Conférence
« Le corps comme outil, sujet et référence »
31/05/2017 18:30 – 20:00 LeMusée Würthet Anne-Virgnie Diez, historienne de l’art, vous proposent un cycle de
9 cours d’histoire de l’art sur le thème
du corps, en parallèle de l’exposition : « DE LA TÊTE AUX PIEDS.
La figure humaine dans la Collection Würth ».
Ce cycle sera rythmé par l’intervention d’artistes,
historiens, scientifiques, performeurs et critiques
d’art qui viendront étoffer le propos. Conférence N. 4 :
« Le corps comme outil, sujet et référence » 31/05/2017 18:30 – 20:00
Par Jean-Luc Verna :
artiste plasticien, chanteur, danseur, acteur et performeur
Artiste pluridisciplinaire – dessinateur, auteur,
danseur, chorégraphe, metteur en scène,
comédien, Jean-Luc Verna place le corps
au centre de son travail, dans toutes ses dimensions
et humeurs ; tour à tour glorieux, misérable,
jouissant, souffrant, vivant.
Il utilise le dessin comme il utilise son corps
et sa peau, comme un espace à travestir autant
qu’à embellir, à transformer autant qu’à célébrer. programme du mois ici Musée Würth France Erstein Z.I Ouest Rue Georges Besse F-67150 ERSTEIN Tél : +33 (0)3 88 64 74 84 Fax : +33 (0)3 88 64 74 88
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Non je ne vous parlerai pas du film, où Miou-Miou
fait la lecture à Patrick Chesnais, mais d’une
jeune femme, très populaire à Mulhouse : Myriam Weill.
La plupart d’entre vous la connait déjà,
si vous avez dans le passé fréquenté le petit Zinc. Le restaurant incontournable des vedettes
(Gad Elmaleh, Lambert Wilson, Pierre Arditi,
Laurent Korcia, et tant d’autres … ),
où la maîtresse des lieux,
avec sa voix mélodieuse, accueillait son public
avec le sourire.
Comme elle a plus d’une corde à son arc,
elle « sévit » avec le même charme et la même
conviction à la Librairie 47 ° Nord, dont Frédéric Versolato est le directeur Sa notoriété n’est plus à faire, les jeunes enfants
l’adorent, et se précipitent pour l’entendre les
charmer par ses lectures.
D’abord au théâtre de Poche, avec Thierry Vidal,
puis avec Barbara Abel, dans Cours et Jardins,
elle aiguise sa voix, pendant quelques temps.
Puis il s’en suit un stage au cours Florent, dont le créateur
et directeur était un mulhousien François Florent.
C’est après avoir suivi une formation de lecture
à voix haute proposée par Daniel Mesguich,
qu’elle se lança dans une nouvelle activité : lectrice.
Elle est aussi donneuse de voix.
Après s’être documentée auprès d’une amie
orthophoniste,Marie Brignoneafin d’appréhender
au mieux la manière d’aborder les enfants, elle
commence ses lectures à la Librairie 47 ° Nord.
A la rentrée 2018, ce sera la 5° saison de son
activité.
Cette récréation s’adresse le mercredi ,
aux enfants de 16 mois exceptionnellement,
mais surtout à ceux qui ont entre 3 et 10 ans
Elle n’a pas de règle de lecture, cela est interactif,
les enfants qu’elle connaît nommément posent
des questions. C’est un évènement participatif,
mixte, où elle aborde, les contes de fée, mais aussi
la vie réelle, le vivre ensemble, le partage,
les situations familiales, telles que le divorce,
la famille recomposée, le décès, la musique,
le théâtre, la peinture, le cinéma.
Quelque fois les sujets sont évoqués par les
parents, avant l’activité, aussi est-elle un relais,
entre eux et les enfants. avec Audrey Pulvar et Susanne Sender pour Asli Erdogan, romancière, journaliste turque, militante pour les Droits de l’Homme, emprisonnée depuis août 2016. Un beau moment plein d’émotions à la librairie 47°Nord! Merci Frédéric.
Cette action captive tant, que les parents ou grands
parents, souvent assistent à la lecture.
Son animal fétiche toujours présent pour l’
occasion est une peluche appelée « Tchouber »
Les enfants la remercient en apportant des dessins
sortis de leur imagination, qu’elle expose pendant
la lecture.
Son salon littéraire, s’étend à d’autres lieux,
comme le Temps d’une Pause, la Passerelle,
Terre Nouvelle, où ce sont les adultes qui sont
conviés pour un partage.
L’activité du mercredi s’achève par la distribution
de marque pages sponsorisés par le Crédit Mutuel,
ainsi que, cerise sur le gâteau, par un goûter
gracieusement offert par l’Engelman café = Engels’coffee
pour connaître les horaires il
suffit de regarder les affichages
tant à la Librairie 47° Nord à venir 3/5/ à 16 h ou
de s’abonner à elle par mail, (librairie@47degresnord.com)
ou de consulter le temps d’une pause 9/5/ à 19 h, participation 9€ apéritif +
à grignoter + lecture 30/5/ à 15 h 7.50 €
café, thé + cookie
Chefs-d’oeuvre de la collection Bührle Manet, Cézanne, Monet, Van Gogh…
Jusqu’au 29 OCTOBRE 2017
De quoi attraper le syndrome de Stendhal (définition)
En 2017, la Fondation de l’Hermitage à Lausanne a le privilège d’accueillir les joyaux impressionnistes
et postimpressionnistes de la collection Bührle.
