Un accrochage estival conséquent en marge de l’exposition

La nouvelle présentation de la collection qui accompagne l’exposition « Vija Celmins » à la Fondation Beyeler est entièrement consacrée à la peinture. Des salles dédiées à des artistes individuel·le·s présentent des oeuvres ayant marqué ce médium traditionnel de leur empreinte particulière et ouvert des perspectives nouvelles. L’exposition donne à voir des oeuvres de Jean-Michel Basquiat, Mark Bradford, Marlene Dumas, Wade Guyton, Pablo Picasso, Gerhard Richter, Mark Rothko, Wilhelm Sasnal, Wolfgang Tillmans et Andy Warhol. Cette nouvelle présentation réunit des oeuvres majeures de l’art moderne et contemporain en des mises en relation inédites et saisissantes. Parmi les temps forts de l’exposition figure la première présentation muséale de la projection numérique de Gerhard Richter Moving Picture (946-3), Kyoto Version, 2019–2024.
Cette année, la salle Daros de la Fondation Beyeler est consacrée à Mark Bradford.
L’accrochage inclut par ailleurs le tableau monumental d’Andy Warhol Sixty Last Suppers, 1986(vidéo), en provenance de la Nicola Erni Collection.

Enfin, l’accent est également mis sur Pablo Picasso avec une présentation de plus de 30 de ses tableaux et sculptures.

Pendant Art Basel 2025

Pendant Art Basel 2025, la Fondation Beyeler offre une rare occasion de découvrir le travail exceptionnel de l’artiste états-unienne Vija Celmins. En parallèle, le musée accueille la toute première présentation de Little Room, nouvelle installation de réalité virtuelle de l’artiste Jordan Wolfson, basé à
Los Angeles. Cette œuvre immersive convie les visiteurs·ses à pénétrer dans un environnement expérimental, au sein duquel leur revient un rôle central.
Jordan Wolfson : Little Room
1 juin – 3 août 2025

Une nouvelle présentation de la collection est entièrement consacrée à la peinture, avec entre autres des tableaux de grand format de l’artiste étatsunien Mark Bradford en provenance de la Daros Collection,

ainsi qu’une nouvelle projection numérique de Gerhard Richter.

Dans le cadre du « Globus Public Art Project », l’artiste suisse Urs Fischer, également installé à Los Angeles, investit différents sites autour du Marktplatz de Bâle.


Stand Art Basel
En guise d’avant-goût de la rétrospective Cézanne qui se tiendra en début d’année prochaine, une exposition monographique. Le stand Art Basel de la Fondation Beyeler est consacré au peintre français Paul Cézanne.
Comme peu d’autres artistes Cézanne a marqué l’art moderne et l’a révolutionné par sa nouvelle conception de l’image. Il a donné une signification nouvelle et propre au processus de création derrière le tableau, au-delà du motif, et a ainsi influencé de nombreuses générations d’artistes ultérieures. Pablo Picasso le qualifiait d’ailleurs comme « père de nous tous ».
Cezanne occupe une place particulière dans la Collection Beyeler, étant l’un des premiers artistes représentés et figurant en bonne place avec sept œuvres tardives majeures. Parmi celles-ci, plusieurs paysages illustrent clairement sa manière de peindre innovante.

Informations pratiques

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler pendant la semaine d’Art Basel (15–22 juin) : tous les jours 9h–19h
Conversations
Artist Talk avec Jordan Wolfson
Mercredi 18 juin, 18h–19h, Fondation Beyeler, Riehen/Bâle
– Artist Talk avec Urs Fischer
Vendredi 20 juin, 18h–19h, Fondation Beyeler, Riehen/Bâle

60 ans d’hyperréalisme avec l’artiste Vija Celmins

Fusain sur papier, 56,5 x 64,9 cm, Tate, ARTIST ROOMS, Londres, Royaume-Uni, © Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery, Photo: Tate

A la Fondation Beyeler jusqu’au 21 septembre 2025
Commissaire :  Theodora Vischer, Chief Curator de la Fondation Beyeler, et de l’écrivain et commissaire d’exposition James Lingwood.

Voir la vidéo
L’exposition bénéficie du généreux soutien de : Beyeler-Stiftung
Hansjörg Wyss, Wyss Foundation Thomas und Doris Ammann Stiftung, Zurich
Renato F. Bromfman et Vania F. Rolemberg Claire Sturzenegger-Jeanfavre Stiftung
Erica Stiftung Agnes Gund Famille Jeans Suisse Patronnesses de la Fondation Beyeler Wyeth Foundation for Americ

Prologue

Cet été, la Fondation Beyeler présente l’une des plus importantes expositions personnelles jamais consacrées à l’artiste américaine Vija Celmins (*1938, Riga) en Europe. Connue pour ses peintures et ses dessins envoûtants de galaxies, de surfaces lunaires, de déserts et d’océans, Celmins nous invite à ralentir, à observer de près et à nous immerger dans les surfaces captivantes de ses œuvres. Telles des toiles d’araignée, elles nous happent et nous incitent à contempler les tensions entre surface et espace, proximité et distance, immobilité et mouvement. Organisée en étroite collaboration avec l’artiste,
l’exposition réunit environ 90 œuvres, principalement des peintures et des dessins, de même qu’un petit nombre de sculptures et d’œuvres graphiques.

Biographie

Née à Riga (Lettonie) en 1938, Celmins fuit son pays natal en 1944 avant d’émigrer avec sa famille aux États-Unis en 1948. Elle grandit à Indianapolis puis part suivre des études d’art à Los Angeles, avant de s’installer au Nouveau-Mexique, à New York et enfin à Long Island, où elle vit et travaille aujourd’hui. Son travail, tenu en très haute estime, est prisé tant par les musées que par les collections privées de tout premier plan. Cependant, les occasions de face-à-face approfondi avec ses œuvres sont extrêmement rares, dû entre autres au fait qu’au fil de sa carrière l’artiste n’a réalisé qu’environ 220 peintures, dessins et sculptures. Vija Celmins a toujours travaillé à son propre rythme, refusant de se plier aux courants dominants du monde de l’art et maintenant une attention résolue à sa pratique minutieuse.

L’exposition

L’exposition propose un aperçu très complet d’une carrière remarquable qui s’étend sur six décennies, présentant des ensembles soigneusement sélectionnés de peintures, de dessins, d’œuvres graphiques et de sculptures. S’ouvrant sur une sélection d’importantes peintures d’objets du quotidien datant des années 1960, l’exposition culmine avec une salle de magistrales peintures récentes de neige tombant d’un ciel nocturne, qui évoquent tout le mystère du cosmos.

