Lauréate du Lion d’or 2024 à la Biennale de Venise pour l’ensemble de sa carrière, Nil Yalter est une artiste engagée. De sa participation à mai 68 – puis à la seconde vague féministe et au combat pour la libération sexuelle – à sa dénonciation du traitement des immigré∙e∙s en Occident, son œuvre se fait le porte-voix de ceux∙celles qui n’ont pas droit de cité. Cette conversation retrace la carrière d’une artiste dont la pratique polymorphe reçoit enfin l’attention qu’elle mérite.
Pionnière de l’art vidéo féministe, Nil Yalter, sa pratique, s’appuyant sur un travail de recherche, offre une plateforme aux groupes socialement marginalisés et remet en question les grands récits historiques à travers des photographies, vidéos, dessins et textes. Depuis sa participation à la première exposition internationale d’art video en France, au Musée d’Art Moderne de Paris (1974), jusqu’à ses récentes rétrospectives au MAC Val (2019), au Museum Ludwig (2019), et au Hessel Museum of Art (2019), elle a été à l’avant-garde d’une pratique artistique socialement engagée.
Coline Milliard est rédactrice en chef d’Art Basel, où elle supervise la stratégie éditoriale et la mise en œuvre, ainsi que le programme Conversation dans le monde entier. Au cours des 15 dernières années, elle a occupé plusieurs postes éditoriaux de haut niveau, notamment chez artnet News et Garage Magazine, et a beaucoup écrit sur l’art dans tous les secteurs du marché. Coline a enseigné au Royal College of Art et au Chelsea College of Arts de Londres et est titulaire de diplômes de troisième cycle du Royal College of Art et de la Sorbonne à Paris.
Le programme de Conversations d’Art Basel Paris 2024 est commissionné par Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou.
C’est un dur métier que l’exil
Malgré les sollicitations incessantes depuis cette reconnaissance à Venise, les rendez-vous, et une certaine lassitude, l’artiste de 86 ans reste extrêmement précise et conserve une mémoire phénoménale des détails de ses installations passées. Elle a bien conscience d’avoir inventé un nouveau langage dans les années 1970 parisiennes, lorsque le féminisme faisait irruption sur la scène artistique, proposant des œuvres hétéroclites, décloisonnant les arts, introduisant la réalité du corps féminin. Une façon de s’exprimer arrivée tout droit des États-Unis, où s’affirmait depuis un moment une avant-garde féministe rebelle et agressive.
Chantre des femmes d’Anatolie
Cette œuvre en particulier avait séduit Susanne Pagé lorsque celle-ci dirigeait cette structure créée à la fin des années 1960 au sein du musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Fabriquée à l’aide de métal, de peaux de mouton et de feutre, c’est un hommage de l’artiste franco-turque aux femmes des communautés nomades d’Anatolie centrale. Elle est placée à Venise au centre d’une pièce en forme de dôme, dont les parois sont revêtues d’affiches volantes, de dessins, de vidéos, etc. L’œuvre commente, documente, fait revivre la migration, l’exil.
Du Caire à Paris
Nil Yalter fait elle-même partie de ces migrants, même si ses voyages et son exil furent, dans son cas, mûrement choisis. Née en 1938 au Caire, mais de nationalité turque, elle rejoint Istanbul, puis passe sa jeunesse à arpenter l’Iran, l’Inde, les régions les plus reculées de la Turquie… Et après des années d’errances curieuses et studieuses, elle se consacre à la peinture. Une peinture abstraite occidentalisée, qui permet à cette autodidacte d’exposer dans des galeries stambouliotes.
La danse du ventre
Le rendez-vous a lieu à la galerie Berthet-Aittouarès, puisque l’artiste n’a pas à proprement parler d’atelier, mais plutôt des pièces encombrées de panoplies d’appareils, d’ordinateurs de toutes générations, de bandes, de carrousels de diapositives ancienne manière, de moniteurs, de magnétoscopes, de caméras, d’écrans et de nombreux dessins… Nil Yalter préfère nous raconter son travail en commentant quelques œuvres qu’Odile Berthet-Aittouarès a raccrochées aux murs pour l’occasion, quelques photographies qui avaient fait partie de son exposition organisée ici même en 2023, La Femme sans tête ou La Danse du ventre. La photographie représente le ventre d’une femme dont le nombril est recouvert de manière circulaire d’un fragment de texte du poète René Nelly, auteur du livre Érotique et civilisations. Cette photo est tirée d’une performance filmée en 1974 dans laquelle elle faisait la danse du ventre, en ayant gravé sur sa peau la phrase « La femme véritable est à la fois convexe et concave ».
La petite souris qui murmure dans un coin du musée, c’est lui. La présence d’une souris dans une exposition, la tête passée dans un trou au bas d’un mur, surprend. Encore plus lorsqu’elle s’adresse à nous avec une voix enfantine, celle de la fille de l’artiste. Cette petite souris animatronique bégayante tente en vain de s’exprimer, dans un monologue plutôt confus, puis abandonne et avoue ne pas savoir quoi dire. Comme souvent dans l’œuvre de Ryan Gander, Ever After: A Trilogy (I… I… I…) se caractérise par la malice et la surprise, une œuvre dont la légèreté la rend si accessible. Equipée d’une batterie, prisonnière de sa boucle programmatique, cette souris arrête le visiteur dans son élan, le déroute et crée une illusion. Forcée d’enchaîner cycle sur cycle, jusqu’à l’épuisement, elle nous fait réfléchir et sourire sur notre condition.
« Si je savais ce que signifie cette souris, ce ne serait pas une très bonne œuvre d’art » Ryan Gander
Ses petits couinements expriment le besoin de laisser une trace de notre passage sur terre. Ils érigent un monument au langage, la seule chose qui distingue les êtres humains des animaux.
