Bustes d’une Asiatique et d’un Asiatique manufacture de porcelaine de Meissen, modèle de Johann Joachim Kaendler, 1732, façonnage vers 1921-1922 porcelaine, non peinte Porzellansammlung, SKD
Au Musée du Luxembourg du 14 septembre 2022 – 15 janvier 2023 exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais en collaboration avec les Staatliche Kunstsammlungen Dresden commissariat : Claudia Brink, conseiller scientifique aux Staatliche Kunstsammlungen Dresden scénographie : Atelier Maciej Fiszer
Les 15 musées des Collections nationales d’art de Dresde retracent plus de 450 ans d’histoire. Le Cabinet d’art et de curiosités des princes électeurs de Saxe, aujourd’hui mondialement connu, constitue le point de départ des collections. Depuis sa création au milieu du XVIe siècle, les souverains cherchaient à rassembler des oeuvres d’art (artificialia) mais aussi des livres et des appareils scientifiques (scientifica), des produits rares de la nature (naturalia) et des objets qui ne provenaient pas d’Europe. Les Cabinets d’art et de curiosités poursuivaient l’idée de rassembler le monde en miniature et c’est pourquoi les ethnografica, en particulier, jouissaient d’une grande popularité.
Le Cabinet d’art de Dresde fut l’un des premiers d’Europe à ouvrir ses portes au grand public. Étudiants, artistes et chercheurs mais aussi simples artisans, commerçants et familles visitèrent la « Kunstkammer » pour y étudier les objets exposés, les admirer et s’en inspirer. Considéré comme un lieu de savoir, cette fonction lui valut le nom de « cabinet des curiosités ».
Cette exposition présente des oeuvres exceptionnelles du XVIe au XVIIIesiècles provenant de la Voute Verte (Grünen Gewolbe), du Musée de la Porcelaine (Porzellansammlung) du Musée d’Armes (Rüstkammer), du Salon de Mathématiques (Mathematisch-Physikalischer Salon) de la Galerie des Maîtres-Anciens (Gemäldegalerie Alte Meister) et du Musée d’ethnologie GRASSI de Leipzig (Museum für Völkerkunde Leipzig) : des oeuvres qui reflètent parfaitement les multiples facettes mondiales et les procédures d’échange culturel. L’exposition du Musée du Luxembourg invite les visiteurs à réfléchir à la fascination pour le rare et l’inconnu qu’exerçaient les collections de Dresde, mais aussi aux conditions géopolitiques et économiques sur lesquelles les acquisitions se basaient, aux visions du monde qu’elles véhiculaient et aux buts politiques qu’elles servaient.
L’exposition présente également des travaux d’artistes contemporains pour établir un lien avec notre époque. Elle s’empare de l’idée originelle du cabinet d’art : la quête de réponses aux questions contemporaines relatives à la compréhension du monde. Les sept sections s’appuient sur l’histoire des collections de Dresde. L’attention du visiteur se porte sur la qualité artistique et la provenance des oeuvres ainsi que sur les visions du monde que ces oeuvres incarnent. Certains groupes d’objets comme la porcelaine confèrent des aperçus du commerce transnational et des différentes formes d’échange interculturel. Les pièces exposées sont complétées par des dispositifs multimédias qui servent la réflexion critique et la contextualisation.
Peggy Buth (*1967) [Sans titre] (Riding Zebras, Upper-Luapula, early 20th century [« À cheval sur des zèbres, Haute-Luapula », début du XXe siècle]) 2006 goudron, gomme-laque, bois
1-étudier le monde, images du ciel et de la terre
L’échange transculturel a été favorisé par les recherches et les conquêtes pendant l’époque moderne. Des mesures précises et des recensements cartographiques ont permis d’explorer le monde par voie fluviale et voie terrestre. Des cartes et des globes documentent la connaissance croissante des différentes régions du monde. Les instruments scientifiques astucieusement conçus font partie de l’inventaire du cabinet d’art, que le prince électeur utilisait lui-même pour ses activités de recherches.