L’exposition débute avec les peintures réalisées par Celmins de 1964 à 1968, lorsqu’elle vivait dans un atelier sur Venice Beach à Los Angeles. À la différence de nombreux·ses artistes travaillant dans la ville dans les années 1960, Celmins n’était pas attirée par la lumière et les couleurs éclatantes de Californie.
Son univers personnel était principalement d’ordre intérieur. En 1964, elle réalise un ensemble de tableaux représentant chacun un objet ou un appareil du quotidien, parmi eux une assiette, un radiateur, une plaque chauffante et une lampe. Inspirée par les œuvres de Giorgio Morandi et Diego Velázquez vues lors
d’un voyage en Italie et en Espagne en 1962, et prenant ses distances avec les couleurs vives du pop art, elle utilise une palette sourde de bruns et de gris, agrémentée d’occasionnels éclairs de rouge électrique.

Pendant les deux années suivantes, de 1965 à 1967, Celmins réalise plusieurs peintures basées sur des images de la Seconde Guerre mondiale et d’autres conflits trouvées dans des livres et des magazines ; des bombardiers suspendus dans un ciel gris ou écrasés au sol, un homme en feu s’enfuyant d’une voiture
embrasée, les émeutes raciales de Los Angeles en couverture du magazine Time. Silencieux et statiques, ces tableaux inquiétants évoquent à la fois la mémoire de la guerre et une réalité plus récente, dans laquelle l’omniprésence des images produit un effet de distanciation.

De 1968 à 1992, Celmins se consacre presque exclusivement au dessin. Elle continue de travailler à partir de photographies, trouvées dans des livres et des magazines ou prises par elle-même. Ses sujets sont les nuages ainsi que la surface de la lune, du désert et de l’océan. Elle commence avec un ensemble de
dessins de paysages lunaires basés sur des images prises à la fin des années 1960 par les sondes lunaires américaines, qui rapportent dans les foyers de nombreux·ses habitant·e·s de la planète des gros plans d’un lieu jusqu’alors inaccessible. En 1973 s’ensuivent de premiers dessins de galaxies basés sur des images des télescopes de la NASA. Ces photographies incitent Celmins à créer des images qui transforment en expérience visuelle la tension entre la profondeur de ces espaces et la surface de l’image – un élan qui anime encore et toujours son travail.

Pendant ses années de résidence à Los Angeles, Celmins arpente les déserts de Californie, du Nevada et du Nouveau-Mexique, où elle réside également plusieurs mois. Fascinée par ces paysages démesurés, elle commence à représenter par le dessin le silence et la sensation de temps suspendu qui les caractérisent.
Vers la fin des années 1970, Celmins crée une sculpture qui donne une forme nouvelle à sa confrontation avec la réalité. To Fix the Image in Memory I-XI, 1977–1982, comprend onze pierres différentes ramassées dans le désert du Nouveau-Mexique, présentées côte à côte avec leurs doubles ; onze copies de bronze, peintes de telle manière que l’original et sa réplique puissent à peine être distingués à l’œil nu.

Les images de Celmins sont basées sur des photographies ou, dans le cas de ses rares sculptures, sur des objets servant de modèles. Celmins use de ces matrices comme d’un outil, qui lui permet de ne pas avoir à se soucier de questions de composition et de cadrage. Cependant, elle ne réalise pas de copie d’un
original ; il ne s’agit pas de photoréalisme. On pourrait plutôt dire que Celmins recrée ou reconstitue l’original. Ses images sont construites d’innombrables couches de graphite ou de fusain sur papier et de peinture à l’huile sur toile. C’est comme si Celmins cherchait à saisir et à tracer l’inconcevable immensité à
la main. Ceci apparaît tout particulièrement dans ses nombreuses peintures de ciels nocturnes étoilés, un motif qui fascine Celmins depuis ses débuts.

En 1992, Celmins tombe sur des illustrations de toiles d’araignée dans un livre. Attirée par leurs fils fragiles et leurs formes concentriques, elle réalise un ensemble de peintures et de dessins au fusain. Cette exploration se poursuit avec des peintures d’objets aux surfaces texturées ; la couverture d’un livre
japonais, l’émail craquelé d’un vase coréen, la surface éraflée d’ardoises dénichées dans des brocantes à Long Island, la forme grêlée d’un coquillage travaillé par l’érosion – chacune de ces peintures proposant une méditation exquise sur le passage du temps.


Dans la dernière salle de l’exposition, cette méditation se poursuit avec les tableaux les plus récents de Celmins, qui sont parmi les plus vastes qu’elle ait jamais réalisés. Basés sur des photographies de flocons de neige illuminés dans un ciel nocturne, ils véhiculent un sens profond de silence et de révérence
émerveillée.

Pour accompagner l’exposition, la Fondation Beyeler présente « Vija », un court-métrage des cinéastes de renom Bêka & Lemoine. En 30 minutes, le film dessine un portrait tout en spontanéité de l’artiste, qui partage ses réflexions sur la pratique de toute une vie, ouvrant les portes de son atelier et les tiroirs de ses archives. Le portrait entraîne les spectatrices et les spectateurs dans un voyage au fil des formes, des images et des pensées qui nourrissent la sensibilité incomparable de Vija Celmins.


Un catalogue richement illustré, réalisé sous la direction de Theodora Vischer et James Lingwood pour la Fondation Beyeler et conçu par Teo Schifferli, est publié au Hatje Cantz Verlag, Berlin. Sur 208 pages, il réunit « Notes » de Vija Celmins et de brèves contributions de Julian Bell, Jimena Canales, Teju Cole,
Rachel Cusk, Marlene Dumas, Katie Farris, Robert Gober, Ilya Kaminsky, Glenn Ligon et Andrew Winer, avec une introduction de James Lingwood.

Notice de salle

Informations pratiques

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h – 18h,
le mercredi jusqu’à 20h

Accès
depuis la gare SBB, tram n°2 jusqu’à Messeplatz, puis ° 6 jusqu’à La Fondation Beyeler

Le programme de médiation artistique et l’accès gratuit au musée pour les enfants et les jeunes personnes
jusqu’à 25 ans sont rendus possibles avec l’aimable soutien de la Thomas und Doris Ammann Stiftung,
Zurich.

Sommaire du mois d’avril 2025

Les Deux Ombres,
Didier  Paquignon, Lisbonne 2024

25 avril 2025 : Ali Cherri « Corps et âmes »
23 avril 2025 : Georg Baselitz, «Corps et âmes»
18 avril 2025 : «CORPS ET ÂMES»
13 avril 2025 : David Hockney, 25
12 avril 2025 : Artemisia, Héroïne de l’art
9 avril  2025  : Paul Béranger au temple Saint-Étienne « Silence »
7 avril  2025 :  Manfred Willmann Beau monde, où es-tu ?
1  avril  2025 : Verso histoire d’envers

La Clef des songes

Chefs-d’oeuvre surréalistes de la Collection Hersaint

Joan Miró
Femme, 1934
Pastel sur papier velours, 106,5 x 70,5 cm
Collection Hersaint
© 2025 Successió Miró / ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich
A La Fondation Beyeler  du  16 février jusqu'au – 4 mai 2025
Commissariat de
Raphaël Bouvier, Senior Curator de la Fondation Beyeler.

