Un ensemble de 13 œuvres de l’Anthax Collection Marx est arrivé à la Fondation Beyeler et y restera plusieurs années dans le cadre d’un prêt de longue durée.
Lors de la première présentation de ce prêt de longue durée à partir du dimanche 1er mai 2016, 9 toiles de Pablo Picasso appartenant à l’Anthax Collection Marx seront montrées aux côtés d’autres créations du peintre espagnol figurant dans la Collection permanente de la Fondation Beyeler. Cette exposition d’une vingtaine d’œuvres de Picasso restera en place jusqu’au 14 août 2016.
Le portrait féminin, sujet favori du milieu du XXe siècle, domine l’ensemble des toiles. On peut en donner pour exemplesTête de femme, 2.12.1939 de l’Anthax Collection Marx, qui complète merveilleusement Buste de femme au chapeau (Dora), 30.11.1939, de la Fondation Beyeler.
Ces prêts viennent élargir de façon aussi impressionnante qu’exemplaire le centre de gravité de la Collection du musée, qui compte 34 œuvres de Pablo Picasso. Ce prêt de longue durée comprend 9 toiles et 2 travaux sur papier de Picasso ainsi que des sculptures d’Alberto Giacometti et de Constantin Brancusi. C’est la première fois que les travaux de Picasso sont présentés au public sous forme d’ensemble.
La Fondation Beyeler intégrera désormais ces œuvres dans les présentations de sa propre collection, permettant ainsi aux habitants et aux visiteurs de Bâle de les admirer. La famille Marx a choisi la Fondation Beyeler pour la présentation publique de ces œuvres, car elle estime que celles-ci trouvent particulièrement bien leur place dans le programme de haute qualité du Musée. Par ailleurs, Riehen se trouve à proximité immédiate du lieu de naissance du collectionneur, le Dr. Erich Marx, Brombach à côté de Lörrach ; ses enfants ont fait leurs études secondaires dans des lycées bâlois et fréquenté l’université de Bâle. La famille a souhaité marquer ses liens privilégiés avec la région grâce à cette présentation publique des œuvres de l’Anthax Collection Marx, qui fait l’objet de négociations depuis 2013.
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h.
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Tout est paysage !
La Fondation Beyeler ouvre l’année 2016 sur la première rétrospective du XXIème siècle consacrée en Suisse à l’oeuvre polymorphe, pleine d’imagination et débordante de couleurs de Jean Dubuffet. L’exposition
« Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage »
(vidéo du vernissage) se tient jusqu’au 8 mai 2016et présente une centaine d’oeuvres du peintre et sculpteur français, véritable maître de l’expérimentation, qui a donné de nouvelles impulsions à la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle. Parmi les travaux exposés, on pourra voir la spectaculaire oeuvre d’art total Coucou Bazar, une installation spatiale avec des costumes partiellement animés.
Jean Dubuffet (1901–1985) fait partie des artistes qui ont profondément marqué la seconde moitié du XXe siècle. Stimulé par les travaux d’artistes en marge du circuit culturel, Dubuffet a réussi à s’affranchir des traditions et à réinventer l’art. L’influence de Dubuffet se fait encore sentir dans l’art contemporain et le Street Art, par exemple dans les travaux de David Hockney, Jean-Michel Basquiatet Keith Haring.
Dans la première grande rétrospective montée en Suisse au XXIe siècle, la Fondation Beyeler présente à travers une centaine d’oeuvres la création riche en facettes et très diversifiée de Jean Dubuffet. Cette exposition prend pour point de départ sa représentation fascinante du paysage, susceptible de se transformer également en corps, en visage et en objet. Dans ses oeuvres, l’artiste avide d’expériences a utilisé des techniques inédites et des matériaux nouveaux, tels que le sable, les ailes de papillons, les éponges et le mâchefer, créant ainsi un univers pictural tout à fait singulier et d’une grande originalité.
Parallèlement à des peintures et des sculptures issues de toutes les phases de création majeures de l’artiste, cette exposition présente la spectaculaire oeuvre totale de Dubuffet intitulée Coucou Bazar, associant peinture, sculpture, théâtre, danse et musique.
Cette exposition montre des oeuvres issues d’importants musées internationaux et de grandes collections particulières. Elle a été généreusement soutenue par la Fondation Dubuffet de Paris. Entre autres les prêteurs sont : le MoMA et le Guggenheim à New York; le Centre Pompidou, la Fondation Louis Vuitton et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à Paris; la National Gallery, le Hirshhorn Museum and Sculpture Gardens à Washington; le Detroit Institute of Arts; le Moderna Museet de Stockholm; le Museum Ludwig de Cologne; la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe; le Kunsthaus Zürich et bien d’autres encore.
En 1942, à 41 ans, Jean Dubuffet renonce à son métier de négociant en vins pour pouvoir se consacrer entièrement à l’art. Dans sa recherche d’un art nouveau et authentique affranchi des normes culturelles et des conventions esthétiques, il crée des tableaux qui sont d’abord fortement influencés par le langage formel et le mode narratif des dessins d’enfants. La représentation de personnages aux couleurs intenses de 1943 intitulée Gardes du corps et appartenant au premier ensemble d’oeuvres de Dubuffet, Marionnettes de la ville et de la campagne, marque un véritable tournant dans sa création.
Dès le tout début de son activité artistique, Dubuffet traite le thème du paysage avec une grande originalité : faisant porter l’éclairage sur une sorte d’extrait, de fragment de (sous-)sol ou de terrain recouvert de végétation, il préfigure ce qui sera un motif central de son oeuvre. Une sorte de trame hachurée subdivise les vastes surfaces en plusieurs niveaux, dans lesquelles on peut voir des parcelles, des chemins ou des rues, mais aussi des strates géologiques s’enfonçant dans la profondeur de la terre.
