Belle fête à tous
Partager la publication "14 juillet 2017"
Bienvenue, au gré de mon humeur, de mes découvertes
Belle fête à tous
Partager la publication "14 juillet 2017"
03 juin 2017 : Wolfgang Tillmans engagé
05 juin 2017 : Hebdoscope sous la baguette de Valérie Cardi
17 juin 2017 : Art Basel 2017
20 juin 2017 : Otto Freundlich, Communisme cosmique
22 juin 2017 : Cézanne révélé
27 juin 2017 : Wim Delvoye
Partager la publication "Sommaire du mois de juin 2017"
C’est un anniversaire biculturel
Pour les vingt ans d’Hebdoscope sous la baguette de
Valérie Cardi, la Commanderie de Rixheim accueille
du 3 au 5 juin l’exposition « Art dans la serre »
sous les signatures de
Daniel Depoutot, Anina Gröger et Eléna Androuais.
Vingt ans, ça se fête ! Voici deux décennies que
Valérie Cardi a pris la tête du magazine franco-allemand
Hebdoscope. Depuis, le périodique installé confortablement
dans le sillon du bilinguisme a ajouté une corde écologique
à son engagement en faveur du dialogue culturel.
Rien donc de plus naturel de fêter l’anniversaire à
travers une exposition franco-allemande déroulée
sur le fil rouge de la nature. Cela explique que l’on peut
croiser Valérie Cardi dans les allées de
l’Eco-musée d’Alsace, où elle est active.
Organisée en partenariat avec la ville de Rixheim
et les Rencontres de la Commanderie, la Fête de la
biodiversité, la ville de Karlsruhe en
collaboration avec l’association BBK Bezirksverband
Bildender Künstlerinnen und Künstler,
l’exposition ambitionne d’inscrire une
action concrète dans le cadre du partenariat franco-allemand.
Se partagent ainsi l’affiche Daniel Depoutot, artiste plasticien à
l’univers bien particulier, collaborateur de l’ hebdoscope
depuis deux ans, la plasticienne et illustratrice allemande
Anina Gröger et la jeune designer strasbourgeoise
Eléna Androuais
Daniel Depoutot est le dessinateur des planches
publiées dans le magazine. Cela dit, il faut l’avoir
rencontré dans son atelier du Port-du-Rhin.
C’est un déferlement, avant tout sonore,
de sa création, le crayon est remplacé par la
scie électrique.
Il découpe, assemble des déchets, des rebuts,
pour livrer des oeuvres qui interpellent, amusent,
séduisent, déroutent, par leur ingéniosité,
mais aussi par leur laideur. Ses automates
trouvent leur place dans les musées.
A la commanderie, il expose des dessins et
ses personnages facétieux, sortis de ses mains
expertes et de son imagination.
Quelques oeuvres à son actif, parmi d’autres :
l’horloge du millénaire à Strabourg
Raides boules au Musée Würth
Le concert apocalyptique d’un artiste jubilatoire
Anina Gröger , artiste allemande native de Pforzheim
est de plein pied avec le thème de la nature. Ses toiles
sur papier d’architecte éclatent de couleurs.
Elle les applique à la main, au pinceau, avec un mouchoir
parfois, ce qui leur donne ce resplendissement mat, un
jeu de couleurs infini, délicat. Ses grandes toiles suspendues
dans la serre, jouent avec les reflets du soleil,
et ont des allures de paravents, mais aussi de vitraux.
La superposition des pigments à l’huile donne un
résultat impressionniste à ses oeuvres.
Certaines aquarelles montrent un « sfumato »
étrange, dont elle a le secret, paysages de rêve,
nuages ?
Rien d’étonnant dans ce cas à son étroite
collaboration avec le musée des bijoux de
Pforzheim, dont l’éclat de son travail ne peut
que magnifier ceux-ci.
Eléna Androuais, est tout droit sortie de
l’école de design de Strasbourg
c’est par la communication visuelle et
par l’éco-design qu’elle présente un cycle
de vie, qui est universel et qui s’inscrit
tout à fait dans le thème de la nature.
Voici une petite vidéo que vous pouvez
visionner en cliquant ici
Partager la publication "Hebdoscope sous la baguette de Valérie Cardi"
01 mai 2017 : Fête du travail
02 mai 2017 : Pierre Mercier. Rien n’a jamais cessé de commencer
03 mai 2017 : Talents Contemporains 5e édition
12 mai 2017 : Ernst Ludwig Kirchner – Les années berlinoises
29 mai 2017 : Cold Wave
Partager la publication "Sommaire du mois de mai 2017"
Le Centre d’Art Contemporain de la Fondation
François Schneider, présente les oeuvres des
sept lauréats de la cinquième édition du concours
« Talents Contemporains », jusqu’ au
10 septembre 2017.
