« Arte Povera »

Emma Lavigne, conservatrice générale et directrice générale de la Collection PinaultCommissariat : Carolyn Christov-Bakargiev, spécialiste internationalement reconnue du mouvement italien.
L’exposition « Arte Povera » à la Bourse de Commerce — Pinault Collection
vise à retracer la naissance italienne, le développement et l’héritage international du mouvement. Jusqu'au 20 janvier 2025




La commissaire Carolyn Christov-Bakargiev réunit dans l’ensemble du musée plus de 250 oeuvres des treize principaux protagonistes de l’Arte Povera — Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Emilio Prini et Gilberto Zorio — auxquelles s’ajoutent de nouvelles commandes, confiées à la fois à des artistes de ce groupe historique et à des artistes internationaux issus des générations suivantes, dont la création résonne étroitement avec la pensée et la pratique de l’Arte Povera.

La Bourse de Commerce — Pinault Collection présente une exposition d’envergure dédiée à l’Arte Povera. Le commissariat est confié à
Carolyn Christov-Bakargiev,
Celle-ci s’appuie sur l’important fonds d’Arte Povera de la Collection Pinault, mis en résonnance avec ceux des Castello di Rivoli Museo d’Arte Contemporanea (Turin), Fondazione per l’Arte Moderna e Contemporanea CRT (Turin), Kunstmuseum Liechtenstein — Vaduz, Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples), Galleria d’Arte Moderna (Turin), Centre Pompidou (Paris), Tate (Londres). La commissaire ouvre un dialogue inédit avec des oeuvres anciennes et contemporaines, ancrant l’Arte Povera dans une perspective temporelle élarg

PLUS DE 250 OEUVRES EN DIALOGUE

Outre le noyau d’oeuvres des treize artistes associés à l’Arte Povera, l’exposition comprend des pièces et des documents qui retracent les étapes clés de ce que l’on peut considérer comme les prémices du courant. Ces épisodes trouvent leurs racines dans la culture du bassin méditerranéen — des présocratiques à la pensée lucrétienne — et informent du rapport particulier entre modernité et ruralité qui a caractérisé l’Italie jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle, en suivant une trajectoire, d’ascendance franciscaine, qui
traduit une volonté d’appauvrir l’oeuvre. Dans l’exposition, chacun des treize artistes est associé à une personnalité, un mouvement, une époque ou un matériau qu’il estime comme une profonde influence, à l’image de Giorgio De Chirico pour Paolini et une peinture d’icône de Sano di Pietro pour Marisa Merz.

SALON

Dans le Salon, l’artiste Pier Paolo Calzolari expose Senza titolo (Materassi)
(1970), une série de six matelas couverts de tubes réfrigérants. L’artiste transforme les objets les plus simples et les plus quotidiens en éléments de composition d’un tableau vivant.
Chacun pourvu de son propre motif fait de tubes, se couvrant progressivement de givre, les matelas deviennent comme des êtres vivants. La mise en évidence de l’énergie qui les parcourt, la blancheur spectrale, le bruit des moteurs autant que la froideur de l’ensemble font de cette installation une expérience totale, où la vue, l’ouïe et le toucher du spectateur sont sollicités.

ROTONDE

Les treize artistes y sont présents, se faisant écho les uns aux autres, recréant l’intense magma collégial et expérimental des premières années de l’Arte Povera. Le premier arbre sculpté de Giuseppe Penone y côtoie le premier
igloo de Mario Merz,

tandis que la première sculpture réfrigérée de Pier Paolo Calzolari dialogue avec la première Direzione (1967) de Giovanni Anselmo, rendant sensible l’essentielle continuité entre l’humain, le végétal et le monde minéral. L’espace de la Rotonde figure aussi un espace extérieur abolissant l’idée même de musée avec la fontaine fumante d’Alighiero Boetti, Autoritratto (Mi Fuma Il Cervello) (1993-1994).

PASSAGE

Pour cette exposition, les 24 vitrines du Passage réactivent la pensée de
Walter Benjamin et des passages parisiens comme une lecture du 19e siècle se transformant en autant de jalons temporels et contextuels, et rappelant le terreau d’où émerge l’Arte Povera. Y figurent les artistes de l’avant-garde italienne de l’après-guerre, tels que Lucio Fontana, dont les toiles trouées donnent aux artistes l’exemple d’un art qui s’affranchit de
l’espace du tableau, ou Piero Manzoni, par la dimension libre et provocatrice de son usage des matériaux. D’autres vitrines exposent la dimension plus internationale des influences de l’Arte Povera, qu’il s’agisse de l’Internationale situationniste ou du groupe japonais Gutai.

Une constellation de protagonistes y apparaît, des artistes aux galeristes, des critiques aux figures de théâtre, tel que le metteur en scène polonais Jerzy Grotowski qui ont participé à l’élargissement de la définition de l’art, l’ouvrant aux nouveaux médias, à la performance, à l’expérimentation.

GALERIES / FOYER / STUDIO

Dédiant à chaque artiste fondateur de l’Arte Povera un espace spécifique,
l’exposition offre un généreux aperçu de leur oeuvre, en mettant l’accent sur des pièces majeures de l’histoire du courant, issues de la Collection Pinault ou prêtées par des institutions de renommée internationale. En correspondance avec chacun d’eux, la commissaire a associé leur pratique à une influence sous-jacente — un matériau, un artiste, un mouvement ou une époque.

Galerie 2 : Jannis Kounellis / Marisa Merz / Mario Mer

Jannis Kounellis, Marisa Merz et Mario Merz ont fortement contribué à
révolutionner le rapport au matériau. Tous les trois peintres de formation, ils se sont progressivement détachés du cadre de la peinture pour embrasser l’immensité des possibilités permise par le monde contemporain, sans jamais céder aux sirènes du progrès technologique :
Mario Merz « troue » des objets communs par des néons pour célébrer la continuité entre naturel et artificiel tandis que Kounellis

se tourne vers le charbon, la laine et le feu pour revenir à une forme de réalité archaïque. Marisa Merz tisse de manière visionnaire aussi bien des souliers que des formes géométriques au moyen de fils de nylon et de cuivre.

Galerie 3 : Michelangelo Pistoletto

Retraçant les différentes dimensions de la pratique de Pistoletto, l’espace
est ici habité par les « objets en moins » et les « tableaux miroirs » de l’artiste, pour lesquels il insère des figures, humaines, objectales ou architecturales, en papier peint et, plus tard, en sérigraphie, sur des surfaces réfléchissantes. Le miroir englobe le spectateur, permet de créer un tableau infini, où les visiteurs deviennent des éléments de composition. Animé par l’idée d’une forme d’utopie collective, Pistoletto conçoit sa pratique comme un engagement
social total, à l’image de Pace (1962-2007) réalisé lors des manifestations contre la guerre en Irak.

Galerie 4 : Alighierio Boetti

Alighiero Boetti pensait l’art comme une activité participative, un jeu basé
sur l’ordre et le désordre. Son attention s’est portée sur les matériaux les plus simples, « pauvres », au travers de manipulations élémentaires : accumulations, répétitions, mises en relation, actions à la portée de chacun. Souhaitant se défaire de l’imagerie de l’artiste vu comme un génie solitaire, Boetti orchestra sa propre disparition au sein d’un duo fictif,

« Alighiero e Boetti », se tournant également vers des formes de créations collectives, à l’image des Mappa et des techniques de tissage. Les multiples itérations de ses planisphères rendent également compte des évolutions géopolitiques.

