Collection Beyeler / Coopérations

jusqu’au 1er janvier 2018

À l’occasion de son 20e anniversaire,
la Fondation Beyeler présente la troisième
et dernière exposition «Coopérations» de
l’année avec plusieurs variantes, ainsi que les
possibilités de développement de la collection
grâce aux futurs prêts de longue durée,
acquisitions et donations. Héritiers de fonds
d’artistes, collectionneurs et artistes amis
de la maison ont été invités à sélectionner
des chefs-d’oeuvre en leur possession afin de
créer un rapprochement temporaire avec la
Collection Beyeler. Cette conception d’une
collection propre en tant qu’ensemble vivant
et entité unique en constante mutation
conditionne l’exploration incessante des possibilités
de présentation et d’exposition.

Cabinet de curiosités

Les trois premières salles rappellent des formats
de présentation traditionnels aussi bien dans
l’accrochage des objets individuels et des oeuvres
que dans l’agencement des pièces. Telle un musée
dans le musée, la première salle dévoile une
mise en scène unique et ouvre l’exposition en s’inspirant
du concept historique du cabinet de curiosités,
remontant ainsi aux origines du musée: le mariage des
oeuvres de la collection et des prêts issus
principalement d’une collection privée bâloise
font l’éloge de la grande tradition de la collection
d’art, de l’instinct et de la curiosité des collectionneurs
ainsi que de leur soif d’originalité, d’esthétique,
d’insolite ou de singularité.
Ainsi, par exemple, est exposée une défense de
narval, tenue autrefois pour une corne de licorne.

Autres points phares de cette partie de
l’exposition: les oeuvres d’art de l’Afrique et de
l’Océanie tirées de la collection Beyeler, complétées
par des prêts exclusifs tels qu’un masque malagan
de Mélanésie du musée Barbier-Mueller à Genève

ainsi que d’autres pièces remarquables issues
d’une collection privée new-yorkaise.
La deuxième salle rend hommage au Salon de l’art
moderne dans la tradition de Gertrude Stein ainsi
que d’autres pionniers de la collection d’art
moderne. Les visiteurs peuvent notamment admirer
des oeuvres de Paul Cézanne, Pablo Picasso
et Vincent van Gogh. Le Salon, lieu d’échange
entre artistes, collectionneurs et amateurs d’art,
trouve son équivalent dans le développement de
la Fondation Beyeler en tant que lieu de rencontre
prisé dans le monde artistique.

La troisième salle est consacrée au surréalisme
et aux artistes Max Ernst, René Magritte, Balthus et
Joan Miró.
La collection de la Fondation Beyeler s’est
considérablement enrichie, notamment grâce au
prêt d’importants travaux de Magritte.
En souvenir des expositions révolutionnaires
organisées par les surréalistes eux-mêmes, toutes
les oeuvres sont mises en scène sur fond noir et
sous un éclairage théâtral.

En outre, plusieurs collections privées allemandes
et suisses seront présentes à travers des chefsd’oeuvre
de différents protagonistes de l’expressionnisme
abstrait, tels que Morris Louis et Willem de
Kooning, ainsi que des oeuvres clés du Pop Art.

Plusieurs oeuvres majeures de Roy Lichtenstein
côtoieront celles de Andy Warhol. Sera notamment
exposé le tableau Joseph Beuys (1980) de Warhol.

C’est l’une des rares oeuvres que l’artiste a décoré
d’une fine couche de poussière de diamant. Après
plusieurs mois d’analyses poussées, de tests et
de nettoyage entrepris dans le cadre d’un projet de
restauration complexe, le tableau peut enfin à
nouveau être exposé au public.

Les salles qui mettent en dialogue deux artistes
sont particulièrement intéressantes. Ainsi, Yves Klein
rencontre Lucio Fontana,
et Claude Monet converse avec Marina Abramovič.

L’un des grands temps forts de cette partie de
l’exposition est sans aucun doute Anthropométrie
sans titre (1960) de Yves Klein, une peinture sur toile monumentale
qui est exposée en Suisse pour la toute première fois.
Des espaces d’artistes sont consacrés à
Gerhard Richter, Peter Doig et Louise Bourgeois.
The Hours of the Day [Le Livre des heures] (2016),
remarquable oeuvre papier et textile multipartite
de l’artiste newyorkaise est exposée au public pour
la première fois.
Le rideau de perle de Félix González-Torres
«Untitled» (Beginning) [Sans titre (Commencement)]
(1994) clôture l’exposition «Coopérations»

comme une métaphore de fin de présentation
de cette collection à l’occasion du 20e anniversaire de la
Fondation Beyeler, mais aussi comme un regard porté sur
la nouvelle année à venir.
L’exposition «Coopérations» suit la chronologie de l’histoire
de l’art: elle commence par le cabinet des curiosités en tant
qu’origine du musée, passe par le Salon de l’art moderne et
s’étend jusqu’au White Cube de l’art contemporain.

Près de 170 oeuvres issues de huit pays offrent un éventail
temporel de la fin de la Renaissance jusqu’au XXIe siècle.
Les prêts ont été recueillis auprès de plus d’une douzaine de
collections privées et institutions reconnues telles que le
Musée Barbier-Mueller à Genève, la Easton Foundation
à New York ou encore la collection Daros à Zurich.
«Coopérations» clôture la série des trois présentations
de collection de l’année 2017 en jetant un
regard vers l’avenir.
«L’originale» rend hommage à la toute première
exposition du fondateur de notre
musée, Ernst Beyeler. «Remix», la deuxième exposition,
crée un pont et un dialogue entre les nouvelles
acquisitions et la collection existante.
Cette exposition est co-dirigée par Sam Keller et Ulf Küster.
Sam Keller-Ulf Küster-Fondation Beyeler
crédit photo Véronique Bidinger

Scénographie, graphisme et architecture de l’exposition en
collaboration avec Martina Nievergelt, Thorsten Romanus
et Dieter Thiel.

Expositions de la Collection Beyeler à l’occasion
du 20e anniversaire
5 février 2017 – 1 janvier 2018

La Fondation Beyeler a été inaugurée officiellement
le 18 octobre 1997. La collection de remarquables
oeuvres d’art moderne et contemporain rassemblées avec
le plus grand soin depuis les années 1950 par
le couple de galeristes et de collectionneurs
Ernst et Hildy Beyeler
a trouvé un foyer dans le musée conçu en 1997 par
Renzo Piano à Riehen/Bâle.
On peut les y voir depuis cette date dans des
présentations changeantes, aux côtés de dons ultérieurs
des fondateurs. La collection de la Fondation
Beyeler a été précautionneusement agrandie par des achats,
des dons, des partenariats et des prêts de longue durée.
En 2017, la Fondation Beyeler fête ses vingt ans avec trois
expositions exceptionnelles successives, qui
présentent la Collection Beyeler sous trois perspectives
différentes :
un regard sur le passé, un regard sur le présent,
un regard vers l’avenir.
Collection Beyeler / L’Originale
5 février 2017 – 7 mai 2017
La première exposition de la collection de l’année, conçue
en hommage aux fondateurs du musée,
Ernst et Hildy Beyeler,