Chaque année, le Concours permet de découvrir,
grâce à des oeuvres de qualité et déclinées dans différents
mediums – installations, vidéos, photographies ou sculptures -,
les « talents » du XXIe siècle.
Akmar, Julie Chaffort, Rebecca Digne,
Mathilde Lavenne, Benoît Pype, Alex Seton et
Zhang Kechun sont les lauréats de l’édition 2015,
parmi les 42 finalistes sélectionnés.
Originaires de différents pays (Australie, Chine, Pays-Bas,
France) et issus de formations artistiques variées,
ils représentent un panel de la création contemporaine
mondiale, sélectionnés par le Grand Jury International
composé de figures majeures de la culture.
Chaque année, plus de 2000 artistes de 90 pays
proposent leur candidature.
Chacun offre une approche de l’eau avec un regard personnel.
Mutation d’un territoire pour l’un, modernisation pour
l’autre, voyages, migration, dérives, autant de sujets et de
réflexions que ces artistes intègrent dans leurs oeuvres tour à
tour décalées, engagées, introspectives, humoristiques
ou poétiques. Il ressort cette année, de la part des artistes
sélectionnés, un travail commun sur la lenteur,
une nouvelle approche de la temporalité, le calme, la minutie,
la contemplation, la solitude, « de la poésie dramatique »
d’après le commissaire Auguste Vonville.
Le Concours « Talents Contemporains » permet ainsi de
participer à un décloisonnement des frontières et
des mediums, et de faire connaître des artistes prometteurs.
Les sept lauréats reçoivent chacun 20 000 euros pour
l’acquisition de leur oeuvre. Une enveloppe de 160 000
euros est consacrée à la réalisation des oeuvres présentées
sous forme de projets comme aide à la production.
Akmar, née en 1976 – Pays-Bas, pour son oeuvre
Seascapes [according to MAYA2009],
compare le processus de la pensée de l’homme avec
celle de l’ordinateur. Si les progrès dans la pensée
de l’homme vont de pair avec un niveau croissant
d’abstraction, les progrès dans la pensée de l’ordinateur
vont de pair avec une simulation de plus en plus
importante du monde réel.
S’installe alors une «Love Story» entre la nature
et la science. L’installation se compose de quatre
vidéos affichant chacune une mer artificielle différente.
vidéo, 2015 Julie Chaffort, née en 1982 – France,
pour son oeuvre Montagnes noires, vidéo, 2015
Le gris de la mer a rattrapé le ciel. Un orage éclate.
Une apparition. La pluie arrive doucement.
Deux minutes de dérive. La tête dans le brouillard.
Seuls. Est-ce réel ? Où vont-ils ?
il faut souligner, la qualité picturale de ses vidéos.
Rebecca Digne, née en 1982 – France, pour son
oeuvre Climats, vidéo 2014
Les pièces de Rebecca Digne sont des évocations
énigmatiques qui saisissent l’espace de projection et
d’exposition comme un « lieu de résistance face au temps ».
L’image, à la fois sujet et médium, est exploitée comme
un territoire où s’entremêlent des enjeux liés à la question
de l’attente, du temps, de l’identité, du geste ou du rituel.
Mathilde Lavenne, née en 1982 – France,
pour son oeuvre Focus on infinity, vidéo, 2015
Le film est l’histoire d’un voyage qui commence à bord
d’un bateau, une traversé à la fois physique et symbolique.
Il implique un retour à soi après avoir effectué un
déplacement, une rencontre, un trajet d’un point à un autre.
Il est d’ailleurs construit sous la forme d’une boucle temporelle
et évoque dans sa structure même un cycle, une réversibilité.
La présence du bateau est porteuse de sens tant il fait référence
aux rêves et aux mythes au même titre que l’eau, élément
du rêve par excellence.
Benoît Pype, né en 1985 – France, pour son oeuvre
Chutes libres, installation,
Les sept oeuvres Chutes libres de Benoît Pype sont
nées de la chute d’une goutte de métal en fusion
dans un volume d’eau, générant une variété de formes
accidentelles et spontanées aux contours aléatoires.
Ce procédé est inspiré du rituel du «Bleigiessen»,
pratique divinatoire issue des cultures germaniques
au cours de laquelle l’observateur interprète les formes produites.
