À l’occasion de ses dix ans, le Musée Würth, situé au sud
de Strasbourg, organise, du 30 janvier au 9 septembre 2018,
la première rétrospective muséale de plus d’une centaine
d’œuvres peintures et gravures de l’artiste peintre Hélène de Beauvoir, sœur cadette de Simone de Beauvoir.
C’est dans l’air du temps, après l’exposition, Women House à la Monnaie de Paris,
suite à l‘exposition du ZKM de Karlsruhe sur
l‘Avant Garde Féministe des années 70, où
les artistes femmes utilisent leur corps comme
une surface de projection pour les codes sociaux
et leur critique. Utilisant de nouveaux médias comme
la photographie, le cinéma et la vidéo, ainsi que des
performances et des événements, les artistes déconstruisent
le conditionnement culturel et social restrictif existant,
les mécanismes et les automatismes qui tentent de
supprimer les femmes artistes.
Pour la première fois dans l’histoire de l’art, des artistes féminines
ont pris ensemble la «représentation des femmes»
dans les arts visuels, en développant
une multitude d’identités féminines autodéterminées:
provocantes et radicales, poétiques et ironiques. L’exposition consacrée à Hélène de Beauvoir (1910-2001),
met en lumière le travail artistique méconnu
(j’ignorai son existence) d’une peintre
de la même période, ayant su faire une synthèse entre les
influences du cubisme, de l’orphisme et du futurisme. J’y vois aussi une parenté avec les expressionnistes allemands.
Le parcours retrace la carrière de l’artiste à travers de grandes
thématiques qui révèlent ses recherches picturales, telles
que la fragmentation de la forme par la lumière, la décomposition
du mouvement ou encore la simplification de la ligne de contour.
Ces expériences l’amèneront à développer un langage singulier
mêlant abstraction et figuration. L’exposition évoque aussi
les engagements moraux d’Hélène de Beauvoir : dans ses tableaux féministes, elle dénonce la souffrance des
femmes ; dans ses œuvres aux sujets politiques, elle décrit
les révoltes étudiantes de Mai 1968, les atteintes à l’environnement
ou encore l’hypocrisie morale et l’oppression.
Hélène de Beauvoir a pendant longtemps été dans l’ombre
de sa sœur aînée, la célèbre femme de lettres Simone de Beauvoir.
Elle eut pourtant une vie entièrement dédiée à la peinture et la gravure,
laissant dernière elle quelque 3 000 œuvres :
peintures à l’huile, à l’acrylique, aquarelles, gravures, dessins et collages.
Ayant successivement vécu au Portugal, en Autriche, en Serbie,
au Maroc et en Italie, elle s’installa avec son mari, Lionel de Roulet,
en Alsace au début des années 1960, d’abord à Scharrachbergheim,
puis de manière définitive dans le village de Goxwiller, où Hélène de Beauvoir travailla ardemment pendant presque 40 ans.
Cette grande voyageuse sut s’attacher profondément à l’Alsace,
ce qui conforte le Musée Würth dans sa volonté de proposer
une exposition rétrospective en sa mémoire. Les années parisiennes du quartier Montparnasse
Attirée dès l’enfance par le dessin, Hélène de Beauvoir
se forme à l’École d’art et publicité de la rue de Fleurus
(aujourd’hui la Cinémathèque de Paris), suit des cours
du soir et visite assidûment le musée du Louvre.
Elle expérimente la gravure et la peinture, travaille chez le
maître verrier Gruber et prépare sa première exposition
personnelle à la Galerie Bonjean en 1936.
Ces années sont exaltantes. Elle profite pleinement de la vie
artistique et littéraire du quartier Montparnasse, où elle croise
Jean Giraudoux, Jean-Paul Sartre, Pablo Picasso, Georges Braque,
Oscar Wilde, etc. La cause des femmes
Très tôt, à l’instar de sa sœur, elle s’insurge contre le
conformisme et l’ordre social de la bourgeoisie familiale
qui l’a vue naître.
Hélène et Simone, chacune à sa manière, vouent leur vie
à se libérer de cet ordre en se consacrant entièrement à la création
– l’écriture pour Simone, la peinture pour Hélène – et en imposant
ainsi une indépendance indispensable pour assumer le difficile
statut de la femme artiste. Une terre d’adoption : l’Alsace
En 1960, elle s’installe en Alsace avec son mari Lionel de Roulet,
ancien élève de Sartre, à Goxwiller, où elle travaille sans
relâche dans son atelier pendant quarante ans.
Elle tissera des liens forts avec cette nouvelle région d’adoption.
Très tôt d’ailleurs, elle soutient l’association
SOS Femmes solidarité Centre Flora Tristan
(petit fils Paul Gauguin)à Strasbourg,
dont elle sera la première présidente. L’exposition du Musée Würth
L’exposition organisée par le Musée Würth retrace les principales
périodes de la vie d’Hélène de Beauvoir reflétant ses combats
et ses engagements en faveur des femmes. Cette rétrospective
se scinde en six sections :
– la cause des femmes et les problématiques sociétales
et environnementales ;
– mai 1968, avec la série « Un joli mois de mai » ;
– les périodes marocaine et vénitienne ;
– les skieurs ;
– les gravures ;
– sa cosmognonie personnelle.
L’œuvre d’Hélène de Beauvoir a été exposée au cours
de sa vie dans de nombreuses galeries à travers le monde,
au Japon, aux États-Unis, au Mexique, en Allemagne,
en Italie, en France, etc.
C’est en Alsace, au Musée Würth, qu’est organisée la première rétrospective muséale rendant hommage à cette femme au destin extraordinaire. Pratique Musée Würth France Erstein
Z.I Ouest
Rue Georges Besse
F-67150 ERSTEIN
Tél : +33 (0)3 88 64 74 84
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Le Musée Tinguelyprésente les sculptures, installations et vidéos
de l’artiste berlinoise Sofia Hultén (née en 1972 à Stockholm). Jusqu’au 1 mai 2018.