Collection Beyeler / Remix

9 juin – 3 septembre 2017
Avec des oeuvres d‘Andy Warhol de la Collection Daros
« Remix », la deuxième exposition de la collection,
présente celle-ci dans son état actuel. Les ajouts
des dernières années ont permis d’élargir la collection
en lui apposant un accent contemporain.
L’établissement d’un dialogue entre les nouvelles
acquisitions et la collection existante est un critère
majeur des réflexions sur chaque nouvelle acquisition.
« Remix » souhaite offrir une scène à ce
dialogue dans toute sa diversité. La présentation d’oeuvres
de la collection est complétée par d’importants prêts de longue
durée, avec notamment un ensemble de toiles de
Picasso de l’Anthax Collection Marx.
En outre, à l’occasion du 20e anniversaire de la
Daros Collection, le partenariat entre la Fondation
Beyeler et Daros est célébré par une présentation de
chefs-d’oeuvre d’Andy Warhol.
La commissaire de l’exposition est Theodora Vischer,
Senior Curator de la Fondation Beyeler.
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77,
CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h à 18h, le mercredi jusqu’à 20h

Paul Klee – La dimension abstraite

«L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible.»
Paul Klee, 1920

jusqu’au 21 janvier 2018 à la
Fondation Beyeler

L’exposition rétrospective comprend
110 oeuvres de l’artiste issues de toutes
ses périodes créatrices, à partir de l’année 1912,
et regroupe de précieux prêts confiés par de
nombreuses institutions renommées et
collections privées en Europe et à l’étranger
L’exposition «Paul Klee» se déploie sur sept
salles et présente plusieurs ensembles d’oeuvres
chronologiques, permettant d’explorer la
confrontation de Klee avec l’abstraction.
En outre, les ensembles d’oeuvres, regroupés
selon certains éléments ou motifs stylistiques,
mettent en lumière les étapes décisives du
développement artistique et biographique de Klee.
L’exposition s’ouvre sur les débuts de Klee en
tant que peintre dans les années 1910 à Munich.
Tout juste majeur, Paul Klee s’installe dans la
capitale bavaroise, métropole artistique, où il vivra
avec quelques interruptions jusqu’en 1921.
Cette période sera formative pour sa carrière
artistique. Il se fraye une voie sur la scène
artistique émergente munichoise et y fait, entre
autres, la connaissance de Vassily Kandinsky.
Ces années-là, il entreprend également des voyages
déterminants pour son art.

En 1905 et 1912, il visite Paris. La peinture
avant-gardiste de Paul Cézanne, Henri Matisse,
Pablo Picasso ou encore Robert Delaunay lui font
une forte impression. Les approches développées par ces
artistes, telles que la décomposition cubique
de l’environnement figuratif sur des surfaces
géométriques abstraites, ou la dissociation des
couleurs par rapport au contenu, se retrouvent de façon
unique dans les aquarelles de Klee telles que
Das gelbe Haus [La Maison jaune], 1914,
26 confiée par la Fondation Merzbacher,
Geöffneter Berg [Montagne ouverte], 1914, 95
issue d’une collection particulière ou encore
mit dem roten X [avec le X rouge], 1914, 136
du Museum of Modern Art (MoMA) à New York.

Lors de son voyage en Tunisie qu’il entreprend
avec ses amis artistes Louis Moilliet et August Macke
en avril 1914, Klee développe une approche
toute personnelle de la couleur et de la lumière.
La peinture sur toile et papier devient, dès lors,
une composante importante de son oeuvre.
Dans une note de son journal, on peut lire la
déclaration suivante:
«La couleur me possède. Nul besoin de chercher
à la saisir. Je suis à elle pour toujours, je le sais.
Voilà le sens du bonheur: la couleur et moi, nous ne
faisons qu’un. Je suis peintre.»
Parmi les oeuvres remarquables, on trouve
notamment les aquarelles suivantes:
Aux portes de Kairouan, 1914, 216, réalisée
lors de son voyage à Tunis et exposée au Centre
Paul Klee à Berne, Avec un brun, 1915, 39 du
Kunstmuseum de Berne, ainsi que Abstraction sur
un motif de Hamammet (sic.), 1914, 49 peinte
à son retour de Munich, que Klee avait offerte à son
ami Franz Marc, et que l’on peut désormais
admirer dans la Collection Forberg au Musée Albertina
à Vienne. Pour la première fois depuis plusieurs
décennies, Aux portes de Kairouan
(d’après une esquisse de 1914) (sic.), 1921,
sort d’une collection privée de Riehen et est
montrée au public.
[Nota: l’orthographe des titres est fidèle au
catalogue des oeuvres.]
La salle suivante dévoile les oeuvres réalisées
durant la Première Guerre mondiale. La guerre
représente pour Klee une profonde rupture.
Ses amis August Macke et Franz Marc tombent
respectivement en 1914 et 1916. Klee en est
profondément affecté. À la même période, il fait le lien
entre l’art abstrait et la situation politique,
et déclare:
«Plus le monde devient effrayant (tel qu’il l’est
aujourd’hui), plus l’art devient abstrait, alors
qu’un monde heureux fait s’épanouir un art réaliste.»
Bien qu’il rejette la guerre, il se retrouve forcé,
en tant que ressortissant allemand, de servir
entre 1916 et 1918. (Paul Klee vient au monde le
18 décembre à Münchenbuchsee, près de Berne).
Il n’est pas envoyé au front mais dans un
régiment de réserve; épargné de prendre les armes,
et peut ainsi consacrer ses heures libres à son art.
Les oeuvres réalisées pendant cette période-là
ne sont cependant pas entièrement abstraites.
De nombreuses représentations naturelles
et architecturales sont identifiables en tant
que jardins, maisons privées
ou églises, telles des refuges, des sanctuaires pour
ainsi dire, créés par l’artiste lui-même, et
pour lui-même. Parmi les oeuvres les plus
remarquables, on peut citer l’aquarelle
La Chapelle, 1917, 127 issue de la Collection
de la Fondation Beyeler, ainsi que
le petit format Himmelsblüten über
dem Gelben Haus (Das auserwählte Haus)