« Sa difficulté à s’exprimer illustre notre besoin de raconter des histoires et d’être entendus, même quand nous n’avons rien à dire, un besoin d’attention excessif dans un monde devenu vorace de contenus. » Ryan Gander
Un autoportrait dans une poubelle
J’ai manqué, ne pas l’apercevoir, ce serait dommage de rater le petit personnage, alter ego de l’artiste en bonnet rouge et marinière, allongée sur le sol, la tête sur une pauvre poubelle, de la Galerie Kamel Mennour
On peut encore se contempler dans le miroir ancien, dans la même galerie, Galerie Kamel Mennour, en marbre sculpté.
Biographie
Ryan GANDER — né en 1976 à Chester (Royaume-Uni). Vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).
Ryan Gander est un artiste contemporain britannique. Artiste conceptuel, Ryan Gander cultive des pratiques très diversifiées : sculpture, installation, dispositif interactif, performance, vidéo, design, écriture… Maniant le trait d’esprit et l’humour (witty, pour le dire en anglais), son travail joue sur les détournements. Bauhaus Revisited (2003), par exemple, reprend le jeu d’échec conçu en 1924 par Josef Hartwig. De géométrie abstraite, les pièces de Josef Hartwig sont déjà difficiles à discerner les unes des autres. Compliquant la donne, Ryan Gander utilise une essence de bois strié (marron clair, marron foncé) pour réaliser toutes les pièces de son Bauhaus Revisited. Le bois de zebrano rend ainsi les camps opposés encore plus difficilement discernables, quoique chaque pièce soit unique. Actuellement, le travail de Ryan Gander est notamment représenté par laLisson Gallery (Londres, New York, Milan) et gb agency (Paris), notamment.
Ryan Gander a étudié les Arts Interactifs à la Manchester Metropolitan University (1996-1999). En 2000 il passe une année à la Jan van Eyck Academie de Maastricht, en tant que chercheur en art. Puis il effectue une résidence à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Amsterdam (2001-2002). En 2003, il reçoit le Prix de Rome de Sculpture. Conceptuel, le travail de Ryan Gander l’est en ce qu’il joue sur les narrations, à la manière d’un Marcel Duchamp. En 2009, son installation Matthew Young falls from the 1985 into a white room (Maybe this is that way it issupposed to happen), jongle ainsi avec les références. Elle s’appuie sur une nouvelle de J.G. Ballard, évoquant l’exposition « Sculpture de l’âge spatial », censée avoir eu lieu à la Serpentine Gallery de Londres. Quelques bris de verre (en sucre), quelques morceaux de bois rompu… Toute la saveur de l’œuvre réside dans les références imbriquées.
Installations, narrations, sculptures, dispositifs interactifs… Biennale de Venise et Documenta
En 2011, Ryan Gander participe à la Biennale de Venise et, en 2012, à la Documenta de Cassel. Pour cette dernière, il présente la pièce I Need Some Meaning I Can Memorise (The Invisible Pull). À savoir un léger courant d’air parcourant une grande pièce laissée vide. En 2013, le Frac Île-de-France (Le Plateau) présente « Make every show like it’s your last ». Soit la première exposition personnelle de Ryan Gander dans une institution parisienne. Avec la pièce Magnus Opus (2013), par exemple, consistant en une paire d’yeux, incrustée dans le mur et animée à l’aide de capteurs. Renversant ainsi les rôles spéculaires, entre les regardeurs et les regardés. Londres, Bâle, Paris, New York, Bologne, Amsterdam, Vienne, Zurich, Miami, Los Angeles, Tokyo, Varsovie, Mexico… Le travail de Ryan Gander fait l’objet d’expositions personnelles dans le monde entier.
Ryan Gander : artiste conceptuel, traits d’humour et références imbriquées
Art Basel
L’horloge
« Les horloges nous disent que notre obsession pour la mesure du temps est en contradiction avec la nature humaine. Je la trouve… assez malsaine.
Avant, les êtres humains vivaient dans un état de stase, pas de croissance. » L’accélération du capitalisme est inévitable et toujours plus difficile à discerner. Avant, nous n’avions pas vraiment besoin de mesurer le temps ou la richesse. Compter n’était pas si important… Les civilisations florissantes vivaient selon le temps, Kairos – une conception du temps basée sur « le bon moment ou l’occasion opportune », sur l’immédiateté – et pas selon le temps, Chronos, dicté par les horloges. Imaginez un monde où l’on mangerait quand on a faim, et non à l’heure des repas. «
Gander est un utilisateur de fauteuil roulant souffrant d’un handicap physique de longue durée, une grave maladie des os fragiles qui l’a hospitalisé pendant de longues périodes lorsqu’il était enfant. En 2006, son installation à l’ancienne bibliothèque de Whitechapel, Is this Guilt in you too?, où il a rempli l’espace d’obstacles, de détritus, d’impasses et d’illusions destinés à dérouter les visiteurs et à symboliser les difficultés inéquitables rencontrées par les personnes handicapées, faisait partie des expositions Adjustments du Arts Council England dont le but était « d’aborder la pensée transitionnelle sur le handicap, l’égalité et l’inclusion ». Son travail pour l’ exposition de la Biennale de Venise de 2011 comprenait une sculpture de la taille d’une figurine qui le représente alors qu’il tombe d’un fauteuil roulant.
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L’événement s'est tenu en français, avec traduction anglaise simultanée. Performance de l’artiste Michelangelo Pistoletto Discussion animée par Carolyn Christov-Bakargiev Direction artistique et curatoriale : Paul Olivennes Commissaire associée : Laura Salas Redondo
Présentée en collaboration avec : Magma Journal Éditorial : Paul Olivennes, Boris Bergmann Scénographie : Matière Noire Avec le soutien de Galleria Continua
Figure centrale de la création contemporaine depuis les années 1960 et de la naissance du mouvement « Arte Povera», Michelangelo Pistoletto est célèbre pour ses tableaux miroirs. Dans l’Auditorium de la Bourse de Commerce, l’artiste propose une performance inédite autour de l’œuvre Metrocubo d’infinito (Mètre cube d’infini), présentée dans l’exposition en Galerie 3 et qui appartient aux Oggetti in meno (Objets en moins), œuvres exposées dans son atelier entre décembre 1965 et janvier 1966.
