la 29e édition de la Foire d’Art Contemporain ST-ART 2025

Du 14 au 16 novembre au parc des expositions de Strasbourg

Temps forts de la 29e édition
  • L’art verrier de nouveau à l’honneur avec le CERFAV, les Étoiles Terrestres et l’ESGAA
  • Deux prix pour récompenser la jeune création avec la SAAMS
  • Une exposition en collaboration avec la HEAR
  • Thème de l’eau avec la Fondation François Schneider

Du 14 au 16 novembre 2025, ST-ART Strasbourg a confirmé la trajectoire amorcée ces dernières années.

Portée par une équipe renouvelée en 2022 et par le travail exigeant de son comité artistique, la foire poursuit un développement fondé sur le soutien aux jeunes artistes, la proximité entretenue avec les acteurs culturels de la région – galeries, institutions, écoles d’art et fondations – et un ancrage solide sur
le marché de l’art européen avec neuf pays représentés cette année par les exposants.


Pour sa 29ᵉ édition, la manifestation a réuni près de soixante exposants français et internationaux, dont un tiers de nouvelles galeries, attirant 12 572 visiteurs. La mobilisation des collectionneurs du Grand Est, la qualité des échanges et la diversité des œuvres présentées confirment l’intérêt du public et la portée régionale et transfrontalière de la foire.
Les visites guidées et conférences ont rencontré un vif succès, attirant un public nombreux et curieux.
Une visite virtuelle de l’édition a également été mise en ligne, prolongeant l’expérience au-delà du Parc des Expositions, offrant ainsi une visibilité supplémentaire aux exposants. Enfin, la dimension attractive
de ST-ART pour les entreprises s’est reflétée dans une dizaine de partenariats corporates mis en place cette année, matérialisés par des cercles entreprises, dîners et brunchs organisés tous au long de l’événement.

UNE ÉDITION MARQUÉE PAR LE REGAIN D’INTÉRET DES COLLECTIONNEURS

Les galeries participantes ont salué la nouvelle dynamique insufflée par l’équipe de Strasbourg Events.
Leur travail attentif et la cohérence de la ligne artistique ont contribué à créer un climat propice aux échanges, marqué par un intérêt du public et par une mobilisation des collectionneurs de la région.
L’équipe organisatrice a également su consolider la qualité de l’accueil, l’accompagnement des exposants et la lisibilité du parcours artistique proposé cette année.

UNE SCÈNE ARTISTIQUE ÉLARGIE : UN TIERS DE NOUVEAUX EXPOSANTS

Cette 29ᵉ édition réunissait près de soixante galeries françaises et internationales, parmi lesquelles vingt nouvelles enseignes venues d’Italie, de Corée du Sud, du Maroc, du Liban, de Belgique ou encore d’Allemagne. Ce renouvellement a nourri la vitalité de l’événement et enrichi la diversité des
propositions artistiques présentées cette année.
Le panorama de la foire se déployait ainsi autour de scènes contemporaines particulièrement variées.
Depuis l’Italie, 89 Art Gallery (Laveno) et Isculpture (San Gimignano) proposaient des visions singulières de Giorgio Tentolini à Stefano Bombardieri, tandis que la scène coréenne trouvait un bel écho dans les œuvres réunies par Aria Gallery (Daejeon).
Depuis le Maroc et le Liban, AA Gallery (Casablanca) et No/mad Utopia Gallery (Beyrouth) croisaient leurs sélections en un dialogue méditerranéen renouvelé, associant notamment Flo Arnold, Houda Terjuman et Salah Missi

AA Gallery  Casablanca/ Maroc

À leurs côtés, plusieurs galeries françaises faisaient leur retour, redonnant à ST-ART une tonalité familière et ancrée dans le territoire : Galerie des Tuiliers (Lyon), Galerie Kraemer (Strasbourg) ou encore Murmure (Colmar) proposaient des ensembles où se côtoyaient abstraction, figuration, expérimentations

contemporaines et photographie. La scène scandinave trouvait sa place grâce à
Heimdall Gallery (Villard-de-Lans) spécialisée dans la scène nordique, introduisant un autre registre, minimal ou onirique, en résonance avec les sensibilités européennes contemporaines.


La photographie bénéficiait cette année d’une visibilité accrue, portée notamment par L’Angle Photographies (Hendaye, France) et Galerie Jardin d’Hiver (Paris), tandis que le street art s’affirmait à travers les propositions de Macha Publishing (La Varenne Saint-Hilaire).
L’art brut occupait enfin une place essentielle, porté par des galeries engagées de longue date telles Pol Lemétais (Toulouse) et Ritsch-Fisch Gallery

(Strasbourg), auxquelles s’ajoutait la première participation de Venomen Gallery (Strasbourg)

UN ANCRAGE TERRITORIAL AFFIRMÉ

ST-ART a confirmé cette année encore son lien étroit avec les acteurs culturels du territoire, en mettant en lumière la richesse des institutions et des savoir-faire qui font l’identité artistique du Grand Est. La Haute école des Arts du Rhin (HEAR) occupait un espace dédié à la jeune création, offrant aux étudiants et jeunes diplômés l’opportunité de présenter leurs travaux à un public attentif.
La Fondation François Schneider proposait une sélection d’œuvres issues de sa collection autour de la thématique de l’eau.