[Fleurs célestes au-dessus de la maison jaune
(La maison élue)], 1917, 74,

du musée Berggruen de Berlin. Par le choix
même du matériau, ce tableau renvoie
immédiatement à la guerre. À l’époque,
Klee avait été stationné dans une école
d’aviation en Bavière et avait utilisé la toile
d’avion comme support de peinture.
La salle d’exposition suivante, la plus grande,
est séparée en trois parties et s’intéresse à la décennie
du Bauhaus à Weimar et Dessau, l’abstraction
géométrique ainsi que les voyages de Klee
en Italie et en Égypte à la fin des années 1920
et au début des années 1930.
Au début des années 1920, Klee est l’un
des artistes les plus influents de son temps.
Le Bauhaus lui propose un poste où il
enseignera de 1921 à 1931. Au total, lors de
la décennie du Bauhaus, Klee réalisera plusieurs
centaines d’oeuvres dont une série a été
sélectionnée tout particulièrement pour
cette exposition en raison de sa capacité
à illustrer en première ligne le processus lié
à l’étude des couleurs.
Il s’agit de tableaux dits «carrés»
– des tableaux non figuratifs à la structure
géométrique plus ou moins stricte présentant
plusieurs carrés ou triangles de couleurs –
ainsi que d’aquarelles semi-figuratives
ou abstraites, en couches de couleurs, dans
lesquelles Klee utilise, comme son nom
l’indique, une technique particulière de
superpositions de couches de peinture.
En raison de leur sensibilité à la lumière,
les aquarelles en couches sont présentées
dans une salle d’exposition séparée.
Dans toutes ces oeuvres, Klee accorde la
prééminence absolue à la couleur en tant que
médium artistique. Klee se meut de façon
ludique entre les univers apparemment
incompatibles de l’abstraction et du figuratif.
Parmi les joyaux de cette partie de l’exposition
figurent l’huile sur toile
petit-fils de Paul Klee
Blühender Baum [Arbre en fleur], 1925, 119
prêté par le Musée national d’art moderne de Tokyo,
1934, 199, ainsi que son homologue au format
plus large, Blühendes [En fleur], 1934, 199 désormais
conservé au Musée d’art de Winterthour.
Entre les nombreuses aquarelles en couches
les plus connues et les plus appréciées,
on peut noter, par exemple: Polyphone Strömungen
[Courants polyphoniques],
1929, 238 de la Collection d’art de Rhénanie-du-Nord-
Westphalie à Dusseldorf, mais aussi Fuge in Rot
[Fugue en rouge], 1921, 60 et Aquarium, 1921, 99,
toutes deux issues de collections privées.

Dans les années 1920, de nombreux artistes,
dont le Bauhaus de Dessau, les membres du mouvement
artistique néerlandais De Stijl – avec
Theo van Doesburg et Piet Mondrian – ainsi que les
constructivistes russes proclament le formalisme
géométrique strict. En réaction, Klee produira une
série oeuvres qui verront le jour jusqu’à la fin
des années 30. Le tableau Le rouge et le noir,
1938, 319 du Musée Von der Heydt à Wuppertal,

Verspannte Flächen [Surfaces tendues], 1930, 125
de la Staatsgalerie Stuttgart ou encore
Feuer bei Vollmond [Feu à la pleine lune],
1933, 353 du Musée Folkwang à Essen illustrent
singulièrement la contribution extraordinaire et
personnelle de l’artiste.
Les voyages ont eu une importance
considérable pour Klee. L’art et la culture dans
les pays étrangers ont été pour lui une immense
source d’inspiration. Ainsi, ses impressions
sur les voyages en Égypte et en Italie entrepris
à la fin des années 1920 et au début des années
1930 aboutissent à deux séries d’oeuvres
formidables: les tableaux dits «en couches»
et les peintures pointillistes. Durant l’hiver 1928-
1929, Klee explore Alexandrie, Le Caire, Louxor
et Assouan pendant tout un mois. L’impression
de ces villes et de leurs paysages alentours
se transforment en abstraction géométrique
linéaire bariolée, auxquelles appartiennent
les tableaux Feuer Abends [Feu, le soir],
1929, 95 du Museum of Modern Art
(MoMA) à New York, ou encore

Blick in das Fruchtland [Regard sur le pays
fertile], 1932, 189 du Musée Städel à
Francfort-sur-le-Main.
L’engouement de Klee pour les mosaïques
paléochrétiennes byzantines, qu’il avait pu admirer
principalement dans les villes italiennes de
Ravenne, Palerme et Monreale, l’a poussé à
développer une technique unique de peinture
en mosaïque, et qu’il a utilisé dans le tableau
grand format Klaerung [Clarification], 1932, 66
du Metropolitan Museum of Art (MET) à

New York, et Vor Anker [Au mouillage],
1932, 22 issu d’une collection particulière, ou
encore Klassische Küste [Côte classique], 1931, 285
du Musée Berggruen de Berlin.
Les tableaux carrés et en couches, aussi fragiles
que précieux, ainsi que les peintures pointillistes et en
mosaïque sont rarement présentés ensemble
et en série: ils constituent le point culminant de l’
exposition.
Les trois dernières pièces de l’exposition sont
consacrées aux oeuvres tardives.
Depuis décembre 1933, Paul Klee réside
de nouveau en Suisse.
En 1930, il accepte un poste de professeur
à l’Académie des Beaux-Arts de Dusseldorf,
dont il sera congédié en avril 1933 par les
nationaux-socialistes. Il est proclamé artiste dégénéré.
Parmi les plus de 2000 travaux de l’œuvre
tardive de Klee ont été sélectionnées les peintures
dites à signes graphiques qui illustrent de
façon exemplaire le processus d’abstraction
à la fin de sa carrière artistique ainsi qu’une
série d’oeuvres dans lesquelles Klee fournit
des conceptions prophétiques pour
l’art de l’après-guerre.
La Seconde Guerre mondiale devait être
le point de départ de nombreux processus
artistiques dans le monde occidental.
Dans ses travaux des années 1930, cependant, de
nombreux éléments de cette conception
picturale déterminante pour l’art de l’Europe
et des États-Unis d’après-guerre sont déjà présents.

Sturm durch die Ebene [Tempête à travers
la plaine], 1930, 54 conservée à Paris, au Centre
Pompidou, Bergrücken [Croupe de montagne],
1930, 53 ou encore
Schwere Botschaft [Message pesant], 1938,
119 issue d’une collection privée possèdent,
par exemple, une gestuelle et des procédés
picturaux qui rappellent l’expressionnisme abstrait.
Les caractères et les signes graphiques jouent
un rôle déterminant en tant que médium
stylistique dans les oeuvres tardives de Paul Klee.
Dans ces travaux, il remanie des systèmes
d’écriture picturale tels que les anciens
hiéroglyphes égyptiens, l’ancienne écriture orientale
ou la calligraphie; il effectue également un travail
d’abstraction pour extraire des signes à partir
de plantes, de lettres et de chiffres.
À travers la représentation de corps et
de visages humains fortement abstraits, pour autant
parfaitement reconnaissables, Paul Klee définit,
de manière consciente ou inconsciente, le seuil de la
peinture abstraite en devenir, et dans laquelle
la disparition de la figure humaine est l’un des motifs
artistiques les plus importants. Parmi les travaux
les plus représentatifs de ce processus figure l’œuvre

préférée de Ernst Beyeler, Ohne Titel
[Gefangen, Diesseits – Jenseits/Figur]

[Sans titre] [Captif, En deçà
– Au-delà], vers 1940, ainsi que Ludus Martis,
1938, 141 du Musée Stedelijk à Amsterdam ou encore
Park bei Lu. [Parc près de Lu.], 1938, 129 du
Centre Paul Klee à Berne.
Commissaire : Anna Szech 
Horaires d’ouverture:
Tous les jours de 10h00 à 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h
Prix d’entrée à l’exposition
Adultes CHF 25.-
Entrée gratuite jusqu’à 25 ans
et pour les membres du Art Club.
Étudiants de moins de 30 ans: CHF 12.-
 