Composée de chefs-d’oeuvre d’artistes incontournables
des XIXe et XXe siècles, comme Le champ de coquelicots près de Vétheuil de Monet (vers 1879), Le garçon au gilet rouge de Cézanne (vers 1888),
ou encore Le semeur, soleil couchant de van Gogh (1888),
cette collection particulière compte parmi les plus
prestigieuses au monde.
En dévoilant les trésors de la Fondation E. G. Bührle,
la Fondation de l’Hermitage poursuit l’exploration des
grandes collections privées suisses qu’elle mène depuis
une vingtaine d’années, avec notamment ses
expositions dédiées aux collections Weinberg (1997), Jean Planque(2001),Arthur et Hedy Hahnloser
(2011), Jean Bonna (2015).
Avec ce nouveau chapitre, c’est à une plongée dans
l’un des ensembles les plus importants d’art du XIXe et
du début du XXe siècle que l’Hermitage convie ses
visiteurs.
Rassemblées essentiellement entre 1951 et 1956
par l’industriel Emil Georg Bührle (1890-1956),
les oeuvres de la Fondation E. G. Bührle, à Zurich, sont
d’une qualité prodigieuse. Elles sont présentées en exclusivité à l’Hermitage, où elles pourront être admirées une dernière fois dans l’atmosphère intime d’une demeure du XIXe siècle, semblable à celle du collectionneur.
Elles seront ensuite montrées au Japon, avant de
rejoindre, à l’horizon 2020, la nouvelle extension du Kunsthaus de Zurich. JB Camille Corot
A l’image de la collection E. G. Bührle, le coeur de
l’exposition est consacré à l’impressionnisme et au
postimpressionnisme français, réunissant des chefs-d’oeuvre
de Pissarro, Manet, Degas, Sisley, Monet,
sans oublier Renoir, et des pères de la modernité que
sont Cézanne, Gauguin et van Gogh. En préambule à ce voyage fascinant, deux salles
viennent éclairer la manière dont ces tableaux
s’inscrivent dans l’histoire de l’art européen.
L’une est consacrée au portrait,
et montre comment les impressionnistes s’insèrent dans
la longue tradition de ce genre, de Hals à Renoir en passant
par Ingres, Corot, Courbet et Fantin-Latour. Honoré Daumier
L’autre réunit des toiles de Delacroix et Daumier
afin d’illustrer l’influence du romantisme et du réalisme
dans l’émergence de la peinture moderne.
Ce parcours éblouissant s’achève à l’aube du XXe siècle,
avec des oeuvres incontournables des nabis Eugène Delacroix
(Bonnard, Vuillard), des fauves (Braque, Derain, Vlaminck)
et de l’Ecole de Paris (Modigliani, Picasso, Toulouse-Lautrec).
L’exposition accorde également une attention particulière
à l’histoire de cet ensemble hors du commun qui
incarne le goût d’un collectionneur au milieu du
siècle dernier. Maurice de Vlaminck
Une salle est ainsi consacrée aux documents
d’archives et aux résultats de la recherche approfondie
que la Fondation E. G. Bührle mène sur ses fonds
depuis plus de douze ans, permettant de comprendre
le parcours historique, parfois complexe, de ces
chefs-d’oeuvre.
Un clin d’oeil aux « faux » tableaux au dernier étage, avec
les explications sur les circonstances des acquisitions
La petite Irène de Renoir acquise auprès d’Irène
Sampieri-Camondo, née Cahen d’Anvers, à Paris,
n’était pas présente lors de ma visite.
En 2009, lors de ma visite à la Fondation Bührle à Zurich
je l’avais croisée sous la dénomination la Petite fille au ruban bleu, elle m’avait tant intriguée, que je n’ai pas
résisté à aller sur sa trâce et de faire un billet sur elle,
tant son histoire est romanesque, que vous pouvez lire ici.
J’ai aussi appris à l’occasion de la visite de presse qu’à l’origine
c’est un peintre, qui depuis est passé dans le paradis
des oubliés, qui était prévu pour faire son portrait. Peter Severin Kroyer, peintre plus connu que Renoir
à cette époque, venant de son Danemark natal,
a subi l’influence des impressionnistes, durant
son séjour parisien. Commissariat : Lukas Gloor, directeur et conservateur
de la Fondation Collection E. G. Bührle, Zurich
Catalogue : en coédition avec La Bibliothèque des Arts, la Fondation de l’Hermitage publie un catalogue
richement illustré, réunissant de nombreuses contributions
d’experts. Très documenté, il relate toute l’histoire
et les pérégrinations d’Emil Bührle et de sa fabuleuse
collection. À Lausanne il y a 50 œuvres sur les 203 que comportent la collection. Des audio-guides sont à la disposition des adultes, mais aussi des enfants. Fondation de l’Hermitage direction Sylvie Wuhrmann
route du Signal 2, case postale 42 tél. +41 (0)21 320 50 01
CH – 1000 LAUSANNE 8 fax +41 (0)21 320 50 71
www.fondation-hermitage.ch
du mardi au dimanche
de 10 h à 18 h
le jeudi jusqu’ 21 h Accès
depuis la gare de Lausanne
prendre le bus N° 1 jusqu’à la Place François
direction Blécherettes
puis prendre la passage souterrain
pour prendre le bus n° 16 direction « Grand-Vennes ».
