Chefs-d’oeuvre de la GALERIE BORGHESE

Pour son exposition de réouverture après plus d’un an de travaux entrepris sous la conduite de l’Institut de France, propriétaire du musée, le Musée Jacquemart-André présente une quarantaine de chefs-d’oeuvre de la célèbre Galerie Borghèse à Rome. Jusqu'au 6/1/25
COMMISSARIAT :
Dr. Francesca Cappelletti e
st Directrice de la Galerie Borghèse à Rome. Spécialiste du baroque italien
Pierre Curie
est Conservateur général du patrimoine. Spécialiste
de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle
PRODUCTION ET RÉALISATION
Emmanuelle Lussiez,
Directrice des expositions de Culturespaces
Milly Passigli,
Directrice déléguée de la programmation des expositions
Léa Duval,
Régisseuse des expositions du Musée Jacquemart-André
Bernadette Roux,
Chargée des expositions du musée Jacquemart-André
Livia Lérès et Domitille Séchet
pour l’iconographie au sein de Culturespaces
SCÉNOGRAPHIE
Hubert le Gall,
sculpteur, designer et scénographe français.
L’EXPOSITION EN 6 OEUVRES PHARES

Caravage, Garçon à la corbeille de fruits, vers 1596, huile sur toile, 70 x 67 cm
Ce portrait d’un jeune homme tenant un panier rempli de fruits et de feuillages automnaux a été peint par Caravage peu après son arrivée à Rome, où il était employé comme peintre de fleurs et de fruits dans l’atelier du Cavalier d’Arpin. Le jeune peintre lombard fait déjà montre ici de l’étendue de son talent de peintre réaliste, jusqu’à figurer les imperfections des feuilles sèches et ternies de la nature morte. L’oeuvre est l’une des premières acquisitions du cardinal Scipion Borghèse en 1607, elle fait partie de la célèbre expropriation du Cavalier d’Arpin, qui la conservait plusieurs années après que Caravage ait quitté son atelier. Accusé d’agression et de détention d’armes, l’artiste fut forcé de céder sa collection de peintures au pape Paul V, qui en fit don à son neveu, le commanditaire présumé de cette saisie.

Caravage, Garçon à la corbeille de fruits,

huile sur toile appliquée sur bois, 67 x 56 cm
Ce portrait d’une jeune fille habillée à la mode florentine du début du XVIe siècle paraît s’inspirer de La Joconde, peinte quelques années auparavant. Il s’agit très probablement d’un tableau commandé comme cadeau de
mariage, ainsi que le suggèrent les références aux vertus conjugales, comme la licorne et la perle blanche, symboles de virginité. Lourdement repeint à la fin du XVIIe siècle pour être transformé en sainte Catherine d’Alexandrie, le tableau a bénéficié d’une restauration en 1935, permettant de retrouver le sujet original et confirmer l’attribution à Raphaël.

Raphaël, La Dame à la licorne, vers 1506

Scipion Borghèse fait l’acquisition de cette oeuvre directement auprès du peintre en 1617. La jeune femme représentée en demi-figure est une sibylle, reconnaissable à son turban. Les douze sibylles de la mythologie
grecque sont des prêtresses d’Apollon ayant le don de divination. Si ce sujet était très courant au XVIIe siècle, l’insertion d’un instrument de musique et d’une partition est inhabituelle et semble faire référence au goût du cardinal pour la musique autant qu’à la proximité du Dominiquin, lui-même musicien amateur, avec le monde de la musique. D’autres détails – le laurier et la vigne – mêlent symboles sacrés et profanes. La popularité de cette toile au XVIIe siècle est attestée par de nombreuses copies et répliques. Peintre de l’école de Bologne, le Dominiquin était très apprécié par le cardinal qui n’hésita pas à le faire emprisonner pour le contraindre à travailler pour lui.

Dominiquin, Sibylle, 1617, huile sur toile, 123 x 89 cm

Bernin aurait réalisé plus de cent cinquante peintures entre les années 1620 et 1640, mais seule une douzaine nous est parvenue. L’Autoportrait à l’âge mûr est un remarquable témoignage de son activité de peintre, ainsi que de son intérêt pour la physionomie, que l’on retrouve dans ses portraits sculptés recherchés par les élites de toute l’Europe. L’artiste s’est concentré sur la représentation de son propre visage à l’expression sérieuse, au regard profond et de ses traits montrant des signes de vieillissement. L’arrière-plan – un mur uni – et ses vêtements sont rapidement esquissés de quelques coups de pinceau qui donnent à la peinture un aspect inachevé. L’oeuvre est entrée dans la collection de la Galerie Borghèse en 1911 grâce à la donation d’un mécène allemand, le baron Otto Messinger. Dans les années 1980, l’Autoportrait de Bernin acquiert une notoriété certaine grâce à son insertion sur les billets de cinquante mille lires italiennes.

Bernin, Autoportrait à l’âge mûr, vers 1638-1640 huile sur toile, 53 x 43 cm

Ce rare panneau signé et daté de l’artiste représente une
« sainte conversation », la Vierge et l’Enfant entourés de saints, ici l’évêque martyr saint Ignace d’Antioche, au vêtement richement orné contrastant avec
la nudité et l’apparence négligée de saint Onuphre, ermite légendaire du IVe siècle. La présence de ce dernier est liée aux idées réformistes circulant en Europe au début du XVIe siècle. Cette oeuvre est caractéristique du ton antihéroïque et humaniste de Lorenzo Lotto, par lequel son style se distingue de celui des autres peintres vénitiens de son époque. La palette de couleurs froides et brillantes, les contours durs s’inspirent de la peinture d’Albrecht Dürer, actif à Venise en 1506

Lorenzo Lotto, Vierge à l’Enfant avec les saints Ignace d’Antioche (?) et Onuphre
1508, huile sur panneau, 53 x 67 cm

Cette scène d’interprétation difficile date de la période de maturité de Titien, caractérisée par une palette de couleurs chaudes et veloutées produisant de vibrants effets lumineux. Ce riche usage de la couleur typique des maîtres vénitiens était fortement admiré à Rome à l’époque de Scipion Borghèse. Le cardinal-neveu fait l’acquisition de cette pièce maîtresse dans les premières années de la constitution de sa collection en 1608, probablement grâce à un don du cardinal Paolo Emilio Sfondrati. Le sujet est le plus souvent interprété
comme Vénus bandant les yeux de son fils Cupidon, tandis que ses compagnes lui tendent son arc et son carquois, afin que l’Amour frappe aveuglément les hommes de ses flèches. D’autres spécialistes y voient aussi une représentation des Trois Grâces avec des amours, un thème s’inspirant de sources littéraires
antiques.

Titien, Vénus bandant les yeux de l’Amour, vers 1565, huile sur toile, 116 x 184 cm

Durant le pontificat de Paul V, le paysage artistique romain est en pleine transformation en raison de la multiplication des nouvelles églises et chapelles bâties dans l’esprit de la Contre-Réforme catholique, exalté par la multiplication des congrégations religieuses et un renouveau spirituel et artistique. Les lieux de culte sont érigés et décorés dans un style grandiose et grandiloquent, de manière à impressionner les fidèles. Les chantiers, dont beaucoup sont financés par le gouvernement pontifical, attirent à Rome de
nombreux architectes, peintres et sculpteurs en quête d’opportunités. Mais l’art sacré n’orne pas seulement les murs des églises. Les collectionneurs comme Scipion Borghèse font sortir les tableaux religieux des lieux consacrés pour les mêler à d’autres sujets dans leurs intérieurs sécularisés. Chez les particuliers, les peintures religieuses ne sont plus seulement appréciées dans le cadre de pratiques spirituelles, mais avant tout pour leur valeur d’art intrinsèque, leurs qualités esthétiques et stylistiques.

Informations pratiques

Adresse
Musée Jacquemart-André, propriété de l’Institut de France
158, bd Haussmann – 75008 Paris
Téléphone : 01 45 62 11 59
Accès
Le musée se situe à 400m de la place Charles de Gaulle-Étoile.
Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe du Roule)
RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)
Bus : 22, 43, 52, 54, 28, 80, 83, 84, 93.
Parc de stationnement : Haussmann-Berri, au pied du musée, ouvert 24h/24.