2 -la vogue des cabinets de curiosités, une quête de la rareté
La « Kunstkammer » fut construite de différentes manières. De nombreux matériaux naturels furent acquis lors des expéditions avant d’être revendus dans des foires commerciales européennes. D’autres vinrent parer les collections des cours alliées en qualité de cadeaux diplomatiques ou furent ramenés par des voyageurs. La valeur particulière de ces objets tient avant tout à leur provenance lointaine. Plus ils étaient rares en Europe, plus ils avaient une valeur marchande importante. C’est le cas de certaines oeuvres en ivoire d’Afrique, les noix des Seychelles des Maldives, les nautiles du Pacifique, la porcelaine de Chine, la nacre d’Inde, ainsi que les ethnografica d’Amérique du Sud et d’Afrique. On attribuait souvent des pouvoirs magiques aux ressources naturelles non européennes.
3-l’ivoire, un matériau d’intérêt mondial
Une sélection d’oeuvres tournées et sculptées en ivoire d’Afrique occidentale, d’Inde et de l’Empire ottoman montre que le traitement artistique de l’ivoire était une pratique courante dans de nombreuses contrées du monde. Compte tenu des scènes représentées, certains objets montrent qu’ils ont été spécialement conçus pour le commerce avec l’Europe. D’autres ont été faits par des artistes de la cour de Saxe et le prince électeur lui-même s’est révélé être un artiste.
4-Naturalia, l’art et la nature
Une collection de précieux travaux d’orfèvrerie travaillés avec virtuosité montre comment les artistes ont pu être inspirés par les ressources naturelles comme le corail, la nacre ou les coquilles de nautile. De cette manière naquirent de petits trésors d’art des plus originaux qui furent vraiment considérés comme objets de collection dans les cours d’Europe.
5-visions du monde, formation de stéréotypes
Les artistes prirent fréquemment part aux voyages de découverte et de conquête, par exemple en Amérique du Sud, en Afrique ou aux Indes. Leurs esquisses, dessins et comptes-rendus constituèrent les prémisses de la reproduction imagée des lointaines régions du monde. D’une part, les représentations artistiques étaient motivées par un intérêt scientifique, renforcé par l’étude de la nature. D’autre part, elles ouvraient la voie à la culture des stéréotypes que les hommes d’autres cultures traitaient souvent avec dédain.
6-la porcelaine, symbole des échanges entre l’Orient et l’Occident
Il n’existe pratiquement aucune technique mieux adaptée que la porcelaine pour analyser la complexité des relations commerciales mondiales, à savoir un des premiers produits à avoir été commercialisé à l’échelle mondiale. Le prince électeur de Saxe et le roi de Pologne, Auguste le Fort, était un grand amateur d’ « or blanc » et rassembla à Dresde la plus grande collection européenne de porcelaine asiatique. En créant la manufacture de Meissen en 1710, il se montra en même temps le précurseur de la concurrence artistique du modèle asiatique.
7-l’art de l’Empire ottoman, mode et fêtes de cour
L’art ottoman constitua un autre centre d’intérêt en matière de collections à la cour de Dresde. Grâce aux dons ciblés et aux achats, Auguste le Fort réussit à recueillir des tentes, des armes, des brides et autres équipements, qui encouragèrent également la production d’art locale. Lors des fêtes et défilés, Auguste le Fort, qui aimait se prendre pour un sultan, utilisait sa collection pour impressionner à des fins de représentation politique.
