L’artiste français Philippe Parreno s’est fait connaître dans les années 1990, suscitant
l’enthousiasme de la critique par une oeuvre qui recourt à une grande diversité de supports, parmi lesquels le film, la sculpture, la performance et le texte. Considérant l’exposition comme un moyen d’expression à part entière, Parreno a cherché à redéfinir l’expérience qu’elle constitue en explorant ses possibilités d’« objet » cohérent, au lieu d’en faire un assemblage d’oeuvres disparates. Philippe Parreno - photo Claudio Cassano
Pour sa présentation à la Fondation Beyeler, Parreno propose deux nouveaux films qui
s’intègrent dans une mise en scène guidant le visiteur à travers tout l’espace de l’exposition à l’aide d’une chorégraphie de sons et d’images.
Le premier film, Continuously Habitable Zones aka C.H.Z. (2011), est lié à un territoire et
présente des vues d’un jardin noir créé au Portugal en collaboration avec un paysagiste, Bas Smets. Un paysage a produit un film, et un film a produit un paysage. Le paysage est
pérenne; il est ce que l’image rejette.
Le deuxième film, Marilyn (2012), est le portrait d’un fantôme. Il la fait apparaître au cours d’une séance fantasmagorique dans une suite de l’hôtel Waldorf Astoria de New York où elle a vécu dans les années 1950. Le film reproduit sa présence au moyen de trois algorithmes: la caméra devient ses yeux, un ordinateur reconstruit la prosodie de sa voix, un robot recrée son écriture. La morte est réincarnée dans une image.
À l’entrée du musée, chaque visiteur reçoit un DVD sur lequel il retrouvera les deux films.
Les deux films du DVD contiennent une bande-son musicale composée par le musicien Arto Lindsay. Ces versions sont différentes de celles des films de l’exposition, tout comme un souvenir peut s’éloigner de la réalité.
Philippe Parreno
Une salle de la collection permanente de la Fondation Beyeler est consacrée à deux
nouvelles séries de dessins liés aux films. Une série d’une trentaine de dessins à l’encre
montre dix perspectives du paysage de C.H.Z. Une autre série comprend des textes écrits
par le robot de Marilyn sur du papier à lettres de l’hôtel Waldorf Astoria. Textes écrits par le robot de Marilyn sur du papier à lettres de Waldorf Astoria
Dans le jardin d’hiver, à l’entrée de la salle de projection des films, sont accrochées deux
Marquees, telles des excroissances lumineuses de l’architecture de Renzo Piano.
Enfin, deux installations sonores donnent au spectateur l’impression que le musée prend vie.
La première installation fait sortir les bandes-son des films de la salle de projection pour les transporter dans le jardin d’hiver. Pour la deuxième installation, des nénuphars soniques flottent aux côtés de vrais nénuphars dans le bassin qui jouxte l’entrée du musée, laissant le son de la « bête végétale » de C.H.Z. s’échapper dans le jardin.
Philippe Parreno est né en 1964 à Oran en Algérie. Il vit et travaille à Paris. Il a présenté
récemment des expositions individuelles à la Serpentine Gallery de Londres (2010), au CCS, Bard College de New York (2010), au Centre Georges Pompidou de Paris (2009), à l’Irish Museum of Modern Art de Dublin (2009) et à la Kunsthalle Zürich de Zurich (2009).
Philippe Parreno Sam Keller Michiko Kono
Cette exposition a pour commissaires le directeur de la Fondation Beyeler Sam Keller et Michiko Kono, Associate Curator.
Pour accompagner le film C.H.Z., un nouvel ouvrage publié chez Damiani, Bologne, contient des reproductions des dessins, des arrêts sur image tirés des films, des photographies aériennes et des contributions de Philippe Parreno et de Nancy Spector, Deputy Director et Chief Curator du Guggenheim Museum, New York.
CHF 48, ISBN 978-88-6208-253-2 jusqu’au 30 septembre 2012 Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture: tous les jours de 10 h à 18 h, le mercredi jusqu’à 20h.
photos 1 2 3 courtoisie Fondation Beyeler
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Jeff Koons Vidéo du vernissage
L’exposition de l’été du 13 mai – 2 septembre 2012 à la Fondation Beyeler est consacrée à Jeff Koons (*1955), l’un des artistes les plus connus à l’heure actuelle, ne cesse de faire sensation depuis les années 1980. Il doit beaucoup de sa notoriété à des oeuvres remettant en cause les idées reçues sur l’art et le kitsch. L’exposition présentée par la Fondation Beyeler est la première qu’un musée suisse consacre à Jeff Koons.
Koons a réalisé dès le début de sa carrière des ensembles d’oeuvres qui se succèdent
chronologiquement et dont chacun porte un titre particulier. Ensemble, ces intitulés offrent un véritable panorama de sa conception de l’art. Dans une vaste présentation rassemblant une cinquantaine d’oeuvres, l’exposition est centrée autour de trois ensembles majeurs qui constituent autant d’étapes décisives de l’évolution artistique de Jeff Koons et retracent le parcours inhabituel, à cheval entre culture populaire et culture savante, qu’a suivi et suit toujours l’objet au sein de sa création.
Les trois séries, choisies avec l’artiste pour cette exposition, sont The New (réalisée entre 1980 et 1987), Banality (1988) et Celebration (depuis 1994).
Partant de The New, un groupe d’oeuvres précoce du jeune Koons, pour aboutir à Celebration, titre sous lequel des oeuvres nouvelles continuent à voir le jour aujourd’hui,
l’exposition trace une vaste courbe où vient s’insérer Banality, une série de première im-
portance, qui présente un caractère de manifeste et a également joué un rôle déterminant
dans l’image que Koons s’est faite de lui-même en tant qu’artiste. Ensemble, ces trois séries conduisent au coeur de la création de Jeff Koons tout en révélant la cohésion interne de son oeuvre intégrale, une cohésion qui aurait tendance à passer à l’arrière-plan en raison de l’organisation systématique de son travail en ensembles d’oeuvres dotés d’un titre propre.