POP FOREVER,TOM WESSELMANN &…

Du 16 octobre 2024 au 24 février 2025 à la Fondation Louis Vuitton
Commissariat général
Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton
Commissaires de l’exposition
Dieter Buchhart, Anna Karina Hofbauer
assistés de Tatjana Andrea Borodin
Commissaire associé
Olivier Michelon, Conservateur à la Fondation Louis Vuitton
assisté de Clotilde Monroe

Chiffres clés de l’exposition
et artistes présentés
Tom Wesselmann : 150 oeuvres et plus de 80 archives & 35 artistes de 1917 à nos jours : 70 oeuvres
Derrick Adams, Ai Weiwei, Njideka Akunyili Crosby, Evelyne Axell, Thoma Bayrle, Frank Bowling, Marcel Duchamp, Rosalyn Drexler, Sylvie Fleury
Lauren Halsey, Richard Hamilton, David Hammons, Jann Haworth
Barkley L. Hendricks, Jasper Johns, KAWS, Kiki Kogelnik, Jeff Koons
Yayoi Kusama, Roy Lichtenstein, Marisol, Tomokazu Matsuyama
Claes Oldenburg, Meret Oppenheim, Eduardo Paolozzi, Robert Rauschenberg
Martial Raysse, James Rosenquist, Kurt Schwitters, Marjorie Strider
Do-Ho Suh, Mickalene Thomas, Andy Warhol, Tadanori Yokoo...

Prologue

Pour la Fondation Louis Vuitton, la saison artistique 2024 – 2025 marque le dixième anniversaire de son ouverture. La Fondation poursuit son engagement artistique au travers d’expositions et d’évènements qui seront annoncés à la rentrée prochaine.
L’exposition est centrée autour de Tom Wesselmann (1931-2004), une des figures de proue du mouvement, « Pop ». Elle regroupe, en outre, des artistes de générations et nationalités différentes qui partagent une même sensibilité,
« Pop », allant de ses racines dadaïstes à ses prolongements contemporains, des années 1920 à nos jours.

Débordant le cadre d’une simple rétrospective, « Pop Forever, Tom Wesselmann &… contextualise l’oeuvre de Tom Wesselmann dans l’histoire de l’art et offre des perspectives passionnantes sur le Pop Art, au passé, au présent et même au futur », selon les commissaires invités de l’exposition.
C’est cette hypothèse d’un Pop qui traverse les époques, « Pop Forever », qui est présentée tout au long d’une exposition double, à la fois rétrospective et exposition thématique. Tom Wesselmann y est plongé dans le climat intellectuel et esthétique du Pop qui a vu émerger son oeuvre et la porte encore aujourd’hui.

L’exposition

Né en 1931, Tom Wesselmann débute la peinture à la fin des années 1950. S’il est admiratif de l’impact visuel des peintres abstraits américains, il embrasse le vocabulaire iconographique de son temps, incorporant la publicité, des panneaux d’affichage, des images et des objets dans son oeuvre.

Il poursuit volontairement les genres classiques de la peinture (la nature morte, le nu, le paysage) tout en élargissant l’horizon de son art, tant par ses sujets que par ses techniques. À mi-chemin entre peintures et sculptures, ses oeuvres incorporent aussi des éléments multimédias (lumière, mouvement, son, vidéo). Quant à ses immenses et spectaculaires Standing Still Lifes, à la croisée de la peinture et de l’installation, elles ont imposé un format jusque-là inédit.

Des premiers collages de Wesselmann en 1959 à ses vastes natures mortes en relief, ses paysages à la lisière de l’abstraction et ses Sunset Nudes de 2004, l’exposition se déploie sur les quatre étages du bâtiment de la Fondation.
Attachée chronologiquement à l’oeuvre de Wesselmann et à ses thématiques, elle développe à partir de son travail un propos plus général sur le Pop Art. Aux Great American Nudes de Wesselmann répondent les icônes américaines de ses contemporains (Evelyne Axell, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Marisol, Marjorie Strider, Andy Warhol). En amont de ses grands collages, on trouve les racines Dada du Pop (Marcel Duchamp, Kurt Schwitters).

Quant à sa mise en scène des biens de consommation, elle devance celle des marchandises à l’ère de la mondialisation par Jeff Koons ou Ai Weiwei. Enfin comme en miroir de ses nus et scènes intimes et domestiques figurent les travaux d’une nouvelle génération, dont certains (Derrick Adams, Tomokazu Matsuyama, Mickalene Thomas) réalisés spécifiquement pour l’exposition.
L’exposition bénéficie du soutien de l’Estate Tom Wesselmann ainsi que des prêts d’institutions internationales et de collections privées.

Quelques artistes

Infos pratiques

FONDATION LOUIS VUITTON
Bernard Arnault Président de la Fondation Louis Vuitton
Réservations
Sur le site : www.fondationlouisvuitton.fr
Horaires d’ouverture
(hors vacances scolaires)
Lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h
Vendredi de 11h à 21h
Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h
Samedi et dimanche de 10h à 20h
Fermeture le mardi
Horaires d’ouverture
(vacances scolaires zone C)
Tous les jours de 10h à 20h
(jusqu’à 21h le vendredi)
Accès
Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne, 75116 Paris.
Métro : ligne 1, station Les Sablons,
sortie Fondation Louis Vuitton.
Navette de la Fondation : départ toutes les
20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile,
44 avenue de Friedland 75008 Paris (Service
réservé aux personnes munies d’un billet Fondation
et d’un titre de transport – billet aller-retour de 2€ en
vente sur www.fondationlouisvuitton.fr ou à bord)

Art Basel Paris – édition 2024

Art Basel, leader mondial des foires d’art moderne et contemporain, inaugure la verrière restaurée du Grand Palais !
« sage comme une image, chère comme un diamant » Guy Boyer CDA

Sous la verrière du Grand Palais enfin retrouvé, Art Basel Paris apparaît dans toute sa splendeur.


194 galeries françaises et internationales de pointe ont présenté du 18 au 20 octobre 2024 une programmation exceptionnelle, offrant l’opportunité de vivre une expérience unique mêlant excellence artistique, héritage culturel et rigueur curatoriale.

Au programme, une vaste sélection d’œuvres d’artistes de haut vol, mais également la pointe de la jeune création contemporaine !

Dirigée par Clément DelépineArt Basel Paris est structurée en trois secteurs d’exposition :

« Il n’y a pas de plus bel endroit au monde pour accueillir une foire d’art. »
C’était le sentiment enivrant de participer à une symphonie collective. C’était réjouissant de percevoir non seulement les attentes enthousiastes, voire les fantasmes, mais aussi le soutien bienveillant qui nous a accompagnés. À la clôture de la foire, j’étais à la fois épuisé et très excité, immensément joyeux et déjà nostalgique. Avec le recul, je mesure la confiance, la solidarité et la folie nécessaires pour aboutir à un tel succès. Clément Delépine

  • Galeries, dans lequel les exposants présentent l’ensemble de leur programme ;
  • Emergence, dédié aux galeries et artistes émergents, avec le groupe Galeries Lafayette comme Partenaire Officiel ;
  • Premise, nouvellement introduit, dans lequel neuf galeries présentent des œuvres d’artistes singulières, à découvrir pour la plupart en exclusivité à la foire.

Les galeries du secteur principal présentent des œuvres rarement vues les 18 et 19 octobre dans le cadre de Oh La La!, une initiative faisant la part belle au raccrochages et formant un cheminement ludique à travers la foire.

Installées sur deux niveaux, les 194 galeries bénéficient de la lumière zénithale de la nef et des galeries hautes du Grand Palais. La concentration de marchands américains et allemands est impressionnante. De Matthew Marks à Nahmad Contemporary, tous ont apporté une marchandise d’excellent niveau mais avec un contenu sage, sans provocation ni outrance. Toutes les grandes enseignes internationales ayant créé une antenne à Paris (Michael Werner, Gagosian, Marian Goodman, Skarstedt, Pace, White Cube, Hauser und Wirth, David Zwirner…) sont présentes au cœur de la foire. Les prix sont à la hauteur du niveau.

Les premières galeries face à l’entrée proposent les valeurs sûres d’aujourd’hui. Au premier rang, Gerhard Richter, Tomas Saraceno et Marlene Dumas. On retrouve également les artistes mis en avant dans des expositions muséales, des surréalistes comme André Masson, Yves Tanguy et Salvador Dali (également au Centre Pompidou) à Tom Wesselmann (Fondation Louis Vuitton) et Hans Josephson (musée d’Art moderne de Paris).

Les ateliers d’art GrandPalaisRmn sont présents sur le stand K30 et dévoilent en avant-première L’Ami (d’après Titien), une estampe contemporaine du Louvre réalisée par l’artiste américaine Elizabeth Peyton et proposée à la vente.

