A la suite de la rétrospective au Centre Pompidou
en 2015/2016, d’Anselm Kiefer et 5 ans après l’inauguration
de son espace de Pantin, la Galerie Thaddaeus Ropac présente
une nouvelle série d’œuvres de l’artiste à Paris. Anselm Kiefer Für Andrea Emo, 2013/2017
C’est un artiste qui m’interpelle, m’attire, m’émeut.
Je me souviens de son opéra « Am Anfang » à l’opéra Bastille,
de l’émotion éprouvée lors de Monumenta au Grand Palais, de ma première rencontre avec l’oeuvre de l’artiste au musée Würth d’Erstein, son goût de la provocation
(faisant le salut nazi), une visite mémorable de blogueurs
au Louvre qui a acquis 3 de ses oeuvres. C’est avec un plaisir immense que l’on pénètre dans
la blanche galerieThaddaeus Ropac, où les oeuvres
y trouvent leur juste place. Anselm Kiefer, les Argonautes 2017
L’exposition Für Andrea Emo, montre une sélection d’ une vingtaine de tableaux ainsi que trois sculptures explorant le thème de la sédimentation du souvenir si cher à Anselm Kiefer. Anselm Kiefer, le Jardin de Klingsor 2015/2017
Ces sculptures, qui mettent en scène une connexion spirituelle
entre différents éléments, sont autant de fossiles ou
d’artefacts mis au jour, autant de micro-fictions à déchiffrer.
D’une inventivité formelle inédite, les tableaux reflètent
l’intérêt que l’artiste porte depuis longtemps à l’idée de
destruction et de régénération. En faisant couler du plomb
en fusion, Anselm Kiefer oblitère l’image originale et insuffle
ainsi une nouvelle vie à ses propres œuvres dans un geste
radicalement iconoclaste.
Les références philosophiques et littéraires ont toujours
joué un rôle essentiel dans l’art d’Anselm Kiefer.
L’exposition est dédiée à Andrea Emo (1901-1983),
philosophe italien dont les réflexions nihilistes ont nourri le
développement de son travail. Penseur solitaire, qui a choisi
la voie de la réclusion et de l’auto-exclusion du monde
académique, Andrea Emo est une figure importante de la
nouvelle pensée métaphysique. Son écriture singulière,
sous forme de fragments et de notes, dessine une théologie
de la négativité. Chez Andrea Emo, la modalité privilégiée
du temps est le souvenir : Anselm Kiefer, für Andrea Emo 2015/2017
« il n’y a pas de nouveauté hormis dans le souvenir….. le nouveau naît à partir de nous, qui sommes le futur, si nous pouvons renoncer à celui-ci. »
C’est ainsi qu’Anselm Kiefer trouve dans la philosophie
du penseur italien un écho à ses propres questionnements.
Lorsqu’Andrea Emo écrit
« l’acte est la destruction des tableaux, leur mort, leur sommeil, les tombes dont ils ont besoin pour pouvoir ressusciter », Anselm Kiefer, Paysage Ecorché 2014/2017 Anselm Kiefer, lui, dit dans son journal :
« tu as pris conscience du fait qu’un tableau éteint toujours le suivant, que c’est un mouvement constant d’abolition de soi et de renaissance. »
La conception cyclique du temps irrigue toute l’œuvre
d’Anselm Kiefer. Elle s’incarne ici dans la matière même
des œuvres, qui subissent un acte de destruction avant
d’entrer dans un processus de régénération.
Ainsi Anselm Kiefer écrit dans son journal, publié dans le
catalogue de l’exposition : Anselm Kiefer, Serpent au Paradis 1991/2017
« hier versé du plomb. tombé sur plusieurs anciens tableaux rejetés que tu ne voulais plus du tout voir. sans colère, sans désespoir, contrairement à autrefois, tu as posé les tableaux par terre et versé dessus le plomb brûlant. plus aucun motif de désespoir, car tu le sais : quelque part il y a un résultat, mieux, tu intègres d’emblée l’échec dans le calcul. le résultat serait-il différent si le plomb coulait autrement, si l’acte destructeur se produisait par rage et non par calcul ? »
Si sur certaines toiles la couche de plomb solidifié laisse
encore entrevoir un paysage, sur d’autres elle emprisonne
les éléments picturaux rejetés par la surface calcinée.
