré du sac. L’occasion de partager son casse-croûte autant que son ressenti.
Passionnant et hautement convivial !Entrée libre en galerie,
réservation conseillée T 03 89 36 28 28
vernissage jeudi 30 novembre 2017 à 20h en entrée libre et en présence de l’artiste lors de l’inauguration de la Regionale 18 à Mulhouse
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« Le Louvre est mon obsession » André Derain
Celui que Gertrude Stein appelait :
« le nouveau Christophe Colomb de l’art moderne » a inventé un style nouveau. LeCentre Pompidou présente André Derain 1904 – 1914. La décennie radicale,
un nouveau regard porté sur l’œuvre de cet artiste
majeur du 20e siècle, avec pour ambition de retracer
les étapes du parcours de l’artiste avant-guerre, moment
où le peintre participe aux mouvements d’avant-garde
les plus radicaux.
Quelques ensembles exceptionnels sont réunis pour
l’exposition : la production estivale de 1905 à Collioure,
la série des vues de Londres et les très grandes compositions
autour des thèmes de la danse et des baigneuses.
L’art d’André Derain n’a pas donné lieu à de grandes
monographies depuis la rétrospective que
le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris a consacré
à son œuvre en 1994, soit depuis plus de vingt ans.
Ce peintre français a joué un rôle moteur et intellectuel
dans l’éclosion des deux grandes avant-gardes du début
du 20e siècle, le fauvisme et le cubisme.
Il engage en solitaire un retour précoce au réalisme,
annonçant tous les mouvements figuratifs de réalisme
magique, depuis l’Ingrisme de Picasso, la peinture
métaphysique de De Chirico ou la Nouvelle Objectivité allemande.
L’œuvre d’avant-guerre de Derain, d’une très grande
inventivité et audace, est fascinante.
Proche de Maurice de Vlaminck et d’Henri Matisse,
puis de Georges Braque et de Pablo Picasso, André Derain
se confronte avec force au fauvisme et au cubisme et
développe jusqu’à la Première Guerre mondiale une
œuvre puissante. Multipliant les expérimentations plastiques,
il aborde la peinture, le dessin, la xylographie, la sculpture,
la céramique, le cinéma, et pratique jusqu’à la fin de sa vie,
en parallèle de sa peinture, la photographie…
La conception de cette exposition s’appuie sur une
exploration des archives inédites de Derain –
ses photographies, sa collection d’estampes et de
reproductions d’œuvres d’art, ses écrits et sa correspondance
– et éclaire de manière sensible et inédite une sélection
de ses œuvres les plus emblématiques, par des
contrepoints visuels forts : les photographies prises par André Derain, ses références artistiques atypiques telles
que les gravures d’Epinal, les objets maoris copiés au
British Museum en 1906 ou les sculptures africaines
de sa collection.
L’exposition présente environ 70 peintures ainsi qu’un
ensemble important d’œuvres sur papier – aquarelles, dessins, carnets de croquis, gravures -, des sculptures,
une cinquantaine de photographies, des sculptures
maories et africaines, des céramiques…
Commissaire : Mnam/Cci, Cécile Debray
un audio-guide gratuit vous accompagne pour 14 oeuvres à télécharger sur le site du musée,
ou en scannant le qr code
L’exposition Kunstart présente les oeuvres des huit artistes lauréats du concours Kunstart.
Tous sont étudiants ou diplômés d’écoles d’art de la région
tri-nationale et incarnent la vitalité de la création sur
le territoire rhénan. Jules Andrieu, Alice Blot, Iris Brodbeck, Manuel Diemer, Othmar Farré, Jordan Madlon, Marion Schutz et Flora Sopa témoignent de la diversité des pratiques
et mediums avec une variété d’oeuvres autour du thème de l’eau. Installation de sel, ville engloutie, cabine d’eau,
petites îles de verre ou poisson volant sont au rendez-vous.
Une déambulation dans la grande halle du Centre d’Art permet
de découvrir des pièces uniques.
Avec ses concrétions, et la rencontre entre l’eau et la pierre, Jules Andrieu dissèque la matière. Alice Blot recouvre le sol de nappe de sel pour Ondée
et créé une subtile danse de gouttes.
Iris Brodbeck dénonce la situation des réfugiés avec 1,563m3,
un aquarium-cabine métaphore du pouvoir et de la mer.
Les 12 pièces de verre formant l’installation Isula de Manuel Diemer
renvoie à une double interprétation, la naissance ou la
disparition d’une île.
Avec sa photographie de l’Homme Pinceau, Der Sprung, Othmar Farré présente Brushman le personnage principal
de son film burlesque parcourant villes et montagnes à la
recherche d’un poisson.
Le travail conceptuel de Jordan Madlon interroge la forme.
Flora Sopa le rejoint dans ses peintures abstraites,
jouant avec le principe de synesthésie, combinant pigment,
eau et fréquence sonore.
Marion Schutz quant à elle présente avec Azul Noce
un paysage rêvé mais aussi monde englouti, une ville de
granit, infinie, immergée dans l’eau.