programmation culturelle
conférence de présentation le jeudi 22 septembre à 18h30 avec Stéphanie Bernardin, historienne de l’art
collectionner l’ailleurs. Penser/classer les objets des outre-mer en Europe (XVIe-XXe siècle) jeudi 13 octobre à 18h30 avec Christian Grataloup, professeur émérite à l’Université Paris Diderot
Trésors des quatre parties du monde : le collectionnisme et la colonisation des Indes jeudi 17 novembre à 18h30 avec Samir Boumediene, chargé de recherches au CNRS
Dresde, histoire et architecture de la « Florence de l’Elbe » jeudi 15 décembre à 18h30 avec Philippe Poindront, historien de l’art
événements et soirées cabinet de curiosités musicales les lundis 17 octobre, 14 novembre, 12 décembre et 9 janvier de 19h à 21h30
40 Miroir du Monde, chefs-d’oeuvre du Cabinet d’art de Dresde soirée carnet de dessin le mardi 15 novembre de 19h à 21h
Balthasar Permoser (sculpture), Johann Melchior Dinglinger (monture), Wilhelm Krüger (placage en écaille), Martin Schnell (vernis) Statuette au plateau d’émeraudes
Nuit Blanche le samedi 1er octobre, 19h30 à minuit, dernière entrée 23h30 Au cours de la visite, nous embarquons le temps d’un court et intense voyage théâtral, poétique et musical à travers les siècles, à la découverte de quelques-uns des objets les plus étonnants du Cabinet de curiosités de Dresde. par le duo CIE 44 composé de Lény Guissart et Nicolas Mathieu entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles
informations pratiques adresse Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard 75006 Paris téléphone 01 40 13 62 00 ouverture tous les jours de 10h30 à 19h nocturne tous les lundis jusqu’à 22h fermeture anticipée à 18h les 24 et 31 décembre
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Grand Palais Immersif s’installe à l’Opéra Bastille
Jusqu’au 19 février 2023 Grand Palais Immersif 110 rue de Lyon 75012 Paris
Le Grand Palais Immersif prend place pour quelques années dans la géographie insoupçonnée des espaces bruts délaissés depuis plus de trente ans de ce qui devait être la Salle Modulable de l’Opéra Bastille de Paris. Géographie spectaculaire de béton, aux dimensions grandioses et brutalistes, absente du regard des publics depuis 1989. Plus de 1500 m² sur plusieurs niveaux, enchainant depuis le hall sur 3 niveaux rue de Lyon un immense volume vide de plus de 26m de hauteur, une prolifération de galeries et de circuits distribuant différentes autre salles et en particulier un espace de forme triangulaire libérant 12 m de hauteur sous la lumière naturelle de sa verrière zénithale. Cette architecture étrange et polymorphe, est en soit un spectacle, une apparition.
Cette exposition est coproduite par Grand Palais Immersif (filiale de la Rmn – Grand Palais), et Iconem en collaboration avec la Fondazione Musei Civici di Venezia.
Sous le patronage de l’Ambassade d’Italie
Grand Palais Immersif est un nouveau lieu dédié à la programmation d’expositions immersives qui s’ouvre en septembre à Paris. La construction même de la ville sur les millions de pieux enfoncés dans la lagune a fait de Venise une scène de théâtre sur laquelle des générations de vénitiens ont édifié le plus somptueux des décors. Derrière ces décors, la ville abrite les vies trépidantes et les drames vécus par ses habitants. Une ville apparemment inchangée depuis le temps de sa splendeur, et qui pourtant, grâce à d’imperceptibles changements, a su s’adapter aux évolutions des modes de vie et lutter contre les menaces permanentes de la mer. Loin d’être seulement une ville-musée, Venise est surtout une ville du futur à la pointe des enjeux contemporains. L’immersion incomparable engendrée par les images totalement inédites de l’exposition numérique « Venise révélée » nous permettra de faire sentir et comprendre comme jamais la richesse et la complexité de cette ville hors norme. Gabriella Belli, directrice honoraire, Fondazione Musei Civici di Venezia, commissaire générale de l’exposition
Dévoiler Venise pour mieux la conserver
L’invention de Venise tient du miracle : c’est ce que l’exposition Venise révélée veut faire découvrir et ressentir. Miracle d’ingénierie, d’architecture et miracle artistique, cette ville incomparable construite sur la boue instable d’une lagune, lutte depuis plusieurs siècles contre la mer, menace impitoyable qui fut aussi la source de son immense richesse. Le marcheur émerveillé devine les innombrables secrets et les trésors qui échappent à son regard lorsqu’il déambule dans la ville. Traverser les murs, découvrir ce qui est caché : c’est le rêve de tous les passionnés de Venise, et c’est ce que l’exposition Venise révélée rend possible. L’exposition Venise révélée offre aux visiteurs une exploration inédite de l’envers du décor, au coeur d’une ville qui porte en elle tous les rêves de beauté et de splendeur. Elle dévoile au public les fondations de cette cité-État posée sur les eaux de la lagune, les ressorts d’une immense puissance commerciale organisée autour du Grand Canal et de ses somptueux palais, ainsi que l’organisation sociale et politique originale d’une République qui s’est maintenue pendant mille ans. Grace à des images proposant des points de vue totalement inédits, l’exposition permet également de découvrir comme jamais les lieux emblématiques que sont la place Saint-Marc, sa Basilique, et le Palais des Doges. Elle offre une plongée en giga pixel dans les détails de chefs-d’oeuvre des plus grands peintres vénitiens.