Dans Bocal à vache par exemple, une vache blanche occupe le centre d’un champ vert, lui-même contenu dans une sorte de récipient qui a pour ainsi dire absorbé l’animal ; la vache n’est plus sur le champ, mais plutôt dans ou sous le champ.
Dans Desnudus de 1945, ce sont des champs et des chemins que le corps humain a incorporés, intégrant un paysage dans la forme masculine nue. Le corps devient paysage, le paysage devient corps.
Chose remarquable, l’interaction entre enveloppe extérieure et vie intérieure apparaît également dans les premiers paysages urbains de Dubuffet, où des façades de maisons avec leurs ouvertures de fenêtres et de portes occupent une place centrale. Par ce regard frontal sur les immeubles aux étages superposés, Dubuffet révèle également au spectateur la vie intérieure géologique d’un paysage urbain imaginaire. L’étroite relation entre sol et mur allait encore l’occuper dans des ensembles d’oeuvres plus
tardifs.
L’exposition « Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage » a été soutenue par : Dr. Christoph M. und Sibylla M. Müller
Commissaire de l’exposition Raphaël Bouvier (vidéo)
Images courtoisie de la Fondation Beyeler
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00 Performances (vidéo) tous les mercredis à 15h00 et 17h00
tous les dimanches à 14h00 et 16h00 Visite guidée publique en français 28 février Dimanche 15.00 – 16.00: Conférence : 3 mars 18.30: conférence de Sophie Webel directrice de la Fondation Dubuffet Paris Manifestation comprise dans le prix d’entrée du musée.
Jusqu’au 10 janvier 2016 « Lorsque l’esprit aura perdu l’habitude de voir dans un tableau une représentation d’un morceau denature, de Vierges et de Vénus impudiques, alors seulement nous pourrons voir une oeuvre purementpicturale. » (Kasimir Malevitch)
Avec « À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux », la Fondation Beyeler célèbre un moment mémorable pour l’évolution de l’art moderne et contemporain. L’exposition « 0,10 » a eu lieu en 1915 à Petrograd (nom que prit la capitale russe peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, pour remplacer celui de Saint-Pétersbourg, aux consonances germaniques) et allait s’affirmer comme l’une des plus marquantes du XXe siècle. Saint-Pétersbourg est ainsi devenue
le berceau de l’avant-garde russe : avec « 0,10 », et après « Venise »,« Vienne 1900 » et « Le Surréalisme à Paris »,la Fondation Beyeler poursuit sa série d’expositions consacrées à des villes qui ont joué un rôle déterminant dans l’évolution de l’art moderne. « 0,10 » marque un véritable tournant dans l’histoire de l’art moderne et incarne le moment historique où Kasimir Malevitch a réalisé ses premières toiles non figuratives tandis que Vladimir Tatline se faisait connaître du public par ses contre-reliefs révolutionnaires. La plupart des autres participants de l’exposition originelle sont également représentés dans la version reconstituée de la Fondation Beyeler : Natan Altman, Vassili Kamenski, Ivan Klioune, Mikhaïl Menkov, Vera Pestel, Lioubov Popova, Ivan Pouni (Jean Pougny), Olga Rozanova, Nadejda Oudaltsova et Marie Vassilieff.
« À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux » rend également hommage à l’oeuvre iconique de Kasimir Malevitch, « le Carré Noir » dont elle célèbre le centenaire. Cette toile monochrome relevait de la pure provocation, car elle ne montrait qu’une surface noire légèrement déformée, entourée de blanc.
Lors de l’exposition d’origine, elle était de surcroît accrochée dans ce
qu’on appelait l’angle de Dieu, où se trouvaient traditionnellement les icônes qui décoraient la maison.
Sans compromis et énigmatiques, les oeuvres du suprématisme imposèrent un brutal changement de paradigmes sur la scène artistique.
Ces oeuvres étant par ailleurs rarement prêtées, c’est la première fois qu’on pourra voir en Suisse une aussi riche présentation d’oeuvres suprématistes. Plusieurs années de recherches et de longs échanges scientifiques avec des musées russes de renom ont précédé cette collaboration en cette année du centenaire du Carré noir. C’est ainsi qu’ont eu lieu en Russie, dès 2008, dans le cadre de collaborations de très grande qualité, de premières expositions individuelles consacrées à Alberto Giacometti et Paul Klee (2013), cette dernière sous forme d’une coopération entre la Fondation
Beyeler et le Centre Paul Klee.
Ces oeuvres et documents proviennent de musées, d’archives et de collections particulières. Outre la galerie Tretiakov de Moscou et le Musée russe de Saint-Pétersbourg, 14 musées régionaux russes ainsi que d’importants établissements internationaux comme le Centre Georges-Pompidou de Paris, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, le Musée Ludwig de Cologne, la Collection George Costakis de Thessalonique, l’Art Institute de Chicago et le MoMa de New York ont contribué à cette exposition en acceptant de prêter des oeuvres rares et précieuses.
Pour la première fois de l’histoire des expositions russes et occidentales, ces oeuvres remarquables sont à nouveau rassemblées dans les salles de la Fondation Beyeler, complétées par des travaux des mêmes artistes, datant de la même période, afin de redonner vie à l’atmosphère tout à fait singulière et vibrante d’énergie du renouveau artistique russe des débuts du XXe siècle.
Le commissaire invité est Matthew Drutt, qui a déjà été responsable des grandes rétrospectives Malevitch du Musée Guggenheim de New York et de la Menil Collection à Houston.