Le titre est alléchant, « Ici la réponse, quelle est la question ? »
je suis intriguée par le goût de la jeune femme, pour les boulons,
marteaux, ponceuses et autres outils, ainsi que que pour
son envie de destruction/reconstruction.
Les oeuvres présentées sont curieuses, le travail
montré semble absurde, en adéquation avec Jean Tinguely,
l’artiste est enthousiaste et sympathique.
Mais tout comme le travail de Jean Tinguely, il en ressort
une réflexion profonde sur la consommation et le recyclage.
Les oeuvres de Hultén trouvent leur commencement dans
des objets quelconques du quotidien ou des matériaux de
bricolage. Par des manipulations méthodiques, qui frôlent
parfois l’absurde, l’artiste analyse les choses portant
l’empreinte d’une vie antérieure, les remanie et les réagence.
Les titres marquants que portent ses oeuvres renvoient à
des notions de philosophie ou de physique ainsi
qu’à des motifs de science-fiction et de culture pop.
Ils contrastent ainsi de façon surprenante, et souvent
humoristique, avec la sobriété des matériaux utilisés et des
situations filmées. Sensibles à la grandeur contenue dans
ce que l’on a trop vite fait de négliger, les réalisations de Hultén aiguisent une conscience des liens qui
rattachent notre vécu du temps et de la réalité aux objets
qui nous entourent. Here’s the Answer, What’s the Question?,
est une des plus importantes expositions personnelles
de l’artiste à ce jour. Force poétique et énigmatique de l’objet trouvé
Les objets trouvés, à proprement parler, sont cruciaux dans
l’art de Sofia Hultén. Il s’agit d’objets qu’elle déniche
sur Internet ou dans la rue, produits industriellement et
maintes fois dupliqués, qui portent néanmoins les traces
d’une utilisation individuelle. Soucieuse d’en cerner
la grandeur et la poésie, Sofia Hultén voue à ses objets
quelconques une attention minutieuse, comme on peu
t le voir dans la vidéo de 72 minutes Past Particles
(2010) : les « protagonistes » en sont une boîte à outils
récupérée et le millier de pièces détachées qu’elle contient.
Filmée une à une, chacune de ses pièces est grossie à l’écran
pendant quatre secondes. Même si l’on comprend qu’elles
ont été produites selon des procédés définis et pour
une utilisation précise, les pièces restent mystérieuses. C’est
cette disparité entre la matière présente et sa fonction perdue
qu’évoque le titre, construit à partir du « participe passé »
(past participle en anglais) et des « partic(u)les »,
qui composent notre monde. Les objets sont photographiés
comme des bijoux, sur un fonds de graviers. Boucles temporelles, réparation et délabrement
Un thème récurrent dans le travail de Sofia Hultén est
le passage du temps et les traces qu’il laisse sur le matériau
qu’elle a choisi. Tout commence par les questionnements
suivants :
« Qu’en serait-il si les choses se comportaient autrement ?
Qu’en serait-il si les lois physiques ne correspondaient
pas à ce que nous attendons normalement ? »
Composée d’un objet et d’une vidéo en quatre parties,
l’installation Mutual Annihilation
(2008), commence avec une commode délabrée.
L’artiste la restaure soigneusement, avant de lui rendre
précisément l’état de dégradation dans lequel elle l’avait trouvée,
et ce au moyen de peinture, de cire et de coups de pied.
La série Particle Boredom (depuis 2016) relève d’une
démarche comparable : Hultén y utilise des découpes de bois
aggloméré (particle board en anglais) dont elle commence
par reproduire la forme en latex ; elle broie ensuite les panneaux
pour les couler à nouveau dans leur forme initiale.
Par ce travail absurde qui s’annihile lui-même, Sofia Hultén
s’en prend, sur un mode ludique, à l’impossibilité de remonter
le temps. Elle démontre comment la plupart des
circonstances, qui déterminent l’état des objets qu’elle traite,
échappent à son contrôle, malgré toute son assiduité. Sofia Hultén à ce propos: « C’est précisément ce que j’essaie de trouver, ce moment où les objets avec lesquels je travaille
font quelque chose auquel je ne m’attends pas –
où les choses vont autrement que prévu. » Non-séquences, amalgames et variations Sofia Hultén aborde d’une autre manière encore
la question du temps, de ses causes et
ses effets, dans la série vidéo Nonsequences (2013-2014),
où elle découpe en phases individuelles des moments banals
du quotidien – frotter une pomme sur un pantalon,
manger la pomme, la faire tomber par inadvertance
dans la poussière, jeter la pomme dans un sac-poubelle –
pour ensuite mélanger les séquences dans des enchaînements
plus ou moins sensés. C’est à un jeu semblable du désordre
et de l’amalgame qu’elle se prête sous façon sculpturale
dans la série Scramble (depuis 2016), où elle démonte les
lamelles de stores jonchés de graffitis pour les remonter
en les combinant différemment.
De manière encore plus narrative, History in Imaginary Time
(2012) rassemble un morceau de grillage, une veste à capuche,
de la peinture, une balle de tennis, quatre bouts de cartons
déchirés, en faisant varier l’agencement des objets. Le
côté absurde et déroutant de ces situations permutées,
chaotiques, vient de ce qu’elles sont présentées avec une évidence
totale et la même précision que des enchaînements
et agencements plus vraisemblables.
L’artiste évoque ici l’influence marquante des
stratégies narratives des sitcoms anglais sur son travail :
« Je ne change chaque fois qu’un élément d’une séquence normale d’événements. S’il n’est plus question que de non-sens absolu, alors l’artiste perd sa visée, et la situation sa crédibilité. C’est comme le comique de situation qui exerce une grande influence sur mon travail. Normalement, il se produit dans un contexte extrêmement conventionnel, dans lequel tout est familier et seulement un élément saillant a été modifié. Si on modifie tout, ça tourne à la folie et ce n’est plus aussi drôle. » Here’s the Answer, What’s the Question?
