Sagrado aventura en Barcelona

 

pict0021_dxo5-small.1286804004.jpgTrès tôt nous étions au guichet de l’enregistrement pour nous envoler vers Barcelone, étant donné qu’il y a très souvent des bouchons sur l’autoroute, nous avions pris nos précautions. Le guichetier prend nos cartes d’identité et nos fiches d’embarquement, il me rend la mienne, regarde à nouveau celle de mon mari, me redemande la mienne, puis la sentence tombe : “ Vous ne partez pas monsieur, votre carte d’identité est échue”

Il trouvait certainement curieux que nos cartes n’aient pas la même date d’échéance.

Je dois remercier, ici le voleur de mon portefeuille, qui m’avait obligée à refaire tous les papiers, portefeuille dérobé en plein centre ville, à la sortie d’une grande surface, retrouvé, 10 semaines plus tard, au complet, sauf l’argent à 50 mètre en face sur une poubelle du MACDO. Il faut savoir que l’on a 8 semaines (2 mois pour les refaire)

Affolement, comment faire ? le guichetier : » avez-vous un passeport ? « nous : « of course à la maison ». Aussitôt dit aussitôt fait, nous rappelons l’ami qui avait eu la gentillesse de nous déposer, afin qu’il revienne et reparte avec mon mari pour chercher le passeport. Nous convenons que s’il ne revient pas à temps je partirais toute seule, tout est payé d’avance ce serait dommage de perdre le voyage.

 Petits tracas, car mes produits de maquillage, de démaquillage et mes chaussures sont dans la valise de mon mari. Dans la mienne il n’y a que mes vêtements.
Comme dirait BL :

 “C’est normal qu’elles soient plus embêtées que les hommes pour boucler les valises, même sans revoir l’historique, juste la sociologie ou l’observation suffisent. Au coin de Rivoli, par exemple, si on fait le décompte pompes de mec / pompes de gonzesses en regardant les devantures on s’aperçoit  que le rapport est grosso modo de un a dix et même plus cher. Puisqu’on a à peu près tous le même nombre de pieds, on en déduit que c’est plus dur pour une femme de trouver chaussure pour son pied, et qu’il faut en acheter un nombre conséquent et surtout en emporter, on ne sait jamais, il peut arriver un coup dur …. »

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L’ami, qui était sur le trajet du retour arrive, mon époux repart avec lui, il y a 30 km à parcourir en tout, c’est jouable dans le temps qui reste.

Moi je suis partagée, entre la déception de partir seule, et l’éventuel plaisir d’acheter de nouvelles chaussures…

Arrive l’heure d’embarquement, ma moitié est là souriante, à l’heure pile, avec son passeport en cours de validité.

Le vol s’effectue sans problème et nous gagnons notre hôtel.

Le lendemain matin, nous partons à la découverte du parc Güell qui est l’une des réalisations de l’architecte catalan Antonio Gaudí. Nous sommes presque seuls, une aubaine. Moi avec ma camera, mon mari avec son APN, comme des touristes lambda. Nous débouchons sur une vue magnifique, où le fameux banc en pierre colorée se prélasse devant nous. Aussitôt nous nous mettons en position de photographier, filmer. Tout d’un coup, venu de je ne sais où, un liquide verdâtre, nous asperge tous les deux, Moi je pars d’un éclat de rire. Car nous ressemblons aux petits hommes verts, et quand on fait référence à notre patronyme, cela prend toute sa saveur !

Arrivent 2 jeunes gens compatissants, munis de kleenex, de gourdes d’eau.

Ils tentent de nous nettoyer du mieux possible, chacun s’occupant de l’un de nous deux. Ma doudoune passera à la lessive, mais la veste et le pantalon de mon mari sont bons pour le pressing.

Nous continuons notre promenade, un peu gênés par notre aspect skinhead … Puis nous allons déjeuner, avant d’attaquer la Sagrada Familia.

Nous nous reposons sur un banc, pour digérer, là s’approchent des jeunes gens, pour nous présenter des livres. Un passant s’en mêle et nous dit de nous méfier, car nos appareils photos et caméra sont visibles et cela attire les voleurs.pict0084_dxo5.1286804557.jpg

Nous allons à la Sagrada Familia, mon mari prend un audio guide, il est seul au guichet, il doit faire l’appoint pour de la monnaie. Moi j’avais chargé le guide sur mon téléphone. Au bout d’un long moment, je me rends compte que mes commentaires sont très insuffisants et qu’il vaut mieux que je prenne aussi un audio-guide.

Je retourne vers les guichets, la dame me reconnaît et me dit « vous n’avez pas besoin de laisser une caution, votre mari a laissé la sienne, c’est suffisant » je trouve cela très aimable et ne suis pas plus étonnée que ça.