On peut voir simultanément à la Fondation Beyeler l’exposition « Black Sun ». Celle-ci présente des oeuvres de 36 artistes des XXe et XXIe siècles qui utilisent des moyens d’expression aussi divers que la peinture, la sculpture, l’installation et le film, sans oublier les interventions artistiques dans l’espace public. Conçue comme un hommage à Malevitch et Tatline, « Black Sun » explore à partir d’une perspective actuelle l’immense influence, encore sensible aujourd’hui, de ces deux représentants de
l’avant-garde russe sur la production artistique. Cette exposition a été réalisée en étroite collaboration avec certains des artistes exposés.
L’exposition d’origine « 0,10 », organisée par le couple d’artistes Ivan Pouni et Xénia Bogouslavskaïa, fut inaugurée le 19 décembre 1915 à Petrograd avec plus de 150 oeuvres de 14 artistes de l’avantgarde russe, dont la plupart étaient des partisans de Malevitch ou de Tatline. Un tiers seulement des 150 oeuvres exposées durant l’hiver 1915-1916 à Petrograd est parvenu jusqu’à nous. L’exposition se tenait dans la Galerie de Nadejda Dobytchina, considérée comme la première galeriste de Russie. Dès 1911, elle avait converti plusieurs pièces de son spacieux appartement en salles d’exposition et était très connue des milieux artistiques.
Le titre « 0,10 » (zéro-dix) n’est pas une formule mathématique mais un code reposant sans doute sur une idée de Malevitch : le zéro devait symboliser la destruction de l’ancien monde – y compris celui de l’art – en même temps qu’un nouveau départ. Le chiffre dix se réfère au nombre de participants initialement prévu. Les adjectifs « dernière » et «futuriste » contiennent également un message chiffré : il s’agissait de montrer que l’on cherchait à prendre ses distances avec l’influence du futurisme italien et même à s’en libérer. Voilà qui donne la mesure de la rapidité avec laquelle les différentes orientations stylistiques se succédaient : alors qu’au début de 1915, le futurismeenthousiasmait encore, on prônait son abandon dès la fin de la même année. Des prises de position passionnées et des débats houleux avaient agité les participants avant l’exposition, dont l’organisation avait fait l’objet de modifications de dernière minute. C’est ainsi que le nombre définitif d’exposants n’était pas celui qui était annoncé dans le titre. Certains artistes firent faux bond au dernier moment, d’autres s’ajoutèrent à l’improviste. Finalement, 14 artistes exposèrent leurs travaux – 7 femmes et autant d’hommes.
Dans la Russie prérévolutionnaire, les organisateurs d’expositions tenaient en effet à la parité des sexes.
Les travaux de deux participants tranchaient sur les autres en s’engageant dans des voies d’une nouveauté et d’un radicalisme extrêmes qui allaient marquer durablement l’évolution artistique. Le premier était Kasimir Malevitch qui, dans le cadre de La Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10, explorait dans ses toiles entièrement abstraites, constituées de formes géométriques, une dimension jusqu’alors inconnue des beaux-arts. Il inventa pour désigner ses créations le terme de « suprématisme » (du latin supremus – « suprême »), exprimant ainsi sa volonté de jouer un rôle majeur dans l’art. Le second était Vladimir Tatlinequi, avec ses sculptures elles aussi abstraites créées à partir de matériaux étrangers à l’art, proposait des solutions nouvelles pour une sculpture affranchie de son socle classique. Même si l’exposition d’origine était loin d’être homogène – on y observait une
grande diversité de styles artistiques et de programmes esthétiques –, elle fit l’effet d’un véritable électrochoc, sonna le glas du cubo-futurisme en tant que tendance dominante de la peinture russe et ouvrit la voie à des expériences totalement inédites. Dès le lendemain de cette manifestation, Malevitch et Tatline s’imposèrent comme les chefs de file de l’avant-garde européenne.
Le projet de la Fondation Beyeler ne peut évidemment pas prétendre proposer une reproduction fidèle de l’exposition de 1915 – un grand nombre des oeuvres exposées à cette occasion ont en effet disparu ou ont été détruites –, mais on peut y voir de nombreuses oeuvres originales de cette exposition, complétées par d’autres chefs-d’oeuvre des mêmes artistes, datant de la même période. Les visiteurs se
feront ainsi une impression très concrète de l’énergie artistique débordante de la Russie du début du XXe siècle.
Une deuxième exposition illustre l’influence que « 0,10 » exerce aujourd’hui encore sur les artistes :
« Black Sun » reconstitue à l’aide d’oeuvres d’artistes contemporains le parcours de l’abstraction et du noir, mystérieuse « non couleur ».
On peut voir « À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux » et « Black Sun » jusqu’ au 10 janvier 2016 à la Fondation Beyeler.
L’exposition « À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux » a été réalisée grâce au soutien de : Presenting Partners AVC Charity Foundation Cahiers d’Art Partner Phillips est une plate-forme mondiale majeure d’achat et de vente d’art et de design des XXe et XXIe siècles. Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00
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Cette expérience, qui a vivement impressionné Calder, a exercé une influence décisive sur son œuvre. Calder réduit ses compositions picturales à quelques éléments très simples, qui lui permettent d’explorer les relations fondamentales entre formes, couleurs, lignes et surfaces. Il y anticipe également des thèmes centraux qu’il transférera peu après dans son œuvre en volume et poursuivra dans ses travaux abstraits, sculptures de fil de fer, mobiles et reliefs de tôle motorisés, du début des années 1930. C’est avec cette troisième Alexander Calder Gallery, organisée en étroite collaboration avec la Calder Foundation (New York), que s’achève la série des Calder Galleries de la Fondation Beyeler.
AFondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
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Marlène Dumas est aussi lumineuse que ses oeuvres sont ténébreuses,
c’est aussi une des représentantes féminines de l’art contemporain,
des plus connues.
Vidéo du vernissage
La démarche de Marlène Dumas place la figure humaine en son centre,
sa peinture est complexe et riche de nuances. Son oeuvre diverse part de
photographies, de cartes postales qu’elle a assemblées au cours de sa vie.