Sommaire du mois de juin 2017

Robert Cahen et son galeriste Jean François Kaiser à Art Basel 2017

03 juin 2017 : Wolfgang Tillmans engagé
05 juin 2017 : Hebdoscope sous la baguette de Valérie Cardi
17 juin 2017 : Art Basel 2017
20 juin 2017 : Otto Freundlich, Communisme cosmique
22 juin 2017 : Cézanne révélé
27 juin 2017 : Wim Delvoye

Wolfgang Tillmans engagé

Wolfgang Tillmans jusqu’au 1er octobre 2017
à la Fondation Beyeler

« Tout est une question de regard, d’un regard
ouvert et sans peur »


En tee-shirt et bermuda, il répond avec cordialité à nos questions.
Dans l’ascenseur il m’a spontanément serré la main, en riant
parce que j’ai affirmé au traducteur, que son français était parfait.
C’est un des photographes que l’on dit le plus passionnant du moment.
Dans tous les classements ce natif de Remscheid, dans la Ruhr,
RFA, est en tête. On peut voir ses oeuvres à la Tate galerie de Londres
et depuis quelques jours à la Fondation Beyeler, près de 200
travaux photographiques réalisés entre 1986 et 2017, ainsi qu’une
nouvelle installation audiovisuelle.
« J’aime la photographie et j’utilise ce médium depuis 30 ans,
non pas parce que je veux être absolument un photographe,
mais parce que cela donne des possibilités
illimitées de produire de nouvelles images. »

Ici il n’y a ni règles, ni chronologie, ni hiérarchie, de la vision
Tillmans veut faire une expérience.
Ses accrochages ressemblent à des performances,
les portraits et les natures mortes, de l’accessoire et
du fondamental, du figuratif et de l’abstrait,
tout se vaut.

Wolgang Tillmans, Tilda Switon 2009

Rien ne le laisse insensible. Tillmans est faiseur d’images
et musicien.
C’est l’art en général et surtout les images qui l’intéressent,
il se voit dans une continuité de 30 000 ans, depuis que
des hommes ont commencé à faire des images, la photographie
n’est qu’un tout petit domaine dans l’histoire totale des images.
Ces photographies intimes et attentives le font connaître
au début des années 90.
Il documente l’ambiance des clubs et le style de vie de
la jeunesse londonienne, le feeling de la contre-culture.
Ces images se présentent comme une membrane
entre la sphère du privé et celle du public.
Ce sont particulièrement les images du début
des années 90 qui manifestent une préoccupation
sociétale. Il était tout à fait conscient que ce n’était
pas juste une plaisanterie superficielle, c’était amusant,
certes, mais il était clair pour lui qu’il s’agissait de
développement et de progrès sociaux, le privé et le politique
sont pour lui indéniablement liés. Les libertés dont
il profite ont été acquises de haute lutte politiquement.
Il ne parle pas du fait de pouvoir exister en tant qu’homosexuel,
mais de pouvoir vivre en démocratie.

Après avoir vécu à New York, il vit a Londres où il reçoit le
Turner Prize, en tant que photographe et surtout premier
photographe non britannique à l’âge de 32 ans.
En 2015, on lui a décerné l’International Award in
Photography
de la Hasselblad Foundation, Göteborg.
Prix acceptés avec humilité, en s’excusant.
Il veut montrer le monde à sa façon.

Parfois quelque chose se développe, tout d’un coup
il y a le bon dosage de mise en scène, de trouvailles et
de vérité qui se manifestent. Il fait des photos pour intervenir
pour faire de l’effet sur la société. Ce n’est pas que de
l’art pour l’art, pour se positionner dans ce
domaine, il voudrait changer les choses, conscient que
cela ne représentera presque rien.
Mais son énergie le pousse dans ce sens. Prendre position
est son credo d’artiste et de citoyen, comme sa dernière
campagne d’affiches contre le Brexit.

Il ne voit pas la limite entre la politique et la vie, mais il ne voit
pas non plus la nécessité de tout regarder sous l’angle politique.
Certaines choses ont lieu et existent tout simplement,
elles deviennent des natures mortes du fait du hasard.
Le drapé de vêtements jetés négligemment par hasard,
devient une nature morte, comme une peinture.

Le tee-shirt se métamorphose en sculpture. L’éclipse totale du
soleil capté avec son vieil appareil analogique.
Des scènes de rue, des façades de maisons, des groupes de
personnes, des panneaux publicitaires, des voitures,
des couloirs d’aéroport, des ciels étoilés, des vues d’avion.
(Concorde)
Il a rapidement élargi son champ de vision et a exploité
les expériences de la photographie pour inventer un nouveau
langage iconographique. Ainsi sont nés des travaux recourant
ou non à l’appareil photo ainsi qu’à la photocopieuse.

Chaque exposition de Tillmans est une oeuvre en soi.
Il n’aligne pas une suite de succès, elle demande à être
regardée avec attention, car il mélange les formats,
le banal avec le sensationnel, l’ordinaire avec l’émouvant.
Il arrive toujours à surprendre, par exemple avec
des images qui naissent sans passer par l’objectif d’une caméra,
en travaillant le papier photo avec la lumière ou
des produits chimiques.
Il rend le non vu, visible.
Il illustre sa perception du monde. Selon lui tout est
fonction du regard ouvert et exempt de peur.
C’est un regard sur la liberté de voir de faire ou de jouer
et c’est finalement aussi un comportement politique.

« Il ne faut pas tout particulièrement dans les temps
que nous vivons, cette époque remarquablement étrange,
se laisser déposséder de la curiosité visuelle et de la liberté
inaliénable de l’art » .
C’est au Schaulager que la commissaire Theodora Vischer
tente une correspondance de son travail pour la première fois
dans lexposition de Holhein à Tillmans
À l’invitation de la Fondation Beyeler, l’artiste avait déjà aménagé
dès 2014 une salle avec des peintures et des sculptures de la collection
permanente, auxquelles il avait ajouté deux de ses propres
travaux. Cette exposition Tillmans constitue cependant la
première réflexion approfondie à laquelle se livre la
Fondation Beyeler sur le médium photographique
Informations pratiques
Heures d’ouverture :
Tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Pendant la semaine d’Art Basel
10–18 juin 2017, 9h00–19h00
Prix d’entrée de l’exposition :
Adultes CHF 25.-
Pass-musées accepté
Entrée gratuite pour les moins de 25 ans
(sur présentation d’une pièce d’identité à la billetterie)
et membres de l’Art Club
Accès
Tram 2 direction Eglisee
descendre à Messe Platz
puis tram 6 direction Grenze
arrêt Fondation Beyeler
Renseignements ici

 

Sommaire du mois de mai 2017

Ludwig Kirchner expo Zurich Kunsthaus

01 mai 2017 : Fête du travail
02 mai 2017 : Pierre Mercier. Rien n’a jamais cessé de commencer
03 mai 2017 : Talents Contemporains 5e édition
12 mai 2017 : Ernst Ludwig Kirchner – Les années berlinoises
29 mai 2017 : Cold Wave

Sommaire de février 2017

Totem, vibrations chamaniques, installation vidéo de
Robert Cahen réalisée pour le lieu, sera exposée dans
le hall de la Fonderie à Mulhouse du 14 mars au 1er avril 2017.