L’après midi se passe fort bien.  La visite terminée, nous décidons de nous désaltérer dans un café. Au moment de régler l’addition, mon mari passe par toutes les couleurs «  je suis fou ? je n’ai plus un kopeck dans mon porte billet »  J’avais régler le déjeuner, le seul moment où il a touché à son porte monnaie c’était au guichet des audio-guide.

Il faut ajouter que le matin même, prudent il m’avait dit « donne-moi une partie de l’argent, au cas où tu te ferais voler …. »pict0193_dxo5.1286804659.jpg

Prudente, j’en avais laissé la plus grande partie dans le coffre de l’hôtel, et n’avais sur moi que ce qu’il fallait pour l’après midi. Comme on dîne tard en Espagne, je pensais me réapprovisionner pour le soir.

Les jeunes gens si serviables ou les guichetiers si aimables ? toujours est-il qu’il nous manquait 200 € et qu’il n’était plus question d’augmenter le stock de mes chaussures.

 

photos de l’auteur

Shampoings à la Bétadine suite

   Puis là c’est parti, jusque vers 17 h 30, heure que j’entrevois à l’horloge de la salle de réveil. Le chirurgien parle à ma voisine, j’entends à peine « marchez 2 mn par heure et je vous revoie dans 6 semaines », puis il passe devant moi et me dit « pour vous c’est idem »
On me remonte dans ma chambre. Je dîne plus tard que les autres patients à cause de l’opération, d’après la personne de service. Elle oublie de me munir de la serviette qui est à l’autre bout de la pièce. Je sonne pour qu’on me l’apporte. Je distingue les miettes de la veille qui sont restées sous la serviette sur la table dans le coin. L’infirmière de nuit est aux petits soins, c’est elle qui débarrasse le plateau du dîner, elle me recommande de l’appeler avant que la douleur ne s’installe, plus tard je fais appel à elle.
J’ai un tunnel au dessus de mes pied qui empêche la couverture de peser. Un déambulateur m’attend dans la chambre, déambulateur qui est resté vierge. Je passe une bonne nuit. L’infirmière de jour, de la veille, après la prise de température et de la tension s’enquiert de ma douleur, afin de programmer ma sortie. Elle me refait le pansement. Puis elle me dit, il faut attendre le kinésithérapeute qui fera votre première levée du lit, ce n’est pas moi qui y procède.
Je n’ai pas trop d’avis, car la douleur est là, plus tard je sonne, fort de ce qu’on m’a conseillé au sujet de la douleur, elle me dit que c’est trop tôt, si je trop mal on, me garde un jour de plus.
Arrive un jeune homme qui vient me prendre pour une radio, même question : avez-vous vu le kiné ? moi « non » il m’emmitoufle dans ma robe de chambre pour m’éviter les courants d’air et nous allons à la radio en fauteuil roulant. Je croise une personne qui attendait à côté de moi pour l’opération, elle a une superbe coiffure, si elle a passé à la betadine, moi je suis bonne sœur… Je regagne ma chambre.
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La personne qui porte le repas, s’enquiert depuis la porte de sa forte voix « vous sortez aujourd’hui ? »  je réponds « je n’en sais rien c’est l’infirmière qui décidera ».
Plus tard n’ayant pas trop mal, je demande à rentrer. L’infirmière de jour appelle mon ambulance qui doit arriver dans 2 h ½, non sans maugréer à cause du disque d’attente qui lui a débité toute la vie de l’entreprise d’après elle.
D’après l’appel téléphonique de mon mari, c’est pareil pour joindre un malade, il faut répondre à des questions et l’appel est payant.
Aussi mon Iphone a fait beaucoup d’usage durant mon séjour.

