Gilgian Gelzer / Raul Illarramendi – streaming.

La Fondation Fernet Branca présente l’exposition
Gilgian Gelzer et Raul Illarramendi,  jusqu’au
11.02.2018
La réunion de ces eux artistes illustre une approche
originale
de la relation qui existe dans leur travail
entre la ligne du dessin, 
de la couleur, de la peinture
et de la photographie.

Ce qui apparait comme relevant du dessin chez Gilgian Gelzer
tout en laissant apparaitre une peinture sous-jacente et
omniprésente ; pour Raúl Illarramendi, c’est la peinture,
la couleur qui fait naître les formes, les traces, la ligne.
Nous sommes bien face a du dessin.

Gilgian Gelzer
Les fascinantes oeuvres sur papier de Gilgian Gelzer,
où le tracé dessine et révèle un espace,
offrent une superposition dense de lignes qui se déroulent,
s’égarent, s’éparpillent et s’enroulent. Des circulations sont
créées et permettent de se déplacer, de parcourir la feuille
dont on perçoit le blanc à travers ces flux auxquels fait
référence le titre de l’exposition :
streaming.
Divers réseaux dans un même dessin se construisent
et se superposent. D’un dessin à l’autre l’échelle diffère,
le mouvement est parfois plus resserré, le caractère
des lignes et du tracé fluctue. On peut penser à une mouche
un peu folle, ayant plongé ses pattes dans un liquide coloré,
qui court tout azimut, sans but précis.

Gilgian Gelzer réalise ses dessins aux crayons de couleur
et à la mine de plomb, certains sont très colorés alors
que d’autres se restreignent à l’utilisation de deux couleurs
(rouge et noir ou bleu et noir). Le blanc de la feuille est ici
plus présent apportant un effet de légèreté, de
mouvement et de fluidité. Ces réseaux de lignes semblent
flotter ou s’ancrer dans l’espace créé.

Gilgian Gelzer
réalise ses dessins accrochés au mur
ou lorsqu’ils sont très grands (200 x 300 cm) à même le sol.
L’artiste retient des formats lui permettant de s’y projeter
au moment de la réalisation, tout comme le spectateur le sera
face à l’oeuvre. La temporalité est ici différente de celle
investie notamment pour le dessin présenté cet été au
Centre Pompidou à l’occasion des Acquisitions récentes du
cabinet d’art graphique.
En effet, leur construction est moins étirée dans le temps et
rappelle l’énergie liée aux dessins de Champ de mines
(2008).
Les peintures, de très petit format ici, présentent une abondance
de formes, de surfaces colorées où les couleurs se côtoient,
se heurtent et se mêlent.
Des couches colorées aux multiples nuances se superposent.
Les formes s’imbriquent tel un puzzle. Elles apparaissent et
se constituent les unes par rapport aux autres, il n’y a pas de
schémas préétablis. C’est la forme qui guide et pose le travail.
Cette fois-ci Gilgian Gelzer précise, détache certaines formes
et crée du volume à l’aide de crayons de couleur. Les couleurs
employées sont chaudes et vives. Il revient au dessin pour
en réorganiser les espaces.
Face à ces surfaces de formes colorées se succèdent tour
à tour des impressions contradictoires : figure ou fond, plein
ou vide, densité ou légèreté.

Les photos mises en regard avec ces peintures, sans être
une série, coexistent entre elles. Ce médium a tout d’abord,
pour Gilgian Gelzer, une fonction de notation.
Les sujets prédominants sont l’architecture, l’eau et la nature
et surtout la capture d’un instant incongru. La question d’échelle
réapparait, révélant l’espace qui nous entoure.
Gilgian Gelzer choisit de photographier certaines situations
où le réel s’apparente à l’irréel.
La rencontre de divers éléments vient perturber la perception
d’un espace. Des surfaces et des réseaux de lignes invraisemblables
sont ainsi créés. Tout en participant au répertoire
formel des dessins et des peintures leur configuration est
ici très différente.
Contrairement aux dessins et aux peintures chaque photo
est pourvue d’un cadre blanc. Les formes et les lignes constituant
la surface photographique ne peuvent continuer et sont
disposées dans un espace précis.
Pour ces trois médium Gilgian Gelzer ne retient pas un principe
organisateur préférant que le regard s’achemine librement
dans la réalisation comme dans l’observation.

Gilgian GELZER est né en 1951 à Berne, Suisse.
Il Vit et travaille à Paris

Gilgian Gelzer,  sera au Domaine de Kerguéhennec
Du 4 mars au 27 mai 2018
L’exposition est organisée en partenariat avec
la Fondation Fernet-Branca
Un catalogue
est co-réalisé  entre la Fondation
Fernet Branca et le Domaine de Kerguéhennec

Dans le cadre de l’exposition de
Gilgian Gelzer
 et Raúl Illarramendi,
Pierre-Jean Sugier
, directeur et commissaire
de l’exposition propose une visite guidée gratuite
 le samedi 13 janvier à 14h.
Pour s’inscrire : +33 3 89 69 10 77 /
info@fondationfernet-branca.org

America! America! How real is real?

Au musée Frieder Burda de Baden Baden
jusqu’au 21 mai 2018

Mythes, projections, aspirations : à l’ère des
« fake news » et des « alternative facts », il apparaît
clairement que le rêve américain est inextricablement
lié à des images et symboles ayant une forte charge
émotionnelle. Dans le même temps, il n’existe guère
d’autre nation qui soit aussi consciente de l’impact
potentiel des images. Les représentations de
l’ « American way of life » produites par les médias
et l’industrie du divertissement sont aptes à cimenter
certains rapports de force et perceptions de la réalité
existants, tout autant qu’à les remettre radicalement
en question.
Au travers de quelque 70 chefs d’œuvre de l’art
américain contemporain, tels Race Riot (1964)
de Andy Warhol, Bear and Policeman (1988),
une sculpture grandeur nature signée Jeff Koons,
ou les installations en lettres lumineuses de
Jenny Holzer Truisms (1994), l’exposition
America ! America ! How real is real ? montre
comment les artistes ont commenté la réalité
américaine depuis les années 1960 jusqu’à
aujourd’hui. Elle invite à un voyage à travers la
culture visuelle de l’Amérique par le biais
d’œuvres faisant partie de la collection Frieder Burda
tout comme de nombreux prêts prestigieux.