Mulhouse Art Contemporain présente, dans le cadre du
week-end de l’art contemporain,
du 17 au 19 mars 2017
une œuvre de l’artiste vidéo Robert Cahen.
L’association poursuit en cela son objectif principal
qui consiste à faire partager à tous les publics
la découverte des expressions multiples
de l’art contemporain, dont la vidéo est devenue,
ces dernières décennies, un des modes majeurs.
Dans cette discipline, il apparaît pertinent
d’offrir à Robert Cahen, l’un des représentants
majeurs y compris au plan international, de cette
écriture créative, une visibilité dans
sa propre ville.
Le choix du lieu, la Fonderie, la collaboration
avec La Kunsthalle, l’intégration de cette proposition
au week-end de l’art contemporain, illustrent
cette volonté de diffusion et de promotion de l’art
contemporain dans l’espace public mulhousien.
Vernissage-rencontre : mardi 14 mars à 18h00

Sommaire de Février 2017 :
01 février 2017 : Stephen Cripps. Performing Machines
05 février 2017 : De la Tête aux Pieds, dans la collection Würth
13 février 2017 :  L’OEil du collectionneur
15 février 2017 :  Thibaut Cuisset – « Campagnes françaises »
18 février 2017 :  Sigmar Polke, Alchimie et Arabesques
22 février 2017 :  Ane Mette HOL
25 février 2017 :  Collection Beyeler / L’Originale

Collection Beyeler / L’Originale

Jusqu’au 7 mai 2017

Ernst und Hildy Beyeler
Foto: Niggi Bräuning

La Fondation Beyeler a été inaugurée officiellement
le 18 octobre 1997. Ernst et Hildy Beyeler, couple
de galeristes et de collectionneurs passionnés, avaient
constitué depuis la fin des années 1950 une
collection de remarquables oeuvres d’art moderne,
qui put alors pour la première fois être présentée à
Riehen durablement.
Henri Matisse, Nu bleu I, 1952
Papiers gouachés, découpés et collés sur papier marouflé sur toile, 106,3 x 78,0 cm
Fondation Beyeler, Riehen/Bàle, Collection Beyeler
© Succession Henri Matisse / ProLitteris, Zurich / photo: Robert Bayer

Les visiteurs de moins de 25 ans seront accueillis
gratuitement au musée toute l’année 2017

En 2017, la Fondation Beyeler fête ses vingt ans
avec trois expositions exceptionnelles successives, qui
présentent la Collection Beyeler sous trois perspectives
différentes : un regard sur le passé, un regard
sur le présent, un regard vers l’avenir.
La première exposition de la collection de l’année,
conçue en hommage aux fondateurs du musée,
Ernst et Hildy Beyeler, s’inspire de la présentation
inaugurale de 1997.
Paul Klee, Wald-Hexen, 1938, 145 (K5)
Öl auf Papier auf Jute, 99 x 74 cm
Fondation Beyeler, Riehen/Basel
Foto: Robert Bayer, Bas

Un certain nombre de documents photographiques et de
témoignages de l’époque ont permis de reconstituer le premier
accrochage de la Collection. Malgré certaines modifications
apportées au sein de la Collection, il reste possible de
reconstituer largement la présentation sous sa forme originelle.
On peut ainsi admirer les oeuvres des principaux représentants
de l’art moderne – de van Gogh, Cézanne et Monet à Giacometti,
Rothko et Bacon, en passant par Picasso, Matisse, Léger et Klee
– sous forme d’un ensemble d’une grande force expressive,
qui met en évidence la qualité artistique exceptionnelle de
la Collection Beyeler.
Pablo Picasso, Le Sauvetage, 1932
Huile sur toile, 130,0 x 97,5 cm
Fondation Beyeler, Riehen/Bȃle, Collection Beyeler
© Succession Picasso / ProLitteris, Zurich / photo: Robert Bayer

Cette exposition permet d’illustrer le dialogue particulier
entre les différentes oeuvres dans la vision et
la conception personnelles du couple de fondateurs sur
sa propre collection et ainsi le point de départ
programmatique de nombreuses présentations passées
et à venir de la Collection Beyeler. C’est aussi
l’occasion de rappeler le credo d’Ernst Beyeler, formulé dans le
discours qu’il a prononcé lors de la
conférence de presse donnée à l’occasion de l’inauguration
du musée, il y a vingt ans :
Ernst Beyeler et Sam Keller directeur de la Fondation Beyeler

« Nous avons toujours été profondément émus par des oeuvres
d’art dont, souvent, nous avons été incapables de nous séparer ;
plus tard, nous avons pris conscience que nous souhaitions
transmettre cet art, ainsi que les bénéfices que ces oeuvres nous
avaient apportés. Mais nous tenions aussi et surtout à rendre
hommage aux immenses artistes de notre époque, une époque
que nous pouvons certainement compter parmi les grands moments
de l’histoire de l’art. »
Giacometti, a été très vite apprécié par Ernst Beyeler.
Il a soutenu la création de la Fondation Giacometti.
La collection de la Fondation comporte quelques 250 à
300 oeuvres, actuellement et s’enrichit régulièrement
avec des travaux d’artistes contemporains.
Pour l’exposition : l‘Originale, la Fondation présente
150 oeuvres sur les 180, certaines étant en prêt pour
des expositions, notamment les Acanthes de Matisse
pour l’exposition, les Jardins à venir au Grand Palais,
ou encore Max Ernst au Zentrum Paul Klee de Berne
Une pièce rarement montrée pour sa fragilité, une étude
pour la baignade à Asnieres de Seurat très chère à Ernst
Beyeler
L’exposition respecte la présentation originale, en débutant
par la période  des modernes, puis par artistes, par thèmes,
la Joconde des Arts Africains, une Figure,
Mumuye du Nigeria


Des aquarelles de Cézanne  très peu montrées pour leur fragilité
à la lumière

Ernst Beyeler a soutenu Mark Tobey, artiste moins
connu que ses compatriotes américains, ce qui lui
a permis de finir ses jours à Bâle.
Les détails de son graphisme particulier n’est pas
sans évoquer le papier d’Ane Mette Hol

Sans oublier les magnifiques Rotho, Barnet Newmann
et toutes les sculptures africaines, qui se répondent
d’une salle l’autre.
Le commissaire a su recréer l’ambiance des débuts,
sur les cimaises de la Fondation, en respectant le goût
très sûr de son créateur, sans surcharge,
en privilégiant la qualité, l’arbitrage d’Ernst Beyeler.
Ernest Beyeler
a du choisir entre sa vocation
de collectionneur et son métier de marchand d’art,
en vue d’ériger son musée en collaboration avec
Renzo Piano.

Un bonheur pour les habitués qui sont ravis de retrouver les
oeuvres connues, une découverte pour les autres visiteurs.
Ils peuvent en même temps visiter l’autre exposition :
Claude Monet, Lumière, Ombres et réflexion
visible jusqu’au 28 mai 2017

Le commissaire de l’exposition est Raphaël Bouvier.

