Sommaire de septembre 2023

Giuseppe Penone à l’Académie des Beaux Arts
 

26 septembre 2023 : Corps à corps. Histoire(s) de la photographie
23 septembre 2023 : Icônes de lumière, Elisabeth Bourdon
19 septembre 2023 : QUI NE DIT MOT…(Une victoire sur le silence)
18 septembre 2023 : Soirée des 30 ans de La Filature, Scène nationale de Mulhouse
18 septembre 2023 : Aglaé Bory, Ici Ailleurs
16 septembre 2023 : Niko Pirosmani
13 septembre 2023 : Les lauréats du prix Praemium Imperiale 2023
08 septembre 2023 : Concert – Clavecin Ruckers
04 septembre 2023 : Matisse, Derain et leurs amis, L’avant-garde parisienne des années 1904–1908

Niko Pirosmani

Fête de St George en Bolnisi

Organisée par la Fondation Beyeler et le Louisiana Museum of Modern Art, Denmark, en coopération avec le Musée national géorgien et le Ministère géorgien de la culture, du sport et de la jeunesse, avec le soutien cordial de la Infinitart Foundation.
L’exposition « Niko Pirosmani » est placée sous le commissariat du commissaire invité Daniel Baumann et a été développée avec Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler, et Irakliy Purtskhvanidze, conseiller
de la Fondation Beyeler en Géorgie. La coordination et la direction du projet sont assurées par Regula Moser, Associate Curator à la Fondation Beyeler.
Visible jusqu'au 28 janvier 2024

Niko Pirosmani
Cinq princes banquetant, Huile sur toile cirée, 104 x 195 cm
Collection du Shalva Amiranashvili Museum of Fine Arts of Georgia,
Musée national géorgien, Tbilissi © Infinitart Foundation

Prologue

En guise de conclusion et de temps fort de l’année, la Fondation Beyeler consacre une exposition au légendaire peintre géorgien Niko Pirosmani (1862–1918), à la fois grand solitaire énigmatique et précurseur influent de l’art moderne. Pirosmani fait l’objet d’une quasi vénération parmi les amateurs·rices d’art et il est célébré comme un héros national dans son pays natal, mais il est encore peu connu du vaste public en Europe occidentale. Réunissant environ 50 oeuvres majeures, il s’agit de la plus importante
exposition internationale jamais consacrée à Pirosmani. Elle est organisée par la Fondation Beyeler en coopération avec le Musée national géorgien de Tbilissi et le Louisiana Museum of Modern Art de Humlebæk. Les artistes contemporains de renom Thea Djordjadze et Andro Wekua ont été invités à
accompagner la présentation des oeuvres de Pirosmani à Bâle de leurs propres propositions.

Niko Pirosmani, la procession

La parole aux images

Les images de Pirosmani transforment le quotidien en merveilleux. Elles sont aussi frontales et immédiates que fascinantes et mystérieuses. La plupart sont peintes à traits de pinceau précis et dynamiques dans des couleurs éclatantes sur toile cirée noire. Pris dans leur ensemble, la technique et le style de Pirosmani de même que sa palette et ses motifs constituent un phénomène unique au sein de l’art moderne.

Pirosmani dépeint la plupart du temps des animaux ou des gens du peuple, souvent des archétypes tels une mère et
ses enfants, un pêcheur, un cuisinier ou un facteur. Parfois il s’agit de portraits de personnes précises, comme dans le cas de l’actrice Marguerite de Sèvres et de l’artiste d’avant-garde Ilia Zdanevitch. Pirosmani a également produit des paysages épiques aux perspectives multiples, représentant de manière simultanée des événements non synchrones comme des beuveries, des chasses et des processions.

Ses natures mortes sont souvent des oeuvres de commande, entre autres pour des tavernes. Certaines images représentent des célébrations et des fêtes qui jouent un rôle particulier dans la culture géorgienne. Avec
tout ce qu’elles donnent à voir de quotidien, nombre des oeuvres de Pirosmani présentent pourtant aussi un caractère presque allégorique de par leur renvoi à des phénomènes fondamentaux et primaires de la vie humaine. Le travail de Pirosmani est empreint de spiritualité, mais il apporte aussi un témoignage
documentaire sur un pays à la croisée de l’est et de l’ouest et sur une ville, Tbilissi, à l’époque considérée comme le « Paris de l’Est ».   

Les icônes

Les figures humaines et animales sont représentées avec tendresse et dignité – et non sans humour. Doté d’une grande sensibilité, Pirosmani crée des images d’une puissance expressive rare, véritables icônes.
Avec sa peinture d’une brillante simplicité et d’une élégante sincérité, il s’avère maître de la réduction à l’essentiel. Souvent, les humains et les animaux regardent le·la spectateur·rice de manière à la fois insistante et détachée. D’une intensité ardente, ils remplissent le cadre de l’image et se détachent sur un
même fond noir avec lequel ils forment cependant un tout.

Dans cet espace d’apparence atemporelle, ils déploient une présence saisissante. Les oeuvres de Pirosmani partagent presque toutes une quiétude harmonieuse qui souligne leur dimension spirituelle. Dans un contexte de modernité marquée par le
mouvement et le changement, Pirosmani a créé des images dans lesquelles ses compatriotes pouvaient reconnaître leur cadre de vie familier, tandis que l’avant-garde y découvrait une peinture radicale.

L’étrange Pirosmani

Malgré de nombreuses recherches et analyses, et maints récits et témoignages qui ont façonné sa légende, on ne sait presque rien des oeuvres de Pirosmani, de leur signification, de leurs sources d’inspiration, de leurs modèles, de leurs commanditaires et acheteurs, ou de leurs dates et lieux de production. Le travail de Pirosmani témoigne d’une existence à l’humanité aussi universelle que surnaturelle, mais ses visions et ses intentions artistiques demeurent d’une inaccessibilité rare chez un artiste reconnu du XXe siècle.

Niko Pirosmani, Train en Kakhétie
Huile sur carton, 70 x 141 cm
Collection du Shalva Amiranashvili Museum of Fine Arts of Georgia,
Musée national géorgien, Tbilissi © Infinitart Foundation

Si d’innombrables histoires circulent à propos de Niko Pirosmani, on ne dispose que de peu de faits avérés. Fils de paysan, orphelin dès son jeune âge, en 1870 il quitte sa province natale de Kakhétie pour lacapitale Tbilissi, où il vit chez une famille aisée et reçoit une éducation. Il apprend à peindre en autodidacte, se forme au métier de typographe, travaille pour les Chemins de fer transcaucasiens, tient une laiterie et peint des enseignes et des portraits de commande. En 1912, le poète Mikhaïl Le Dentu et les artistes de l’avant-garde Kirill et Ilia Zdanevitch découvrent les images de Pirosmani dans les tavernes de Tbilissi, hauts lieux de la vie culturelle de la ville alors en pleine effervescence.

Enthousiasmés, les frères Zdanevitch se mettent à collectionner les oeuvres du peintre autodidacte et à le soutenir dans son travail.
Le Dentu le qualifie de « Giotto géorgien ». Dès 1913, les tableaux de Pirosmani sont inclus dans l’influente exposition « La Cible » à Moscou aux côtés de ceux de Marc Chagall, Natalia Gontcharova et Kasimir Malevitch. Alors qu’il n’a fréquenté aucune académie des beaux-arts, en 1916 il est invité à adhérer à la
Société des artistes géorgiens, à laquelle il tourne cependant très vite le dos. Il vit en tant que bohémien vagabond dans les tavernes de Tbilissi, incapable ou non désireux de s’intégrer à la société. Niko Pirosmani décède vers 1918 dans le dénuement et la pauvreté. Son lieu d’inhumation précis reste inconnu
à ce jour. Nombre de ses oeuvres se perdent, d’autres passent aux mains de l’État après l’annexion de la Géorgie par l’Union soviétique. Quelques années seulement après sa mort, des artistes et des écrivain·e·s d’avant-garde publient des textes sur lui, entament des recherches biographiques et analysent son travail.


                                   Niko Pirosmani, le médecin

Dans les décennies qui suivent, des expositions, des livres et des films lui sont consacrés. Une exposition de ses oeuvres à Paris est annulée dans la tourmente de la Première Guerre mondiale et le projet ne verra finalement le jour qu’en 1969. En 1972, Pablo Picasso produit une eau-forte pour une publication
consacrée à Pirosmani. Pirosmani est souvent décrit inexactement comme le
« Rousseau de l’Est », parfois célébré de manière contestable comme un
« primitif moderne » ou alors – dans la veine du récit rattaché à van Gogh – dénigré comme un marginal frappé de folie ou glorifié comme un génie méconnu. Aujourd’hui, Pirosmani est l’artiste le plus populaire de Géorgie et il compte de fervents admirateurs et admiratrices dans les milieux artistiques du monde entier, parmi eux Georg Baselitz, Peter Doig et d’autres.

En Suisse

En Suisse, l’oeuvre de Pirosmani a été montré pour la première fois en 1995 au Kunsthaus Zürich dans le cadre de l’exposition « Zeichen & Wunder. Niko Pirosmani und die Gegenwartskunst ». Conçue par la commissaire suisse Bice Curiger, l’exposition présentait le travail de Pirosmani en conjonction avec celui d’artistes contemporain·e·s. En 2019, Curiger a également assuré le commissariat de l’exposition « Niko Pirosmani – Wanderer between Worlds »
à la Fondation Vincent van Gogh Arles, également présentée sous
forme légèrement modifiée à l’Albertina à Vienne.