Descendre à l’arrêt « Hermitage »
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Le père de l’impressionnisme, Camille Pissarro En art, la grande affaire est d’émouvoir, que ce soit par des touches rondes ou carrées, des virgules ou des glacis (…) M. Pissarro ne ressemble ni à M. Claude Monet, ni à M. Sisley. (…) Peu de paysagistes ont, comme lui, le sentiment juste, sain et superbe des choses agrestes. Il rend l’odeur, à la fois reposante et puissante de la terre.
Octave Mirbeau, Le Gil Blas, 14 mai 1887
L’année 2017 marque le grand retour de cet aîné
du groupe Impressionniste sur la scène parisienne.
Parallèlement à la rétrospective que lui consacre
le musée Marmottan Monet, qui a débuté en février,
la Réunion des musées nationaux-Grand Palais
organise ainsi au musée du Luxembourg une exposition
sur un sujet entièrement neuf, se concentrant sur
les deux dernières décennies de la carrière du peintre.
Installé dans le village d’Éragny-sur-Epte, il y développe
une forme d’utopie qui traverse aussi bien sa peinture que
son engagement politique.
Les deux grands spécialistes de l’artiste, Richard Brettell
et Joachim Pissarro, (arrière, arrière petit fils de Pissarro),
sont réunis une nouvelle fois pour assurer le commissariat
de cette ambitieuse exposition abordant la période
la moins étudiée et la plus complexe de la carrière
de Pissarro. En 1884, après de nombreuses années marquées
par de constants déplacements, Camille Pissarro (1830-1903) se fixe dans le village d’Éragny-sur-Epte, dans le Vexin français, où il reste jusqu’à sa mort. Né à Saint-Thomas, dans les Antilles danoises,
il s’est formé en grande partie en autodidacte et
conservera toute sa vie une grande indépendance
d’esprit. Arrivé en France en 1855, il devient bientôt
un pilier de l’impressionnisme naissant, participant
aux huit expositions du groupe entre 1874 et 1886.
Pour l’artiste, la propriété d’Éragny représente
l’opportunité d’une stabilité nouvelle, propice au labeur
et à la vie de famille. Le lieu propose des motifs
nouveaux que Pissarro ne se lasse pas de peindre :
fermes, pairies, vergers… Ces motifs lui permettent
de renouveler sa peinture, en s’essayant au
néo-impressionnisme, mais aussi en explorant de
nouvelles techniques telles que l’aquarelle.
La vie que mène Pissarro avec sa famille
à Éragny correspond aussi aux convictions anarchistes
que le peintre s’est forgées : pour lui, autonomie et
travail collectif vont de pair, sur le modèle des travaux
des champs qu’il représente si souvent. La nature
d’Éragny, modelée par l’effort de l’homme, procure
à l’artiste la matière de nombreux sujets.
Il s’agit de tableaux, dessins et gravures aussi
spectaculaires que peu connus, créés à Éragny pendant
une période de vingt années.
L’artiste s’y installe au printemps de 1884,
louant une belle maison de campagne dont
il deviendra propriétaire en 1892 grâce à un prêt
octroyé par Claude Monet, et où il restera toute sa vie.
L’exposition inclut non seulement les émouvants
paysages de cette pseudo-ferme, résolument rustique et
productrice (à l’opposé de la luxuriance colorée de
Giverny), que Pissarro a immortalisés au fil des saisons,
mais également des tableaux représentant une
multitude de personnages, conçus dans l’atelier et localisés
dans les terrains champêtres d’Éragny.
Une place importante est réservée aux oeuvres graphiques
de Pissarro conçues durant la même période,
aquarelles éblouissantes et gravures aussi radicales
que celles d’un Gauguin. Pissarro invente aussi un mode de collaboration artistique
et familial inédit, notamment dans
sa collaboration avec son fils Lucien, qui culmine
avec la création de la Eragny Press.
Cette petite maison d’édition familiale initiée à
Éragny poursuivra ses activités à Londres,
rehaussant d’illustrations et de reliures
d’art les grands textes favoris de la famille.
Pissarro était passionné par l’idée du travail collectif,
avec d’autres artistes, théoriciens et écrivains
politiques, comme avec les membres de sa propre famille.
L’esthétique des oeuvres d’Éragny prend tout son sens
si elle est analysée sous l’angle politique. On sait
que Camille Pissarro était un fervent anarchiste et
qu’il fut à ce titre inquiété, à tort naturellement, après
Jusqu’au 9 juillet 2017 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris
commissariat : Richard Brettell, directeur de
l’Edith O’Donnell Institute of Art History, The
University of Texas, Dallas
et Joachim Pissarro, Bershad professeur d’histoire
de l’art et directeur des espaces artistiques du Hunter
College, City University of New York
scénographie : Etienne Lefrançois et Emmanuelle Garcia
C’est un échange entre amis et propriétaires d’une
des plus importantes collections de peintures du monde.
En été 2015, leKunstmuseum Basel a prêté dix
oeuvres majeures de Pablo Picasso au Museo Nacional del Prado de Madrid. Celles-ci
ont attiré près de 1.4 million de visiteurs.
En 2017, c’est au tour du Prado de confier au musée
bâlois 26 chefs-d’oeuvres de la fin du 15e
jusqu’à la fin du 18e siècle. Jan Kraeck 1587, portrait de Philip Emmanuel de Savoye, Prado
Ce généreux prêt est cependant loin de rendre compte
de la richesse de la collection madrilène, et la sélection
effectuée conjointement par le Kunstmuseum et le Prado
n’a pas la prétention de présenter un aperçu de ces fonds.