Le focus consacré aux arts verriers, reconduit après le succès de 2024, réunissait les expertises du CERFAV, de l’ESGAA et des Étoiles Terrestres (Meisenthal, Lalique, Saint-Louis).

JONATHAN TIGNOR, LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE CRÉATION EUROPEENNE

Remis le soir de l’inauguration, le Prix de la Jeune Création Européenne, organisé avec la SAAMS
(Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg), a récompensé Jonathan Tignor, représenté par la Pigment Gallery (Barcelone).
Lancé en 2024, ce prix distingue un artiste de moins de 35 ans
travaillant en Europe et s’accompagne d’une dotation de 2 000 € et d’un solo show lors de la prochaine édition de ST-ART.

ST-ART, UNE FOIRE EN MOUVEMENT

À l’aube de sa 30ᵉ édition, ST-ART poursuit son développement et s’apprête à inaugurer une nouvelle étape de son histoire avec la première édition de ST-ART Bretagne, qui se tiendra du 24 au 26 janvier 2026 au Couvent des Jacobins à Rennes. Ce déploiement dans une région dotée d’une identité culturelle forte prolonge l’ambition fondatrice de la foire : inscrire l’art contemporain au cœur des territoires et y proposer une offre exigeante, accessible et attentive aux scènes locales.

LE COMITÉ ARTISTIQUE DE ST-ART

La sélection des projets repose sur le comité artistique de la foire composé de Georges-Michel Kahn, collectionneur et galeriste spécialiste de l’abstraction ; Rémy Bucciali, éditeur-imprimeur de gravures contemporaines ; et Stéphanie Pioda, historienne de l’art et journaliste. Leur regard expert garantit à la
manifestation une programmation exigeante et diversifiée.

Mina Mond

En arrivant à ST’ART 2025, dans le hall d’accueil, une oeuvre d’art brut, présentée par la la galerie Pol Lemétais,
le Retable Cor Triatriatum vidéo de Mina Mond 

A la galerie Pol Lemétais (extrait emprunté à Luc Maechel, blog Racines Nomades)

_ Mina Mond Cor Triatriatum dans l’espace d’accueil

Mina Mond : C’est ma plus belle pièce, elle date de 2021. Ouvert, le Retable fait cinq mètres sur trois de haut, fermé il en fait trois sur trois et le centre reste toujours visible.

Fred Hurst : Les portes sont très belles, mais on ne les voit jamais… [En prédelle], il y a une Totentanz – une danse macabre.

  1. : L’imagerie religieuse inspire beaucoup mon travail. Pas pour le côté religieux, mais parce que ça véhicule des choses assez universelles, un peu comme le folklore.

C’est une pièce qui fascine les gens parce qu’il y a énormément de détails. J’ai travaillé à la plume.

  1. : À la plume sergent-major ! Tout ce qui est en couleur, les cinq mètres alignés comme ça, c’est à la plume. C’est un sacré défi. C’est d’une finesse, on dirait presque une gravure. C’est une œuvre qui n’est pas vendable, mais qui circule. Elle a été demandée en Hollande, elle est allée à Metz deux fois, à Paris, à Épinal, là à St-Art. C’est une œuvre qui sert de vitrine.

Cassandre Albert

Dans un autre angle c’est Cassandre Albert présentée par la Galerie Ritsch-Fisch  (portrait), qui  intrigue.

ST-ART accueille « Le Rocher », œuvre monumentale de Cassandre Albert, en partenariat avec L’Industrie Magnifique, l’ENGEES et un mécène privé. Diplômée de la HEAR, l’artiste mêle peinture, lumière et installation. Inspirée de son voyage à bord du bateau de Plastic Odyssey, l’œuvre — conçue avec des profilés de plastique recyclé — interroge notre perception à travers une faille qui révèle un paysage intérieur.

Pour Richard Solti, directeur de la Ritsch-Fisch Gallery, ce projet incarne l’engagement de la galerie pour l’art brut et la jeune création contemporaine, tout en affirmant son attachement à ST-ART et au territoire.

Inspirée par la monumentalité des paysages et par les récits enfouis qu’ils
renferment, Cassandre Albert nous livre une œuvre où la montagne, souvent
perçue comme immuable, se dévoile à travers des hallucinations révélatrices.

Valantine Cotte

Lauréate du prix Théophile Schuler attribué par la SAAMS

En partenariat avec la SAAMS, la foire à remis le Prix Théophile Schuler à une jeune artiste alsacienne de moins de 35 ans, et célébrera la 2ᵉ édition du Prix de la Jeune Création Européenne. Ce dernier, ouvert à toutes les pratiques, récompensera un artiste et sa galerie parmi les talents émergents européens.

À PROPOS DE STRASBOURG EVENTS

Société d’économie mixte détenue par la Ville, l’Eurométropole de Strasbourg et le groupe GL events, Strasbourg Events met au service des organisateurs d’événements 50 ans d’expertise reconnue dans l’accueil de manifestations internationales exigeantes et l’accompagnement des organisateurs,
doublée d’une solide expérience d’organisation d’événements professionnels et grand public.
Strasbourg Events gère et exploite le Palais de la Musique et des Congrès déployé sur 50.000 m², auxquels s’ajoutent près de 24.000 m² du nouveau Parc des Expositions attenant devenant un outil combiné unique.