Dans la salle 14, elle a choisi de présenter sur deux tables, les éléments,
notes textes, dessins et petites peintures, qui ont nourri son travail.
Cette rétrospective, la plus vaste jamais consacrée en Europe à cette artiste établie à Amsterdam, offre un aperçu unique d’une création d’une envergure considérable, depuis le milieu des années 1970 jusqu’à aujourd’hui.
En plus de ses principales toiles et de ses plus grands dessins emblématiques, on peut découvrir des collages expérimentaux tirés de son oeuvre de jeunesse ainsi que plusieurs peintures tout à fait récentes.
L’oeuvre de Marlène Dumas se caractérise par une exceptionnelle association entre immédiateté et intimité. Dans ses tableaux, Dumas rencontre l’être humain sans prévention, de façon parfois provocante, souvent humoristique. Elle admet l’autonomie de la couleur tout en gardant constamment la figure humaine dans son champ visuel et pictural. Ses travaux démontrent de façon impressionnante ce que la peinture est encore capable de produire aujourd’hui.
Marlene Dumas fait indéniablement partie des artistes femmes les plus influentes et les plus intéressantes de notre temps.
Ses portraits individuels et collectifs sont dominés par une palette variée de teintes et de contrastes.
The image Image as Burden, petite toile qui donne le titre à l’exposition, montre un homme qui porte une femme dans ses bras, sorte de Piétà, inspirée du cinéma et de l’histoire de l’art, attire l’attention sur la complexité du flot d’images médiathiques
et leur traitement pictural par l’artiste. M.Dumas montre ainsi qu’une peinture doit également véhiculer une idée, au-delà de la simple image.
Les couleurs expressives alternent avec des nuances presque transparentes, qui semblent faire luire la toile de l’intérieur. Dumas intègre dans ses tableaux des corps tourmentés et des visages marquants, mais aussi des créatures extrêmement fragiles ou qui paraissent sans vie. Elle révèle comment la beauté picturale peut également représenter des scènes d’horreur. Dans de nouveaux travaux qui n’ont encore jamais été présentés au public, elle se consacre de façon accrue au rapport entre la figure et l’espace. The Sleep of Reason 2009, autoportrait de l’artiste, renvoie à une eau-forte de Goya, tirée de la série des Caprices, le sommeil de la raison produit des monstres.
Images de notre temps, dysfonctionnements politiques et sociétaux actuels, mais aussi
aux fractures de la société espagnole du temps de Goya.
After Stone, Aflter Painting (2003) est un tableau bouleversant, qui nous renvoie immédiatement au Christ mort de Holbein du Kunstmuseum, moins tragique, en apesanteur, un écorché solitaire, dessiné à l’encre de chine. The painter, (1994) confie t’elle est un portrait de sa fille, visage figé, tel un masque, mains couvertes de de teintes rouges sombre, le ventre bleu délavé. Attitude têtue et provocante, elle défit le visiteur du regard.
La mort, la fragilité de l’être est présente dans toute son oeuvre. Snowwhite and the Broken Arm (1988).
Un corps de femme étendu, des clichés de polaroïds éparpillés alentour, un brassard blanc
qui pend, la main de la femme crispée tient l’appareil photo, au-dessus le regard de petits personnages qui contemplent le corps de la femme.
Cela rappelle la scène de L’extase de Sainte Thérèse d’Avila, à la chapelle Cornaro, Sainte-Marie de la Victoire, Rome, 1645, entourée des membres de sa famille de part et d’autre.
M.Dumas se représente elle-même dans Het Kwaad is Banal, (1984) provenant d’un cliché polaroïd, ou comment identifier le mal dans une image banale.
Dans The Kiss, (2003) M. Dumas propose un traitement différent des celui des prédécesseurs.
Un visage blafard, les yeux clos du personnage, tête tournée vers le bas, le nez et le menton semble toucher précautionneusement une surface blanche, de laquelle le personnage embrassé est absent. Est-ce un moment d’extase, d’adieu définitif ou de mort ?
Dans Amy Blue, 2011, elle consacre un portrait émouvant à Amy Winehouse, Hiroshima
mon amour, au film de rainais et au visage d’Emmanuelle Riva.
Ainsi Dead Girl (2002) montre les taches rouges au niveau des épaules, le visage encadré de cheveux noirs, coupure de presse inspirée d’une archive montrant une adolescente
(terroriste). Cette toile est une étape importante de sa création ou l’artiste choisit de plus en plus souvent de s’intéresser aux évènements historiques et politiques, (The Wall) ce qui l’a conduit à choisir des modèles iconographiques traitant de violence, de mort et de guerre.
L’exposition est montrée parallèlement à celle consacrée àGauguin (jusqu’au 28 juin) Jusqu’au 6 septembre 2015
Depuis le mois de juin le musée est ouvert dès 9 h du matin
Une très riche Programme et de nombreuses manifestations sont prévues, que vous pouvez trouver sur le site de la Fondation Beyeler
commissaire de l’exposition : Theodora Vischer catalogue en anglais et en allemand
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Conférence de Philippe Dagen et soirées de chansons de Jacques Brel à la Fondation Beyeler. L’exposition « Paul Gauguin » à la Fondation Beyeler a commencé de manière foudroyante – déjà 50 000 visiteurs ont vu les oeuvres de cet artiste français exceptionnel. Aussi diversifiées et remarquables que les chefs-d’oeuvre de Gauguin sont les manifestations organisées à l’occasion de l’exposition. Philippe Dagen, agrégé d’histoire, professeur à la Sorbonne et critique d’art, donnera une conférence intitulée «Paul Gauguin, la résurrection du primitif ?» le mercredi 11 mars 2015 à 18h30.