La peinture devient alors sa propre sédimentation,
un palimpseste. Anselm Kiefer note :
« Ce pansement de plomb qui ne peut plus être détaché de la peau de peinture, ces plaies suppurantes du plomb encore bouillant quand le pigment n’est pas sec, les petites pailles sur un champ que j’ai peint il y a des années et qui apparaissent comme des restes calcinés sur le plomb solidifié – tout cela me rappelle les poèmes de Baudelaire. » Anselm Kiefer, les Fleurs du Mal 1988/2017
Un catalogue bilingue allemand/anglais comprenant des
extraits du journal d’Anselm Kiefer
avec tiré à part en français est publié à l’occasion de l’exposition
Partager la publication "Anselm Kiefer, Für Andrea Emo"
Il ne restent que peu de jours l’ exposition prend fin le 5 mars 2018
La Fondation Louis Vuitton propose dans l’ensemble des espaces
de l’architecture de Frank Gehry, une exposition exceptionnelle
consacrée à la collection du MoMA présentant plus de deux cents chefs d’oeuvre et pièces maîtresses du musée new yorkais. Paul Signac, Opus 217
Cette exposition met en avant le rôle fondateur du musée,
de ses conservateurs et du programme d’expositions qui l’ont
accompagné, dans l’écriture de l’histoire de l’art du XXe et XXIe siècle.
Alors que le MoMA est engagé dans un important projet
d’agrandissement et d’expansion de son bâtiment, il choisit
de s’associer à la Fondation Louis Vuitton pour présenter son
engagement artistique légendaire à Paris et proposer une forme de
manifeste pour continuellement « être moderne ».
Le parcours de l’exposition
L’exposition se déploie sur les quatre niveaux de la Fondation.
Elle s’ouvre par une salle consacrée au « premier MoMA »
et se conclut par une sélection d’acquisitions récentes.
Lors de sa création en 1929, le MoMA d’Alfred H. Barr
apparaît comme le prototype du musée d’art moderne,
celui qui définit le « canon » de la modernité. Ses collections
reflètent alors les différents mouvements artistiques européens –
l’exposition inaugurale du Musée est consacrée à Cézanne,
Gauguin, Seurat, Van Gogh – non sans témoigner d’une ouverture
quasi immédiate envers l’art américain contemporain
(Cf. Maison près de la voie ferrée d’Edward Hopper,
acquise en 1930), et par la volonté de décloisonner les disciplines. Edvard Hopper
Au rez-de-bassin, galeries 1 et 2, la première salle réunit
des oeuvres telles que le Baigneur de Cézanne, L’Atelier de
Picasso, à côté de photographies de Walker Evans, de films
d’Edwin Middleton… et de pièces mécaniques. La deuxième salle présente divers courants de la modernité
européenne, tels que le postimpressionnisme (Signac, Opus 217),
le futurisme (Boccioni, États d’âme), les grandes figures
du XXe siècle (Picasso, Jeune Garçon au cheval ; Picasso
Matisse, Poissons rouges et Palette, Paris, quai Saint-Michel),
le dadaïsme (Picabia, M’Amenez-y), le surréalisme
(De Chirico, Gare Montparnasse
(La Mélancolie du départ) ; Dalí, Persistance de la mémoire ;
Magritte, Le Faux Miroir) et l’abstraction (Mondrian, Composition
en blanc, noir et rouge ; Malevitch, Composition suprématiste :
blanc sur blanc). Picabia
L’ouverture du musée vers l’Europe centrale apparaît avec la toile
de Klimt, Espoir 2, et les conflits des années 1930 sont évoqués
au travers du triptyque de Max Beckmann, Le Départ.