Sommaire du mois d’octobre 2025

29 octobre 2025 : RÉUNIS : SÉPARÉS Pierre Coulibeuf et Jérôme Game
27 octobre 2025 : Art Basel Paris  2025
25 octobre 2025 : Vassily Kandinsky, la musique des couleurs
19 octobre 2025 : Gerhard Richter à la Fondation Vuitton
18 octobre 2025  : Un dimanche sans fin-Maurizio Cattelan et la collection du Centre Pompidou
12 octobre 2025   : « Une petite histoire de l’art du point » Yayoi Kusama à la Fondation Beyeler
02 octobre 2025 : Marie Paule Bilger
02 octobre 2025 : Un livre d’artiste pour le bestiaire de Marie-Paule Bilger
01 octobre 2025 : DE REMBRANDT À VAN GOGH COLLECTION ARMAND HAMMER Hammer Museum, Los Angeles

Art Basel Paris  2025

  • Réunissant 206 galeries internationales de premier plan venues de 41 pays et territoires – dont 65 espaces opérationnels en France – le salon a suscité un accueil enthousiaste de la part des galeries, collectionneurs et visiteurs du monde entier, avec une fréquentation totale de plus de 73 000 personnes tout au long de ses journées VIP et publiques.
  • Les exposants ont enregistré de solides ventes dans tous les segments et secteurs du marché, avec des placements remarquables, notamment des œuvres de Gerhard Richter , Amadeo Modigliani , Julie Mehretu et Leiko Ikemura . Des succès notables ont également été enregistrés grâce aux redécouvertes de Marie Bracquemond et Lee ShinJa , ainsi qu’à des artistes émergents comme Yu Nishimura et Özgür Kar , reflétant la richesse et la diversité des programmes présentés par la galerie.
  • L’ambitieux programme public du salon a fait son retour avec des activations dans neuf lieux prestigieux à travers Paris, soulignant le lien entre le salon et les industries créatives adjacentes. Miu Miu était partenaire officiel du programme public pour la deuxième année consécutive. Oh La La! – l’initiative de ré-accrochage créatif d’Art Basel Paris, organisée les vendredis et samedis de la semaine du salon – a fait son retour pour sa deuxième édition, cette année sous la direction artistique du journaliste de mode Loïc Prigent .
  • Clément Delépine, directeur d’Art Basel Paris, a déclaré :
    « Cette deuxième année au Grand Palais a été un véritable retour aux sources : l’exposition a trouvé son rythme et son lien avec la ville n’a jamais été aussi fort. Ce fut un privilège de contribuer à façonner ce parcours aux côtés d’une équipe extraordinaire et d’une communauté internationale. »
  • Art Basel Paris s’est déroulé du 24 au 26 octobre 2025, avec les VIP Days les 22 et 23 octobre, et la nouvelle initiative Avant-Première le 21 octobre. L’édition 2026 du salon aura lieu du 23 au 25 octobre 2026.
  • Plusieurs exposants ont partagé leurs impressions sur cette édition. Les citations sont disponibles pour la presse ici.
    Chez Vuitton, Takashi Murakami réinvente le sac à main.
  • Nous avons vécu une édition exceptionnelle cette année, marquée par une énergie débordante tout au long de la foire et des échanges passionnés avec les collectionneurs. Parmi nos ventes, nous sommes particulièrement heureux d'avoir accueilli des œuvres de Lee Ufan, Daniel Buren, Adam Pendleton, Alicja Kwade, Gerhard Richter, Camille Henrot, Alberto Giacometti et Andy Warhol. Nous avons également accueilli de nombreux visiteurs cette semaine dans nos galeries parisiennes, où plusieurs œuvres ont trouvé preneur.
    
    Kamel Mennour, Fondateur, Mennour (Paris)

Galerie Mennour

Art Basel 2025 Galeries

« Pour une ville relativement petite, Bâle a un rayonnement international immense. Un rayonnement qu’elle doit notamment à ses musées et au salon Art Basel. »

Sam Keller · Directeur de la fondation Beyeler et ancien directeur d’Art Basel

Maike Cruse
photo Debora Mittelstaedt

Maike Cruse, directrice a déclaré :
« L’édition de cette année d’Art Basel a démontré la force, la résilience et la portée internationale du marché mondial de l’art. Nous avons été ravis d’accueillir des collectionneurs, des commissaires d’exposition et des amateurs d’art du monde entier, et de constater des présentations aussi convaincantes dans tous les secteurs de la foire. L’énergie qui régnait dans les halls et dans toute la ville a rappelé avec force le rôle de Bâle comme lieu de rencontre culturelle et catalyseur d’échanges artistiques. »

Art Basel est notre foire phare, celle où les galeries sortent le grand jeu. Parmi les œuvres remarquables exposées, citons une grande toile tardive de Pablo PicassoHomme à la pipe assis et amour (1969) chez Pace, qui présente également une peinture abstraite de 1969 de Joan MitchellSans titre – une artiste enfin reconnue comme la pionnière de l’expressionnisme abstrait qu’elle était. De même, la galerie Yares expose sa consœur Helen Frankenthaler avec Swan Lake 1 (1969). La galerie Di Donna présente Sueño de Sirenas (Rêve de sirène) (1963) de Leonora Carrington,

un surprenant triptyque enchâssé dans un cadre de bois sculpté. Enfin, Lehmann Maupin expose une œuvre rare d’Heidi Bucher : une empreinte latex fragile et monumentale d’une pièce. Ces œuvres ne sortent pratiquement jamais des musées. Bien sûr, ce n’est qu’un petit échantillon : j’ai été très impressionnée par les listes d’œuvres que les galeries partagent avec moi.