Niko Pirosmani
Girafe
Huile sur toile cirée , 137,4 x 111,7 cm
Collection du Shalva Amiranashvili Museum of Fine Arts of Georgia,
Musée national géorgien, Tbilissi
© Infinitart Foundation
Un important catalogue

La Fondation Beyeler publie au Hatje Cantz Verlag un important catalogue compilé sous la direction du commissaire invité Daniel Baumann. Il réunit des articles rédigés par les expertes géorgiennes Mariam Dvali, Irine Jorjadze, Nana Kipiani et Ana Shanshiashvili ainsi que des réflexions des artistes géorgiens
Thea Djordjadze et Andro Wekua. Il présente par ailleurs, pour la première fois traduits en allemand, des textes sources historiques des écrivains et artistes géorgiens Grigol Robakidze, Demna Šengelaia et Kirill Zdanevitch. L’exposition et le catalogue ont pour objectif de réunir des images et des faits, et de mettre en lumière l’art de Pirosmani sans interprétations tendant à la spéculation et au mythe. Le contexte historique du travail de Pirosmani dans la capitale caucasienne florissante de Tbilissi vers 1900 sera également mis en avant. En amont de l’exposition, tous les tableaux ont été examinés et préparés pour l’exposition par les restaurateurs·rices de la Fondation Beyeler et leurs collègues géorgien·ne·s.

Informations pratiques

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00 – 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00,
le vendredi jusqu’à 21h00

Fondation Beyeler
depuis la gare SBB tram n° 2 descendre à MessePlatz
puis tram n° 6 jusqu’à l’arrêt Fondation Beyeler

Sommaire du mois d’août 2023

Anika YI, artiste américaine, d’origine coréenne,
à la Bourse de commerce de François Pinault

26 août 2023 : Jacobus Vrel, Énigmatique précurseur de Vermeer
24 août 2023 : Robert Gober et le motif du trou d’écoulement
21 août 2023 :  OUT OF THE BOX
20 août 2023 : Tacita Dean
17 août 2023 : Naples à Paris Le Louvre invite le musée de Capodimonte
15 août 2023 : Le 15 août : de l’Assomption de la Vierge à Napoléon
12 août 2023 : RON MUECK
04 août 2023 : Rétrospective de l’oeuvre de Norman Foster

Jacobus Vrel, Énigmatique précurseur de Vermeer

 1-Jacobus Vrel, Femme saluant un enfant à la fenêtre Huile sur bois.
– 45,7 × 39,2 cm
Paris, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, inv. 174

EXPOSITION À LA FONDATION CUSTODIA
Après une étape initiale au Mauritshuis de La Haye, la Fondation Custodia accueille du jusqu' au 17 septembre 2023 l’exposition Jacobus Vrel. Énigmatique précurseur de Vermeer. Cet évènement se tient en parallèle de l’exposition Rein Dool. Les dessins, présentée auparavant au Dordrechts Museum.

Ce dernier se devait d’être présent dans les salles de la « maison de l’art sur papier » ainsi que Ger Luijten, regretté directeur, aimait à décrire la Fondation. En outre, la Fondation Custodia propose une immersion dans le Siècle d’or hollandais afin de mettre en relief l’originalité de Vrel : un choix de tableaux, de dessins et de gravures issus de sa propre collection est complété par de très beaux prêts de la Alte Pinakothek de Munich, du Mauritshuis, du Rijksmuseum et d’autres musées allemands et néerlandais.

Présentation

Cette première présentation monographique consacrée au peintre rassemble ses oeuvres majeures disséminées dans les plus grands musées – Amsterdam, Bruxelles, Détroit, Munich, Vienne… – et dans de prestigieuses collections particulières. On y voit aussi, bien entendu, l’une des scènes de genre les plus connues et surprenantes du peintre qui est conservée à la Fondation Custodia.

L’étape parisienne de l’exposition est très différente de celle du Mauritshuis car la sélection d’oeuvres de Jacobus Vrel a été enrichie de neuf tableaux et de
l’unique dessin connu de l’artiste.

Fondation Custodia  Jacobus Vrel – Scène de rue avec un homme
– pierre noire, encadrement à la plume et encre brune

Ressemblance ?

À première vue, rien ne semble relier Jacobus Vrel au célèbre Johannes Vermeer hormis leurs initiales « JV ». Pourtant, nombre de leurs tableaux partagent un même calme contemplatif, le rôle central joué par des figures féminines et, bien souvent, un certain mystère. Ainsi, beaucoup d’oeuvres de Jacobus Vrel furent longtemps attribuées à Vermeer.
Inconnues du grand public, elles intriguent et fascinent les historiens d’art depuis plus d’un siècle. Qui était donc ce mystérieux peintre du XVIIe siècle hollandais ?

Vrel l’énigmatique

2-Jacobus Vrel Femme à la fenêtre, daté 1654 Huile sur bois. – 66,5 × 47,4 cm
Vienne, Kunsthistorisches Museum, inv. GG 6081 © KHM-Museumsverband

Rien n’est connu de la vie de Jacobus Vrel. Seul un de ses tableaux porte une date : « 1654 », que l’on peut lire dans la partie gauche de la Femme à la fenêtre de
Vienne, juste après le nom « J. Frel » [fig. 2]. Ici, la signature de Vrel ne se détache pas sur le blanc d’un morceau de papier tombé sur le sol de la composition, contrairement à la majorité de ses scènes d’intérieur.
Car Jacobus Vrel a signé ou monogrammé presque toutes ses oeuvres connues. Étrangement – mais tout semble étrange chez Vrel – il orthographie son
patronyme de façons très variées : « J. Frel », comme à Vienne, « Vrel »,
« Vrell », « Vrelle », voire « Veerlle ».
Dans l’intérieur d’église et la Vieille femme lisant
[fig. 6], il donne également son prénom en toutes lettres : « Jacobüs Vreel ».

On ne connaît que quarante-cinq oeuvres de sa main : un unique dessin et quarante-quatre tableaux, tous peints sur panneaux de bois. Le catalogue raisonné établi par l’équipe scientifique internationale qui a porté ce projet les a tous répertoriés dans la monographie consacrée à Jacobus Vrel, publiée au printemps 2021. L’étape parisienne de l’exposition présente le dessin et vingt-deux de ces tableaux, soit plus de la moitié de la production connue de l’artiste.

3 -Jacobus Vrel Paysage avec deux hommes et une femme conversant, avant 1656
Huile sur bois. – 37 × 28 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum, inv. GG 580
© KHM-Museumsverband

Un seul document

En dehors de ses oeuvres, on ne dispose que d’un seul document contemporain mentionnant le peintre. Il est d’une grande importance car il nous informe que
trois tableaux de Vrel se trouvaient dans une prestigieuse collection de peintures du XVIIe siècle.
Il s’agit de celle de l’archiduc Leopold Wilhelm, gouverneur des Pays-Bas du Sud (l’équivalent de l’actuelle Belgique) alors sous la tutelle de l’Espagne
des Habsbourg. Lorsque s’achevèrent ses fonctions à Bruxelles, l’archiduc rentra à Vienne et y fit envoyer sa vaste collection. C’est là qu’un inventaire détaillé fut rédigé en 1659 où l’on trouve « Deux pièces de même format à l’huile sur bois, dans l’une une cheminée hollandaise auprès de laquelle est assise une femme malade, et dans l’autre une femme qui regarde par la
fenêtre. […] Originaux de Jacob Frell. » et plus loin « Une huile sur bois, où l’on voit deux paysans et une paysanne. Par Jakob Fröll ». Dans l’inventaire aussi,
le nom du peintre fut donc orthographié de deux manières différentes.

Tableaux identifiés

Les deux premiers tableaux furent facilement identifiés dès la fin du XIXe siècle comme étant celui du Kunsthistorisches Museum de Vienne [fig. 2]
– dont le coeur est justement constitué de la fameuse collection de Leopold Wilhelm – et son pendant vendu par le musée et aujourd’hui dans la Leiden
Collection à New York.
Le troisième tableau avait en revanche été perdu de vue et c’est l’une des nouveautés apportées par le projet de recherches mené pour l’exposition que
d’avoir permis l’identification du seul paysage connu de la main de Jacobus Vrel [fig. 3]. Il est lui aussi conservé au musée de Vienne mais était depuis le XVIIIe siècle attribué à l’artiste Johannes Lingelbach (Francfort 1622 – 1674
Amsterdam). Si l’absence d’information sur le peintre – en dépit de ces trois oeuvres dans la collection de Leopold Wilhelm – n’avait pas suffi à rendre perplexes les historiens de l’art, les tableaux de Jacobus Vrel les ont aussi mis à l’épreuve. Ils sont en effet difficiles à placer au sein de la production picturale hollandaise. Ses vues de rues semblent offrir une plongée dans la vie urbaine des Pays-Bas du XVIIe siècle, mais elles intriguaient par leurs architectures inclassables. Dans la Scène de rue animée acquise récemment par la Alte Pinakothek de Munich, la gamme monochromatique et les accents géométriques paraissent même d’une étonnante
modernité [fig. 4].

                                       4- Jacobus Vrel, Scène de rue animée
Huile sur bois. – 39 × 29,3 cm
Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen,
Alte Pinakothek, inv. 16502

De plus, ces représentations n’ont pas d’équivalent dans la peinture de vues de villes, un genre qui se développe surtout dans la seconde moitié du Siècle
d’or. Vrel choisit en effet de dépeindre des ruelles anonymes avec des personnages simples – ni riches, ni pauvres – contrairement à ses confrères [fig. 5].