La pluridisciplinarité des collections s’affirme avec la présentation
de films (Eisenstein, Disney), Einsentein
de photographies (Lisette Model,
Alfred Stieglitz) et d’œuvres graphiques (Gustav Klutsis).
Dans les années 1939-1960, le passage de témoin de la modernité
s’effectue de l’Europe vers les États-Unis. S’affirment alors les
expressionnistes abstraits tels que Jackson Pollock
(Echo No. 25 ; The She-Wolf), Mark Rothko (No. 10),
Willem de Kooning (Woman I) et Barnett Newman (Onement III). Au rez-de-chaussée (galerie 4), Wall Drawing #260, 1975,
de Sol LeWitt introduit le visiteur à deux nouvelles esthétiques
nées dans les années 60 : l’art minimal et le Pop art.
On y trouve, d’une part, l’abstraction géométrique et minimale
d’Ellsworth Kelly (Colors for a large wall), de Frank Stella
(The Marriage of Reason and Squalor, II), de Carl Andre (144 Lead Square), en dialogue avec l’architecture moderne
de Mies van der Rohe. D’autre part, des œuvres pop fondées sur
les principes de série et de répétition, inspirées des cultures
médiatiques et populaires, où l’on retrouve Andy Warhol
(Double Elvis ; les Campbell’s Soup Cans ; Screen Tests),
Roy Lichtenstein (Drowning Girl), ou encore Romare Bearden
(Patchwork Quilt) … Romare Bearden
La photographie est ici présente à travers Diane Arbus
(Identical Twins) et un ensemble de clichés anonymes.
L’accrochage présente également des objets de design iconiques,
telle la légendaire Fender Stratocaster Electric Guitar. Au premier étage, les galeries 5 et 6 s’ouvrent aux nouvelles
expressions développées, dès le milieu des années 1960,
autour du corps et de l’identité. Les formes classiques sont revisitées,
ainsi de la peinture (Philip Guston, Christopher Wool…)
et de la sculpture (Joseph Beuys, Cady Noland,
Felix Gonzales-Torres). Les œuvres sont radicalement transformées
par l’apport de l’installation, de l’action, de la performance tandis
que de nouvelles techniques, comme la vidéo (Bruce Nauman)
et la light box (Jeff Wall) reformulent les processus de création.
Un nouveau traitement de l’image apparaît (Barbara Kruger),
ainsi qu’un engagement envers d’autres univers et d’autres
identités (David Hammons, Juan Downey, Lynn Hershman Leeson).
La danse (Yvonne Rainer), la vidéo et la performance
(Laurie Anderson) entrent alors dans l’espace du musée. Cindy Sherman
Cindy Sherman y est présente avec l’intégralité de la série des
« Film Stills » composée de 70 photographies où s’exprime
l’agencement de ses identités multiples. Au deuxième étage, galerie 8,Measuring the Universe de Roman Ondak témoigne d’une nouvelle relation de l’individu
à l’art et au monde. (à laquelle bien sur, j’ai participé) Roman Ondack Galeries 9 et 11, l’accrochage propose un ensemble d’œuvres
contemporaines du monde entier dont la plupart ont été acquises
par le MoMA ces deux dernières années. Des artistes issus de
zones géographiques encore peu présentes dans les collections
y trouvent désormais leur place (Iman Issa, Egypte et
Asli Cavusoglu, Turquie).
La peinture (Mark Bradford ; Rirkrit Tiravanija), la sculpture
(Trisha Donnelly ; Cameron Rowland), la photographie
(LaToya Ruby Frazier) répercutent les enjeux formels,
technologiques et identitaires d’aujourd’hui.
L’artiste Lele Saveri aborde quant à lui la question d’appartenance
à une communauté avec son oeuvre The Newsstand.
Initialement présentée dans une station de métro de Brooklyn,
elle contient des centaines de zines, ces publication auto produites
au faible tirage et destinées à un public très limité.