Paul Gauguin – la résurrection du primitif ?
Après 1900, désireux de renouveler fondamentalement l’art, de nombreux représentants de différents courants d’avant-garde ont fait des emprunts aux peuples alors dits primitifs d’Afrique ou d’Océanie. Ils ont ainsi suivi l’exemple de Paul Gauguin, que sa quête d’authenticité avait poussé à aller s’installer en Polynésie. Dans cette conférence, le célèbre historien de l’art, Philippe Dagen, écrivain et critique d’art au quotidien français Le Monde, se penche sur la question du « primitif » chez Gauguin. PAUL GAUGUIN et l’art contemporain
De nombreux artistes modernes et contemporains se sont référés à maintes reprises à l’œuvre révolutionnaire de Gauguin.
C’est ainsi que dans les années 1960, l’artiste français Martial Raysse a rendu hommage aux tableaux emblématiques de Gauguin représentant des Tahitiennes assises sur la plage dans un assemblage intitulé « Souviens-toi de Tahiti en septembre 61 ». Loin de toute illusion d’authenticité exotique, la Tahitienne de Raysse est transformée en touriste blonde et futile qui se protège de la chaleur sous un parasol.
Dans son grand « Portrait of Paul Gauguin on the Eve of His Attempted Suicide Tahiti », l’artiste australien Brett Whiteley pare la vie tragique de Gauguin d’une actualité nouvelle. Whiteley prend pour point de départ de son tableau la liberté que l’artiste est allé chercher sous les tropiques et fait de lui une figure culte de la génération hippie.
C’est à un commentaire critique sur Gauguin que se livre Sigmar Polke en 1983 dans sa toile « Die Lebenden stinken und die Toten sind nicht anwesend », où il transforme les célèbres motifs tahitiens de Gauguin en impressions pseudo exotiques de tissu décoratif bon marché.
Mais c’est sans doute la peinture de Peter Doigqui rend à Gauguin l’hommage le plus actuel. Son intensité chromatique et sa planéité, tout comme ses motifs, éveillent de nombreux échos avec des toiles de Gauguin, comme le montre bien la juxtaposition du « Cheval blanc » de Gauguin de 1898 et de la « Grande Riviere » de Doig de 2001/2002. À l’image des « paradis perdus » tahitiens de Gauguin, les paysages idylliques de Trinidad réalisés par Doig sont des collages de mondes merveilleux situés entre réalité, désir et mélancolie.
Venez constater ces similitudes par vous-mêmes en visitant l’exposition PETER DOIG ouverte jusqu’au 22 mars 2015.
Philippe Dagen
Philippe Dagen est un des meilleurs spécialistes de l’art moderne et contemporain qu’il défend souvent contre ses détracteurs. Ainsi il plaide la cause des jeunes créateurs en butte aux académismes en tout genre. Pour lui, les musées ressemblent trop souvent à des sarcophages et le culte du passé nous empêche d’apprécier les oeuvres de notre temps. Philippe Dagen a également consacré plusieurs ouvrages à l’art de la Belle Epoque et de la Première Guerre :
Pour ou contre le fauvisme, Le Silence des peintres, Les artistes face à la Grande Guerre.
Il a aussi publié quatre romans, où l’humour s’allie à l’émotion, tous publiés chez Grasset. Celles et ceux qui désirent se préparer à sa conférence se reporteront d’autant plus facilement à son étude, Le Peintre, le poète, le sauvage, les voies du primitivisme dans l’art français, qu’elle est disponible en édition de poche.
Cette conférence donnée en français est organisée en collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et la Société d‘Études Françaises de Bâle. La présence à cette manifestation est comprise dans le prix d’entrée du musée.
Aux soirées de chansons de Jacques Brel le chanteur britannique Marc Almond et l’acteur allemand Dominique Horwitz entraînent les spectateurs dans l’univers de Jacques Brel, qui était un grand admirateur de Paul Gauguin.
Soirées de chansons de Jacques Brel
Paul Gauguin et le chanteur Jacques Brel ont été fascinés par l’île d’Hiva Oa dans les Marquises, où ils sont tous deux enterrés, à quelques mètres l’un de l’autre. Ce point commun a donné à la Fondation Beyeler l’idée de consacrer deux soirées de chansons à Jacques Brel : Marc Almond chante Jacques Brel Jeudi 12 mars 2015, 19h00
L’auteur-compositeur-interprète britannique Marc Almond a été une grande vedette des années 1980 avec son group Soft Cell et a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde entier. Avec les musiciens Neal Whitmore et Martin Watkins, il convie les visiteurs de la Fondation Beyeler à un voyage musical dans le temps. Tarif : CHF 85.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 70.- L’entrée du musée est comprise dans le prix. Dominique Horwitz chante Jacques Brel Mercredi 15 avril, 19h30
La voix de l’acteur et chanteur Dominique Horwitz entraîne les spectateurs
dans l’univers de Jacques Brel. Tarif : CHF 65.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 40.- L’entrée du musée est comprise dans le prix. Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00
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« Vis à vis de Gauguin et de van Gogh, j’ai un net complexe d’infériorité parce qu’ils ont su se perdre. Gauguin par son exil, van Gogh par sa folie […..] Je pense de plus en plus que pour atteindre à l’authenticité, il faut que quelque chose craque. » Jean Paul Sartre
Carnet de la drôle de guerre
En effet, le collectionneur suisse Ruedi Staechelin et ses 18 tableaux vedettes de grands maîtres de la peinture, jusqu’alors en dépôt au Kunstmuseum, le contrat arrivé à son terme, a cessé son prêt à Bâle.
Coup de tonnerre dans le landerneau bâlois, la presse révèle qu’une pièce de la collection,
« Nafea », de Gauguin, exposée à la Fondation Beyeler, aurait été vendue pour 300 millions de dollars au Qatar par son propriétaire.