Après l’exécution de la performance, Pistoletto salue le public, qui l’ovationne.
La performance est suivie d’un échange entre Michelangelo Pistoletto et Carolyn Christov-Bakargiev, commissaire de l’exposition.
Michelangelo Pistoletto (né en 1933 à Bielle) se fait remarquer dès le début des années 1960 par la série des Quadri specchianti (tableaux miroirs). En appliquant des images obtenues par report photographique sur des plaques d’acier inox polies, l’artiste inclut le spectateur et l’environnement dans l’œuvre d’art. À la fin de la décennie, les installations de Michelangelo Pistoletto en matériaux pauvres l’imposent comme une figure majeure de l’Arte Povera. Dans les années 1990, ses actions au sein du tissu urbain et social avec la Fondation Cittadellarte et l’université des Idées de Biella accentuent la dimension politique de son œuvre. En 2003, il reçoit le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à la Biennale de Venise.
Carolyn Christov-Bakargiev (née en 1957 aux Etats-Unis) est une historienne de l’art, commissaire d’exposition et directrice de musée. Spécialiste de l’Arte Povera, elle a publié une monographie de référence sur le courant (Londres, Phaidon Press, 1999) et des essais et études sur ses artistes. Carolyn Christov-Bakargiev a été commissaire pour la Capitale culturelle européenne d’Anvers (1993) et pour la Villa Médicis, Rome (1998-2000), conservatrice en chef au MoMA/P.S.1, New York (1999-2001), directrice artistique de la 13e édition de la dOCUMENTA à Kassel, directrice du Castello di Rivoli, Turin de 2016 à 2023. En 2019, elle a reçu le Prix Audrey Irmas pour l’excellence en conservation.
Magma est une plateforme artistique fondée par Paul Olivennes en 2022, réunissant chaque année dans une publication inédite des plasticiens, photographes, écrivains, réalisateurs, sculpteurs, architectes et designers du monde entier. Conçu comme un forum d’expression artistique destiné aux artistes, proposant des œuvres originales et des formats nouveaux chaque année, Magma intervient également auprès des institutions et des artistes dans la réalisation de collaborations, conférences, performances, expositions, et documentaires.
Biographie
Michelangelo Pistoletto (né en 1933 à Biella, au Piémont) est un artiste contemporain, peintre et sculpteur italien. Connu à partir des années 1960, il rejoint le mouvement Arte Povera (à partir de 1967). Michelangelo Pistoletto débute en 1947 en tant qu’apprenti dans l’atelier de son père, restaurateur de tableaux. Il collabore avec lui jusqu’en 1958 tout en fréquentant l’école de graphisme publicitaire dirigée par Armando Testa(it). À partir de ce moment-là naît son activité créative dans l’art de la peinture qui s’exprime aussi par les nombreux autoportraits sur des toiles préparées avec apprêt métallique et par la suite sur des surfaces en acier, lustré miroir.
En 1959 il participe à la Biennale di San Marino et l’année suivante il expose à la Galleria Galantayar de Turin.
Au début des années 1960, Pistoletto commence à réaliser des œuvres peintes figuratives et des autoportraits sur un fond monochrome métallique. Par la suite il combine peinture et photographie en utilisant des techniques de collage sur des arrière-plans réfléchissants. Finalement, il se convertit à l’impression photoréaliste de scènes sur des plaques d’acier polis pour rendre une haute finition en utilisant la sérigraphie, qui fond presque complètement l’observateur1.
La Galerie Ileana Sonnabend le met alors au contact du public international.
En 1965/1966, Pistoletto produit la série des œuvres Oggetti meno (« les objets en moins »), qui appartient à ses premières œuvres sculpturales.
En 1967, son travail remporte le premier prix de la Biennale de São Paulo et la même année il commence à mettre l’accent sur la performance, l’art vidéo, et le théâtre. Il fonde un groupe d’art action appelé « Groupe de Zoo » qui donne plusieurs spectacles entre 1968 et 1970 dans le studio, les bâtiments publics ou dans les rues de Turin ou d’autres grandes villes, l’objectif étant d’afficher l’unité de l’art et de la vie quotidienne2.
Il est exposé par la Simon Lee Gallery de Londres et le Luhring Augustine Gallery de New York. Il est également représenté par la Galerieofmarseille, Marseille, France. En 2005, il expose aux côtés d’Agnès Varda et d’Éric Sandillon.
En 2009, Salvatore Garau et Michelangelo Pistolettoont exposé ensemble à l’exposition Di tanto mare. Salvatore Garau – Michelangelo Pistoletto
Arte Povera
Michelangelo Pistoletto commence à peindre sur les miroirs en 1962, reliant la peinture avec les réalités sans cesse changeantes sources de son inspiration. À la fin des années 1960 il commence à réaliser des moulages à partir de chiffons en innovant dans l’« art statuaire classique » omniprésent en Italie. L’art d’utiliser les « matériaux pauvres » est l’un des aspects de la définition de l’Arte Povera (« Art pauvre »)…
En 1967 avec Muretto di stracci (« petit mur en chiffons »), Pistoletto réalise une tapisserie exotique, un opulent mélange de briques et de chutes de tissu. Pistoletto, qui a commencé sous l’influence américaine du « post-Pop art » et du photoréalisme est bientôt répertorié dans les catalogues par les galeristes et critiques comme un important représentant de la tendance nouvelle de l’Arte Povera italienne.
Sur toile de fond des émeutes estudiantines de 1968, Pistoletto retire sa participation à la Biennale de Venise. Dans les années suivantes, il compose avec les idées conceptuelles qu’il présente dans le livre L’uomo nero « L’homme noir » (1970).