L'Ange du Foyer avec Raphaël Bouvier curator, Evangéline Hersaint photo Domminique Bannwarth

Après la labyrinthique exposition parisienne sur le surréalisme, la Fondation Beyeler fait découvrir en première mondiale, une sélection représentative de chefs d’oeuvre surréalistes de la Collection Hersaint. L’exposition présente une cinquantaine d’oeuvres clés d’artistes tels que Salvador Dalí, Max Ernst, René Magritte, Joan Miró, Pablo Picasso, Man Ray,
Dorothea Tanning, Toyen, mais aussi Balthus, Jean Dubuffet, Wifredo Lam et bien d’autres.

Dorothea Tanning
Valse bleue, 1954
Huile sur toile, 130 x 97 cm
Collection Hersaint
© 2025 ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich

Elle s’attache à divers thèmes majeurs du surréalisme comme la nuit, le rêve, l’inconscient, la métamorphose ou la forêt, en tant que lieu d’énigmes. Les peintures de la Collection Hersaint dialogueront avec certaines pièces maîtresses de la Fondation Beyeler.

La Collection Hersaint

« La Clef des songes » : ce titre d’une toile cardinale de René Magritte appartenant à la Collection Hersaint incarne l’orientation fondamentalement surréaliste et tresse les divers liens qu’elle noue avec l’univers mystérieux, à la fois familier et inquiétant, des (mauvais) rêves et de l’inconscient. La collection a été fondée par Claude Hersaint (1904, São Paulo – 1993, Crans-Montana), l’un des premiers et des plus importants collectionneurs du surréalisme. Après avoir grandi au Brésil, Claude Hersaint s’installe à Paris, où il acquiert à l’âge de dix-sept ans sa première oeuvre de Max Ernst. En naîtra une passion pour l’art qui l’animera toute sa vie et le conduira à réunir l’une des collections de peinture surréaliste les plus remarquables au monde. La Collection Hersaint rassemble aujourd’hui quelque 150 pièces, elle conserve notamment un ensemble d’oeuvres de Max Ernst parmi les plus considérables entre des mains privées.
Claude Hersaint a entretenu pendant sa vie entière des liens d’amitié avec un grand nombre d’artistes. Son enthousiasme et son engagement en faveur de l’art ont été repris par son épouse Françoise Hersaint et
leur fille Evangéline Hersaint.

Les chefs-d’oeuvre de la Collection

Parmi les nombreux chefs-d’oeuvre de la Collection, il faut mentionner L’Ange du foyer (Le Triomphe du surréalisme) que Max Ernst a peint en 1937 et qui est devenu l’icône par excellence du surréalisme.


L’énigmatique et insondable Le Jeu lugubre (1929) incarne la quintessence de l’art de Salvador Dalí, que hantent les tabous érotiques et psychologiques. Quant au Passage du Commerce-Saint-André (1952–1954), ce chef-d’oeuvre monumental de Balthus est en prêt à long terme à la Fondation Beyeler depuis
plusieurs années. L’exposition fera voir en outre, de Dorothea Tanning et de Toyen – deux importantes artistes féminines du surréalisme –, un ensemble d’oeuvres caractéristiques qui n’ont pratiquement jamais été montrées jusqu’ici au public.

Salvador Dalí, Le Jeu lugubre, 1929
Huile et collage sur carton, 44,4 x 30,3 cm
Collection Hersaint
© 2025 Fundació Gala-Salvador Dalí /
ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich

Une longue amitié

Une longue amitié a lié Claude, Françoise et Evangéline Hersaint aux époux Ernst et Hildy Beyeler.
Affichant à la fois des similitudes et des différences, la Collection Beyeler et la Collection Hersaint se complètent idéalement. Ainsi le dialogue avec la Collection Hersaint met-il en évidence les rapports que la Collection Beyeler entretient avec l’art surréaliste, de même que les mille échos féconds que se renvoient les deux ensembles en révèlent les infinies potentialités. C’est dans cet esprit que la présente exposition fait donc entrer les chefs-d’oeuvre de la Collection Hersaint en conversation avec certains joyaux de notre musée, qu’ils soient signés Louise Bourgeois, Jean Dubuffet, Max Ernst, Alberto Giacometti, Joan Miró, Pablo Picasso ou Henri Rousseau

                                              Max Ernst, Evangeline, 1941

Claude Hersaint

Claude Hersaint est né en 1904 à São Paulo, au Brésil, où sa famille originaire d’Alsace-Lorraine avait émigré au milieu du 19e siècle. Il grandit dans le milieu traditionnel de la haute bourgeoisie intellectuelle et s’installe dès son adolescence à Paris, où il suit les cours de « Sciences Po » et étudie le droit. Claude Hersaint fait ensuite profession de banquier, un métier qu’il exercera toute sa vie. À Paris, il noue des liens d’étroite amitié avec des artistes surréalistes comme Max Ernst, Victor Brauner, Óscar Domínguez, mais
aussi Balthus et Jean Dubuffet. Il fréquente également des écrivains, des intellectuels et des collectionneurs de renom tels que Jacques Lacan, Georges Bataille, Jean Paulhan et Marie-Laure de Noailles. En 1938, il épouse sa première femme, Hélène Anavi, une fascinante personnalité mondaine de
son temps. En raison de la Seconde Guerre mondiale et des persécutions nazies, Claude Hersaint et Hélène Anavi quittent précipitamment Paris au début de 1941, et se réfugient d’abord à Rio de Janeiro avant d’émigrer à New York, où ils se lient d’amitié avec Robert Oppenheimer, Claude Lévi-Strauss, Leo Castelli, Pierre Matisse, Man Ray, Dorothea Tanning et de nombreux autres artistes qui ont pris comme eux le chemin de l’exil.

Max Ernst
Oedipus Rex, 1922
Huile sur toile, 93 x 102 cm
Collection Hersaint
© 2025 ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich

Après la guerre, Claude Hersaint revient à Paris, où il fait la connaissance de sa seconde épouse, Françoise Moutier. À partir de 1948, Claude puis Françoise Hersaint vivent à Paris et Montreux, avant de s’installer définitivement à Crans-Montana, dans le Valais. Après la mort de son mari en 1993, Françoise
s’est engagée avec détermination pour que la Collection Hersaint ne soit pas dispersée. C’est leur fille Evangéline Hersaint qui est aujourd’hui à sa tête et qui la rend pour la première fois accessible au grand public à travers la présente exposition.

Le catalogue

Édité par Raphaël Bouvier pour la Fondation Beyeler, un catalogue richement illustré de 152 pages paraît en allemand et en français aux Éditions Hatje Cantz à Berlin, dans une réalisation graphique d’Uwe Koch et Silke Fahnert. Il contient un texte d’introduction et un grand entretien avec Evangéline Hersaint.