2013 Alex Seton, né en 1977 – Australie,
pour son oeuvre Deluge in a paper cup,
sculpture,
Cette oeuvre est une expression de cette préoccupation
de la fluidité du temps. Matériellement les éléments
individuels traînent ensemble dans une relation
précaire dépendant du flux constant de l’eau.
La coupe de marbre reste au sommet du support en bois.
Ils sont maintenus ensemble par le gonflement des jointures
en bois, l’eau débordant goutte après goutte dans la coupe.
Une fois mis en marche, l’eau ne peut pas être retirée,
ou alors les joints en bois se rétrécissent et se désagrègent,
la coupe de marbre tombe et se brise, et le plateau en
oxyde d’acier rouille. L’eau est à la fois conduit et destructeur
de vie.
2015 Zhang Kechun, né en 1980 – Chine, pour son oeuvre
The yellow river, photographie, 2012
L’oeuvre The Yellow River nous montre un homme
solitaire sur un îlot, en pleine conversation téléphonique.
Celui-ci est un batelier, en charge de transporter les groupes
de touristes sur son canot pneumatique. Dans cet étrange
scénario, le seul être humain apparaît comme microscopique
face à une étendue d’eau à perte de vue, peut-être une
allusion à la puissance démesurée de cette ressource si précieuse.
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée avec les artistes
Visites guidées tout public
Deux dimanches par mois à 15h. 14 et 28 mai ;
11 et 25 juin ; 9 et 23 juillet ; 13 et 27 août et
le 10 septembre
Annonce des lauréats du Concours
« Talents Contemporains » 2016
Vendredi 19 mai de 18h à 20h
Nuit des Musées
Samedi 20 mai de 18h à minuit
Découverte nocturne du jardin de sculptures,
de l’exposition et rencontres avec une sélection
des finalistes de « Talents Contemporains » 2016.
Atelier famille : Fragilité et matière
20 juillet et 10 août de 14h30 à 17h30
À partir de l’oeuvre d’Alex Seton,
deux ateliers ouverts aux familles pour
s’essayer à la sculpture.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée.
Nuit des Etoiles
Samedi 29 juillet de 18h à minuit
Pour la deuxième année consécutive,
la Fondation propose, aux amoureux du ciel étoilé,
sa terrasse panoramique pour profiter de cette
nuit aux étoiles filantes.
Festival de musique Météo/Campagne
Mercredi 9 août à 19h
Dans le cadre du Festival 2017, une performance
visuelle et sonore de l’artiste Tomoko Sauvage
aura lieu à la fondation.
Partager la publication "Talents Contemporains 5e édition"
Au Musée d’Art moderne et contemporain (MAMCS)
jusqu’au 30 juillet 2017
« Rien n’a jamais cessé de commencer »
: énigmatique et poétique, cette phrase de Pierre
Mercier (1946-2016)
donne son titre à un projet
collaboratif qui réunit le Musée d’Art moderne
et contemporain de Strasbourg (MAMCS),
la Haute école des arts du Rhin (HEAR) et
le LaM – Lille Métropole musée d’art moderne,
d’art contemporain et d’art brut – trois lieux qui ont
accompagné le parcours de l’artiste.
Cette manifestation pluridisciplinaire incluant
une exposition sur deux sites, ainsi qu’un festival,
entend rendre compte de la pensée et de l’oeuvre
Pierre Mercier, tant dans le champ des arts visuels,
photographie, dessin, sculpture, vidéo, installation
ou encore performance, que dans son rôle de
formateur-informateur dans les différentes
écoles d’art
(Dunkerque et Strasbourg) où il a enseigné.
La question de la transmission et du flux comme
moteur et témoin du vivant et de l’humain s’avère, en
effet, centrale dans son parcours d’artiste-enseignant.
Au MAMCS, une exposition au parcours globalement
chronologique – depuis les années 1980
jusqu’aux dernières vidéos réalisées en 2015 –
vise à mettre en lumière une pensée en constellation,
nourrie de philosophie, de poésie et d’histoire de l’art.
Outre les quelque cent oeuvres (photographies,
vidéos, dessins, installations) réunies dans cette
présentation, de nombreux carnets et documents
d’archives témoignent de l’intérêt de Pierre Mercier
pour le Moyen Âge, la peinture de vanités, l’art du
portrait et l’oeuvre d’Auguste Rodin.