Galerie 5 : Giuseppe Penone

Giuseppe Penone crée sa première oeuvre, « Alpi Marittime » (1968-1985),
alors qu’il est encore étudiant. Ces six images de manipulation sur quelques arbres et un ruisseau de son bois familial contient la quasi-totalité de la pratique à venir de l’artiste : une attention portée aux processus de croissance et de fabrication du vivant, au sein desquels Penone va s’insérer, sans chercher pour autant à les dominer. Ses Alberi visent à réattribuer à des poutres la forme des arbres qu’elles furent en suivant les cernes du bois. Chez Penone,
l’action artistique se situe au plus près du rythme du vivant.

Il me faudrait encore citer Galerie 6 : Pier Paolo Calzolari / Giovanni Anselmo,


Galerie 7 : Giulio Paolini / Pino Pascali / Luciano Fabro, Foyer : Gilberto Zorio,
Studio : Emilio Prini

C’est une vaste exposition qui demande quelques visites

Informations pratiques

Bourse de Commerce — Pinault Collection
2, rue de Viarmes
75 001 Paris (France)
Tel +33 (0)1 55 04 60 60
www.boursedecommerce.fr
Ouverture tous les jours (sauf le mardi), de 11h à 19h et en nocturne
le vendredi, jusqu’à 21h

Sommaire du mois de novembre 2024

25 novembre 2024 : RIBERA (1591-1652)
24 novembre 2024 : Bruno Liljefors
21 novembre 2024 : Jeux de Ficelle / String Figures
19 novembre 2024 : Olga de Amaral
17 novembre 2024 : Talents Contemporains 12 « Territoires Mouvants » Fondation François Schneider
16 novembre 2024 : Chefs-d’oeuvre de la GALERIE BORGHESE
11 novembre 2024 : « mode d’emploi- suivre les instructions de l’artiste »

Olga de Amaral

Du 12 octobre 204 au 16 mars 2025, la Fondation Cartier présente la première grande rétrospective en Europe de l'artiste colombienne Olga de Amaral, figure incontournable du Fiber Art
Commissaire de l’exposition : Marie Perennès
Coordination de l’exposition : Aby Gaye

« Je vis la couleur. Je sais que c’est un langage inconscient et je le comprends. La couleur est comme une amie, elle m’accompagne ».
Olga de Amaral

À peine a-t-on franchi le seuil de la fondation Cartier que l’on est envoûté par ce qui ressemble à une pluie fine tombant inexorablement dans l’écrin de verre de Jean Nouvel, telles des gouttelettes en suspension dessinant dans l’espace des formes géométriques colorées. Quel est donc ce fabuleux phénomène, que le plus brillant des météorologues ne saurait expliquer ?

Le paysage et la couleur comme langages

Olga de Amaral développe, lors de son année à l’académie Cranbrook (1954-1955) aux ÉtatsUnis, un intérêt profond pour la couleur et mène des expérimentations radicales avec la matière, la composition et la géométrie. À son retour en Colombie en 1955, elle mêle cet apprentissage à ses connaissances des textiles anciens de son pays et déploie un style spontané et expansif inspiré de l’histoire et des paysages de sa terre natale : les hauts plateaux de la cordillère des Andes, les vallées et les vastes plaines tropicales inspirent ses œuvres par leurs formes et leurs tonalités. Deux grandes séries présentées dans l’exposition expriment tout particulièrement cet intérêt : les Estelas (Étoiles) et les Brumas (Brume).

Introduction

Dès les années 1960, Olga de Amaral repousse les limites du médium textile en multipliant les expériences sur les matières (lin, coton, crin de cheval, gesso, feuilles d’or ou palladium) et les techniques : elle tisse, noue, tresse, entrelace les fils pour créer des pièces tridimensionnelles et monumentales. Inclassable, son œuvre emprunte tant aux principes modernistes, qu’elle découvre à l’académie de Cranbrook aux États-Unis, qu’aux traditions vernaculaires de son pays et à l’art précolombien.

la Fondation Cartier retrace l’ensemble de la carrière d’Olga de Amaral et célèbre celle qui marqua une véritable révolution dans l’art du textile.

L’exposition rassemble un grand nombre d’œuvres historiques jamais présentées hors de Colombie ainsi que des œuvres contemporaines aux formes et couleurs vibrantes. L’architecture de l’exposition est conçue par Lina Ghotmeh. Jouant sur les contrastes et les échelles, l’architecte lie les œuvres entre elles et propose également un dialogue avec notre mémoire, nos sens et le paysage qui nous entoure.

Biographie

« En construisant des surfaces, je crée des espaces de méditation, de contemplation et de réflexion. Chaque petit élément qui compose la surface est non seulement signifiant en soi, mais entre en résonance avec l’ensemble, tout comme l’ensemble entre profondément en résonance avec chacun des éléments qui le composent. »

Née en 1932 à Bogotá, Olga de Amaral est une figure emblématique de la scène artistique colombienne. Après un diplôme d’architecture au Colegio Mayor de Cundinamarca, elle poursuit ses études à l’académie de Cranbrook dans le Michigan, équivalent américain du Bauhaus allemand. Elle y découvre l’art textile dans l’atelier de tissage de Marianne Strengell, une artiste et designeuse finno-américaine qui fut l’une des premières à privilégier la structure et la grille du textile au motif.

Dans les années 1960 et 1970 Olga de Amaral participe aux côtés de Sheila Hicks et Magdalena Abakanowicz au développement du Fiber Art en utilisant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques empruntées tant aux principes modernistes qu’aux traditions populaires de son pays. Ses œuvres abstraites à grande échelle s’affranchissent du mur et refusent toute catégorisation : à la fois peintures, sculptures, installations et architectures elles enveloppent leur public dans l’univers sensoriel et intime de l’artiste.

Olga de Amaral est nommée “Visionary Artist” par le Museum of Art & Design de New York en 2005 et elle reçoit le Women’s Cacus for Art Lifetime Achievement Award en 2019. Ses oeuvres figurent dans de grandes collections publiques et privées à travers le monde dont la Tate Modern, le MoMA, le Musée d’Art Moderne de Paris ou l’Art Institute of Chicago. Le Museum of Fine Arts de Houston lui a consacré une grande exposition intitulée To Weave a Rock en 2021.

Si vous avez du temps pour une vidéo amateur suivez-moi ici

Informations pratiques
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 boulevard Raspail
75014 Paris

Horaires d’ouverture

Tous les jours de 11h à 20h, sauf le lundi.
Nocturne le mardi, jusqu’à 22h.
La fermeture des salles débute à 19h45 (21h45 les mardis).

Fermeture exceptionnelle le 25 décembre 2024 et le 1er janvier 2025.
Fermeture anticipée à 16h, les 24 et 31 décembre 2024.