L’édition 2024 d’Art Basel Paris est accompagnée d’un programme public ambitieux et gratuit, réalisé en collaboration avec la Ville de Paris et ses institutions culturelles.
L’institut de France

Mes coups de coeur

Ryan Gander à la Galerie Kamel Mennour

Même galerie Anish Kapoor

Michelangelo Pistoletto

Voir ici le lien

Pêle Même

Rendez-vous est pris d’ores et déjà pour l’année prochaine, et dans les diverses villes du monde qui accueillent Art Basel

Ryan Gander : artiste conceptuel

Ma première rencontre

La petite souris qui murmure dans un coin du musée, c’est lui.
La présence d’une souris dans une exposition, la tête passée dans un trou au bas d’un mur, surprend. Encore plus lorsqu’elle s’adresse à nous avec une voix enfantine, celle de la fille de l’artiste. Cette petite souris animatronique bégayante tente en vain de s’exprimer, dans un monologue plutôt confus, puis abandonne et avoue ne pas savoir quoi dire. Comme souvent dans l’œuvre de Ryan Gander, Ever After: A Trilogy (I… I… I…) se caractérise par la malice et la surprise, une œuvre dont la légèreté la rend si accessible. Equipée d’une batterie, prisonnière de sa boucle programmatique, cette souris arrête le visiteur dans son élan, le déroute et crée une illusion. Forcée d’enchaîner cycle sur cycle, jusqu’à l’épuisement, elle nous fait réfléchir et sourire sur notre condition.

« Si je savais ce que signifie cette souris, ce ne serait pas une très bonne œuvre d’art » Ryan Gander

Ses petits couinements expriment le besoin de laisser une trace de notre passage sur terre. Ils érigent un monument au langage, la seule chose qui distingue les êtres humains des animaux.

Ma 2e rencontre

Ce fut à Baden Baden au musée Frieder Burda, dans l’exposition : 
Amazing TRANSFORMERS so cute. C’est là que j’ai pu l’entendre s’exprimer.

« Sa difficulté à s’exprimer illustre notre besoin de raconter des histoires et d’être entendus, même quand nous n’avons rien à dire, un besoin d’attention excessif dans un monde devenu vorace de contenus. » Ryan Gander

Un autoportrait dans une poubelle

J’ai manqué, ne pas l’apercevoir, ce serait dommage de rater le petit personnage, alter ego de l’artiste en bonnet rouge et marinière, allongée sur le sol, la tête sur une pauvre poubelle, de la Galerie Kamel Mennour

On peut encore se contempler dans le miroir ancien, dans la même galerie, Galerie Kamel Mennour, en marbre sculpté.

Biographie

Ryan GANDER — né en 1976 à Chester (Royaume-Uni). Vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).

Ryan Gander est un artiste contemporain britannique. Artiste conceptuel, Ryan Gander cultive des pratiques très diversifiées : sculpture, installation, dispositif interactif, performance, vidéo, design, écriture… Maniant le trait d’esprit et l’humour (witty, pour le dire en anglais), son travail joue sur les détournements. Bauhaus Revisited (2003), par exemple, reprend le jeu d’échec conçu en 1924 par Josef Hartwig. De géométrie abstraite, les pièces de Josef Hartwig sont déjà difficiles à discerner les unes des autres. Compliquant la donne, Ryan Gander utilise une essence de bois strié (marron clair, marron foncé) pour réaliser toutes les pièces de son Bauhaus Revisited. Le bois de zebrano rend ainsi les camps opposés encore plus difficilement discernables, quoique chaque pièce soit unique. Actuellement, le travail de Ryan Gander est notamment représenté par la Lisson Gallery (Londres, New York, Milan) et gb agency (Paris), notamment.

Ryan Gander a étudié les Arts Interactifs à la Manchester Metropolitan University (1996-1999). En 2000 il passe une année à la Jan van Eyck Academie de Maastricht, en tant que chercheur en art. Puis il effectue une résidence à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Amsterdam (2001-2002). En 2003, il reçoit le Prix de Rome de Sculpture. Conceptuel, le travail de Ryan Gander l’est en ce qu’il joue sur les narrations, à la manière d’un Marcel Duchamp. En 2009, son installation Matthew Young falls from the 1985 into a white room (Maybe this is that way it issupposed to happen), jongle ainsi avec les références. Elle s’appuie sur une nouvelle de J.G. Ballard, évoquant l’exposition « Sculpture de l’âge spatial », censée avoir eu lieu à la Serpentine Gallery de Londres. Quelques bris de verre (en sucre), quelques morceaux de bois rompu… Toute la saveur de l’œuvre réside dans les références imbriquées.

Installations, narrations, sculptures, dispositifs interactifs… Biennale de Venise et Documenta

En 2011, Ryan Gander participe à la Biennale de Venise et, en 2012, à la Documenta de Cassel. Pour cette dernière, il présente la pièce I Need Some Meaning I Can Memorise (The Invisible Pull). À savoir un léger courant d’air parcourant une grande pièce laissée vide. En 2013, le Frac Île-de-France (Le Plateau) présente « Make every show like it’s your last ». Soit la première exposition personnelle de Ryan Gander dans une institution parisienne. Avec la pièce Magnus Opus (2013), par exemple, consistant en une paire d’yeux, incrustée dans le mur et animée à l’aide de capteurs. Renversant ainsi les rôles spéculaires, entre les regardeurs et les regardés. Londres, Bâle, Paris, New York, Bologne, Amsterdam, Vienne, Zurich, Miami, Los Angeles, Tokyo, Varsovie, Mexico… Le travail de Ryan Gander fait l’objet d’expositions personnelles dans le monde entier.

Ryan Gander : artiste conceptuel, traits d’humour et références imbriquées

                                                                    Art Basel

L’horloge

« Les horloges nous disent que notre obsession pour la mesure du temps est en contradiction avec la nature humaine. Je la trouve… assez malsaine.


Avant, les êtres humains vivaient dans un état de stase, pas de croissance. » L’accélération du capitalisme est inévitable et toujours plus difficile à discerner. Avant, nous n’avions pas vraiment besoin de mesurer le temps ou la richesse. Compter n’était pas si important… Les civilisations florissantes vivaient selon le temps, Kairos – une conception du temps basée sur « le bon moment ou l’occasion opportune », sur l’immédiateté – et pas selon le temps, Chronos, dicté par les horloges. Imaginez un monde où l’on mangerait quand on a faim, et non à l’heure des repas. « 

Gander est un utilisateur de fauteuil roulant souffrant d’un handicap physique de longue durée, une grave maladie des os fragiles qui l’a hospitalisé pendant de longues périodes lorsqu’il était enfant.  En 2006, son installation à l’ancienne bibliothèque de Whitechapel, Is this Guilt in you too?, où il a rempli l’espace d’obstacles, de détritus, d’impasses et d’illusions destinés à dérouter les visiteurs et à symboliser les difficultés inéquitables rencontrées par les personnes handicapées, faisait partie des expositions Adjustments du Arts Council England dont le but était « d’aborder la pensée transitionnelle sur le handicap, l’égalité et l’inclusion ». Son travail pour l’ exposition de la Biennale de Venise de 2011 comprenait une sculpture de la taille d’une figurine qui le représente alors qu’il tombe d’un fauteuil roulant.

Metrocubo d’infinito, avec Michelangelo Pistoletto

L’événement s'est tenu en français, avec traduction anglaise simultanée.
Performance de l’artiste Michelangelo Pistoletto
Discussion animée par Carolyn Christov-Bakargiev
Direction artistique et curatoriale : Paul Olivennes
Commissaire associée : Laura Salas Redondo

Présentée en collaboration avec : Magma Journal
Éditorial : Paul Olivennes, Boris Bergmann
Scénographie : Matière Noire
Avec le soutien de Galleria Continua
  1. Metrocubo d’infinito, avec Michelangelo Pistoletto
    suivie d’une discussion avec Carolyn Christov-Bakargiev
    À l’occasion de l’exposition « Arte Povera », la Bourse de Commerce et Magma Journal présentent une performance exceptionnelle de l’artiste italien Michelangelo Pistoletto.