Les grands noms du pop art tels que Andy Warhol,
Roy Lichtenstein ou James Rosenquist ont été
les premiers à transformer la surface de la culture
de la consommation en un art dont le langage possède
une énorme force de séduction et une froide
distance. En adoptant les méthodes de la
reproduction commerciale des images, ils abandonnent
les notions traditionnelles d’authenticité. C’est le même
sentiment d’aliénation qu’incarnent les œuvres
des grands peintres américains des années 1980.
Les toiles de Eric Fischl, intensément psychologiques,
les scènes hermétiques de Alex Katz, les immenses
dessins au graphite de Robert Longo aux accents
de films noirs, dissèquent les rêves et les peurs
d’une classe moyenne blanche en mal de repères.
Au même moment, des artistes tels que Jeff Wall
ou Cindy Sherman conquièrent la scène artistique
en posant un regard critique sur notre perception
marquée par les médias ; ils deviennent des modèles
pour les générations futures.

Cindy Sherman

L’art conceptuel, la performance et la photographie
sont autant de stratégies qui créent des univers
picturaux dans lesquels se perdent les frontières
entre réalité et mise en scène : How real is real ?

Horaires

Mar-Dim, 10h – 18h
Fermé le lundi, excepté jour férié.
Ouvert tous les jours fériés, excepté le 24.12. et le 31.12.
Bus n° 201 et 216 depuis HBH Baden Baden
ICE par l’Allemagne, depuis Bâle SBB
TGV retour de Baden Baden, Strasbourg Mulhouse

 

Malick Sidibé Mali Twist

« Dans mon pays, le portrait incarne la tradition
photographique. Il retrace aussi notre histoire,
notre peuple, à travers des visages, coiffures,
vêtements, objets, tresses, chaussures…
Les clients veulent montrer leur visage et ce
qu’ils possèdent. Ils répètent leur pose devant
leur miroir » Malik Sidibé

Jusqu’au 25 février 2018

C’était en 2004, avant la première exposition monographique
à la Fondation Cartier, que la Filature de Mulhouse,
avait consacrée la place d’honneur à Malik Sidibé.
C’est au retour de la Biennale de Bamako, une – exposition sur
la photographie de studio malienne, genre traditionnel, que
l’idée en est venu à Paul Cottin.

Le textile  occupe une grande place, tant dans le choix des
vêtements portés à cette – occasion que dans son utilisation
comme fond de décor des studios. Il se trouve aussi que la relation
entre tissu et image est l’une des singularités de – Mulhouse,
et les défuntes industries textiles.
L’artiste était en résidence à Mulhouse, quelque 600 personnes
étaient venues prendre la pose,dans un studio aménagé comme
au Mali, sur fonds de tissus africains choisis dans la collection
du Musée de l’Impression sur Etoffes  de Mulhouse


Un an après la disparition de l’artiste le 14 avril 2016,
la Fondation Cartier lui rend hommage avec Mali Twist*,
une grande exposition rétrospective accompagnée
d’un ouvrage, conçus et dirigés par André Magnin en
collaboration avec Brigitte Ollier.

L’exposition réunit pour la première fois ses photographies
les plus exceptionnelles et emblématiques ; des tirages
d’époque réalisés par lui-même de 1960 à 1980 ;
un choix de « chemises » rassemblant ses prises de vue
de soirées ainsi qu’un ensemble de portraits inédits
d’une beauté intemporelle. Véritable plongée dans la vie
de celui qui fut surnommé « l’oeil de Bamako »,
cet ensemble exceptionnel de photographies en noir
et blanc révèle comment Malick Sidibé a su saisir,
dès le début des années 1960, la vitalité de la jeunesse
bamakoise et imposer son style unique, reconnu
aujourd’hui dans le monde entier.

Le titre Le titre de l’exposition, Mali Twist, fait référence
à la chanson éponyme du chanteur et guitariste malien
Boubacar Traoré, sortie en 1963.

Podcast sur France Culture l’Art est la Matière
en compagnie du
Commissaire d’exposition : André Magnin
Commissaire d’exposition adjointe : Brigitte Ollier
Interview de Paul Cottin avec Malik Sidibé

David Hockney

Texte d‘Emmanuel Honegger
vice président SAAMS société des amis des arts et
des musées de Strasbourg
Voici la réponse d’Emmanuel Honneger, auquel j’avais
fait part de mon ennui, lors
de la visite de l’exposition
des 82 portraits de
David Hockney, au Ca Pesaro à Venise.

Tout y est tellement prévisible, préformaté, fait pour plaire.
Le film sur David Hockney fut un moment de magie.
Nous l’avons vu peindre en « plein air » avec un assemblage de
6 toiles sur plusieurs chevalets à la fois, nous avons croisé son
regard bienveillant, écouté sa voix chaleureuse.
David Hockney est un peintre, dessinateur, graveur, photographe,
anglais, né en 1937. Il a aujourd’hui 80 ans. Les historiens d’art
le considèrent comme pop’artiste dans la mouvance de l’hyper-réalisme.
Lui ne s’en soucie guère.
Je dirai pour ma part qu’il produit des images respirant la joie
de vivre : piscines représentant le rêve américain dans sa série
California dreaming, portraits de famille et d’amis, autoportraits,
paysages du Yorkshire sa province natale. Il utilise à merveille la
boite à outils constituée, au cours des siècles, autant par la peinture
et les techniques de ses prédécesseurs qu’aujourd’hui par
l’informatique de pointe.