Contact

Tél. +33 1 42 18 56 50

Talents Contemporains 12 « Territoires Mouvants » Fondation François Schneider

Les artistes lauréats :
Ulysse Bordarias • Bilal Hamdad • Manon Lanjouère • Aurélien Mauplot • Ugo Schiavi • Noemi Sjöberg
Commissariat : Sarah Guilain
à la Fondation François Schneider à Wattwiller jusqu'au 23 mars 2025

L’exposition Territoires Mouvants met en lumière les oeuvres des six lauréats de la 12e édition du concours Talents Contemporains : Manon Lanjouère, Bilal Hamdad, Ugo Schiavi, Noemi Sjöberg, Ulysse Bordarias et Aurélien Mauplot.
À travers une diversité de médiums, les créations explorent la thématique de l’eau par le biais des enjeux liés à l’immigration, à l’identité géopolitique, ainsi qu’aux crises environnementales et sociales.
Dans ces espaces incertains, la thématique des Territoires Mouvants, montre l’eau comme un révélateur des transformations environnementales et sociétales en perpétuel changement.
Pour les artistes lauréats non seulement la dotation consiste en une véritable aide financière mais permet également un tremplin dans leur carrière avec une reconnaissance institutionnelle, différents leviers de communication mis à disposition et un partage avec le public.
La dotation annuelle est de 140 000 euros. Les quatre lauréats reçoivent chacun 15 000 euros pour l’acquisition de leur oeuvre. Une enveloppe de 80 000 euros d’aide à la production est parfois consacrée à la réalisation de projet de sculpture ou d’installation.
Après sélection d’une trentaine de finalistes par quatre Comités d’Experts, un grand jury international, composé de personnalités reconnues, choisit au maximum quatre lauréats.

Camera Oscura (obscura)
Le Grand Jury International de la 12e édition était composé des personnalités suivantes :
Jean-Noël Jeanneney – Président du Jury ; Rosa Maria Malet – Directrice de la Fondation Miró (1980– 2017) ; Constance de Monbrison – Responsable des collections Insulinde, musée du quai Branly –Jacques Chirac (Paris) ;
Alfred Pacquement – Conservateur général honoraire du patrimoine (Paris) ;

Ernest Pignon-Ernest – Artiste (Paris) ; Roland Wetzel – Directeur du Musée Tinguely (Bâle).

Ulysse Bordarias

Il pleuvait sur l’agora montre une multitude d’orages, de pluies, de tornades qui s’abattent et se déplacent sur des territoires urbains ou ruraux. La pluie tombe d’un ensemble de nuages qui survolent les terres. Des nageuses et nageurs peuplent l’image à des distances régulières et se débattent dans cette environnement hostile. À terre il y a des villes, des territoires de montagnes, de littoraux, de champs ainsi que des lacs et des mers.
Le dessin met en scène toutes les étapes du cycle terrestre de l’eau : depuis l’eau marine jusqu’aux nuages, puis des nuages à la pluie quand ils dispersent l’eau sur les territoires. L’artiste rassemble ces données qu’il fait cohabiter afin de créer un espace changeant, mouvant, proche du rêve et de la remémoration.
Site de l’artiste

Bilal Hamdad

Sans titre est une oeuvre issue d’une série de peintures traitant du sujet sensible de l’immigration. Bilal Hamdad propose ici une réinterprétation de la toile Ophélie réalisée par John Everett Millais.
L’eau y est omniprésente, tout autant que la personne représentée. L’homme endormi nous donne à voir le reflet d’une triste vérité, celle de notre société qui détourne le regard. Qu’est-il advenu à ce personnage ? Quels détails, laissés
dans l’obscurité de la toile, nous aideraient à interpréter la scène picturale ?
L’eau, peu à peu, grignote le gisant jusqu’à occuper le premier plan. Il baigne dans une eau stagnante, croupie.
L’eau est omniprésente lors des traversées réalisées par des migrants. Elle semble dangereuse. Il ne s’agit plus ici de représenter une mer idyllique mais bien cet élément noir, sombre…
Depuis son arrivée à Paris, Bilal Hamdad observe le tissu urbain et métissé, qu’il considère comme un terrain fertile à la réalisation de ses peintures. Sans titre est la première de la série L’Horizon. Les peintures suivantes sont en cours de
réalisation.
Site de l’artiste

Manon Lanjouère

Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt, 2022.

L’atmosphère abyssale de l’oeuvre Les Particules, Le conte humain d’une eau qui meurt se compose de neuf cyanotypes sur verre augmentés d’une seconde plaque recouverte d’émulsion vinylique fluorescente évoquant les protéines bioluminescentes de certains organismes marins.
L’image se veut être le fantôme de ces espèces en voie de disparition. Les Particules propose de pénétrer la surface immobile des eaux, de lever le linceul des peuples invisibles et de plonger le spectateur dans des abîmes
de réflexion.
Les déchets plastiques, récupérés sur les plages, permettent à l’artiste de représenter ces espèces sous-marines en adoptant une posture scientifique et documentaire, frontalement, sur fond de cyanotype. Comme l’eau que l’on
s’asperge le visage, l’oeuvre souhaite réveiller cette énergie de voir, transformant le regard en une action claire et facile, conduisant à une réelle prise de conscience.
Site de l’artiste

Aurélien Mauplot

Les Possessions réunit les cartes de l’ensemble des pays du monde ainsi que d’un certain nombre d’îles et d’archipels. Des lignes courbes, droites et parfois indécentes dessinent les frontières nationales et maritimes de la planète.
De ces dessins éphémères aux formes rigides ressort l’idée que la carte n’est pas le territoire. Noirs et désorientés, les tracés deviennent des formes abstraites et aléatoires, des îles flottantes imprimées une par une sur les pages du Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne. Le 24 janvier 1772, le commandant Crozet plante le drapeau français sur l’île principale d’un archipel qui porte aujourd’hui son nom, et s’exprime en ces termes :
« Au nom de la France, je prends possession de cette île ; cette île s’appellera l’Île de la Possession ! ».
Deux cents ans plus tard, un groupe de scientifiques en hivernage topographie l’archipel et nomme les sommets, les monts Jules Verne. Les Possessions se situent ici et là, dans le sillage d’une géographie instable.
Site de l’artiste

Ugo Schiavi

Plutôt qu’une fontaine jaillissante Leviathan semble être une créature qui peine à respirer, une chimère déversant de l’eau sur son corps énigmatique. Se détachant de l’esthétique des fontaines monumentales et des découvertes
archéologiques, cette installation aux multiples facettes se présente comme un être vivant.

Elle montre fièrement sa nature artificielle, faite d’objets abandonnés, de branchages, de reproductions de statues anciennes, de bouteilles en plastique, de câbles… tout en révélant sa genèse tourmentée : une accumulation de
succès, de responsabilités, de tentatives et d’échecs.
Comme de nombreux mythes cosmogoniques, les histoires d’Ugo Schiavi débutent avec l’eau. Toute forme de vie naissant au sein de cet élément, l’artiste modèle sa matière première à partir de là, en tissant des liens avec
notre monde actuel, ses crises sociales et environnementales. Leviathan aborde des notions clés d’importance mondiale, tout en résonnant profondément avec le passé, le présent et l’avenir de la mer. Celle- ci témoigne de notre besoin désespéré d’imaginer un avenir différent, en incluant les monstruosités que nous avons créées.
Site de l’artiste

Noemi Sjöberg


One euro to jump now
(un euro pour sauter maintenant) est un appel à une prise de conscience des effets nocifs du tourisme sur notre environnement.
À Porto, sur le Pont Dom-Luis, des jeunes sautent de différentes hauteurs dans le fleuve du Douro alors qu’ils sont encerclés par une multitude de touristes. Sous le pont passent toutes sortes de véhicules qui contaminent
l’eau : bateaux touristiques, de croisière, à moteur… L’oeuvre, « objet vidéo », se présente dans une boîte en bois et velours rouge, comme un objet souvenir, dans laquelle défilent des images verticalement, sur le son manipulé
d’une boîte à musique.
Pour un euro, malgré le danger, les jeunes sont prêts à se donner en spectacle. Le fleuve Douro ressemble alors à un parc d’attractions. Un miroir à l’intérieur de la boîte reflète la vidéo. Celui-ci est brisé, car voyager de façon inconsciente, en polluant l’environnement avec des millions de vols et croisières, affecte la planète et notre espèce dans toutes ses dimensions sociales, économiques, écologiques et politiques. Le tourisme de masse n’a plus lieu d’être, le jouet est cassé.
Site de l’artiste