Avec Paul Gauguin (1848-1903), la Fondation Beyeler
– Vernissage- (vidéo) présente l’un des artistes les plus importants et les plus fascinants de l’histoire de l’art. Offrant ainsi l’un des grands sommets culturels européens de l’année 2015, l’exposition de la Fondation Beyeler rassemble une cinquantaine de chefs-d’oeuvre de Gauguin provenant de collections particulières et de musées
de renommée internationale. Ayant exigé plus de six ans de préparation, c’est le projet qui a exigé le plus d’investissement de toute l’histoire de la Fondation Beyeler.
Cette exposition montre aussi bien les autoportraits très divers de Gauguin que les tableaux visionnaires et d’empreinte spirituelle datant de son séjour en Bretagne. Mais surtout elle accorde une place prépondérante aux toiles connues dans le monde entier que Gauguin a réalisées à Tahiti. L’artiste y célèbre son idéal d’un monde exotique intact liant nature et culture, mysticisme et érotisme, rêve et réalité dans une parfaite harmonie. En complément à ces peintures, l’exposition présente également une sélection de mystérieuses sculptures de Gauguin, qui font revivre l’art largement
disparu des mers du Sud.
Il n’existe de par le monde aucun musée d’art exclusivement consacré à l’oeuvre de Gauguin. Aussi les précieuses oeuvres qui ont été prêtées proviennent-elles de
treize pays : de Suisse, d’Allemagne, de France, d’Espagne, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Danemark, de Hongrie, de Norvège, de Tchéquie, de Russie, des États-Unis et du Canada.
Elles appartiennent aux plus grandes collections mondiales d’oeuvres de Gauguin, parmi lesquelles des institutions aussi prestigieuses que Musée d’Orsay de Paris, l’Art Institute de Chicago, les Musées Royaux des Beaux Arts de Belgique, à Bruxelles, la National Gallery of Scotland, à Edimbourg, le Museum Folkwang d’Essen, la Gemäldegalerie Neuer Meister der Staatlichen Kunstsammlungen de Dresde, le Wallraf-Richartz-Museum de Cologne ; la Tate de Londres, le Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Museum of Modern Art de New York, la Galerie nationale de Prague et bien d’autres encore.
La Fondation Beyeler a notamment réussi à obtenir pour cette exposition un groupe d’oeuvres de Gauguin conservées dans les légendaires collections russes du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg et du musée Pouchkine de Moscou.
« Paul Gauguin est un personnage absolument fascinant, sur le plan artistique aussi bien qu’humain. Nous sommes heureux d’avoir réussi à rassembler à Bâle des chefs-d’oeuvre du monde entier. C’est un événement sensationnel, même pour la Fondation Beyeler, connue dans le monde entier pour la remarquable qualité de
ses expositions »
explique Sam Keller, le Directeur de la Fondation Beyeler.
Les créations uniques de Gauguin parlent de la quête d’un paradis terrestre perdu, elles évoquent la vie mouvementée d’un artiste à cheval entre plusieurs cultures, définie par la passion et la soif d’aventure.
Aucun artiste à la recherche de soi et d’un art inédit ne s’est engagé sur des voies aussi aventureuses, aucun ne s’est rendu dans des contrées aussi lointaines que Paul Gauguin. Après son enfance au Pérou, une carrière dans la marine marchande qui l’a conduit à sillonner les mers jusqu’aux aurores boréales, des expériences de courtier en bourse puis une vie de bohème dans le Paris fin de siècle qui lui a permis d’être l’ami et le mécène des impressionnistes, il a été membre de la communauté d’artistes de Pont-Aven et compagnon de Van Gogh à Arles.
Sa quête insatiable d’une île des Bienheureux, qu’il espérait trouver à
Tahiti puis en ermite sur les îles Marquises, a fait de lui le premier nomade moderne, le premier marginal critique à l’égard de la civilisation occidentale. Gauguin a découvert une nouvelle forme de sensualité, d’exotisme, d’authenticité et de liberté pour l’art moderne.
« Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple ; pour cela j’ai besoin de me retremper dans la nature vierge, de ne voir que des sauvages, de vivre leur vie, sans autre préoccupation que de rendre, comme le ferait un enfant, les conceptions de mon cerveau avec l’aide seulement des moyens d’art primitifs, les seuls bons, les seuls vrais. »
Paul Gauguin en conversation avec Jules Huret, 1891
Paul Gauguin (né en 1848 à Paris ; mort en 1903 à Atuona sur l’île d’Hiva Oa, Polynésie française), le peintre d’un monde exotique et radieux, doit sa place dans l’histoire de l’art à ses représentations somptueusement colorées des îles des mers du Sud. Ses oeuvres novatrices comptent parmi les icônes de l’art moderne. Sa grand’mère était la pasionaria Flora Tristan dont le sang devait bouillir dans ses veines.
Par leurs couleurs « pures » et éclatantes et par leurs formes planes, elles ont
révolutionné l’art et joué un rôle déterminant pour les artistes modernes de la génération suivante.
Avant Gauguin, aucun artiste ne s’était consacré à une quête aussi acharnée du bonheur et de la liberté, tant dans sa vie que dans son art. C’est également une des raisons de son immense popularité, demeurée intacte jusqu’à ce jour.
Gauguin a déjà 35 ans quand il décide de renoncer à son existence de courtier en bourse et en assurances pour se consacrer entièrement à la peinture. Le bourgeois se transforme alors en bohème.
Au cours de la petite vingtaine d’années qui suit, il produit une oeuvre d’une richesse et d’une diversité extrêmes, où peintures et sculptures côtoient dessins, gravures et écrits.