5- Jacobus Vrel, Scène de rue, femme assise sur un banc
Huile sur bois. – 36 × 27,5 cm Amsterdam, Rijksmuseum, inv. SK-A-1592

Quant aux scènes d’intérieur peintes par Vrel, elles sont également difficiles à ordonner dans l’art hollandais.
Ces pièces vides d’objet – à l’exception du morceau de papier au sol qui porte sa signature, délimitées par des murs tout aussi vides et une fenêtre derrière laquelle on distingue une pâle figure d’enfant émergeant de l’obscurité, sont sans équivalent dans l’art de son siècle [fig. 1 et 6].


6-Jacobus Vrel, Vieille femme à sa lecture, un garçonnet derrière la vitre

Huile sur bois. – 54,5 × 40,7 cm The Orsay Collection

Scènes de genre hollandaises

D’autres intérieurs, plus proches sans doute des scènes de genre hollandaises auxquelles nous sommes accoutumés, s’en distinguent cependant par leurs
figures féminines vues de dos, dont l’expression échappe au spectateur, comme dans les compositions de Vienne [fig. 3], de Bruxelles et de Lille. Dans le très
beau tableau de Détroit [fig. 7], un garçonnet observe par une porte à deux battants un ailleurs qui demeure hors-champ tandis qu’une femme cherche des poux dans la chevelure d’une fillette et se détache sur un grand pan de mur vide d’une audacieuse modernité.

7-Jacobus Vrel, Intérieur, femme peignant une fillette, un garçon près de la porte Huile sur bois. – 55,9 × 40,6 cm
Détroit, The Detroit Institute of Arts, don de The Knoedler Galleries, 1928,
inv. 28.42

La palette restreinte, la sobriété et le silence qui se dégagent de ces scènes ont bien souvent fait comparer Jacobus Vrel au peintre danois Vilhelm Hammershøi (1864 – 1916). C’est certainement le caractère intemporel de ses oeuvres qui attira Jean Clair au début de sa brillante carrière consacrée à l’art du XXe siècle.
Son article de 1968
« Jacobus Vrel, un Vermeer du pauvre » est l’une des analyses les plus fines du travail du peintre « chroniqueur
des petites gens des villes ».
Constatant combien Vrel se distingue de ses confrères hollandais, Jean Clair montre que ses choix formels se rapprochent
de ceux de Vermeer :
aucune perspective plongeant dans les rues environnantes, dans des enfilades et des pièces qui s’emboîtent. Enfin, Jean Clair insiste très justement sur le refus de Vrel de « se laisser enfermer dans un réalisme étroit » permettant
ainsi aux spectateurs d’accéder à une forme de « ravissement intemporel ».

Le projet international de recherche : La Haye – Munich – Paris

C’est pour tenter de percer le mystère de Jacobus Vrel que la Alte Pinakothek de Munich, la Fondation Custodia et le Mauritshuis ont uni leurs forces et entrepris un projet de recherche international dès 2018. L’exploration des
archives confiée à Piet Bakker, l’un des grands spécialistes néerlandais dans ce domaine, n’a hélas livré aucune information sur les lieux de naissance et de
décès ni sur l’activité du peintre. En revanche, les analyses dendrochronologiques mises en oeuvre pour ce projet (c’est-à-dire la datation
des panneaux de bois sur lesquels sont peints les tableaux) ont établi que Vrel avait créé ses premières vues de villes autour de 1635 et ses scènes d’intérieurs
vers 1650. Cela en fait donc, non pas un suiveur comme on l’a longtemps
présumé, mais bien un précurseur de Vermeer. Vrel était généralement placé dans l’école de Delft, mais il convient désormais de l’imaginer actif dans l’est des Pays-Bas. Les historiens de l’urbanisme et de l’architecture
Boudewijn Bakker et Dirk Jan de Vries ont montré que certaines des vues de villes peintes par Vrel – comme le tableau de Hambourg [fig. 8] –présentent
des éléments qui sont tirés de la topographie et des bâtiments de la ville de
Zwolle, charmante cité où naquit le grand peintre Gerard ter Borch (1617 – 1681). C’est peut-être ce dernier qui fut le lien entre Vrel et Vermeer car un document d’archive atteste que Ter Borch et Vermeer se connaissaient.

Jacobus Vrel et le Siècle d’or hollandais

Afin de mieux faire comprendre l’originalité des oeuvres de Jacobus Vrel, la Fondation Custodia consacre trois salles de son exposition aux contemporains hollandais du peintre qui ont traité des sujets similaires : vues de villes et scènes de genre.
Si les représentations urbaines de Vrel n’ont pas d’équivalent dans l’art des Pays-Bas, il est pourtant le premier peintre du Siècle d’or à avoir choisi pour sujet des vues de rues et de bâtiments sans aucun événement historique ou marquant. C’est un type de peintures qui allait connaître un développement important dans la seconde moitié du XVIIe siècle avec des artistes qui se spécialisent dans ce genre comme Jan van der Heyden (1637 – 1712)
ou les frères Gerrit (1638 – 1698) et Job Berckheyde (1630 – 1693). De ce dernier, l’exposition montre un tableau évoquant les canaux bordés d’arbres de la ville de Haarlem prêté par le Mauritshuis. De la fabuleuse collection du musée de La Haye vient aussi la Vue d’un marché par Egbert van der Poel (1621 – 1664), un artiste qui, comme Vrel, se spécialise dans les représentations urbaines et les scènes de genre.

10- Pieter Janssens, dit Elinga (1623 – 1682), Femme à sa lecture, vers 1665-1670 – Huile sur toile. – 75,5 × 63,5 cm
Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Alte Pinakothek, inv. 284

Les vues de villes furent aussi très prisées des dessinateurs hollandais et plusieurs feuilles remarquables de la Fondation Custodia et du Rijksmuseum mettent leur art en lumière. Le visiteur de l’exposition saisira ainsi combien les ruelles peintes par Jacobus Vrel tiennent une place à part dans la production
néerlandaise.
En revanche, lorsqu’il dépeint des intérieurs, Vrel fait appel à un répertoire
de motifs déjà bien en place dans l’art hollandais. Ses figures de femmes
cuisinant, cousant, au chevet d’une malade ou s’occupant d’enfants ont de nombreux parallèles, comme le montre l’exposition.
Pour évoquer les artistes Esaïas Boursse (1631 – 1672) et Quiringh van
Brekelenkam (après 1622 – après 1669) [fig. 9], les peintures de la Fondation
Custodia sont complétées par les généreux prêts du Rijksmuseum, du musée de Bonn et de la Alte Pinakothek de Munich. Cette dernière envoie également à Paris son magnifique tableau de Pieter Janssens, dit Elinga (1623 – 1682) [fig. 10] dont les intérieurs peuplés de figures féminines invitent à une même rêverie que ceux de Vrel.

11- Gerard ter Borch (1617 – 1681)- La Chasse aux poux, vers 1652-1653
Huile sur bois. – 33,2 × 28,7 cm
La Haye, Mauritshuis, acquis avec le soutien de la Vereniging Rembrandt,
inv. 744

Quant au Mauritshuis, il a accepté de prêter l’un de ses tableaux iconiques de Gerard ter Borch (1617 – 1681) : La Chasse aux poux [fig. 11] normalement exposé dans la salle des Vermeer à La Haye. On y retrouve le thème de l’épouillage maternel de la composition de Vrel conservée à Détroit [fig. 7] mais traité par Ter Borch de façon plus intimiste avec une attention toute particulière accordée aux expressions des visages et à la description des étoffes.

Les arts graphiques ne sont pas en reste pour cet éloge du quotidien que les artistes hollandais du XVIIe siècle ont offert à la postérité.
La Fondation Custodia est riche de dessins de Rembrandt évoquant la vie des
femmes, probablement à l’origine conservés par le maître dans un album consacré à ce thème. On peut admirer le plus beau d’entre
eux – unanimement reconnu comme l’une des feuilles majeures de l’artiste. Rembrandt y représente sa femme, Saskia, alitée, sans doute pendant l’une de ses grossesses [fig. 12]. Le motif de la malade allongée dans un lit

12.-Rembrandt Harmensz van Rijn, dit Rembrandt (1606 – 1669)
Intérieur avec Saskia alitée, vers 1640-1641
Plume et encre brune, lavis brun et gris, corrections à la gouache blanche.
– 142 × 177 mm
Paris, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, inv. 266

Aux côtés des dessins et gravures sélectionnés dans la collection de la Fondation Custodia sont exposés de nombreux prêts du Rijksmuseum, comme la série de la graveuse Geertruydt Roghman (1625 – 1651) qui présente de frappantes similarités avec certaines scènes de Vrel [fig. 13].

13- Geertruydt Roghman (1625 – 1651) Une femme nettoyant des ustensiles de cuisine Gravure au burin. – 213 × 171 mm
Amsterdam, Rijksmuseum, Rijksprentenkabinet,
don de F. G. Waller, Amsterdam, inv. RP-P-1939-571


On peut aussi admirer le dessin dans lequel une femme vue de dos se penche par
l’ouverture d’une porte à deux battants [fig. 14], un motif très prisé par Vrel.
Longtemps attribuée à Rembrandt, cette feuille est aujourd’hui donnée à Nicolaes Maes (1634 – 1693), l’un de ses brillants élèves qui, lui aussi, a bien souvent représenté des femmes dans l’intimité de leur foyer ainsi que l’attestent d’autres dessins exposés de l’artiste.