En 1974, il se retire presque complètement de la scène artistique : il devient moniteur de ski et passe le plus clair de son temps dans les montagnes de San Sicario. (allusion lors de sa performance par
À la fin des années 1970, il produit des sculptures, têtes et torses à l’aide de polyuréthane et de marbre qui lui procurent des commandes d’artefacts antiques ; il projette aussi des objets pour les décors théâtraux aux États-Unis (Athens, Atlanta et San Francisco).
Au début des années 1980, il présente des œuvres de théâtre, comme Anno Uno (« An un ») (1981) au Teatro Quirino à Rome.
Depuis 1990, Pistoletto vit et travaille à Turin.
Cittadellarte – Fondazione Pistoletto
En 1994, Michelangelo Pistoletto a proclamé son programme Progetto Arte, dont l’objectif était l’unification économique créatrice et sociale de toutes les parties de l’existence humaine ; dans un sens plus précis, la combinaison systématique de toutes les réalisations et les connaissances de la civilisation des aspects de l’art (fashion, théâtre, design…).
En 1996, il fonde la ville d’art Cittadellarte – Fondazione Pistoletto dans une usine de textile désaffectée près de Biella, comme centre et « laboratoire » soutenant des recherches sur les ressources créatives et produisant des possibilités et des idées innovantes.
La Cittadellarte est divisée en différentes Uffici (bureaux) : travail, éducation, communication, art, nutrition, politique, spiritualité et économie. Bien qu’il soit conçu comme un système fermé, la transparence vers le monde extérieur est un aspect important de la Cittadellarte6.
Art Basel Paris 2024
Je le retrouve dans sa galerie face, dans et devant son miroir
A suivre
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Deux thématiques : Fragiles utopies. Un regard sur la scène française Art & Craft Deux secteurs : Solo Show Promesses
« Les arts visuels n’ont pas pour seules fonctions de représenter ou décorer. Ils proposent également des modèles pour la perception, pour la pensée, pour l’action : des utopies en construction. Celles-ci peuvent s’incarner dans toutes les formes et tous les mediums, mais, dans une période marquée par le doute et la fin des grands systèmes, elles prennent souvent un caractère provisoire, précaire : ce sont des utopies fragiles. » Éric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art, professeur à l’École normale supérieure de Lyon et commissaire d’expositions, livre sa vision de la scène hexagonale à travers une sélection de 21 artistes parmi les galeries participantes sur le thème Fragiles utopies.
Du 4 au 7 avril 2024, Art Paris réunit 136 galeries d’art moderne et contemporain de 25 pays. À la fois régionale et cosmopolite, cette 26e édition présente une sélection de 17 solo show. Disséminées au sein de la foire, ces expositions individuelles permettent au public de découvrir ou redécouvrir en profondeur le travail d’artistes modernes, contemporains, ou émergents.
SOLO SHOW
Les historiques
Parmi les historiques, la galerie Patrice Trigano rend hommage à Jean Hélion (1904-1987) à l’occasion de la rétrospective au Musée d’Art Moderne de Paris qui retrace le parcours de ce peintre qui fut un pionnier de l’abstraction dans les années 1930 avant d’évoluer vers une figuration personnelle.
La galerie Capazza dédie un mini-rétrospective aux pionniers de la céramique contemporaine française, Jacqueline (1920-2009) et Jean (1913-1992) Lerat, dans le cadre du focus Art & Craft confié à Nicolas Trembley.
La galerie JP Ritsch-Fisch propose un solo show de l’artiste italien Carlo Zinelli (1916-1974), figure emblématique de l’art brut.
Les contemporains
Du côté des contemporains, la galerie Modesti Perdriolle réexplore l’œuvre de Samantha McEwen, artiste anglo-américaine née en 1960 à Londres, proche de Keith Haring et de Jean-Michel Basquiat, en réunissant des œuvres exceptionnelles des années 1980 à nos jours.
La galerie Huberty & Breyne consacre un solo show à Gilles Barbier en dévoilant quatre séries étroitement liées dont « Still memories », « still man », « Equilibrium » et « Entre les plis les souvenirs »,
tandis que Nil Gallery propose une exposition individuelle de Fathi Hassan, premier artiste à représenter l’Afrique à la Biennale de Venise en 1988, intitulée Goodbye Nubia.
Au fil de ma visite
Eva Jospin
« Le temps est venu de ralentir le regard » Eric de Chassey le président de l’Institut national de l’histoire de l’art, conseillant de se pencher sur des créateurs négligés faute d’appartenir au catalogue des standards de l’art contemporain. Le charme d’Art Paris est justement de faire émerger le travail singulier. C’est ainsi que le juif errant de Gérard Garouste, personnage étrange, à la fois inquiétant et familier, est résumé en un mot « Guer », tiré du langage biblique originel, à la Galerie Templon.
Dans la même galerie, un jeune tireur à l’arc, Timo du belge Hans Ob de Beeck pointe sa flèche vers une toile de prunier de Philippe Cognée.
Immense, rougeoyant. Impossible de rater le Bouddha de Yan Pei-Ming sur le stand de Rodolphe Janssen marchand bruxellois.
Les 3 grâces d’Adel Abdessemed ne manquent pas d’attirer mon regard à la Galeriacontinua
Conclusion
Il y avait une place à prendre depuis la disparition de la FIAC en 2022. Sans s’épuiser à concurrencer Paris+ par Art Basel, Art Paris se veut ouverte mais ancrée. « Nous représentons la voix française, qui n’est pas une voix chauvine », dixit , Guillaume Piens.
Les exposants tricolores peuvent y défendre des artistes d’ici, sans craindre de paraître franchouillards. Les enseignes en région, comme Oniris (Rennes) ou Catherine Issert (Saint-Paul-de-Vence, dans les Alpes-Maritimes), n’ont pas à s’excuser de n’avoir pas de succursales à Londres ou à Shanghaï. Et, pour le jour de l’ouverture, les cartes VIP sont accessibles à tous les collectionneurs sérieux, sans qu’ils aient besoin de justifier de plusieurs millions d’euros d’achats comme les « high net worth individuals », ces ultrariches courtisés à Miami, Bâle ou Hongkong. Rendez-vous est donné à l’année prochaine, fort de la réussite et de la fréquentation de ce millésime.