Cette oeuvre peut être considérée comme le pendant des 176 emoji
présentés dans l’exposition utilisés au quotidien sur tous les
téléphones portables. Mark Bradford
L’architecture est aussi présente à travers les projets pour
Roosevelt Island, New York de Rem Koolhaas.
L’informatique et Internet également avec le Google Maps
Pin de Jens Eilstrup Rasmussen, l’arobase stylisée par
Ray Tomlinson et Videogames de Tomohiro Nishikado et de
Dave Theurer. Galerie 11, une grande installation vidéo de Ian Cheng
s’invente à l’infini grâce à un programme informatique autogénéré. Galerie 10, l’exposition se clôt sur une œuvre sonore de
Janet Cardiff, Forty-Part Motet (2001), dont l’installation
in situ a été pensée en relation directe avec l’architecture
de Frank Gehry.
Ici c’est l’émotion pure :
Un motet à 40 voix dans une interprétation spatialisée
de Spam in Alium Nunquam Habui, (à écouter)
composition du XVIe s de Thomas Tallis célèbre
pour ses polyphonies. Chaque Haut-parleur diffuse l’une des 40 voix pour lesquelles la partition fût écrite. Une expérience
émouvante qui invite les visiteurs à se se déplacer
au milieu des « chanteurs »
Partager la publication "Etre moderne : le MoMA à Paris"
Claude Monet, le plus célèbre des peintres impressionnistes,
fut aussi le plus secret de leurs collectionneurs. A l’exception
de ses estampes japonaises, on ignore les chefs-d’oeuvre qu’il
a réunis tout au long de sa vie. Ils constituent pourtant
le panthéon artistique et sentimental du maître de Giverny.
C’est un ensemble aussi rare qu’exceptionnel, qu’il ne montrait
qu’à ses amis proches. Légataire universel du fils du peintre, dépositaire du premier fonds mondial d’oeuvres de Claude Monet ainsi que de
certaines oeuvres de ses amis, le musée Marmottan Monet
a entrepris de reconstituer la collection personnelle
du chef de file de l’impressionnisme.
En partie dispersée à sa mort et tombée depuis dans l’oubli,
il aura fallu mener une étude approfondie – digne d’une enquête
policière – pour reconstituer cet ensemble disparu
et établir la date et les circonstances dans lesquelles peintures,
dessins, sculptures entrèrent à Giverny.
L’exposition présente une centaine d’oeuvres provenant
du musée Marmottan Monet, mais aussi des Etats-Unis,
d’Amérique Latine, du Japon et d’Europe.
Le Moma, Le Metropolitan Museum de New York,
la National Gallery de Washington, les musées de Houston,
de San Francisco, de Saint-Louis, le Musée de Sao Paulo,
le Musée National d’art occidental et le Sompo Museum à Tokyo,
La Staatsgalerie de Stuttgart, le musée de Langmatt à Baden,
le musée d’Orsay et le musée Rodin à Paris ainsi que plusieurs
collections particulières ont prêté certains de leurs fleurons.
On retrouve Delacroix, Corot, Boudin, Jongkind, Manet,
Renoir, Caillebotte, Cézanne, Morisot, Pissarro, Rodin, Signac et Toulouse-Lautrec. Au-delà de ses grands noms, Monet nous fait découvrir d’autres talents :
Paul Baudry, Carolus-Duran, Jules Chéret, Henri Fantin-Latour,
Jean-Louis Forain, Constantin Guys, Jean-Jacques Henner,
Charles Lhullier, Georges Manzana et Lucien Pissarro
(deux des fils de Camille Pissarro), Gilbert de Séverac.
Le parcours retrace l’histoire inconnue de la collection
et les différentes phases de sa constitution.
Durant sa jeunesse, Monet, sans le sou, ne peut acquérir
d’oeuvre d’art. Les peintures qu’il réunit sont avant tout
des cadeaux : des portraits de lui et de sa première épouse,
Camille peints par ses proches durant leurs années de
compagnonnage. Une imposante toile de Manet représentant le couple dans le bateau-atelier connu sous le titre Monet peignant dans son atelier (Stuttgart, Staatsgalerie)
est au coeur de cette section qui compte de nombreuses
toiles de Renoir dont Madame Monet et son fils au jardin (National Gallery, Washington). Vient ensuite le temps des échanges et de la reconnaissance mutuelle.