Renseignements pratiques

Fondation Custodia
 121, rue de Lille – 75007 Paris

www.fondationcustodia.fr

Heures d’ouverture
Durant les périodes d’exposition :
tous les jours sauf le lundi, de 12h à 18h

Le billet d’entrée donne droit à la visite des 2 expositions

Transports
Métro Assemblée Nationale (ligne 12) ou Invalides (lignes 8 et 13, RER C)
Bus 63, 73, 83, 84, 94 : Assemblée Nationale

 Robert Gober et le motif du trou d’écoulement

A la Bourse de Commerce

L’œuvre de Robert Gober décrit des relations complexes entre intérieur et extérieur, caché et révélé. Les corps masculins sont présentés comme des ready-mades modifiés, tronqués, mutants et hybrides.   

Waterfall est une installation qui s’aborde à travers une simple veste, une pièce de costume masculin présentant son dos au regardeur. Elle est placée contre un mur ; de son col, dépasse un liseré blanc de chemise. Dans la partie supérieure du dos se découpe une petite ouverture carrée. Le visiteur est porté à regarder par cette ouverture : ce qu’il voit alors n’est pas, comme on pourrait s’y attendre, l’intérieur d’un corps, mais une paroi rocailleuse, mêlée de branchages et ruisselante d’eaux vives. En combinant la banalité sévère d’un vêtement urbain à une scène agreste, deux éléments du réel ordinaire appartenant à deux modes d’existence différents, Waterfall parvient à synthétiser, plus encore qu’un récit onirique dans la veine surréaliste, une mise en abîme qui renverse l’ordre établi et interchange les limites de l’intérieur et de l’extérieur. Waterfall renvoie aussi à la dernière œuvre de Marcel Duchamp, Étant donnés : 1° la chute d’eau 2° le gaz d’éclairage… (1946-1968), une installation où cohabitent le corps, la pulsion scopique du regardeur et le diorama de cascade et de verdure. Waterfall poursuit l’investigation de Gober sur la perception trouble et les aspects flottants du corps et de l’identité.

Door with Lightbulb 

L’installation Door with Lightbulb de Robert Gober immerge le spectateur dans une histoire silencieuse. Au cœur d’un espace clos et obscur, une porte apparaît encadrée de piles de journaux et aux prises avec deux sources de lumière. Alors qu’une ampoule rouge luit de façon sinistre et alarmante à son sommet, un rai de lumière brillante filtre sous elle. Attaché à la matérialité de l’objet, Gober confectionne à la main tous les éléments de cette installation, comme les journaux dont il a lui-même écrit chaque article.

Opérant une plongée dans un lieu anonyme et inquiétant, Door with Lightbulb exprime pleinement un mélange entre familiarité et étrangeté bien spécifique à l’œuvre de Robert Gober. La porte est un élément récurrent au sein de son œuvre ambiguë, apparaissant dans des environnements éclairés avec soin.

HELP ME 2020-2021

Help me de Robert Gober se compose d’un cadre de fenêtre et d’un ensemble d’objets quotidiens : des rideaux, un pot de graisse, un crayon, tous réalisés à la main par l’artiste. Si l’intérieur est visible, l’ouverture ne donne accès qu’au mur d’accroche, créant ainsi une sensation d’étouffement. La beauté calme du vent s’engouffrant dans les rideaux, le caractère domestique de l’assemblage qui donne l’impression de se retrouver face à un rebord de fenêtre d’une ferme américaine comme le suggère le pot, renforce paradoxalement l’aspect énigmatique, sinon angoissant, sensation réhaussée par le titre
(« Sauvez moi »).

Nombre d’œuvres de Robert Gober font état d’une tension entre l’intérieur et l’extérieur – l’artiste a souvent recours à l’artifice visuel des barreaux – laissant le sentiment que certaines choses restent enfouies, sous le poids des contraintes sociales, de la honte, des injonctions. Help Me, tout en laissant affleurer des questions existentielles et biographiques, arpente aussi l’histoire de l’art : le cadre de la fenêtre agit tout autant comme celui d’un tableau, interrogeant le caractère illusionniste de l’image artistique.

Au Schaulager

Sans titre 1995-1997

Cette œuvre majeure consacrée à la création de répliques de l’environnement ménager, tels que des lavabos, des cheminées, des écoulements ou des reproductions de parties du corps, ainsi que des espaces connotés par une institution ou par la religion, se voit une nouvelle fois présentée au public, dans une collaboration étroite avec l’artiste.

Le motif du trou d’écoulement, auquel il se confronte encore une fois ici, apparaît dès ses premières œuvres : à partir de 1989, Gober installe une série de simples trous d’écoulement (Drains), qu’il réalise un par un et fait mouler directement dans les murs des salles d’exposition. Le trou d’écoulement illustre la frontière entre la lumière et l’obscurité, entre ce qui est visible en surface et ce qui est souterrain, entre l’intérieur et l’extérieur.

Son installation est à lire comme un symbole de transition, elle présente des lieux qui sont invisible en eux-mêmes. Les catégories explicites du dedans et du dehors, du dessus et du dessous, ces éléments qui font notre orientation dans l’espace, disparaissent. En lieu et place, des zones inconnues apparaissent aux délimitations autres et qui ouvrent sur un domaine dont il faut faire l’expérience physique. En même temps, observée avec recul, la sculpture domine l’espace et vacille sans se fixer entre un plateau de tournage et la scène d’un crime.


Split Walls with Drains ne fait pas seulement figure d’apothéose de l’œuvre sculpturale de Gober en raison de ses exceptionnelle qualités plastiques – considérant en particulier les éviers, trous d’écoulement et urinoirs réalisés à la main –, l’œuvre occupe aussi une place à part puisqu’elle fut réalisée pour l’espace spécifique du MGK, sous et au travers duquel coule aussi d’ailleurs un ruisseau. Elle demeure ainsi enracinée dans le bâtiment de manière permanente.

Biographie
 

AMÉRICAIN, NÉ EN 1954, auteur d’une œuvre autobiographique dans laquelle se côtoient lits d’enfants, membres humains et installations à grande échelle, Robert Gober rattache ses souvenirs d’enfance à des objets de prime abord anodins mais à l’apparence troublante. En donnant une forme aux images évocatrices qui hantent son esprit, il livre un œuvre protéiforme qui questionne la sexualité, la religion, les relations humaines et la nature.

L’évocation du souvenir est indissociable chez Robert Gober d’une démarche artisanale. Ses œuvres naissent d’un travail manuel méticuleux qui implique une grande diversité de matériaux tels que cire, plâtre, papier journal, et procédés techniques. Sa grande maîtrise sculpturale lui permet d’exprimer une forme d’aliénation de l’objet au travers d’un réalisme déconcertant.

Les œuvres de Robert Gober, conservées au sein de la Collection Pinault, ont été exposées lors de l’exposition « Sequence 1 » (2007) à Palazzo Grassi, et les expositions « Mapping the Studio » (2009-2011) et « Dancing with Myself » (2018) à Punta della Dogana.

Informations pratiques

A la Bourse de Commerce

2 rue de Viarmes, 75001 Paris

Voir le plan

Ouverture

Du lundi au dimanche de 11h à 19h
Fermeture le mardi et le 1er mai.
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h.
Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h.

Au Schaulager Basel
HORAIRES D’OUVERTURES
 

Mardi-dimanche 10h-18h
Jeudi jusqu’à 20h
Fermé le lundi
Ouvert le 1er août

OUT OF THE BOX

Schaulager est fier de présenter cette année une grande exposition collective et a de bonnes raisons de se réjouir : Schaulager fête ses 20 ans ! La plupart des œuvres exposées ont été acquises ces dernières années pour la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann. L'exposition se concentre sur les médias temporels.L’exposition a été conçue par Heidi Naef, Senior Curator, en collaboration avec l’équipe de recherche du Schaulager. Le livre d’artiste consacré à Dieter Roth a été développé et réalisé par le Schaulager, le concept visuel a été conçu par Peter Fischli. Se termine le 19 November 2023

20 ans

2023 est pour le Schaulager une année exceptionnelle : il y a 20 ans, le bâtiment inaugurait un concept innovant dans une institution unique en son genre. Avec OUT OF THE BOX, le Schaulager présente désormais une importante exposition de groupe qui réunit les oeuvres de quelque 25 artistes, dont
David Claerbout, Tacita Dean, Thomas Demand, Gina Fischli, Peter Fischli, Katharina Fritsch, Robert Gober, Rodney Graham, Gary Hill, Martin Honert, Klara Lidén, Dieter Roth, Thomas Ruff, Anri Sala, Jean- Frédéric Schnyder, Dayanita Singh, Monika Sosnowska, Jane & Louise Wilson et autres.
À cette occasion, des oeuvres médiatiques basées sur le temps sont mises en avant ; elles seront visibles dans des espaces de projection dédiés, répartis à travers l’exposition.

OUT OF THE BOX

Le titre de l’exposition correspond au programme du Schaulager depuis 20 ans. En effet, celui-ci a été fondé en 2003 dans l’idée d’associer stockage et visibilité de l’art contemporain : les oeuvres de la Fondation Emanuel Hoffmann sont conservées telles quelles, sans boîte ni caisse, et disposées au Schaulager, lorsqu’elles ne sont pas présentées dans des expositions au Kunstmuseum
Basel ou des musées du monde entier. Ce nouveau type de bâtiment a été développé et réalisé à l’époque dans une collaboration de la Fondation Laurenz avec le bureau d’architectes de renommée internationale
Herzog & de Meuron. Aujourd’hui, le Schaulager a non seulement inspiré de nombreuses autres institutions avec cette idée visionnaire, mais il s’est fait aussi une place solide au niveau international en tant qu’institution de recherche, lieu de dépôt et d’exposition. Le titre de l’exposition OUT OF THE BOX résume donc parfaitement la conception et l’idée d’origine du Schaulager, toutes deux aussi actuelles aujourd’hui qu’il y a 20 ans.