L’éclairage scientifique des conservateurs de la Fondazione Musei Civici di Venezia (MUVE), partenaires exceptionnels de l’exposition, permet au public de percer les mystères entourant la cité des Doges – une nouvelle perception d’une ville mythique, souvent connue uniquement pour sa dimension touristique, et qui, bien que confrontée à des menaces mortelles, continue de rayonner sur le monde. L’exposition s’articule autour de quatre chapitres, conjuguant chronologie historique et déambulation au travers des sites majeurs de la ville :
LA LAGUNE
Naissance de Venise dans les méandres d’une lagune On assiste dans la première section à la naissance d’une ville unique, posée comme une scène de théâtre sur une forêt de pilotis enfoncés dans une lagune parsemée de 124 îles. Grâce à son biotope si particulier et à une ingénierie sans pareille dévoilés par les images inédites de l’exposition, la ville se développe face à la Terra Ferma, jusqu’à rayonner dans tout le bassin méditerranéen.
LE GRAND CANAL
L’âge d’or, Venise puissance commerciale et navale Radiographie d’un développement unique au monde : une architecture singulière et une
VENISE, UNE VILLE QUI SE TRANSFORME, UNE VILLE TOUJOURS EN DEVENIR
Demain, une nouvelle renaissance ? Après l’âge d’or Venise se réinvente sans cesse. Elle s’inscrit dans la modernité, se réinvente comme un centre d’activité artistique mondial unique, avec la Biennale et les multiples institutions consacrées à l’art contemporain, et prend à bras le corps les questions environnementales grâce au projet MOSE, ce monumental système de vannes soulevées pour la première fois en 2020, mais aussi aux nombreuses solutions inventées par les ingénieurs pour préserver la ville pour les siècles à venir. La visite se termine par une rêverie à travers une Venise imaginaire, comme une Atlantide immergée sous les eaux qui renaît de cet Venise Atlantide, toujours plus belle, pour plusieurs siècles de rayonnement.
les développements interactifs
Tout au long de l’exposition, plusieurs expériences invitent le visiteur à s’emparer par lui-même des richesses et des secrets de la ville, sur des écrans interactifs. Cherchez le lion Saint-Marc (mezzanine) : Huit statues du Lion de Saint-Marc sont disséminées dans la ville sous forme de points d’intérêt. Le visiteur peut choisir de les afficher pour en découvrir toute la force et la beauté. Parmi eux, il doit retrouver le Lion de Saint-Marc prêté par le musée Correr, installé dans l’exposition ; une invitation ludique pour une interaction phygitale.
Lion de St Marc bois sculpté et peint de la chaire de la Basilique Saint-Marcattribué à Bianco AlviseXVIe siècleMusée Correr
Le Lion de Saint-Marc est le symbole de l’histoire millénaire de la République de Venise. Avec ses pattes fermement plantées entre la mer et la terre, il incarne le pouvoir politique et économique exercé par Venise sur l’État de la mer et l’État de la terre. Omniprésent et très apprécié, il est le symbole de Saint Marc l’Évangéliste, le saint patron de la ville.
Bucintoro Maquette moderne en bois précieux, incrustation de nacre, décors à la feuille d’or, velours ancien. Studio d’Arte Ivan Ceschin, Venise
Le Bucintoro était le navire vénitien le plus somptueux et le plus admiré, pas un navire de guerre mais un navire de parade, utilisé lors de la fête de l’Ascension. Ce jour-là, le doge, accompagné de ses conseillers et sénateurs, quittait le quai du palais des Doges pour rejoindre la crique du Lido, où le lancement dans la mer un anneau, consacrant ainsi le mariage de Venise avec la mer.
Le tintoret
Veronese
Tiepolo
Informations
la réalisation des images de l’exposition par Iconem https://youtu.be/CQr7HI2aAMs
la musique : David Chalmin https://davidchalmin.com/
la scénographie : agence Clémence Farrell
Programmation culturelle jeudi 20 octobre Venise et l’opéra : une grande histoire musicale mercredi 23 novembre Venise, la musique, l’espace et le son mercredi 25 janvier Quel avenir pour Venise ?