A Rodin, Monet offre une toile de Belle-Ile contre un
bronze : Jeune mère à la grotte (Musée Marmottan Monet).
Le peintre possède également deux plâtres dont Bacchantes s’enlaçant dédicacée sur la base : « Au grand maître C. Monet, son ami Rodin » (collection particulière),
l’une des découvertes de l’exposition, présentée pour la première
fois au public. Dans cette section, sont également montrées
les oeuvres de Caillebotte et de Berthe Morisot.
Si certaines sont offertes par leur auteur de leur vivant
au maître d’autres tels Chrysanthèmes de Caillebotte
(Paris, musée Marmottan Monet) et de Julie et Laërte de Berthe Morisot (Paris, musée Marmottan Monet) sont
reçues par le peintre en souvenir de ses amis défunts.
Dorénavant Monet porte le plus grand intérêt aux oeuvres
qui enrichissent sa collection. Il les sélectionne avec attention.
C’est le cas de Paysannes plantant des rames (Sheffield Museum)
de Pissarro que son auteur destinait aux musées nationaux
et que Monet choisit en remerciement de l’aide apportée
à son ami pour l’achat de sa maison.
A partir des années 1890, la situation financière de Monet
s’améliore. L’artiste achète de nombreuses oeuvres d’art.
C’est le moment où il acquiert des souvenirs de ses prédécesseurs :
aquarelles, pastels, dessins et peintures parmi lesquelles
il faut citer Corot « Ariccia, Palais Chigi » (musée Langmatt)
et « Rue en Avignon » de Jongkind (Paris, musée Marmottan Monet).
Monet se fournit auprès des marchands de Renoir et de
Cézanne qui sont les deux artistes les mieux représentés de
sa collection. Il débourse d’importantes sommes pour Baigneuse
assise (Metroplitan Museum, New York) et Mosquée.
Fête arabe (musée d’Orsay, Paris) de Renoir. Parmi les nombreux Cézanne qu’il emporte, citons l’un de ses plus grands chefs-d’oeuvre : Le Nègre Scipion (Museu de Arte, São Paulo) exceptionnellement
prêté pour l’exposition.
A partir de 1892, Monet acquiert également plusieurs portraits
de la famille de sa seconde épouse, Alice Hoschedé.
(Carolus-Duran)
Les effigies de sa femme, de ses beaux-enfants et de leur père,
Ernest Hoschedé leurs sont offerts. Un portrait de son beau-fils Jacques Hoschedé enfant peint par Manet en 1876 et intitulé Garçon dans les fleurs (Tokyo, Musée National d’art occidental),
est quant à lui au coeur d’une bataille judiciaire qui déchire
la famille au lendemain de la mort d’Alice et révèle
un aspect tout à fait inconnu de sa vie de Monet.
Une large sélection d’estampes japonaises provenant de la maison
de Giverny rend hommage à l’aspect le mieux connu de la collection
de Claude Monet. Considérée comme ayant peu de valeur à
la mort du peintre comme c’est aussi le cas des Nymphéas
exposés dans leur continuité, ces oeuvres restent dans la
demeure du peintre pendant de nombreuses années tandis
que les Corot, Cézanne, Manet et autre Renoir sont vendus
à grand prix par le fils du peintre, Michel, dès 1927.
Pour la première fois depuis lors, la collection dispersée
de Claude Monet renait en son musée,
le musée Marmottan Monet.