Ce sont les quêtes et énigmes suscitées par les oeuvres de Hultén – comme la recherche de la fonction inhérente aux objets ou
celle de la séquence « exacte » de ses « nonséquences» –
mais aussi la méthode qu’a l’artiste d’inspecter les objets – comme en
atteste par exemple la vidéo Altered Fates (2013) – que
suggère le titre de l’exposition
«Here’s the Answer, What’s the Question ?»
En parallèle, ce titre fait référence à un nouveau cycle d’oeuvres, Pattern Recognition (depuis 2016), qui est un dialogue avec la
publication éponyme de 1967 de l’informaticien russe Mikhail Bongard.
Sur des panneaux de rangement perforés, et à l’aide d’outils
trouvés, Sofia Hultén reproduit des diagrammes que Bongard
avait développés comme procédés de vérification pour les
machines intelligentes. Un système, qui aurait un jour l’autonomie
de nommer les antagonismes représentés dans ses diagrammes
(vide/plein, symétrique/asymétrique),
donnerait la preuve de sa capacité presque humaine à reconnaître
des structures et développer des méthodes. Devant la réponse donnée,
les observateurs que nous sommes sont invités à chercher la
question qui sous-tend le motif. Biographie Sofia Hultén est née en 1972 à Stockholm et grandit à
Birmingham, Angleterre. Après ses études de sculpture à la
Sheffield Hallam University, elle s’installe en 1998 à Berlin afin
de poursuivre ses études avec une bourse de la Hochschule der Künste.
Jusqu’à ce jour elle vit et travaille à Berlin. Catalogue/cooperation
À l’occasion de cette exposition, la Ikon Gallery et le Musée Tinguely
publient conjointement un catalogue, préfacé par Jonathan Watkins
et Roland Wetzel, avec des contributions diverses
Commissaire d’exposition : Lisa Anette Ahlers
INFORMATIONS GENERALES
Titre : Sofia Hultén. Here’s the Answer, What’s the Question?
Lieu : Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Basel
Durée : 24 janvier–1er mai 2018 Visite de l’exposition avec l’artiste :
dimanche, 29 avril 2018, 13 h
Horaires : mardi – dimanche, 11h – 18h
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« Si la femme était bonne, Dieu en aurait pris une.
bien sûr que si, il a une femme, elle a même un prénom,
ne dit-on pas : Dieu et sa Grande Clémence »
Quand une fille naît, même les murs pleurent. » jusqu’au 28 janvier 2018 Women House est la rencontre de deux notions : un genre –
le féminin – et un espace – le domestique. L’architecture et
l’espace public ont été masculins, tandis que l’espace domestique
a été longtemps la prison, ou le refuge des femmes : cette évidence
historique n’est pourtant pas une fatalité et l’exposition, Women House nous le montre.
Elle rassemble sur 1000 m2
et dans une partie des cours de la Monnaie de Paris, 39 artistes femmes du XXe et XXIe siècle qui se saisissent
de ce sujet complexe et mettent la femme au centre d’une histoire
dont elle était absente. Après l’étape parisienne, Women House s’exposera au National Museum of Women in the
Arts à Washington D.C. On ne peut pas dire que les hommes s’y pressent. L’enjeu de trouver un espace de travail chez soi a été théorisé en
1929 par Virginia Woolf, qui encourageait les femmes à trouver une
chambre qu’elles puissent « fermer à clé sans être dérangé »
dans son essai « Une chambre à soi ».
C’est la date de « départ » de Women House,
dont l’ambition se poursuit de manière thématique jusqu’à des œuvres
récentes, produites par une jeune génération d’artistes femmes,
en passant par les années 70, moment où les artistes femmes se
rebellent contre la privation d’espace réel – d’exposition, de travail –
et symbolique – de reconnaissance. Les huit chapitres de l’exposition reflètent la complexité des points
de vue possibles sur le sujet : ils ne sont pas seulement féministes (Desperate Housewives),
mais aussi poétiques (Une Chambre à soi), politiques (Mobile-Homes)
ou nostalgiques (Maisons de Poupées). Les 39 artistes de Women House viennent de quatre continents,
de l’historique Claude Cahun jusqu’à une jeune génération :
l’artiste mexicaine Pia Camil, l’iranienne Nazgol Ansarinia,
la portugaise Joana Vasconcelos, l’allemande Isa Melsheimer
ou les françaises Laure Tixier et Elsa Sahal…
Certains noms sont connus (Louise Bourgeois, Niki de Saint Phalle,
Martha Rosler, Mona Hatoum, Cindy Sherman, Rachel Whiteread)
d’autres sont l’objet de redécouvertes récentes liées à une relecture
de l’histoire de l’art plus paritaire (Birgit Jürgenssen, Ana Vieira,
Laetitia Parente, Heidi Bucher). Des œuvres monumentales sont exposées dans les cours de
la Monnaie de Paris, Camille Morineau, commissaire, affirme pour sa part
que les artistes femmes n’ont “rien en commun”.
Pas d’essentialisation de leur travail, donc, mais une volonté
politique, féministe, de montrer leur travail, pour faire
exploser la bulle d’invisibilité qui demeure un verrou puissant,
alors qu’il y a 120 ans, l’école des Beaux-arts était tout
bonnement interdite aux femmes. Camille Morineau explique qu’avec “Elles”, au centre Pompidou,
elle avait cherché à écrire une histoire de l’art moderne à
travers un parcours entièrement féminin, pour prendre le
pari qu’elle pouvait raconter cette histoire depuis les collections
du Musée national d’art moderne, en sélectionnant des femmes.