Nous cherchons toujours à renouveler la foire : 20 galeries nous rejoignent à Bâle pour la toute première fois. Parmi les plus jeunes, citons Emalin

 et Arcadia Missa,toutes deux londoniennes, François Ghebaly de Los Angeles et New York,

et Hunt Kastner de Prague. L’Asie sera également très présente : Beijing Commune expose des artistes chinois·es de quatre générations différentes, des pionnier·es Zhang Xiaogang et Wang Luyan aux figures contemporaines comme Ma Qiusha et Chang Yuchen, avec des œuvres qui explorent l’identité, la mémoire, la mondialisation et la matérialité. The Third Gallery Aya d’Osaka met en lumière trois femmes, pionnières de la photographie japonaise – Amazawa Eiko, Okanoue Toshiko et Ishiuchi Miyako – présentant des tirages vintages rares, des collages et des œuvres iconiques qui célèbrent leurs contributions révolutionnaires au médium.

La foire bâloise maintient son format, avec près de 300 galeries en provenance d’Europe, des États-Unis, d’Amérique latine et d’Asie, et ses spécificités, notamment son secteur « Unlimited » réservé aux pièces monumentales.

L’artiste allemande de renom Katharina Grosse, l’un des temps forts de la foire,
a peint l’architecture et les surfaces de la Messeplatz, la transformant en un environnement vibrant et immersif.  CHOIR (2025) est la plus grande œuvre de Katharina Grosse à ce jour dans un centre urbain, couvrant plus de 5 000 mètres carrés. Grosse utilise le magenta, couleur la plus visible à l’œil nu en extérieur. Organisée par Natalia Grabowska, cette saisissante peinture in situ redéfinit l’expérience de l’espace public par une expression chromatique audacieuse.

Comité de sélection

Les Comités de sélection d’Art Basel sont composés de galeristes éminent∙e∙s présent∙e∙s aux foires Art Basel depuis plusieurs années. Le Comité de sélection s’appuie sur des critères constants d’une année à l’autre lors de sa décision finale.

Bilan 2025

Pour célébrer ses 55 ans, Art Basel s’achève sur une note positive avec des ventes solides dans tous les segments, consolidant ainsi sa position d’événement phare du marché mondial de l’art. Très attendue, l’édition 2025 d’Art Basel a réuni 289 galeries internationales de premier plan, venues de 42 pays et territoires.
Art Basel a une fois de plus servi de plateforme de découverte et de connexion, et a joué un rôle moteur dans le monde de l’art international. La foire a attiré 88 000 visiteurs lors des journées d’avant-première et d’ouverture au public, qui se sont plongées dans le monde fascinant de l’art moderne et contemporain.

Mentions particulières

La Galerie Stampa de Basel, se consacre à l’art contemporain suisse et international. En plus des expositions, le programme de la galerie comporte des performances, des séminaires, des présentations de livres et donne des conseils sur de nombreuses collections d’art. En outre, une librairie d’art se trouve sous le même toit. En 2006, la galerie s’est vue décernée le prix culturel de la ville de Bâle. 
On peut y admirer l’oeuvre de l’artiste mulhousienne, par adoption (strasbourgeoise) Véronique Arnold, jeune femme, tout en douceur, tout en poésie, autodidacte, se défend de faire des arts plastiques, pour elle c’est de la littérature. 
Elle voisine avec une oeuvre de Marlène Dumas.

Pétales en offrande

Luc Maechel, auteur du blog : Racines Nomades, lui a consacré un entretien, relatif à la motivation et à la beauté de son travail artistique.
Voici le site de Véronique Arnold

Les exposants sont des galeries influentes et innovantes du monde entier.

Quelques sélections au hasard de ma déambulation. Art Basel est tout de même le plus grand musée d’art contemporain du monde, où toutes les langues du monde s’entendent comme on l’imaginerait dans la Tour de Babel.

Conclusion

Parcours des deux niveaux du secteur Galeries pour retrouver ses incontournables et fidèles représentants : Hauser et Wirth, Zwirner, Ropac, Gagosian, Perrotin, Carsten Greve, Goodman, Temple, Lelong, Mennour… au rez-de-chaussée ou de naviguer dans les allées de l’étage supérieure à la découverte des accrochages de Chantal Crousel, Eva Presenhuber, Continua, Nathalie Obadia ou l’une des représentantes historiques des début, sans oublier, citée plus haut,- la galerie bâloise Stampa toujours présente avec cette année encore des oeuvres de Marlène Dumas, Guido Nussbaum ou l’artiste mulhousienne Véronique Arnold. (voir plus haut)

Rendez-vous est donné pour Art Basel Paris, au Grand Palais, du 24 au 26 octobre 2025.

L'édition 2026 du salon se tiendra du 18 au 21 juin, avec des journées d'avant-première les 16 et 17 mars.