Les invités d’honneur du Prado sont exposés en 24 duos
(et quelques trios) avec des peintures du Kunstmuseum :
ainsi les oeuvres de Titien, Zurbarán, Velázquez, Murillo
et Goya dialoguent avec celles de Memling, Baldung,
Holbein le Jeune, Goltzius et Rembrandt. Francisco de Goya, jeunes filles aux cruches 1791/92
Des cycles d’oeuvres graphiques de Goya et Holbein
le Jeune issus du Cabinet des Estampes complètent
la rencontre entre les deux collections. Dessins de Holbein
Cette exposition
se propose de montrer les liens qui unissent ces
peintures et ces collections au-delà des courants
artistiques, des époques et des espaces géographiques.
Ainsi, le plaisir artistique va de pair avec un voyage
de découverte aux multiples facettes. Goya
Ci-après, un exemple pour un rapprochement
d’oeuvres : Peu avant la Réforme, Hans Holbein le
Jeune révolutionne l’art sacré avec son Christ mort au tombeau, une nature morte semblable Holbein, Christ mort au tombeau, 1521/22
à un distillat du récit biblique qui redéfinissait les
catégories et les frontières de la peinture religieuse.
Près d’un siècle plus tard, Francisco de Zurbarán
peignait, suite à la Contre-Réforme, un tableau encore
plus radical dans la pure tradition du bodegón,
la forme espagnole de la nature morte qui privilégie
la représentation sobre et détaillée de repas. Francisco de Zurbaran, Agnus Dei, 1635/40
Il reproduit un agneau aux pattes attachées.
Il s’agit bien entendu de l’Agnus Dei de l’évangile
selon Jean, l’un des symboles les plus anciens du
Christ. Ces deux oeuvres invitent à réfléchir à la
représentation du fils de Dieu.
Chez Zurbarán, cette réflexion deviendra un sujet
à part entière, puisque le peintre apparaîtra sous
les traits de Saint Luc dialoguant silencieusement avec le Christ en croix.
Naturellement, l’exposition présente aussi un bodegón profane du Prado mis en regard avec
le somptueux repas de Georg Flegel du Kunstmuseum. Georg Flegel 1615
Et Hans Holbein le Jeune peut aussi se mesurer avec
les peintres d’histoire et les portraitistes italiens : Tiziano, Ecce Homo, 1565/70
avec Titien dont le tableau Ecce Homo dialoguera avec
La flagellation de Holbein, ou avec Giovanni
Holbein la Flagellation, 1515
Battista Moroni dont le Portrait d’un soldat est
opposé au Bonifacius Amerbach de Holbein le Jeune.
Cette manifestation couvre aussi d’autres genres telle
la peinture d’histoire religieuse et mythologique,
l’allégorie ou le paysage.
Les 54 oeuvres s’expliquent mutuellement : l’observation
des liens et des différences fournit la base pour des
conclusions complémentaires. La mise en regard permet
la mise en évidence des points de départ qui se révèlent
parfois au premier coup d’oeil, parfois seulement
après une observation plus détaillée.
C’est ainsi que s’écrit l’histoire de l’art – ou, tout au
moins, c’est ainsi qu’elle devrait s’écrire.
Pour Bodo Brinckmann, commissaire de l’exposition
ces oeuvres se mettent mutuellement en valeur,
et fournissent une base pour une réflexion continue.
C’est une expérience artistique de premier ordre,
un voyage plein de surprises, de Bâle à Madrid,
une rencontre au sommet de 2 collections, une
chance pour les visiteurs.
Jusqu’au 20 août 2017
au Kunstmuseum de Bâle, 2 e étage.
nouveau bâtiment.
passmusée
Horaires d’ouverture
du lundi au dimanche
10 h / 18 h
Jeudi : 10 h / 20 h
MOOC Une brève histoire de l’art, de la Renaissance au XXe siècle
Le nouveau MOOC proposé par Orange et la Rmn-Grand Palais débute ce lundi 24 avril
Les inscriptions sont ouvertes sur www.mooc-brevehistoiredart.com
Comment distinguer Leonard de Vinci
de Michel-Ange ?
Un Monet d’un Manet ? Un Picasso d’un Braque ?
Et cette sculpture, doit-on l’attribuer au Bernin ou
à Rodin ?
Pour répondre à ces questions et bien d’autres
encore, Orange et la Rmn-GP se sont à nouveau
associés pour proposer un MOOC en 5 séquences.
Le MOOC Une brève histoire de l’art donne les clés
de compréhension des oeuvres du XVIe au XXe siècle,
et de solides tutoriels pour apprendre à lire un tableau,
une sculpture ou encore un monument. Le tout, sous
une forme ludique et pratique.
Il permettra à tous de rafraîchir ses connaissances
et de redécouvrir les chefs d’oeuvres de notre patrimoine
artistique. Il peut aussi être une base solide pour
tous les élèves et étudiants
qui préparent leurs épreuves d’histoire de l’art. 5 séquences pour 5 siècles d’histoire de l’art – La Renaissance – Le Grand siècle (XVIIe siècle) – Les Lumières (XVIIIe siècle) – Le XIXe siècle – Le XXe siècle
Concrètement, comment cela se déroule ?
Chaque cours comprend des vidéos,
des ressources complémentaires, des activités
d’apprentissage et un forum de discussion.
Pour suivre les cours et toutes les activités
proposées, il faut compter environ 2 heures par séquence, mais chacun détermine librement
le temps qu’il souhaite consacrer au cours et
l’ordre de ceux-ci.