Figure centrale de la création contemporaine depuis les années 1960 et de la naissance du mouvement « Arte Povera », Michelangelo Pistoletto est célèbre pour ses tableaux miroirs. Dans l’Auditorium de la Bourse de Commerce, l’artiste propose une performance inédite autour de l’œuvre Metrocubo d’infinito (Mètre cube d’infini), présentée dans l’exposition en Galerie 3 et qui appartient aux Oggetti in meno (Objets en moins), œuvres exposées dans son atelier entre décembre 1965 et janvier 1966.


Dans un écrin à l’apparence banale et aux proportions dérisoires — un mètre cube symbolique — réside pourtant l’étendue infinité. Sculpture neutre de six miroirs ficelés et tournés vers l’intérieur, dont on ne peut qu’imaginer les infinis reflets, Metrocubo d’Infinito concentre les préoccupations de Michelangelo Pistoletto sur les potentialités physiques du miroir et ses allusions mystiques. C’est dans un ballet, de mouvements, avec des assistants très élégants, de noir ou de gris vêtus, gantés de noirs, que la performance se prépare minutieusement.

Après l’exécution de la performance, Pistoletto salue le public, qui l’ovationne.

La performance est suivie d’un échange entre Michelangelo Pistoletto et Carolyn Christov-Bakargiev, commissaire de l’exposition.

Michelangelo Pistoletto (né en 1933 à Bielle) se fait remarquer dès le début des années 1960 par la série des Quadri specchianti (tableaux miroirs). En appliquant des images obtenues par report photographique sur des plaques d’acier inox polies, l’artiste inclut le spectateur et l’environnement dans l’œuvre d’art. À la fin de la décennie, les installations de Michelangelo Pistoletto en matériaux pauvres l’imposent comme une figure majeure de l’Arte Povera. Dans les années 1990, ses actions au sein du tissu urbain et social avec la Fondation Cittadellarte et l’université des Idées de Biella accentuent la dimension politique de son œuvre. En 2003, il reçoit le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à la Biennale de Venise.

Carolyn Christov-Bakargiev (née en 1957 aux  Etats-Unis) est une historienne de l’art, commissaire d’exposition et directrice de musée. Spécialiste de l’Arte Povera, elle a publié une monographie de référence sur le courant (Londres, Phaidon Press, 1999) et des essais et études sur ses artistes. Carolyn Christov-Bakargiev a été commissaire pour la Capitale culturelle européenne d’Anvers (1993) et pour la Villa Médicis, Rome (1998-2000), conservatrice en chef au MoMA/P.S.1, New York (1999-2001), directrice artistique de la 13e édition de la dOCUMENTA à Kassel, directrice du Castello di Rivoli, Turin de 2016 à 2023. En 2019, elle a reçu le Prix Audrey Irmas pour l’excellence en conservation.

 Magma est une plateforme artistique fondée par Paul Olivennes en 2022, réunissant chaque année dans une publication inédite des plasticiens, photographes, écrivains, réalisateurs, sculpteurs, architectes et designers du monde entier. Conçu comme un forum d’expression artistique destiné aux artistes, proposant des œuvres originales et des formats nouveaux chaque année, Magma intervient également auprès des institutions et des artistes dans la réalisation de collaborations, conférences, performances, expositions, et documentaires.

Biographie

Michelangelo Pistoletto (né en 1933 à Biella, au Piémont) est un artiste contemporain, peintre et sculpteur italien. Connu à partir des années 1960, il rejoint le mouvement Arte Povera (à partir de 1967).
Michelangelo Pistoletto débute en 1947 en tant qu’apprenti dans l’atelier de son père, restaurateur de tableaux. Il collabore avec lui jusqu’en 1958 tout en fréquentant l’école de graphisme publicitaire dirigée par Armando Testa (it). À partir de ce moment-là naît son activité créative dans l’art de la peinture qui s’exprime aussi par les nombreux autoportraits sur des toiles préparées avec apprêt métallique et par la suite sur des surfaces en acier, lustré miroir.

Michelangelo Pistoletto :
« Le rôle du musée est de donner une conscience à la société »

En 1959 il participe à la Biennale di San Marino et l’année suivante il expose à la Galleria Galantayar de Turin.

Au début des années 1960, Pistoletto commence à réaliser des œuvres peintes figuratives et des autoportraits sur un fond monochrome métallique. Par la suite il combine peinture et photographie en utilisant des techniques de collage sur des arrière-plans réfléchissants. Finalement, il se convertit à l’impression photoréaliste de scènes sur des plaques d’acier polis pour rendre une haute finition en utilisant la sérigraphie, qui fond presque complètement l’observateur1.

La Galerie Ileana Sonnabend le met alors au contact du public international.

En 1965/1966, Pistoletto produit la série des œuvres Oggetti meno (« les objets en moins »), qui appartient à ses premières œuvres sculpturales.

En 1966, Pistoletto réalise sa première exposition aux États-Unis, au Walker Art Center de Minneapolis.

En 1967, son travail remporte le premier prix de la Biennale de São Paulo et la même année il commence à mettre l’accent sur la performance, l’art vidéo, et le théâtre. Il fonde un groupe d’art action appelé « Groupe de Zoo » qui donne plusieurs spectacles entre 1968 et 1970 dans le studio, les bâtiments publics ou dans les rues de Turin ou d’autres grandes villes, l’objectif étant d’afficher l’unité de l’art et de la vie quotidienne2.

Il est exposé par la Simon Lee Gallery de Londres et le Luhring Augustine Gallery de New York. Il est également représenté par la Galerieofmarseille, Marseille, France. En 2005, il expose aux côtés d’Agnès Varda et d’Éric Sandillon.

En 2007, Michelangelo Pistoletto reçoit le prix Wolf en art, en 2013, le prix Praemium Imperiale en peinture, et en 2018 le prix Haftmann.

En 2009, Salvatore Garau et Michelangelo Pistolettoont exposé ensemble à l’exposition Di tanto mare. Salvatore Garau – Michelangelo Pistoletto

Arte Povera

Michelangelo Pistoletto commence à peindre sur les miroirs en 1962, reliant la peinture avec les réalités sans cesse changeantes sources de son inspiration. À la fin des années 1960 il commence à réaliser des moulages à partir de chiffons en innovant dans l’« art statuaire classique » omniprésent en Italie. L’art d’utiliser les « matériaux pauvres » est l’un des aspects de la définition de
l’Arte Povera (« Art pauvre »)…

En 1967 avec Muretto di stracci (« petit mur en chiffons »), Pistoletto réalise une tapisserie exotique, un opulent mélange de briques et de chutes de tissu. Pistoletto, qui a commencé sous l’influence américaine du « post-Pop art » et du photoréalisme est bientôt répertorié dans les catalogues par les galeristes et critiques comme un important représentant de la tendance nouvelle de l’Arte Povera italienne.

Sur toile de fond des émeutes estudiantines de 1968, Pistoletto retire sa participation à la Biennale de Venise. Dans les années suivantes, il compose avec les idées conceptuelles qu’il présente dans le livre L’uomo nero « L’homme noir » (1970).

En 1974, il se retire presque complètement de la scène artistique : il devient moniteur de ski et passe le plus clair de son temps dans les montagnes de San Sicario. (allusion lors de sa performance par

À la fin des années 1970, il produit des sculptures, têtes et torses à l’aide de polyuréthane et de marbre qui lui procurent des commandes d’artefacts antiques ; il projette aussi des objets pour les décors théâtraux aux États-Unis (AthensAtlanta et San Francisco).

Au début des années 1980, il présente des œuvres de théâtre, comme Anno Uno (« An un ») (1981) au Teatro Quirino à Rome.

Depuis 1990, Pistoletto vit et travaille à Turin.

Cittadellarte – Fondazione Pistoletto

En 1994, Michelangelo Pistoletto a proclamé son programme Progetto Arte, dont l’objectif était l’unification économique créatrice et sociale de toutes les parties de l’existence humaine ; dans un sens plus précis, la combinaison systématique de toutes les réalisations et les connaissances de la civilisation des aspects de l’art (fashion, théâtre, design…).

En 1996, il fonde la ville d’art Cittadellarte – Fondazione Pistoletto dans une usine de textile désaffectée près de Biella, comme centre et « laboratoire » soutenant des recherches sur les ressources créatives et produisant des possibilités et des idées innovantes.

La Cittadellarte est divisée en différentes Uffici (bureaux) : travail, éducation, communication, art, nutrition, politique, spiritualité et économie. Bien qu’il soit conçu comme un système fermé, la transparence vers le monde extérieur est un aspect important de la Cittadellarte6.