L’exposition « La Clef des songes. Chefs-d’oeuvre surréalistes de la Collection Hersaint » a vu le jour grâce au généreux soutien d’Evangéline et Laetitia Hersaint-Lair.

Informations pratiques

Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen/Bâle, Suisse

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00

Accès (conseillé)
Depuis la gare SBB prendre le tram n° 2 jusqu’à Messeplatz
puis le tram n° 6 arrêt Fondation Beyeler

Lumières du Nord

Edvard Munch, Train Smok 1900

Une exposition de groupe fascinante intitulée « Lumières du Nord » (26 janvier – 25 mai 2025) attend le public.
Commissaire : Ulf Kuster

La Fondation Beyeler présente l’exposition collective « Lumières du Nord ». L’exposition met l’accent sur un ensemble de près de 80 paysages peints entre 1880 et 1930 par des artistes originaires de Scandinavie et du Canada, dont des chefs-d’oeuvre de Hilma af Klint et Edvard Munch. Ces artistes partagent toutes et tous une même source d’inspiration : la forêt boréale. Une splendeur inouïe !

Les forêts s’étendant à perte de vue, la lumière rayonnante des jours d’été sans fin, les longues nuits d’hiver et les phénomènes naturels comme les aurores boréales ont donné naissance à une peinture moderne spécifiquement nordique qui exerce aujourd’hui encore une fascination et un attrait tout particuliers.
La forêt boréale, qui s’étend au sud et au nord du cercle polaire et compte parmi les plus grandes forêts primaires de la planète, est davantage dépeinte dans ces tableaux comme un paysage spirituel. Ce sera la première fois qu’un tel ensemble d’oeuvres est présenté en Europe.
L’exposition permet aux visiteuses et aux visiteurs de retracer le développement de la peinture de paysage nordique dans l’art moderne au fil d’oeuvres choisies de Helmi Biese, Anna Boberg, Emily Carr, Prince Eugen, Gustaf Fjæstad, Akseli Gallen-Kallela, Lawren Harris, Hilma af Klint, J.E.H. MacDonald, Edvard Munch, Ivan Chichkine, Harald Sohlberg et Tom Thomson, et d’ainsi découvrir des artistes qui leur sont probablement pour beaucoup encore inconnu·e·s.
L’exposition « Lumières du Nord » est réalisée par la Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, et le Buffalo AKG Art Museum, Buffalo, New York.
Parallèlement à ces expositions temporaires, la Fondation Beyeler donnera à voir tout au long de l’année des oeuvres choisies de sa collection sous forme de présentations thématiques changeantes. La riche diversité de ces expositions pour l’année à venir promet de faire le bonheur des amateurs·rices d’art et des visiteurs·ses du monde entier.

Boreal Dreams

Sur commande de la Fondation Beyeler, l’artiste contemporain danois Jakob Kudsk Steensen (*1987) a créé une nouvelle installation numérique, qui est présentée pour la première fois dans le cadre de l’exposition
« Lumières du Nord ». Dans Boreal Dreams, l’artiste se penche sur les effets de la crise climatique sur l’écosystème de la zone boréale en concevant des mondes virtuels, fondés sur des données scientifiques issues de la recherche de terrain et sur la technologie des jeux vidéo.

Lien vers l’expérience we

Vidéo Fondation

Programmation associée « Lumières du Nord »

Événements
L’art au petit déjeuner – en allemand
L’art de la méditation
Artist Talk avec Jakob Kudsk Steensen – en anglais
Soirée cinéma avec Ingmar Bergman – en allemand
Café conversation « Puiser sa force dans la forêt » – en allemand
Visites accompagnées
Agendas à consulter ici

Informations pratiques

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
Tous les jours de 10 à 18 heures, le mercredi jusqu’à 20 heures

Depuis la gare SBB ou Db
Tram 2 arrêt Messeplatz puis tram 6 arrêt Fondation

« Arte Povera »

Emma Lavigne, conservatrice générale et directrice générale de la Collection PinaultCommissariat : Carolyn Christov-Bakargiev, spécialiste internationalement reconnue du mouvement italien.
L’exposition « Arte Povera » à la Bourse de Commerce — Pinault Collection
vise à retracer la naissance italienne, le développement et l’héritage international du mouvement. Jusqu'au 20 janvier 2025




La commissaire Carolyn Christov-Bakargiev réunit dans l’ensemble du musée plus de 250 oeuvres des treize principaux protagonistes de l’Arte Povera — Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Emilio Prini et Gilberto Zorio — auxquelles s’ajoutent de nouvelles commandes, confiées à la fois à des artistes de ce groupe historique et à des artistes internationaux issus des générations suivantes, dont la création résonne étroitement avec la pensée et la pratique de l’Arte Povera.

La Bourse de Commerce — Pinault Collection présente une exposition d’envergure dédiée à l’Arte Povera. Le commissariat est confié à
Carolyn Christov-Bakargiev,
Celle-ci s’appuie sur l’important fonds d’Arte Povera de la Collection Pinault, mis en résonnance avec ceux des Castello di Rivoli Museo d’Arte Contemporanea (Turin), Fondazione per l’Arte Moderna e Contemporanea CRT (Turin), Kunstmuseum Liechtenstein — Vaduz, Museo e Real Bosco di Capodimonte (Naples), Galleria d’Arte Moderna (Turin), Centre Pompidou (Paris), Tate (Londres). La commissaire ouvre un dialogue inédit avec des oeuvres anciennes et contemporaines, ancrant l’Arte Povera dans une perspective temporelle élarg

PLUS DE 250 OEUVRES EN DIALOGUE

Outre le noyau d’oeuvres des treize artistes associés à l’Arte Povera, l’exposition comprend des pièces et des documents qui retracent les étapes clés de ce que l’on peut considérer comme les prémices du courant. Ces épisodes trouvent leurs racines dans la culture du bassin méditerranéen — des présocratiques à la pensée lucrétienne — et informent du rapport particulier entre modernité et ruralité qui a caractérisé l’Italie jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle, en suivant une trajectoire, d’ascendance franciscaine, qui
traduit une volonté d’appauvrir l’oeuvre. Dans l’exposition, chacun des treize artistes est associé à une personnalité, un mouvement, une époque ou un matériau qu’il estime comme une profonde influence, à l’image de Giorgio De Chirico pour Paolini et une peinture d’icône de Sano di Pietro pour Marisa Merz.

SALON

Dans le Salon, l’artiste Pier Paolo Calzolari expose Senza titolo (Materassi)
(1970), une série de six matelas couverts de tubes réfrigérants. L’artiste transforme les objets les plus simples et les plus quotidiens en éléments de composition d’un tableau vivant.
Chacun pourvu de son propre motif fait de tubes, se couvrant progressivement de givre, les matelas deviennent comme des êtres vivants. La mise en évidence de l’énergie qui les parcourt, la blancheur spectrale, le bruit des moteurs autant que la froideur de l’ensemble font de cette installation une expérience totale, où la vue, l’ouïe et le toucher du spectateur sont sollicités.