A 60 ans, il a posé temporairement ses pinceaux et s’est lancé
pendant deux ans dans une étude approfondie de la peinture
à partir du XVe siècle. Il s’agissait, pour lui, de démontrer
que plusieurs artistes occidentaux avaient utilisé des instruments
d’optique. On a hurlé au crime de lèse-majesté comme si
l’outil était plus important que l’artiste
.Mais il ne suffit pas d’utiliser une camera obscura pour peindre
comme Leonard de Vinci, cela se saurait.
Je vous épargnerai sa démonstration, elle est étayée sur 326
pages d’un livre publié au Seuil :
« Savoirs secrets, les techniques perdues des maîtres
anciens
».
Pour venir à bout de ce travail, il a épinglé au mur de son atelier
près de 800 photocopies couleur de tableaux couvrant
500 ans d’art occidental sur un panneau de 7 mètres de long.
Il y a observé les incohérences de perspective, les motifs brodés
sur les robes soudain reproduits avec une minutie si
extraordinairement précise qu’elle nécessitait la projection
d’une image ou tout au moins l’assistance d’appareils optiques.
Je ne vous parle pas de cela pour en refaire la démonstration,
ce n’est pas l’objet du film que nous allons voir, mais pour vous
dire combien David Hockney connait les peintres, connait
la peinture, combien il s’y est intéressé et combien son art
en est imprégné. Remarquable dessinateur, il a enseigné le dessin
à l’université de l’Iowa, du Colorado et de Californie .
Il n’est donc pas exagéré de dire qu’il a la compétence et
les moyens pour utiliser ce que j’appelle la boite à outils de ses
prédécesseurs, leur savoir faire. Il n’est pas exagéré non plus de
faire des rapprochements entre sa peinture et celle aujourd’hui
reconnue par l’histoire de l’art.
Les façades structurées en lignes se croisant à angle droit
dans ses tableaux de villas californiennes, évoquent l’abstraction
géométrique de Mondrian.
La couleur qu’il applique au rouleau sur laquelle il trace
des signes pour simuler les mouvements de l’eau ou les reflets
des vitres, ou des motifs floraux sur un fauteuil ou un transat,
nous rappellent les décors de Matisse.
Les oppositions de couleurs complémentaires bleu et orange,
violet et jaune, dans ses paysages, sont l’expression d’une
palette fauve qui dialogue avec Maurice Vlaminck ou André Derain.
« Je ne sais pas comment je vois les couleurs,
mais je les vois et je les aime. Je suppose que je les
exagère un peu. »
dit-il de lui-même .
On veut bien le croire.
En 2015 la fondation Van Gogh en Arles lui consacrait une
exposition, reconnaissant de fait son admiration pour ce peintre
inclassable à l’écriture si audacieuse. Un artiste, Van Gogh,
qui se souciait peu des codes de la perspective et des ombres.
Pour David Hockney

« La perspective est une invention européenne.
Dans les arts chinois et japonais, il n’y en a pas. On entre
immédiatement dans le paysage. Il n’y a pas non plus de
reflets dans l’eau ni d’ombre. Les reflets, les ombres, seul l’art
européen les utilise.
»
En cela Hockney est « pop’art »
Mais est-il réductible au pop-art comme on a souvent tendance
à le présenter? Je ne le crois pas.
Alors que la figure la plus emblématique du Pop’art, Andy Warhol,
représente la banalité des boites de soupe Cambell’s
ou des boites de savon Brillo ; alors que Warhol détourne
le procédé d’impression sérigraphique pour mécaniser et
dépersonnaliser l’art, en faire un objet de consommation de
masse et qu’il va jusqu’à stéréotyper l’image de Marilyn ;
David Hockney, lui, s’attache à l’opposé, à la représentation
de la grande bourgeoisie, de son mode de vie, de ses piscines
bleu azur. Il décrit un american way of life idéalisé.

Alors que Roy Lichtenstein, autre figure emblématique du
pop’art, reproduit des fragments de bandes dessinées
agrandis 100 fois,  qu’il nous en montre les points de trame
comme si nous les observions à la loupe, qu’il représente la
vie fantasmée des héros de BD aimant, pleurant ou se battant
les armes à la main ;
David Hockney, en peintre contemplatif pop, met en scène
les riches demeures californiennes et regarde leurs hôtes vivre,
plonger, prendre leur douche en toute oisiveté.
Son art est narratif, il raconte des histoires et quand l’homme
n’y figure pas ou n’y figure plus, sa présence reste suggérée en
creux par l’éclaboussure d’un plongeon, l’ordonnancement rigoureux
d’une futaie, le lacet d’une route qui traverse la campagne
depuis le premier plan jusqu’à l’horizon.

Il travaille en à-plat avec des couleurs pures, à la manière
de décors de théâtre, comme s’il contemplait la vie en tant que
représentation.
Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre que David Hockney
a créé de nombreux décors de théâtre ou d’opéra :
La Carrière d’un libertin, Le Sacre du printemps, Le Rossignol et
Oedipus Rex, tous les quatre de Stravinsky,
La Flûte enchantée de Mozart,
Parade de Satie,
Les Mamelles de Tirésias de Poulenc,
L’Enfant et les sortilèges de Ravel,
Tristan et Iseult de Wagner,
Turandot de Puccini,
La Femme sans ombre de Strauss .

Hockney y a mis son génie au service des couleurs et de
l’éclairage, créant un parallèle entre les décors et le
paysage sonore de la musique telle qu’il la voyait et la ressentait.
Dans sa vie d’artiste, David Hockney a exploré de nombreuses
techniques. Il les a longuement travaillées jusqu’à en exprimer
pleinement les avantages et les particularités.
Après avoir travaillé à l’huile, il s’est intéressé à la peinture
acrylique soluble à l’eau. Il y voyait le médium le plus à même
de capter la lumière, son éclat et sa transparence.
Puis il s’est tourné vers l’aquarelle également soluble
à l’eau mais dont la technique ne tolère aucun repentir et requiert
une grande sureté et rapidité d’exécution. Ce fut pour lui un
« retour à la simplicité », une palette limitée à quelques couleurs,
parfois quatre seulement. Il a beaucoup travaillé pour maîtriser
cet art de l’esquisse, de la spontanéité, de la légèreté.
Le dessin, dans cette technique, est appliqué directement
au pinceau sans tracé préalable au crayon.

Dans sa période d’analyse des peintures de maîtres dont
je vous ai parlé tout à l’heure, à travers le prisme d’instruments
optiques, il s’est astreint, pour réaliser des portraits, à l’usage
d’une chambre claire, une sorte de projecteur utilisable
en plein jour.
Je vous cite un extrait du début de son livre :
d’abord j’ai trouvé la chambre claire extrêmement
difficile à utiliser. Elle ne projette pas une image réelle
du sujet, mais une illusion de ce sujet dans l’œil de l’artiste.
Si vous bougez la tête, tout bouge avec elle, et l’artiste doit
savoir prendre des notes, très rapidement, et fixer la position
des yeux, du nez et de la bouche, pour saisir une « ressemblance
».
Il faut être très concentré. J’ai persévéré et continué à utiliser
la méthode pendant le reste de l’année, sans cesser d’apprendre.
J’ai commencé à m’intéresser davantage à l’éclairage
du sujet, à remarquer à quel point celui-ci est important
quand on utilise un instrument d’optique, comme pour
la photographie. […] Tout cela m’a intrigué et j’ai commencé
à scruter les peintures avec beaucoup d’attention.