Art Basel Paris 2024

Je le retrouve dans sa galerie face, dans et devant son miroir

A suivre

Chefs d’oeuvre de la collection Torlonia

Stature de bouc
Règne de Trajan, début du 2e siècle de notre ère
Marbre blanc

La plus grande collection privée de sculpture antique romaine conservée à ce jour
– celle rassemblée par les princes Torlonia durant la seconde moitié du 19e siècle à Rome – se dévoile au public pour la première fois depuis le milieu du 20e siècle dans une série d’expositions-évènements. Et c’est au Louvre que les marbres Torlonia s’installent pour leur premier séjour hors d’Italie, dans l’écrin restauré qu’offrent les appartements d’été d’Anne d’Autriche, siège des collections permanentes de sculpture antique depuis la fin du 18e siècle et la naissance du musée du Louvre. Jusqu’au 11 novembre 2024
Les collections nationales françaises se prêtent volontiers à un dialogue fécond avec les marbres Torlonia, un dialogue qui interroge l’origine des musées et le goût pour l’Antique, élément fondateur de la culture occidentale.

Cette exposition met en lumière des chefs-d’oeuvre de la sculpture antique et invite à la contemplation de fleurons incontestés de l’art romain, mais également à une plongée aux racines de l’histoire des musées, dans l’Europe des Lumières et du 19e siècle.
Née de l’amour pour la sculpture antique des princes de la famille, héritiers des
pratiques nobiliaires de la Rome des papes, la collection Torlonia entendait, surtout avec l’ouverture du Museo Torlonia dans les années 1870, rivaliser avec les grands musées publics – du Vatican, du Capitole, du Louvre. Cette collection Torlonia, célèbre en Italie, fait l’objet depuis 2020 d’expositions-évènements qui proposent au public la redécouverte d’un ensemble de sculpture grecques et romaine de premier ordre, après la longue éclipse du musée aménagé par Alessandro Torlonia en 1876, fermé au milieu du 20e siècle. Les deux étapes romaine et milanaise, dont le commissariat fut assuré par Salvatore Settis et Carlo Gasparri sous la supervision de la Surintendance spéciale de Rome étaient construites autour d’une histoire à rebours de la collection.

                   Statue de la déesse Hygie assise musée du Louvre

L’exposition parisienne est née du souhait de présenter au public, dans un lieu chargé de l’histoire des musées de sculpture antique, cette collection méconnue en France.
Elle propose une plongée esthétique et archéologique à la découverte des oeuvres exceptionnelles de la collection Torlonia, tout en saisissant l’opportunité d’un dialogue avec les collections du Louvre.

L’exposition au public d’une collection de sculpture antique de très haut niveau
artistique, d’accès confidentiel jusqu’à une date très récente, dans un espace
particulièrement marqué par la tradition palatiale de présentation de la sculpture, d’une signification historique de tout premier plan dans l’histoire des musées constitue ainsi un triple évènement en 2024. Soutenue par une sélection d’oeuvres de qualité exceptionnelle, l’exposition, bâtie avec les chefs-d’oeuvre de la collection Torlonia, porte l’accent sur une présentation des genres emblématiques de la sculpture romaine, et des styles artistiques riches et divers que celle-ci révèle.
Portraits, sculpture funéraire, copies d’originaux grecs fameux, oeuvres au style rétrospectif nourries au classicisme ou à l’archaïsme grecs, figures du thiase et allégories dévoilent un répertoire d’images et de formes qui fait la force de l’art romain. Par ailleurs, un dialogue s’instaure entre deux collections soeurs, en mettant en regard les sculptures du Louvre et celles du musée Torlonia du point de vue de l’histoire des collections.

Le Louvre accueille dans ses murs une collection très peu connue du public car
difficilement accessible depuis plusieurs décennies. Appréciée et célébrée par les spécialistes, elle est considérée comme la plus grande collection privée au monde dans le domaine de la sculpture antique. Elle est pour le Louvre l’occasion de mettre en valeur un lien historique avec les ensembles de sculptures romaines du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Celles-ci sont en cours de réaménagement et invisibles pour le moment.

La présentation

La collection Torlonia est présentée dans un espace très particulier. La rotonde qui aujourd’hui encore y donne accès forme la charnière entre l’aile Denon,
dans laquelle vous vous trouvez, et l’aile Sully qui débute une salle plus loin.

L’enfilade qui suit est aujourd’hui composée de cinq salles axées vers le sud et la Seine. Elle constitue un des espaces historiques important du Louvre, tout
comme la salle dite « des Empereurs » placée perpendiculairement à leur extrémité. Si ces salles ont été remaniées parfois de manière importante depuis
leur création, elles conservent, pour certaines, une partie de leur décor d’origine et sont un écrin idéal pour les sculptures romaines normalement présentées ici. La restauration des lieux étant à présent achevée, le choix de ces salles décorées par un peintre romain du 17e siècle pour présenter les statues de la collection Torlonia n’est donc certainement pas le fruit du hasard et renoue avec les origines des antiques du Louvre.

L’appartement d’été d’Anne d’Autriche

Les cinq premières salles de l’exposition constituent l’enfilade de l’appartement d’été de la reine Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII et mère de Louis XIV. Celle-ci se plaignant de la chaleur épouvantable de son appartement principal placé au rez-dechaussée de l’aile sud du palais et tourné vers le midi, son fils commande à Louis le Vau la construction de ces espaces. L’aménagement est fait entre 1655 et 1658.


L’appartement comporte six salles à l’origine, les deux dernières sont à présent
rassemblée en une seule. Si les cloisonnements ont disparu entre 1798 et 1800, les plafonds des cinq salles peintes par l’artiste romain Giovanni Francesco Romanelli sont conservés. Les sujets sont empruntés à la mythologie, à l’histoire antique ou moderne, à la Bible. Le décor est complété de stucs réalisés par le sculpteur Michel Anguier.


Les fresques de Romanelli constituent un ensemble décoratif du 17e siècle de
première importance. L’artiste a séjourné deux fois à Paris, on lui doit aussi le décor de la galerie Mazarine sur le site Richelieu de la Bibliothèque Nationale de France, un ensemble restauré lui aussi il y a peu de temps.
C’est dans les salles de l’ancien appartement d’été et au rez-de-chaussée de l’aile sud de la cour Carrée que seront présentés, sous le Premier Empire, les plus beaux antiques rassemblés par les agents napoléoniens dans toute l’Europe.

Les portraits

La collection Torlonia abrite essentiellement des oeuvres découvertes à Rome. Elles sont pour beaucoup d’entre elles des copies d’après des oeuvres grecques,
d’autres sont des créations romaines originales et témoignent de l’importance du foyer culturel qu’est Rome à la fin de l’époque républicaine et au début de
l’époque impériale. Il est un domaine dans lequel les sculpteurs romains ont excellé, c’est celui du portrait.

La « fanciulla » de Vulci

Ce portrait de Fanciulla, jeune fille ou fillette, est l’un des chefs-d’oeuvre de la
collection Torlonia et l’un des plus importants portraits datant de la fin de l’époque républicaine, au premier siècle avant notre ère. Sa provenance de Vulci, grande cité d’origine étrusque située à 100 km au nord-ouest de Rome n’est pas certaine mais est souvent proposée. Le buste, fixé à l’origine sur un haut piédestal, montre en effet des influences italo-étrusques importantes dans la précision du travail, l’aspect très métallique de la technique et le grand réalisme des traits.

C’est une toute jeune fille qui est figurée, le regard porté vers le haut, la tête
légèrement tournée. Sa peau lisse et sans défaut contraste avec la ligne très marquée de ses sourcils, son visage reste pourtant calme et réfléchi. Ses yeux étaient à l’origine incrustés et des éléments de métal aujourd’hui perdus lui donnaient un aspect sans doute bien plus animé : des boucles étaient fixées à ses oreilles et des éléments de métal sans doute dorés complétaient sa coiffure particulièrement élaborée qui s’achève en chignon à l’arrière du crâne. L’usage d’éléments rapportés dans des matériaux autres, parfois précieux, est bien connu dans la sculpture antique.
Aucun contexte archéologique connu ne permet de préciser le cadre d’origine de
présentation du buste.