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Pour son édition 2024, art KARLSRUHE, l’une des plus importantes foires internationales d’art d’Europe, revient à ses dates de programmation habituelles. La foire offre un vaste panorama des 120 dernières années, donc à la fois modernes et contemporaines, a lieu en ce moment, du 22 au 25 février 2024. La nouvelle direction est formée par un duo composé d’Olga Blaß, historienne de l’art, et Kristian Jarmuschek, galeriste et président de la Fédération des galeristes et marchands d’art allemands. Le Comité consultatif d’art KARLSRUHE, présidé par M. Jarmuschek, a désigné les 170 galeries originaires de quinze pays différents qui exposent dans les quatre halls baignés de lumière du parc des expositions de Karlsruhe. La nouvelle équipe a choisi de renforcer la présence des artistes du XXe siècle, tout en accordant une place prépondérante à la sculpture, souvent de très grand format, au coeur de la manifestation.
Les nouveautés d’art KARLSRUHE
Pour mettre en avant les galeries nouvelles venues, un statut de « Newcomer » a été instauré pour les galeries fondées en 2020 ou plus tard et celles qui avaient participé au salon moins de trois fois. Parmi les dix « Newcomers », citons en particulier les galeries PAW (Karlsruhe) et Tempesta (Milan), qui exposent de l’art contemporain, et LE Gallery (Keerbergen/Belgique), qui présente des oeuvres d’art moderne classique.
Par ailleurs, un statut de « Friends » est proposé. Une galerie peut inviter une autre galerie amie en co-exposant. Trente-sept exposants regroupés dans le « Paper Square», quant à eux, présentent exclusivement des oeuvres sur papier. Dans le nouvel espace dédié, les amateurs peuvent trouver des propositions pour toutes les bourses. Cette nouveauté s’inscrit dans la tradition de l’exposition spéciale d’estampes organisée au salon depuis de nombreuses années.
Outre les espaces « Sculpture » organisés de longue date dans le cadre d’ art KARLSRUHEet présentant de grandes oeuvres en trois dimensions, cette édition du salon propose également vingt-quatre « spots Sculpture» autour de l’atrium vitré, présentant une seule oeuvre, avec notamment des créations de Walter Moroder (galerie Baumgarten), Ingrid Hartlieb (Imke Valentien), Thomas Röthel (Geissler Bentler), Olga Golos (Heckenhauer) et Markus Lüpertz (ArtAffair).
Forte présence de l’art du XXe siècle
Les amateurs d’art visitant le salon peuvent apprécier les nombreuses oeuvres d’art moderne classique (Picasso, Braque, Chagall, Kirchner, Nolde…) et de l’après-guerre (Hartung, Tapiès…) présentées par des galeries célèbres telles que Raphael (Francfort), Hafenrichter (Nuremberg), Schlichtenmaier (Stuttgart), Rudolf (Kampen/Sylt), Dr. Michael Nöth (Ansbach), Samuelis Baumgarte (Bielefeld), Thole Rotermund (Hambourg), Geissler Bentler (Bonn), Ludorff et Schwarzer (Düsseldorf), Luzán et Malte Uekermann (Berlin), MDA (Höganäs/Suède). Notons également le retour au salon des galeries Geiger (Constance) et Henze & Ketterer (Bâle/Riehen).
OEuvres contemporaines présentées par de grandes galeries
Quant à l’art contemporain, il est exposé par des galeries prestigieuses, habituées du salon ou nouvelles venues, notamment Commeter (Hambourg), Scheffel (Bad Homburg), Meyer Riegger (Karlsruhe), Renate Bender (Munich), Dr. Dorothea van der Koelen (Mayence/Venise), Benden & Ackermann (Cologne), Cosar et Petra Rinck (Düsseldorf), Friese et Hilleckes Gallery (Berlin).
Britta Wirtz, directrice de la société Karlsruher Messe-und Kongress GmbH, déclare à ce sujet : «C’est un vrai plaisir de voir le nombre de grandes galeries ayant postulé pour un stand au salon, qu’il s’agisse d’habitués ou de nouveaux candidats. Ce qui souligne que les nouveautés apportées à la prochaine édition du salon, en particulier la restructuration des halls d’exposition, sont bien acceptées par les futurs exposants. De plus, nombre de galeries ont opté pour le statut d’exposant “Newcomer” ou “Friend” nouvellement proposé ».
Beaucoup de galeries originaires de Francfort
Les galeries basées à Francfort, ville proche de Karlsruhe, sont particulièrement bien représentées. Parmi celles-ci, Schierke Seinnecke a choisi art KARLSRUHE pour sa première participation à un salon artistique. Citons encore les galeries Schlieder (nouvel exposant) et Hübner & Hübner (de retour au salon), ainsi que les galeries Greulich, Maurer, Heike Strelow et Raphael und Monica Ruppert (qui exposaient déjà en 2023).
Vingt-huit exposants – notamment le fondateur d’art KARLSRUHE, Ewald Karl Schrade (Karlsruhe/Mochental), Burster (Karlsruhe/Berlin), Thomas Fuchs et Michael Sturm (Stuttgart) – sont par ailleurs originaires du Bade-Wurtemberg, tandis que dix-neuf autres – parmi lesquelles Tammen, Schmalfuss et Mianki. Gallery – sont basées à Berlin.