Elle précise rétrospectivement qu’une seule et unique salle
pouvait être labellisée “art féministe”. Le reste déroulant
simplement une proposition de parcours à travers les courants
de l’histoire de l’art moderne. podcast France culture podcast la grande table
Partager la publication "Women House à la Monnaie de Paris"
C’est à l‘Espace Malraux de Colmar
jusqu’au 11 mars 2018.
PourJoseph Bey la chanson de Johnny est toujours
d’actualité, Noir c’est Noir, mais le parallèle
s’arrête là. Dans l’Age Sombre il établit une cartographie de la
contemplation à la galerie Courant d’Art Mulhouse, rue
des tanneurs. A la galerie Cheloudiakoff 1bis rue des Capucins
il nous emmène d’un Rivage à l’Autre dans un
Naufrage Céleste.
En fait de naufrage, c’est une plongée dans le noir,
décliné avec les gris et les blancs de toutes les nuances. Du noir des moines: la galerie se situe rue des Capucins ! Dans l’exposition collective à la Fondation Fernet Branca, Prendre le temps, avec ses amis artistes, il montre
ses Plaques accidentées, poncées, érodées comme le sol
qu’il aime fouler, inlassable, lorsqu’il marche par monts et
par vaux. photo Joseph Bey
Le noir est une couleur !
Cette assertion servit de titre, en 1946, à l’une des premières
expositions d’après-guerre organisée à la galerie
Maeght, à Paris: Bonnard, Matisse, Braque, Van Velde
et d’autres y mêlaient leurs pinceaux.
[Révélé au XIXe siècle par les sombres visions de Goya et de Victor Hugo, justifié par les fantasmagories informes, infernales et chimériques d’Odilon Redon, retrouvé par Manet dans les ombres de Velázquez, le noir fut la paradoxale aurore du XXe siècle, alors qu’il s’annonçait comme le crépuscule du siècle précédent, symboliste et romantique. Et puis Matisse vint et l’affirma, le théorisa précocement, et le clama comme un mot d’ordre : le noir est une couleur…..] extrait d’un texte de Dominique Païni,
(il fut à sa tête pendant une courte période) Podcast Histoire du noir Michel Pastoureau
Si vous pensez que Joseph n’utilise qu’un seul pot
de couleur noire je vous invite à regarder cette vidéo (amateur)
tournée dans son atelier de Riedisheim, où ce professeur de physique,
nous emmène dans sa galaxie. A 14 ans il suit avec passion l’alunissage
d’Apollo 11. Depuis devenu adulte sa quête de la lumière est restée
intacte. Le marcheur de Compostelle, mystique et intellectuel,
pose les questions de l’espace, de la création de l’univers et du
Big Bang.
On assiste d’abord au noir profond, puis à l’allumage des étoiles,
à la recherche du Graal.
Ses toiles exposées à l’espace Malraux ne sont nullement abstraites,
présentées un peu comme sur une table, le Champ des plaques,
nous convie à la contemplation, de la voie lactée.
En prenant les escaliers l’ombre de l’émerveillement surplombe, la dernière ombre. Joseph Bey crédit photo
Il faut grimper à la mezzanine, une lunette vous permet de
zoomer sur les détails des mystérieuses étoiles qui
enrichissent la texture des toiles, où l’on voit des noirs brillants,
des gris très clairs, des gris colorés de bleu, de rouge,
des toiles de lumière, dont les structures de la matière animent
le noir.
Le parcours de la galerie permet de contempler et de déambuler
devant la dernière ombre, le souffle de Jack, l’obscur désir, petit Chemin aux confins du temps, l’ombre du doute,
la conquête del’inouï, le chant de la dernière ombre.
Dans l’annexe se dressent ses Monolithes noirs. A ne pas manquer : Dimanche 21 janvier à 15h – Présentation de l’exposition par Sylvie Messier, historienne de l’Art. Jeudi 1er février à 18h30 – Lecture par Éric Kheliff comédien
d’un extrait du livre de Jean Paul Marcheschi
«Goya – Voir l’obscur» suivie d’une intervention musicale
de Marc Bernadinis. Dimanche 11 février à 15h – Carte Blanche musicale aux élèves du CRD de Colmar. Dimanche 18 février à 15h – Entretien autour d’une oeuvre,
entre les artistes Denis Ansel et Joseph Bey. Samedi 3 mars à 14h30 – Conférence sur la matière noire par Jean-Luc Bubendorff, maître de conférence à l’UHA –
Au Pôle Média Culture Edmond Gerrer. Espace d’Art Contemporain André Malraux –
4 rue Rapp 68000 COLMAR Horaire du mardi au dimanche de 14h à 18h, sauf le jeudi
de 12h à 17h. Fermé le lundi. Renseignements : Thomas Perraudin au 03 89 24 28 73
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Il vous reste 2 jours pour visiter FOLLOWERS est une exposition des étudiants du Plateau, option Art de la HEAR – Haute école des arts du Rhin : « Il s’agissait de se positionner sur le flot d’images auquel on est
confronté sur internet et les réseaux sociaux en tant que
“followers”, questionner ces images en leur redonnant une
matérialité. » Anne Immelé Shireen Ali, Lena Beckerich, Fred Bello, Neckar Doll, Silviane de Goër, Alice Guérin, Emma Haëck, Jacques Herrmann, Hyosook Kim, Ange-Frédéric Koffi, Léa Kreitmann, Nahrae Lee, Juliette Liou, Vincent Lo Brutto, Emmanuel Michaud, Océane Pastier, PHiLiPPe PAULiN, Maëlyn Pesquer, Laura Porzio, Nastassja Ramassamy, Julie Robiolle, Yvan Rochette, Robinson Roumier, Agathe Sieffert, Pablo Stahl, Marion Stoll, Lydja-Uta Szatkowski, Hippolyte Tessier.