Les expositions de la Collection Beyeler présentées
à l’occasion des 20 ans de la Fondation Beyeler
bénéficient du généreux soutien de :
Beyeler-Stiftung
Hansjörg Wyss, Wyss Foundation
Dr. Christoph M. Müller et Sibylla M. Müller
Basler Kantonalbank
Bayer
ISS Facility Services
Mon hommage personnel à Ernst Beyeler
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen

Sommaire de janvier 2017

Fontaine Tinguely03 janvier 2017 : Fantin-Latour, À fleur de peau
07 janvier 2017 : Cy Twombly
13 janvier 2017 :  Cours Publics 2017
16 janvier 2017 :  La Traversée des apparences – Bruno Boudjelal
18 janvier 2017 : «Magritte. La trahison des images»
19 janvier 2017 :  Hervé Di Rosa et les arts modestes
22 janvier 2017 :  Rembrandt intime
24 janvier 2017 :  « ICONOMANIA » au MAIF SOCIAL CLUB
26 janvier 2017 :  Claude Monet, Lumière, Ombres et réflexion
 

Claude Monet, Lumière, Ombres et réflexion

En 2017, la Fondation Beyeler fête son 20e anniversaire
avec des expositions consacrées à Claude Monet, (1840/1926)
Wolfgang Tillmans, Paul Klee
et à sa collection permanente
Les visiteurs de moins de 25 ans seront accueillis
gratuitement au musée
toute l’année 2017
Que dire encore sur un des plus grands artistes du monde,
l’un des plus appréciés aussi, Claude Monet ?
« Je poursuis un rêve. Je veux l’impossible »
-Claude Monet

 
Monet, Fondation Beyeler
Cette exposition, véritable fête de la lumière et des couleurs,
éclaire l’évolution artistique de ce grand peintre français, depuis

l’impressionnisme jusqu’à sa célèbre oeuvre tardive. Il est
aussi l’un des principaux artistes de sa collection permanente.
Elle montre ses représentations de paysages
méditerranéens,
de la côte sauvage de l’Atlantique et du cours de la Seine,
ses prairies fleuries, ses
meules de foin, ses nymphéas,
ses cathédrales et ses ponts dans la brume. Mêlant reflets et ombres,

Monet crée des atmosphères magiques.
Claude Monet a été un grand pionnier, qui a découvert la clé du
jardin secret de la peinture moderne et
a permis à tous d’ouvrir
les yeux sur une nouvelle vision du monde.

Exposition Monet
Le commissaire Ulf Küster a réuni pour cette exposition
62 toiles provenant des  plus grands musées d’Europe,
des États-Unis et
du Japon, parmi lesquels le Musée
d’Orsay de Paris,

le Metropolitan Museum de New York, le Museum of
Modern Art de New York, le Museum of Fine Art
de Boston et la Tate de Londres. S’y ajoutent, chose
exceptionnelle, 15 toiles appartenant à des particuliers
qui ne sont présentées au public que très
rarement et n’ont plus été montrées depuis
longtemps dans le cadre d’une exposition consacrée à
Monet.Monet
Lumière, ombre et réflexion
Après la mort de sa femme Camille, en 1879, Monet s’engage
dans une phase de réorientation. Sa période de
pionnier de l’impressionnisme est achevée ; son importance
artistique est certes encore loin d’être universellement
reconnue, mais grâce à son marchand, il accède à une certaine
indépendance économique dont témoignent ses nombreux
voyages. Ceux-ci lui permettent notamment de s’intéresser
pour la première fois à la lumière de la Méditerranée,
et donnent de nouvelles impulsions à son oeuvre.
Son art se fait plus personnel et s’affranchit du style strictement
« impressionniste ».
monet_jean-pierre-hoschede-and-michel-monet-on-the-banks-of-the-epte_lac_237x300mm
Mais surtout, ses oeuvres semblent prendre pour thème de façon
croissante la peinture elle-même. Sans doute faut-il interpréter
en ce sens la réflexion qu’il fit à son futur beau-fils, Jean Hoschedé,
selon laquelle c’était moins le motif qui l’intéressait que ce
qui se passait entre le motif et lui. Les réflexions
de Monet sur la peinture doivent être compris aux d
eux sens du terme.
La répétition des motifs par le
biais des réflexions, qui trouvent leur apogée
et leur conclusion
dans les toiles des bassins
aux nymphéas, constitue en même temps

une réflexion durable sur les possibilités de la peinture,
réflexion
dont témoignent la représentation et
la répétition d’un motif dans le tableau.

Monet se livre, à travers la représentation d’ombres,
à une autre exploration des possibilités de la
peinture. Les ombres sont à la fois reproduction
et inversion du motif, et leur forme abstraite prête au
tableau une structure qui semble remettre en question la simple
illustration du motif. C’est ce qui a conduit Wassily Kandinsky,
lors de sa célèbre découverte du tableau

Monet, la Meule au Soleil 1891
Monet, la Meule au Soleil 1891

d’une meule de foin à contre-jour réalisé par Monet
(Kunsthaus Zürich et dans la présente exposition),
à ne même plus reconnaître le sujet en tant que tel :
la peinture en soi avait pris une signification nettement supérieure
à la représentation d’un motif traditionnel.
Les mondes picturaux de Monet
Cette exposition est un voyage à travers les mondes picturaux
de Monet. Elle est regroupée par thèmes.
Elle se consacre d’abord, dans une grande salle, aux nombreuses
et diverses représentations de la Seine. On remarquera tout
particulièrement le portrait rarement exposé de la compagne et future
épouse de Monet, Alice Hoschedé, assise dans le jardin de Vetheuil
juste au bord de la Seine.
Monet, Terrasse à Vetheuil, 1881
Monet, Terrasse à Vetheuil, 1881

Une salle suivante célèbre la représentation des arbres de Monet :
un hommage caché à Ernst Beyeler,
qui avait consacré en 1998 toute une exposition au thème des arbres.
Inspiré par des gravures sur bois colorées japonaises, Monet a
inlassablement traité les arbres sous des éclairages différents,
s’intéressant à leurs formes et à la projection de leurs ombres.
Ses tableaux prennent ainsi souvent une structure géométrique,
particulièrement visible dans les séries.
Claude Monet, les Peupliers au bord de l'Epte 1891
Claude Monet, les Peupliers au bord de l’Epte 1891

Les couleurs éclatantes de la Méditerranée sont illustrées
par un ensemble de toiles que Monet a peintes dans les années 1880.
Il évoque dans une lettre de cette période la « lumière féerique »
qu’il a découverte dans le Sud.
Monet, Antibes vue de Salis, 1888
Monet, Antibes vue de Salis, 1888

En 1886, il écrit à Alice Hoschedé qu’il est littéralement fou de la mer.
Une importante partie de l’exposition est consacrée au littoral
normand et à Belle-Île ainsi qu’aux ambiances lumineuses
constamment mouvantes de la mer.
Monet, Port-Dormois, belle île, 1886
Monet, Port-Dormois, belle île, 1886