Puis elle me redit que je dois attendre le kiné.
Je demande si je peux marcher, elle me répond qu’elle m’a tout expliqué hier. Je tente de lui faire comprendre qu’avec les cachets et l’anesthésie tout s’embrouille. Elle ajoute vous pouvez marcher. J’explique que j’habite un 3e sans ascenseur.
Sur ce arrive le kiné, « vous m’avez demandé ? » moi « on m’a dit que vous veniez hier soir ou aujourd’hui » le kiné se saisit de mon dossier, l’air furieux « je n’ai rien à faire de l’arthrodèse, je vais briffer le personnel » moi je réponds « pourtant on ne me parle que de vous, que dois-je faire dans ce cas ? » lui « avez-vous une chaussure spéciale ? »  Il m’explique la manière de la mettre, me chausse et me fait marcher, ¼ d’h la première semaine puis une ½ h, ¾ la 3 » semaine », c’est loin des 2 mn /heure du chirurgien, j’ai sûrement halluciné. Je lui dis que j’ai une envie pressante depuis le temps, il se sauve soulagé, en disant « vous me chassez ».
Dans une enveloppe je regarde les ordonnances et l’horaire du prochain rdv, c’est à 17 h 30.
J’appelle le cabinet pour demander qu’on me déplace l’horaire car cela nous oblige à passer la nuit à X. étant donné que c’est à 250 km de chez nous, en plein mois de novembre.
La secrétaire veut me donner 16 h 30, ce qui n’est pas mieux, puis elle trouve une autre date en fin de matinée, chose qui me convient tout à fait. Puis je lui touche un mot sur cet imbroglio entre kiné et infirmière, elle dit de me rassurer que ce n’est pas un problème, pour elle visiblement pas, mais pour moi, je ne sais que penser. Pendant la conversation téléphonique la voix tonitruante de la personne préposée aux repas vient m’apprendre qu’on m’offre le déjeuner, puisque je suis encore là et que je devais partir ce matin. Lorsqu’elle me l’apporte je lui dis que c’est sympa, mais que ce n’est pas la peine, car ma complémentaire prend tout en charge.
Mes ambulanciers arrivent vers 14 h et me reconduisent chez moi. Je grimpe les 3 étages avec leur aide et celle de mon mari.
Le lendemain appel de la secrétaire du chirurgien pour s’enquérir de mon état, puisque j’avais « l’air énervé » la veille. Je lui dis en gros l’histoire de la chaussure, elle me répond, mais n’avez-vous pas eu la curiosité de la regarder, et de la mettre vous même, enfin ce n’est pas sorcier avec les scratch.
Je lui réponds que sur la notice il est spécifié, qu’elle doit être mise la première fois par un spécialiste et que je ne comprends pas pourquoi c’est ma faute si j’ai attendu le kiné. Bref je suis nulle, une enquiquineuse, je cherche les complications. Je réponds que j’ai pris des notes, car c’est vraiment trop cocasse, pour une chronique.
Puis c’est un appel du chirurgien qui suit, me conseillant de faire une lettre à la clinique avec une copie pour lui, suivi de paroles apaisantes.
D’où le sujet de ma chronique de ce jour !