                          Katharina Fritsch, Rattenkönig

OUT OF THE BOX renvoie cependant aussi aux conditions, en constante évolution, de l’art contemporain. « Box » est ici synonyme d’« espace » et pose une notion fondamentale pour la démarche des artistes contemporaines et contemporains. Concernant les oeuvres médiatiques basées sur le temps, l’espace dans lequel elles sont présentées est un élément essentiel, auquel les artistes pensent déjà pendant la genèse de l’oeuvre : sans espace, une oeuvre ne peut pas être montrée ; l’espace marque l’oeuvre de son empreinte, même si ce que les images animées donnent à voir est en soi immatériel et ne prend place que sous forme de fichier sur un support de données. L’espace est inhérent à l’oeuvre, chaque fois que celle-ci est présentée, il est soigneusement défini et ajusté aux circonstances et aux spécifications techniques.

                                          Gary Hill Circular Breathing 1994
Ces espaces rigoureusement adaptés sont par conséquent individuels, un peu comme un vêtement confectionné sur mesure. L’architecture de l’exposition OUT OF THE BOX se compose donc de contenants plus ou moins grands placés dans l’espace. D’autres places et passages s’ouvrent entre les volumes, et
même l’architecture visible du Schaulager – lui-même une boîte géante – est intégrée dans ce paysage varié de formes et d’axes visuels.

                          Robert Gober, Untitled, 1995–1997

L’accent de cette vaste présentation est mis sur des oeuvres médiatiques grand format basées sur le temps et autres dernières acquisitions de la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, dont certaines sont montrées au public pour la première fois dans le contexte institutionnel d’une exposition. Par conséquent,
une multitude d’oeuvres vidéo ou cinématographiques, sculptures, peintures, dessins, et photos s’étend sur les deux grands niveaux d’exposition du Schaulager.

Les oeuvres

Chaque oeuvre est unique et a sa propre histoire au sein de la collection, mais il convient de souligner ici l’installation audio et vidéo complexe Ravel Ravel (2013) de l’artiste albanais Anri Sala, acquise après la première présentation de l’oeuvre à la Biennale de Venise en 2013. Pour OUT OF THE BOX, Sala a choisi de
présenter l’installation dans la version qu’il avait déjà expérimentée en 2017–2018 au Museo Tamayo de Mexico. Ici, il a décidé de ne pas projeter les deux vidéos l’une au-dessus de l’autre comme à Venise, mais sur deux écrans semi-transparents suspendus l’un derrière l’autre, dans un
espace insonorisé conçu par l’artiste.Ravel(vidéo)

Anri sala

S’y déplacer signifie percevoir avec tous ses sens l’intervalle acoustique, visuel et spatial entre les deux projections. L’oeuvre porte sur la composition musicale Concerto pour la main gauche (1921-1931) de Maurice Ravel, écrite par celui-ci à la demande de Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit pendant la Première Guerre mondiale.

Tacita Dean

De l’artiste britannique Tacita Dean sont présentés le grand dessin à la craie sur panneau mural Inferno (2019), la photographie repeinte Purgatory (Threshold) (2020) et le film 35 mm Paradise (2021). Tacita Dean a été chargée par le Royal Opera House de Londres de concevoir les dessins et les costumes d’un nouveau
ballet intitulé The Dante Project,

dont sont issues les trois oeuvres distinctes présentées dans OUT OF THEBOX. Coproduit avec l’Opéra de Paris, avec une nouvelle musique de Thomas Adès et une chorégraphie de Wayne McGregor, le projet s’inspirait de la Divine Comédie (1307-1321) de Dante Alighieri et marquait les 700 ans de la mort du poète. Le ballet a été créé à Londres en octobre 2021 et a été présenté au Palais Garnier à Paris jusqu’en mai 2023.
Pour The Dante Project, Tacita Dean représente ces trois cercles du parcours de Dante dans une odyssée inspirée, à travers différents médiums et moyens de représentation.


Pour OUT OF THE BOX, les trois oeuvres ont été chorégraphiées de manière cohérente suivant la séquence chronologique du ballet.

David Claerbout

David Claerbout, quant à lui, place le public face à une illusion. On voit là un incendie de forêt d’une ampleur effrayante, malgré le monde virtuel dans lequel se déroule la catastrophe : le spectacle ressemble à s’y méprendre à la réalité, or il relève entièrement d’une construction numérique. En 2017 déjà, le Schaulager avait présenté de David Claerbout la grande projection Olympia (The real time
disintegration into ruins of the Berlin Olympic stadium over the course of a thousand years) (lancement en 2016), une réflexion sur le temps et sur la perception, que Wildfire (meditation on fire) (2019–2020) pousse
encore plus loin, de manière encore plus spectaculaire.David Claerbout

Klara Lidén

Un groupe d’oeuvres de l’artiste suédoise Klara Lidén a tout récemment rejoint la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann. L’espace et le positionnement de son propre corps dans l’environnement constituent des thèmes majeurs de son travail : dans une vidéo de l’installation médiatique Closer Now (2022), l’artiste se montre elle-même descendant stoïquement une ruelle étroite en faisant des cabrioles sur l’asphalte dur. L’installation comprend également des boîtes en carton suspendues qui tournent autour de leur propre axe et reprennent ainsi le mouvement de roulement du corps dans la rue.

Dans la vidéo

grimpe en revanche sur un échafaudage qui semble tourner autour d’elle.

Conclusion

Les visiteurs réguliers des expositions passées du Schaulager tomberont sur des oeuvres d’artistes auxquels de grandes expositions monographiques ont été consacrées ici ; par exemple Monika Sosnowska, dont la sculpture d’un cube cabossé Untitled (2006) domine l’espace,

ou encore l’artiste universel Dieter Roth, auquel le Schaulager, pour son inauguration il y a 20 ans, avait consacré une rétrospective. Et pour l’occasion, une nouvelle publication du Schaulager, rend hommage à l’oeuvre
Selbstturm; Löwenturm (1969/1970-1998) de la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, et dont la maquette a été conçue par l’artiste Peter Fischli, paraîtra également en juin.

Dans OUT OF THE BOX, ce dernier montre différentes oeuvres, certaines datant de l’époque du duo d’artistes Fischli/Weiss, mais d’autres aussi, plus récentes, que l’artiste a réalisées seul, dont un groupe de sculptures cinétiques créé en 2023 et exposé pour la première fois.

OUT OF THE BOX invite à envisager l’art de notre époque de manière à la fois agréable et réfléchie, afin de considérer sous un angle nouveau les thèmes qui nous animent aujourd’hui. Les oeuvres médiatiques notamment supposent que l’on prenne davantage de temps. Pour cette raison, le billet d’exposition donne
droit cette année à trois entrées au Schaulager.

Autres artistes
Informations Pratiques

Schaulager
Ruchfeldstrasse 19 CH
-4142 Münchenstein
T +41 61 332 35 35 F +41 61 332 35 30
www.schaulager.org

Horaires
Tue, Wed, Fri 10 a.m. – 6 p.m.
Thu 10 a.m. – 8 p.m.
Sat, Sun 10 a.m. – 6 p.m.
Mon closed
During public holidays and Art Basel,
see www.schaulager.org
Admission Tickets valid for three visits (not transferable)
Regular CHF 18, Reduced CHF 12
Family Ticket CHF 25

RON MUECK

Three Dogs 2023 Ron Mueck

Jusqu'au 5 novembre 2023, la Fondation Cartier pour l’art contemporain invite le sculpteur australien Ron Mueck à exposer un ensemble d’oeuvres jamais montrées en France aux côtés d’oeuvres emblématiques de sa carrière.
Commissaire d’exposition : Hervé Chandès
Commissaire associé : Charlie Clarke
Chargée du projet d’exposition : Aby Gaye
Présentation

Né en 1958 à Melbourne et vivant au Royaume-Uni depuis 1986, Ron Mueck développe une oeuvre qui touche à l’universel et renouvelle profondément
la sculpture figurative contemporaine. Il crée des oeuvres aux dimensions surprenantes et empreintes d’une inquiétante étrangeté. De nombreux mois,
et parfois plusieurs années, lui sont nécessaires pour créer chacune de ses sculptures. Ron Mueck a réalisé en un peu plus de 25 ans un corpus de quarante-huit oeuvres, dont les dernières sont achevées au printemps 2023 pour l’ouverture de l’exposition.

L’exploration d’un nouveau processus de création

                                                    Mass 2017

Par son échelle et sa facture, l’installation monumentale Mass marque un nouveau jalon dans la carrière de Ron Mueck. Cette oeuvre commandée par
la National Gallery of Victoria (Melbourne, Australie) en 2017, est la plus grande qu’il ait jamais réalisée.
Composée de cent gigantesques crânes humains, Mass est reconfigurée par l’artiste en fonction de l’espace pour chaque présentation. Elle offre une expérience physique et psychique fascinante qui nous amène à contempler les notions fondamentales de l’existence humaine. Son titre donne à lui seul une idée de la polysémie de l’oeuvre. Le mot anglais « mass », signifiant à la fois un amas, un tas, une foule mais aussi une messe, est une source d’interprétations propres à chaque visiteur. L’iconographie du crâne, elle-même, est ambigüe. Si l’histoire de l’art l’associe à la brièveté de la vie humaine, elle est aussi omniprésente dans la culture populaire.

Pour l’artiste, « le crâne humain est un objet complexe, une icône puissante, graphique, que l’on identifie immédiatement. Familier et étrange à la fois, il rebute autant qu’il intrigue. Il est impossible à ignorer, accaparant inconsciemment notre attention ».