ROTONDE

Les treize artistes y sont présents, se faisant écho les uns aux autres, recréant l’intense magma collégial et expérimental des premières années de l’Arte Povera. Le premier arbre sculpté de Giuseppe Penone y côtoie le premier
igloo de Mario Merz,

tandis que la première sculpture réfrigérée de Pier Paolo Calzolari dialogue avec la première Direzione (1967) de Giovanni Anselmo, rendant sensible l’essentielle continuité entre l’humain, le végétal et le monde minéral. L’espace de la Rotonde figure aussi un espace extérieur abolissant l’idée même de musée avec la fontaine fumante d’Alighiero Boetti, Autoritratto (Mi Fuma Il Cervello) (1993-1994).

PASSAGE

Pour cette exposition, les 24 vitrines du Passage réactivent la pensée de
Walter Benjamin et des passages parisiens comme une lecture du 19e siècle se transformant en autant de jalons temporels et contextuels, et rappelant le terreau d’où émerge l’Arte Povera. Y figurent les artistes de l’avant-garde italienne de l’après-guerre, tels que Lucio Fontana, dont les toiles trouées donnent aux artistes l’exemple d’un art qui s’affranchit de
l’espace du tableau, ou Piero Manzoni, par la dimension libre et provocatrice de son usage des matériaux. D’autres vitrines exposent la dimension plus internationale des influences de l’Arte Povera, qu’il s’agisse de l’Internationale situationniste ou du groupe japonais Gutai.

Une constellation de protagonistes y apparaît, des artistes aux galeristes, des critiques aux figures de théâtre, tel que le metteur en scène polonais Jerzy Grotowski qui ont participé à l’élargissement de la définition de l’art, l’ouvrant aux nouveaux médias, à la performance, à l’expérimentation.

GALERIES / FOYER / STUDIO

Dédiant à chaque artiste fondateur de l’Arte Povera un espace spécifique,
l’exposition offre un généreux aperçu de leur oeuvre, en mettant l’accent sur des pièces majeures de l’histoire du courant, issues de la Collection Pinault ou prêtées par des institutions de renommée internationale. En correspondance avec chacun d’eux, la commissaire a associé leur pratique à une influence sous-jacente — un matériau, un artiste, un mouvement ou une époque.

Galerie 2 : Jannis Kounellis / Marisa Merz / Mario Mer

Jannis Kounellis, Marisa Merz et Mario Merz ont fortement contribué à
révolutionner le rapport au matériau. Tous les trois peintres de formation, ils se sont progressivement détachés du cadre de la peinture pour embrasser l’immensité des possibilités permise par le monde contemporain, sans jamais céder aux sirènes du progrès technologique :
Mario Merz « troue » des objets communs par des néons pour célébrer la continuité entre naturel et artificiel tandis que Kounellis

se tourne vers le charbon, la laine et le feu pour revenir à une forme de réalité archaïque. Marisa Merz tisse de manière visionnaire aussi bien des souliers que des formes géométriques au moyen de fils de nylon et de cuivre.

Galerie 3 : Michelangelo Pistoletto

Retraçant les différentes dimensions de la pratique de Pistoletto, l’espace
est ici habité par les « objets en moins » et les « tableaux miroirs » de l’artiste, pour lesquels il insère des figures, humaines, objectales ou architecturales, en papier peint et, plus tard, en sérigraphie, sur des surfaces réfléchissantes. Le miroir englobe le spectateur, permet de créer un tableau infini, où les visiteurs deviennent des éléments de composition. Animé par l’idée d’une forme d’utopie collective, Pistoletto conçoit sa pratique comme un engagement
social total, à l’image de Pace (1962-2007) réalisé lors des manifestations contre la guerre en Irak.

Galerie 4 : Alighierio Boetti

Alighiero Boetti pensait l’art comme une activité participative, un jeu basé
sur l’ordre et le désordre. Son attention s’est portée sur les matériaux les plus simples, « pauvres », au travers de manipulations élémentaires : accumulations, répétitions, mises en relation, actions à la portée de chacun. Souhaitant se défaire de l’imagerie de l’artiste vu comme un génie solitaire, Boetti orchestra sa propre disparition au sein d’un duo fictif,

« Alighiero e Boetti », se tournant également vers des formes de créations collectives, à l’image des Mappa et des techniques de tissage. Les multiples itérations de ses planisphères rendent également compte des évolutions géopolitiques.

Galerie 5 : Giuseppe Penone

Giuseppe Penone crée sa première oeuvre, « Alpi Marittime » (1968-1985),
alors qu’il est encore étudiant. Ces six images de manipulation sur quelques arbres et un ruisseau de son bois familial contient la quasi-totalité de la pratique à venir de l’artiste : une attention portée aux processus de croissance et de fabrication du vivant, au sein desquels Penone va s’insérer, sans chercher pour autant à les dominer. Ses Alberi visent à réattribuer à des poutres la forme des arbres qu’elles furent en suivant les cernes du bois. Chez Penone,
l’action artistique se situe au plus près du rythme du vivant.

Il me faudrait encore citer Galerie 6 : Pier Paolo Calzolari / Giovanni Anselmo,


Galerie 7 : Giulio Paolini / Pino Pascali / Luciano Fabro, Foyer : Gilberto Zorio,
Studio : Emilio Prini

C’est une vaste exposition qui demande quelques visites

Informations pratiques

Bourse de Commerce — Pinault Collection
2, rue de Viarmes
75 001 Paris (France)
Tel +33 (0)1 55 04 60 60
www.boursedecommerce.fr
Ouverture tous les jours (sauf le mardi), de 11h à 19h et en nocturne
le vendredi, jusqu’à 21h

Sommaire du mois de novembre 2024

25 novembre 2024 : RIBERA (1591-1652)
24 novembre 2024 : Bruno Liljefors
21 novembre 2024 : Jeux de Ficelle / String Figures
19 novembre 2024 : Olga de Amaral
17 novembre 2024 : Talents Contemporains 12 « Territoires Mouvants » Fondation François Schneider
16 novembre 2024 : Chefs-d’oeuvre de la GALERIE BORGHESE
11 novembre 2024 : « mode d’emploi- suivre les instructions de l’artiste »

Olga de Amaral

Du 12 octobre 204 au 16 mars 2025, la Fondation Cartier présente la première grande rétrospective en Europe de l'artiste colombienne Olga de Amaral, figure incontournable du Fiber Art
Commissaire de l’exposition : Marie Perennès
Coordination de l’exposition : Aby Gaye

« Je vis la couleur. Je sais que c’est un langage inconscient et je le comprends. La couleur est comme une amie, elle m’accompagne ».
Olga de Amaral

À peine a-t-on franchi le seuil de la fondation Cartier que l’on est envoûté par ce qui ressemble à une pluie fine tombant inexorablement dans l’écrin de verre de Jean Nouvel, telles des gouttelettes en suspension dessinant dans l’espace des formes géométriques colorées. Quel est donc ce fabuleux phénomène, que le plus brillant des météorologues ne saurait expliquer ?