Sur six pages de son livre, Hockney a choisi de nous livrer
dix-huit dessins réalisés entre mars et décembre illustrant
l’évolution de la qualité de son trait. Cela montre la rigueur à
laquelle David Hockney s’astreignait pour progresser dans
la recherche et la maîtrise de nouvelles techniques.
Je vous ai dit au début qu’Hockney est un photographe ;
il a réalisé près de 30 000 clichés et les utilise comme
éléments de collage dans des œuvres qu’il nomme
« drawings with a camera » « dessins avec un appareil photo ».
Il s’agit pour lui de se rapprocher des choses avec un
regard ouvert, de fixer un moment fugitif pour le réemployer
dans une de ses compositions. Il frôle, dans cette période,
les problématiques du cubisme qu’il considérait comme destruction
d’une perspective jugée enfermante.
Hockney parle volontiers de perspective inversée,
une notion inventée au début du XXème siècle par Pavel Florenski,
un pope orthodoxe, mathématicien, russe. Il y voit l’occasion
d’élargir son champ suivant des lignes fuyant vers la gauche
et la droite, au lieu de converger vers un axe ou un
point central selon les règles définies à la Renaissance .
Maintenant que les tablettes IPad le permettent, David Hockney,
jamais en retard d’une nouvelle technique, a apprivoisé
ce nouveau médium et développé une nouvelle virtuosité.
Après avoir exploité le Polaroïd et la photocopieuse, il s’est laissé
séduire par la rapidité de l’image d’ordinateur.
Cet infatigable chercheur illustre parfaitement ce que
représente le progrès technique pour un artiste : c’est un outil,
il s’en explique ainsi :
« La vitesse et les couleurs aujourd’hui disponibles constituent
une nouveauté ; travailler à l’huile ou à l’aquarelle,
cela prend du temps
».
Je vous le disais tout à l’heure, ce n’est pas l’outil qui fait l
’œuvre mais bien l’artiste qui choisit son outil.
Nous allons le voir dans un instant, David Hockney
joue du pinceau, du fusain ou de l’Ipad avec le même bonheur.
A 80 ans, il enrichit encore son vocabulaire graphique
d’une liberté et  d’une puissance coloristique plus pop
que jamais.
Maintenant, nous allons éteindre la lumière, redevenir des enfants
et découvrir les histoires de ce merveilleux conteur.
5 novembre 2017 Emmanuel Honneger
un partenariat SAAAMS/odyssée
Un livre de Catherine Cusset sur David Hockney
le podcast sur France Culture

Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)

C’est à la Filature de Mulhouse et vous n’aurez
que l’embarras du choix.
A vos agendas
17 jours intenses du 10 au 27 janvier 2018
Au programme de cette 6e édition de ce festival
dédié aux Cultures du Sud :

À La Filature, chaque début d’année est inauguré
par des productions artistiques qui ont pour toile
de fond le bassin méditerranéen avec le Festival
les Vagamondes.
Des spectacles + des expositions avec
des artistes venus d’Italie, Liban, Iran, Algérie,
Tunisie,  Grèce, Égypte, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Madagascar, France…
+ des rencontres, conférences, projections avec
des géographes,  historiens, écrivains, journalistes…
pour aborder les cultures  du Sud par la géographie,
l’histoire, la géopolitique, l’économie,
la gastronomie.
Un programme riche avec de nombreux partenaires.
Renaud Serrz interviewé par Szenik sur FaceBook

Théâtre
Premières Mondiales
2 spectacles créés à La Filature à l’issue
de résidences X-Adra de Ramzi Choukair
+ It’s a good day to die de Kamal Hashemi
+ 1 commande la création symphonique
de Bruno Girard

Ramzi Choukair

Une création pour l’inauguration du
festival les Vagamondes 10 janvvier 2018

Ces militantes de l’opposition syrienne sous
le régime de Bachar El Assad père dans les années 1980,
incarcérées voire torturées dans leur pays qu’elles ont
dû quitter, témoignent, raconter leurs histoires mais
aussi celles des sept mille autres prisonnières du régime
à travers un spectacle dramatique mais combien réaliste
intitulé « X-Adra », théâtre dont elles sont les actrices.
Réunies par le metteur en scène Ramzi Choukair.
Photos
Une exposition de photos
19h le 10 janvier le vernissage dans la Galerie de
Muchismo,  l’exposition de Cristina de Middel
(Alicante, 1975), l’une des photographes
les plus singulières et les plus prolifiques au monde,
poursuit avec frénésie de nombreux projets depuis
l’immense succès de sa série Les Afronautes en 2012.
Ancienne photojournaliste, elle développe depuis plusieurs
années une recherche personnelle, dans une approche
plus conceptuelle, abandonnant peu à peu la presse
pour le monde de l’art.
En 2017, elle est nominée par l’agence Magnum Photos
et reçoit le Prix national de la photographie
du ministère de la Culture espagnol.
Pour son projet Muchismo, créé à Madrid en juin 2017,
Cristina de Middel choisit de revisiter l’intégralité
de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent
et dans une accumulation colossale.
Concert
Un concert concert symphonique

ven. 19 janv. 2018 20h00
sam. 20 janv. 2018 20h00
le Concerto d’Aranjuez pour guitare
de Joaquin Rodrigo
(interprété par la guitariste soliste
sino-américaine  virtuose Meng Su) nous fera
pénétrer dans les jardins du palais royal d’Aranjuez,
avant de terminer ce programme intitulé
Le vent se lève par la majestueuse orchestration
que Ravel a fait des Tableaux d’une exposition
de Modest Moussorgski
Chant

La chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
jeudi 18 janv. 2018 20h30
une musique d’inspiration traditionnelle
moyen-orientale avec de l’électro-acoustique ;
une danseuse derviche avec des technologies
interactives qui animent une scénographie numérique ;
le tout traversé par la voix suave et chaleureuse de la
chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
bar oriental dès 19h30 aux
Dominicains de Haute-Alsace
+ aller-retour en bus départ de La Filature à 19h
(supplément 5€). Réservation obligatoire auprès
de la billetterie de La Filature : 03 89 36 28 28

Clôture en apothéose avec Emel Mathlouthi
samedi le  27 janv. 2018 à 21h00 au Noumatrouff

C’est en pleine Révolution de Jasmin, lors d’une
manifestation en 2011, que cette jeune tunisienne
entonne Kelmti Horra (Ma parole est libre).
Une vidéo de cette chanson, immédiatement relayée
par les réseaux sociaux, en fera alors l’hymne
du Printemps arabe. Après un premier album,
elle participe aux côtés d’Élise Caron et Jeanne Cherhal
à un concert de chant de femmes à Téhéran qui fera
l’objet du film d’Ayat Najafi No Land’s song
(sam. 27 janv. 18h à La Filature).
Invitée à interpréter son hymne lors de la
cérémonie de remise du prix Nobel de la paix en 2015,
Emel Mathlouthi est dès lors adoubée par la
presse internationale. Son nouvel album Ensen (Humain),
enregistré en 2017 en partie par le producteur
de Björk et Sigur Rós, mixe sonorités électroniques
et instruments traditionnels, tout en échappant
au cliché du mélange des genres. Dans un monde écrasé
par l’anglicisme, chanter en arabe est pour elle
une revendication en soi, qui impose cette libertaire
et féministe comme une des figures de
l’avant-garde de la musique arabe.