COPIES D’OEUVRES
GRECQUES ET OEUVRES
D’INSPIRATION

Après l’annexion par la République romaine de la Grèce à partir de 146 avant notre ère, un pillage sans précédent dirige vers Rome les chefs d’oeuvre de la
statuaire antique qui ornaient alors sanctuaires et bâtiments publics des villes du monde hellénique. La presque totalité des oeuvres transférées disparaitra par la suite, en particulier de nombreux bronzes monumentaux fondus ou détruits.
Les grandes familles romaines souhaitant décorer villas et jardins avec des oeuvres grecques, une multitude de copies sont réalisées, en général en
marbre. Elles sont travaillées directement en Grèce ou dans des ateliers de Rome. On connait grâce à elles certaines oeuvres disparues car des dizaines de copies romaines de qualité plus ou moins grandes, en sont parfois conservées. L’intérêt de ces oeuvres est qu’elles gardent le souvenir et l’image de chefs-d’oeuvre qui sinon seraient irrémédiablement perdus.

Statue de divinité en péplos dite « Hestia Giustiniani »

Si beaucoup d’oeuvres copiées dans les ateliers romains font référence à des
sculptures d’époque classique ou hellénistique réalisées entre le 5e et le 3e siècle avant notre ère, certaines sont associées à des temps plus anciens, antérieurs au 5e siècle.


C’est de toute évidence le cas pour cette figure de Hestia, déesse grecque du feu sacré et du foyer. La statue de la collection Torlonia est datée du 2e siècle de notre ère et copie un original datant d’environ -470/-460.
Conservée auparavant dans la collection Giustiniani, la figure a connu une grande célébrité parmi les visiteurs étrangers des 17e et 18e siècles, étonnés par le rendu particulier de ses drapés. Le contraste entre la partie supérieure du vêtement, presque lisse mais qui souligne les lignes de la poitrine d’un côté, le lourd plissé monumental du péplos qui couvre les jambes de l’autre, est étonnant. C’est aussi le cas pour l’attitude générale assez figée et austère ainsi que la gestuelle limitée.

                    Buste de satyre ivre, réplique du type Herculanum
                 Début de l’époque impériale
                     Marbre de Dokimeion

STATUES ROMAINES,
RELIEFS ET SARCOPHAGES

Les artistes romains nous ont laissé un grand nombre de reliefs sculptés qui forment un corpus hors norme.
Le décor monumental de certains édifices et le travail de sarcophages ornés constituent un apport essentiel de Rome à l’histoire de l’art antique. Ses répercussions se feront sentir dans l’art occidental jusqu’au 20e siècle.
Constituée à Rome, la collection Torlonia abrite un grand nombre de reliefs plus ou moins fragmentaires

                                    Relief avec scène de boutique
                                      1ere moitié du 2e siècle de notre ère
                                      Marbre de proconèse

mais aussi un groupe impressionnant de sarcophages sculptés qui comptent parmi ses plus grands trésors. Ce sont des reliefs de ce type qui auront une grande influence sur les peintres et les sculpteurs de la première Renaissance.

                                Sarcophage figurant les travaux d’Héraclès

Information pratiques

Musée du Louvre
Présidente-Directrice du musée du Louvre : Laurence des Cars

Horaires
Le musée est ouvert
9h to 18h
lundi, jeudi, samedi et dimanche
9h to 21h
mercredi et vendredi
Fermé
mardi

Métro 1 station Palais Royal musée du Louvre

SECONDARY Matthew Barney

Jusqu'au 8 septembre 2024, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain
Commissaire de l’exposition : Juliette Lecorne
Chargée de projets artistiques : Alessia Pascarella

La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première exposition institutionnelle de Matthew Barney en France depuis plus de 10 ans. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir la dernière installation vidéo de
l’artiste américain, intitulée SECONDARY, aux côtés d’oeuvres spécialement créées pour l’occasion. Pour accompagner l’exposition, la Fondation Cartier propose également une programmation exceptionnelle d’événements et de performances.

L’exposition investit l’ensemble des espaces de la Fondation Cartier et présente pour la première fois une sculpture en terre cuite représentant un power rack
[équipement conçu pour la pratique de l’haltérophilie].
Cette oeuvre évoque la chorégraphie matérielle de SECONDARY, dans laquelle le métal, la céramique et le plastique sont manipulés par les interprètes en temps
réel. Ces matériaux suggèrent des qualités de force, d’élasticité, de fragilité et de mémoire, et chacun, à sa manière, incarne un personnage.

L’exposition comprend par ailleurs une sélection des premières oeuvres vidéo de Matthew Barney, intitulées DRAWING RESTRAINT, commencées en 1987 alors qu’il était encore en école d’art. Inspiré par les principes d’entraînement de résistance musculaire, l’artiste imposait des contraintes à son corps pendant qu’il dessinait, exposant ensuite, comme des installations in situ, les dessins et vidéos qui en résultaient, ainsi que les équipements utilisés. Cette série a lancé Matthew Barney dans son exploration des limites du corps et de la relation
entre contrainte et créativité. Il s’agit de l’oeuvre la plus ancienne de l’artiste, qui a notamment jeté les bases de la création de SECONDARY.

À l’occasion de cette exposition, Matthew Barney réalise également DRAWING RESTRAINT 27, la dernière vidéo de sa série éponyme, qu’il filmera dans les espaces de la Fondation Cartier. Cette performance in situ sera réalisée par Raphael Xavier dans le rôle du joueur des Oakland Raiders, Jack Tatum. Elle sera ensuite diffusée dans l’exposition.

SECONDARY

Filmée dans le studio de sculpture de Matthew Barney à Long Island City, New York, aux États-Unis — où elle a été dévoilée pour la première fois au printemps 2023 —, l’installation SECONDARY se compose de cinq vidéos
tournées sur un terrain de football américain reconstitué.
Pendant 60 minutes, onze performeurs — principalement des danseurs aux corps vieillissants, parmi lesquels on retrouve aussi l’artiste — représentent l’action qui se joue sur le terrain.

L’intrigue de SECONDARY gravite autour du souvenir de l’incident survenu lors d’un match de football américain professionnel le 12 août 1978 : un impact violent entre le défenseur des Oakland Raiders, Jack Tatum, et le receveur de l’équipe des New England Patriots, Darryl Stingley, causant la paralysie à vie de ce dernier.
Rediffusé en boucle dans les médias sportifs, cet événement tragique restera gravé dans les esprits des fans de football américain et du jeune Barney, lui-même quarterback débutant à l’époque.

Cette nouvelle oeuvre montre la superposition complexe de la violence réelle et de sa représentation, de même que sa célébration dans l’industrie du divertissement sportif. Elle examine ce jeu et la culture qui lui est associée à travers une sémantique du mouvement développée en collaboration avec les performeurs, le chorégraphe David Thomson et Barney lui-même.

Le résultat est une étude intensément physique et corporelle qui porte sur chaque élément du jeu, des exercices aux rituels d’avant-match en passant par les moments d’impact et leurs replays diffusés au ralenti.

Matthew Barney

Né à San Francisco, en Californie, et ayant grandi à Boise, dans l’Idaho, vit et travaille aujourd’hui à New York. Artiste polymorphe, sa pratique englobe le film, la performance, la sculpture et le dessin.
Il est célèbre pour ses longs métrages
The Cremaster Cycle (1994-2002), River of Fundament (2014) et Redoubt (2019), ainsi que sa série de vidéos
DRAWING RESTRAINT (depuis 1987).
En tant que sculpteur, Barney travaille avec des matériaux tels que la vaseline, le bronze, les polymères contemporains
et, pour la première fois avec SECONDARY, la terre cuite, afin de créer des objets et des installations intrinsèquement liés à son univers cinématographique.
Matthew Barney a présenté des projets d’envergure dans le cadre d’expositions individuelles à la Fondation Cartier pour l’art contemporain (1995), au Guggenheim, New York (2002), au 21st Century Museum of Contemporary
Art, Kanazawa, Japon (2005), au Morgan Library and Museum, New York (2013), au Haus der Kunst, Munich, Allemagne (2014), à la Yale University Art Gallery (2019) et au Schaulager, Bâle, Suisse (2010 et 2021).
Matthew Barney a reçu le prix Aperto à la Biennale de Venise (1993), le Hugo Boss Prize (1996), le Kaiser Ring Award à Goslar, en Allemagne (2007), le Golden Gate Persistence of Vision Award lors de la 54e édition du Film Festival de San Francisco (2011) et a été élu à l’Académie américaine des Arts et des Lettres (2024).