On ne peut qu’être fasciné par
la succession de vues et d’éclairages changeants dont fait l’objet
la cabane d’un douanier (1882) sur une falaise, tantôt présentée sous
un soleil éblouissant, tantôt plongée dans l’ombre.
Quand on l’observe de plus près, l’ombre paraît composée de
myriades de couleurs.
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Un calme contemplatif émane des toiles qui présentent
des atmosphères matinales au bord de la Seine :
le motif peint est ici répété sous forme de reflet peint,
de sorte que la ligne de séparation entre
la réalité peinte et son reflet peint semble se fondre dans la brume
qui se lève. Le motif est intégralement répété sous forme de reflet,
ce qui empêche de définir clairement le haut et le bas du
tableau. Autrement dit : la convention indiquant comment regarder
un tableau est abrogée et laissée à la subjectivité du spectateur.
On a l’impression que Monet s’approche ici du fondement même de la
nature, du « panta rhéi » de la modification constante.
En effet, il ne peint pas seulement le changement de lumière entre
la nuit et le jour, il représente aussi l’opiniâtreté de la confluence de
deux cours d’eau.
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Monet aimait Londres, une ville qui lui avait déjà servi d’asile
pendant la guerre franco-allemande de 1870/1871.
Devenu un peintre prospère et déjà très connu, il y retourna
à la charnière des deux siècles et peignit des vues célèbres
des ponts de Waterloo et de Charing Cross, ainsi que
le parlement britannique sous des luminosités diverses,
dans la brume surtout, qui rend toutes les formes plus
floues et les met en scène comme des phénomènes atmosphériques.
Un hommage au grand modèle de Monet, William Turner,
mais aussi une révérence à la puissance mondiale de la
Grande-Bretagne, qui reposait sur son parlement et sur
son commerce, constructeur de ponts.
Monet, les Nymphéas
L’oeuvre tardive de Monet est presque exclusivement
marquée par son intérêt pictural pour son jardin et
pour le jeu des reflets dans ses bassins aux nymphéas.
La Collection Beyeler en contient de
remarquables exemples.
La dernière salle de l’exposition offre une échappée
sur les tableaux du jardin de Monet à Giverny.
au Sous-sol :
Sous l’influence de Claude, Vincent, Paul… et les autres
L’influence de la peinture impressionniste sur le jeune cinéma français
L’installation cinématographique de Matthias Brunner a été créée
pour la Fondation Beyeler à
l’occasion de l’exposition « Monet ».
Elle dure 30 minutes et est accompagnée musicalement par la
Symphonie n° 4 d’Arvo Pärt.
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h.
jusqu’au 28 mai 2017

Conférence de Marie-Paule Vial
« Au bord de la Méditerranée :
Monet à l’épreuve de l’autre lumière ».

Mercredi 22 février, 2017
18h30-19h30 

Marie-Paule Vial, conservatrice et ancienne directrice
du Musée de l’Orangerie, parle de la lumière
dans l’œuvre de Monet.
En collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et
la Société d’Études Françaises de Bâle.

 

Roni Horn

A la Fondation Beyeler, jusqu’au 1er janvier 2017
L’exposition de l’artiste américaine Roni Horn
(née à New York en 1955) réunit séries et ensembles de
pièces exceptionnelles, riches d’une grande diversité visuelle
et matérielle, couvrant les 20 dernières années.
Installations photographiques, travaux sur papier et
sculptures en verre se partagent l’espace
de six salles d’exposition dont l’ensemble peut être
appréhendé comme une unique installation.

L’exposition « Roni Horn » a été conçue en étroite
collaboration avec l’artiste et tout spécialement pour les
locaux du musée. Près de la moitié des travaux exposés
sont de nouvelles oeuvres qui sont présentées ici pour
la première fois.

Le concept d’identité et de variabilité se trouve
au centre de l’oeuvre de Roni Horn. Son travail montre
que la nature des choses ne coïncide pas obligatoirement
avec leur apparence visuelle. À travers son
travail, l’artiste s’attache à explorer subtilement
les attributions, et à mettre en évidence la mutabilité
et la diversité. Ce n’est pas un hasard si Roni Horn utilise
le verre, ou si ses motifs de prédilection sont
le climat et l’eau, dont les formes et l’état naturel
sont soumis à des changements constants.

Ses travaux sont le reflet palpable de ses réflexions en tant
qu’expériences intimes. En outre, la manipulation ludique
du langage et du texte ajoute à la compréhension
des pièces présentées.
Depuis le début des années 80, Roni Horn pratique
le dessin, et plus particulièrement la technique de
pigmentation qu’elle n’a de cesse de développer.
Dix de ses plus beaux dessins au pigment de la
dernière décennie réunis pour cette exposition proviennent
de collections suisses, mexicaines, norvégiennes et
nord-américaines.

Pour ces travaux sur papier
de grand format (environ 2 X 3 m chacun), Roni Horn prépare
plusieurs dessins abstraits similaires, les découpe très
proprement à la lame, puis les recompose dans un nouveau tableau.
Les structures linéaires d’une finesse extrême
confèrent à ces oeuvres un pouvoir attractif insolite.
Leurs surfaces à l’apparence poreuse, l’intensité
lumineuse des pigments minéraux ainsi que la délicatesse
des annotations au crayon ajoutées a posteriori renforcent
cette impression.

Roni Horn
Or 7, 2013-15
Pigment en poudre, graphite, fusain, crayon de couleur et vernis sur papier, 278,1 x 257,8 cm
Glenstone Museum, Potomac, Maryland
© Roni Horn
Photo: Tom Powel Imaging
Dans ses nouveaux travaux sur papier de la série
d’oeuvres Th Rose Prblm, 2015/16, illustrant la
confrontation créative entre langue et littérature,
Roni Horn utilise une autre technique de dessin
spécifique. Le processus de découpe et de collage est,
en revanche, identique. Il s’agit d’aquarelles
originales sur lesquelles on peut lire des locutions
nord-américaines où le mot «rose» apparaît. Pour
réaliser Th Rose Prblm, Roni Horn découpe ces aquarelles
manuscrites et les assemble pour former 48

nouvelles créations lexicales colorées et souvent surprenantes.
Un jardin de roses emplit la salle entière et fleurit devant les visiteurs.
Deux vastes installations photographiques, a.k.a., 2008/09
ainsi que ses récents travaux The Selected Gifts, (1974–2015), 2015/16,


illustrent la confrontation de Roni Horn avec le portrait en tant que
genre artistique. Quelques-fois, elle attire l’attention sur la diversité
manifeste de l’unicité d’une personne en confrontant de façon
non-chronologique des portraits photographiques d’elle-même tirés
de différentes tranches de vie. D’autres fois, un portrait plausible
de l’artiste se reflète à travers des photographies d’objets offerts par des amis et des connaissances au cours des 40 dernières années.