NUIT BLANCHE samedi 1er octobre: ouverture gratuite de l’exposition de 20h à minuit
horaires d’ouverture : lundi de 12h à 20h; mercredi au dimanche de 10h à 20h; nocturne le vendredi jusqu’à 22h fermeture hebdomadaire le mardi accès : métro Bastille
Informations et réservations : https://grandpalais-immersif.seetickets.com/content/billetterie/
Jusqu’au8 janvier 2023 au musée Tinguely de Basel Commissaire de l’exposition: Dr. Sandra Beate Reimann.
La crise planétaire
Face à la crise planétaire, les déchets de la planète ou la manière de faire de celle-ci une vaste poubelle constitue à son tour, avec le changement climatique et l’extinction des espèces, un point focal des pratiques artistiques. L’exposition collective Territoires of Wasteau Musée Tinguely porte sur ces manifestations de l’art contemporain et s’interroge sur les domaines dans lesquels la confrontation avec ce qui reste s’exprime aujourd’hui, jetant ainsi un regard nouveau sur l’art de la seconde moitié du XXe siècle. Cette exposition de groupe se conçoit comme un rassemblement ou une concentration de plusieurs voix qui s’attachent également à faire du mélange dynamique des déchets un concept structurant. L’exposition se déploie comme un paysage dans l’espace et s’articule selon six thématiques principales qui le traversent tel un réseau.
Artistes:Arman, Helène Aylon, Lothar Baumgarten, Anca Benera & Arnold Estefán, Joseph Beuys, Rudy Burckhardt, Carolina Caycedo, Revital Cohen & Tuur Van Balen, Julien Creuzet, Agnes Denes, Douglas Dunn, Julian Aaron Flavin, Nicolás García Uriburu, Hans Haacke, Eric Hattan, Eloise Hawser, Fabienne Hess, Barbara Klemm, Max Leiß, Diana Lelonek, Jean-Pierre Mirouze, Hira Nabi, Otobong Nkanga, Otto Piene, realities:united, Romy Rüegger, Ed Ruscha, Tita Salina & Irwan Ahmett, Tejal Shah, Mierle Laderman Ukeles, Nicolás García Uriburu, Raul Walch, Pinar Yoldaş.
Dès les années 1960, les artistes du Nouveau Réalisme et du Junk Art (dont Jean Tinguely) ont recouru aux rebuts et à la ferraille pour refléter à travers leurs œuvres le passage socio-économique fondamental de la pénurie à une société de consommation et du tout-jetable. Alors que les monceaux de déchets provenant de décharges débordantes, et négligemment abandonnés dans la nature, sont devenus partout visibles dans les années 1960, elles sont aujourd’hui pour l’essentiel invisibles dans les régions occidentales du monde globalisé. Un astucieux système de gestion des déchets permet de se débarrasser des ordures et saletés, de tout ce que nous laissons derrière nous en consommant. Trié, transporté, incinéré, traité, composté, recyclé, déposé dans des mines et exporté, le rebut n’a pas disparu, mais il n’est plus là.
plus en plus aux déplacements territoriaux du waste le long des géographies coloniales, mettant en avant les aspects aussi bien de la globalisation que de la géologie. Cette importante notion « géosphérique » s’inscrit aussi dans une réflexion sur les dimensions écologiques de l’extraction des matières premières, et notamment de l’exploitation minière.
Il traite du déplacement territorial du waste le long des géographies coloniales, lesquelles englobent l’exportation des déchets mais aussi la surcharge de l’extraction de matières premières dans les structures d’exploitation néocoloniales. L’accent est mis ici sur les dispositifs de communication électronique ainsi que sur les métaux et terres rares nécessaires à leur production.
déchets et leur « élimination » doivent rester le plus invisibles possible. En même temps, le travail physique associé au nettoyage et au contact avec ce qui est « éliminé » est étroitement lié à la hiérarchisation sociale, à l’exclusion, voire à la stigmatisation. Cette composante sociale, qui touche également aux origines et à des assignations genrées, constitue un deuxième champ thématique de l’exposition.