Dans The New, un ensemble qui a ouvert des perspectives remarquables dans la création
de Jeff Koons, l’artiste s’est concentré explicitement sur des aspirateurs et des shampoui-
neuses à moquette neufs de la marque Hoover qui, allongés ou debout sur des tubes de
néon, sont entourés de vitrines cubiques en plexiglas. Les objets doivent ainsi demeurer
intacts et hors d’atteinte ce qui leur confère une dimension d’objet précieux, d’objet de
séduction. Ils incarnent la nouveauté idéale. Les thèmes directeurs de cette série sont donc l’intégrité, l’innocence et la pureté — des valeurs déterminantes en règle générale pour toute la création de Koons. Par leur disposition rigoureuse, mais aussi par l’utilisation des tubes de néon, ces objets renvoient clairement au Minimal Art.
(déjà présentés à Versailles)
Koons fait également partie des artistes qui ont repris le débat sur l’objet inauguré au début du XXe siècle par Duchamp avec l’invention du readymade, et qui l’ont poursuivi avec originalité et brio — on peut même dire qu’il est passé maître dans cet art. Jeff Koons - The News 1980 - 1981
L’exposition propose treize oeuvres de la série The New, dont la reconstitution, avec les
objets originaux de l’époque, d’une installation, une vitrine présentant des travaux mettant en scène des aspirateurs montrée en 1980 au New Museum of Contemporary Art de New York. La célébration de la nouveauté dans la série The New ne s’exprime pas seulement dans les travaux mettant en scène des aspirateurs, mais aussi dans The New Jeff Koons (1980), une oeuvre à programme formée d’une table lumineuse verticale sur laquelle est posée une photographie en noir et blanc représentant l’artiste enfant. On voit déjà se manifester dans ce travail la conscience de soi artistique du jeune Koons.
Les affiches publicitaires utilisées par Koons pour ses lithographies témoignent de son intérêt tout particulier pour les images ou les stratégies visuelles commerciales. Associées aux objets de vitrine, elles font toucher du doigt au spectateur le contenu fondamental de la série et illustrent la fascination qu’exerce sur Koons le potentiel de manipulation des images et de leur présentation, ainsi que son désir de rendre une oeuvre d’art aussi accessible que possible au spectateur. En tant que tableau sur toile, la lithographie New ! New Too ! (1983) fait également figure de témoignage précoce de l’intérêt de Koons pour la peinture monumentale, qui ne trouvera son expression que plusieurs années plus tard dans l’ensemble d’oeuvres Celebration.
Jeff Koons New New Too ! 1983 lithographie sur coton
Les réalisations de type readymade faites d’objets quotidiens de The New se transforment
dans la série Banality en sculptures étrangement provocantes, réalisées en bois, en porce-
laine et en miroir par des méthodes artisanales traditionnelles, et dont les motifs sont tout
aussi bien empruntés à l’histoire de l’art qu’à la culture populaire. La méthode du collage les transforme en figures nouvelles marquées par une esthétique inspirée du baroque. Avec la série Banality, Koons ne s’est pas contenté de donner de nouvelles bases au concept artistique, il s’est imposé comme une vedette de la scène artistique internationale.
À travers 16 sculptures et reliefs, c’est la quasi intégralité de cette série de vingt pièces en
volume que présente l’exposition. Les motifs de Banality sont issus d’un très vaste fonds
iconographique rassemblant art de la Renaissance et du Baroque, sujets de revues popu-
laires, univers du jouet et cartes postales. Le motif de départ est modifié, imposant aux
figures un processus de mutation déterminant, touchant le matériau ou le moyen d’expres-
sion, qui les ouvre à de nouvelles interprétations. L’idée directrice de Banality est de conduire le spectateur à s’accepter lui même, par le biais d’une prétendue banalité. La sculpture en bois polychrome quasi religieuse Ushering in Banality (1988) est tout à fait significative en l’occurrence, tout en affirmant le statut d’idéal fondamental artistique que Koons cherche à donner à la banalité.
Jeff Koons - Michael Jackson and Bubbles 1988
Un autre thème de la série Banality est celui de la complicité entre homme et animal, qui
caractérise un grand nombre d’oeuvres de cet ensemble, comme Stacked. En tant que
groupe, les figures de Banality composent une image générale illustrant l’ambition artistique de Koons sous forme d’un programme de rédemption en bonne et due forme et exprimant sa revendication d’un art contemporain qui soit intelligible, édifiant et accessible à tous. Son concept fondamental est cependant moins religieux que dirigé en un sens plus général vers des questions essentielles sur l’existence de l’homme. L’ensemble du programme iconographique repose sur les notions de faute et d’innocence, et vise, à travers des moyens esthétiques, à la rémission des péchés et à l’effacement du concept même de faute. Cela apparaît au sein de la série par le recours fréquent à des saints ou à des personnages liés au sacré comme dans la sculpture en bois polychrome Buster Keaton. L’imposante sculpture en porcelaine Michael Jackson and Bubbles, que Koons présente comme une Pietà contemporaine, s’est imposée aujourd’hui comme une vraie icône postmoderne. Cette oeuvre illustre bien l’idéal de Koons d’un art unissant tous les contrastes et permettant d’atteindre le plus vaste public possible.
Jeff Koons Christ and The Lamb 1988 Stefan T.Edlis Collection
L’intérêt de Koons pour les matériaux et les surfaces atteint dans Banality une dimension
particulièrement symptomatique. L’effet esthétique du matériau entretient toujours un lien immédiat avec son effet émotionnel. L’artiste s’adresse en effet aux affects du spectateur à travers le matériau, qu’il s’agisse de porcelaine, de bois ou d’acier chromé, et cherche à répondre ainsi à ses désirs. Avec l’utilisation de miroir dans Christ and the Lamb et Wishing Well, il renoue avec un matériau qui — comme auparavant l’acier chromé — est en mesure d’inclure directement le spectateur dans l’oeuvre par sa qualité réfléchissante et concrétise ainsi particulièrement bien le concept fondamental, cher à Koons, d’un art accessible.