À la fin de chaque séquence, un quiz ludique
permet de s’auto évaluer sur les connaissances
acquises et d’obtenir des « badges de connaissance ». Le MOOC permet à chacun d’organiser librement
son parcours formateur, selon ses centres d’intérêt
et ses disponibilités car les cours sont accessibles 24h/24. Il n’est pas nécessaire de se rendre disponible un jour
et une heure donnés. Les participants doivent s’inscrire sur www.mooc-brevehistoiredart.com pour pouvoir accéder aux contenus, interagir avec les autres participants et apprécier leur progression. Histoires d’art au Grand Palais
Depuis la rentrée 2016, les conférenciers de la Réunion
des musées nationaux-Grand Palais proposent
Histoires d’art, des cours d’histoire de l’art pour tous.
De la découverte d’une histoire générale de l’art à
l’approfondissement de ses connaissances par le biais
de cycles thématiques, ils peuvent s’expérimenter en
famille. Orange conçoit et propose un 6e MOOC avec ses
partenaires culturels
C’est le 6e MOOC proposé par Orange en partenariat
avec des institutions culturelles de renom. Le MOOC Une brève histoire de l’art a été conçu avec La Réunion des musées nationaux-Grand Palais,
tout comme les MOOC Impressionnisme en 2014
et le MOOC Picasso en 2015. Le MOOC Louis XIV a
été proposé en 2015 avec le Château de Versailles,
le MOOC Les origines de l’Homme avec le Musée
de l’Homme en 2016 et dernièrement le
MOOC L’instant figé avec le musée du Louvre.
Plus de 62 000 personnes ont déjà bénéficié
d’un enseignement à la fois rigoureux et convivial
basé sur des contenus de qualité.
En enrichissant sa collection de MOOC Culture,
Orange confirme son engagement dans la création et la
diffusion d’outils numériques pour démocratiser
l’accès au savoir et rendre la culture accessible au plus
grand nombre. C’est gratuit
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Anonyme 18 boutons de redingote représentant les vues du château et du parc de Versailles XVIIIe siècle Miniatures sur ivoire. D. 4 cm chacun Versailles, musée Lambinet Albrecht Durer, la petite touffe d’herbes (milieu des années 1490 ?) dans l’exposition Jardins du Grand Palais
Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut. Cicéron
fresque de la Maison du Bracelet d’or de Pompéi Jardins se veut un modeste écho à la phrase, souvent
reprise mais essentielle, de Foucault : « Le jardin, c’est la pluspetite parcelle du monde et puis
c’est la totalité du monde. »
150 ans après la publication de l’ouvrage fondateur
d’Arthur Mangin, Les Jardins : histoire et description et
quarante ans après l’exposition déterminante de la Caisse
nationale des monuments historiques et des sites en 1977,
Jardins, 1760-1820. Pays d’illusion, terre d’expérience,
l’engouement que suscite le patrimoine vert en France ne se
dément pas, avec aujourd’hui 22 000 parcs et jardins
présentant un intérêt historique, botanique ou paysager,
dont près de 2000 sont inscrits ou classés au titre des monuments historiques. Jardins, dont le titre entend
refléter sobrement toute la diversité du sujet, considère à
la fois l’histoire de l’art des jardins et l’histoire des expositions
sur ce thème, qui n’a que rarement retenu l’attention
des institutions culturelles. Giuseppe Penone Verde del bosco con camicia [Vert du bois avec chemise] 1984 Frottage de feuilles et couleur végétale
Si sa présence au musée semble fondée sur une
contradiction –le jardin, monument vivant, par nature
changeant, éphémère et in situ, n’est-il pas l’objet par
excellence d’une exposition impossible ? –
les liens entre le musée et le jardin sont en vérité étroits.
Lieux de savoir et de plaisir, qui naissent,
grandissent et meurent, ils sont aussi un espace
que peut arpenter, à son rythme, le visiteur. Koîchi Kurita Soil Library/Loire [Bibliothèque de terres/Loire] 2017 400 terres provenant de la région de la Loire (de sa source à la mer) et papier japonaisLe sujet est étudié dans sa définition essentielle : comme enclos,entité délimitée au sein d’un territoire, espace
mis en scène et donc miroir du monde. Présenté dans les Galeries nationales du Grand Palais, ce rassemblement
pluridisciplinaire de peintures, sculptures, photographies,
dessins, films, etc., n’est ni une histoire complète de l’art des
jardins, ni un état des lieux qui prétendrait à l’exhaustivité. Albrecht Dürer
Des notions connexes, comme celle de nature, sont tenues
à l’écart d’un propos fermement centré sur son sujet mais
qui entend néanmoins montrer, comme dans un grand collage,
le jardin comme oeuvre d’art totale, qui éveille tous les sens,
et poser la question essentielle de la représentation. Vue de l’exposition Jardins
Le parcours thématique, où s’entremêlent l’histoire de l’art
et celle des sciences, est construit comme une promenade
où le jardin « réel » – ni littéraire, ni symbolique, ni philosophique
– est entendu à la fois comme ensemble botanique
et construction artistique. Gustave Klimt
Cette exposition « jardiniste », un mot d’Horace Walpole repris par Jean-Claude-Nicolas Forestier, entend défendre
le jardin comme forme d’art et ses créateurs comme artistes. Jardins se concentre sur les expérimentations menées
en Europe – et plus particulièrement en France – de la Renaissance
à nos jours. Si le jardin médiéval est souvent le point de
départ des grands panoramas de la discipline, l’histoire de l’art
comme celle de la botanique invitent à privilégier un autre
commencement. Leopold Blaschka et Rudolf Blaschka, verre
A la Renaissance, les savants et les artistes
animés par une nouvelle démarche critique relisent
les sources antiques – illustrées par la présence inaugurale,
au sein de l’exposition, d’une fresque de la Maison du Bracelet d’or de Pompéi – à la lumière d’une observation minutieuse de
la plante. Ces réinterprétations, accompagnées de véritables
révolutions artistiques incarnées par les extraordinaires dessins d’Albrecht Dürer, conduisent aussi à la création
à Padoue (1545) du premier jardin botanique. Si les plantes y
sont toujours cultivées pour leur rôle utilitaire, leur
rassemblement a désormais aussi une vocation démonstrative
et sert de support à l’enseignement scientifique. Cézanne, le Jardinier Vallin L’hortus conclusus médiéval se brise et s’ouvre au monde,
avec des jardins qui s’enrichissent des découvertes des
grands explorateurs ; il s’ouvre aussi au paysage, entre
dans le champ des arts et devient un véritable projet pictural
pour des artistes qui disposent, notamment grâce à la
perspective, d’outils de représentations inédits et révolutionnaires.