Etudiants en en 3e , 4e et 5e année option art à la Haute école des arts du Rhin
(Hear), ils ont investis les lieux de La Kunsthalle de Mulhouse.
Le projet initié par leurs professeurs : Edouard Boyer, Ivan Fayard,
Anne Immelé explore les nouvelles formes et les nouveaux statuts
de l’image à l’ère des réseaux sociaux. Tout un questionnement
qui est d’actualité qui les orientait à travailler en 2 dimensions,
tout en leur laissant la liberté de leur propre interprétation.
Chaque étudiant a produit sa pièce durant l’année, pour ensuite
collaborer à la mise en espace pour cette exposition, force discussions
et conseils des coordinateurs. Tous les médiums ont été utilisés, tant qu’il s’agit d’image :
peinture, photo, vidéo, dessin, édition, sculpture …
Une performance a eu lieu pendant le vernissage (que j’ai manquée
pour cause de vernissage à Colmar) qui consistait à reproduire un
épisode de The joy of painting , célèbre show télévisé diffusé aux
États-Unis dans les années quatre-vingt. Lena Beckerich : A walk in the wood, hommage à Bob Ross la performance consistait à reproduire en direct, en suivant un tutoriel qui apprenait à peindre des paysages, l’image à partir d’une toile blanche. Aussi se pose la question
de savoir qui est l’auteur de l’image ?
L’inspiration vient aussi de Dafen, un village chinois où
8 000 artistes produisent à la chaîne trois à cinq millions
de tableaux par an.
Frèd Bello, les légos
Une autre performance que j’ai ratée, si vous avez des photos je suis preneuse 😳 , Yvan Rochette a crée un masque en plâtre,
genre scaphandre. C’est un performer en tenue d’Adam qui s’en est
paré et s’est promené lentement dans l’exposition, s’arrêtant devant
les oeuvres, à la surprise des visiteurs, déclenchant l’hilarité,
la gêne, la curiosité
Questionnement sur le regard et l’identité , quelle image
l’on renvoie de soi, quand on est tout nu, juste à l’abri d’un
masque.
La mythologie est assez évoquée, notamment par le dessin
de Lydja-Uta Szatkowski, qui s’interroge sur la légende
grecque qui circule sur les réseaux sociaux, sur la déesse
de la Lune Sénélé. A chaque éclipse de lune, on dit que Séléné
allait être mangée par un dragon. Lydja est séduite et amusée
par l’idée que la légende de Sénélé, relayée par les réseaux
sociaux, lui accorde le statut, de vampire, qu’elle lui préfère
à la légende originelle. O Serapis, film d’Emmanuel Michaud où le collectif des élèves
semble rendre hommage à la divinité syncrétique, en le parant
de leurs bijoux, puis en le dépouillant, en une sorte de rite.
Idole déchue ?
Une autre vidéo sur la société de consommation, de Philippe Paulin The Stupid Beast D’autres évoquent les images smartphones, les dessins d’enfants –
Léa Kreitmann .
D’autres encore reprennent des photos de l’enfance, en extraient les
détails, pour les repeindre. Une autre vidéo De Abdomen à Zygote » d’Emma Haëck Pablo Stahl dès l’entrée nous propose un slogan en poster
“Devenez votre carrière” Autoportrait, lorsque l’on sait que ses parents sont artistes
bon sang ne saurait mentir !
Hippolyte Tessier propose de nous servir en
images multiples sérigraphiées
L’exposition se tient du 13 au 18 janvier,
de 12 h à 18 h Suivez-les Si j’ai commis des inversions ou des erreurs je suis ouverte à toutes suggestions.
Lagalerie de la Filature, scène nationale- Mulhouse /
la Filature, scène nationale- Mulhouse présente jusqu’au 9/3/2018
dans le cadre du festival Les Vagamondes « Muchismo » de Cristina De Middel (sur France Inter)
C’est sous le commissariat du critique d’art, commissaire d’exposition,
découvreur insatiable et auteur prolifique, Christian Caujolle
que l’ exposition monographique de l’artiste espagnole Cristina de Middel, se déploie sur les cimaise de la galerie.
C’est à la fois un travail photographique et d’édition.
Singulière et prolifique, Cristina De Middel (Alicante, 1975), est nominée 2017, par l’agence Magnum Photos et
reçoit le Prix national de la photographie du ministère
de la Culture espagnol. Pour son projet Muchismo, créé à
Madrid en juin 2017, Cristina de Middel choisit de revisiter
l’intégralité de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent et dans
une accumulation colossale.
Elle a rassemblé 430 images réalisées dans le cadre de six séries
de photos prises en Zambie, au Brésil, en Inde, en Ecosse et
en Chine. Cela ressemble presque à un storybord désordonné ,
dans sa présentation, tant il est prolofique.
Elle nous raconte en images, des histoires bien à elle, en dehors
des clichés du photojournalisme dont elle et issu. On peut retrouver
certains récits parce qu’ils ont un même encadrement, mais pas
forcément.
Sa série Les Afronautes en 2012 a connu un immense succès
Elle démontre aussi que l’on peut raconter des histoires avec
des photos, en faisant croire à un lieu, alors que c’est une mise
en scène. Christina de Middel nous invite à un jeu de piste en
y ajoutant aussi de l’humour et de l’insolite.
L’aventure de quelques géologues, astrologues et autres professions
en logue qui tentent de s’approcher d’une île inconnue, obligés
de la contourner car leur embarcation trop luxueuse ne leur permet
pas d’accoster, se rabattent sur une île étrangère, pour immortaliser
leur exploit.
En Chine elle revisite le petit livre rouge de Mao, à l’envers, en
pratiquant une censure à sa manière.
Correction au tipex, apportée par Cristina sur la première photo et
ci-dessous.