Shampoings à la Bétadine

Etait-ce bon signe ? L’ambulancier d’entrée n’avait pas la bonne adresse, comme il ne me croyait pas sur parole, il s’est assuré auprès de sa centrale de mon affirmation. Celle-ci lors de mon deuxième appel, pour lui indiquer l’horaire de départ comme convenu, prétendait m’avoir déjà transportée et n’avoir plus rien à faire avec moi, aussi j’étais soulagée qu’elle retrouve immédiatement mon dossier. Mon chauffeur n’était pas, visiblement premier de la classe, mais nous avons trouvé des sujets de discussion, pour meubler les 2 h 1/2 de trajet, surtout lui…. Arrivée à l’accueil de la clinique, avec une légère migraine, j’apprends que le document indispensable de la complémentaire n’était pas parvenu et que faute de ce document j’aurai à acquitter tous les frais de ma poche. Dès que j’entre dans la chambre qui devait me servir de domicile pour mes vacances forcées, je me précipite sur mon sac pour trouver le numéro de la complémentaire et lui demander de faire le nécessaire. Elle m’assure que tout a été envoyé début juillet, mais qu’immédiatement elle allait envoyer un fax pour pallier à cela.
Puis une charmante personne vient m’expliquer le fonctionnement du matériel, sonnette, automatismes du lit, etc.. Elle est suivie d’une belle infirmière qui m’explique les règlements d’hygiène à suivre, dont un shampoing à la Bétadine ce soir, suivi d’un autre demain matin avant l’opération !!! Là mon courage premier faiblit, mais je comprends que pour éviter les maladies nosocomiales, il fallait en passer par là. J’avais déjà sacrifié la french de mon pied gauche et de mon index gauche, rassurée sur le fait que l’on ne pourrait pas se tromper de pied.
L’anesthésiste qui me rend visite accompagné d’infirmières n’est pas celui de ma visite première. Il insiste sur mon hallus valgus, je rétorque hallus rigidus, mais cela ne doit pas avoir une grande importance pour lui. Il me félicite pour le choix de ma lecture du Caravage.
Une amie m’avait conseillé « j’ai une connaissance qui a un anus valgus, si tu veux je te communique l’adresse »…
Le dîner est servi à 18 h 30.
Puis obligation d’être à jeun à partir minuit. J’ai un peu froid,
Mais ma petite taille ne me permet pas d’atteindre l’élément qui bloque la fenêtre, aussi je regarde d’un peu plus près les télécommandes de mon lit. Là entre l’infirmière de nuit, « oui c’est pour quoi ? » moi un peu surprise, car en réalité je n’avais pas conscience que mes appuis sur les divers boutons l’avaient fait apparaître, puis comme toutes les personnes précédentes me l’avaient conseillée, « si vous avez un problème, appelez, nous sommes là pour ça ». Je lui dis que je n’arrive pas à fermer la fenêtre, elle me rétorque : de toute façon, j’allais faire ma tournée… je lui demande si elle a un sèche cheveux, car ayant eu un problème dentaire juste avant mon arrivée, suivi d’antibiotiques, je ne voulais pas risquer une infection à laquelle je suis rapidement sujette.. Non qu’elle me dit, on n’a pas ça ici.
Je lui fais remarquer aussi qu’il n’y a que la lumière de la liseuse qui fonctionne et que je ne peux éclairer toute la chambre, elle me répond que là elle ne peut rien faire.
Quelque temps après elle revient avec un sèche-cheveux, qu’une patiente lui a confié et un cachet qui m’aiderait à dormir.
Aussi je m’acquitte de cette affreuse tâche, me voilà « au naturel » sans maquillage et sans brushing. Je savais que ce n’était pas un concours de beauté, ni d’élégance…
Je passe une excellente nuit. Le lendemain matin, dès 7 h, une nouvelle infirmière de jour prend ma température et ma tension, elle m’informe que je serais opérée dans l’après-midi, aussi j’ai droit à un petit déjeuner servi au lit, car on m’a administré un cachet qui me rend flottante. Tout d’un coup à 9 h 30, la personne préposée aux repas m’interpelle depuis la porte « vous êtes opérée tout à l’heure ».
Moi affolée, mon petit déjeuner en voie de digestion je lui fais de grands signes de négation.
Vers 10 h deux infirmières m’apportent, une belle robe bleue pour la circonstance, qui se boutonne par derrière, à mettre sans rien dessous, avec un bracelet comportant mes coordonnées, plus un cachet pour dormir et une recommandation de ne plus boire, ni manger jusqu’à l’opération.
Le temps passe, je suis en mode semi-somnolence, puis vers 13 h 30, une brancardière vient pour me charger sur son engin. Trop petite je n’arrive pas à monter dessus, elle me conseille d’essayer avec une fesse, mon pied handicapé ne me permet plus de sauter, aussi elle cherche une chaise et je grimpe sur le brancard. Nous traversons les couloirs, prenons l’ascenseur pour nous retrouver devant la salle d’opération. Elle me met une charlotte et 2 chaussons au pied droit, après s’être enquis que c’est bien le pied gauche qui sera opéré.
Une autre infirmière, souriante vient me poser un cathéter, elle me demande si c’est le pied droit qui sera opéré, je m’étonne, vu que c’est le gauche qui est découvert, « à votre avis ? »
Elle se vexe, « je ne suis que du petit personnel » se plaint auprès de l’anesthésiste qui arrive.
M’apprend qu’une patiente avait mis les 2 chaussons au pied à opérer.
À la grande déconvenue de l’anesthésiste, je ne le reconnais pas sous son bonnet vert. J’en suis vraiment désolée, l’infirmière lui dit que je suis énervée. Puis j’attends devant la salle d’opération, c’est là que le mot patient prend toute sa signification. D’autres compagnes se retrouvent à mon côté, avec des chevelures flamboyantes, je m’informe « et la Bétadine ? »
Elles « qui le verra sous la charlotte ? »  Arrivée en salle d’opération au bout d’une longue attente j’ai les nerfs qui lâchent et je pleure.
Il y a un monsieur, assistant (?) en vert très sympa, qui me dit « pensez à vos petits-enfants », moi : « je n’en ai pas », lui « à vos enfants alors », moi « pas plus », il tente de trouver autre chose « vous venez d’où ? », moi « de X », lui « à oui je connais, belle ville », moi « faut le dire vite » lui c’est vrai que je dois reconnaître, etc. », moi « je retiens vos shampoings à la Bétadine », lui « il ne fallait pas le faire », l’autre infirmière « mais si c’est obligatoire ».
Puis arrive l’anesthésiste qui m’explique que l’on me prépare et que l’on m’endort au dernier moment. De la musique d’ambiance, puis l’adagio du concerto pour clarinette de Mozart, « belle musique » me dit l’anesthésiste » moi toujours en mode larmes, je ne pouvais pas leur casser leur coup et leur dire que c’était justement une des musiques que j’avais choisie pour mon enterrement… Là je me suis dit « enfin tu ne vas pas mourir maintenant ! »
Puis arrive enfin dieu, le chirurgien qui montre son visage vers la tente où je suis camouflée et me dit
« on y va »

Juilletiste ou aoûtien ?