OEuvres des 120 dernières années
L’édition 2024 d’art KARLSRUHE offre un panorama de la production des cent-vingt dernières années, couvrant ainsi la période allant de l’art moderne classique à l’art contemporain. Kristian Jarmuschek déclare à ce propos avec satisfaction : « En participant pour la première fois, avec le Conseil, à la sélection des exposants, j’ai pu constater à quel point les galeries proposaient des oeuvres remarquables et de jeunes artistes très prometteurs ». De fait, la liste des artistes représentés se lit comme le « Who’s who» de l’art des XXe et XXIe siècles, puisqu’elle mentionne Marc Chagall, Lyonel Feininger, Ernst Ludwig Kirchner et Pablo Picasso, des représentants du popart, du groupe Zéro et des Informels (notamment Max Ackermann, Rolf Cavael et Bernard Schultze), sans oublier les « maîtres anciens » de l’art contemporain (Damien Hirst, Sigmar Polke, Neo Rauch et Gerhard Richter) ni des peintres et sculpteurs célèbres tels que Alexander Calder, Jean-Michel Basquiat et Mimmo Paladino. Cette liste inclut même de tout jeunes artistes, parmi lesquels Anne Carnein, Ambra Durante et Matthias Garff. Olga Blaß se réjouit de la grande diversité de styles et de prix des oeuvres exposées : « Notre intention est de nous adresser aussi bien aux collectionneurs confirmés qu’à un public jeune, auquel nous entendons présenter des oeuvres à un prix abordable, notamment celles sur papier exposées au “Paper Square” organisé dans le Hall 3 ».
Nouvelle disposition de l’espace d’exposition d’art KARLSRUHE
Hall 1. – « Art moderne classique et art contemporain ». L’espace sera consacré à l’art d’avant 1945 mis en résonance avec l’art contemporain. On pourra y apprécier plus particulièrement la qualité muséale des oeuvres présentées par les exposants. Hall 2. – « Art après 1945 et art contemporain ». Cette section présente des oeuvres modernes d’après-guerre de grande qualité en dialogue avec les réalisations les plus contemporaines. Hall 3. – « Artication ». Ce mot-valise combine les concepts d’art et d’éducation. On trouvera notamment dans cette section les institutions, mais aussi le nouvel espace « Paper Square» dédiés aux travaux sur papier, l’exposition spéciale de collections privées, l’ « Academy Square » qui présente les travaux des diplômés actuels des écoles d’art du Bade-Wurtemberg ainsi qu’une multitude d’institutions culturelles comme le Zentrum für Kunst und Medien (ZKM), les académies d’art et les associations artistiques.
Hall 4. – Ce dernier hall, nommé « dm-arena », est placé sous le signe de la découverte. « Discover » est ainsi consacré à l’art actuel et présente les galeries de la catégorie « Newcomer« . re:discover – la redécouverte d’artistes injustement oubliés Le nouveau dispositif « re:discover » permet de rendre une nouvelle fois visibles des artistes qui ont été, de manière totalement injustifiée, négligés par le marché de l’art. Au total, 20 artistes sont à (re)découvrir dans « re:discover ». Dans le cadre de l’ARTIMA, des conférences sont consacrées à ce thème les 23 et 24 février.
Sculpture Square
Afin d’aider les jeunes artistes à faire leur entrée sur le marché de l’art, l’Academy Square propose une présentation de diplômés prometteurs des écoles d’art du BadeWurtemberg. En collaboration avec la LBBW et MONOPOL, de jeunes talents sont ainsi rendus visibles et peuvent être découverts par les exposants et les collectionneurs.
Un regard sur les collections privées
Depuis la première édition du salon, une exposition spéciale est consacrée à une collection privée. Ce qui a permis de découvrir une vingtaine de collections particulières, ainsi que les personnalités de ceux qui les avaient patiemment constituées. Cette tradition chère à art KARLSRUHE est maintenue, mais désormais, chaque édition permettra à de jeunes curateurs d’élaborer des expositions thématiques à partir de différentes collections privées. C’est Sarah Haberkorn qui ouvre le bal. Elle est la conservatrice de la collection de la LBBW – Landesbank Baden-Württemberg.
La 27e édition de ST-ART s'est tenue du 24 au 26 novembre 2023 à Strasbourgdans le Parc des Expositions inauguré il y a un an. Ce joyau d’architecture écoresponsable réalisé par Kengo Kuma a accueilli, sur 10.000 m2, 57 galeries, venues de 8 pays. Christophe Caillaud-Joos, Directeur Général de Strasbourg Events - Le Comité Artistique de ST-ART, est composé de Georges-Michel Kahn et Rémy Bucciali
« Nous souhaitons que nos visiteurs et nos collectionneurs puissent découvrir à Strasbourg des oeuvres qu’ils ne verront pas ailleurs, à contre-courant d’une certaine tendance à l’uniformisation du marché de l’art. » « ST-ART est une pépite. Lorsque j’ai pris la direction de ce salon l’an dernier, j’ai immédiatement été touché par sa contribution à la reconnaissance des talents de demain. Ce patient travail de découverte est ancré dans l’ADN de ST-ART qui fait vibrer son public depuis plus de 25 ans. Au-delà de sa longue histoire, ST-ART est aussi un territoire ». Christophe Caillaud-Joos
Bilan 2023
CHIFFRES CLÉS 2023
13 609 visiteurs
67 exposants dont 57 galeries + de 325 artistes représentés
+ de 720 œuvres présentées
Plus de 10 000 m2 d’exposition
10 conférences
Les galeristes
Les galeristes strasbourgeois contribuent immensément à cette diversité Ils apportent avec eux des propositions inédites et passionnantes.