Elle développe depuis plusieurs années une recherche personnelle,
dans une approche plus conceptuelle, abandonnant peu à peu
la presse pour le monde de l’art, en prenant presque le contrepied
du photojournalisme.
A vous de réunir le puzzle dans la somme de photos exposée.
je constate que j’ai utilisé l’adjectif prolifique à plusieurs reprises,
c’est en fait ce qui la caractérise avec son enthousiasme et sa bonne
humeur.
Partager la publication "Cristina De Middel "Muchismo""
C’est comme les marronniers, ils reviennent tous
les ans. A vos Agendas Cours Publics est un cycle de cours proposé conjointement
par LaKunsthalle, le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace et la Haute école des arts du Rhin.
Les cours, assurés par des personnalités universitaires
ou du monde de l’art sont ouverts à toussur inscription.
Autour d’une thématique, trois intervenants présentent un
courant artistique, un pan de l’histoire de l’art qui permettent
de recontextualiser la création contemporaine. La Table et le Territoire, mené avec l’association COAL Thème 2018 : ART ET ENVIRONNEMENT
En 2015, lors de la Conférence des Nations Unies, 196 délégations venues du monde entier signaient à Paris le premier accord universel sur le changement climatique. Depuis, le consensus s’est avéré fragile et il ne fait pas de doute que la bataille climatique sera encore longue. À l’image de cet exemple, la mobilisation pour une écologie contemporaine se déploie entre prises de conscience et intérêts contradictoires. En art, de nombreux artistes sont activement engagés sur le thème de l’écologie. À leur manière, ils participent à un effort collectif pour l’environnement, en faveur d’un monde responsable et conscient de ses valeurs naturelles. Par leurs oeuvres, leurs démarches souvent leurs choix de vie, ils signent des plaidoyers pour la planète avec la conviction que c’est par leurs engagements aussi que le monde, et l’être au monde, évoluera. Ils s’impliquent par la matière, l’objet, le voyage, ils sont à l’écoute du monde sociologique et scientifique. Le cycle « Art et environnement » donne la parole aux artistes pour qui la question de l’écologie est vitale et constitutive d’un progrès social. Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00 à l’Université de Haute-Alsace / Campus Fonderie Mulhouse – Amphi 1 Jeudi 18 janvier – Qui va au nord va au sud de Vincent + Feria Jeudi 15 février – Design for nature d’Alexis Tricoire Jeudi 15 mars – Formes, art et environnement de Nathalie Blanc
Jeudi 18 janvier – Qui va au nord va au sud de Vincent + Feria Avec cette conférence performée, l’idée est d’introduire la
question de la mobilisation des artistes dans les multiples
propositions d’interventions artistiques et créatives, en
période de mondialisation. Il va de soi qu’il s’agit d’un
engagement par rapport à l’Environnement et ceci suite
à des expériences dans « l’aller voir », « l’être là » et pour
éveiller la conscience de chacun sur les ravages du changement
climatique. Un art écosophique, éthique et esthétique apparaît
et participe alors aux mobilisations diverses. Françoise Vincent et Eloy Feria, artistes, enseignants
chercheurs travaillent ensemble depuis 1996.
Ils développent un art d’intention et de participation à
travers des installations, performances, situations, conférences
et ouvertures de sites web. Ils sont membres de l’équipe
de recherche « Arts pratiques et poétiques » (Rennes 2)
et « Arts des images et art contemporain » (Paris 8).
De 2007 à 2009, ils créent et pilotent un programme de
résidence pour artistes au pôle Nord à Ny-Alesund (Arctique)
et Dumont d’Urville en Antarctique « Arts aux pôles »
en partenariat avec l’Institut polaire français (IPEV).
Ils ont entre autre participé à la 52e Biennale internationale
de Venise (2007) ; à la 7e Biennale de Gwangju (Corée du sud,
2007) ; et exposé dans diverses institutions et lieux artistiques
en France, au Venezuela, Portugal, Pologne, etc.
En 2018, ils seront artistes-curateurs de la Biennale de la fin
du monde (Argentine Chili, mars 2018) et partiront pour une
résidence en Île de Pâques (Rapa Nui, janvier 2018). Jeudi 15 février – Design for nature d’Alexis Tricoire Alexis Tricoireest un artiste et designer engagé pour
les causes qui lui sont chères.
Fonte du permafrost, disparition de la calotte glaciaire, gestion
des déchets industriels, global warming, déforestation, font partie
des thématiques qu’il aime aborder dans sa création.
Il s’est donné pour objectif de sensibiliser le grand public aux
problématiques écologiques. Son pari : activer la dimension émotionnelle
du spectateur par le beau et l’onirique pour favoriser
l’assimilation d’un message et les changements de comportement.
Il partagera son expérience par la présentation de ses projets
les plus emblématiques avec la volonté d’ouvrir un débat sur
le rôle et la responsabilité de l’artiste en cette période de transition
écologique.
Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs
et d’un master de The School of Art Institute of Chicago, Alexis Tricoire repense depuis plus de dix ans les interactions
entre la nature et la société industrielle.
Son champ d’activité va du produit industriel aux sculptures
monumentales en passant par les installations artistiques
éphémères, avec la particularité d’intégrer systématiquement
des plantes vivantes. Il a notamment exposé dans des espaces
institutionnels tels que le Grand Palais, le Muséum National d’Histoire
Naturelle, le Château de Versailles, le ministère de l’Écologie,
la Cité de la Mode et du Design, Le Musée EDF Electra,
et réalisé des sculptures monumentales pérennes dans
des centres commerciaux, bureaux, boutiques, gares, espaces
de restauration… Jeudi 15 mars – Formes, art et environnement de Nathalie Blanc Cette conférence s’intéressera à la relation entre «art» et
«environnement» déjà émergeante dans les années 1960
sur la scène Pop Art. Comment les artistes contemporains ne
font-ils pas seulement appel à leurs compétences pour créer
des représentations d’environnements, leurs histoires et
leurs destructions de manière mimétique, mais aussi s’engagent-ils
plus profondément pour aider les sociétés à se réinventer ?