A signaler la circulation extrêmement difficile au milieu
des groupes 😡
Exposition se termine le 14 janvier 2017
Partager la publication "Claude Monet, Collectionneur"
Jusqu’au 8 avril 2018
C’est au Petit Palais que sont présentés pour la première
fois au public un ensemble de 130 pastels, tous issus
de ses collections. Charles Léandre
Cette exposition est l’occasion de faire découvrir
aux visiteurs un pan assez méconnu de l’histoire de cette
technique délicate, en offrant un panorama des principaux courants
artistiques de la seconde moitié du XIXe siècle, de l’Impressionnisme
au Symbolisme. Hormis quelques pièces souvent
reproduites, ces oeuvres, très fragiles, sont pour la plupart
inédites. Elles sont montrées de manière exceptionnelle pendant six mois avant de retourner en réserve.
Le pastel est souvent associé au XVI I Ie siècle, véritable âge d’or
de cette technique. Cependant, les générations qui suivent les célèbres
portraitistes Rosalba Carriera (1674-1757) et Maurice Quentin
de la Tour (1704-1788) se détournent, pour la plupart de ce médium.
Ni David, ni Ingres ne l’adoptent. Léon Riesener
Au XIXe siècle le pastel devient
progressivement un genre autonome, apprécié des artistes romantiques
comme Léon Riesener et des peintres réalistes qui utilisent
cette technique pour des sujets variés. C’est dans le dernier quart
du XIXe siècle puis au début du XXe siècle, que le pastel bénéficie
d’un véritable renouveau dont témoignent la grande majorité des
oeuvres présentées au Petit Palais.
Le parcours de l’exposition est organisé autour de cinq sections.
À la fois chronologique et thématique, il s’attache à présenter
les différents courants esthétiques et leur cercle d’artistes afin
de montrer que le pastel est un outil d’expérimentation au service
d’une forme de modernité.L’exposition commence en 1800 avec La princesse Radziwill d’Elisabeth Vigée-Lebrun et s’achève
vers 1930 avec La Roseraie de Ker-Xavier Roussel mais la grande majorité des oeuvres exposées sont datées entre 1860 et 1920. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir les fleurons de la
collection avec des oeuvres impressionnistes Berthe Morisot
de Berthe Morisot, Auguste Renoir, Paul Gauguin, Mary Cassatt
et Edgar Degas, mais aussi l’art plus mondain d’un James Tissot,
de Jacques-Émile Blanche, de Victor Prouvé ou de Pierre Carrier-Belleuse. Pierre Carrier Belleuse
Point d’orgue de cette collection, un très bel ensemble d’oeuvres
symbolistes sont présentées avec des artistes comme Lucien Lévy-Dhurmer, Charles Léandre, Alphonse Osbert, Émile-René Ménard ,
artistes dont j’ignorai l’existence jusqu’à présent. Plusieurs pastels
remarquables d’Odilon Redon. Lucien Levy-Dhurmer
L’exposition est aussi l’occasion d’initier les visiteurs à la technique
du pastel et à la question de la conservation des oeuvres sur papier,
particulièrement sensibles aux effets de la lumière et qui ne peuvent
donc être exposées de façon permanente. Armand Guillaumin
La technique du pastel infiniment séduisante par sa matière et
ses couleurs, permet une grande rapidité d’exécution et traduit
une grande variété stylistique : de la simple
esquisse colorée, souvent étape préparatoire aux tableaux,
aux oeuvres achevées, le pastel est à la croisée du dessin et de
la peinture.
L’exposition est accompagnée par la publication du catalogue
raisonné de la collection.
COMMISSARIAT : Gaëlle Rio : conservatrice au Petit Palais, chargée des
collections d’arts graphiques des XVI I Ie-XXe siècles
Une application gratuite pour smartphone accompagne les visiteurs.
Un parcours thématique est également disponible sur le portail
des collections de Paris Musées et permettra de prolonger
et d’approfondir la visite de l’exposition :
http://parismuseescollections.paris.fr/fr
Partager la publication "L’art du pastel de Degas à Redon"
C’est jusqu’au 22 janvier 2018
Je m’étais juré de ne plus revenir dans ce musée, trop exigu,
mais alléchée par l’affiche, j’y suis retournée.