De la petite touffe d’herbe d’Albrecht Dürer au « jardin planétaire » de Gilles Clément, les jeux d’échelles
constituent un fil rouge de ce parcours. La visite commence avec
la terre, prélude à un vaste ensemble qui met à l’honneur les
éléments premiers et le vocabulaire des jardins.
Si l’exposition commence avec la bibliothèque de Koîchi Kurita, elle se termine poétiquement avec les
deux vallons de pollen de fleurs de châtaignier
de Wolfgang Laib. Wolfgang Laib sans titre 2015
Jusqu’au 24 juillet 2017 Grand Palais
accès square Jean Perrin
commissariat : Laurent Le Bon, conservateur général du
patrimoine, président du Musée national Picasso, Paris
commissaires associés : Marc Jeanson, responsable de l’Herbier
national du Museum national d’histoire naturelle ; Coline Zellal, conservatrice du patrimoine, Musée national Picasso, Paris
scénographie : Laurence Fontaine Tous les jardins sont sur France Culture ! à (ré)écouter sans modération
23/03/2017 – 17:59 —
Les 18 et 19 mars derniers, la nature était l’invitée d’honneur des ondes
de France Culture.
Voici une petite sélection d’émissions diffusées
pendant ces deux journées exceptionnelles sur
France Culture autour du thème du jardin. A (ré)écouter ou podcaster sans modération !
Invité par le musée Rodin à travailler à partir de
l’ouvrage que Rodin consacra il y a plus de
cent ans aux « Cathédrales de France », En effet, le rapprochement de ces deux artistes est à l’image de la naissance du projet : d’abord presque fortuit, dont la nature s’adapta naturellement à l’évolution de la création d’Anselm Kiefer. Pragmatiquement, comme on assiste à l’éclosion puis à la croissance d’une plante inconnue, nous avons vu apparaître des efflorescences, certaines branches se ramifiant, d’autres stoppant leur croissance, et avons ménagé l’espace autour d’elles. Catherine Chevillot Conservateur général du patrimoine directrice du musée Rodin montage exposition Kiefer Rodin Anselm Kiefer a très vite souhaité élargir ses
investigations à l’ensemble de l’univers créatif
du sculpteur. Kiefer est un artiste qui, comme Rodin,
expérimente sans fin des combinaisons de formes
et s’intéresse à la matière, associant délibérément
des éléments de provenance et de statut différents.
À travers ses vitrines, peintures, livres, il joue de tous
les supports et use de toutes les techniques pour
comprendre ou digérer l’héritage du passé
et apprivoiser ici l’univers rodinien.
Vue de l’expo Rodin-Kiefer
L’exposition commence par la présentation
de vitrines, toutes inédites. Elles se répondent
les unes aux autres, mêlant aux vestiges de sa propre
vie des objets de nature et d’origine diverses et créant
par la même occasion des rapprochements souvent
inattendus et parfois déroutants.
En effet, lorsque Kiefer s’immerge dans l’oeuvre
de Rodin, il entame un long périple. Des croquis
d’architectures, en nombre limité, à l’immense corpus
des dessins érotiques, qu’il consulte à plusieurs
reprises, l’artiste s’arrête volontiers aux dessins
découpés avant d’être attiré par les innombrables
sujets en plâtre déclinés par Rodin et la profusion
d’abattis – fragments de jambes, bras ou têtes.
Ce voyage dans l’univers rodinien lui permet aussitôt
d’imaginer des formes nouvelles.
Ainsi dans ses vitrines, Kiefer agence les débris
de ces progénitures qu’il s’approprie. Il introduit
divers éléments, d’autres matériaux. Et de ces
métamorphoses, il attend, patient, que
se produise selon ses propres termes « l’étincelle ».
De la même manière, les moules des sculptures
l’interpellent. Soudainement confrontés à l’univers
de Kiefer, ces éléments témoignent d’une vie passée
comme d’une autre à venir. Kiefer s’intéresse moins
au procédé de moulage qu’à l’effet mystérieux
de l’empreinte. C’est la matrice qu’il retient,
celle susceptible de donner vie, mais qui
suppose de la part du regardeur un complément
de recherche ou d’interprétation. À lui de
réinventer la forme prisonnière et prête à éclore.