L’ensemble Celebration représente à l’heure actuelle la série la plus dispendieuse de
Koons : elle est formée de vingt sculptures monumentales en acier inoxydable soigneuse-
ment poli ainsi que seize peintures à l’huile de grand format. Dix de ces dernières seront
présentées dans l’exposition. Dans les toiles et les sculptures de Celebration, Koons traite
du familier et de l’éphémère, il célèbre l’enfant et l’enfance, par des motifs qui évoquent les anniversaires enfantins et les coutumes des jours de fête, mais qui, dans leurs formes
sculpturales monumentales, se voient également stylisés en figures iconiques. Sur le plan
stylistique, Celebration fait l’effet d’une sorte de synthèse entre l’esthétique minimaliste de
The New et l’opulence baroque de Banality tout en se rattachant, à travers son intérêt pour l’enfance, à des séries d’oeuvres antérieures de Koons. Les attributs d’anniversaires enfantins apparaissent sur les toiles Party Hat (1995–1997) et Cake (1995–1997), dans les figures en ballons Balloon Dog (Red) (1994–2000), Tulips (1995–98) et Moon (Light Pink), (1995–2000). Des cadeaux ou des jouets constituent le motif des toiles magistrales que sont Play-Doh (1995–2007) ou Shelter (1996–98). La sculpture monumentale Hanging Heart (Gold/Magenta) (1994–2006) d’acier chromé inoxydable poli exerce un attrait tout particulier. Dans Celebration, les motifs religieux jouent également un rôle avec Cracked Egg (Blue), (1994–2006), évoquant Pâques. Les figures apparemment fragiles de Celebration ont l’air flexibles et dénuées de poids, alors qu’elles sont en réalité stables, solides et pèsent plusieurs tonnes.
Jeff Koons Cracked Egg (Blue), (1994–2006),
Dans Celebration, Koons ne se contente pas de poursuivre l’élaboration de son langage
sculptural ; il franchit le pas menant à la peinture qui, pour la première fois dans son oeuvre, fait son apparition à égalité avec la sculpture. Pour les toiles de cette série, l’artiste partd’arrangements d’objets qu’il a lui-même composés et qui, photographiés et retravaillés par un procédé de schématisation complexe, sont transférés avec précision, agrandis plusieurs fois, sur la toile. Le sujet central est mis en scène devant un fond brillant drapé dans lequel les différentes parties de l’objet, généralement déformées, se reflètent d’innombrables fois.
Dans leur apparence esthétique, qui se rattache de façon flagrante au Pop Art, les toiles
séduisent par un effet « objectif », proprement hyperréaliste.
Jeff Koons – Tulips 1995-1998 oil on canvas pivate collection
Dans Celebration, on voit s’exprimer de façon particulièrement impressionnante l’inter-
changeabilité des moyens d’expression caractéristique du travail de Koons, en même temps que l’influence réciproque, singulière dans l’histoire de l’art, entre peinture et sculpture. L’interaction entre les différents genres — art de l’objet, sculpture et peinture — s’exprime pour la première fois pleinement dans la création de Koons.
On peut voir deux sculptures dans le Berower Park de la Fondation Beyeler:
Balloon Flower (Blue) (1995–2000) est installé dans le bassin, au nord du parc du musée, tandis que la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker (2000) est présentée dans la partie antérieure du parc.Voir le billet précédent
Les particuliers et les institutions suivants ont largement contribué par leurs prêts au succès de cette exposition : Jeff Koons, The Brant Foundation, Greenwich, Connecticut; The Broad Art Foundation, Santa Monica; Des Moines Art Center; Kunstmuseum Wolfsburg ; The Rachel and Jean-Pierre Lehmann Collection; Prada Collection, Milan; Rubell Family Collection, Miami; The Sonnabend Collection; Tate / National Galleries of Scotland; Whitney Museum of American Art, New York. Les commissaires de cette exposition sont Sam Keller, directeur, et Theodora Vischer, Senior Curator at Large auprès de la Fondation Beyeler. Catalogue Jeff Koons
Le catalogue, en allemand et en anglais, est publié chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern. Il contient une préface de Sam Keller et Theodora Vischer, un entretien entre l’artiste et Theodora Vischer ainsi que des contributions de Raphaël Bouvier et Günther Vogt. 212 pages et 154 illustrations, CHF 68, ISBN 978-3-906053-00-4 (allemand); ISBN 978-3-906053-01-1 (anglais).
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00. photos de l’auteur courtoisie Fondation Beyeler
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Avec Split-Rocker, c’est une immense sculpture de fleurs de l’artiste américain Jeff Koons (1955*), composée de plusieurs milliers de vrais végétaux, qui est présentée dans le parc de la Fondation Beyeler. Cette sculpture poursuit de façon originale le dialogue harmonieux entre art et nature, qui est devenu une des caractéristiques de la Fondation Beyeler. On a déjà pu voir Split-Rocker en 2000 dans le cloître du Palais des Papes d’Avignon et quelques années plus tard dans lesjardins de Versailles (2008). Et voilà que Split-Rocker vient s’épanouir à Riehen. voir la vidéo de FR Jeff Koons Split-Rocker 2000/12
Pour réaliser cette sculpture de fleurs, Koons est parti de deux motifs d’animaux à bascule, un poney et un dinosaure, dont il a commencé par couper les têtes en deux, avant de les
recomposer. Les deux moitiés ne se recouvrant pas exactement, il reste par endroits des
interstices en forme de fentes qui ouvrent la sculpture et la transforment en une architecture dans laquelle on peut s’abriter. Figure décomposée puis recomposée différemment, regardant à la fois devant elle et latéralement, Split-Rocker se réfère au cubisme d’un Pablo Picasso tout en lui imprimant une nouvelle direction. Par ailleurs, en tant que sculpture florale d’extérieur, Split-Rocker s’inscrit également dans la tradition de l’art baroque des jardins et des topiaires, qui se poursuit encore aujourd’hui dans les parcs de loisirs populaires.
conférence de presse
Par l’association d’un poney et d’un dinosaure, Split-Rocker incarne l’union des contraires, qui s’exprime aussi dans l’idée d’un jouet géant, « monstrueux ». En effet, l’artiste choisit délibérément des fleurs éphémères comme matériau de ce monument prétendument éternel.
