Portrait de Marianne von Werefkin par Gabriele Münter
Au Musée d’Art Moderne de Paris du 4 avril au 24 août 2025 Commissaires : Isabelle Jansen, directrice de la Fondation Gabriele Münter et Johannes Eichner, Munich Hélène Leroy, conservatrice en chef, responsable des collections, Musée d’Art Moderne de Paris
Le Musée d’Art Moderne de Paris présente la première rétrospective en
France consacrée à l’artiste allemande Gabriele Münter (1877-1962).
Co-fondatrice du cercle munichois du Cavalier Bleu (Blaue Reiter),
Gabriele Münter compte parmi les femmes artistes les plus éminentes de
l’expressionnisme allemand. Dans un monde artistique dominé par les
hommes, elle a su créer une œuvre extrêmement personnelle et diverse
qui s’étend sur six décennies.
Si son nom reste souvent associé à celui de Kandinsky qui fut son
compagnon durant ses années munichoises (1903-1914), Gabriele Münter
n’a jamais cessé de se renouveler, avec une étonnante modernité,
maîtrisant un grand nombre de techniques et laissant une œuvre
foisonnante.
Portrait de Gabriele Münter par Wassily Kandinsky
À la suite des rétrospectives très remarquées consacrées à Sonia
Delaunay en 2014-2015, Paula Modersohn-Becker en 2016 et Anna-Eva
Bergman en 2023, le MAM poursuit ainsi sa politique de présentation de
figures féminines majeures de l’Art moderne dont les parcours artistiques
sont étroitement liés à la capitale. Le musée invite à découvrir cette
pionnière de l’Art moderne, qui débuta sa carrière à Paris, où elle exposa
pour la première fois en 1907 au Salon des Indépendants.
À travers une sélection de 150 œuvres de différentes techniques
(peinture, gravure, photographie, broderie, etc), cette exposition inédite
en France a pour ambition de proposer un parcours chronologique
détaillé de l’œuvre de Gabriele Münter, représentant plus de 60
années de son œuvre et de son importance pour l’histoire de
l’Art du XXème siècle.
Gabriele Münter traite de façon inattendue les thèmes classiques de la peinture avec des compositions et des cadrages audacieux, que révèle l’observation attentive de ses tableaux. Sa manière de simplifier les formes, par des jeux de lignes et de cernes, et son emploi des couleurs vives, donne à ses portraits et à ses paysages une intensité toute particulière, presque symbolique et poétique, alors qu’ils figurent des personnages et des lieux ancrés dans la réalité quotidienne. Elle joue de la perspective et des lumières afin de donner à ses natures mortes des aspects mystérieux et oniriques.

La première section de l’exposition accorde une place particulière aux photographies de Münter, qui documentent ses premiers voyages aux Etats-Unis (1898-1900) et en Tunisie (1903-1904). Ce voyage aux
Etat-Unis est considéré comme un moment charnière aux prémices de sa carrière ; là-bas, elle se familiarisa avec la technique relativement récente de la photographie et réalisa près de 400 clichés.
Alors qu’elle n’avait pas encore commencé à peindre, la pratique de la photographie a marqué son regard.
Gabriele Münter Autoportrait
De retour en Allemagne, Gabriele Münter s’installa à Munich où elle fit la connaissance de Kandinsky. De 1904 à 1908 le couple entreprit de nombreux voyages pendant lesquels Münter peignit et photographia.
La première section de l’exposition évoque en particulier le séjour en Tunisie de 1903-1904 à travers ses photographies et carnets de dessins.

La seconde section de l’exposition se concentre sur le premier séjour parisien de Münter en 1906 et 1907, durant lequel elle exécuta près d’un quart de l’ensemble de son œuvre gravé, en grande partie montré dans l’exposition, et introduit, à travers une série de portraits, l’évolution de sa peinture sous
l’influence des avant-gardes parisiennes dès son retour à Munich en 1908.
Cette section présente également les broderies de perles qui furent exposées à Paris au Salon d’Automne de 1906.