Ces créations diverses susciteront comme chaque
fois de nombreux et riches questionnements.

Cette région, véritable carrefour des civilisations,
est un univers complexe aux contours flottants,
à la fois héritière de traditions qui remontent
à la nuit des temps, berceau des trois religions
monothéistes, et pleinement aux prises avec
les mutations contemporaines.
Découvrez le programme complet  en cliquant ici
Dès 3 places on peut profiter d’un Pass
Billeterie
du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 :
T +33 (0)3 89 36 28 28 et billetterie@lafilature.org

fermeture de fin d’année 2017
La Filature sera fermée au public du
dimanche 24 décembre 2017 au lundi 1er  janv. 2018 inclus
 (excepté pour le Concert du Nouvel An
de l’Orchestre symphonique de Mulhouse)
attention : la billetterie fermera exceptionnellement à 16h30
le samedi 23 décembre

 

Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse

C’est jusqu’au 7 janvier 2018
Sandrine Wymann
directrice de la Kunsthalle de Mulhouse
a confié le commissariat
à Isabelle Henrion  pour la
Régionale 18
En 2017, 19 lieux d’arts à travers l’Alsace, la Suisse
et l’Allemagne
accueillent des artistes confirmés et des
jeunes talents de l’art contemporain. Trois chiffres pour vous
embrouiller l’esprit ! 😛

Les lieux participants à l’exposition :
Accélérateur de particules, Strasbourg (F)
Ausstellungsraum Klingental, Basel (CH)
Cargo Bar, Basel (CH) CEAAC, Strasbourg (F)
E-WERK Freiburg – Galerie für Gegenwartskunst (D)
FABRIKculture, Hégenheim (F)
HeK Haus der elektronischen Künste (CH)
Kunsthalle Basel, Basel (CH)
Kunsthalle Palazzo, Liestal (CH)
Kunsthaus Baselland, Muttenz/Basel (CH)
Kunsthaus L6, Freiburg (D) Kunst Raum Riehen (CH)
Kunstverein Freiburg (D)
La Filature – Scène nationale, Mulhouse (F)
La Kunsthalle, Mulhouse (F) Projektraum M54, Basel (CH)
Städtische Galerie Stapflehus, Weil am Rhein (D)
Stimultania – Pôle de photographie, Strasbourg (F)
T66 kulturwerk, Freiburg
Le titre est un hommage et est inspiré de l’oeuvre de
Georges Didi-Hubermann, Geste, fêlure, terre,
in Barbara Formis
(
sous la direction de) Gestes à l’Oeuvre

L’interview par Radio mne
Le sol est notre surface de contact avec la terre.
Si nous y projetons
nos racines, nous semblons
aussi vouloir nous en
détacher, par notre position
debout, nos constructions
vertigineuses, nos désirs d’envol
et d’élévation. Tels des
danseurs, nous entretenons
un jeu d’attraction-répulsion

avec le sol, où chaque élancement finit en chute
fracassante. Nous creusons la terre, en quête de nos
origines, pour y trouver amas de vestiges et de corps en
décomposition. Nous lui extrayons richesses, nutriments
et matériaux de construction, nous y dressons des murs qui
se fissureront, à leur tour, et redeviendront débris,
poussière, terre.
L’exposition Sols, murs, fêlures reprend ce mouvement
perpétuel entre excavation, érection, érosion. La fêlure
y est un geste de mémoire autant que d’émancipation,
une arme contre les remparts identitaires.
La surface du sol contient alors toutes les hauteurs et
profondeurs auxquelles nous aspirons.
Isabelle Henrion 

L’exposition bénéficie du soutien de la Société des Auteurs
dans les Arts Graphiques et Plastiques et la culture avec la copie privée.
les artistes présentés à la Kunsthalle :
Grégory Buchert (FR), Claire Chassot et Joséphine Tilloy (FR),
Vincent Chevillon (FR), Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR),
Nicolas Daubanes (FR), Clara Denidet (FR), Jörg Gelbke (DE),
Philémon Otth (CH), Pétrole Éditions / Transrevue Talweg (FR)
Taches (du sol aux murs, une chute s’étend), une
performance de Claire Chassot et Joséphine Tilloy

Une vue générale sur l’exposition, avec la photographie
de Vincent Chevillon, artiste-chercheur, ‘Lord of the Pit’
(Lisières 3.1),qui donnera une conférence autour du projet
« raising cair .. » le vendredi 8 décembre dans le cadre des
RDV de la Kunsthalle
et de Clara Denidet, ‘Sabbat’, 2017 qui présente 2 oeuvres
Les marteaux de Sabbat sont de potentielles extensions
de notre corps. Servant à assembler ou à détruire,
ils ont eux-mêmes été réparés, bricolés. Si l’outil renvoie au monde
du travail, sa position ici, tête au sol, produit une image du repos,
de la trêve – moment propice à la réunion des forces et aux
échanges nocturnes. En ronde, anthropomorphes, les marteaux
semblent en effet préparer une révolte à venir.

Le duo Claire Chassot et Joséphine Tilloy  performance
donnée lors du vernissage, Jorge Gelbke dont le moulage
en fer et terre illustre bien le titre.

Une Vidéo-performance, projection HD installée, son, 10’00’’, dimensions variables.
Courtesy de la Galerie Jérôme Poggi, Paris Geranos, 2013 de Grégory Buchert.