C’est en grande partie dans cette interaction bien particulière de prétendues oppositions que résident la tension et la force véritables de l’art de Jeff Koons.
Jeff Koons - Split-Rocker - special edition
Les plantations de la sculpture de fleurs Split-Rocker, ont été réalisées par les élèves des entreprises d’apprentis de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et de Bâle campagne ainsi que par des jardiniers diplômés. La Fondation remercie Thomas Schulte, président de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et Bâle campagne, les apprentis et les jardiniers, ainsi que Fritz Braun, directeur des services communaux des jardins de Riehen, de leur généreux soutien.
On peut voir deux sculptures dans le Berower Park de la Fondation Beyeler :
Balloon Flower (Blue) (1995–2000) sera installé dans le bassin, au nord du parc du musée, tandis que la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker (2000) sera présentée dans la partie antérieure du part. Jeff Koons Balloon Flower blue 1995-2000
Le projet Split-Rocker a été rendu possible grâce au généreux soutien de JTI. Dans le cadre de son engagement philanthropique, JTI soutient des projets culturels dans le monde entier, spécifiquement dans le domaine de l’art contemporain. JTI et la ‘JTI Foundation’ agissent également dans les domaines de l’environnement, de l’aide aux victimes de catastrophes et de la protection sociale. JTI est un acteur international de premier plan de l’industrie du tabac et commercialise ses produits dans 120 pays. Le siège mondial de l’entreprise est situé à Genève. 1200 personnes travaillent en Suisse. Un petit pot de ses fleurs avec un motif estampillé Koons est en vente à la Fondation. photos et vidéo de l’auteur @ suivre
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Harry Bellet, s’enthousiasme dans le Monde : Bonnard est renversant. Il le démontre en soixante-cinq tableaux, – Cela commence dès l’entrée, avec une petite merveille, qu’un Vermeer n’aurait sans doute pas désavouée : Rue à Eragny-sur-Oise (Chiens à Eragny) est un tout petit tableau, peint en 1894, conservé à la National Gallery de Washington. La composition en est simplissime : le tiers inférieur de la toile représente une rue et un trottoir, un peu rose, avec deux chiens et une brouette. La partie supérieure montre deux façades d’immeuble. Celle de droite occupe le tiers supérieur du tableau. Celle de gauche les deux tiers restants, et elle est elle-même coupée aux deux tiers de sa hauteur par une ligne horizontale. Le tout est scandé de volets gris, et de trois carrés noirs, peut-être des bouches d’aération, sûrement une démonstration d’une science innée de l’harmonie
Né en 1867, Pierre Bonnard a 27 ans quand il peint cela et il est déjà un maître. Ceux qui ont vu l’accrochage de la collection Stein au Grand Palais comprendront : à gauche de l’oeuvre révolutionnaire de Matisse Nu bleu (Souvenir de Biskra) était accroché un autre nu, de Bonnard celui-là. Il « tenait » le mur, plus qu’honorablement….. nu que les Stein n’ont pas gardé très longtemps Ses autoportraits au miroir, dont le boxeur, qui témoigne de la difficulté, des soucis de Bonnard. Il reporte le jeu du miroir dans ses magnifiques nus, chefs d’œuvre de subtilité chromatique. « Il ne s’agit pas de peindre la vie, mais de rendre la peinture vivante ». Bonnard
Il y a tous les paysages à Vernon, au Cannet, fenêtres ouvertes sur le paysage qui font penser à Matisse, essayant de traduire sur la toile une vision psychophysiologique réelle, d’après Panofsky, c’est-à-dire l’œil se promène, Bonnard se sert de « la vision mobile et variable » et la perspective traditionnelle sur un seul point focal est abolie. Jean Clair considère cette vision « multifocale » comme un aspect extrêmement moderne. Puis il y a la série des nus. Marthe son épouse pendant plus de 40 ans, au caractère difficile, jalouse, est sublimée dans ses portraits. Les toiles témoignent d’une complicité amoureuse, de l’intimité presque choquante du couple, à la limite du voyeurisme, mais aussi de la présence d’une autre femme que l’on devine, qui a eu une fin tragique.
A lire ici le billet deHolbein sur la toile « l’homme et la femme de 1900 » Autant dire que les interprétations divergent.
Ce qui est commun à presque toutes les toiles, c’est la présence des animaux. Elles sont débordantes de sensualité, comme dans ses paysages, Bonnard est solaire. A partir de photos prises avec son kodak, il retravaille les toiles en atelier, déménageant beaucoup, au gré de la santé de Marthe, plus souvent dans le midi, avec leurs amis, écrivains, peintres, mais aussi mécènes et collectionneurs, comme la famille Hahnloeser, dont on a pu admirer la très belle collection au musée de l’Hermitage de Lausanne en 2011, que dans son atelier parisien. L’ultime nu que Marthe ne verra pas terminé et que Bonnard n’a pas signé :
» Nu dans le bain au petit chien, 1941-1946″, où elle repose comme dans une châsse de pierres scintillantes de toutes les couleurs. Marthe décède en 1942.
Courez-y
Jusqu’au 13 mai 2012.