Capucine Vandebrouck

Capucine Vandebrouck, lauréate de la 8e édition du concours Talents Contemporains pour son oeuvre Puddle 3, dévoile une exposition personnelle intitulée Un regard sur l’impermanence, où l’eau et la matière se rencontrent.
Depuis plusieurs années, Capucine Vandebrouck travaille avec des matériaux naturels, intrinsèquement mouvants et fugaces. Cette inconstance nourrit son processus créatif, où l’impermanence des éléments devient le fil d’Ariane de ses créations. À travers sa démarche artistique, elle invite le spectateur à questionner la temporalité et à contempler des instants transitoires pour dévoiler la beauté souvent cachée de notre réalité quotidienne. La temporalité occupe ainsi une place importante dans son travail afin de capter ces instants
éphémères. Dans cette exposition, Capucine Vandebrouck présente sa production artistique et inclut un ensemble de nouvelles oeuvres.

Sa série, Puddles, montre plusieurs flaques d’eau dessinées au sol par un système hydrophobe, certaines étant perturbées par la chute d’une goutte d’eau. D’autres oeuvres prennent forme grâce à la technique du photogramme, où l’eau, illuminée, fige des instants éphémères pour laisser leur empreinte sur du papier photosensible. Grâce à un ingénieux système, l’artiste capture les mouvements fluides de l’eau et les ondulations à sa surface, saisissent les états provisoires et les flux fugaces. Une loupe est également placée à distance
optimale du mur pour réaliser un focus, qui projette l’image d’une salle transformée, digne d’une camera obscura. Cette lentille révèle le dialogue entre lumière, eau et perception, tout en éclairant la richesse des évidences invisibles que nos sens ont tendance à négliger.

Site de la galerie de l’artiste 
Il s’agit d’une exposition poétique et sensorielle où l’impermanence devient une source d’inspiration et d’émerveillement.

Informations pratiques

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 WATTWILLER

Horaires
Horaires d’hiver (Octobre – Mars) de 13h à 17h
Horaires d’été (Avril – Septembre) de 11h à 18h
info@fondationfrancoisschneider.org
+33 (0)3.89.82.10.10

POP FOREVER,TOM WESSELMANN &…

Du 16 octobre 2024 au 24 février 2025 à la Fondation Louis Vuitton
Commissariat général
Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton
Commissaires de l’exposition
Dieter Buchhart, Anna Karina Hofbauer
assistés de Tatjana Andrea Borodin
Commissaire associé
Olivier Michelon, Conservateur à la Fondation Louis Vuitton
assisté de Clotilde Monroe

Chiffres clés de l’exposition
et artistes présentés
Tom Wesselmann : 150 oeuvres et plus de 80 archives & 35 artistes de 1917 à nos jours : 70 oeuvres
Derrick Adams, Ai Weiwei, Njideka Akunyili Crosby, Evelyne Axell, Thoma Bayrle, Frank Bowling, Marcel Duchamp, Rosalyn Drexler, Sylvie Fleury
Lauren Halsey, Richard Hamilton, David Hammons, Jann Haworth
Barkley L. Hendricks, Jasper Johns, KAWS, Kiki Kogelnik, Jeff Koons
Yayoi Kusama, Roy Lichtenstein, Marisol, Tomokazu Matsuyama
Claes Oldenburg, Meret Oppenheim, Eduardo Paolozzi, Robert Rauschenberg
Martial Raysse, James Rosenquist, Kurt Schwitters, Marjorie Strider
Do-Ho Suh, Mickalene Thomas, Andy Warhol, Tadanori Yokoo...

Prologue

Pour la Fondation Louis Vuitton, la saison artistique 2024 – 2025 marque le dixième anniversaire de son ouverture. La Fondation poursuit son engagement artistique au travers d’expositions et d’évènements qui seront annoncés à la rentrée prochaine.
L’exposition est centrée autour de Tom Wesselmann (1931-2004), une des figures de proue du mouvement, « Pop ». Elle regroupe, en outre, des artistes de générations et nationalités différentes qui partagent une même sensibilité,
« Pop », allant de ses racines dadaïstes à ses prolongements contemporains, des années 1920 à nos jours.

Débordant le cadre d’une simple rétrospective, « Pop Forever, Tom Wesselmann &… contextualise l’oeuvre de Tom Wesselmann dans l’histoire de l’art et offre des perspectives passionnantes sur le Pop Art, au passé, au présent et même au futur », selon les commissaires invités de l’exposition.
C’est cette hypothèse d’un Pop qui traverse les époques, « Pop Forever », qui est présentée tout au long d’une exposition double, à la fois rétrospective et exposition thématique. Tom Wesselmann y est plongé dans le climat intellectuel et esthétique du Pop qui a vu émerger son oeuvre et la porte encore aujourd’hui.

L’exposition

Né en 1931, Tom Wesselmann débute la peinture à la fin des années 1950. S’il est admiratif de l’impact visuel des peintres abstraits américains, il embrasse le vocabulaire iconographique de son temps, incorporant la publicité, des panneaux d’affichage, des images et des objets dans son oeuvre.

Il poursuit volontairement les genres classiques de la peinture (la nature morte, le nu, le paysage) tout en élargissant l’horizon de son art, tant par ses sujets que par ses techniques. À mi-chemin entre peintures et sculptures, ses oeuvres incorporent aussi des éléments multimédias (lumière, mouvement, son, vidéo). Quant à ses immenses et spectaculaires Standing Still Lifes, à la croisée de la peinture et de l’installation, elles ont imposé un format jusque-là inédit.

Des premiers collages de Wesselmann en 1959 à ses vastes natures mortes en relief, ses paysages à la lisière de l’abstraction et ses Sunset Nudes de 2004, l’exposition se déploie sur les quatre étages du bâtiment de la Fondation.
Attachée chronologiquement à l’oeuvre de Wesselmann et à ses thématiques, elle développe à partir de son travail un propos plus général sur le Pop Art. Aux Great American Nudes de Wesselmann répondent les icônes américaines de ses contemporains (Evelyne Axell, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Marisol, Marjorie Strider, Andy Warhol). En amont de ses grands collages, on trouve les racines Dada du Pop (Marcel Duchamp, Kurt Schwitters).

Quant à sa mise en scène des biens de consommation, elle devance celle des marchandises à l’ère de la mondialisation par Jeff Koons ou Ai Weiwei. Enfin comme en miroir de ses nus et scènes intimes et domestiques figurent les travaux d’une nouvelle génération, dont certains (Derrick Adams, Tomokazu Matsuyama, Mickalene Thomas) réalisés spécifiquement pour l’exposition.
L’exposition bénéficie du soutien de l’Estate Tom Wesselmann ainsi que des prêts d’institutions internationales et de collections privées.