Le mythe du labyrinthe symbolise l’homme perdu face
à sa propre complexité et face à la complexité
du monde et de l’univers.
L’étrange chorégraphie du protagoniste de Geranos,
faite de chutes et de rebonds, ne l’empêche pas
de progresser dans son mystérieux dessein.
Elle est inspirée de la danse dite « de la grue »
(« Geranos » en grec) que Thésée est censé avoir
exécutée à la sortie du labyrinthe du Minotaure.
Reproduisant à l’identique les tours et détours du dédale parcouru,
elle double ainsi l’expérience de l’architecture tout en étant la clé
pour en sortir.
La réactivation qu’en fait Grégory Buchert s’inscrit au sein
de ses recherches sur la résurgence des motifs au travers
des disciplines, des époques et des cultures, mais renvoie
également à l’éternel recommencement de nos quêtes et de nos luttes.

Un autre vidéo Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR)
créée in situ. Un plan fixe, filmé sous un pont de métro,
alterne avec des photographies de maisons marquées
par les séismes, très fréquents dans la région. Fissurées et réparées
à maintes reprises, elles se tiennent, tels des îlots de résistance,
au milieu de constructions plus récentes.
En associant le métro et les dégâts de séismes, les artistes reprennent
une métaphore récurrente pour évoquer le ressenti d’un tremblement
de terre – le passage d’un train souterrain. Ils mesurent ainsi la
proximité des différents facteurs entropiques.

Nicolas Daubanes produit ainsi des formes à la fois
brutales et fragiles, contenant les ingrédients de leur propre
désintégration. La série des Sabotages s’inspire des gestes
de résistance de prisonniers de guerre. Sacrifiant leur
faible ration de sucre journalière pour la mélanger au béton,
ils espéraient saboter les ouvrages ennemis auxquels
ils étaient contraints de contribuer.

Philémon Otth :
Objets et matériaux sont injectés dans l’espace d’exposition
après n’avoir subi que de très légères interventions
de l’artiste. Inspiré par la philosophie zen, il joue avec la limite
ténue entre le peu et le rien, entre le visible et l’invisible.
Son vocabulaire minimaliste de formes et de gestes interroge
finalement le sens même de l’entreprise artistique.
Les Real Studio Paintings (véritables peintures d’atelier)
sont des empreintes du sol de l’atelier de l’artiste.

Pétrole Éditions, Transrevue Talweg
Talweg est une transrevue annuelle et collective, éditée et diffusée
par Pétrole Éditions. Porté par trois artistes-chercheuses
(Audrey Ohlmann, Marianne Mispelaëre et Nina Ferrer-Gleize),
Talweg se comprend comme un laboratoire de recherche où se
côtoient propositions plastiques et théoriques, points de vue
artistiques, littéraires et scientifiques. Talweg 4 porte sur la notion
de sol. Éminemment politique, le terme est analysé et creusé
par différents auteurs et outils. L’édition en elle-même a été pensée
de manière sculpturale. Ses bords offrent une vue en coupe à travers
ses couches sédimentaires. Cette image de prélèvement minéral
est renforcée par la présentation dans des meubles au sol qui
ressemblent à des boites de carottage.

Les pages doublées s’ouvrent
ensuite sur des failles et interstices, laissant entrevoir les revers de
la carte géographique qu’elle semble pouvoir devenir, une fois dépliée.
La présence de la transrevue Talweg dans l’exposition, au même titre
que les autres oeuvres, reflète une volonté de considérer la recherche
comme forme artistique à part entière, mais aussi de laisser
s’infiltrer d’autres propositions artistiques et curatoriales dans le projet

LES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée par Isabelle Henrion, commissaire
de l’exposition : samedi 2 décembre à 14h00

Kunstdéjeuner : vendredi 8 décembre à 12h15
Visite accompagnée de l’exposition suivie d’un
déjeuner tiré du sac. Gratuit, sur inscription.
Conférence performée de Vincent Chevillon
et Kunstapéro : jeudi 8 décembre à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
RDV famille : dimanches
10 décembre et 7 janvier à 15h00

Visite/atelier proposée par Laurence Mellinger,
artiste plasticienne. Pour les enfants à partir de 6 ans
et leurs parents, gratuit, sur inscription.
Lecture Talweg n°4 et Kunstapéro :
jeudi 4 janvier à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
Visites guidées gratuites à La Kunsthalle :
tous les dimanches à 15h00

Renseignements et inscriptions
au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr

 
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Horaires exceptionnels du mercredi
27 au samedi 30 décembre de 14h à 18h
.
Fermé les lundis, mardis + 24 et 31 décembre 2017
Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie – 68093 Mulhouse Cedex
Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com
 

La Fondation Beyeler

« Les oeuvres d’art doivent vivre en créant un dialogue
avec d’autres oeuvres ainsi que le public ».
Sam Keller, Directeur
Pour clôturer en beauté cette année anniversaire
de la Fondation Beyeler, le musée offre à son
public senior, en remerciement, un cadeau tout
spécial et accorde une
 
entrée gratuite à tous les
visiteurs de plus de 65 ans
pendant la période
de
l’Avent du 1er au 24 décembre.

En outre, la campagne «-25» se poursuivra tout au long
de l’année prochaine.
La visite du musée restera gratuite en 2018
pour les moins de 25 ans.
Ces opérations combinées permettent à deux générations
de visiter gratuitement le musée: en cette fin d’année,
grands-parents et petits-enfants peuvent venir admirer
ensemble les œuvres abstraites et colorées de Paul Klee
à la Fondation Beyeler.
Et, vice-versa, les petits-enfants
peuvent inviter leurs grands-parents au musée sans dilapider
leur argent de poche.

L’exposition de la collection «Coopérations» reste ouverte
jusqu’au 1er janvier 2018, l’exposition sur Paul Klee
et sa relation à l’abstraction jusqu’au 21 janvier 2018
 


progression des visiteurs

L’extension du musée


Pour l’année 2018
21 janvier – 29 mai 2018
Début 2018, la Fondation Beyeler consacrera une vaste exposition
à Georg Baselitz, né en 1938 à Deutschbaselitz, Saxe (Allemagne).
À l’occasion du 80e anniversaire de Baselitz, une rétrospective ciblée
réunira plusieurs des peintures et sculptures les plus importantes
réalisées par cet artiste majeur de l’art contemporain au cours
des six dernières décennies. En outre, de nouvelles oeuvres seront
pour la première fois exposées au public.
Cette exposition est organisée en collaboration avec
le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de
Washington, D. C.,