Une amélioration, dans le vestiaire ouvert à tous vents,
il y a des casiers pour ranger ses affaires.
Le Musée Jacquemart-André, présente la collection d’Ordrupgaard
constituée par un couple féru d’art, les danois Wilhelm (1868 – 1936)
et Henny (1870 – 1951) Hansen. Homme d’affaires passionné d’art,
esprit indépendant et visionnaire, Wilhelm Hansen assemble en
seulement deux ans entre 1916 et 1918 une collection unique en
Europe d’œuvres représentatives de l’impressionnisme et du
post-impressionnisme de la seconde moitié du XIXe et du début
du XXe siècle. Une sélection de plus de 40 tableaux est présentée
pour la première fois à Paris, au Musée Jacquemart-André. Alfred Sisley
De Corot à Cézanne et Matisse, en passant par les paysages
changeants de Monet, Pissarro, Sisley et les doux portraits
de Renoir, Morisot ou Gonzalès, l’exposition permet de découvrir
des trésors peu connus en France. Sont également mis à l’honneur
des artistes aussi emblématiques que Degas, Manet ou Courbet,
avant un final consacré à l’art vibrant et sensuel de Gauguin. Renoir
Après le Musée Jacquemart-André, l’exposition sera présentée
dans d’autres musées d’envergure en Europe et dans le monde,
comme le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa. Wilhelm et Henny Hansen, les fondateurs Paul Gauguin, la Petite Rêve
Né à Copenhague le 27 novembre 1868, Wilhelm Hansen
s’est bâti une remarquable carrière dans l’assurance en fondant
la compagnie danoise Dansk Folkeforsikringsanstalt et en
dirigeant Hafnia, une autre compagnie d’assurance danoise.
D’esprit indépendant et visionnaire, Wilhelm Hansen
s’est passionné pour l’art, et plus particulièrement pour l’art français,
qu’il a collectionné pour son plaisir, mais aussi pour lui donner
une large audience au Danemark.
Il a d’ailleurs organisé à Copenhague des expositions d’envergure
présentant des prêts d’importants musées français. Odilon Redon
Il fait la rencontre de sa femme Henny en 1887, lors d’une
représentation au Théâtre Royal. Ils se marient le 30 octobre 1891
et adoptent leur fils, Knud Wilhelm, en 1908.
L’intérêt de Wilhelm Hansen pour l’art remonte à ses années d’études :
son ami Peter Hansen, qui deviendra l’un des membres du collectif
de peintres danois Fynboerne, l’introduit dans le milieu artistique.
Certains de ces artistes deviendront des intimes de Wilhelm et Henny
qui, tout au long de leur vie, vont étoffer leur collection en y intégrant
des peintures d’artistes danois, puis des œuvres majeures des
impressionnistes français. Edgar Degas Ordrupgaard, le lieu
En 1916, Wilhelm et Henny Hansen achètent un terrain près
d’Ordrup Krat, au nord de Copenhague, et font appel à l’architecte
Gotfred Tvede pour y construire une résidence d’été.
Leur engouement pour ce lieu les décide finalement à en faire
leur résidence principale et à y inclure une galerie d’art pour
abriter leur collection de peintures françaises. Edouard Manet
Imposant manoir, Ordrupgaard a été conçu comme une
demeure lumineuse, dont les nombreuses fenêtres, le jardin d’hiver
et la serre permettent un dialogue inspirant avec le parc environnant.
Le manoir et la collection sont inaugurés le 14 septembre 1918.
Dès cette date, les Hansen prévoient une ouverture hebdomadaire
au public de leur collection, fidèles à leur volonté d’offrir à l’art français
une large audience au Danemark.
L‘application smartphones et tablettes
Cette application vous permet de découvrir les plus belles œuvres
de l’exposition grâce à 20 commentaires d’oeuvres et la bande-annonce
de l’exposition. Une visite en très haute définition avec une
profondeur de zoom exceptionnelle !
Tarif : 2,99 €
Partager la publication "Le jardin secret des Hansen, la collection Ordrupgaard"