Quelques artistes

Infos pratiques

FONDATION LOUIS VUITTON
Bernard Arnault Président de la Fondation Louis Vuitton
Réservations
Sur le site : www.fondationlouisvuitton.fr
Horaires d’ouverture
(hors vacances scolaires)
Lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h
Vendredi de 11h à 21h
Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h
Samedi et dimanche de 10h à 20h
Fermeture le mardi
Horaires d’ouverture
(vacances scolaires zone C)
Tous les jours de 10h à 20h
(jusqu’à 21h le vendredi)
Accès
Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne, 75116 Paris.
Métro : ligne 1, station Les Sablons,
sortie Fondation Louis Vuitton.
Navette de la Fondation : départ toutes les
20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile,
44 avenue de Friedland 75008 Paris (Service
réservé aux personnes munies d’un billet Fondation
et d’un titre de transport – billet aller-retour de 2€ en
vente sur www.fondationlouisvuitton.fr ou à bord)

CÉZANNE – RENOIR, REGARDS CROISÉS

Chefs d’oeuvre des Musées de l’Orangerie et d’Orsay
12 juillet – 19 novembre 2024
Tous les jours de 9h à 18h
A la FONDATION PIERRE GIANADDA, MARTIGNY SUISSE
Commissariat de l’exposition : Cécile Girardeau, conservatrice au Musée de l’Orangerie

Regards croisés

Cézanne, Renoir : regards croisés sur deux maîtres de la peinture française du dernier quart du XIXe et du début du XXe siècle :
Renoir, exposé en 2014 à la Fondation Pierre Gianadda et Cézanne en 2017. Les voilà réunis pour faire vivre les cimaises de la Fondation avec des oeuvres qui se comparent, se confrontent, s’émancipent et deviennent enfin tutélaires des futures avant-gardes du XXe siècle. Tel se révèle le défi que les musées de l’Orangerie et d’Orsay à Paris démontrent cet été avec quelque 60 tableaux. Sylvain Amic, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie et Claire Bernardi, directrice du musée de l’Orangerie, se souviennent avec émotion du soutien et de l’engagement de Léonard Gianadda pour la réussite de ce dialogue au sommet entre Cézanne et Renoir. Le président de la Fondation, juste avant sa disparition, a tenu, à ce que cette exposition fasse escale au coude du Rhône.
Le catalogue et l’exposition sont un dernier hommage de reconnaissance exprimé par Sylvain Amic, son prédécesseur Christophe Leribault et Claire Bernardi au très regretté Léonard Gianadda.

Paul Guillaume marchand d’art et aussi collectionneur de Cézanne et Renoir

La majorité des oeuvres provient de de la collection de Paul Guillaume.
Qui était-il ?
Paul Guillaume vient d’ouvrir à Paris, en 1914, sa première galerie, rue de Miromesnil. Jeune marchand autodidacte, issu d’un milieu modeste, rien ne le prédisposait au commerce de l’art. Avant-guerre, à Montmartre, il s’était lié aux artistes et aux écrivains réunis autour du Bateau-Lavoir. Se passionnant pour « l’art nègre » dont il devint l’un des spécialistes et l’un des rares marchands à Paris, il fut parmi les premiers à reconnaître le caractère artistique des objets africains, aux côtés de Vlaminck, Derain, Matisse, Picasso et Apollinaire.
Dès leur rencontre, Apollinaire ne cesse de soutenir l’ascension de Paul Guillaume, lui présentant des artistes et l’encourageant dans l’entreprise de sa galerie. En décembre 1914, Apollinaire part au combat, alors que Paul Guillaume pour des raisons de santé, échappe aux campagnes successives de mobilisation. Les deux amis correspondent beaucoup. Apollinaire recommande à Guillaume d’acquérir « des tableaux bon marché…de Cézanne ».

En quelque vingt ans, Paul Guillaume constitue un ensemble de plusieurs centaines d’oeuvres de l’impressionnisme à l’art contemporain.

CÉZANNE DANS LA COLLECTION WALTER-GUILLAUME DU MUSÉE DE L’ORANGERIE

Cézanne, encore peu reconnu, n’est acheté que par de rares collectionneurs mais suscite déjà l’intérêt des artistes d’avant-garde. Auparavant décriées, les toiles de Cézanne sont désormais régulièrement exposées. A ses débuts, Paul Guillaume n’est pas en mesure d’acheter des toiles de Cézanne. Mais il se consacre à d’autres peintres et son succès se révèle rapide et fulgurant. La désorganisation de l’an 1914 ayant conduit plusieurs grands marchands à quitter Paris, Paul Guillaume se fait une place sur un marché de l’art qui, passé le chaos de l’entrée en guerre, redevient dynamique. Installé dans un appartement professionnel loué avenue de Villiers où il présente ses oeuvres à vendre, Paul Guillaume fait paraître des encarts publicitaires en 1916 :
« Au 1er septembre je suis acheteur de Renoir, Cézanne, Van Gogh, Lautrec, Monet, Picasso etc. ».
Tout au long de la guerre, Paul Guillaume s’attache une clientèle internationale. Il est l’un des premiers à comprendre l’importance des peintres impressionnistes et surtout Renoir et Cézanne. Et désormais, Paul Guillaume mène de front une activité de marchand et la constitution de sa propre collection qui comprend un choix important des peintres de son époque, dont bien sûr Cézanne. En 1926, il acquiert le Portrait de Madame Cézanne (1885/1890)(ci-dessus). Paul Guillaume possède alors plusieurs autres toiles du peintre d’Aix : Baigneur assis au bord de l’eau (1876) et Les Baigneuses (1880) ainsi qu’une nature morte Vase paillé, sucrier et pommes (1890/1894). On reste aujourd’hui étonnés par la pertinence des choix de Guillaume, car il achète des oeuvres majeures tels que les portraits que Cézanne réalisait de ses proches, Madame Cézanne au jardin, Portrait du fils de l’artiste (vers 1880), objets de recherches formelles audacieuses.

De la collection de Paul Guillaume au musée

En 1934, Paul Guillaume meurt prématurément sans avoir mené à bien un projet « d’hôtel-musée ». Sa veuve, Juliette Lacaze dite Domenica, suivant les volontés testamentaires de son mari, ferme la galerie et hérite de l’incroyable collection. Le défunt a demandé qu’elle soit léguée au musée du Louvre, tout en donnant à Juliette la possibilité de vendre les oeuvres selon ses besoins. Lorsqu’en 1959 et 1963 les Musées nationaux achètent à Juliette Lacaze (devenue Domenica Walter après un second mariage) la collection Paul Guillaume, celle-ci a été sensiblement remaniée. Les oeuvres les plus audacieuses de Picasso et Matisse – celles de l’expérience cubiste – ont été vendues, tandis que l’ensemble est enrichi de tableaux impressionnistes.

De l’importance de l’oeuvre de Cézanne à l’Orangerie

En ce qui concerne Cézanne, Domenica acquiert plusieurs paysages. Le Rocher rouge (vers 1895) et Dans le parc du Château noir (1898-1900) témoignent des ultimes recherches du peintre sur la représentation du paysage, tandis que le Paysage au toit rouge ou Le Pin à l’Estaque (1875-1876) marquent les débuts de Cézanne dans la pratique du plein air et son attachement aux impressionnistes. En résumé, le musée de l’Orangerie compte cinq tableaux de Cézanne achetés par Paul Guillaume et dix autres par Domenica, si bien que l’Orangerie réunit aujourd’hui certaines des oeuvres les plus importantes du maître d’Aix.