Le paysage et la couleur comme langages

Olga de Amaral développe, lors de son année à l’académie Cranbrook (1954-1955) aux ÉtatsUnis, un intérêt profond pour la couleur et mène des expérimentations radicales avec la matière, la composition et la géométrie. À son retour en Colombie en 1955, elle mêle cet apprentissage à ses connaissances des textiles anciens de son pays et déploie un style spontané et expansif inspiré de l’histoire et des paysages de sa terre natale : les hauts plateaux de la cordillère des Andes, les vallées et les vastes plaines tropicales inspirent ses œuvres par leurs formes et leurs tonalités. Deux grandes séries présentées dans l’exposition expriment tout particulièrement cet intérêt : les Estelas (Étoiles) et les Brumas (Brume).

Introduction

Dès les années 1960, Olga de Amaral repousse les limites du médium textile en multipliant les expériences sur les matières (lin, coton, crin de cheval, gesso, feuilles d’or ou palladium) et les techniques : elle tisse, noue, tresse, entrelace les fils pour créer des pièces tridimensionnelles et monumentales. Inclassable, son œuvre emprunte tant aux principes modernistes, qu’elle découvre à l’académie de Cranbrook aux États-Unis, qu’aux traditions vernaculaires de son pays et à l’art précolombien.

la Fondation Cartier retrace l’ensemble de la carrière d’Olga de Amaral et célèbre celle qui marqua une véritable révolution dans l’art du textile.

L’exposition rassemble un grand nombre d’œuvres historiques jamais présentées hors de Colombie ainsi que des œuvres contemporaines aux formes et couleurs vibrantes. L’architecture de l’exposition est conçue par Lina Ghotmeh. Jouant sur les contrastes et les échelles, l’architecte lie les œuvres entre elles et propose également un dialogue avec notre mémoire, nos sens et le paysage qui nous entoure.

Biographie

« En construisant des surfaces, je crée des espaces de méditation, de contemplation et de réflexion. Chaque petit élément qui compose la surface est non seulement signifiant en soi, mais entre en résonance avec l’ensemble, tout comme l’ensemble entre profondément en résonance avec chacun des éléments qui le composent. »

Née en 1932 à Bogotá, Olga de Amaral est une figure emblématique de la scène artistique colombienne. Après un diplôme d’architecture au Colegio Mayor de Cundinamarca, elle poursuit ses études à l’académie de Cranbrook dans le Michigan, équivalent américain du Bauhaus allemand. Elle y découvre l’art textile dans l’atelier de tissage de Marianne Strengell, une artiste et designeuse finno-américaine qui fut l’une des premières à privilégier la structure et la grille du textile au motif.

Dans les années 1960 et 1970 Olga de Amaral participe aux côtés de Sheila Hicks et Magdalena Abakanowicz au développement du Fiber Art en utilisant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques empruntées tant aux principes modernistes qu’aux traditions populaires de son pays. Ses œuvres abstraites à grande échelle s’affranchissent du mur et refusent toute catégorisation : à la fois peintures, sculptures, installations et architectures elles enveloppent leur public dans l’univers sensoriel et intime de l’artiste.

Olga de Amaral est nommée “Visionary Artist” par le Museum of Art & Design de New York en 2005 et elle reçoit le Women’s Cacus for Art Lifetime Achievement Award en 2019. Ses oeuvres figurent dans de grandes collections publiques et privées à travers le monde dont la Tate Modern, le MoMA, le Musée d’Art Moderne de Paris ou l’Art Institute of Chicago. Le Museum of Fine Arts de Houston lui a consacré une grande exposition intitulée To Weave a Rock en 2021.

Si vous avez du temps pour une vidéo amateur suivez-moi ici

Informations pratiques
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 boulevard Raspail
75014 Paris

Horaires d’ouverture

Tous les jours de 11h à 20h, sauf le lundi.
Nocturne le mardi, jusqu’à 22h.
La fermeture des salles débute à 19h45 (21h45 les mardis).

Fermeture exceptionnelle le 25 décembre 2024 et le 1er janvier 2025.
Fermeture anticipée à 16h, les 24 et 31 décembre 2024.

Contact

Tél. +33 1 42 18 56 50

Talents Contemporains 12 « Territoires Mouvants » Fondation François Schneider

Les artistes lauréats :
Ulysse Bordarias • Bilal Hamdad • Manon Lanjouère • Aurélien Mauplot • Ugo Schiavi • Noemi Sjöberg
Commissariat : Sarah Guilain
à la Fondation François Schneider à Wattwiller jusqu'au 23 mars 2025

L’exposition Territoires Mouvants met en lumière les oeuvres des six lauréats de la 12e édition du concours Talents Contemporains : Manon Lanjouère, Bilal Hamdad, Ugo Schiavi, Noemi Sjöberg, Ulysse Bordarias et Aurélien Mauplot.
À travers une diversité de médiums, les créations explorent la thématique de l’eau par le biais des enjeux liés à l’immigration, à l’identité géopolitique, ainsi qu’aux crises environnementales et sociales.
Dans ces espaces incertains, la thématique des Territoires Mouvants, montre l’eau comme un révélateur des transformations environnementales et sociétales en perpétuel changement.
Pour les artistes lauréats non seulement la dotation consiste en une véritable aide financière mais permet également un tremplin dans leur carrière avec une reconnaissance institutionnelle, différents leviers de communication mis à disposition et un partage avec le public.
La dotation annuelle est de 140 000 euros. Les quatre lauréats reçoivent chacun 15 000 euros pour l’acquisition de leur oeuvre. Une enveloppe de 80 000 euros d’aide à la production est parfois consacrée à la réalisation de projet de sculpture ou d’installation.
Après sélection d’une trentaine de finalistes par quatre Comités d’Experts, un grand jury international, composé de personnalités reconnues, choisit au maximum quatre lauréats.

Camera Oscura (obscura)
Le Grand Jury International de la 12e édition était composé des personnalités suivantes :
Jean-Noël Jeanneney – Président du Jury ; Rosa Maria Malet – Directrice de la Fondation Miró (1980– 2017) ; Constance de Monbrison – Responsable des collections Insulinde, musée du quai Branly –Jacques Chirac (Paris) ;
Alfred Pacquement – Conservateur général honoraire du patrimoine (Paris) ;

Ernest Pignon-Ernest – Artiste (Paris) ; Roland Wetzel – Directeur du Musée Tinguely (Bâle).