pict0161.1283082846.jpgVos amis, vos voisins, vous posent tous la même question : « partez-vous en vacances  et où ? »
Et bien non, non, non, pas de vacances pour moi pendant cette période.
D’une part je préfère laisser la place et du coup la plage à ceux qui travaillent. Je suis en vacances toute l’année, pourquoi irai-je me colleter avec les marmots et les chiens qui vous envoient du sable à peine vous vous êtes enduits de crème à bronzer.
Puis la raison majeure, je ne vois vraiment pas pourquoi j’irai vous disputer le couloir de gauche sur l’autoroute, pendant 500 bornes.
C’est déjà assez triste pendant le reste de l’année, de devoir s’entasser dans les avions des compagnies low-cost, perdre des heures dans les aéroports, se faire fouiller par la sécurité et la douane.
Vous me direz, pourquoi ne pas prendre le train ? C’est fait, le TGV, le TER, le Corail, le Regional allemand n’ont plus de secret pour moi.
Pour le TGV il s’agit d’être circonspect, personnellement je prends toujours un solo, même si je ne suis pas seule, c’est plus confortable.
L’autre jour, j’ai vu une malheureuse jeune femme, qui avait une place dans un carré avec un couple, muni d’un poupin dans un couffin, d’un chat en cage et d’un énorme pique-nique. Aussi la jeune femme a assisté au changement de couches, aux gouzigouzi, puis à la dînette, ensuite à la sortie du chat et à son repas, puis aux mamours du couple. Nous nous sommes regardés, en priant le ciel, que cette charmante famille, n’entame pas sur le champ la conception du petit frère du bambin du couffin, car enthousiasmés et réconfortés par le bordeaux, la joie du voyage aussi, les ébats devenaient de plus en plus chauds.
Dans le regional allemand, il faut tout simplement tenir compte du calendrier des matches des diverses ligues allemandes. Leurs supporters se déplacent tôt le matin et tard le soir, avec une provision non négligeable de cannettes de bière. Certains transportent carrément des cageots, car là, pas de demi-mesure, on trinque de bonne heure et on évacue aussi très souvent. Moralité, dans ces zones-là, il vaut mieux prendre ses précautions et ne pas espérer utiliser les sanitaires, toujours occupés, sauf s’il y a une urgence.egypte-2005-mem2-112-medium.1283083118.JPG
En Suisse, c’est simple, dès qu’un piéton sur son trottoir, émet l’idée éventuelle de vouloir rejoindre l’autre côté de la route, vous devez anticiper et lui céder le passage sous peine d’amende. Sur la route, les paysages sont bucoliques et verdoyants, mais il y a de moins en moins de possibilité de les admirer, car au pays des helvètes il fleurit régulièrement des tunnels, aux 100 km/heure obligatoires. Le suisse au volant est courtois quand il est chez lui, ce n’est pas lui qui vous pousserait dans le dos, en faisant des appels de phare comme un français lambda, mais sorti de son pays, il est invincible, inattaquable, la route lui appartient
Il profite pour appuyer sur le champignon ou donner libre cours à la boîte automatique.
Les belges, les allemands et les hollandais, enfin ceux qui ne se sont pas encore convertis au camping car, tirent des caravanes, transportent des vélos, des motos, et des bateaux,  pict0104.1283082903.jpg
 
La route des vacances je vous la cède volontiers et je me contente des chemins de traverse.
Vous vous en souvenez, les mois d’été je les passe sur mon vélo. Le reste de l’année, je cours le monde, force musées et quelques gadins, grâce à des voyages, parfois gagnés à des concours.
(voir les chroniques précédentes)
Sur ce je vous souhaite une belle rentrée.
 photos JR Itti

Mon ange gardien Tom (Tom)