PAUL GUILLAUME ET SON GOÛT POUR RENOIR

Le goût de Paul Guillaume pour Renoir se révèle précoce. On en trouve les traces dès la fin des années 1910. Les racines du goût particulier de Paul Guillaume pour Renoir, sont probablement à chercher chez celui qui fut son mentor et qui l’introduisit dans les cercles artistiques parisiens, le grand poète et critique de l’art Guillaume Apollinaire (1880-1918). Après la mort de ce dernier, le galeriste reste fidèle à l’esprit de celui qui fut son ami et son guide dans le monde des arts et se souvient de la leçon de l’écrivain qui déclarait à propos de Renoir qu’il était « le plus grand peintre de ce temps et l’un des plus grands peintres de tous les temps ». Dans sa revue Les Arts de Paris, Paul Guillaume publie dès 1919 des toiles de Renoir et commente un portrait de Madame Charpentier de Renoir exposé au Louvre : « oeuvre de toute beauté ». Bien d’autres reproductions des toiles de Renoir, dont de nombreuses issues de sa propre collection, paraissent dans cette revue. Presque seul sur le marché de l’art moderne durant les années de guerre, Paul Guillaume connaissant une grande prospérité, peut envisager d’acquérir des toiles d’artistes à la réputation très établie comme Cézanne et Renoir. Le docteur Barnes, célèbre collectionneur américain, a contribué au goût confirmé de Paul Guillaume et son épouse pour les oeuvres de maturité de Renoir. Paul Guillaume accueille dans sa galerie de Londres, une grande exposition d’oeuvres de Renoir en 1928 issues des collections des fils de l’artiste. Renoir est exposé avec d’autres artistes tels Derain, Picasso, Cézanne, Matisse, etc. Paul Guillaume place ainsi les productions de Renoir dans des jeux de correspondance singulières et des affinités électives situant délibérément le peintre dans une histoire de la modernité. A cette époque Paul Guillaume enrichit considérablement sa collection privée d’oeuvres de Renoir, bien sûr dans le but d’en céder plusieurs au docteur Barnes, collectionneur américain célèbre, mais aussi et surtout par goût personnel. Grâce aux albums du galeriste, on peut établir que 55 oeuvres de Renoir sont passées par ses mains jusqu’en 1934, pour sa galerie ou pour sa collection personnelle. Son choix se porte surtout sur la période d’après l’impressionnisme. Différents sujets ont retenu l’attention du marchand : des portraits représentant en majorité des femmes et des enfants : Claude Renoir en clown, des Jeunes filles au piano, des nus féminins, mais aussi des natures mortes et des paysages

Renoir dans la collection de Paul Guillaume et au musée de l’Orangerie
CÉZANNE, RENOIR : des figures tutélaires

L’avant-garde turbulente du début du XXe siècle porte un regard attentif sur les maîtres qui les ont directement précédés. Le Salon d’automne de 1904 consacrait l’influence de Cézanne sur la jeune peinture et plus tard sur le cubisme. Par contre pour celle de Renoir, de plus longues années semblent avoir été nécessaires. Dès 1918, dans l’oeuvre de Matisse comme de Picasso et d’autres artistes, l’empreinte de Renoir est marquée particulièrement par ses baigneuses.

Informations pratiques

Fondation Pierre Gianadda
Rue du Forum 59
1920 Martigny (Suisse)
Tous les jours de 9h à 18h
Site internet : http://www.gianadda.ch/
Téléphone : +41 (0) 27 722 39 78

Sommaire de septembre 2024

29 septembre 2024 : Matisse – Invitation au voyage
20 septembre 2024 : MAÎTRES ET MERVEILLES
14 septembre 2024 : Hommage à l’artiste Rebecca Horn
12 septembre 2024 : Les artistes lauréats du « Nobel des arts » 2024
8  septembre 2024  : Le monde de l’art au Japon
5 septembre 2024  :  Anri Sala – Au milieu des maîtres anciens
1 septembre 2024 :   Vuitton La Collection RDV avec le Sport

Matisse – Invitation au voyage

Grand nu rose Nice 1935

À partir de septembre 2024, la Fondation Beyeler à Riehen/Bâle présente la première rétrospective consacrée à Henri Matisse en Suisse et dans l’espace germanophone depuis près de deux décennies.
L’exposition réunit plus de 70 oeuvres majeures en provenance de prestigieux musées européens et américains ainsi que de collections privées, mettant en lumière l’évolution et la diversité du travail précurseur de l’artiste. L’exposition prend pour point de départ le célèbre poème : L’invitation au voyage de Charles Baudelaire, qui contient de nombreux thèmes clé également présents dans les oeuvres de Matisse. S’inscrivant dans une lignée d’expositions hors pair telles
« Paul Gauguin » (2015), « Monet » (2017) et « Le jeune Picasso – Périodes bleue et rose » (2019), « Matisse – Invitation au voyage » sera
à voir à la Fondation Beyeler du 22 septembre 2024 au 26 janvier 2025.
Commissariat Raphaël Bouvier

Henri Matisse (1869–1954) compte parmi les artistes les plus célèbres de l’art moderne. Son oeuvre précurseur a profondément influencé des générations d’artistes, de ses contemporains à nos jours. En libérant la couleur du motif et en simplifiant les formes, il a redéfini la peinture et apporté à l’art une
légèreté nouvelle. Matisse a également innové dans le domaine de la sculpture et, avec les papiers découpés de son oeuvre tardif, il a développé une pratique unique à la croisée de la peinture, du dessin et de la sculpture.

« Ce que je poursuis par-dessus tout, c’est l’expression »
Henri Matisse

                                         Luxe Calme et volupté, centre Pompidou

L’exposition couvre toutes les périodes du travail de l’artiste. C’est un pur bonheur de se laisser guider dans l’exposition, en suivant la notice de salle fournie en diverses langues. Elle commence avec les oeuvres de ses débuts produites vers 1900, passant par les toiles révolutionnaires du fauvisme et les travaux expérimentaux des années 1910, les tableaux sensuels de la période niçoise et des années 1930, pour culminer enfin dans les légendaires papiers découpés de l’oeuvre tardif des années 1940 et 1950.
Placée sous le commissariat de Raphaël Bouvier, l’exposition réunit des oeuvres emblématiques et d’autres rarement exposées, en provenance de musées et de collections particulières de premier plan, dont le
Baltimore Museum of Art ; le Centre Pompidou, Paris ; le K20, Düsseldorf ; le Kimbell Art Museum, Fort Worth ; le Museum of Modern Art, New York ; la National Gallery, Washington ; et le San Francisco Museum of Modern Art.

« En dessinant aux ciseaux dans des feuilles de papier colorées à l’avance, d’un même geste pour associer la ligne à la couleur, le contour à la surface. »
Henri Matisse en conversation avec André Verdet, 1951

L’exposition présente des chefs-d’oeuvre tels La desserte (1896/1897), Luxe,
calme et volupté (1904), La fenêtre ouverte, Collioure (1905), Le luxe I (1907), Baigneuses à la tortue (1907/1908), Poissons rouges et sculpture (1912), Figure décorative sur fond ornemental (1925/1926),
Grand nu couché (Nu rose) (1935), L’Asie (1946), Intérieur au rideau égyptien (1948) et Nu bleu I (1952).
Cette profusion de tableaux, de sculptures et de papiers découpés de tout premier plan donne à voir l’évolution et la richesse de l’oeuvre singulier de Matisse.