Ulysse Bordarias

Il pleuvait sur l’agora montre une multitude d’orages, de pluies, de tornades qui s’abattent et se déplacent sur des territoires urbains ou ruraux. La pluie tombe d’un ensemble de nuages qui survolent les terres. Des nageuses et nageurs peuplent l’image à des distances régulières et se débattent dans cette environnement hostile. À terre il y a des villes, des territoires de montagnes, de littoraux, de champs ainsi que des lacs et des mers.
Le dessin met en scène toutes les étapes du cycle terrestre de l’eau : depuis l’eau marine jusqu’aux nuages, puis des nuages à la pluie quand ils dispersent l’eau sur les territoires. L’artiste rassemble ces données qu’il fait cohabiter afin de créer un espace changeant, mouvant, proche du rêve et de la remémoration.
Site de l’artiste

Bilal Hamdad

Sans titre est une oeuvre issue d’une série de peintures traitant du sujet sensible de l’immigration. Bilal Hamdad propose ici une réinterprétation de la toile Ophélie réalisée par John Everett Millais.
L’eau y est omniprésente, tout autant que la personne représentée. L’homme endormi nous donne à voir le reflet d’une triste vérité, celle de notre société qui détourne le regard. Qu’est-il advenu à ce personnage ? Quels détails, laissés
dans l’obscurité de la toile, nous aideraient à interpréter la scène picturale ?
L’eau, peu à peu, grignote le gisant jusqu’à occuper le premier plan. Il baigne dans une eau stagnante, croupie.
L’eau est omniprésente lors des traversées réalisées par des migrants. Elle semble dangereuse. Il ne s’agit plus ici de représenter une mer idyllique mais bien cet élément noir, sombre…
Depuis son arrivée à Paris, Bilal Hamdad observe le tissu urbain et métissé, qu’il considère comme un terrain fertile à la réalisation de ses peintures. Sans titre est la première de la série L’Horizon. Les peintures suivantes sont en cours de
réalisation.
Site de l’artiste

Manon Lanjouère

Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt, 2022.

L’atmosphère abyssale de l’oeuvre Les Particules, Le conte humain d’une eau qui meurt se compose de neuf cyanotypes sur verre augmentés d’une seconde plaque recouverte d’émulsion vinylique fluorescente évoquant les protéines bioluminescentes de certains organismes marins.
L’image se veut être le fantôme de ces espèces en voie de disparition. Les Particules propose de pénétrer la surface immobile des eaux, de lever le linceul des peuples invisibles et de plonger le spectateur dans des abîmes
de réflexion.
Les déchets plastiques, récupérés sur les plages, permettent à l’artiste de représenter ces espèces sous-marines en adoptant une posture scientifique et documentaire, frontalement, sur fond de cyanotype. Comme l’eau que l’on
s’asperge le visage, l’oeuvre souhaite réveiller cette énergie de voir, transformant le regard en une action claire et facile, conduisant à une réelle prise de conscience.
Site de l’artiste

Aurélien Mauplot

Les Possessions réunit les cartes de l’ensemble des pays du monde ainsi que d’un certain nombre d’îles et d’archipels. Des lignes courbes, droites et parfois indécentes dessinent les frontières nationales et maritimes de la planète.
De ces dessins éphémères aux formes rigides ressort l’idée que la carte n’est pas le territoire. Noirs et désorientés, les tracés deviennent des formes abstraites et aléatoires, des îles flottantes imprimées une par une sur les pages du Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne. Le 24 janvier 1772, le commandant Crozet plante le drapeau français sur l’île principale d’un archipel qui porte aujourd’hui son nom, et s’exprime en ces termes :
« Au nom de la France, je prends possession de cette île ; cette île s’appellera l’Île de la Possession ! ».
Deux cents ans plus tard, un groupe de scientifiques en hivernage topographie l’archipel et nomme les sommets, les monts Jules Verne. Les Possessions se situent ici et là, dans le sillage d’une géographie instable.
Site de l’artiste

Ugo Schiavi

Plutôt qu’une fontaine jaillissante Leviathan semble être une créature qui peine à respirer, une chimère déversant de l’eau sur son corps énigmatique. Se détachant de l’esthétique des fontaines monumentales et des découvertes
archéologiques, cette installation aux multiples facettes se présente comme un être vivant.

Elle montre fièrement sa nature artificielle, faite d’objets abandonnés, de branchages, de reproductions de statues anciennes, de bouteilles en plastique, de câbles… tout en révélant sa genèse tourmentée : une accumulation de
succès, de responsabilités, de tentatives et d’échecs.
Comme de nombreux mythes cosmogoniques, les histoires d’Ugo Schiavi débutent avec l’eau. Toute forme de vie naissant au sein de cet élément, l’artiste modèle sa matière première à partir de là, en tissant des liens avec
notre monde actuel, ses crises sociales et environnementales. Leviathan aborde des notions clés d’importance mondiale, tout en résonnant profondément avec le passé, le présent et l’avenir de la mer. Celle- ci témoigne de notre besoin désespéré d’imaginer un avenir différent, en incluant les monstruosités que nous avons créées.
Site de l’artiste

Noemi Sjöberg


One euro to jump now
(un euro pour sauter maintenant) est un appel à une prise de conscience des effets nocifs du tourisme sur notre environnement.
À Porto, sur le Pont Dom-Luis, des jeunes sautent de différentes hauteurs dans le fleuve du Douro alors qu’ils sont encerclés par une multitude de touristes. Sous le pont passent toutes sortes de véhicules qui contaminent
l’eau : bateaux touristiques, de croisière, à moteur… L’oeuvre, « objet vidéo », se présente dans une boîte en bois et velours rouge, comme un objet souvenir, dans laquelle défilent des images verticalement, sur le son manipulé
d’une boîte à musique.
Pour un euro, malgré le danger, les jeunes sont prêts à se donner en spectacle. Le fleuve Douro ressemble alors à un parc d’attractions. Un miroir à l’intérieur de la boîte reflète la vidéo. Celui-ci est brisé, car voyager de façon inconsciente, en polluant l’environnement avec des millions de vols et croisières, affecte la planète et notre espèce dans toutes ses dimensions sociales, économiques, écologiques et politiques. Le tourisme de masse n’a plus lieu d’être, le jouet est cassé.
Site de l’artiste

Capucine Vandebrouck

Capucine Vandebrouck, lauréate de la 8e édition du concours Talents Contemporains pour son oeuvre Puddle 3, dévoile une exposition personnelle intitulée Un regard sur l’impermanence, où l’eau et la matière se rencontrent.
Depuis plusieurs années, Capucine Vandebrouck travaille avec des matériaux naturels, intrinsèquement mouvants et fugaces. Cette inconstance nourrit son processus créatif, où l’impermanence des éléments devient le fil d’Ariane de ses créations. À travers sa démarche artistique, elle invite le spectateur à questionner la temporalité et à contempler des instants transitoires pour dévoiler la beauté souvent cachée de notre réalité quotidienne. La temporalité occupe ainsi une place importante dans son travail afin de capter ces instants
éphémères. Dans cette exposition, Capucine Vandebrouck présente sa production artistique et inclut un ensemble de nouvelles oeuvres.