Au fil de ses « Promenades » – ainsi nomme-t-il les
vidéos que le regardeur est invité à expérimenter
visuellement (montage alternant texte et image, travail sur le
fragment, le ralenti…) – Pierre Mercier propose une
lecture vivante et singulière de Gilles Deleuze,
Félix Guattari, Charles de Bovelles, Ludwig Wittgenstein,
Jacques Lacan devenus personnages à part entière.
Les écrits de Robert Graves et de Jean-Pierre Vernant
sur les mythes et ceux d’André Leroi-Gourhan sur
le geste et la parole nourrissent également sa démarche
qui allie réflexion sur l’image et développement
d’une oeuvre plastique où se multiplient les tentatives
de traiter de la mobilité, la symétrie, le double, la couleur,
la dialectique horizontal/vertical ou encore le diagramme.
Cultivant le « faire » dans toutes ces acceptions y compris
l’expérimental, le mal fait, le grossier, le
bricolage et le grotesque.
Pierre Mercier a développé une oeuvre multidirectionnelle
où l’humour et la dérision sont bien souvent invités.
De ses premières photographies en noir et blanc
sur le thème des travailleurs dans la rue à ses vidéos
réalisées en Iran, de ses séries mettant en scène des pièces
viandes à ses dessins sur papier journal, en passant par
ses sculptures vivantes ou encore aux nombreuses
promenades vidéos, l’exposition propose une circulation
dans une oeuvre ramifiée qui interroge l’art autant
que la vie, « jusqu’au bonheur »
(titre emprunté au roman de Patrick Varetz lu par
Pierre Mercier pour son oeuvre Promenade Obscure, 2015)
Commissariat : Barbara Forest, conservatrice au MAMCS
et Estelle Pietrzyk, directrice du MAMCS
Avec le conseil scientifique de : Joëlle Pijaudier-Cabot,
directrice des Musées de la Ville de Strasbourg,
Marie-Thérèse Champesme, commissaire d’expositions
indépendante, responsable de la Villa La Brugère,
Christophe Boulanger, attaché de conservation au
LaM et commissaire d’expositions indépendant,
Dominique Viéville, Conservateur général du
patrimoine, ancien directeur du musée Rodin.
Autour de l’exposition :
◾Vendredi 28 avril : journée d’études à l’Auditorium
des Musées (MAMCS). Programmation et modération : Christophe Boulanger, attaché de conservation en charge de l’art brut, LaM.
◾Samedi 20 mai : Nuit européenne des musées.
Programmation de deux performances.
◾Samedi 17 juin à 14h30 :
visite « Le temps d’une rencontre » avec Francisco Ruiz
de Infante, artiste plasticien, réalisateur et enseignant
à la HEAR
◾Vendredi 19 mai à 12h30 et mardi 23 mai à 14h30
: visite « 1 heure, 1 œuvre »
Manifestations partenaires
LaM – Lille Métropole musée d’art moderne,
d’art contemporain et d’art brut
L’exposition organisée par le LaM se tiendra du
18 novembre 2017 à fin février 2018 à
Villeneuve d’Ascq (59).
www.musee-lam.fr/
Partager la publication "« Pierre Mercier. Rien n’a jamais cessé de commencer »"
Erna Schilling
01 avril 2017 : 01 avril 2017
03 avril 2017 : MOOC Une brève histoire de l’art
09 avril 2017 : Hola Prado
14 avril 2017 : Pissarro à Eragny
15 avril 2017 : Joyeuses Pâques
19 avril 2017 : Chefs-d’oeuvre de la collection Bührle
24 avril 2017 : La lectrice, Myriam Weill
26 avril 2017 : Jean-Luc Verna au Musée Würth
Partager la publication "Sommaire du mois d'avril 2017"
Partager la publication "Jean-Luc Verna au Musée Würth"
Le père de l’impressionnisme, Camille Pissarro
En art, la grande affaire est d’émouvoir, que ce soit
par des touches rondes ou carrées, des virgules ou
des glacis (…) M. Pissarro ne ressemble ni à
M. Claude Monet, ni à M. Sisley. (…)
Peu de paysagistes ont, comme lui, le sentiment
juste, sain et superbe des choses agrestes.
Il rend l’odeur, à la fois reposante et
puissante de la terre.
Octave Mirbeau, Le Gil Blas, 14 mai 1887
L’année 2017 marque le grand retour de cet aîné
du groupe Impressionniste sur la scène parisienne.
Parallèlement à la rétrospective que lui consacre
le musée Marmottan Monet, qui a débuté en février,
la Réunion des musées nationaux-Grand Palais
organise ainsi au musée du Luxembourg une exposition
sur un sujet entièrement neuf, se concentrant sur
les deux dernières décennies de la carrière du peintre.