Sommaire du mois de mai 2025

Eva

30 mai 2025 : Miriam Cahn, l’urgence du geste
22 mai 2025 : EVA & ADELE
11 mai 2025 :  Suzanne Lacy: By Your Own Hand
8  mai 2025 :  «Déjà Vu» Exposition d’échange artistique sino-français (Macao)
7  mai 2025  :  Une soirée avec Elsa Grether
6 mai 2025   :  Chorégraphier Unterlinden

EVA & ADELE

EVA est retournée vers le futur aujourd’hui.
Elle a quitté ce monde et est entrée dans la scène éternelle.
Sa croyance dans le pouvoir de l’art était infinie.
AVENIR

Eva

Eva est née biologiquement homme. En 2011, elle a officiellement changé son état civil en femme après qu’un tribunal a accédé à sa demande. Elle a expliqué que même si son corps était masculin, son âme ne l’était pas.
En avril 1991, avec le mariage de Metropolis, le projet artistique permanent  EVA & ADELE a officiellement débuté ; la biographie précédente des deux artistes a été complètement effacée. Elles affirment elles-mêmes avoir atterri à Berlin en 1991 avec une machine à remonter le temps venue du futur.

Excentriques tout un art

Nous les attendions à toutes les grandes manifestations d’art avec impatience.
Que ce soit à Art Basel, à la dOCUMENTA, au MAM Musée d’art Moderne de la ville de Paris, ou les autres grands foires dans le monde, (qui pour nous étaient inaccessible), les jumelles les fréquentaient assidument.
Eva et Adele sont un couple d’artistes allemandes vivant à Berlin. Elles sont surtout connues pour leurs performances, mais sont également présentes dans des expositions avec des œuvres matérielles (photographie, vidéo et peinture) depuis 1997.
Eva et Adele prétendent avoir débarqué d’une machine à remonter le temps à Berlin après la chute du mur en 1989,  autoproclamées 

« jumelles hermaphrodites du futur »

Une folle excentricité dans l’art

Les inimitables performeuses et sculptrices allemandes Eva et Adele, se disent,
« jumelles hermaphrodites du futur » ce qui implique aussi, – de se mettre en marge et de renoncer à une forme de reconnaissance sociale – s’impose comme une posture idéale pour questionner les normes admises… et leur absurdité.

Eva et Adele font leur première apparition artistique en 1989. Elles apparaissent dans des costumes de femmes excentriques, souvent roses, des talons hauts, des sacs à main, avec des têtes rasées et des visages très maquillés.
L’extérieur stylisé illustre leur revendication en tant qu’œuvre d’art vivante, de la vie comme art et l’art comme la vie [Selon qui ?].


                           Rencontrées à la dOCUMTA de Kassel en 2014

Bien que leur apparence ait une connotation féminine, elles prônent une identité de genre qui n’est pas définie par la société, mais qui est librement choisie. Un de leurs slogans est Over the Boundaries of Gender, à travers les frontières de genre. Pour læ chercheur•e Rose K. Bideaux, l’ultra‑féminité d’Eva et Adele doit s’appréhender en dehors de l’hétérosexualité :
« d’abord parce qu’elles sont lesbiennes, mais aussi parce qu’elles ne répondent pas aux attendus de causalité sexe‑genre ».

Le duo affirme que depuis leur rencontre, elles ont juré de ne jamais passer une nuit à part, ni de recevoir d’invités dans leur maison, sans être complètement fous. Bien que se considérant au delà des frontières binaire du genre, elles forment un couple et choisirent de se marier en tant que deux femmes, pour entrer dans les cadres légaux binaire du genre imposés par la loi.

Eva a obtenu un changement de son identité de genre au tribunal, appuyé par de nombreux rapports psychiatriques et psychologiques, le juge accède à sa demande. Le certificat de naissance d’Eva est réédité pour correspondre au genre féminin.

Elles apparaissent dans les expositions comme n’importe quel autre visiteur et communiquent avec les autres visiteurs. Ci-dessous à Art Basel avec moi.

Elles sont également devenues des invitées régulières de défilés de mode pour leur assimilation au style Camp. Leur apparence artificielle ne permet de tirer aucune conclusion non plus, et leur slogan sert de référence est :
Coming out of Future.

Les photographies qui en résultent leur sont envoyées et elles les transforment. Elles forment la série CUM. Eva et Adele traitent de la même manière les photographies qu’elles trouvent d’elles -mêmes dans les médias. Ce complexe d’œuvres s’appelle Mediaplastic. Dans leurs vidéos, elles abordent le comportement de personnes conventionnelles qui leur sont confrontées.

Ici la rencontre à Art Basel 2022 (Mon art Basel)

La démarche artistique d’Eva et Adele est à rapprocher de celle de Genesis P-Orridge qui a cherché à ressembler à sa femme Lady Jaye, et inversement, en passant par le port des mêmes tenues, de la même coiffure ou du même maquillage. Le couple d’artistes américain·e·s est cependant allé plus loin qu’Eva et Adele en procédant à des transformations chirurgicales, telles que la pose d’implants mammaires ou des modifications de la structure du visage.

Au MAM, elles avaient développé Futuring  : YOU ARE MY BIGGEST INSPIRATION

FUTURING est un mot inventé par Eva et Adele. Elles présentent pour la première fois ce mot inventé dans un timbre imprimé en 1991 à l’occasion de leur performance Hochzeit Metropolis au Martin-Gropius-Bau, Berlin. Depuis, le mot inventé futuring joue un rôle clé dans l’œuvre. Le mot est ensuite publié dans presque tous les médias artistiques, lors d’expositions et dans leurs programmes d’accompagnement.