Sa série, Puddles, montre plusieurs flaques d’eau dessinées au sol par un système hydrophobe, certaines étant perturbées par la chute d’une goutte d’eau. D’autres oeuvres prennent forme grâce à la technique du photogramme, où l’eau, illuminée, fige des instants éphémères pour laisser leur empreinte sur du papier photosensible. Grâce à un ingénieux système, l’artiste capture les mouvements fluides de l’eau et les ondulations à sa surface, saisissent les états provisoires et les flux fugaces. Une loupe est également placée à distance
optimale du mur pour réaliser un focus, qui projette l’image d’une salle transformée, digne d’une camera obscura. Cette lentille révèle le dialogue entre lumière, eau et perception, tout en éclairant la richesse des évidences invisibles que nos sens ont tendance à négliger.

Site de la galerie de l’artiste 
Il s’agit d’une exposition poétique et sensorielle où l’impermanence devient une source d’inspiration et d’émerveillement.

Informations pratiques

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 WATTWILLER

Horaires
Horaires d’hiver (Octobre – Mars) de 13h à 17h
Horaires d’été (Avril – Septembre) de 11h à 18h
info@fondationfrancoisschneider.org
+33 (0)3.89.82.10.10

POP FOREVER,TOM WESSELMANN &…

Du 16 octobre 2024 au 24 février 2025 à la Fondation Louis Vuitton
Commissariat général
Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton
Commissaires de l’exposition
Dieter Buchhart, Anna Karina Hofbauer
assistés de Tatjana Andrea Borodin
Commissaire associé
Olivier Michelon, Conservateur à la Fondation Louis Vuitton
assisté de Clotilde Monroe

Chiffres clés de l’exposition
et artistes présentés
Tom Wesselmann : 150 oeuvres et plus de 80 archives & 35 artistes de 1917 à nos jours : 70 oeuvres
Derrick Adams, Ai Weiwei, Njideka Akunyili Crosby, Evelyne Axell, Thoma Bayrle, Frank Bowling, Marcel Duchamp, Rosalyn Drexler, Sylvie Fleury
Lauren Halsey, Richard Hamilton, David Hammons, Jann Haworth
Barkley L. Hendricks, Jasper Johns, KAWS, Kiki Kogelnik, Jeff Koons
Yayoi Kusama, Roy Lichtenstein, Marisol, Tomokazu Matsuyama
Claes Oldenburg, Meret Oppenheim, Eduardo Paolozzi, Robert Rauschenberg
Martial Raysse, James Rosenquist, Kurt Schwitters, Marjorie Strider
Do-Ho Suh, Mickalene Thomas, Andy Warhol, Tadanori Yokoo...

Prologue

Pour la Fondation Louis Vuitton, la saison artistique 2024 – 2025 marque le dixième anniversaire de son ouverture. La Fondation poursuit son engagement artistique au travers d’expositions et d’évènements qui seront annoncés à la rentrée prochaine.
L’exposition est centrée autour de Tom Wesselmann (1931-2004), une des figures de proue du mouvement, « Pop ». Elle regroupe, en outre, des artistes de générations et nationalités différentes qui partagent une même sensibilité,
« Pop », allant de ses racines dadaïstes à ses prolongements contemporains, des années 1920 à nos jours.

Débordant le cadre d’une simple rétrospective, « Pop Forever, Tom Wesselmann &… contextualise l’oeuvre de Tom Wesselmann dans l’histoire de l’art et offre des perspectives passionnantes sur le Pop Art, au passé, au présent et même au futur », selon les commissaires invités de l’exposition.
C’est cette hypothèse d’un Pop qui traverse les époques, « Pop Forever », qui est présentée tout au long d’une exposition double, à la fois rétrospective et exposition thématique. Tom Wesselmann y est plongé dans le climat intellectuel et esthétique du Pop qui a vu émerger son oeuvre et la porte encore aujourd’hui.

L’exposition

Né en 1931, Tom Wesselmann débute la peinture à la fin des années 1950. S’il est admiratif de l’impact visuel des peintres abstraits américains, il embrasse le vocabulaire iconographique de son temps, incorporant la publicité, des panneaux d’affichage, des images et des objets dans son oeuvre.

Il poursuit volontairement les genres classiques de la peinture (la nature morte, le nu, le paysage) tout en élargissant l’horizon de son art, tant par ses sujets que par ses techniques. À mi-chemin entre peintures et sculptures, ses oeuvres incorporent aussi des éléments multimédias (lumière, mouvement, son, vidéo). Quant à ses immenses et spectaculaires Standing Still Lifes, à la croisée de la peinture et de l’installation, elles ont imposé un format jusque-là inédit.

Des premiers collages de Wesselmann en 1959 à ses vastes natures mortes en relief, ses paysages à la lisière de l’abstraction et ses Sunset Nudes de 2004, l’exposition se déploie sur les quatre étages du bâtiment de la Fondation.
Attachée chronologiquement à l’oeuvre de Wesselmann et à ses thématiques, elle développe à partir de son travail un propos plus général sur le Pop Art. Aux Great American Nudes de Wesselmann répondent les icônes américaines de ses contemporains (Evelyne Axell, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Marisol, Marjorie Strider, Andy Warhol). En amont de ses grands collages, on trouve les racines Dada du Pop (Marcel Duchamp, Kurt Schwitters).

Quant à sa mise en scène des biens de consommation, elle devance celle des marchandises à l’ère de la mondialisation par Jeff Koons ou Ai Weiwei. Enfin comme en miroir de ses nus et scènes intimes et domestiques figurent les travaux d’une nouvelle génération, dont certains (Derrick Adams, Tomokazu Matsuyama, Mickalene Thomas) réalisés spécifiquement pour l’exposition.
L’exposition bénéficie du soutien de l’Estate Tom Wesselmann ainsi que des prêts d’institutions internationales et de collections privées.

Quelques artistes

Infos pratiques

FONDATION LOUIS VUITTON
Bernard Arnault Président de la Fondation Louis Vuitton
Réservations
Sur le site : www.fondationlouisvuitton.fr
Horaires d’ouverture
(hors vacances scolaires)
Lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h
Vendredi de 11h à 21h
Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h
Samedi et dimanche de 10h à 20h
Fermeture le mardi
Horaires d’ouverture
(vacances scolaires zone C)
Tous les jours de 10h à 20h
(jusqu’à 21h le vendredi)
Accès
Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne, 75116 Paris.
Métro : ligne 1, station Les Sablons,
sortie Fondation Louis Vuitton.
Navette de la Fondation : départ toutes les
20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile,
44 avenue de Friedland 75008 Paris (Service
réservé aux personnes munies d’un billet Fondation
et d’un titre de transport – billet aller-retour de 2€ en
vente sur www.fondationlouisvuitton.fr ou à bord)