Les crânes se présentent comme un groupe, une somme d’individus qui s’impose au visiteur. En cela, Mass se distingue des précédentes oeuvres de Ron Mueck qui avait, jusqu’alors, toujours représenté l’être humain dans son individualité.

Également exposé pour la première fois en France, Dead Weight (2021), un crâne en fonte de près de deux tonnes, contraste avec ses oeuvres
habituellement naturalistes. Les traces du moulage de cette sculpture demeurent, l’artiste ayant volontairement laissé les marques de sa fabrication et la nature brute du matériau parler d’elles-mêmes.

Le film

Ce nouveau procédé lui permet également de raconter de nouvelles histoires, de traiter des sujets différents, tels que des personnages en groupes et même en action. En les libérant d’une abondance de détails réalistes, Ron Mueck traduit d’une manière plus directe la dynamique qui les anime.
Un court film réalisé par le photographe français Gautier Deblonde dans l’atelier de l’artiste documente la création de ses deux oeuvres les plus récentes et est diffusé sur les plateformes digitales de la Fondation Cartier.

Trois oeuvres emblématiques des années 2000

Pour Baby (2000), minuscule sculpture d’un petit garçon qui vient de naître, Ron Mueck a pris pour modèle une image trouvée dans un manuel de médecine
montrant un bébé tenu en l’air par les pieds quelques minutes seulement après l’accouchement. Aux antipodes de l’installation Mass, évocation du corps post-mortem, cette minutieuse représentation des premiers instants
de la vie attire tout aussi intensément l’attention.
En inversant l’image originale et en accrochant la sculpture au mur à la manière d’un crucifix, l’artiste présente tout d’abord son oeuvre telle une icône
religieuse. Mais en l’observant de plus près, le visiteur est transpercé par le regard presque insolent du bébé.

Man in a boat (2002)

Man in a boat (2002) représente une scène particulièrement mystérieuse. Un homme dont les bras cachent la nudité est assis à la proue d’une longue barque et se penche en avant, le regard interrogatif ou scrutateur. Comme souvent chez
Ron Mueck, ce personnage semble « se retirer ou dériver dans des états intérieurs qui nous sont à peu près inaccessibles », selon les mots du critique d’art Justin Paton.

Man in a boat 2002

A Girl (2006),

Avec A Girl (2006), le visiteur se retrouve face à un gigantesque nouveau-né, qui porte son premier regard sur le monde. Maculé de traces de sang, le cordon
ombilical toujours présent, son corps est encore marqué par l’expérience de l’accouchement. L’artiste joue sur une impressionnante distorsion d’échelle pour évoquer à la fois le miracle et l’épreuve de la naissance, instant
oublié et pourtant fondamental pour chacun d’entre nous.

Girl 2006

Les oeuvres de Ron Mueck, à la fois profondément mystérieuses et réalistes à l’extrême, font surgir le rêve dans le réel et nous invitent à nous confronter à notre rapport au corps et à l’existence.

Three Dogs 2023

L’exposition dévoile également une spectaculaire sculpture représentant un groupe de chiens menaçants, créée spécialement pour l’occasion, dont Ron Mueck nourrissait déjà le projet lorsqu’il préparait son exposition monographique à la Fondation Cartier en 2013.

La forme et le mouvement

Mass marque également un tournant dans la carrière de Ron Mueck, l’expression de son ouverture à de nouvelles manières de sculpter. Depuis la création de celle-ci, l’artiste s’éloigne de sa pratique antérieure qui
s’attachait à reproduire sur ses sculptures le grain de la peau, l’implantation des cheveux, les détails des vêtements, agençant les matériaux pour obtenir
un effet de réel saisissant. En se focalisant désormais sur la forme, la composition et le mouvement, Ron Mueck souhaite amener le visiteur au plus près de ses intentions et de l’essence de son travail.

Informations Pratiques
Mimetisme

Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 boulevard Raspail
75014 Paris

Se rendre à la Fondation Cartier

Horaires d’ouverture

Tous les jours de 11h à 20h, sauf le lundi.
Nocturne le mardi, jusqu’à 22h.
La fermeture des salles débute à 19h45 (21h45 les mardis).

Contact

Tél. +33 1 42 18 56 50

moc.reitrac.noitadnof@noitavreser.ofni

Trouver le bon interlocuteur

Sommaire du mois de juillet 2023

La villa des Roches Brunes à Dinard

30 juillet 2023 : Art is Magic Jeremy Deller
28 juillet 2023 : « FOREVER SIXTIES » Au Couvent des Jacobins de Rennes
27 juillet 2023 : Attention ARNAQUE
24 juillet 2023 : Irving Penn, Portraits d’artistes à la Villa Les Roches Brunes, Dinard
23 juillet 2023 : « Traînard : collectionneur, amateur et curieux »
22 juillet 2023 : A la rencontre de Vincent Gicquel via François Pinault
19 juillet 2023 : Week-end Membership Bretagne
10 juillet 2023 : Abdelkader Benchamma – Géologie des déluges
03 juillet 2023 : David Zuccolo
01 juillet 2023 : Charmion von Wiegand

Week-end Membership Bretagne

Photo Claude Romanet, Villa les Roches Brunes à Dinard
Groupe de 22 membres
Accompagnatrices: Thiphaine et Sarah
Rennes et Dinard du 14 au 16 juillet 2023
Cet été, la Collection Pinault s'installe en Bretagne. À l'occasion des expositions Forever Sixties au Couvent des Jacobins à Rennes et , nous vous proposons une fin d'été bretonne.
3 expositions, 2 visites guidées de villes, 1 chemin de croix... le week-end s'annonce bien rempli !

« En Bretagne le soleil luit plusieurs fois par jour »
le guide Gérard

14 juillet – jour 1

Lever à 5 h, je termine ma valise, préparée la veille, optimiste je retire ma veste
contre la pluie, me fiant aux prévisions météorologiques.
Robert Z me dépose à la gare où un attroupement dans le hall attend l’affichage du TGV direction  gare de Lyon à Paris. Ma valise est lourde, l’ascenseur est arrêté pour raison économique. Dès l’annonce du n° de quai c’est la course pour rejoindre sa place. Bien installée j’essaie de combler mes heures de sommeil.
Soudain je me réveille, le TGV est arrêté, « Animaux divagant sur la voie » annonce le chef de bord, puis au bout d’un certain moment le TGV repart doucement,
« un quart d’heure de retard » annonce le chef de bord. Je m’inquiète un peu, car j’ai 50 minutes entre la gare de Lyon et la gare Montparnasse, pourvu que je trouve rapidement un taxi.
Je trouve rapidement un taxi, il n’y a pas trop de circulation pour cause de jour férié, je suis rapidement à la gare Montparnasse.
Je cherche mon départ sur l’affichage, horreur je ne le vois pas, puis au bout d’un moment je me rends compte que c’est le TGV pour Quimper dont le 1er arrêt est Rennes. Je monte dans le train, parcours rapide.
Arrivée à Rennes, je hèle un taxi, pour me déposer à mon hôtel. Le chauffeur
n’est pas très heureux car l’hôtel se trouve à 800 m. Je lui dis que je ne peux pas marcher avec une valise trop lourde, que j’ai un genou à ménager : tarif 14 juillet.

Attente à l’hôtel, j’ai 10 mn, d’avance.  Puis je prends possession de ma chambre Lilas. Je m’empresse de prendre une douche car je suis levée depuis ce matin 5 h et je ne me sens + très fraîche. 1er Gag je m’arrose avec la douche pour une fois que j’étais presque coiffée Grrrrr. Je sèche mes cheveux.  Puis une envie pressente. Horreur il n’y a pas de papier. Je téléphone à l’hôtel.
La patronne vient me dépanner et m’explique le fonctionnement de la douche : il faut tirer et pointer en même temps !

                                                               Chambre 102

Accueil Hôtel

Chambre 102, située au-dessus d’un patio, à 2 lits alors que j’avais demandé spécialement un grand lit. J’ai le sommeil agité, aussi il me faut de la place pour ne pas tomber du lit (chose vécue, à l’origine de mes problèmes de déplacement)
Lorsque je veux quitter la chambre, je n’arrive pas à fermer à clé, rebelote, j’appelle la réception, 20 mn d’attente au téléphone. La patronne m’envoie une aide, qui ne connait pas vraiment le système emberlificoté de la porte :
il faut tirer la poignée vers le haut et tourner la clé en même temps !
Moralité : Au Garden Hôtel  il faut tirer et pointer en même temps !

                                                      Art Basel 2022

En gros, j’ai beaucoup aimé le week-end, pour la bonne organisation, la communication par Watsapp et par téléphone, l’amabilité des organisatrices,
les participants très sympathiques, les visites proposées.
Parfois je ne me rendais pas compte qu’il y avait un message Watsapp, aussi  je n’y répondais pas.
Vendredi, la découverte de Rennes entre gouttes d’eau, bourrasques et soleil, fut un vrai plaisir. 

Un voyage dans le temps
Du gothique flamboyant de la Chapelle Saint-Yves, en passant par les rues pavées bordées de maisons à pans de bois colorés, plusieurs époques rythment votre déambulation. Nous traversons les Portes Mordelaises et leur châtelet à deux tours, typique du patrimoine défensif, avant de rejoindre l’Hôtel de Ville, sa place et celle du Parlement de Bretagne, datant de l’époque de Gabriel,

architecte du roi Louis XV. Un saut dans le temps qui vous emmènera dans de remarquables hôtels particuliers édifiés, à l’époque, pour ces
« messieurs du Parlement ».
20h : Diner au restaurant La Fabrique dans le centre de Rennes

                               Le Parlement de Bretagne

La soirée à  la Fabrique St Georges fut décevante. D’une part le lieu était trop bruyant, l’on ne pouvait échanger qu’avec ses voisins de gauche ou de droite, d’autre part, le menu  unique, ne correspondait pas à ce qui avait été proposé, l’eau plate pas bonne, (chauvine :  vive l’eau de Mulhouse) par contre le cidre brut était ok, le poisson un peu sec, je n’ai pas apprécié le dessert – cheese-cake -, mais le café. Heureusement j’ai pu converser avec un charmant voisin F.X. B.
qui se reconnaitra, s’il me lit.