En tant que biographie, elles ne donnent que les mensurations de leur corps, comme les mesures d’une œuvre d’art :


Eva Adele Le 21 mai 2025, Eva & Adele annoncèrent la mort d’Eva.

RIP chère Eva, mes condoléances émues chère Adèle.

Condoléances

Un LIVRE DE CONDOLENCES pour EVA est disponible à la Nationalgalerie der Gegenwart HAMBURGER BAHNHOF.
L’enterrement aura lieu le mercredi 2 juillet 2025 à 12h00 à la chapelle du cimetière de Dorotheenstädter.
Je suis profondément touché par les nombreuses personnes merveilleuses qui ont exprimé leurs condoléances. MERCI💓
Adele

   Certaines photos proviennent d’internet

Sommaire du mois de février 2025

                                           Le collège des Bernardins

26 février 2025 : Se faire plaisir
21 février 2025  : art karlsruhe
18 février 2025  : SOIREE ROBERT CAHEN
16 février 2025  : La Clef des songes
11 février 2025   : Suzanne Valadon
9  février 2025   : Épiphanies par Augustin Frison-Roche
7  février 2025   : Le Boléro de Ravel
6 février  2025   : Revoir Cimabue
3 février  2025   : Marina Abramović en Suisse

art karlsruhe

Pour sa 22e édition, art karlsruhe, foire d’art moderne classique et contemporain, invite le monde international de l’art dans la ville du 20 au 23 février. Quelque 180 exposants retracent 120 ans d’histoire de l’art dans les quatre halls de la foire de Karlsruhe – de l’art moderne classique à l’art contemporain en passant par l’art concret et le pop art. Depuis toujours au cœur de la marque de la foire, la sculpture joue à nouveau un rôle central en 2025.

« L’année dernière, nous avons réussi, grâce à de nouvelles idées et de nouveaux formats, à emprunter de nouvelles voies conceptuelles et à convaincre ainsi durablement»,
déclare Kristian Jarmuschek, président du comité consultatif d’art karlsruhe.

« Grâce aux nouvelles impulsions que nous avons pu donner, art karlsruhe s’établit plus que jamais comme l’un des salons les plus importants d’Allemagne – tout aussi pertinent pour les galeristes que pour les visiteurs».

La foire en chiffres

Total des exposants:
 187 galeries de 16 pays

Nations:
Autriche, Belgique, Suisse, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Pologne, Corée du Sud, Suède, Turquie, Taïwan, États-Unis, Allemagne

C’est sur une superficie de 35.000 qm que la foire accueille :
53 galeries de 15 pays

Émetteurs étrangers: 53 galeries de 15 pays
Nouvel exposant: 33
Galeries de Karlsruhe: 8
one:artist shows: 64
scupture:squares: 18
scupture:spots: 30
Stands d’information: (Mile des musées) 36
Galeries françaises : 8

Points forts de la halle

Hall 1: Art moderne classique et contemporain
Hall 2: Art après 1945 et art contemporain
Hall 3: Partenaires culturels et mécènes, musées
Hall 4: Discover et art contemporain

Expositions temporaires
  • Exposition spéciale sur la collection privée «Tamina Amadyar Aperçu de la collection Christoph Une exposition spéciale organisée par un commissaire en dialogue avec la collection de la SSC», sous la direction de Stefanie Patruno, directrice de la Stadtische Galerie Karlsruhe, position unique de la collection privée de l’éditeur de Francfort Christoph Keller en dialogue avec des œuvres de la Stadtische Galerie, hall 3I S01

    .  academy:square
    Exposition spéciale organisée par des diplômés de la Staatliche Akademie der Künste Karlsruhe, de la Staatliche Hochschule für Gestaltung Karlsruhe et de la Staatliche Akademie der Bildenden Künste Stuttgart, organisée par Eike Buhr, rédactrice en chef du magazine
    MONOPOL pour l’art et la vie (soutenue par la LBBW), Hall 3I Y14

    • paper:square et start:block

    Le paper:square est consacré aux positions artistiques qui se penchent sur les travaux avec et par le papier, hall 3. 000000000000000Il est complété par le start:block, qui présente des travaux qui, du point de vue des galeries, sont particulièrement appropriés pour commencer sa propre activité de collection, hall 3I Y15


Autres points forts

Jardin de sculptures – sponsorisé par le groupe Vollack
Outre les 18 places de sculptures intégrées dans les halls, le jardin de sculptures –  -voit à nouveau le jour en 2025 dans l’atrium de la Foire de Karlsruhe. Celui-ci est exclusivement consacré aux sculptures extérieures et complète le parcours dans la cour intérieure du parc des expositions. On y voit aussi des sculptures dans  des galeries exposantes.

re:discover et re:frame relèvent les défis du marché de l’art
Si art karlsruhe a connu un écho aussi fort et positif l’année dernière, c’est en grande partie grâce à de nouveaux formats qui abordent les défis et les questions actuels du secteur de l’art.
re:discover, lancé pour la première fois en 2024 et axé sur les artistes encore en vie qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur malgré leur qualité artistique élevée et leur travail artistique continu, en est un exemple.
Au total, 15 galeries sont représentées cette année par une position re:discover à art karlsruhe.

re:discover est complété par re:frame, qui sera édité pour la première fois en 2025 et qui vise à montrer le meilleur traitement possible des œuvres d’art d’artistes déjà décédés et à présenter ainsi des exemples impressionnants de bonnes pratiques. Ainsi, la galerie Eric Mouchet de Paris s’engage depuis des années pour l’héritage d’Ella Bergmann-Michel et de son mari Robert Michel, tandis que la galerie SIGHT d’Offenbach représente l’héritage de l’artiste Johannes Geccelli, dont les œuvres font partie des positions centrales de la peinture allemande sur champs de couleurs. L’héritage de l’artiste finlandais Pertti Kekarainen est pris en charge par la galerie Drees de Hanovre.