La troisième section de l’exposition présente les peintures phares des années 1908-1914 qui recouvrent la période dite « expressionniste » de son œuvre, et qui correspondent à son activité au sein de la Nouvelle
Association des Artistes de Munich, puis du Cavalier Bleu. L’artiste se fixa à Munich et acheta une maison à Murnau, dans les Préalpes bavaroises. Sa peinture devient alors plus expressive, se caractérisant notamment par l’emploi de couleurs vives et de formes simplifiées. Or, pendant cette phase, Gabriele
Münter ne peignit pas dans un style uniforme. Elle réalisa au même moment de nombreuses compositions aux couleurs sombres notamment lorsqu’elle traitait des motifs inspirés de l’art populaire. Cet intérêt pour l’art vernaculaire ainsi que pour l’art des enfants, qu’elle collectionna et reproduisit dans ses peintures, est présenté en contrepoint dans la quatrième section de l’exposition.

En 1915, Gabriele Münter s’exila en Scandinavie où elle resta jusqu’en 1920. Cette césure dans sa vie privée – Kandinsky était retourné en Russie où il se maria en 1917 – mais aussi professionnelle, s’accompagna également d’un changement dans sa peinture. Des tableaux aux tonalités plus retenues
firent leur apparition et la figure humaine y tint un grand rôle.

Gabriele Münter Javlensky
La cinquième section de l’exposition montre cette évolution stylistique au cours des années 1920, en lien avec les nouvelles tendances de la figuration. Parallèlement, le dessin qui, dès les débuts, fut pour Gabriele Münter une technique de prédilection reprit plus d’importance. Nombre d’entre eux se caractérisent par une économie de moyens.

Par l’emploi de seulement quelques lignes, l’artiste rend les personnes et leur caractère avec une force d’expression saisissante. Une importante sélection de ces dessins, peu vu, voire jamais exposés, est présentée dans cette section ainsi que des œuvres réalisées lors de son second séjour parisien en 1929 et 1930.

La sixième et dernière section évoque la peinture de Münter pendant la période du nazisme au cours de laquelle elle continua à peindre, en retrait du système officiel de l’art, exposant assez peu. Elle n’avait en effet aucun intérêt à trop attirer l’attention sur sa participation au groupe du Cavalier Bleu, sur les œuvres de sa période expressionniste et sur les œuvres abstraites de Kandinsky qu’elle a conservées de lui, restées cachées dans la cave de sa maison. L’exposition se clôt avec quelques œuvres phares du milieu des années 1930 à la
fin des années 1950 qui donnent un aperçu de la permanence et de l’intensité de son engagement artistique, le projet d’une vie, elle qui déclarait vouloir simplement « peindre sans détours ».

Informations pratiques
MAM
11, avenue du Président Wilson, 75116 Paris
Tél. 01 53 67 40 00
www.mam.paris.fr
Transports
Métro : Alma-Marceau ou Iéna (ligne 9)
Bus : 32/42/63/72/80/92
Station Vélib’ : 4 rue de Longchamp ; 4 avenue Marceau ; place de la reine Astrid ; 45 avenue Marceau ou 3
avenue Bosquet
Vélo : Emplacements pour le stationnement des vélos disponibles devant l’entrée du musée.
RER C : Pont de l’Alma (ligne C)
Horaires d’ouverture
Mardi au dimanche de 10h à 18h
(fermeture des caisses à 17h15)
Fermeture le lundi et certains jours fériés
Ouverture prolongée : les jeudis jusqu’à 21h30 et les samedis jusqu’à 20h
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« être Artiste pour Myriam Cahn ce n’est pas un choix, c’est un fait : 










Quatre ans plus tard, Jacob Meyer a toutefois fait



Medardo Rosso, enfant juif2





Louise Bourgeois




L’exposition s’accompagne de la parution d’une publication consacrée à Medardo Rosso, la plus complète à ce jour. Elle réunit des essais de Jo Applin, Heike Eipeldauer, Georges Didi-Huberman, Megan R. Luke, Nina Schallenberg, Francesco Stocchi et Matthew S. Witkovsky.
Fernand Léger, la Danseuse bleue


Gilbert & George







Conçue comme une exposition de rencontres permettant des expériences partagées, Se faire plaisir est le lieu d’un triple rapprochement et d’un triple plaisir. Celui des artistes qui croisent leurs pratiques, sous l’œil amusé des commissaires d’exposition qui la mettent en scène dans l’intention de prendre soin des visiteurs.