Liste non exhaustive
LA SAAMS CÉLÈBRE SES 190 ANS À ST-ART
« Nous sommes “nés” le 28 juin 1832 très exactement, mais nous fêtons nos 190 ans à cheval en 2022 et 2023 », explique Bertrand Gillig, galeriste d’art contemporain à Strasbourg. Membre du comité de la SAAMS depuis 15 ans, il en a pris la présidence il y a 2 ans. « L’idée était d’organiser un certain nombre d’événements notamment avec ST-ART, dont une rétrospective Théophile Schuler puisqu’il s’agit de l’une de nos trois principales activités. La première est de contribuer à l’enrichissement et à la préservation des collections des musées de Strasbourg, par des dons et par des financements pour des restaurations ou des acquisitions. La seconde est de développer le goût de l’art à Strasbourg grâce à des conférences, des sorties, des visites guidées et voyages culturels. Et la troisième est de développer la jeune création à travers le Prix Théophile Schuler.
la belle Strasbourgeoise, 1703 Nicolas de Largilliere
Prix Théophile Schuler 2023
Sarah Ménard, les Grimaces 2021 papier découpé noir, 21 x 30 cm chaque
LE CENTRE D’ART APOLLONIA,
ST-ART accueillera MOSS, une oeuvre végétale de Marco Barotti actuellement visible dans le jardin médiéval du Musée de l’OEuvre-Notre-Dame, au coeur de Strasbourg. Réalisée dans le cadre du programme VITAL, un projet de coopération européenne ayant pour objectif la sensibilisation du grand public à l’urgence écologique à travers la création artistique contemporaine, cette sculpture vivante, cinétique et sonore, envahie par de la mousse est alimentée par les données sur la qualité de l’air générées par l’indice mondial de la qualité de l’air (World Air Quality Index). En analysant l’air de nos villes en temps réel, elle incite les citoyens à prendre part au débat sur la pollution. Toujours dans le cadre du projet VITAL avec le centre Apollonia, une expérience sonore imaginée par le couple d’artistes de Ljubljana propose aux visiteurs une promenade audioguidée et immersive dans l’espace public grâce un casque bio-acoustique.
L’INDUSTRIE MAGNIFIQUE
S’ASSOCIE CETTE ANNÉE À ST-ART L’Industrie Magnifique est un mouvement et un modèle de coopération innovante entre artistes, entreprises privées et collectivités publiques dans les territoires. Né en Alsace en 2016, il se manifeste à travers un acte original : la rencontre de l’art et de l’industrie sur la place publique. Ses deux premières éditions en 2018 et 2021 ont mobilisé 200 partenaires, permis la création 40 oeuvres d’art et attiré 610 000 visiteurs en 22 jours à Strasbourg. Le coup d’envoi de la 3e édition, qui sera multi régionale, sera donnée le 24 novembre, dans le cadre de ST-ART. A cette occasion l’Industrie Magnifique exposera aussi la remarquable installation Museum of the Moon de Luke Jerram que les spectateurs avaient pu admirer dans la nef de la cathédrale de Strasbourg en 2021, grâce au mécénat du Groupe Vivialys.
LE PROJET GUERNICA UKRAINE
Lors de la Biennale de Venise en avril 2022, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, a exhorté les artistes du monde entier à soutenir l’Ukraine. Les Éditions Jannink ont répondu à cet appel en demandant à l’artiste-plasticien Jean Pierre Raynaud de faire don à l’Ukraine d’une oeuvre inédite. À l’instar de Guernica (1937) de Picasso, Raynaud a repris les dimensions exactes (3,49 m x 7,76 m) de cette oeuvre emblématique. Comme la toile du peintre espagnol,
Sans titre – Ukraine dénonce par l’art les horreurs de la guerre. Les deux toiles monumentales sont exposées à la foire d’art contemporain ST-ART à Strasbourg pour entamer une tournée d’expositions mondiale.
ALMA BUCCIALI, ARTISTE INVITÉE DE LA 27E ÉDITION DE ST-ART
Mes recherches artistiques et mes créations se déploient selon plusieurs axes. Tout d’abord, je crée dans la continuité de l’histoire de l’art, notamment de l’art médiéval. Je m’inspire des thématiques abordées dans les oeuvres emblématiques du passé pour en offrir une vision actuelle. Loin d’une version passéiste, ces images sont emplies de tendresse et d’optimisme, rapprochant les figurent de présent de celles du Moyen-Âge. La Dame à la Licorne conservée au musée de Cluny, ou encore le tarot de Marseille sont par exemple à l’origine de séries de dessins et de gravures. Le dessin, la gravure et la broderie sont les médiums que j’ai choisis dans une volonté de gommer les frontières qui séparent la culture dite « légitime » et les arts populaires. Le travail du textile, historiquement réservé aux femmes, revêt pour moi une dimension militante en lien avec les préoccupations largement présentes dans mes créations. Les thématiques féministes et LGBT me tiennent très à coeur et, sans que je sois dans une démarche activiste, elles transpirent dans mes oeuvres. Les deux estampes réalisées spécialement pour ST-ART appartiennent à une série de gravures inspirées de La belle Strasbourgeoise peinte par Nicolas de Largillierre en 1703, l’une des oeuvres majeures du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Reprenant l’esprit et la composition du portrait original, je propose une vision contemporaine des strasbourgeoises. Comme au XVIIIe siècle, elles portent un collier de perle et leur bichon au bras, des accessoires de leurs costumes subsistent ou sont évoqués, tandis que les arbres de l’arrière-plan sont sensiblement les mêmes.