L’entrée dans la collection d’art : Les formats offrent un accès à bas seuil
Pour les amateurs d’art qui souhaitent se lancer dans la constitution de leur propre collection d’art, art karlsruhe propose des approches globales et concrètes.
Le paper:square dans le hall 3 est consacré aux positions artistiques qui se penchent sur les travaux avec et par le papier. « Si l’on interroge les collectionneurs établis, une œuvre sur papier est souvent le premier achat par lequel ils ont commencé leur propre collection d’art», explique Olga BlaB.

«Afin de permettre un accès à la fois facile et fondé à la collection personnelle, nous avons complété le paper:square par le start:block, qui verra le jour pour la première fois cette année. Pour cela, nous avons explicitement demandé à nos galeries d’apporter des œuvres qu’elles considèrent comme appropriées pour effectuer leur premier achat d’art, et nous avons obtenu une sélection impressionnante dans laquelle on trouvera certainement son bonheur».

Toujours dans le hall 3, une présentation curatée de diplômés prometteurs des trois écoles d’art du Bade-Wurtemberg – la Staatliche Akademie der Bildenden Künste Stuttgart, la Staatliche Kunstakademie Karlsruhe et la Hochschule für Gestaltung Karlsruhe – voit le jour dans l‘academy:square.
Sous la direction d’Elke Buhr, rédactrice en chef du magazine MONOPOL pour l’art et la vie, les jeunes talents sont rendus visibles et peuvent être découverts par les exposants et les collectionneurs.

Un programme-cadre passionnant

Les One-Artist-Shows – des artistes et leurs travaux sélectionnés par les galeries- permettent d’avoir un aperçu approfondi de la création artistique de chacun. Chaque One-Artist-Show de la foire est automatiquement nominé pour le prix art karlsruhe, qui est remis solennellement le jeudi 20 février 2025 à14h30 dans le cadre de l’art: opening par Britta Wirtz, directrice de la foire de Karlsruhe, Arne Braun, secrétaire d’État au ministère de la science, de la recherche et de l’art du Bade-Wurtemberg, Dr. Frank Mentrup, maire de la ville de Karlsruhe, Stefanie Patruno ainsi qu’Olga BlaB et Kristian Jarmuschek. D’autres remises de prix organisées dans le cadre d’art karlsruhe récompensent également l’engagement de certains artistes et galeries.

Les prix

Le prix Loth de la sculpture est attribué cette année à la sculptrice et céramiste suédoise Eva Hild et à la galerie Martina Kaiser

Le prix Hans Platschek pour l’art et l’écriture a été décerné à la peintre et photographe germano-suisse Ingeborg Lüscher dans le cadre d’art karlsruhe, ainsi que le prix art karlsruhe à l’artiste japonaise Etsu Egami et à la galerie KORNFELD.

Quelques artistes et galeries

La profusion d’oeuvres, ainsi que leurs qualités demanderait à être vues plusieurs jours

Galerie Radial Strasbourg
La gravure et la peinture du Colmarien  Michel Cornu se partagent le dessin et la couleur,  avec la complicité de Frédéric Croizer de Radial Art Contemporain de Strasbourg.

Galerie Eric Muchet

C’est la bande dessinée qui est à l’honneur par un artiste, Ulrich Baehr nostalgique de la Russie.

Dans la même galerie, Kubra Khademi, franco-afghane,  livre un témoignage graphique et littéraire, unique sur l’invincibilité de l’art, une ode aux femmes, à la vie, à la liberté. Un jour de l’hiver 1989, à Mashhad, en Iran, dans une famille pauvre de réfugiés partis d’Afghanistan pour fuir l’armée soviétique, les moudjahidines et les persécutions que les Sunnites afghans infligent aux Chiites hazaras, une petite fille naît mains grandes ouvertes, signe de bienfaits pour la maisonnée.
Elle est la sixième dans une fratrie de dix. Le mollah refuse de lui choisir
un prénom et de l’inscrire dans le Coran familial. À quoi bon ? C’est une fille.
Finalement appelée Kubra, ce qui veut dire « grande« , l’enfant montre très tôt
un don pour le dessin. Un don comme une armure, qui la protège et la fortifie
contre les épreuves d’une existence sous la double férule du fanatisme religieux
et patriarcal. Armée de ses crayons, de ses pinceaux et d’une volonté sans faille,
Kubra entreprend une incroyable odyssée d’artiste.
C’est mon coup de coeur de la foire