À travers des chefs-d’oeuvre uniques provenant des plus grands musées et des plus remarquables collections particulières du monde, l’exposition de la Fondation Beyeler se concentre sur la période de maturité de Gauguin, celle où l’artiste a trouvé son style personnel. Après les oeuvres novatrices réalisées en Bretagne, le parcours se poursuit par les célèbres tableaux qu’il peint en Polynésie – d’abord à Tahiti, puis dans l’archipel des Marquises.
Ce sont ces oeuvres qui font découvrir, mieux que toutes autres, les innovations formelles et la diversité de contenu du langage pictural expressif de Gauguin. Si la peinture unique de Gauguin occupe le centre de cette exposition, sa sculpture inspirée de la culture maohie se voit également accorder une place importante, un certain nombre d’oeuvres clés
engageant ainsi un dialogue avec ses célèbres toiles.
Sur le plan du contenu, l’accent est porté sur le traitement novateur de la figure et du paysage, lesquels entretiennent une interaction harmonieuse
dans l’univers pictural de Gauguin.
Dégoûté par les milieux artistiques parisiens, Gauguin décide d’explorer la Bretagne, plus proche de la nature, espérant y trouvant de nouvelles impulsions artistiques. Lors de son deuxième séjour dans le village breton de Pont-Aven, au début de 1888, il met au point son style personnel, dénommé « synthétisme ». Il y utilise des couleurs pures et lumineuses qui entretiennent de puissants contrastes,
et juxtapose des formes clairement délimitées, accentuant la planéité du tableau.
À la différence des impressionnistes, Gauguin ne cherche plus à reproduire la surface perceptible de la réalité : il se met en quête d’une vérité plus profonde, au-delà du visible. Un groupe d’artistes, connu sous le nom d’« École de Pont-Aven »,
se rassemble alors autour de lui. En Bretagne, Gauguin peint des paysages
idylliques et des scènes de la vie rurale, des représentations sacrées véritablement novatrices et des autoportraits complexes, qui révèlent l’artiste sous diverses facettes.
Cette toile ne fait-elle pas penser à la femme à l’éventail de Picasso ? Gauguin précurseur a influencé beaucoup de ses suiveurs avec
ses aplatsde couleurs
Toujours en quête d’authenticité et bien décidé à poursuivre sa démarche artistique, Gauguin décide d’émigrer à Tahiti en 1891. Il croit trouver sur cette île du Pacifique un paradis tropical intact, où il pourra se développer librement en tant qu’artiste. Mais il constate rapidement que la réalité tahitienne est loin de correspondre à ses images idéalisées ; en effet, la colonisation et la christianisation ont déjà
largement détruit le « paradis » qu’il espérait trouver. Gauguin cherche à compenser cette déception à travers son art, dans lequel il célèbre la beauté exotique rêvée des paysages polynésiens et de leur population indigène dans des toiles aux couleurs somptueuses et dans des sculptures remarquablement expressives, s’inspirant également des mythes et du langage iconographique des peuples océaniens.
Cette toile avec ses cavaliers, aussi a des airs de Degas, de même que le procédé de copié/collé d’une toile à l’autre, apparait clairement où il reprend les mêmes couples ou groupes de personnages.
Des raisons financières et des problèmes de santé obligent Gauguin à quitter Tahiti en 1893 pour regagner la France. Cependant, le public parisien ne lui accordant pas le succès espéré, il décide de regagner Tahiti dans le courant de l’été 1895. Il y réalise de nouvelles oeuvres marquantes dans lesquelles il célèbre son image idéale d’un monde intact et en même temps mystérieux, accédant ainsi à une perfection suprême.
Accablé par les difficultés de l’existence et par son état de santé délabré, et désespéré par la mort prématurée de sa fille Aline, Gauguin fait une tentative de suicide dont les conséquences le feront longtemps souffrir.
Pendant ce temps, le monde artistique commence enfin à
prêter attention à son oeuvre, ce qui lui permet de conclure en 1900 avec le galeriste parisien Ambroise Vollardun contrat lui assurant un certain revenu.
Gauguin se sent de moins en moins à l’aise à Tahiti : il trouve l’île trop européenne et la vie y est devenue trop chère. Il recherche également de nouvelles impressions artistiques. Il se rend alors en 1901 sur l’île d’Hiva Oa dans l’archipel des Marquises, à 1500 kilomètres de Tahiti, et qui passe pour
plus sauvage encore. Malgré sa santé délabrée, sa profonde désillusion et des déconvenues de toutes sortes, il réalise encore au cours de ce deuxième séjour dans le Pacifique des oeuvres qui célèbrent la richesse culturelle et la beauté naturelle de la Polynésie dans une perfection suprême allant jusqu’à la transfiguration.
Aux Marquises, comme il l’avait déjà fait à Tahiti, Gauguin prend également fait et
cause pour la population indigène, ce qui lui vaut des démêlés avec l’administration coloniale, qui aboutissent à sa condamnation à une amende et à une peine de prison. Avant que ce jugement ait pu être appliqué, Paul Gauguin meurt, le 8 mai 1903, à 54 ans, malade, solitaire et démuni sur l’île d’Hiva Oa, une vie trop vite close, où sa tombe se trouve encore aujourd’hui.