MÉDIATION CULTURELLE

Au plus près de la création contemporaine et des visiteurs de tous horizons
Au coeur du bâtiment iconique de Jean Nouvel, les médiatrices et médiateurs culturels de la Fondation Cartier créent avec les visiteurs un dialogue singulier et continu autour de la création contemporaine. Ces échanges sont nourris par la diversité de leurs parcours, leur enthousiasme et leur connaissance fine des artistes et des thématiques de la programmation. Leur engagement et leur
sensibilité permettent d’offrir aux visiteurs une expérience unique de partage et de transmission.
À l’occasion de l’exposition SECONDARY, Matthew Barney, le programme de médiation culturelle s’étoffe. Les médiatrices et médiateurs culturels accompagnent le public à la découverte de Matthew Barney et de sa dernière installation vidéo.
VISITES TOUT PUBLIC détail ici

Les Soirées Nomades de la Fondation Cartier proposent une programmation spéciale autour de l’exposition, présentant notamment le travail de certains des artistes impliqués dans la réalisation de SECONDARY comme le
compositeur Jonathan Bepler et les performeurs Wally Cardona, David Thomson, Shamar Watt et Raphael Xavier.


                       Jacquelyn Deshchidn
                      Chant de l’hymne national

Elle comprend des premières oeuvres, des compositions musicales et une variété d’oeuvres chorégraphiques couvrant les vocabulaires du mouvement postmoderne, de la danse-contact-improvisation, du krump et du break.
Cette exposition présentée à la Fondation Cartier fait partie d’une série d’expositions autour de SECONDARY programmées en 2024, dont notamment : SECONDARY: object replay à la Gladstone Gallery, New York
(16 mai – 26 juillet) ; SECONDARY: light lens parallax
à Sadie Coles HQ, Londres (24 mai – 27 juillet) ;
SECONDARY: commencement à Regen Projects,
Los Angeles (1er juin – 17 août) ; SECONDARY: object
impact à la Galerie Max Hetzler, Paris (7 juin – 25 juillet).

Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015

A la Fondation Vuitton jusqu'au 9 septembre 2024
L’exposition « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » est présentée dans le cadre de « Ellsworth Kelly at 100 », exposition itinérante organisée par le Glenstone Museum (Potomac, Maryland) où elle s’est tenue jusqu’au 17
mars 2024. L’étape française a notamment été adaptée au regard de l’intervention d’Ellsworth Kelly pour l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton. Après Paris, où Ellsworth Kelly a développé certaines de ses idées les plus radicales en tant que jeune artiste, une nouvelle présentation se tiendra à l’espace M7 de Doha (Qatar), marquant la première exposition de l’oeuvre de l’artiste dans la région.

Célébration

Célébration du centenaire de la naissance de l’artiste, « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » est la première exposition en France à aborder de manière aussi large l’oeuvre de ce créateur essentiel de la seconde moitié du XXe siècle, tant par sa chronologie que par les techniques qu’elle
réunit. Organisée avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland) et en collaboration avec le Ellsworth Kelly Studio, l’exposition regroupe plus d’une centaine de pièces, peintures, sculptures mais aussi dessins, photographies et collages. L’exposition bénéficie de prêts d’institutions internationales (Art Institute of Chicago, Kröller-Müller Museum, Museum of Modern Art, San
Francisco Museum of Modern Art, Tate, Whitney Museum) et de collections privées.

Ellsworth Kelly est considéré comme l’un des plus importants peintres et sculpteurs abstraits américains. S’étendant sur sept décennies, sa carrière est marquée par l’indépendance de son art par rapport à toute école ou mouvement artistique et par sa contribution novatrice à la peinture et à la sculpture du
XXe siècle.

Il s’est inspiré de la nature et du monde qui l’entourait pour créer son style singulier qui a renouvelé l’abstraction aux XXe et XXIe siècles. Dix ans après         sa disparition, ses oeuvres exercent toujours la même fascination, bien au-delà des frontières habituelles de la peinture. La Fondation Louis Vuitton
a la chance d’en témoigner quotidiennement : son Auditorium abrite la dernière commande réalisée par l’artiste de son vivant. Pensée en dialogue avec les volumes de l’architecture de Frank Gehry, elle se déploie du rideau de scène (Spectrum VIII) aux murs de la salle de concert comme relevés et animés par une suite de monochromes rouge, jaune, bleu, vert et violet.
L’exposition « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » retrace l’exploration par l’artiste de la relation entre forme, couleur, ligne et espace à travers des oeuvres-clés issues de périodes charnières de sa carrière.
La diversité des oeuvres, présentées sur deux étages du bâtiment et près de 1500 m2, appelle à se déjouer de la trompeuse simplicité du vocabulaire d’Ellsworth Kelly et à apprécier une oeuvre à la vitalité et la richesse surprenantes.

Souvent monochromes, d’apparence stricte dans leurs lignes, ses travaux ne découlent pas d’un système ou de l’application d’une règle. Ils résultent d’une quête visuelle où formes et couleurs s’accordent avec hédonisme.
Présentée au rez-de-bassin et au rez-de-chaussée de la Fondation, l’exposition comprend près de 100 oeuvres tirées des collections du Glenstone Museum, de la Fondation Louis Vuitton et de grands musées internationaux, notamment le Centre Pompidou, l’Art Institute of Chicago, le Philadelphia Museum of Art, le Kröller-Müller Museum (Pays-Bas), le San Francisco Museum of Modern Art,
la Tate (Londres), le Walker Art Center (Minneapolis) et le Whitney Museum of American Art (New York). Des oeuvres majeures ont également été généreusement mises à disposition par le Ellsworth Kelly Studio et des collections privées.

Les oeuvres exposées couvrent le large éventail des supports utilisés par l’artiste – de la peinture à la sculpture en passant par les oeuvres sur papier, le collage et la photographie. Parmi les oeuvres phares de l’exposition figurent des peintures de jeunesse telles que Tableau Vert (1952, collection Art Institute of Chicago) premier monochrome réalisé après la visite d’Ellsworth Kelly à Giverny,

ou Painting in Three Panels (1956, collection Glenstone Museum), un exemple-clé de l’engagement du peintre vis-à-vis de l’architecture. Ces travaux précoces sont exposés en amont de réalisations issues des séries désormais canoniques Chatham et Spectrum.

Une sélection des dessins de plantes réalisés tout au long de sa carrière occupe une place importante, de même qu’une sélection de photographies rarement exposées et de collages.


Parmi les oeuvres marquantes de l’exposition, citons Yellow Curve (1990), première de la série de peintures au sol à grande échelle d’Ellsworth Kelly, exposée dans un espace conçu sur mesure.


L’installation, qui s’étend sur plus de 60 m2, est la première présentation de Yellow Curve en Europe depuis sa création en 1990 pour une exposition à Portikus, Francfort-sur-le-Main.


Autre travail monumental – cette fois pérenne – la commande réalisée en 2014 par Ellsworth Kelly pour l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton en dialogue avec l’architecture de Frank Gehry.
Intégrée dans l’accrochage, elle sera introduite par une salle documentaire revenant sur ce projet et son inscription dans l’oeuvre de l’artiste.


Informations pratiques

L’Application Fondation Louis Vuitton vous propose des rubriques exclusives pour préparer, pour s’approcher, pour visiter et pour prolonger votre expérience. Découvrez des contenus de visite inédits autour de l’exposition « Matisse, L’Atelier rouge » avec des éclairages des commissaires et des explications approfondies sur les œuvres signalées dans les parcours. Et pour appréhender les œuvres, profitez également des audiodescriptions disponibles dans l’onglet « Approcher ». Disponible en téléchargement gratuit sur l’App Store et sur Google Play

DÉCOUVREZ L’APPLICATION

Réservations
Sur le site : www.fondationlouisvuitton.fr
Horaires d’ouverture
Lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h
Vendredi de 11h à 21h
Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h
Samedi et dimanche de 10h à 20h
Fermeture le mardi

Accès
Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne, 75116 Paris.
Métro : ligne 1, station Les Sablons,
sortie Fondation Louis Vuitton.
Navette de la Fondation : départ toutes les
20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile,
44 avenue de Friedland 75008 Paris (Service
réservé aux personnes munies d’un billet Fondation
et d’un titre de transport – billet aller-retour de 2€ en
vente sur www.fondationlouisvuitton.fr ou à bord)

Matisse, L’Atelier rouge 

A la Fondation Vuitton jusqu'au 9 septembre 2024
COMMISSARIAT
L’exposition a été conçue par Ann Temkin, conservatrice en chef au MoMA - the Marie- Josée and Henry Kravis Chief Curator of Painting and Sculpture - et Dorthe Aagesen, conservatrice en chef au SMK, avec le concours des Archives Henri Matisse.
Présentation à Paris
Commissaire générale
Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton
Commissaire associé
François Michaud, assisté de Magdalena Gemra

La Fondation, en collaboration avec le Museum of Modern Art (MoMA), New York, et le SMK – Statens Museum for Kunst, Copenhague (Musée national d’art du Danemark), accueille l’exposition « Matisse, L’Atelier rouge », consacrée à la genèse et à l’histoire de ce célèbre chef-d’oeuvre de 1911, l’une des œuvres emblématiques du MoMA depuis son acquisition en 1949. L’artiste y représente son atelier et les peintures, sculptures et objets décoratifs qu’il contient. L’exposition réunit pour la première fois les œuvres présentes dans L’Atelier rouge depuis qu’elles ont quitté l’atelier de Matisse à Issy-les-Moulineaux. Elle s’enrichit de documents d’archive inédits et d’œuvres éclairant le contexte de création et l’aventure de cette peinture.