Installé dans le village d’Éragny-sur-Epte, il y développe
une forme d’utopie qui traverse aussi bien sa peinture que
son engagement politique.
Les deux grands spécialistes de l’artiste, Richard Brettell
et Joachim Pissarro, (arrière, arrière petit fils de Pissarro),
sont réunis une nouvelle fois pour assurer le commissariat
de cette ambitieuse exposition abordant la période
la moins étudiée et la plus complexe de la carrière
de Pissarro.
En 1884, après de nombreuses années marquées
par de constants déplacements, Camille Pissarro
(1830-1903) se fixe dans le village d’Éragny-sur-Epte,
dans le Vexin français, où il reste jusqu’à sa mort.
Né à Saint-Thomas, dans les Antilles danoises,
il s’est formé en grande partie en autodidacte et
conservera toute sa vie une grande indépendance
d’esprit. Arrivé en France en 1855, il devient bientôt
un pilier de l’impressionnisme naissant, participant
aux huit expositions du groupe entre 1874 et 1886.
Pour l’artiste, la propriété d’Éragny représente
l’opportunité d’une stabilité nouvelle, propice au labeur
et à la vie de famille. Le lieu propose des motifs
nouveaux que Pissarro ne se lasse pas de peindre :
fermes, pairies, vergers… Ces motifs lui permettent
de renouveler sa peinture, en s’essayant au
néo-impressionnisme, mais aussi en explorant de
nouvelles techniques telles que l’aquarelle.
La vie que mène Pissarro avec sa famille
à Éragny correspond aussi aux convictions anarchistes
que le peintre s’est forgées : pour lui, autonomie et
travail collectif vont de pair, sur le modèle des travaux
des champs qu’il représente si souvent. La nature
d’Éragny, modelée par l’effort de l’homme, procure
à l’artiste la matière de nombreux sujets.
Il s’agit de tableaux, dessins et gravures aussi
spectaculaires que peu connus, créés à Éragny pendant
une période de vingt années.
L’artiste s’y installe au printemps de 1884,
louant une belle maison de campagne dont
il deviendra propriétaire en 1892 grâce à un prêt
octroyé par Claude Monet, et où il restera toute sa vie.
L’exposition inclut non seulement les émouvants
paysages de cette pseudo-ferme, résolument rustique et
productrice (à l’opposé de la luxuriance colorée de
Giverny), que Pissarro a immortalisés au fil des saisons,
mais également des tableaux représentant une
multitude de personnages, conçus dans l’atelier et localisés
dans les terrains champêtres d’Éragny.
Une place importante est réservée aux oeuvres graphiques
de Pissarro conçues durant la même période,
aquarelles éblouissantes et gravures aussi radicales
que celles d’un Gauguin.
Pissarro invente aussi un mode de collaboration artistique
et familial inédit, notamment dans
sa collaboration avec son fils Lucien, qui culmine
avec la création de la Eragny Press.
Cette petite maison d’édition familiale initiée à
Éragny poursuivra ses activités à Londres,
rehaussant d’illustrations et de reliures
d’art les grands textes favoris de la famille.
Pissarro était passionné par l’idée du travail collectif,
avec d’autres artistes, théoriciens et écrivains
politiques, comme avec les membres de sa propre famille.
L’esthétique des oeuvres d’Éragny prend tout son sens
si elle est analysée sous l’angle politique. On sait
que Camille Pissarro était un fervent anarchiste et
qu’il fut à ce titre inquiété, à tort naturellement, après
Jusqu’au 9 juillet 2017
Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard, 75006 Paris
commissariat : Richard Brettell, directeur de
l’Edith O’Donnell Institute of Art History, The
University of Texas, Dallas
et Joachim Pissarro, Bershad professeur d’histoire
de l’art et directeur des espaces artistiques du Hunter
College, City University of New York
scénographie : Etienne Lefrançois et Emmanuelle Garcia
Partager la publication "Pissarro à Eragny"
dans l’exposition Jardins du Grand Palais
06 mars 2017 : Simone Kappeler « Fleur »
07 mars 2017 : Charles Fréger, Gernika* / La suite basque
10 mars 2017 : « Icônes de l’art moderne – la Collection Chtchoukine »
26 mars 2017 : Kiefer-Rodin
29 mars 2017 : Jardins au Grand Palais
Partager la publication "Sommaire du mois de mars 2017"