 Les anges n’ont pas de sexe ? En tous les cas le mien a une voix de femme, il a même un prénom, il s’appelle Juliette. D’emblée pour sympathiser avec lui, je l’ai anobli.
Je l’ai surnommé Juliette von GPS. Je ne m’étendrai pas sur ses origines issues des dernières technologies.
Ma vie avec elle est toute une aventure. Grâce à elle je connais les noms des rues, des lieux familiers que l’on traverse par habitude sans y prêter attention.
Elle me ressemble un peu, tantôt directive, hésitante, capricieuse. Figurez-vous qu’elle veut absolument me faire « traverser » les ronds points, elle n’a pas idée de ce que cela peut représenter, soit je reste coincée dans les plantations et fleurs qui abondent  dans la France entière, soit je casse carrément ma voiture ou au minimum je raye le bas de caisse ou je crève un pneu. Mais non chère Juliette un rond point cela se contourne. C’est le moment qu’elle choisit pour être facétieuse, elle dit tantôt, 1e sortie, 2e sortie, là ne vous fiez pas à elle, elle est brouillée avec le calcul mental élémentaire, assurez-vous plutôt de la direction que vous souhaitez prendre. Elle est farceuse, parfois alors que je suis arrêtée dans un parking, elle dit de façon tout à fait péremptoire « vitesse excessive »
Une autre fois, elle m’a fait tourner avec insistance dans un parking qui ressemblait à une entrée de bretelle de contournement. Comme j’étais engagée je ne pouvais plus reculer et je me retrouve dans un parking de Bâle, où pour ressortir il me faut de la monnaie suisse, un dimanche, alors que je n’ai que des billets. Aussi je suis obligée de sortir et d’aller faire de la monnaie dans un café, pour pouvoir continuer ma route.
Juliette a ses humeurs, une vraie femme, lorsque je la laisse trop longtemps dans la boîte à gants, elle boude et refuse de se remettre en route, ou encore, juste pour blaguer, elle perd le réseau lorsque j’aborde une ville inconnue et que je comptais sur elle pour me piloter. La semaine dernière à Fribourg, en Allemagne, elle m’a carrément abandonnée, puis tout d’un coup par un excès de zèle ou de remords, elle s’est mise en alarme constante, à croire que cette charmante ville est infestée de radars fixes. Aussi j’ai du me passer d’elle.
J’aime bien la contrarier, car moi aussi je suis blagueuse, et prendre un itinéraire différent de celui qu’elle m’impose, aussi elle rouspète « faites demi-tour », moi je me dis « cause toujours » et là elle insiste, puis je la sens perplexe, je crois qu’elle tourne les pages de son Atlas, car pendant un moment elle reste silencieuse, jusqu’à ce qu’elle ait compris le sens de ma manœuvre et tente de m’amener au lieu que j’avais défini. Car malgré tous ses caprices, elle a la bonté de me conduire toujours à bon port.
Lorsque je lui fait un bain de jouvence, qui consiste à la brancher sur mon ordinateur, pour effectuer les diverses mises à jour recommandées et payantes, rien n’est trop beau pour Madame  von GPS, elle sème des données précieuses dans les limbes, soit je ne retrouve plus mes favoris, soit elle a égaré mon répertoire téléphonique, car c’est son côté pratique, je peux téléphoner et recevoir des appels par l’intermédiaire de Juliette, sans quitter des mains mon volant.  Lorsque je passe les frontières avec elle je lui fais réciter un laïus qui fait rire mes passagers comme des bossus. Elle a un avantage non négligeable, elle fait taire tous les conseilleurs et navigateurs bénévoles. Vous pouvez converser avec elle, elle est de bonne compagnie, lorsqu’elle est en Alsace elle pousse l’amabilité jusqu’à prendre l’accent du coin, en Suisse elle s’adapte, en Allemagne de même. Elle surveille mes dépassements de vitesse, m’avertit lorsqu’il y a des radars, des problèmes de trafic. C’est quand je suis en mode piéton, qu’elle lambine et tarde à me piloter et me fait tourner en bourrique. Elle est presque devenue une amie en tous les cas une familière.

Jeux et Concours suite

passmusees.1278842672.jpgMa passion pour les voyages et mes tentatives de gagner des concours pour faire le voyage de ma vie ont quelquefois des effets secondaires inattendus.
C’était l’année dernière, mais chaque fois que je m’approche de la pompe à carburants j’en frémis encore :
J’avais décidé de faire le concours du passmusées de ma région (en lien sur la droite du blog). Cela consistait à visiter les 170 musées, de la « Regio » c’est-à-dire le grand est : l’Alsace, la Suisse proche, l’Allemagne proche. Le premier prix était un chèque voyage de 5 000 francs suisses.
J’étais absolument convaincue et je n’avais aucun doute là-dessus que je remporterai ce prix, car je mettrai tout en œuvre pour réussir.
Lors de la visite, il fallait recueillir un tampon pour justifier du passage.
Je m’y suis pris dès que le concours était ouvert en avril.
Un dimanche matin j’étais prête à partir vers la Suisse, Porrentruy, Moutier, Delémont, à la chasse aux tampons. Il me fallait prendre du carburant. Il faut signaler qu’en général, c’est JR (mon époux) qui se charge de cette corvée. Fin prête, casse croûte, eau, apn,  etc. je me dirige vers la pompe, j’hésite sur le choix du carburant, pour mon cabriolet, vendu depuis un moment, je prenais du sans-plomb, donc je prends du sans-plomb, puis tout d’un coup, horreur, je me souviens que c’est du Diesel, qu’il faut. J’arrête tout, mais trop tard. J’appelle chez moi, hurlement du JR, « elle est folle »!!!!!!!!!!!!!!!! J’appelle en tremblant l’assistance, la dame me tranquillise, je ne suis pas la première, c’est arrivé à des messieurs très bien. Le dépannage est pris en charge, mais pas l’erreur. J’ai le temps de manger mon casse-croûte en attendant le dépanneur. Il arrive sympathique, rassurant, amusé. Il charge la voiture sur sa dépanneuse, je grimpe à son côté, pour déposer la voiture chez le plus proche concessionnaire de la marque. Fin de l’expédition. Mon mari est venu me récupérer en fulminant contre mon inattention inhabituelle.
Résultat du concours, j’ai eu un prix de consolation de 200 francs suisses, à dépenser dans les magasins Coop de la Suisse, sous la forme d’un chèque. Les organisateurs ont eu certainement pitié de moi, lorsqu’ils ont constaté ma déconvenue, quand j’ai appris, que certaines personnes, certainement pourvues du don d’ubiquité, avaient réussi l’exploit de ramasser plus de tampons que nécessaire. J’ai fait remarquer que cela me paraissait impossible, vu les distances, le temps imparti et l’obligation de se présenter personnellement dans les musées et de recueillir le sésame la visite accomplie.
Il y a un point du règlement qui a dû m’échapper.
Comme je n’ai pas envie de me goinfrer de chocolat surtout suisse, le montant gagné est quasi intact. Si quelqu’un peut le transformer en liquide plutôt qu’en cacao à X % cela me rendrait service.
En conclusion, j’ai visité de charmants musées, découvert des trésors inouïs dans ma région que j’aurai ignorés sans l’opportunité de ce concours.