À la lisière de l’étrange, chacune de ses vitrines
est une ode au mystère, un univers poétique
dans lequel Kiefer nous invite à le suivre. Sursum corda
Sursum corda convoque de manière explicite une
référence chrétienne par son titre biblique associé
à une échelle en spirale – peut-être celle de
Jacob – et à un arbre, qui même séché n’est pas sans
évoquer celui de la connaissance. Les mots latins « sursum corda » – en français « élevons nos coeurs »
– inscrits sur la vitrine par Kiefer, prononcés par le
prêtre lors de la messe avant la prière eucharistique,
sont un appel à la prière, une élévation symbolisée
par l’échelle qui tend vers un au-delà et relie tant bien
que mal la terre au ciel. L’arbre s’enracine dans une
terre nourricière et fertile faite de sédiments, de débris,
de fragments de têtes de damnés directement empruntés
au répertoire rodinien, héritage artistique,
esthétique et strate ancestrale, à partir de laquelle
l’arbre et l’échelle s’élèvent. Ce travail fait écho
aux réalisations de Rodin mêlant oeuvres en plâtre
et végétaux, comme le grand assemblage réunissant
deux figures d’Ève, une Femme accroupie et un branchage. Auguste Rodin Deux Eve et la Femme accroupies Dimanche des rameaux
Cette vitrine offre une lecture inhabituelle
et paradoxale de ce moment qui marque l’entrée
du Christ dans Jérusalem, accueilli par une
foule en liesse, qui, quelques jours plus tard à peine,
le condamnera. La palme, ou le rameau, qui était
brandie en signe d’acclamation gît, piétinée, à moitié
cassée, au fond de la vitrine. Comme si tout
était vain, l’espérance déçue et le salut impossible.
La grande tige s’élève tel un mât dépecé et sec,
tandis que les branchages, abîmés et tordus,
proches d’un balai de sorcière, s’écrasent sur
les restes d’un moule sans fond. Il est la matrice
devenue inutilisable, vide, creuse et stérile. Anselm Kiefer Dimanche des Rameaux Peintures Dans sa peinture, l’artiste-alchimiste se confronte
à la matière qu’il sature de pigments. Les couches
sont labourées, les empâtements pétris.
Et de ces substances oppressantes aux tonalités
terreuses surgissent avec noblesse les « Tours-Cathédrales », noircies, blessées mais
triomphantes, promesses d’une renaissance
et annonciatrices de la floraison à venir. En 2013, Kiefer entreprend un travail autour de
la « Cathédrale » en hommage à Rodin et à son
ouvrage publié en 1914. Livres
Dans l’éternité de ses livres, véritable empreinte de son
oeuvre, il n’hésite pas à rejoindre l’univers poétique et
érotique du sculpteur, entre dévotion sacrée
et jouissance profane. Tous uniques, ces livres partagent
la même puissance d’évocation poétique et spirituelle :
la femme, sensuelle et tentatrice, s’accapare l’église,
joue avec elle. Commissaire Véronique Mattiussi
Les taches colorées librement répandues rappellent
le travail du sculpteur. La série de livres
aux effets marbrés fait naître de la matière
des silhouettes féminines et évanescentes. Car
pour Kiefer comme pour Rodin, et selon la formule
de Michel-Ange, l’idée et la forme sont partie
intégrante de la matière, qu’elle soit de marbre
ou de plomb. À eux, passeurs, de les faire émerger
et exister. Ainsi les lignes souples et sensuelles
de ces nus féminins surgissent de la feuille
et se fondent dans les veines qui évoquent celles
du marbre. Absolution Au centre de la salle, Absolution, oeuvre
monumentale et unique, constituée à partir
d’éléments de plusieurs figures (Torse d’Ugolin
assis, La Terre, Tête de la Martyre), recouverte
d’un grand drapé, ajoute moins à la modernité
du sculpteur qu’à son audace et à sa capacité
à se renouveler. Sans doute réalisée vers 1900,
cette oeuvre mystérieuse et sans équivalence
dans la production de l’artiste, présentée aujourd’hui pour la première fois au public,
proclame – cent ans après sa mort – tout le génie
créatif du sculpteur-explorateur et puissant
éclaireur. Chez Kiefer le tissu s’invite souvent sous la forme d’un
vêtement, qu’on pourrait croire vide mais qui est bel
et bien « habité » par des éléments symboliques et suggestifs ;
ainsi les Walkyries, ces vierges guerrières issues de
la mythologie nordique, voient leurs armures laisser
place à de simples tuniques désincarnées.Femmes et Architecture L’exposition se termine à l’étage du musée dans le cabinet
d’art graphique où est évoquée la fervente admiration
de Rodin pour l’architecture médiévale.
Carnet à la main, il parcourut la France,
à la découverte de la plus modeste des églises
comme de la plus glorieuse des cathédrales.
Cette passion architecturale traversa sa
vie et sa carrière, irriguant toutes les phases
de sa création graphique et sculptée (La Cathédrale, L’Ecclésiaste et même son Monument à Balzac). Une série de dessins
retrace la réflexion de l’artiste sur la dimension
organique qu’il attribua à ces édifices. Auguste Rodin Ornement
Les croquis d’architecture se transforment
progressivement en silhouettes féminines
combinées ou transformées en éléments
ornementaux avant de faire place à des figures
allégoriques. Son ouvrage Les Cathédrales
de France, publié en 1914 est un ultime hommage.
Il espérait ainsi les arracher définitivement
à l’oubli.
Musée Rodin, Paris
du 14 mars au 22 octobre 2017
The Barnes Foundation, Philadelphie
du 17 novembre 2017 au 12 mars 2018
Commissariat général
Catherine Chevillot Directrice du musée Rodin
Conservateur général du patrimoine
Commissariat scientifique
Véronique Mattiussi Responsable scientifique du fonds historique
Adjointe au chef de service de la Recherche
C’est une belle partition que déploie Charles Fréger
au musée Unterliden de Colmar.