Le catalogue, en allemand et en anglais, est publié par les éditions Hatje Cantz, Ostfildern. Il contient des articles d’Evelyn Benesch, Andreas Beyer, Marina Ferretti Bocquillon, Michiko Kono, Ulf Küster, Beate Söntgen ainsi qu’une biographie de Fiona Hesse. 176 pages,
121 illustrations, ISBN 978-3-905632-94-1 (Allemand); ISBN 978-3-905632-95-8 (Anglais).
visuels courtoisie Fondation Beyeler
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Stephan Guégan, conservateur au Musée d'Orsay Mercredi, 8 février 2012, 18h30 Dans le cadre de l’exposition « Pierre Bonnard » (29 janvier – 13 mai 2012) à la Fondation Beyeler, Riehen/Basel, sera donnée une conférence sur le thème «Pierre Bonnard et son double» par Stéphane Guégan. Qu’il s’agisse du Nabi japonard ou du peintre arcadien des années 1920/1930, Bonnard a toujours joué avec la duplicité des formes et du sens. Stéphane Guégan se propose d’explorer cette constante à partir des tableaux qui décrivent le quotidien et l’intimité de la vie de couple, métaphore de son art de l’entre-deux.
Les musées bâlois nous convient une fois de plus à un programme alléchant concocté pour l’occasion. Trente musées et sept institutions invitées présentent des programmes spéciaux.
Point n’est besoin de parler le suisse allemand pour y participer, des visites guidées en français ont été prévues, l’art n’est-il pas international ? Nuit des musées de Bâle
Exposition et animations, performances, concerts etc … Composez vous-mêmes votre parcours Voir le programme de tous les musées et transports en communs
Informations pratiques : * Prévente des billets à l’office du tourisme de Mulhouse * Prévente des billets à l’Espace d´art contemporain Fernet-Branca.
* Une liaison par bus sera assurée toutes les demi-heures de Bâle à Saint-Louis.
les transports sont gratuits, bus, tram, bateaux.
Espace d’art contemporain Fernet-Branca
on y entendra des textes dada et surréalistes, du jazz, des commentaires d’œuvres, sans oublier les plaisirs de la dégustation de Fernet-Branca. Une petite restauration sera proposée. Chassé-croisé, Dada-surréaliste, 1916-1969, un parcours exceptionnel dans 200 œuvres allant de Hans Arp à Dali en passant par Magritte, de Chirico, Bellmer, Man Ray, Breton, etc.
Une deuxième salle, conçue en collaboration avec la Peggy Guggenheim Collection de Venise, présente des oeuvres de la collection de Peggy Guggenheim, dont L’antipape de Max Ernst (1941-42), une pièce qui n’est presque plus jamais prêtée. Cette collection incarne la période de l’exil new-yorkais du surréalisme
parisien pendant la Seconde Guerre mondiale. La présentation de ces deux collections
permet de mettre en relief l’aspect essentiel de la mise en scène privée de l’art surréaliste.
D’autres salles accordent une large place notamment à Jean Arp et Pablo Picasso,
temporairement très proche du surréalisme. On verra sa toile d’un surréalisme marqué
L’atelier du peintre (La fenêtre ouverte) (1929) de la Staatsgalerie de Stuttgart. Suit un vaste ensemble d’oeuvres du magicien de l’image, René Magritte. Son art s’empare de façon inimitable de la réalité visible — pour mieux la détacher de tout ancrage. On en trouve un exemple majeur dans le chef-d’oeuvre précoce La clef des songes de 1930, mais aussi dans d’importantes oeuvres plus tardives comme L’empire des lumières (1962), appartenant l’un comme l’autre à des collections particulières.
Cette exposition fait également place à une sélection concentrée de remarquables photographies du surréalisme, parmi lesquelles des oeuvres de Man Ray, Raoul Ubac, Dora Maar et Elie Lotar.
Une salle de projection présente des productions majeures du cinéma surréaliste (notamment Buñuel, Man Ray).
Ce parcours se referme sur celui qui fut peut-être le plus célèbre des surréalistes, Salvador Dalí, et sur un groupe spectaculaire de ses chefs-d’oeuvre. On verra ainsi L’énigme du désir de 1929 conservée à la Pinakothek der Moderne de Munich, la remarquable Métamorphose de Narcisse, 1937, de la Tate de Londres et Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil, (1944) du Museo Thyssen Bornemisza de Madrid.
Outre des collectionneurs privés, de grandes institutions ont eu la générosité de prêter
des oeuvres. Les plus importantes d’entre elles sont la Peggy Guggenheim Collection,
Venise (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York) ;
Photo collection Peggy Guggenheim
Peggy Guggenheim, grande amoureuse des surréalistes, conseillée, par Marcel Duchamp. La première pièce de sa collection est celle de Hans Arp le strasbourgeois, après une ydille avec Yves Tanguy elle épouse pour quelques moi en 1942, Max Ernst, auquel elle permet de fuir la France après son internement au camp des Milles près d’Aix en Provence.
le Centre Georges Pompidou, le Musée national d’art moderne, Paris ; le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris ; la Tate, Londres ; la Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich – Pinakothek der Moderne ; la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf ; le Museum Ludwig, Cologne ; les Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie ; le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid ; le Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid ; le Museu Coleccao Berardo, Lisbonne ;
The Metropolitan Museum of Art, New York ; The Menil Collection, Houston ; The Museum of Modern Art, New York; la National Gallery of Art, Washington ; le Philadelphia Museum of Art ainsi que le Kunstmuseum de Bâle et le Kupferstichkabinett ainsi que le Kunsthaus de Zürich et l’Alberto Giacometti-Stiftung. Philippe Buttner Commissaire Sam Keller Directeur de la Fondation Beyeler
Le catalogue de l’exposition abondamment illustré et édité par le Beyeler Museum AG et Philippe Büttner, contient une introduction au mouvement, un commentaire des oeuvres exposées et s’attache tout particulièrement à la question de la présentation de l’art surréaliste — tant par les surréalistes eux-mêmes que dans les collections particulières. On y trouvera des contributions de Quentin Bajac, Philippe Büttner, Julia Drost, Annabelle Görgen, Ioana Jimborean, Robert Kopp, Ulf Küster, Guido Magnaguagno, Philip Rylands, Marlen Schneider, Jonas Storsve et Oliver Wick ainsi qu’une chronologie du surréalisme établie par Valentina Locatelli. Le catalogue de l’exposition est publié dans une édition allemande et anglaise chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern, 289 pages et 304 illustrations en couleur. ISBN: 978-3-7757-3161-4, CHF 68.00. avec un tiré à part en français. Jusqu’au 29 janvier 2012. tous les jours de 10 à 18 h, le mercredi jusqu’à 20 h
Cette exposition devrait être présentée dans une seconde étape aux Musées royaux des
Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles (mars à juillet 2012). Images courtoisie de la Fondation Beyeler
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À l’occasion du centenaire de la naissance deLouise Bourgeois (25.12.1911 – 31.5.2010)
la Fondation Beyeler rend hommage à l’une des personnalités artistiques les plus remarquables et des plus influentes de notre temps. Louise Bourgeois - Maman - Bronze avec patine de nitrate d’argent, acier inoxydable et marbre, 927,1 x 891,5 x 1023,6 cm
Louise Bourgeois, d’origine française, qui s’installa à New York en 1938, est devenue en quelques années un cas particulier dans l’histoire de l’art, référence majeure de l’art moderne et contemporain par son œuvre polymorphe.