Jeux et concours

concours-de-peche.1277896465.jpgÊtes-vous aussi de ces personnes un peu simplettes comme moi qui tentent désespérément de gagner un voyage, alléchées par les nombreuses publicités, envoyées dans nos mailbox.

En effet j’adore les voyages, mes chroniques précédentes en font état. Aussi à la lecture d’une éventuelle possibilité d’aller à Florence, mon cœur a bondi, et je me suis précipitée sur le sujet.

Il fallait comme d’habitude répondre à un quiz d’une facilité enfantine, et le tirage au sort désignerait l’heureuse élue, car il s’agissait cette fois d’un quiz spécial femme. Or vous ne devinerez jamais qui a été le super gagnant de ce voyage à Florence que je convoitais tant : « un homme, un mec !!! ». Mes deux neurones se seraient-ils entrechoqués pour déboucher sur une telle mauvaise interprétation ? Ou encore ai-je deux cerveaux comme le dauphin, l’un qui dort et l’autre en éveil ? Les deux étant en train de somnoler lorsque j’ai lu l’article.

Mais l’élu aura t – il assez de sensibilité pour apprécier ce divin cadeau, la ville des tous les arts, par excellence. Je trouvais que ce trophée me revenait de droit. Quelle déconvenue, la chapelle Brancacci, le David de Michel Ange, les musées du Duomo, de l’Accademia, le Bargello, le Baptistère, le musée des Offices, enfin toutes ces merveilles, que je rêve de contempler à nouveau, livrées à un quidam. Puis réflexion faite, je me console en me disant que je pourrais être parmi ces malheureux, que tout le monde envie toute l’année, d’habiter dans le Var, et que je pourrais être privée de maison, de nourriture enfin de l’indispensable.

Aussi j’ai mis mon dépit dans ma poche et mon mouchoir au-dessus.

Si l’heureux gagnant me lit, je lui souhaite bon vent et d’apprécier le cadeau à sa juste valeur, en en faisant bon usage.

Qui « baise-en-ville » à Mulhouse en 2010 ?

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Tous les clients des hôtels mulhousiens, auront droit à une œuvre d’art. Cet objet sera déposé sur leur oreiller, s’ils passent 2 nuits dans un hôtel mulhousien, ayant accepté de participer à l’opération. Il faut retenir qu’une seule nuit sera facturée, pendant la période du 11 au 20 juin 2010.
Cette belle initiative, au titre accrocheur, revient  à Sandrine Wymann, la talentueuse directrice de la Kunsthalle,  toute en discrétion, à côté du grand événement qu’est Art Basel. L’idée a germé d’une réflexion entre « filles » pour aboutir au projet, puis à la réalisation  du desing de l’objet par l’artiste mulhousienne Marianne Maric,
L’objet se décline en trois modèles : un ciseau/cigogne, Alsace oblige, un  bretzel, c’est l’évidence, et enfin l’apogée, « renverse-moi » une dame au miroir accompagnée par un bel oiseau, thème cher à l’artiste.
Les sacs de confection française, sont également en vente à l’office du tourisme de Mulhouse et des congrès, à la Kunsthalle, chez divers partenaires de la région,  ainsi qu’au Palais de Tokyo dans le futur.
Cette œuvre d’art est un tirage limité de 3000 pièces, se sont associés divers partenaires, dont la Kunsthalle, l’Office du Tourisme et des Congrès, Mulhouse Alsace, l’UMIH, syndicat des hôteliers restaurateurs et cafetiers, ainsi qu’Interface, Fonds de dotation, structure juridique de droit privé qui a pour vocation de soutenir la création artistique contemporaine dans le domaine des arts visuels.