Chacun de ces jeunes artistes a une expression déjà bien
affirmée, mais peut-être se rejoignent-ils sur une approche
mélancolique de leur environnement. Des rapports de force
et des mises en tension semblent être au coeur de leur
préoccupation, serait-ce le reflet d’une époque ?
Dans le cadre des ateliers dégustation du Bistr’eau.
Visite guidée tout public | Dimanche 12 novembre 15h Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €).
Fondation François Schneider 27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller – France Le Bistr’eau
+33 (0)3.89.82.10.10
Jusqu’au 17 décembre 2017 La Fondation François Schneider présente plusieurs
artistes, dont Anna Katharina Scheidegger, dont vous
avez pu admirer les photos dans l’exposition Cold Wave, dans la Galerie de la Filature de Mulhouse.
C’est une proposition d’Emmanuelle Walter, La Filature, scène nationale, Mulhouse
et sous le commissariat de Sagaprojects.
Fonte est une exposition consacrée à la question
de la fonte des glaces et des changements
climatiques. Anna Katharina Scheidegger nous livre
sa vision d’un monde fragile et d’une nature endolorie
à travers des séries de photographies, films, installation
et une performance sur la glace. L’artiste rassemble
ici différents chapitres de ses recherches et créations,
mêlant à la fois une approche ethnologique, environnementale
mais aussi psychanalytique.
Intriguée et inspirée par les mythologies du canton
du Valais (Suisse), racontant l’histoire des pauvres âmes
(Arme Seelen), attrapées et enfermées dans la glace au
moment de leur mort, Anna Katharina Scheidegger
propose une relecture de ces rites et traditions.
Pour la série head of roses, elle coule son propre visage
en glace dans des moules en silicone et en créé des images
à la fois effrayantes et poétiques. Sa découverte en 2011
de la technique d’emballage des glaciers suisses avec
des bâches, afin de stopper les rayons UV réduisant la
fonte des glaciers, a donné lieu à un étonnant travail
à la chambre. Sur ses tirages argentiques se dégagent
des paysages de neige et de rocaille, emballés et pansés
de tissus blanc. On n’est plus ici dans du land art mais
dans des interventions environnementales.
L’artiste poursuit sa recherche en tentant de repeindre
les montagnes en blanc (Film, White Out), acte engagé
mais aussi absurde qu’infini. Ailleurs, les petites âmes
avalées par les glaciers se retrouvent flottantes,
coulantes et dansant dans l’espace. Elles nous
interrogent sur nos croyances et le cycle de la nature.
Tour à tour scientifique, lyrique, expressionniste,
minimaliste, l’oeuvre d’Anna Katharina Scheidegger
est empreinte d’un esthétisme détaché des conventions,
flirtant parfois avec les limites de la séduction mais
marquée d’une vraie gravité. L’artiste nous fait à la
fois prendre conscience de notre environnement
et de notre identité. Dans le cadre des ateliers dégustation du Bistr’eau.
Visite guidée tout public | Dimanche 12 novembre 15h
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €). Les images flottantes, La Filature Nomade | Mercredi 15 novembre 16h
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire (place limitée).
Dans ce récit, Patrick Corillon propose une heure
de voyage dans le monde des images sans jamais
nous en montrer une.
À l’aide d’un dispositif scénographique minimal, Patrick Corillon prend le spectateur par la main et
par le coeur, pour le sortir du monde des images
imposées et lui donner tout pouvoir d’inventer
lui-même de nouvelles histoires. Conversation entre Emmanuelle Walter (Conseillère artistique arts visuels pour La Filature) et Anna Katharina Scheidegger | Samedi 18 novembre à 14h30
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €)
| Réservation obligatoire (place limitée). Stop Motion, atelier enfants animé par Anna Katharina Scheidegger | Dimanche 19 Novembre de 14h30 à 18h.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée
(3€ et gratuite pour les -12ans) | Réservation obligatoire (place limitée).
Le « stop motion » ou image par image, est une technique
de film d’animation. Les enfants avec l’artiste
découvrent l’exposition et l’univers de l’artiste, pendant
qu’un groupe réfléchit à une histoire, des décors,
des personnages, un second part à la conquête du son !
L’artiste effectuera le montage final.
Les questions environnementales et notamment la
protection de la planète et de l’eau seront les sujets choisis. Mois du film documentaire | Jeudi 23 novembre 19h30
Tarif unique de 3€ | Réservation obligatoire (place limitée).
Une sélection de courts et longs métrages sur
la question de l’eau.
Programmation par Catherine Mueller. Glaciers – Entre mythe et réalité | Samedi 2 décembre à 14h30
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée | Réservation obligatoire en précisant l’horaire (place limitée).
14h30 – 16h : Conférence de Geoffrey Klein, spécialiste
climat, en présence de l’artiste, causes, conséquences
et prévention.
16h30 – 17h30 : Lecture de textes choisis autour des mythes
valaisans par Auguste Vonville. Un vin ou chocolat chaud offert pour l’achat du billet d’entrée.
Le Bistr’eau proposera des spécialités valaisannes.
+33 (0)3.89.82.10.10
Fondation François Schneider 27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France
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