Artiste aujourd’hui parmi les plus admirées, elle fut reconnue à près de soixante-dix ans. C’est selon elle, cette reconnaissance tardive qui lui permit de travailler en toute tranquillité. De ce fait elle échappe à tous les courants esthétiques : le surréalisme, l’expressionnisme abstrait, l’art conceptuel – elle ne s’est laissée séduire par aucun d’eux, et est restée rétive à toute classification. Se méfiant des concepts et théories, c’est sur son roman familial, sur sa sensibilité de femme et sur « le paradis de l’enfance », qu’elle s’appuya pour réaliser son travail. Quel que soit le mode d’expression employé, le moteur de son art réside dans l’exorcisme des traumatismes d’enfance, influencé par sa position singulière entre deux mondes, entre deux langues, entre le féminin et le masculin, ordre et chaos, organique et géométrique.
Sa sculpture hybride, témoigne de ce va-et- vient entre deux pôles opposés, de ce dédoublement.
En allant au plus profond de son inconscient, LB rejoint les mythes universels, donnant une version à la fois obscène et dionysiaque de la figure maternelle.
C’est aussi son rapport au père, qui introduisit sa maîtresse Sadie, une jeune gouvernante anglaise, dans la maison familiale, la mère consentante (avait-elle un autre choix ?), s’enferma dans le silence. Ils vécurent ainsi pendant une dizaine d’années. L.Bourgeois parle de cette expérience comme d’une « trahison », qui fut également la faille d’où surgissent la rage et la source créatrice. Si cela se passait dans les années trente à Paris, ce ne fut qu’en 1982 que Louise en parla et mit cette histoire en rapport avec l’œuvre, avec ses peurs et son besoin de « réparer » par la sculpture. The Insomnia Louise Bourgeois
Cette exposition présente environ 20 pièces, pour certaines en plusieurs parties, offrant un condensé de l’oeuvre de Bourgeois qui rend compte des thèmes centraux de sa création : son intérêt pour d’autres artistes, son rapport conflictuel avec sa propre biographie et sa volonté de traduire des émotions dans des créations artistiques. Parallèlement à des oeuvres et à des séries conservées dans des musées internationaux de renom et de grandes collections particulières, on pourra découvrir de nouveaux travaux – dont le cycle tardif À l’infini (2008) – qui n’ont encore jamais été montrés. Des ensembles d’oeuvres issues de la Collection Beyeler leur viennent en résonance. La rencontre avec les toiles de Fernand Léger et de Francis Bacon est particulièrement enrichissante, tout comme la juxtaposition avec les sculptures d’Alberto Giacometti. Ces artistes, avec lesquels Louise Bourgeois a entretenu une relation spéciale, ont été pour elle des présences marquantes et stimulantes. Mais aussi la juxtaposition avec la femme de Cézanne et un paysage de van Gogh. À l’infini – Alberto Giacometti L’homme qui marche A l'Infini + Giacometti
Sur 14 gravures de grand format, Louise Bourgeois a donné libre cours à son imagination graphique à l’aide de couleur, de mine de plomb et d’ajouts de papier. Comme presque toutes ses œuvres, À l’infini est une sorte d’autoportrait constitué d’émotions devenues images, ou de fragments d’inconscient qui ont pris forme. Dans le thème de cette série d’aspect très poétique consacrée au principe de la vie humaine formée d’un nombre infini de configurations de rencontre analogues mais jamais identiques, les enchevêtrement de lignes d’À l’infini se rapprochent des sculptures de Giacometti. Les efforts que ce dernier fit toute sa vie durant pour représenter la complexité du mouvement, pour le concevoir comme une succession d’immobilités, ainsi que ses tentatives pour représenter la réalité essentielle d’un être humain par ses portraits travaillés de manière exhaustive, relèvent d’une prise de possession qui se rapproche de la conception de Louise Bourgeois.