                                        ambiance la Fabrique

Samedi 15 juillet : une journée entre les beaux-arts et la Collection Pinault – Jour 2

9h30 — 10h : Petit déjeuner au Couvent des Jacobins
10h — 11h15 : Visite guidée de l’exposition de la Collection Pinault
« Forever Sixties »
Déjeuner libre
15h — 16h30 : Visite guidée de la collection permanente du Musée des beaux-arts
Rendez-vous avec l’art. Véronèse, Rubens, Picasso… les plus grands artistes vous font de l’oeil, osez plonger votre regard dans leurs oeuvres. Depuis 1794, le fonds d’oeuvres du Musée des beaux-arts de Rennes n’a cessé de s’étoffer, offrant un panorama de l’histoire de l’art depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Rencontrez Léonard de Vinci, Botticelli et Rembrandt et laissez-vous
surprendre par l’impressionnisme de Gustave Caillebotte,
« La Chasse au tigre » de Ruben et Le nouveau-né » de Georges de la Tour.

Puis déambulation libre dans l’exposition temporaire « Art is Magic » au musée des beaux-arts.
Il s’agit de la première rétrospective en France de l’artiste britannique Jeremy Deller, lauréat du Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d’art contemporain de Venise en 2013. Cette exposition entre en résonance avec l’exposition « Forever Sixties » de la Collection Pinault, au Couvent des Jacobins à Rennes, qui explore l’esprit des années 60 entre
libération et répression.
Diner libre

                                       Le Couvent des Jacobins à Rennes

Samedi, petit déjeuner charmant au Couvent de Jacobins, où nous avons pu laisser en attente le cadeau, un totebag Bretagne contenant des publicités pour les exposition à venir, un plan de Rennes, un paquet de délicieuses galettes bretonnes (? ou O.T.)


Puis la conférencière  a introduit l’exposition  
Forever Sixties, fort bien. Hélas debout pendant une 1/2 h, chose qui ruinait mon espoir de bonne santé pour la suite. En effet j’avais été infiltrée au genou 15 jours avant, je devais ménager mon genou. Je n’ai pas suivi le groupe, mais je me suis régalée, en prenant des photos et en lisant les cartels et en admirant l’architecture du lieu.


                                 Musée des Beaux Arts de Rennes

Le musée des BA est très intéressant avec quelques chefs d’oeuvre. La 2e partie au musée des Beaux Art, avec Jérémy Deyller m’a moins intéressée. J’ai parcouru les 2 expositions à mon rythme.

Dimanche 16 juillet : excursion à Dinard –
jour 3

Dimanche 16 juillet : excursion à Dinard
7h50 : Départ en car de la Place des Lices. Accompagnement par un guide de l’Office de Tourisme.
8h15 : Arrivée à Trévérien pour la découverte du chemin de croix de Vincent Gicquel offert par François Pinault, une oeuvre présente dans l’église de Trévérien depuis juillet 2022.
 Collection Pinault « Irving Penn. Portraits d’artistes »


Collation offerte par la ville de Dinard (cidre et gâteau breton)
12h30 : Déjeuner au restaurant l’Écluse
14h30 — 16h30 : Visite guidée de Dinard (circuit en bord de mer)
Dinard inspire les artistes et les nombreuses galeries d’art implantées dans la ville peuvent en témoigner.
La Promenade du Clair de Lune est l’une des balades préférées des Dinardais. Bien exposée et protégée des vents, elle invite à la flânerie et à la détente le long des jardins dont les notes vives, colorées, et les parfums lui donnent un charme particulier.
Quai de la Perle, vous découvrirez avec étonnement une très belle végétation méditerranéenne, et notamment une palmeraie, créée dans les années 1930.
16h30 : Retour vers Rennes
17h45 : Arrivée à Rennes, Place des Lices

Dinard
Dimanche, le bus confortable nous a transporté vers l’église de Trévérien. La simplicité de cette église est un écrin pour le magnifique, émouvant, chemin de croix de Vincent Gicquel.
Ensuite la promenade de Dinard était sportive, la récompense au bout dans la Villa des Roches Brunes avec une très belle exposition dIrving Penn, une présentatrice compétente et charmante.
Le déjeuner à l‘Ecluse était un menu fixe que j’ai apprécié. Puis je n’ai pu suivre le groupe à la découverte de Dinard, ma jambe me faisait trop mal. Le guide Gérard, malgré sa proposition de me faire marcher devant le groupe ! accélère le pas, parle trop fort dans le bus, et ne parle qu’aux premiers rangs, alors que le long de la plage et ailleurs on ne peut pas marcher à 10 de front !
Je remercie le bus, le chauffeur et les organisatrices, qui sont venus me chercher à l’office du tourisme de Dinard. J’avais fait commander un taxi à l’accueil du Casino de Dinard, il n’y en avait pas de disponible, aussi j’étais montée dans un bus de liaison pour la Plage du Prieuré, (le chauffeur du bus ne connaissait pas l’endroit, mais les passagers oui) Je suis descendue du bus après l’appel des organisatrices, le chauffeur m’a suivie pour me rendre le billet de transport) 
Puis nous avons vogué le coeur content vers Rennes, arrêt à la gare pour celles qui prenaient le train du retour.
NB : je suis partie le lendemain après midi à 16 h pour Paris et ensuite pour Mulhouse en TGV.

Lundi 17 juillet
J’ai quitté mon hôtel en leur confiant ma valise et mon sac à dos, pour aller déjeuner. Retour à l’hôtel à 15 h pour commander un taxi et récupérer mes affaires.
Réponse de la personne à l’accueil : les taxis sont débordés, vous pouvez y aller à pied, la gare n’est pas loin,
moi : je suis une personne âgée de presque 82 ans, et ma valise est très lourde, précisez le, au taxi.
Réponse : vous auriez dû le dire ce matin.
Aussi, je suis sortie de l’hôtel pour arrêter une voiture classique.
Une dame a accepté de me conduire à la gare. Elle a chargé la valise, puis je suis allée vers la droite pour m’asseoir en tant que passager. Comme il y avait du soleil, je n’ai pas vu le trottoir resté dans l’ombre, et je suis tombée de tout mon poids (!) à cheval entre le trottoir et la voiture. Mon Apple Watch a fait son job et a appelé les secours, la police est arrivée rapidement, j’étais toujours parterre, assommée par le choc.Les policiers m’ont demandée s’ils devaient appeler les pompiers. J’ai demandé qu’ils me « ramassent » et qu’ils m’installent dans la voiture de la dame serviable, car j’avais des trains à prendre. La dame ne m’avait pas vu tomber et se demandait où j’étais passée !
Après le changement de gare à Paris, grâce à un taxi j’ai pu regagner à temps le TGV pour Mulhouse, arrivée à 21 h 55 précises 
(SNCF).
Pour les visites des musées je ferai un billet spécial

Dinard. La Villa Greystones de François Pinault classée monument historique
en bas l’arbre de Penone

Remarques

– Les textes en légère couleur bleu sont la copie du programme proposé par la Bourse de François Pinault aux membres
– les photos sont de mon Sony ou de mon Iphone sauf la une qui est de Claude
– Il y a des jours où je mangeais une crêpe au petit déjeuner, au déjeuner 2 et une fourrée à la pomme de terre, saucisse et oeuf sur le plat, au dîner

– Je ferai des billets pour les visites des musées
– si vous êtes sur FaceBoock je vous propose de m’y rejoindre
– j’ai un coquard à l’oeil droit, des bleus à la main, au poignet, le long de la jambe
et surtout une côte (celle d’Adam ?) qui me fait souffrir

Abdelkader Benchamma – Géologie des déluges

GÉOLOGIE DES DÉLUGES, série de 5 dessins, encre sur papier marouflé sur toile, dimensions variables, 2023

La Fondation François Schneider invite Abdelkader Benchamma à s’emparer
des 1200m2 du centre d’art à Wattwiller. L’artiste propose une exposition conçue spécialement pour le lieu, guidée par le thème de l’eau cher à la Fondation. Autour du déluge, Abdelkader Benchamma interroge ce mythe universel, la psyché collective qui lui est rattachée et y conçoit un territoire morcelé.
Exposition du 13 mai au 24 septembre 2023
Commissaire : Marie Terrieux
L’exposition

« Lorsque je dessine, le blanc est pensé comme une matière à part entière. Elle devient tangible grâce à l’utilisation du noir »
Abdelkader Benchamma

LIGNES DE RIVAGE, création in situ, 2023

A la fois vestiges de mondes disparus & engloutis, monticules mystérieux, sommets qui affleurent à la surface d’un univers souterrain, cette installation composée de dessins sur panneaux et d’un grand dessin mural transforme la salle principale de la Fondation en un puissant paysage poétique, où
autant de lignes de rivages potentiels – ces marques d’un déluge réel ou rêvé – ont laissé leurs traces. Cette fois il a introduit la couleur dans ses dessins, elles y chantent comme des notes de musique ou encore comme des points de lumière, comme sur les toiles de Vermeer.