Associant sérénité rayonnante et sombre mélancolie, les tableaux de Paul Gauguin sont tout à la fois séduisants et énigmatiques. Ils nous livrent un récit fascinant de l’aspiration à un paradis terrestre perdu, d’une vie d’artiste tragique, mouvementée, toujours en voyage entre les cultures, déterminée par la joie et le désespoir, la passion et l’esprit d’aventure. Tiraillé entre une utopie rêvée et la dure réalité,
Gauguin était sans doute condamné à l’échec, mais son refus de tout compromis et la singularité absolue de son oeuvre ont fait de lui un mythe intemporel. à écouter les regardeurs France culture à propos d’ Arearea (1892) de Paul Gauguin. sur France Musique Balade dans l’art sur France Culture dans la Dispute Gauguin (porte folio) « Le musicien est privilégié. Des sons, des harmonies. Rien d’autre. Il est dans un monde spécial. La peinture aussi devrait être à part. Sœur de la musique, elle vit de formes et de couleurs. »
Paul Gauguin, manuscrit, 1893
Différentes personnalités du monde de l’art, de la musique, de la culture, de la politique et de l’économie ont composé une playlist avec des morceaux de musique de leur choix pour accompagner chacune des œuvres de Gauguin présentées dans l’exposition. Écoutez ces playlists sur #GauguinSounds et composez votre propre. Jusqu’au 28 juin 2015 Paul Gauguin – Manifestations organisées à l’occasion de l’exposition
8 février – 28 juin 2015 Lecture des textes de Gauguin Des acteurs internationaux liront des textes de l’artiste Paul Gauguin. Plus de détails en ligne sous :
www.fondationbeyeler.ch
Keanu Reeves lit des extraits de Noa Noa de Gauguin
Dimanche 8 février 2015, 15h00 L’acteur de réputation internationale Keanu Reeves, né d’un père polynésien mais élevé en Amérique, lit des extraits de l’ouvrage de Gauguin. Tarif : CHF 50.- / ART CLUB, FREUNDE CHF 40.- L’entrée du musée est comprise dans le prix. *
Conférence de Philippe Dagen : « Paul Gauguin, la résurrection du primitif ? »
Mercredi 11 mars 2015, 18h30 Après 1900, désireux de renouveler fondamentalement l’art, de nombreux représentants de différents courant d’avant-garde ont fait des emprunts aux peuples alors dits primitifs d’Afrique ou d’Océanie. Ils ont ainsi suivi l’exemple de Paul Gauguin, que sa quête d’authenticité avait poussé à aller s’installer en Polynésie. Dans cette conférence, le célèbre historien de l’art, Philippe Dagen, écrivain et critique d’art au quotidien français Le Monde, se penche sur la question du « primitif » chez Gauguin. Cette conférence donnée en français est organisée en collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et la Société d‘Études Françaises de Bâle. La présence à cette manifestation est comprise dans le prix d’entrée du musée.
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Soirées de chansons de Jacques Brel Paul Gauguin et le chanteur Jacques Brel ont été fascinés par l’île d’Hiva Oa dans les Marquises, où ils sont tous deux enterrés, à quelques mètres l’un de l’autre. Ce point commun a donné à la Fondation Beyeler l’idée de consacrer deux soirées de chansons à Jacques Brel :
Marc Almond chante Jacques Brel Jeudi 12 mars 2015, 19h00 L’auteur-compositeur-interprète britannique Marc Almond a été une grande vedette des années 1980 avec son group Soft Cell et a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde entier. Avec les musiciens Neal Whitmore et Martin Watkins, il convie les visiteurs de la Fondation Beyeler à un voyage musical dans le temps. Tarif : CHF 85.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 70.- L’entrée du musée est comprise dans le prix. Dominique Horwitz chante Jacques Brel
Mercredi 15 avril, 19h30 La voix de l’acteur et chanteur Dominique Horwitz entraîne les spectateurs dans l’univers de Jacques Brel. Tarif : CHF 65.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 40.- L’entrée du musée est comprise dans le prix.
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Journée Familles «Paul Gauguin» Dimanche 10 mai 2015, 10h00–18h00
Visites guidées de l’exposition
« Paul Gauguin » pour enfants, jeunes, adultes et familles en
différentes langues.
Un jeu dans le musée et différents ateliers invitent le public à des expériences.
Prix : gratuit pour les enfants et pour les jeunes de moins de 25 ans ;
adultes : prix d’entrée habituel du musée.
Médiation artistique
Visites guidées publiques et manifestations Programme quotidien sur
www.fondationbeyeler.ch/informationen/agenda
Visites guidées pour groupes Information et réservation : Tél. +41 (0)61 645 97 20,
fuehrungen@fondationbeyeler.ch
Offres pour scolaires Information et réservation
sur www.fondationbeyeler.ch/Ausstellungen/Kunstvermittlung/Schulen
Billetterie en ligne pour les entrées et les manifestations sur www.fondationbeyeler.ch Ou prévente directement à la caisse du musée Informations pratiques Heures d’ouverture :
Tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00 Prix d’entrée de l’exposition : Adultes CHF 28.- Passmusées accepté
Groupes de 20 personnes et plus (avec réservation) et IV avec pièce justificative CHF 23.-
Étudiants de moins de 30 ans CHF 12.-
Passe famille (2 adultes avec au moins 1 enfant de moins de 19 ans) CHF 56.-
Jeunes de 11 à 19 ans CHF 6.-
Enfants de moins de 10 ans, membres
de l’Art Club entrée libre
Un élargissement des services de médiation couronnera le caractère exceptionnel de cet événement : pour la première fois, une salle multimédiade médiation sera ouverte dans le cadre de cette exposition autour des thèmes de la biographie de l’artiste et de son oeuvre. La salle multimédia a été réalisée par compte de et en coopération avec la Fondation Beyeler par iart.
En plus du catalogue scientifique, une deuxième publication d’accompagnement sera proposée à un vaste public.
Pour pouvoir accueillir le grand nombre de visiteurs attendu, la Fondation Beyeler optimisera ses services. Une Boutique Gauguin aménagée pour l’occasion offrira de nombreux articles nouveaux et intéressants rattachés à la vie et à l’oeuvre de l’artiste.
commissaires : Raphaël Bouvier et Martin Schwander Catalogue exceptionnellement en français, anglais, allemand
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