L’accrochage dans cette salle est absolument remarquable, le choix des sculptures de Giacometti est à saluer. Louise Bourgeois Portrait Photo: Jeremy Pollard copyright Maman
Dans le parc de Beyeler, la sculpture de bronze est moins impressionnante qu’aux Tuileries, où elle se dressait fascinante et menaçante, elle semble protégée par les arbres. Après la Tate Modern de Londres (2000/2007) au Jardin des Tuileries de Paris (2007/2008), au Guggenheim Museum de Bilbao (depuis 2001) et à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (2001,) cette sculpture a suscité l’enthousiasme du public et a attiré beaucoup de monde. Maman est montrée en Suisse pour la première fois, Genève, Zurich, Berne, Bâle,
La statue de Louise Bourgeois représentant une araignée monumentale et intitulée Maman (927,1 x 891,5 x 1023,6 cm) est une œuvre-clé pour la compréhension de son oeuvre : il s’agit d’une part d’un hommage à la mère de l’artiste, restauratrice de tapisseries à Paris et qui ne cessait, telle l’araignée, de réparer ses toiles. Louise Bourgeois voit d’autre part dans l’araignée un symbole suprême de l’histoire infinie de la vie, dont le principe est de se renouveler constamment : ce qui est tout aussi réconfortant qu’inquiétant, car il n’existe aucune échappatoire à ce cycle éternel. Maman de Louise Bourgeois constitue donc un monument commémoratif grandiose à l’existence du changement. The Blind Leading the Blind vs. Barnett Newman Uriel
La version de The Blind Leading the Blind présentée à la Fondation Beyeler date de 1947-1949. Constituée de cales de bois grandeur nature, peintes en noir et en rouge, elle présente une remarquable irrégularité régulière : irrégulière parce qu’elle est délibérément composée de morceaux similaires mais qui ne sont pas tout à fait identiques. Régulière, parce qu’elle se livre à une répétition des mêmes éléments, comme des triangles isocèles. Dans sa radicalité trigonométrique, The Blind Leading the Blind s’apparente aux inventions iconiques révolutionnaires contemporaines de Barnett Newman. D’où sa juxtaposition avec Uriel de 1955. La réduction de la peinture à la surface et à la couleur à laquelle se livre Newman trouve un écho dans la réduction de la sculpture de Louise Bourgeois à quelques formes trigonométriques de base, combinées entre elles. Mais elle peut aussi s’idenfier à un peigne, instrument de tapissier, omniprésent dans le travail de L.b Louise Bourgeois The Blind Leading the Blind vs. Barnett Newman Uriel
The Waiting Hours
L’un des derniers groupes d’œuvres auxquels Louise Bourgeois a travaillé est formé d’images cousues à partirdes étoffes de vêtements qu’elle a elle-même portés au cours de sa vie. À travers ses souvenirs de situations qu’elle a vécues dans certains vêtements précis, elle a créé des tableaux historiques éminemment personnels. Le temps a été un sujet de préoccupation majeur de Louise Bourgeois dans les dernières années de sa vie. Les Waiting Hours étaient pour elles avant tout les heures nocturnes durant lesquelles elle restait souvent éveillée, réfléchissant intensément à de nouvelles œuvres. The Insomnia fait aussi référence à ces heures nocturnes de réflexion. Est mise en regard de ce travail dans une vitrine, un oeuvre en tissu, faite de rondeurs grises, très connotée, arborant un sexe de couleur rose.
Louise Bourgeois The Waiting Hours
Janus fleuri, 1968
Bronze, patine dorée, pièce suspendue, 25,7 x 31,7 x 21,3 cm
Collection de l’artiste
Photo Christopher Burke
Dans la même année que Fillette, déjà vue à la Fondation, lors de l’exposition « Eros », Louise Bourgeois réalise d’autres œuvres suspendues qui sont des parties du corps humain à consonance sexuelle. Il s’agit d’une série de quatre sculptures de forme phallique, au titre évocateur de Janus parmi lesquelles Janus fleuri. Comme l’indique la référence à l’antique divinité latine, Janus, était le dieu à double visage, l’un tourné vers le passé et l’autre vers le futur, divinité des portes (janua), celles de son temple étaient fermées en temps de paix et ouvertes en temps de guerre. Tout s’ouvre ou se ferme selon sa volonté. C’est le côté bipolaire qui fascine l’artiste dans le choix du titre. « Janus fait référence à la polarité qui nous habite (…) la polarité dont je fais référence est une pulsion vers la violence extrême et la révolte (…) et le retrait », écrit l’artiste qui y voit aussi « un double masque facial, deux seins, deux genoux ».
Ici elle est mise en regard avec le nu couché jouant avec un chat de Picasso 1964
Passage Dangereux Louise Bourgeois Passage dangeureux 1997
Les représentations les plus impressionnantes peut-être que Louise Bourgeois a données de certains aspect de son Moi sont ses légendaires Cells, dont la plus grande, Passage Dangereux de 1997, est exposée dans le Souterrain de la Fondation Beyeler. L’artiste plaçait au tout premier plan les représentations de sentiments et d’émotions. Les nombreux objets du Passage Dangereux sont les symboles d’événements conscients et inconscients de son enfance et de sa puberté — dont la magie et les drames trouvent une mise en scène imagée dans une architecture créée à cette fin, et peuvent ainsi être dépassés. Jerry Gorovoy, – voir la vidéo ici-une autre là présent vendredi et samedi, a été l’assistant de Louise Bourgeois pendant plus de trente ans. C’est un excellent connaisseur de son œuvre, qui a joué, comme elle l’a souvent rappelé, un rôle décisif dans la genèse de ses pièces. Aux yeux de Louise Bourgeois, un grand nombre de ses œuvres n’auraient pas vu le jour sans son aide. Son discours (en anglais) s’est concentré particulièrement sur l’importance de Louise Bourgeois comme artiste et comme modèle pour des générations d’artistes.
Les oeuvres ne sont pas nombreuses, mais très justement mises en adéquation avec le fonds de la Fondation Beyeler par le commissaire Ull Küster, auteur d’un livre sur Louise Bourgeois. (anglais-allemand) On peut déplorer qu’il n’existe pas de version française, surtout étant donnée la double nationalité de l’artiste (américaine et française).