KOMETENBUCH, série de dessins, encre sur papier marouflé sur toile, 26 x 18 cm, 2023

Le titre de la série fait référence à un ouvrage du 16e siècle (1587),
« Kometenbuch » (Le livre des Comètes)
compilant des illustrations sur l’origine des comètes. En ce temps, les comètes étaient étaient perçues comme destructrice de monde et de mauvais augure mais également comme merveilleuses, annonciatrices de prodiges et de miracles. A. Benchamma relie ces croyances médiévales aux dernières découvertes en astrophysique : il est fort probable que l’eau, et par conséquent la vie sur terre, proviendrait des météorites et des comètes. L’artiste reprend l’idée de ces petits formats manuscrits du « Kometenbuch », comme
des enluminures extraordinaires et inquiétantes. C’est à travers une collection personnelle d’archives et d’images d’époque multiple que l’artiste nourrit une partie de son oeuvre et des inspirations.

GÉOLOGIE DES DÉLUGES, série de 5 dessins, encre sur papier marouflé sur toile, dimensions variables, 2023

A la fois vestiges de mondes disparus & engloutis, monticules mystérieux, sommets qui affleurent à la surface d’un univers souterrain, cette installation composée de dessins sur panneaux et d’un grand dessin
mural transforme la salle principale de la Fondation en un puissant paysage poétique, où autant de lignes de rivages potentiels – ces marques d’un déluge réel ou rêvé – ont laissé leurs traces.

LA RETRAITE DES EAUX, série de 8 lithographies, lithographie rehaussée à la main et encre marouflé sur toile, 105 x 75 cm, 2023

Les récits se répètent et se transforment, mais une strate primordiale reste toujours visible, à l’image de cette nouvelle série – créée pour l’exposition en collaboration avec l’atelier Michael Woolworth, imprimeur et éditeur, spécialisé en lithographie sur pierre – : un motif, un mythe du déluge réapparait lithographie après lithographie, puis l’artiste ré-intervient sur chaque épreuve. Viennent alors se superposer d’autres récits qui prennent la forme d’un tumulte graphique. Certaines fois le dessin d’origine n’est plus décelable
: il a fusionné et donné naissance à une nouvelle histoire. C’est dans cette répétition que les mythes et les images s’étoffent.

GROTTE CELESTE, ensemble de films d’animation 2023, en co-production avec …

Dans la continuité de « Random », récit dessiné (publié en 2014), l’artiste continue d’explorer les transformations de la matière dans un voyage science fictionnel où il aborde les thèmes du temps, de la vie extraterrestre dans une odyssée autant physique que symbolique. Ici les grottes respirent, elles sont
faites d’une eau sombre, alchimique. Une autre planète est peuplée de créatures-geysers mystérieuses.
Toujours la matière palpite et vibre, et les innombrables étoiles semblent dessiner une inquiétante voûte plutôt qu’un espace infini…

RANDOM, série de planches originales, encre sur papier, 30 x 42, 2014

Les dessins présentés ici sont les planches originales de « Random » Ce livre hybride à l’édition très soignée, à la sérigraphie d’une extrême finesse, avec sa couverture toilée évoquant les encyclopédies d’antan, est un ovni. Entre la bande dessinée, le storyboard, l’expérimentation graphique, il navigue entre
l’infiniment petit et l’infiniment grand, le gazeux et le tellurique, le géométrique et l’organique, et plonge le lecteur dans les remous de la matière. Une matière incertaine, en constante transformation, qui est
la force motrice, implacable et irrésistible, de la narration. Car c’est bien une histoire que nous raconte Abdelkader Benchamma, même s’il s’affranchit des codes, des genres, des cases, et repousse les limites des pages : cadrages extraterrestres, effets d’échelle, zooms et dézooms abyssaux… La fin du monde
comme événement fractal, se reproduisant indéfiniment à différentes échelles.

« Parcourir les oeuvres d’Abdelkader Benchamma, c’est voyager à la vitesse de la lumière vers des univers jusque-là inconnus pour découvrir, en réalité, ce que l’on n’avait pas osé percevoir du réel »
Abdelkader Benchamma – Rayon Fossile

La commissaire

Entre le ciel et la terre se trouve l’eau. Ou plutôt l’eau est dans les cieux, sous et sur la terre. L’eau depuis toujours nourrit les mythes fondateurs des différentes civilisations et grandes religions.
Entre science et croyance, la Géologie des déluges est une étrange quête, qui traque à travers le monde des lignes de rivage hypothétiques. Ces traces qu’aurait laissé l’eau au cours des siècles apparaissent tels des témoins
possibles de catastrophes − montées des eaux qui surgiraient des profondeurs comme dans cet énigmatique extrait du Coran
« et nous fîmes jaillir la terre en sources » − ou au contraire de par les cieux :
« en ce jour-là se fendirent toutes les sources de l’immense abîme d’eau et les écluses des cieux s’ouvrirent ».
Dans les textes sacrés iraniens zoroastiens, les récits indiens ou chinois, le mythe diluvien se répète, en alternant une vision punitive à l’avènement d’une nouvelle ère. Le déluge est à la fois une épopée géologique mais aussi
humaine. Il n’y aurait pas eu un, mais plusieurs déluges.
Abdelkader Benchamma, fasciné par cette hypothèse d’un inconscient collectif habité par des mythes communs, retrouve ici l’écho de ses recherches.
Il tente de sonder la psyché collective, construite autour de cette idée d’une catastrophe aquatique, que l’on retrouve autant en Asie, en Mésopotamie, en Inde qu’en Amérique du Sud.
Depuis une vingtaine d’années, l’artiste fouille les origines de l’univers dans ses composantes morphologiques et symboliques. Il formalise cet intérêt pour les strates du monde en inscrivant signes et reliefs sur les surfaces
variées. Abdelkader Benchamma insuffle à ses ensembles, vibrations et rythmes. Des formes minérales, végétales, cosmiques se déversent puissamment dans les espaces, prennent la forme de mondes instables, chahutant le spectateur. Le centre d’art devient un territoire morcelé qui serait autant géologique que mythologique. Une caverne aux jaillissements ténébreux et un atlas aquatique nous guident vers une plaine karstique, elle s’érige
aux abords de planètes asséchées, des queues de comètes bombardent le territoire d’une eau extra-terrestre. Un monde tellurique se profile, l’eau et le minéral cohabitent.
De ces eaux qui inondent le monde et laissent des impacts visibles, des sillons sur les roches, Abdelkader Benchamma en révèle ses propres images.
 Marie Terrieux

Biographie

Diplômé des Beaux-Arts de Montpellier et de l’Ecole des Beaux-Arts à Paris en 2003, Abdelkader Benchamma travaille entre Paris et Montpellier. Lauréat du Prix Drawing Now en 2015, il a été invité la même année par le Drawing Center de New York à inaugurer leur programme de dessin mural avec Representation of Dark Matter (2015-2016). Ces dernières années, il a bénéficié de nombreuses expositions personnelles, à la Collection Lambert à Avignon en 2022, au MRAC de Sérignan en 2020, au Centquatre et au Collège des Bernardins à Paris en 2018, au BlueProject Foundation de Barcelone en 2016 et au FRAC Auvergne en 2015. Il a participé à de nombreuses expositions collectives : Syncopation au
POLA Museum of Art à Hakone au Japon, à l’Eldorado Lille 3000 en 2019, Melancholia à la Fondation Boghossian de Bruxelles en 2018, Tamawuj à la Biennale de Sharjah en 2017, On aime l’art…! , Collection agnes b. à la Fondation Yvon Lambert d’Avignon cette même année, The Future of a Promise, 54e Biennale de Venise en 2011, Told, Untold, Retold au MATHAF, Arab Museum
of Modern Art à Doha (Qatar) en 2010.

                  Abdelkader Benchamma – Rayon fossile à la Collection Lambert – Salle 5

En 2023, son travail fait l’objet d’expositions personnelles à la Fondation François Schneider (Watwiller), au Het Noordbrabants Museum (HNBM) aux Pays-Bas et au Power Plant de Toronto au Canada. Enfin, il participe à
l’exposition collective Immortelle au MO.CO, Montpellier Contemporain.
© Toma Dutter

Informations pratiques

Fondation François Schneider
27 rue de la première armée
68700 Wattwiller (Haut Rhin)
info@fondationfrancoisschneider.org
03 89 82 10 10
fondationfrancoisschneider.org

PROGRAMMATION CULTURELLE

Nuit des musées | Samedi 13 mai à 18h
Visites guidées & performance d’Anna Byskov « Flotsam&Jetsam »
Rendez-vous aux jardins | 2, 3, 4 juin
Visites guidées, ateliers mosaïque & musique
Du déluge à la tempête – parcours croisé avec la FEW | samedi 17 juin à 18h30
Visites guidées, performance de Morgane Baffier « Conférence sur la crise » & projection de Julius von Bismarck « Irma to come in earnsest »
Concert Météo Campagne | vendredi 28 juillet à 19h
Déluge d’étoiles | samedi 12 août à 20h
Visites guidées, observation de la voûte céleste, concert de harpe et danse par les Aéronotes, tirage astral
Journées européennes du patrimoine | 16 & 17 septembre
VISITES GUIDÉES
Visite guidée avec Abdelkader Benchamma | Samedi 13 mai à 14h30
Visites du premier dimanche du mois |
Tous les premiers dimanches du mois à 11h et 14h30 (4 juin, 2 juillet, 6
août, 3 septembre)
Visites éclair | 1er et 3e mercredi de chaque mois de 13h à 13h30

Si vous êtes abonné au Pass-musées vous pouvez visionner la conférence sous ce lien (patience cela débute au bout de 5mn)