Massage de la tête, entrée libre (env. 20mn)
26.04 de 14h à 16h

Dorothea Tanning
« La Clef des songes » : ce titre d’une toile cardinale de René Magritte appartenant à la Collection Hersaint incarne l’orientation fondamentalement surréaliste et tresse les divers liens qu’elle noue avec l’univers mystérieux, à la fois familier et inquiétant, des (mauvais) rêves et de l’inconscient. La collection a été fondée par Claude Hersaint (1904, São Paulo – 1993, Crans-Montana), l’un des premiers et des plus importants collectionneurs du surréalisme. Après avoir grandi au Brésil, Claude Hersaint s’installe à Paris, où il acquiert à l’âge de dix-sept ans sa première oeuvre de Max Ernst. En naîtra une passion pour l’art qui l’animera toute sa vie et le conduira à réunir l’une des collections de peinture surréaliste les plus remarquables au monde. La Collection Hersaint rassemble aujourd’hui quelque 150 pièces, elle conserve notamment un ensemble d’oeuvres de Max Ernst parmi les plus considérables entre des mains privées.






Marie Laurencin
C’est ce dernier qui lui donne le prénom de Suzanne, en référence à la Suzanne biblique car elle pose nue pour des vieillards. Lors de ces séances de poses, Valadon observe, écoute et apprend les différentes techniques du dessin et de la peinture en regardant peindre les maîtres. À la demande de Bartholomé, elle montre ses dessins à Edgar Degas.Impressionné par son talent, il lui déclare « Vous êtes des nôtres ! » Valadon ne posera jamais pour Degas mais ce dernier lui ouvrira les portes de son atelier, lui apprendra la gravure en taille douce sur sa propre presse et lui achètera de nombreux dessins.
Les portraits familiaux de Valadon n’ont rien de complaisants. Elle peint les personnes qu’elle côtoie tous les jours comme elle les perçoit. Pas une ride ne manque au visage de sa mère Madeleine. En 1909, son fils apparaît tourmenté, le visage émacié, l’air abattu et le regard vide. Lorsqu’elle peint la famille d’Utter, ses sœurs et sa mère semblent compassées et raides dans leurs fauteuils. Valadon s’exprime avec plus de fraicheur lorsqu’elle peint ses lieux de vie comme le Jardin de la rue Cortot, 1928 et le Château de Saint-Bernard, 1930, que la famille acquiert en 1923 près de Villefranche-sur-Saône.
C’est avec la pratique du dessin que la 
Parfois, on aperçoit en arrière-plan un de ses tableaux entreposé dans l’atelier. Dans les années 1930, lors de séjours au château de Saint-Bernard, Valadon réalise plusieurs natures mortes comportant lièvres, faisans, canards, perdrix, rapportés de la chasse par André Utter. Les tableaux de fleurs deviennent à la fin de sa vie les cadeaux réguliers que Valadon offre à ses proches.
Valadon s’est très tôt aventurée sur le territoire masculin de la peinture de nus. En 1909, avec Adam et Ève, l’une des premières œuvres de l’histoire de l’art réalisée par une artiste représentant un nu masculin, elle détourne l’iconographie traditionnelle de la Genèse pour célébrer sa relation amoureuse avec André Utter. La position frontale des nus offrant au regard les parties génitales de la femme et de l’homme est particulièrement audacieuse. L’audace est vite réprimée car Valadon doit recouvrir le sexe d’Utter d’une feuille de vigne, sans doute pour pouvoir présenter le tableau au Salon des Indépendants en 1920

Le nu, en particulier féminin, est le sujet central de l’œuvre graphique de Valadon. Dans ses dessins au fusain, à la mine graphite ou à la sanguine ou encore dans ses estampes, ces femmes nues sont la plupart du temps figurées actives, vaquant à des scènes de la vie quotidienne (toilette, bain, ménage…).Ces corps, au travail, fatigués ou contorsionnés, sont traités sans complaisance et cernés d’un trait incisif. Malgré leur apparente spontanéité, ces œuvres sont le fruit d’une lente élaboration, comme le montre son utilisation régulière du papier-calque. Cette technique, apprise auprès de Degas, lui permet de dupliquer et transférer ses personnages d’un support à un autre. C’est également grâce à Degas que Valadon s’initie à la technique du vernis mou, un type de gravure qui donne à l’estampe un aspect très proche d’un dessin au crayon.

Son rythme hypnotique évoquant les castagnettes saisit l’auditeur dès les premières secondes pour ne plus le lâcher. Maquettes de décors et dessins de costumes font revivre différentes productions du Boléro tout en évoquant d’autres partitions chorégraphiques de Ravel : Pavane pour une infante défunte, Daphnis et Chloé, La Valse.