« L’Atelier rouge, qui a maintenant plus de cent dix ans, est à la fois un point de repère dans la tradition séculaire des peintures d’atelier et une œuvre fondamentale de l’art moderne. »

Ann Temkin

Le cœur de l’exposition est constitué de L’Atelier rouge et de six peintures, trois sculptures et une céramique reproduites dans le tableau, réalisées entre 1898 et 1911.

Certaines sont célèbres, tel Le Jeune Marin (II) (1906) – est exposé en France pour la première fois depuis trente-et-un ans -, d’autres moins connues, comme La Corse, le vieux moulin (1898) ; d’autres encore ont été identifiées récemment. Trois œuvres appartiennent au SMK- Les Baigneuses (1907), Le Luxe (II) (1907-1908) et Nu à l’écharpe blanche (1909) -, tandis que l’assiette peinte par l’artiste en 1907 figurant à l’avant-plan de L’Atelier rouge provient de la collection du MoMA.

                              L’exposition comprend également des œuvres étroitement liées à L’Atelier rouge, tels La Fenêtre bleue (1913) du MoMA et Grand Intérieur rouge (1948) du Mnam/Centre Pompidou, permettant de restituer le parcours complexe du tableau de Matisse et le contexte de son acquisition par le MoMA. Une riche sélection de documents d’archive et de photographies, dont beaucoup n’ont jamais été publiés ou exposés, éclairent l’histoire de l’oeuvre. Enfin, un film présentera les découvertes les plus récentes sur le processus d’exécution du tableau.


L’Atelier rouge de Matisse représente son environnement de travail à Issy-les-Moulineaux. Le tableau a été peint dans la suite des œuvres commandées par Sergueï Chtchoukine, le plus fidèle et le plus audacieux des premiers mécènes de Matisse. Si Chtchoukine acheta immédiatement L’Atelier rose, il refusa d’acquérir L’Atelier rouge. Le tableau resta en possession de Matisse pendant seize ans. Durant cette période, il fut présenté à la deuxième exposition post-impressionniste de Londres en 1912, puis à l’Armory Show à New York, Chicago et Boston en 1913.

Acquisition

L’Atelier rouge est acquis en 1927 par David Tennant, fondateur à Londres du Gargoyle Club où se croisent aristocrates et artistes. Le tableau demeure dans ce club jusqu’au début des années 1940, avant d’être acheté par Georges Keller, directeur de la galerie Bignou à New York. Enfin, en 1949, L’Atelier rouge entre au MoMA. Commence alors sa seconde vie. À partir de 1949, en effet, les artistes de New York et tous ceux qui sont de passage s’arrêtent devant cette peinture dont la nouveauté radicale est soudain redécouverte. Matisse lui-même est revenu à la fin des années 1940 à ce qui faisait la spécificité de l’oeuvre de 1911: son « abstraction » par la présence obsédante du rouge, en dépit d’une description précise des meubles, tableaux et objets que contenait à l’époque son atelier d’Issy-les-Moulineaux. Il conçoit une nouvelle série de peintures prenant pour sujet l’environnement familier du peintre, notamment le Grand Intérieur rouge de 1948, qui rejoint la collection du Musée national d’art moderne en 1950 après avoir été exposé à New York par son fils Pierre Matisse en février 1949. Cette oeuvre est présente dans l’exposition, permettant d’évoquer l’importance de la peinture de Matisse dans les années d’après-guerre, à Paris comme à New York, et la présence de l’artiste au Mnam
comme au MoMA

Le dialogue entre L’Atelier rouge de 1911 et le Grand Intérieur rouge de 1948 sera particulièrement mis en lumière dans l’exposition de la Fondation, montrant à près de quarante ans de distance la relecture par Matisse de ce tableau précurseur au moment où le travail du peintre connaît à nouveau une profonde mutation.

L’Atelier rouge au laboratoire

Comme son titre l’indique, L’Atelier rouge se définit d’abord par le rouge de Venise qui couvre lamajeure partie de sa surface. Cette caractéristique résulte pourtant d’une décision tardive : Matisse appliqua cette couche de rouge sur une peinture presque achevée à la palette très différente. La précédente version du tableau donnait une vision plus naturaliste de l’atelier, dont le sol et les murs étaient de couleurs différentes et les formes du mobilier plus concrètes. Dans cette vidéo, l’équipe scientifique chargée de la conservation et de la restauration des oeuvres au MoMA analyse l’évolution inattendue de l’œuvre.
(film)

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Informations pratiques

L’APPLICATION DE VISITE

L’Application Fondation Louis Vuitton vous propose des rubriques exclusives pour préparer, pour s’approcher, pour visiter et pour prolonger votre expérience. Découvrez des contenus de visite inédits autour de l’exposition « Matisse, L’Atelier rouge » avec des éclairages des commissaires et des explications approfondies sur les œuvres signalées dans les parcours. Et pour appréhender les œuvres, profitez également des audiodescriptions disponibles dans l’onglet « Approcher ». Disponible en téléchargement gratuit sur l’App Store et sur Google Play

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Réservations
Sur le site : www.fondationlouisvuitton.fr
Horaires d’ouverture
Lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h
Vendredi de 11h à 21h
Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h
Samedi et dimanche de 10h à 20h
Fermeture le mardi

Accès
Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne, 75116 Paris.
Métro : ligne 1, station Les Sablons,
sortie Fondation Louis Vuitton.
Navette de la Fondation : départ toutes les
20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile,
44 avenue de Friedland 75008 Paris (Service
réservé aux personnes munies d’un billet Fondation
et d’un titre de transport – billet aller-retour de 2€ en
vente sur www.fondationlouisvuitton.fr ou à bord)

14 juillet 2024

Le 14 juillet 1880, inauguration du monument à la République
Alfred-Philippe Roll Paris, 1846 – Paris, 1919
Date : Esquisse pour un tableau commémoratif, 1881
Matériaux et techniques : Huile sur toile
Dimensions : H. 175 x l. 269 cm
Numéro d’inventaire : PPP829
Mode d’acquisition : Achat, 1928
Salle : Rez-de-chaussée, salle 36

En 1880, l’Etat commande au peintre Alfred-Philippe Roll un tableau destiné à fixer le souvenir de la première célébration officielle de la fête nationale.

Le gouvernement venait d’adopter le jour anniversaire de la prise de la Bastille (14 juillet 1789) et celui de la fête de la Fédération (14 juillet 1790). A cette occasion, on avait érigé place de la République, une maquette en plâtre de la statue des frères Morice alors en cours de réalisation.

Roll réalise une immense toile de 63 m2 qui, achevée pour le Salon de 1882, est offerte à la Ville de Paris dès 1884 (aujourd’hui l’œuvre est conservée au Petit Palais). Cette peinture monumentale a fait l’objet de nombreuses études préparatoires, dont cette grande esquisse, aux larges touches colorées, qui met en évidence le goût de l’artiste pour la lumière et le mouvement.

Panorama de la liesse populaire, cette oeuvre de commande s’inscrit dans la suite des grandes compositions naturalistes de Roll : La Grève des mineurs, en 1880 (musée de Valenciennes), Le Travail, en 1885 (musée de Cognac). Ce peintre de la vie moderne a le sens de la foule. Il considère qu’un bon portrait est une figure bien vivante placée dans son milieu social. Le 14 juillet, avec son orchestre, ses danseurs, ses camelots, ses passants acclamant le défilé des troupes, lui permet d’en faire une spectaculaire démonstration.