où elle y sera ensuite montrée sous une autre forme.
Parallèlement à l’exposition de la Fondation Beyeler, le
Kunstmuseum Basel exposera des oeuvres sur papier de
Georg Baselitz.
Bacon – Giacometti
29 avril – 2 septembre 2018
Au printemps et durant l’été 2018, la Fondation Beyeler
présentera deux protagonistes exceptionnels et
visionnaires du modernisme classique, amis aussi bien
que rivaux, qui ont largement influencé l’art de la
seconde moitié du XXe siècle et dont le rayonnement
continue à se faire sentir encore aujourd’hui.
Pour la toute première fois, une exposition muséographique
sera conjointement dédiée à Alberto Giacometti
(1901–1966) et Francis Bacon (1909–1992), et mettra
en lumière la relation réciproque de ces deux
grandes personnalités artistiques.
À première vue, leur travail respectif semble très différent
et indépendant l’un de l’autre; cette exposition révèlera
pourtant des similitudes et des parallèles étonnants. Vie et
créativité de ces deux artistes seront présentées ensemble
sous un jour nouveau.
Ces deux individualistes qu’étaient Giacometti et Bacon se
considéraient tels deux phares se lançant des
signaux lumineux au loin. Catherine Grenier, conservatrice
et directrice de la Fondation Giacometti à Paris,
Michael Peppiatt, spécialiste de Bacon et ami proche de l‘artiste,
ainsi que Ulf Küster, conservateur à la Fondation Beyeler,
révèleront à travers la centaine d’oeuvres présentées dans
cette vaste exposition des parallèles étonnants.
parallèles étonnants.
Ernesto Neto, GaiaMotherTree
Juin/juillet 2018, gare centrale de Zurich
En juin et juillet 2018, la Fondation Beyeler présentera
dans la gare centrale de Zurich une installation de
l’artiste brésilien Ernesto Neto, né en 1964
à Rio de Janeiro.
L’oeuvre monumentale GaiaMotherTree est
une sculpture arborescente polychrome, faite de rubans
de coton multicolores noués à la main, et
s’étendra jusqu’au plafond du hall de la gare,
à vingt mètres de haut. Cette installation, que les visiteurs
peuvent pénétrer et découvrir depuis l’intérieur,
constitue un lieu de rencontre, d’échange et de
méditation. Elle accueillera en son sein une multiplicité
d’événements, y compris des manifestations
musicales et dansantes, ainsi que des lectures
et des ateliers, à l’attention des adultes aussi bien
que des enfants.

au musée Tinguely en 2015

Catalogue de la collection
Cet ouvrage n’est pas un catalogue de collection classique.
Il s’agit plutôt d’un récit dans lequel les artistes
de la collection parlent de leurs créations, un mariage subtil
entre illustrations des oeuvres d’art et extraits
de textes originaux rédigés par les artistes eux-mêmes.
Ce recueil est à la fois historique et «contemporain»:
en effet, à travers ces écrits, la présence des artistes
devient palpable.
un bémol, il  n’existe qu’en allemand et en anglais
pourtant le français est la 2e langue de la Suisse
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h00 à 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h
Depuis la SBB tram n° 2 jusqu’à la Messe Platz
puis tram n° 6 arrêt Fondation Beyeler
les billets de tram s’achètent aux composteurs
les cartes tram se compostent à l’extérieur 💡

Sommaire du mois de novembre 2017

vue depuis le Centre Pompidou

01 novembre 2017 : Fonte – Anna Katharina Scheidegger
02 novembre 2017 : KUNSTAR
03 novembre 2017 : Les poissons des grandes profondeurs ont pied – Yves Chaudouët
04 novembre 2017 : CÉZANNE. Métamorphoses
05 novembre 2017 : Corps et Visages
06 novembre 2017 : Collection Beyeler / Coopérations
11 novembre 2017 : Gauguin l’alchimiste
13 novembre 2017 :  Romains des villes, Romains des champs ?
20 novembre 2017 : ST’ART 2017
26 novembre 2017 : André Derain 1904 – 1914. La décennie radicale
28 novembre 2017 : Marianne Maric, les filles de l’Est et les autres

Marianne Maric, les filles de l'Est et les autres

C’est dans la galerie de la Filature de Mulhouse
jusqu’au 22 décembre 2017
dans le cadre de la Regionale 18

D’entrée vous êtes prévenu :
avertissement :
Certaines des œuvres exposées

sont susceptibles de heurter la sensibilité des visiteurs,
particulièrement du jeune public
Marianne Marić sublime le corps des femmes.
C’est un univers voluptueux, libertin où il fait bon
se promener. Je les ai observé ; les hommes cheminent tranquillement
sérieusement, scrutant les photos, s’arrêtant longuement devant elles.
Les femmes s’aventurent moins directement, passent assez rapidement
ne s’attachant pas aux détails. Il est juste de dire que les corps sont
magnifiés et le regard féminin est confronté de plein fouet avec
un certaine réalité, qu’il peut être difficile d’affronter.

L’érotisme et le jeu sont des forces majeures de son travail.
Marianne Marić fait poser des femmes – souvent des amies
– dans des positions provocantes, manipulant avec humour
de multiples usages de la photographie : emprunt aux arts classiques
et à la culture punk, détournement des symboles, froissement
des idées lisses de la mode. Ses nus, photographies d’un torse,
d’un dos, d’un sexe, d’un corps à moitié dévêtu, subvertissent
avec légèreté les codes de la peinture et de la sculpture.
Ses portraits, posés ou pris sur le vif, portraits en acte,
portraits performés, témoignent, sur un mode ludique,
de l’intensité de la vie.

Ses cliens d’oeil à Jean Jacques Henner et ses nus de rousses
divines, tels qu’on peut les admirer au musée Unterlinden
ou au musée des Beaux Arts de Mulhouse, ou encore à la
Charité Carita Romana,  D`Arena, Giuseppe,
l
a fille donnant le sein à son père,
mais aussi ses
« pisseuses » ambigües femmes fontaine,
référence à celle de Picasso, sans oublier

la femme au perroquet de Delacroix,
sont des références à l’histoire de l’art.
Ou encore un Fragonard du  21e s illustrateur
de contes libertins
Vous en trouverez certainement d’autres dans votre
parcours.Dans toute cette volupté, Marianne Marić laisse
entrevoir la guerre, « faites l’amour, pas la guerre »
C’est l’affiche de l’exposition.