Comment ces mouvements transforment-ils et réfèrent-ils
à ce que l’on appelle un artiste et son positionnement dans
une société donnée ? Comment les dimensions esthétiques
des sociétés en transformation, confrontant le sens et
les sens, s’articulent-elles avec ce qu’on appelle l’art ? Nathalie Blanc est directrice de recherche au CNRS
et directrice générale du laboratoire LADYSS.
Elle est basée à l’Université Paris Diderot 7 au
département de Géographie, Histoire & Sciences Sociales.
Elle est aussi artiste et commissaire d’exposition et
travaille actuellement sur le thème de la fragilité écologique. Modalités d’inscription Inscription uniquement par courrier auprès du Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace – Maison de l’Etudiant – Campus Illberg – 1, rue Werner 68100 Mulhouse Tarif plein : 20 euros / tarif réduit 10 euros pour l’ensemble
des conférences. Entrée libre pour les étudiants de la HEAR et de l’UHA.
Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Pour tout renseignement concernant l’inscription
s’adresser au Service Universitaire de l’Action Culturelle
de l’Université de Haute-Alsace :
03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr
Claude Monet, le plus célèbre des peintres impressionnistes,
fut aussi le plus secret de leurs collectionneurs. A l’exception
de ses estampes japonaises, on ignore les chefs-d’oeuvre qu’il
a réunis tout au long de sa vie. Ils constituent pourtant
le panthéon artistique et sentimental du maître de Giverny.
C’est un ensemble aussi rare qu’exceptionnel, qu’il ne montrait
qu’à ses amis proches. Légataire universel du fils du peintre, dépositaire du premier fonds mondial d’oeuvres de Claude Monet ainsi que de
certaines oeuvres de ses amis, le musée Marmottan Monet
a entrepris de reconstituer la collection personnelle
du chef de file de l’impressionnisme.
En partie dispersée à sa mort et tombée depuis dans l’oubli,
il aura fallu mener une étude approfondie – digne d’une enquête
policière – pour reconstituer cet ensemble disparu
et établir la date et les circonstances dans lesquelles peintures,
dessins, sculptures entrèrent à Giverny.
L’exposition présente une centaine d’oeuvres provenant
du musée Marmottan Monet, mais aussi des Etats-Unis,
d’Amérique Latine, du Japon et d’Europe.
Le Moma, Le Metropolitan Museum de New York,
la National Gallery de Washington, les musées de Houston,
de San Francisco, de Saint-Louis, le Musée de Sao Paulo,
le Musée National d’art occidental et le Sompo Museum à Tokyo,
La Staatsgalerie de Stuttgart, le musée de Langmatt à Baden,
le musée d’Orsay et le musée Rodin à Paris ainsi que plusieurs
collections particulières ont prêté certains de leurs fleurons.
On retrouve Delacroix, Corot, Boudin, Jongkind, Manet,
Renoir, Caillebotte, Cézanne, Morisot, Pissarro, Rodin, Signac et Toulouse-Lautrec. Au-delà de ses grands noms, Monet nous fait découvrir d’autres talents :
Paul Baudry, Carolus-Duran, Jules Chéret, Henri Fantin-Latour,
Jean-Louis Forain, Constantin Guys, Jean-Jacques Henner,
Charles Lhullier, Georges Manzana et Lucien Pissarro
(deux des fils de Camille Pissarro), Gilbert de Séverac.
Le parcours retrace l’histoire inconnue de la collection
et les différentes phases de sa constitution.
Durant sa jeunesse, Monet, sans le sou, ne peut acquérir
d’oeuvre d’art. Les peintures qu’il réunit sont avant tout
des cadeaux : des portraits de lui et de sa première épouse,
Camille peints par ses proches durant leurs années de
compagnonnage. Une imposante toile de Manet représentant le couple dans le bateau-atelier connu sous le titre Monet peignant dans son atelier (Stuttgart, Staatsgalerie)
est au coeur de cette section qui compte de nombreuses
toiles de Renoir dont Madame Monet et son fils au jardin (National Gallery, Washington). Vient ensuite le temps des échanges et de la reconnaissance mutuelle.
A Rodin, Monet offre une toile de Belle-Ile contre un
bronze : Jeune mère à la grotte (Musée Marmottan Monet).
Le peintre possède également deux plâtres dont Bacchantes s’enlaçant dédicacée sur la base : « Au grand maître C. Monet, son ami Rodin » (collection particulière),
l’une des découvertes de l’exposition, présentée pour la première
fois au public. Dans cette section, sont également montrées
les oeuvres de Caillebotte et de Berthe Morisot.
Si certaines sont offertes par leur auteur de leur vivant
au maître d’autres tels Chrysanthèmes de Caillebotte
(Paris, musée Marmottan Monet) et de Julie et Laërte de Berthe Morisot (Paris, musée Marmottan Monet) sont
reçues par le peintre en souvenir de ses amis défunts.
Dorénavant Monet porte le plus grand intérêt aux oeuvres
qui enrichissent sa collection. Il les sélectionne avec attention.
C’est le cas de Paysannes plantant des rames (Sheffield Museum)
de Pissarro que son auteur destinait aux musées nationaux
et que Monet choisit en remerciement de l’aide apportée
à son ami pour l’achat de sa maison.
A partir des années 1890, la situation financière de Monet
s’améliore. L’artiste achète de nombreuses oeuvres d’art.
C’est le moment où il acquiert des souvenirs de ses prédécesseurs :
aquarelles, pastels, dessins et peintures parmi lesquelles
il faut citer Corot « Ariccia, Palais Chigi » (musée Langmatt)
et « Rue en Avignon » de Jongkind (Paris, musée Marmottan Monet).