Pas de signes, de notes, de silences, de nuances,
mais des termes comme : Irudi, Exiliados / Anairak,
La Porte du milieu. Des images fortes du passé, qui
hélas se retrouvent dans l’actualité Charles Fréger, Exilados/Ainarak
Gernika est la capitale symbolique
des Basques. Guernicaest un tableau, la
grande fresque de Picasso, est conservé à Madrid,
au musée de la Reine Sofia.
Le Musée Unterlinden qui expose l’un des
trois exemplaires de la tapisserie Guernica,
dont le carton a été réalisé en 1955 par
Jacqueline La Baume Dürrbach à la demande
de Picasso, accueille ainsi pour l’anniversaire
du bombardement de Guernica cet ensemble de
photographies de Charles Fréger. Le 2e exemplaire d’Unterlinden (vidéo) Charles Fréger a choisi de citer cette oeuvre : sa suite basque, pleine de bruits et de murmures.
Elle n’aurait pu être complète sans elle. Avec les
membres du groupe de commémoration Gernika-Lumo, qui rejouent année après
année l’événement, il a reconstruit une frise
de neuf scènes.
Neuf photographies qui figent les gestes des
acteurs ou les objets devenus aujourd’hui partie
de la geste mémorielle. L’inversion du positif
au négatif, le passage de l’ombre noire à la
blanche luminosité des silhouettes renforce le
sens de l’image. Comme les ombres errantes
qui peuplaient les enfers, ou même les blancs
fantômes des lieux hantés, les silhouettes des
acteurs, jouant les moments de cette après-midi
funeste, font revivre pleinement leurs personnages
et resplendir les symboles. Irudi Pour faire revivre les protagonistes de Guernica,
il a choisi de photographier ses modèles en buste,
de profil, en attitude. Ainsi défilent le berger calme,
la femme au fichu, l’enfant à la fronde qui joue au soldat…
Stéréotypes créés au fil des années, le regard
vers le ciel, vers l’horreur de leur destinée. Seule
la jeune mère a le visage tourné vers son enfant,
sans avenir. Exilados/Ainarak Les jeunes filles de Navarre ou d’Aragon qui
venaient en Soule pour y travailler dans les
fabriques de sandales, même si elles ont
vraiment existé, font désormais partie de la
légende basque. Comme des hirondelles – les
Souletins les ont nommées ainsi – les Ainarak
traversaient en automne les montagnes pour
rejoindre les fabriques de Mauléon où elles
allaient travailler jusqu’au printemps. Dans ce
voyage, on dit qu’elles apportaient le tabouret
qui leur servirait de siège, quelques vêtements
serrés dans un baluchon de toile ; objets qui
sont devenus, au fil des années, leur costume.
Si les sujets photographiés le sont une fois encore
– et cela signe la série – en contre-jour, soudain
les paysages, la montagne, deviennent un cadre,
un personnage. Se dessinent des reliefs, des
éboulis, des failles. Cependant, les visages sont
toujours dans l’ombre ; seuls les vêtements et
les accessoires prennent des formes et, éclairés
par des rayons de soleil, se colorent doucement La porte du milieu En contre-jour, un personnage au profil acéré,
immobile, pose. Dans le noir de la silhouette,
se devinent quelques détails, des croisillons de
broderie, un plumet, des collants de dentelle,
des chaussons de danseurs. Un long jupon s’accroche
à ses hanches, terminé par une minuscule
proue en forme de cheval. Le Zamalzain,
comme le berger – autre figure de fierté, avec sa
longue canne, ses guêtres et sa peau de mouton
– appartient, sans doute aucun, à la galerie des
personnages basques. Pays dont ils ont participé
à forger l’image faite de résolution, d’indépendance
d’esprit, de réserve et de gaieté aussi,
et une certaine part d’insolite et d’obscur qu’accentue
la présence des autres personnages de
ces deux séries de chants et les sons qui
martèlent les représentations,
les passages par les trois portes qui, sur la
scène, signifient leur entrée dans le monde du
récit . Ces personnages posent en contre-jour, devant des
tentures, rideaux de scène dont les superpositions,
les dérangements redessinent des paysages, ils deviennent
autres.
Non pas les acteurs grimés d’un spectacle mais
des hommes habités par le sens de leurs personnages
qu’ils subliment.
Quant au diable, il est le seul à être une ombre
chinoise cornue, qui se devine, derrière le rideau
de scène. Mais le diable n’est qu’une figurine de
bois dont l’ombre est unie, sans relief. Charles Fréger, photo Musée Unterlinden Samedi 18 mars Opening Night Colmar
Rencontre – discussion
Dans le cadre du Week-End de l’Art Contemporain Temps fort Gernika Du 27 au 30 avril Cycle histoire de l’art
En partenariat avec le Musée Basque et de
l’histoire de Bayonne
Profitez de la nocturne du jeudi soir pour vous
initier à un courant, une démarche artistique ou
un genre de l’histoire de l’art. Gernika, quand l’histoire devient symbole I Jeudi 27 avril Jean-Claude Larronde, Historien, Président du Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne
Horaire I 18h30
Tarif I 4,50€ en sus du droit d’entrée
Réservation I 03 89 20 22 79 I
reservations@musee-unterlinden.com Jusqu’au 22 mai dans l’espace de la Piscine
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