Roni Horn
Still Water (The River Thames, for Example), 1999 (Détail)
15 photographies encadrées, photographies et textes imprimés sur papier naturel, 77,5 x 105,4 cm chacune
Kunsthaus de Zurich, Collection graphique
© Roni Horn
La série Still Water (The River Thames, for Example),
achevée en 1999, un prêt du Kunsthaus de Zurich,
dresse également un portrait – celui d’un fleuve, à savoir, la Tamise.
Au travers de ces 15 images photographiques de la surface de l’eau,
dont la structure et la couleur semblent chaque fois
très différentes, ainsi que par le biais de textes courts,
Roni Horn se rapproche de ce fleuve, de ses
récits, de ses humeurs, de ses souvenirs.
«I think of my images of the Thames as a mirror.
All the associative images that coalesce around this work, whether
it is the similarity of the water with the desert or with aspic,
the endless range of imagery  is the result of photographing
something that is a master chameleon.
Or the ultimate mime. The ultimate mime is the thing
that keeps its distinction from everything else.
When you think about that fact – of imitation or
reflection and the possibility of losing your identity in
that connection – you realise how water
never loses its identity, it is always
discretely itself.»
[Roni Horn, 2007; fr.:
Je considère mes images de la Tamise comme un miroir.
Toutes les associations picturales rattachées à ce travail
– que ce soit la similitude entre l’eau et le désert, ou encore l’aspic,
l’éventail inépuisable d’images – sont les représentations
d’un caméléon hors pair. Ou du mime ultime.
Le mime ultime se distingue de tout le reste.
Quand on songe à cette réalité
– à l’imitation ou la réflexion en miroir, et la probabilité
de perdre son identité dans ce contexte – on se
rend compte que l’eau ne perd jamais son identité,
qu’elle reste toujours secrètement elle-même.]
La métamorphose d’un élément ou d’un motif,
telle qu’on la perçoit, par exemple, au travers de l’eau

Roni Horn
Still Water (The River Thames, for Example), 1999 (Détail)
15 photographies encadrées, photographies et textes imprimés sur papier naturel, 77,5 x 105,4 cm chacune
Kunsthaus de Zurich, Collection graphique
© Roni Horn
dans Still Water (The River Thames, for Example),
est une autre thématique présente dans les travaux
sculpturaux de Horn. Ses travaux de verre récents,
Water Double, v.1–3, 2013–16 donnent
l’impression que les objets cylindriques sont remplis d’eau.
Leurs surfaces apparaissent, dans le même
temps, transparentes, à tel point que l’on peut voir le fond,
et réfléchissantes, de telle façon que le visiteur peut y voir
son reflet. Cependant, ce n’est pas l’eau, mais les propriétés
du matériau – du verre fondu, coulé, moulé, puis refroidi
dans un état massif – qui créent l’illusion. En fonction de la lumière
changeante et des conditions météorologiques,
l’impact visuel des objets de verre se modifie, laissant
filtrer une lueur comme venue de l’intérieur.
Leur contemplation constitue une métamorphose et une
aventure spectaculaire en elle-même.

Roni Horn
Water Double, v.1, 2013-15
Blocs massifs en verre coulé et moulé, 131,3 cm (hauteur), 134,6-142,2 cm (diamètre conique) chacun
Theodora Vischer, Senior Curator à la Fondation Beyeler,
est la commissaire de cette exposition.
Née en 1955 à New York, Roni Horn a grandi dans le comté
de Rockland, dans l’État de New York.
Roni Horn partage sa vie et son travail entre New York et Reykjavik,
en Islande. Après avoir achevé ses études à la Rhode
Island School of Design (1972-1975) avec un diplôme
de Bachelor of Fine Arts, elle entreprend son premier voyage
hors des États-Unis et se rend en Islande, un pays qui aura une
grande importance pour son futur travail artistique.
En 1976-1978, elle passe à l’université de Yale
son Master of Fine Arts, spécialité sculpture.
Après ses études universitaires, elle obtient l’
Alice Kimball English Travelling Fellowship,
une bourse accordée par l’université de Yale, qui lui permet
d’entreprendre un long voyage à moto en Islande,
où elle reviendra régulièrement au cours des
décennies suivantes. La singularité de l’île, les caprices de son climat,
ses paysages abrupts, changeants et contrastés par les activités
volcaniques et géothermiques, sont pour l’artiste une source
incessante et primordiale d’inspiration.
Voici comment Horn résume sa relation avec cette île:
«I have used this place as an open-air studio of unlimited scale
and newness. In retrospect I see that I have chosen Iceland
the way another artist might choose marble as the
substance of one’s work. Iceland taught me to taste experience.
Because that’s possible here, because of the intensely physical
nature of experience on this island.»
[Roni Horn, 2006; fr.:
J’ai utilisé ce lieu comme un studio à ciel ouvert, à
l’envergure et la nouveauté infinies. A posteriori, je vois
que j’ai choisi l’Islande de la même façon qu’un autre artiste
aurait choisi le marbre comme matière première
pour son travail. L’Islande m’a donné goût à l’expérience.
Parce qu’ici, c’est possible, à cause de la nature intensément
physique de cette île.]

Commissaire Theodora Vischer, Senior Curator à la Fondation Beyeler
Commencée en 1990, la série continue de publications intitulée
To Place représente la confrontation la
plus manifeste de Horn avec l’Islande. Elle montre, entre autres,
des dessins et des photographies de geysers, fleuves glaciaires,
lave et sources thermales. Les dix volumes réalisés jusqu’ici sont
également présentés dans cette exposition.
Depuis de nombreuses années, les travaux de Roni Horn font l’objet
d’expositions dans les plus grands musées d’art moderne
et contemporains du monde entier. Ses oeuvres sont ainsi présentées
en 1995 et en 1998 au Museum Gegenwartskunst de Bâle, en 2000
au Whitney Museum of American Art de New York,
en 2002 au Dia Center for the Arts de New York,
et en 2003 au Centre Pompidou à Paris.

Roni Horn détail de collage
D’autres expositions majeures ont eu lieu en 2010 au
Kunsthaus de Bregenz, en 2012 dans la Collection Goetz,
en 2013 à la Schirn Kunsthalle de Francfort-sur-le-Main,
en 2014 à la Fundació Joan Miró de Barcelone, en 2015,
à la Fondation Vincent van Gogh d’Arles, et en début d’année au musée
De Pont de Tilburg aux Pays-Bas.
Des oeuvres de la Collection Beyeler issues de prêts de longue durée
sont présentées en parallèle à l’exposition « Roni Horn »,
reliées par un lien subtil aux travaux de Horn, ses thématiques de
prédilection et ses sources d’inspiration. Commence alors un exaltant
dialogue entre ces oeuvres remarquables issues de l’art moderne et contemporain.
Cette exposition s’accompagne de la publication d’une brochure
contenant un entretien avec l’artiste ainsi qu’un aperçu
des installations photographiées par l’artiste visuel suisse
Stefan Altenburger et présentées à la Fondation Beyeler.
Le vaste spectre thématique de l’exposition « Roni Horn » est
traité dans une série de manifestations
« Roni Horn. Focus » Des experts de domaines variés
apportent leurs éclairages sur plusieurs oeuvres
choisies de l’artiste en mettant l’accent sur les aspects
déterminants que sont l’identité, la langue,
l’eau et la perception dans l’oeuvre de Roni Horn.
Informations complémentaires sur le calendrier des
manifestations: www.fondationbeyeler.ch/fokus
L’exposition « Roni Horn » est soutenue par :
Beyeler-Stiftung Hansjörg Wyss, Wyss-Foundation
Helen et Chuck Schwab