Rendez-vous est donné du 5 au 8 février 2026

Sommaire de décembre 2024

29 décembre 2024 : Giuseppe Penone – Arte Povera Bourse de commerce
24 décembre 2024 : Caillebotte Peindre les hommes
21 décembre 2024 : Geneviève Charras « Pan pan sur le tutu »
20 décembre 2024 : La mémoire des murs
17 décembre 2024 : FIGURES DU FOU DU MOYEN ÂGE AUX ROMANTIQUES
13 décembre 2024 : Nil Yalter
11 décembre 2024 : Chiharu Shiota « Les frémissements de l’âme »
8 décembre  2024 : Fresh Window Art & vitrines
3 décembre  2024 : ST-ART 2024

Nil Yalter

Nil Yalter, Artiste, Paris
Coline Milliard, Executive Editor, Art Basel
conversation au Petit Palais

Premiere artist talk: Nil Yalter, octobre 2024

Lauréate du Lion d’or 2024 à la Biennale de Venise pour l’ensemble de sa carrière, Nil Yalter est une artiste engagée. De sa participation à mai 68 – puis à la seconde vague féministe et au combat pour la libération sexuelle – à sa dénonciation du traitement des immigré∙e∙s en Occident, son œuvre se fait le porte-voix de ceux∙celles qui n’ont pas droit de cité. Cette conversation retrace la carrière d’une artiste dont la pratique polymorphe reçoit enfin l’attention qu’elle mérite.

Pionnière de l’art vidéo féministe, Nil Yalter sa pratique, s’appuyant sur un travail de recherche, offre une plateforme aux groupes socialement marginalisés et remet en question les grands récits historiques à travers des photographies, vidéos, dessins et textes. Depuis sa participation à la première exposition internationale d’art video en France, au Musée d’Art Moderne de Paris (1974), jusqu’à ses récentes rétrospectives au MAC Val (2019), au Museum Ludwig (2019), et au Hessel Museum of Art (2019), elle a été à l’avant-garde d’une pratique artistique socialement engagée.

Coline Milliard est rédactrice en chef d’Art Basel, où elle supervise la stratégie éditoriale et la mise en œuvre, ainsi que le programme Conversation dans le monde entier. Au cours des 15 dernières années, elle a occupé plusieurs postes éditoriaux de haut niveau, notamment chez artnet News et Garage Magazine, et a beaucoup écrit sur l’art dans tous les secteurs du marché. Coline a enseigné au Royal College of Art et au Chelsea College of Arts de Londres et est titulaire de diplômes de troisième cycle du Royal College of Art et de la Sorbonne à Paris.

Le programme de Conversations d’Art Basel Paris 2024 est commissionné par Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou.

C’est un dur métier que l’exil

Malgré les sollicitations incessantes depuis cette reconnaissance à Venise, les rendez-vous, et une certaine lassitude, l’artiste de 86 ans reste extrêmement précise et conserve une mémoire phénoménale des détails de ses installations passées. Elle a bien conscience d’avoir inventé un nouveau langage dans les années 1970 parisiennes, lorsque le féminisme faisait irruption sur la scène artistique, proposant des œuvres hétéroclites, décloisonnant les arts, introduisant la réalité du corps féminin. Une façon de s’exprimer arrivée tout droit des États-Unis, où s’affirmait depuis un moment une avant-garde féministe rebelle et agressive.

Chantre des femmes d’Anatolie

Cette œuvre en particulier avait séduit Susanne Pagé lorsque celle-ci dirigeait cette structure créée à la fin des années 1960 au sein du musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Fabriquée à l’aide de métal, de peaux de mouton et de feutre, c’est un hommage de l’artiste franco-turque aux femmes des communautés nomades d’Anatolie centrale. Elle est placée à Venise au centre d’une pièce en forme de dôme, dont les parois sont revêtues d’affiches volantes, de dessins, de vidéos, etc. L’œuvre commente, documente, fait revivre la migration, l’exil.

Du Caire à Paris

Nil Yalter fait elle-même partie de ces migrants, même si ses voyages et son exil furent, dans son cas, mûrement choisis. Née en 1938 au Caire, mais de nationalité turque, elle rejoint Istanbul, puis passe sa jeunesse à arpenter l’Iran, l’Inde, les régions les plus reculées de la Turquie… Et après des années d’errances curieuses et studieuses, elle se consacre à la peinture. Une peinture abstraite occidentalisée, qui permet à cette autodidacte d’exposer dans des galeries stambouliotes.

La danse du ventre

Le rendez-vous a lieu à la galerie Berthet-Aittouarès, puisque l’artiste n’a pas à proprement parler d’atelier, mais plutôt des pièces encombrées de panoplies d’appareils, d’ordinateurs de toutes générations, de bandes, de carrousels de diapositives ancienne manière, de moniteurs, de magnétoscopes, de caméras, d’écrans et de nombreux dessins… Nil Yalter préfère nous raconter son travail en commentant quelques œuvres qu’Odile Berthet-Aittouarès a raccrochées aux murs pour l’occasion, quelques photographies qui avaient fait partie de son exposition organisée ici même en 2023, La Femme sans tête ou La Danse du ventre. La photographie représente le ventre d’une femme dont le nombril est recouvert de manière circulaire d’un fragment de texte du poète René Nelly, auteur du livre Érotique et civilisations. Cette photo est tirée d’une performance filmée en 1974 dans laquelle elle faisait la danse du ventre, en ayant gravé sur sa peau la phrase « La femme véritable est à la fois convexe et concave ».