Monet se fournit auprès des marchands de Renoir et de
Cézanne qui sont les deux artistes les mieux représentés de
sa collection. Il débourse d’importantes sommes pour Baigneuse
assise (Metroplitan Museum, New York) et Mosquée.
Fête arabe (musée d’Orsay, Paris) de Renoir. Parmi les nombreux Cézanne qu’il emporte, citons l’un de ses plus grands chefs-d’oeuvre : Le Nègre Scipion (Museu de Arte, São Paulo) exceptionnellement
prêté pour l’exposition.
A partir de 1892, Monet acquiert également plusieurs portraits
de la famille de sa seconde épouse, Alice Hoschedé.
(Carolus-Duran)
Les effigies de sa femme, de ses beaux-enfants et de leur père,
Ernest Hoschedé leurs sont offerts. Un portrait de son beau-fils Jacques Hoschedé enfant peint par Manet en 1876 et intitulé Garçon dans les fleurs (Tokyo, Musée National d’art occidental),
est quant à lui au coeur d’une bataille judiciaire qui déchire
la famille au lendemain de la mort d’Alice et révèle
un aspect tout à fait inconnu de sa vie de Monet.
Une large sélection d’estampes japonaises provenant de la maison
de Giverny rend hommage à l’aspect le mieux connu de la collection
de Claude Monet. Considérée comme ayant peu de valeur à
la mort du peintre comme c’est aussi le cas des Nymphéas
exposés dans leur continuité, ces oeuvres restent dans la
demeure du peintre pendant de nombreuses années tandis
que les Corot, Cézanne, Manet et autre Renoir sont vendus
à grand prix par le fils du peintre, Michel, dès 1927.
Pour la première fois depuis lors, la collection dispersée
de Claude Monet renait en son musée,
le musée Marmottan Monet.
A signaler la circulation extrêmement difficile au milieu
des groupes 😡
Exposition se termine le 14 janvier 2017
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Jusqu’au 8 avril 2018
C’est au Petit Palais que sont présentés pour la première
fois au public un ensemble de 130 pastels, tous issus
de ses collections. Charles Léandre
Cette exposition est l’occasion de faire découvrir
aux visiteurs un pan assez méconnu de l’histoire de cette
technique délicate, en offrant un panorama des principaux courants
artistiques de la seconde moitié du XIXe siècle, de l’Impressionnisme
au Symbolisme. Hormis quelques pièces souvent
reproduites, ces oeuvres, très fragiles, sont pour la plupart
inédites. Elles sont montrées de manière exceptionnelle pendant six mois avant de retourner en réserve.
Le pastel est souvent associé au XVI I Ie siècle, véritable âge d’or
de cette technique. Cependant, les générations qui suivent les célèbres
portraitistes Rosalba Carriera (1674-1757) et Maurice Quentin
de la Tour (1704-1788) se détournent, pour la plupart de ce médium.
Ni David, ni Ingres ne l’adoptent. Léon Riesener
Au XIXe siècle le pastel devient
progressivement un genre autonome, apprécié des artistes romantiques
comme Léon Riesener et des peintres réalistes qui utilisent
cette technique pour des sujets variés. C’est dans le dernier quart
du XIXe siècle puis au début du XXe siècle, que le pastel bénéficie
d’un véritable renouveau dont témoignent la grande majorité des
oeuvres présentées au Petit Palais.
Le parcours de l’exposition est organisé autour de cinq sections.
À la fois chronologique et thématique, il s’attache à présenter
les différents courants esthétiques et leur cercle d’artistes afin
de montrer que le pastel est un outil d’expérimentation au service
d’une forme de modernité.L’exposition commence en 1800 avec La princesse Radziwill d’Elisabeth Vigée-Lebrun et s’achève
vers 1930 avec La Roseraie de Ker-Xavier Roussel mais la grande majorité des oeuvres exposées sont datées entre 1860 et 1920. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir les fleurons de la
collection avec des oeuvres impressionnistes Berthe Morisot
de Berthe Morisot, Auguste Renoir, Paul Gauguin, Mary Cassatt
et Edgar Degas, mais aussi l’art plus mondain d’un James Tissot,
de Jacques-Émile Blanche, de Victor Prouvé ou de Pierre Carrier-Belleuse. Pierre Carrier Belleuse
Point d’orgue de cette collection, un très bel ensemble d’oeuvres
symbolistes sont présentées avec des artistes comme Lucien Lévy-Dhurmer, Charles Léandre, Alphonse Osbert, Émile-René Ménard ,
artistes dont j’ignorai l’existence jusqu’à présent. Plusieurs pastels
remarquables d’Odilon Redon. Lucien Levy-Dhurmer
L’exposition est aussi l’occasion d’initier les visiteurs à la technique
du pastel et à la question de la conservation des oeuvres sur papier,
particulièrement sensibles aux effets de la lumière et qui ne peuvent
donc être exposées de façon permanente. Armand Guillaumin
La technique du pastel infiniment séduisante par sa matière et
ses couleurs, permet une grande rapidité d’exécution et traduit
une grande variété stylistique : de la simple
esquisse colorée, souvent étape préparatoire aux tableaux,
aux oeuvres achevées, le pastel est à la croisée du dessin et de
la peinture.
L’exposition est accompagnée par la publication du catalogue
raisonné de la collection.
COMMISSARIAT : Gaëlle Rio : conservatrice au Petit Palais, chargée des
collections d’arts graphiques des XVI I Ie-XXe siècles
Une application gratuite pour smartphone accompagne les visiteurs.
Un parcours thématique est également disponible sur le portail
des collections de Paris Musées et permettra de prolonger
et d’approfondir la visite de l’exposition :
http://parismuseescollections.paris.fr/fr
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