Sarajevo Danube copyright Marianne Maric

Eros et Tanatos
En lisant sa biographie, on apprend qu’en 2012,
Marianne Marić s’installe à Sarajevo pour une résidence.
Si elle n’a plus aucun souvenir de la ville, du pays,
des paysages, elle partage pourtant un lien douloureux
avec l’Ex-Yougoslavie. Elle a souhaité se rendre sur place
pour se confronter à son histoire, celle de sa famille
(son père est né à Kupres, un village serbe de Bosnie)
et plus particulièrement celle de Yéléna, l’une de ses soeurs,
décédée brutalement. Sa perte a engendré un silence
que l’artiste a voulu briser par l’image,
le voyage et la rencontre. En Bosnie, elle rencontre
des jeunes femmes qu’elle photographie. Au départ,
ce sont des femmes sans têtes, sans identité.
Sarajevo Danube copyright Marianne Maric

Aujourd’hui, les visages apparaissent, l’apaisement
se produit. Ainsi, Marianne Marić associe la femme-objet,
la marche (mannequin, militaire, mémorielle)
et la cicatrice en télescopant son histoire avec celle
d’une région traumatisée par des décennies de
dictature et par une guerre fratricide.
On peut en voir des documents dans les vitrines de l’entrée.
Elle photographie les filles, l’architecture, la nature,
la ville marquée par la violence (les obus tombés du ciel
ont imprimé sur l’asphalte des empreintes
en forme de fleurs que les habitants ont peint en rouge,
les Roses de Sarajevo).
Sarajevo Danube copyright Marianne Maric

L’artiste observe les traces
d’un passage violent sur un pays en reconstruction,
tout en recherchant les fondations de sa propre histoire.
Les mémoires sont morcelées, il s’agit alors,
par la production d’images, de réconcilier les histoires
et les êtres, de combler les fissures.
En activant une marche à la fois initiatique
et libératrice, l’artiste part se confronter aux
souvenirs pour créer sa propre histoire,
ses images empreintes de fragilité, d’insolence
et d’innocence en sont les nouvelles traces.

Joël Riff,  commissaire de l’exposition


Interview de Marianne Maric par radio mne
Ne pas oublier son « baise-en ville » qui avait suscité bien des
commentaires
Si vous entendez parler de « Pétasse d’Alsace », ne croyez pas
à une injure c’est une plateforme d’artistes, de designers et
de stylistes qui défendent avec humour l’identité régionale,
fondée avec son amie Estelle Specklin (alias Poupet Pounket)
en 2008

Marianne Maric crédit photo Darek Szutser

Marianne Marić est également curateur photo avec
Emeric Glayse pour la revue Novo.
Magazine que vous pouvez feuilleter en ligne
Les photographies de Marianne Marić sont publiées
dans Reporters sans Frontières, la revue Art Press
ou le NY Times.
Emeric Glayse présente régulièrement le travail de l’artiste
sur son blog Nofound dédié à la photographie contemporaine,
Laura Morsch-Kihn et Océane Ragoucy dans leur fanzine
Le nouvel esprit du vandalisme ou Léo de Boisgisson sur le site
Konbini.
www.mariannemaric.tumblr.com

club sandwich
jeudi 7 décembre 12h30
Une visite guidée de l’exposition le temps d’un pique-nique
tiré du sac.
L’occasion de partager son casse-croûte autant que son ressenti.
Passionnant et hautement convivial !Entrée libre en galerie,
réservation conseillée T 03 89 36 28 28

vernissage jeudi 30 novembre 2017 à 20h
en entrée libre et en présence de l’artiste
lors de l’inauguration de la Regionale 18 à Mulhouse

André Derain 1904 – 1914. La décennie radicale,

« Le Louvre est mon obsession » André Derain
Celui que Gertrude Stein appelait :
« le nouveau Christophe Colomb de l’art moderne »
a inventé un style nouveau.
Le Centre Pompidou présente
André Derain 1904 – 1914. La décennie radicale,
un nouveau regard porté sur l’œuvre de cet artiste
majeur du 20e siècle, avec pour ambition de retracer
les étapes du parcours de l’artiste avant-guerre, moment
où le peintre participe aux mouvements d’avant-garde
les plus radicaux.

André Derain, Autoportrait à la pipe, 1913/14

Quelques ensembles exceptionnels sont réunis pour
l’exposition : la production estivale de 1905 à Collioure,
la série des vues de Londres et les très grandes compositions
autour des thèmes de la danse et des baigneuses.
André Derain le Séchage des voiles 1905

L’art d’André Derain n’a pas donné lieu à de grandes
monographies depuis la rétrospective que
le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris a consacré
à son œuvre en 1994, soit depuis plus de vingt ans.
Ce peintre français a joué un rôle moteur et intellectuel
dans l’éclosion des deux grandes avant-gardes du début
du 20e siècle, le fauvisme et le cubisme.
Il engage en solitaire un retour précoce au réalisme,
annonçant tous les mouvements figuratifs de réalisme
magique, depuis l’Ingrisme de Picasso, la peinture
métaphysique de De Chirico ou la Nouvelle Objectivité allemande.
L’œuvre d’avant-guerre de Derain, d’une très grande
inventivité et audace, est fascinante.

Proche de Maurice de Vlaminck et d’Henri Matisse,
puis de Georges Braque et de Pablo Picasso, André Derain
se confronte avec force au fauvisme et au cubisme et
développe jusqu’à la Première Guerre mondiale une
œuvre puissante. Multipliant les expérimentations plastiques,
il aborde la peinture, le dessin, la xylographie, la sculpture,
la céramique, le cinéma, et pratique jusqu’à la fin de sa vie,
en parallèle de sa peinture, la photographie…

La conception de cette exposition s’appuie sur une
exploration des archives inédites de Derain
ses photographies, sa collection d’estampes et de
reproductions d’œuvres d’art, ses écrits et sa correspondance
– et éclaire de manière sensible et inédite une sélection
de ses œuvres les plus emblématiques, par des
contrepoints visuels forts : les photographies prises par
André Derain, ses références artistiques atypiques telles
que les gravures d’Epinal, les objets maoris copiés au
British Museum en 1906 ou les sculptures africaines
de sa collection.
L’exposition présente environ 70 peintures ainsi qu’un
ensemble important d’œuvres sur papier – aquarelles,
dessins, carnets de croquis, gravures -, des sculptures,
une cinquantaine de photographies, des sculptures
maories et africaines, des céramiques…

Commissaire : Mnam/Cci, Cécile Debray
un audio-guide gratuit vous accompagne pour
14 oeuvres à télécharger sur le site du musée,
ou en scannant le qr code

Jusqu’au 29 janvier 2018