Quelques Galeries
galerie Murmure Colmarvuegalerie Galerie Chantal BambergerGalerie J-P Ritsch-Fischquand les fleurs nous sauventKraemer galleryWITHoutArt galeriegalerie Valérie CardiGalerie Sandra Blum
« Art Basel est le plus pour Paris ! La foire et son organisation ont fortement renforcé l’énergie artistique de la ville. Nous avons davantage vu de collectionneurs des États-Unis et d’Asie notamment, les ventes ont été nombreuses et le public était impatient de découvrir de nouveaux talents ainsi que des maîtres modernes. Je ne pouvais rêver mieux pour Paris. »
Kamel Mennour, Fondateur, kamel mennour (Paris)
Paris+ par Art Basel réalise une première édition très réussie, marquée par des ventes soutenues, une programmation dynamique dans la ville et une forte participation de collectionneurs et d’institutions internationales. La première édition de Paris+ par Art Basel a fermé ses portes le dimanche 23 octobre, après une – petite -semaine (de mercredi à dimanche) de ventes très importantes dans tous les secteurs du marché et pendant toute la durée de l’événement • La foire a accueilli un total de 40 000 visiteurs pendant les journées professionnelles et publiques • Paris+ par Art Basel s’est étendu au-delà du Grand Palais Éphémère grâce à un programme dynamique de collaborations avec les institutions culturelles de Paris et son secteur Sites, qui a présenté plus de 20 oeuvres et interventions accessibles au public dans plusieurs lieux emblématiques de la ville • Paris+ par Art Basel s’est tenu au Grand Palais Éphémère du 20 au 23 octobre2022
L’édition inaugurale de Paris+ par Art Basel a présenté 156 galeries de premier plan provenant de 30 pays et territoires – dont 61 exposants ayant des espaces en France – dans le cadre d’un nouvel événement phare qui renforce la position internationale de Paris en tant que capitale culturelle. Les galeries françaises ont été rejointes par des exposants venus d’Europe, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et du Sud, et du Moyen-Orient, pour une exposition de très grande qualité. Cette première édition a accueilli des collectionneurs privés d’envergure provenant de France et de toute l’Europe, des Amériques, du Moyen-Orient, de l’Asie et de l’Afrique, ainsi que des directeurs de musées, des conservateurs et des mécènes de renom issus d’environ 140 organisations culturelles. C’est bien simple, on aurait pu se croire au Royaume Uni, presque tout le monde s’exprimait « in English«
La foire a accueilli le Président de la République française, Monsieur Emmanuel Macron et la Ministre de la culture,
photo Paris+ Art Madame Rima Abdul Malak, le vendredi 21 octobre, tandis que la première dame, Madame Brigitte Macron, a visité la foire jeudi 20 octobre. Lors de sa visite, le Président de la République a félicité Art Basel pour avoir su réinventer une foire internationale, réussie et audacieuse, d’art contemporain à Paris.
« Je pense que cette semaine marque un véritable tournant pour la communauté artistique en France. Les acteurs culturels de Paris se sont réunis pour présenter collectivement, sur la scène mondiale, le meilleur de ce que la ville a à offrir »
a déclaré Clément Delépine, directeur de Paris+ par Art Basel
« L’effervescence qui a régné dans les allées de la foire et dans tout Paris témoigne du nouvel élan de la ville et de l’esprit de collégialité qui a rendu possible l’extraordinaire succès de cette première édition ».
« C’est un moment historique pour Art Basel », a déclaré Marc Spiegler, directeur mondial d’Art Basel. « Bien que nous n’ayons eu que 9 mois pour préparer cette première édition, elle nous a semblé solide à tous points de vue. Les collectionneurs sont venus du monde entier et ont été récompensés par des oeuvres et des présentations de la plus haute qualité. Nous n’aurions pu espérer meilleur début dans cette ville exceptionnelle, dont la scène culturelle ne cesse de se renforcer».
Les galeries émergentes
Les galeries exposant dans tous les secteurs de Paris+ par Art Basel – y compris les Galeries Émergentes, le premier secteur de la foire dédié aux galeries présentant des artistes jeunes et émergents – ont fait part de leur expérience. (voir presse) Néanmoins, j’ai été déçue de ne pas retrouver le hall Unlimited, si cher à mon souvenir d’Art Basel classique, avec ses monumentales installations.
Paris+ hors les murs
Cela a été compensé par une programmation culturelle active toute la semaine – du matin au soir – et dans toute la ville.
Le secteur Sites de Paris+ par Art Basel a présenté dans différents lieux emblématiques de la capitale accessibles publiquement une vingtaine d’œuvres et interventions artistiques
La Suite de l’Histoire, exposition curatée par Annabelle Ténèze, directrice des Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse,a investi le Jardin des Tuileries (Domaine national du Louvre) et le Musée national Eugène-Delacroix
Une installation d’Alicja Kwade – la plus grande à ce jour réalisée par l’artiste –était présentée sur la Place Vendôme
L’installation Karla de l’artiste Omer Fast était exposée la Chapelle des Petits-Augustins des Beaux-Arts de Paris.
Pour ma part il m’a été impossible de visiter tous ces lieux, sous peine de trop grande fatigue, et d’explosion du budget taxis. Car la circulation à Paris est une sinécure.
Organisé par Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou et se déroulant sur un bateau amarré face à la Tour Eiffel, le programme Conversations propose 32 intervenants répartis sur neuf panels, réunissant des artistes, galeristes, collectionneurs, conservateurs, directeurs de musées et critiques de premier plan.
Les faits saillants comprennent :
Quel avenir pour le marché de l’art français ? avec les galeristes Mariane Ibrahim , Thaddaeus Ropac , et Romain Chenais de High Art . Modéré par FarahNayeri , auteur et journaliste.
Artists’ Influencers avec l’artiste Hervé Télémaque , l’auteur Françoise Vergès , et Hans Ulrich Obrist , directeur artistique, Serpentine Galleries, Londres
Sexe et art le long de la Seine : avec l’artiste Tarek Lakhrissi , l’auteur BruceBenderson , et Mathieu Potte-Bonneville , directeur, département de la culture et de la création, Centre Pompidou. Modéré par la commissaire indépendante JulietteDesorgues
Quelques photos glanées
Dès l’entrée on ne pouvait manquer la galerie Vuitton avec sa sculpture d’Iyao Kusama, les sacs à main Vuitton customisés par ? d’après des artistes morts, puis des malles à tiroirs etc…
C’est toujours un grand plaisir de déambuler à travers les galeries, de découvrir des artistes émergeants, des classiques
Peu de restaurants proposés, avec un choix très classique, des tabourets trop haut pour moi, le restaurant des VIP, immédiatement complet.
le lieu n’est pas assez vaste par rapport à Art Basel Basel.
Rendez-vous à l’année prochaine est donné.
Changement
Changement à la tête d’Art Basel : Noah Horowitz nommé PDG
Noah Horowitz a été nommé CEO d’Art Basel, succédant à Marc Spiegler, Global Director Art Basel, qui a pris la décision de quitter MCH Group et d’explorer la prochaine phase de sa carrière dans le monde de l’art.