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Baise-en-ville (n.m.). Petit sac à main d’homme.(familier) Petit sac contenant des affaires de toilette et de couchage.
photos de l’auteur 

Les gadins célèbres suite

isola-bella-298325.1274124544.jpg Ma chronique a suscité des réactions auprès d’amis non abonnés au journal LE Monde. Quelques uns se sont chargés de me rafraîchir la mémoire et de me rappeler mes turpitudes passées.
Mais aussi je tenais à rassurer mes lecteurs, qui demandaient de mes nouvelles, qui disaient s’inquiéter et croire à pire si je restais silencieuse.
Voici ce que Cécile a retrouvé sur un blog en 2007 (quelle mémoire), mon entrée fracassante dans une salle de projection à la biennale de Lyon, où une estrade s’était traîtreusement mise sur mon passage, et sur laquelle je me suis vautrée peu glorieusement. Miracle il n’y avait personne dans la salle pour glousser et s’esclaffer de ma bévue.
Ailleurs se sont mes amis du CRAC (non, non, pas ce que vous croyez …) c’est le Centre Rhénan d’Art Contemporain, – on ne se refait pas – me voyant sur le point de me diriger vers la sortie « Elisabeth cramponne-toi à la rampe » et bien oui, là aussi, j’ai dévalé les escaliers sur le dos, vous savez ces bons vieux escaliers en pierre avec une douzaine de marches, glissantes à souhait, que vous dégustez une à une, et dont vous vous souvenez longtemps.
Une dernière, relativement comique à la biennale de Venise l’année dernière : mon prof d’art recommande toujours de bien regarder un bâtiment avant de l’aborder et d’y pénétrer, mais aussi lorsqu’on le quitte, avant de s’en éloigner, de jeter un dernier regard, pour bien s’en imprégner. Aussi je jette mon dernier regard à l’Arsenal de Venise, misère, un trou dans le sol accidenté, et hop je me rattrape à la ceinture du pantalon du monsieur qui me précède, le dit monsieur tout surpris d’être agressé aussi directement et brutalement par une dame qui pourtant a l’air comme il faut ….
Patience, je m’envole pour Rome aux routes pavées, si bienfaisantes pour le dos, puis d’autres voies tout aussi remarquables, certaines même navigables. Je ne promets rien, mais vous serez tenus au courant de tout.
Le volcan en a décidé autrement pas de Caravage pour moi aux Scudéries du Quirinal.
Mais je n’ai pas dit mon dernier mot, je pars pour de nouvelles aventures vers l’Italie et le lac Majeur, pour quelques jours.

Les gadins célèbres

schtroumpf.1273869908.jpgMes parents parcouraient le monde, à la recherche de sites spectaculaires, culturels, ma mère en particulier avait une sainte dévotion pour les pèlerinages. Je détestais cela, la honte au front, je faisais mes prières devant les calvaires et grottes, terrorisée à l’idée que des personnes de ma connaissance pouvaient m’apercevoir et me reconnaître.

Je me suis découvert une spécialité au fil dans ans, en dehors de mon envie frénétique de musées, de paysages, de voyages, et du fait que je suis systématiquement fouillée au passage des douanes aériennes, en effet je dois reconnaître que mon exploit spécifique est à la hauteur de Mylène Farmer ou de Lady Gaga, sans l’être…. J’ai une régularité de gadins dans les diverses capitales qui « tombent »  comme un métronome.
Le dernier était de toute beauté, trébuchant sur une colonne en béton, enthousiasmée par mon achat, la série des timbres du partage de l’Allemagne, assortie du pass pour la zone russe, je me suis pris les pieds dans une colonne en béton, je me suis étalée devant la porte de Brandebourg, les touristes sont venus s’enquérir de mon état de santé. C’est mon 2e gadin à Berlin, le premier était moins glorieux, c’était l’année dernière, le bus ayant démarré trop brutalement, vers la fondation Berggruen je me suis étalée de tout mon long sur le plancher du bus, inquiétant les passagers.
 À Londres j’ai cru mourir, la vue embuée par le fog, à la sortie de la Tate, encore rêvant aux toiles de Turner, je n’ai pas vu la dénivellation, j’ai atterri dans le caniveau, le souffle coupé, incapable de respirer.
Devant le Palais de Tokyo, l’affiche de l’exposition du musée d’art moderne sur Bonnard, a attiré mon attention, traitreusement le trottoir s’est dérobé sous mes pieds et patatras, quelques bleus de plus.
À Madrid, c’est le plancher du métro qui a fait ma connaissance.

On a la spécialité qu’on peut, dans la mesure de ses « faibles » moyens.
Aussi j’ai une vague et lointaine parenté avec les schtroumpfs, mais je dois signaler que dans ma maladresse, j’ai toujours été entourée de personnes, passants attentifs et secourables. Je les remercie ici.