                                                   Baigneuses à la Tortue

Les voyages

« J’ai souvent fait des voyages en imagination et comme le but principal de mon travail est la clarté de la lumière, je me suis demandé : Comment peut-elle être de l’autre côté de l’hémisphère? »
Henri Matisse à propos de son voyage dans les mers du Sud

L’exposition prend pour point de départ le célèbre poème L’invitation au voyage de Charles Baudelaire (1821–1867), auquel Matisse s’est référé à de nombreuses reprises. Les termes de « luxe, calme et volupté » qui y apparaissent comme motifs poétiques se retrouvent chez Matisse en tant que fils
conducteurs et quintessence de son art. Suivant le poème de Baudelaire, l’exposition à la Fondation Beyeler invite donc à un voyage au fil de l’oeuvre de Matisse, dans lequel le voyage joue également un rôle important.
C’est la quête de la lumière idéale qui incitait Henri Matisse à entreprendre ses nombreux voyages. Ayant grandi dans le nord de la France, il la trouve dans un premier temps dans le sud méditerranéen du pays, poursuit ensuite ses explorations en Italie, en Espagne et en Afrique du Nord, puis lors d’une traversée des États-Unis débutée à New York, et enfin dans le Pacifique Sud.
Au cours de ses nombreux voyages en Europe et au-delà, qui le mènent également en Russie, il fait la découverte d’environnements naturels, de
cultures et de traditions picturales qu’il incorpore à son propre travail. Le voyage et l’expérience multiple de la lumière qu’il entraîne ont été des moteurs décisifs de l’évolution artistique de Matisse, des oeuvres fauvistes révolutionnaires de ses débuts aux emblématiques papiers découpés de son oeuvre tardive.


L’expérience du voyage et l’atelier comme lieu de travail forment ainsi les deux pôles entre lesquels se déploie l’oeuvre de Matisse. La vie et l’oeuvre de l’artiste sont rythmés et influencés par un va-et-vient continu entre les déplacements en France et à l’étranger et l’investissement de différents lieux de travail.
Les expériences, les souvenirs et les objets collectés pendant ses voyages constituent des thèmes aussi centraux de ses oeuvres que l’atelier comme lieu de production artistique. La fenêtre ouverte est un motif récurrent dans l’oeuvre de Matisse. En tant que lieu d’articulation entre l’intérieur et l’extérieur, entre un ici à portée de main et un là-bas lointain, elle exprime la coexistence du chez soi et du voyage. Dans sa dimension symbolique, la fenêtre ouverte constitue tout particulièrement une invitation au voyage.

Fenêtre à Collioure

« Quand j’ai compris que chaque matin je reverrais cette lumière, je ne pouvais croire à mon bonheur. »
Henri Matisse à propos de Nice

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Un espace multimédia

Dans un espace multimédia conçu spécifiquement pour l’exposition, les voyages de Matisse sont donnés à voir et à vivre par le biais de photographies historiques animées et de panneaux muraux. Des photographies et des films offrent par ailleurs des aperçus de ses ateliers et de son processus de création.

Un catalogue d’exposition richement illustré, publié sous la direction de Raphaël Bouvier pour la Fondation Beyeler et mis en page par Bonbon, Zurich, paraît au Hatje Cantz Verlag, Berlin. De nombreux auteurs et autrices ont contribué à la portée scientifique du catalogue, en premier lieu Larissa Dätwyler, Robert Kopp et Griselda Pollock, ainsi qu’Alix Agret, Dita Amory, Patrice Deparpe, John Elderfield, Claudine Grammont, Jodi Hauptman,
Ellen McBreen et Anne Théry.

Informations pratiques

HORAIRES D’OUVERTURE:
Lundi à Dimanche 10h–18h
Mercredi 10h–20h
Friday Beyeler 10h–21h

CONTACT:
Fondation Beyeler
Baselstrasse 101
CH-4125 Riehen/Basel
Tél. +41 61 645 97 00
Fax +41 61 645 97 19
info@fondationbeyeler.ch

Depuis la gare SBB tram n° 2 descendre à MessePlatz
puis tram n° 6 jusqu’à la Fondation beyeler

Vuitton La Collection RDV avec le Sport

Installation mit Kajaks » de Roman Signer

Un choix d’oeuvres de la collection est exposé à l’occasion du passage de la flamme olympique à la Fondation Vuitton.
Sont ainsi réunis de la galerie 9 à la galerie 11 les travaux de 6 artistes internationaux.
Dans leur polyphonie, ils proposent un regard poétique et décalé autour de la thématique du sport.

Des kayaks à la Fondation ?

Roman Signer s’approprie des objets du quotidien en les mettant en scène dans des installations ou des performances.
« Installation mit Kajaks » met en valeur le kayak.

Habituellement synonyme de mouvement et de vitesse, l’embarcation suspendue au plafond est ici privée de toute utilité, mais acquiert alors un statut de sculpture qui la magnifie.

 Blandine Pont, judokate classée 5e aux Championnats du Monde de Judo 2023 et vice-championne d’Europe lors des Championnats d’Europe de Judo 2024, partage avec nous son coup de cœur de l’exposition « La Collection, Rendez-vous avec le sport« , « Installation mit Kajaks » de Roman Signer.

Une nature grandiose

Dans « Engadin« , Andreas Gursky photographie les montagnes suisses sous un ciel bleu intense. Une fine ligne de skieurs représente la présence humaine, qui paraît insignifiante face à la puissance de la nature, n’existant que par sa détermination à la défier.

Marcher sur les nuages avec Abraham Poincheval

Marie Patouillet, médaillé d’or olympique aux JOP Paris 2024, cycliste médaillée paralympique à Tokyo en 2021 et détentrice de médailles d’or et d’argent aux derniers Championnats du Monde, partage avec nous son coup de cœur de l’exposition « Walk on Clouds » (2019) de Abraham Poincheval.

L’artiste  Abraham A.Poincheval, exposé à la Fondation dans le cadre de l’exposition « La Collection, Rendez-vous avec le sport« , présente son film « Walk on Clouds« , dévoile ses sources d’inspiration et explique ses méthodes de travail. La spectaculaire installation Walk on Clouds, 2019 [Marche sur les nuages, 2019], d’Abraham Poincheval montre, en Galerie 9, l’artiste arpentant la canopée des nuages. Suspendu dans le vide, il apparaît soutenu par une montgolfière munie de drones permettant de le filmer. Le film projeté résulte de cette performance. Celle-ci a exigé de l’artiste un engagement total de l’esprit et du corps, et une prise de risque telle que cette déambulation semble relever autant d’un rêve que d’un exploit sportif.

Olympic Rings

Le prêt de « Olympic Rings« , œuvre marquante de l’exposition « Basquiat x Warhol, à quatre mains », montrée en 2023 à la Fondation, a été exceptionnellement prolongé pour l’exposition.
En 1985, Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol détournent l’emblème officiel des Jeux dans la toile « Olympic Rings« . Warhol les utilise comme motif en ne respectant jamais l’ordre des couleurs d’origine et Basquiat impose un visage noir au centre de la composition.

Dans cette toile de 1983, Basquiat représente un combat de boxe marquant du XXe siècle : la défaite du boxeur afro-américain Joe Louis face à Max Schmeling, représentant de l’Allemagne nazie. Les combattants apparaissent dans la partie supérieure du tableau.

Dans le tiers inférieur, leurs noms répétés entourent un crâne qui se trouve au dessus du mot « crown », couronne d’une victoire politiquement sinistre.

Photographie de sport ou photographie d’histoire ?

La série de photographies “Diaspora” de Omar Victor Diop se déploie comme une galerie de portraits de figures africaines historiques que viennent détourner des accessoires de sports inattendus.

L’apparence codifiée de ces personnages historiques est alors perturbée par un ballon, un gant de football ou bien un carton rouge.

Informations pratiques

Fondation Louis Vuitton 
8, Avenue du Mahatma Gandhi Bois de Boulogne, 75116 Paris

dimanche
10h – 20h
Derniers accès 30 minutes avant la fermeture.