Il a eu l’occasion de préparer cette exposition avec elle. l’exposition est visible jusqu’au 8 janvier 2012 photos courtoisie de la Fondation Beyeler
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La Fondation Beyelerprésente aux visiteurs de l’Art 42 Basel un programme attrayant comprenant des expositions, des projets et des manifestations au Musée et à la Foire de Bâle, avec la présence de Renzo Piano, Beatriz Milhazes, Christian Marclay, Not Vital et d’autres artistes. Fondation Beyeler press image Expositions et présentation de la Collection
L’exposition « Constantin Brancusi et Richard Serra »: Cette exposition, dont Oliver Wick est le commissaire, présente 40 sculptures de Constantin Brancusi et dix sculptures d’acier et de plomb ainsi que des dessins de Richard Serra. Constantin Brancusi Tête d'enfant endormi 19606/07gyps collection privée Japon
Richard Serra - Olson 1996 collection de l'artiste La Collection Beyeler & la Daros Collection : Nouvelle présentation avec des groupes d’œuvres de Mark Rothko, Barnett Newmann, Jackson Pollock, Alberto Giacometti, Piet Mondrian, Wassily Kandinsky, Pablo Picasso, Georges Braque, Claude Monet, Vincent van Gogh et Paul Cézanne. Art dans l’espace public
10 juin – 2 août 2011 : Louise Bourgeois, Maman,1999 (bronze avec patine au nitrate d’argent, acier fin et marbre, 927,1 x 891,5 x 1023,6 cm) sur la Bürkliplatz de Zürich. On aura pu voir auparavant cette sculpture d’araignée sur la Bundesplatz de Berne, et elle se déplacera à Genève à partir de la mi-août. Du 3 septembre 2011 au 8 janvier 2012, elle fera partie de l’hommage rendu par la Fondation Beyeler à Louise Bourgeois à l’occasion du centenaire de sa naissance. Réceptions et manifestations Lundi 13 juin Réception privée en l’honneur de Beatriz Milhazes Mardi 14 juin Dîner Beyeler donné par Sam Keller en l’honneur de Renzo Piano Mercredi 15 juin Réception privée en l’honneur de Christian Marclay Vendredi 17 juinNocturne de la réception traditionnelle de la Fondation Beyeler à la Foire de Bâle, en l’honneur de Not Vital Stand et entretiens Art Salon à l’Art 42 Basel
La Fondation Beyeler est représentée à la Foire de Bâle par son propre stand où elle accueille les visiteurs et informe sur son programme d’expositions. Le Musée montre des œuvres de Joan Miró et présente le Fondation Beyeler-Nationale Suisse Conservation Project Henri Matisse « Acanthes ».
Henri Matisse - Les Acanthes
Jeudi 16 juin
17h00-17h30 Art Salon I Art Lives I «Louise Bourgeois» Ulf Küster, conservateur de la Fondation Beyeler et Elisabeth Bronfen, professeur de littérature anglaise à l’Université de Zurich Dimanche 19 juin
15h00-15h30 Art Salon I Talk I Matisse Acanthes Conservation Project, Ulf Küster, conservateur de la Fondation Beyeler Horaires d’ouverture prolongés pendant l’Art 42 Basel Pendant la Foire de Bâle du 14 au 19 juin, la Fondation Beyeler et son Restaurant sont ouverts tous les jours de 9h00 à 20h00. photos 2/3/5 elisabeth itti
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« Dans le fond, je voudrais faire des sculptures qui incarnent un nouveau mode d’expérience, qui ouvrent des possibilités de sculpture encore inédites »
Richard Serra
Richard Serra
photo elisabeth itti
L’appréhension déterminante d’une présence idéale dans l’espace, la question de l’essence de la sculpture, sera abordée sous un angle différent mais tout aussi pénétrant à travers dix oeuvres plastiques de Richard Serra
représentatives de différentes phases de sa création. On pourra également voir une nouvelle série de travaux sur papier. Cette sélection d’oeuvres, à vocation rétrospective elle aussi, regroupe des travaux précoces de Serra en caoutchouc et en plomb comme les Belts (1966/1967) et Lead Props, ainsi que ses premières installations d’acier caractéristiques : Strike : To Roberta and Rudy (1969–1971) et Delineator (1974/1975). La « curved piece » Olson (1986) inaugure une autre facette de l’oeuvre de Serra. Dans sa simplicité radicale,
est exemplaire de l’évolution actuelle de l’artiste tout en se rattachant à des oeuvres plus anciennes comme Strike.
C’est la première fois que l’oeuvre plastique de Constantin
Brancusi est présentée
en Suisse sous forme de rétrospective ;
l’Art Gallery of Ontario, Toronto, la Tate, Londres, le Musée National d’Art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, la Peggy Guggenheim Collection, Venise, le Stedelijk Museum, Amsterdam, le Muzeul de Artǎ, Craiova, la Hamburger Kunsthalle, la Staatsgalerie Stuttgart, le Lehmbruck Museum, Duisburg, le Kunstmuseum Basel et le Kunsthaus Zürich.
Cette exposition de la Fondation Beyeler, dont Oliver Wick est le commissaire, est montée en partenariat avec le Guggenheim Museum de Bilbao, où elle sera présentée lors d’une deuxième étape (8.10.2011–15.4.2012)
L’exposition s’accompagne d’un catalogue de grande tenue scientifique et abondamment
illustré, publié en trois éditions distinctes (allemand, anglais et espagnol) chez Hatje Cantz
Verlag, Ostfildern. Il contient des articles d’Oliver Wick, Friedrich Teja Bach, Alfred
Pacquement et Jacqueline Matisse Monnier ainsi que des commentaires de Raphaël
Bouvier, Denise Ellenberger, Alexandra Parigoris, Ileana Parvu, Marielle Tabart, Michelle
White et Jon Wood ainsi qu’une biographie des deux artistes. 244 pages, 176 illustrations,
CHF 68.–, ISBN 978-3-905632-89-7.
Richard Serra est représenté à Bâle et dans ses environs par trois sculptures d’extérieur installées dans des lieux publics : l’installation Open Field Vertical/Horizontal Elevations du Wenkenpark de Riehen/Bâle, mise en place en 1980 dans le cadre de l’exposition « Skulptur im 20. Jahrhundert » organisée, entre autres, par Ernst Beyeler, la sculpture d’acier Intersection installée en 1992sur la place du Théâtre au centre-ville de Bâle ainsi que la sculpture d’acier Dirk’s Pod inaugurée en 2004 sur le Novartis Campus, Bâle. ouverture tous les jours de 10 h. à 18 h, le mercredi de 10 h. à 20 h. Le musée est ouvert le dimanche et les jours fériés. Pendant la Foire de Bâle (mardi 14.6. – dimanche 19.6.) les heures d’ouverture sont les suivantes: 9 h – 20 h. la vidéo du vernissage les images du montage de l’exposition de Richard Serra Pointez les images pour voir les titres, cliquez pour les agrandir 1 e essai de la nouvelle mouture des blogs du Monde
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