Lundi
11h – 20h
Mardi
Fermé

Accès
Métro
Ligne 1 Station Les sablons (950m)

Navette
Toutes les 20 minutes environ durant les horaires d’ouverture de la Fondation
Sortie n°2 de la station Charles de Gaulle Étoile
– 44 avenue de Friedland 75008 Paris





SECONDARY Matthew Barney

Jusqu'au 8 septembre 2024, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain
Commissaire de l’exposition : Juliette Lecorne
Chargée de projets artistiques : Alessia Pascarella

La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première exposition institutionnelle de Matthew Barney en France depuis plus de 10 ans. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir la dernière installation vidéo de
l’artiste américain, intitulée SECONDARY, aux côtés d’oeuvres spécialement créées pour l’occasion. Pour accompagner l’exposition, la Fondation Cartier propose également une programmation exceptionnelle d’événements et de performances.

L’exposition investit l’ensemble des espaces de la Fondation Cartier et présente pour la première fois une sculpture en terre cuite représentant un power rack
[équipement conçu pour la pratique de l’haltérophilie].
Cette oeuvre évoque la chorégraphie matérielle de SECONDARY, dans laquelle le métal, la céramique et le plastique sont manipulés par les interprètes en temps
réel. Ces matériaux suggèrent des qualités de force, d’élasticité, de fragilité et de mémoire, et chacun, à sa manière, incarne un personnage.

L’exposition comprend par ailleurs une sélection des premières oeuvres vidéo de Matthew Barney, intitulées DRAWING RESTRAINT, commencées en 1987 alors qu’il était encore en école d’art. Inspiré par les principes d’entraînement de résistance musculaire, l’artiste imposait des contraintes à son corps pendant qu’il dessinait, exposant ensuite, comme des installations in situ, les dessins et vidéos qui en résultaient, ainsi que les équipements utilisés. Cette série a lancé Matthew Barney dans son exploration des limites du corps et de la relation
entre contrainte et créativité. Il s’agit de l’oeuvre la plus ancienne de l’artiste, qui a notamment jeté les bases de la création de SECONDARY.

À l’occasion de cette exposition, Matthew Barney réalise également DRAWING RESTRAINT 27, la dernière vidéo de sa série éponyme, qu’il filmera dans les espaces de la Fondation Cartier. Cette performance in situ sera réalisée par Raphael Xavier dans le rôle du joueur des Oakland Raiders, Jack Tatum. Elle sera ensuite diffusée dans l’exposition.

SECONDARY

Filmée dans le studio de sculpture de Matthew Barney à Long Island City, New York, aux États-Unis — où elle a été dévoilée pour la première fois au printemps 2023 —, l’installation SECONDARY se compose de cinq vidéos
tournées sur un terrain de football américain reconstitué.
Pendant 60 minutes, onze performeurs — principalement des danseurs aux corps vieillissants, parmi lesquels on retrouve aussi l’artiste — représentent l’action qui se joue sur le terrain.

L’intrigue de SECONDARY gravite autour du souvenir de l’incident survenu lors d’un match de football américain professionnel le 12 août 1978 : un impact violent entre le défenseur des Oakland Raiders, Jack Tatum, et le receveur de l’équipe des New England Patriots, Darryl Stingley, causant la paralysie à vie de ce dernier.
Rediffusé en boucle dans les médias sportifs, cet événement tragique restera gravé dans les esprits des fans de football américain et du jeune Barney, lui-même quarterback débutant à l’époque.

Cette nouvelle oeuvre montre la superposition complexe de la violence réelle et de sa représentation, de même que sa célébration dans l’industrie du divertissement sportif. Elle examine ce jeu et la culture qui lui est associée à travers une sémantique du mouvement développée en collaboration avec les performeurs, le chorégraphe David Thomson et Barney lui-même.

Le résultat est une étude intensément physique et corporelle qui porte sur chaque élément du jeu, des exercices aux rituels d’avant-match en passant par les moments d’impact et leurs replays diffusés au ralenti.

Matthew Barney

Né à San Francisco, en Californie, et ayant grandi à Boise, dans l’Idaho, vit et travaille aujourd’hui à New York. Artiste polymorphe, sa pratique englobe le film, la performance, la sculpture et le dessin.
Il est célèbre pour ses longs métrages
The Cremaster Cycle (1994-2002), River of Fundament (2014) et Redoubt (2019), ainsi que sa série de vidéos
DRAWING RESTRAINT (depuis 1987).
En tant que sculpteur, Barney travaille avec des matériaux tels que la vaseline, le bronze, les polymères contemporains
et, pour la première fois avec SECONDARY, la terre cuite, afin de créer des objets et des installations intrinsèquement liés à son univers cinématographique.
Matthew Barney a présenté des projets d’envergure dans le cadre d’expositions individuelles à la Fondation Cartier pour l’art contemporain (1995), au Guggenheim, New York (2002), au 21st Century Museum of Contemporary
Art, Kanazawa, Japon (2005), au Morgan Library and Museum, New York (2013), au Haus der Kunst, Munich, Allemagne (2014), à la Yale University Art Gallery (2019) et au Schaulager, Bâle, Suisse (2010 et 2021).
Matthew Barney a reçu le prix Aperto à la Biennale de Venise (1993), le Hugo Boss Prize (1996), le Kaiser Ring Award à Goslar, en Allemagne (2007), le Golden Gate Persistence of Vision Award lors de la 54e édition du Film Festival de San Francisco (2011) et a été élu à l’Académie américaine des Arts et des Lettres (2024).

MÉDIATION CULTURELLE

Au plus près de la création contemporaine et des visiteurs de tous horizons
Au coeur du bâtiment iconique de Jean Nouvel, les médiatrices et médiateurs culturels de la Fondation Cartier créent avec les visiteurs un dialogue singulier et continu autour de la création contemporaine. Ces échanges sont nourris par la diversité de leurs parcours, leur enthousiasme et leur connaissance fine des artistes et des thématiques de la programmation. Leur engagement et leur
sensibilité permettent d’offrir aux visiteurs une expérience unique de partage et de transmission.
À l’occasion de l’exposition SECONDARY, Matthew Barney, le programme de médiation culturelle s’étoffe. Les médiatrices et médiateurs culturels accompagnent le public à la découverte de Matthew Barney et de sa dernière installation vidéo.
VISITES TOUT PUBLIC détail ici

Les Soirées Nomades de la Fondation Cartier proposent une programmation spéciale autour de l’exposition, présentant notamment le travail de certains des artistes impliqués dans la réalisation de SECONDARY comme le
compositeur Jonathan Bepler et les performeurs Wally Cardona, David Thomson, Shamar Watt et Raphael Xavier.


                       Jacquelyn Deshchidn
                      Chant de l’hymne national

Elle comprend des premières oeuvres, des compositions musicales et une variété d’oeuvres chorégraphiques couvrant les vocabulaires du mouvement postmoderne, de la danse-contact-improvisation, du krump et du break.
Cette exposition présentée à la Fondation Cartier fait partie d’une série d’expositions autour de SECONDARY programmées en 2024, dont notamment : SECONDARY: object replay à la Gladstone Gallery, New York
(16 mai – 26 juillet) ; SECONDARY: light lens parallax
à Sadie Coles HQ, Londres (24 mai – 27 juillet) ;
SECONDARY: commencement à Regen Projects,
Los Angeles (1er juin – 17 août) ; SECONDARY: object
impact à la Galerie Max Hetzler, Paris (7 juin – 25 juillet).