D’autres œuvres exposées traitent de la pollution de l’air et de l’eau ou des océans. Elles rendent également visibles les micro-dimensions de ce qui reste, invisibles au premier coup d’œil, et en finissent avec la notion romantique, encore prédominante, d’une nature intacte. Notre waste imprègne déjà toute l’écosphère. Les Territories of Waste, pris littéralement comme des zones dévastées, des friches artificielles, des régions de guerre et de catastrophe, constituent le quatrième domaine thématique de l’exposition. Les traces de
Anca Benera & Arnold Estefán, The Last Particles, 2018 (détail)
notre ère industrialisée et nucléaire ont fini par s’inscrire dans les paysages. Le wastelands’entend comme des terres stériles d’une part, comme des terres en jachère et inutilisées d’autre part, et renferme donc cette double signification de perte et de potentiel.
Dans un autre domaine, l’exposition franchit les territoires physiques et géologiques pour explorer les notions de déchets et de nettoyage dans la sphère numérique. Qu’advient-il des dossiers que nous mettons dans la « corbeille » ? Il est un fait que même les données supprimées ne disparaissent pas tout simplement. Les notions de compost, humus et cohabitation sociale permettent d’aborder le potentiel de « tout le reste et ce qui reste » comme de nouvelles manières de penser et de vivre, mais aussi comme
Gare centrale de Bâle CFF / Gare SNCF : tram no. 2 jusqu‘au « Wettsteinplatz », puis bus no. 31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum ». Gare allemande (Bad. Bahnhof) : bus no. 36.
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A la Filature l’équipe : Emmanuelle Walter, Anaïs Boudot, Smith et Pipo, Nadège Piton
Exposition présentée dans le cadre des Nuits de l’Étrange commissariat Superpartners (Nadège Piton et SMITH) et Emmanuelle Walter responsable arts visuels
texte de l’exposition Hélène Giannecchini coproduction La Filature, Scène nationale de Mulhouse, Art culture & Co, Bilbao Arte, la région Centre Val-de-Loire remerciements Galerie Binome, The Eyes Publishing, Maison Oriza L. Legrand anaisboudot.net CLUB SANDWICH je. 15 sept. 12h30 visite guidée et pique-nique tiré du sac sur inscription au 03 89 36 28 28 FINISSAGE vendredi 28 oct. 19h30 en salle Jean Besse projection de vidéos d’Anaïs Boudot et de SMITH en présence des artistes
Anaïs Boudot est née à Metz en 1984. Photographe française diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie en 2010 et du Fresnoy, studio national des arts contemporains en 2013, elle poursuit sa recherche dans le cadre d’une résidence à l’Académie de France à Madrid, la Casa de Velazquez en 2016-2017. Par des allers-retours constants entre argentique et numérique, elle cherche à interroger les moyens propres de ce medium et s’aventure vers le domaine de l’hybridation. Le paysage et la lumière – comme des évocations d’espaces mentaux, du domaine de la remémoration – se retrouvent au coeur de ses travaux. Elle interroge les frontières du visible et s’engage dans ces interstices créés entre temps et mouvements.
Un texte présenté à l’entrée de la Galerie de la Filature permet de suivre l’exposition, dans sa compréhension et son intimité
SÉRIES EXPOSÉES
LES OUBLIÉES
C’est à la suite d’une plaque de verre oubliée par Brassaï dans l’atelier de Picasso que ce dernier commença à développer un travail particulier sur ce support. « Et, en effet, elle n’est plus vierge » s’écria Brassaï en découvrant la plaque retravaillée par Picasso comme le rappelle Héloise Conésa dans son introduction. Reprenant les propos d’Anne Baldassari, elle poursuit : « l’artiste-toro se penche sur la plaie mortelle qu’il inflige au réel afin qu’il advienne la figure si belle sur la plaque d’argent ». À son tour, quelques années plus tard, Brassaï commença sa série des Transmutations par lesquelles il grave non pas sur des plaques vierges mais sur des négatifs originaux. Face à ces deux monstres sacrés de l’art moderne, Anaïs Boudot répond à une invitation de The Eyes, en reprenant sa propre collection de visages anonymes sur verre, pour les retravailler à même la gélatine. Parmi ces portraits d’anonymes des années 20, 30 et 40 s’imposent les visages de femmes. Là où chez Picasso et Brassaï le grattage de la gélatine s‘apparente à un « acte chirurgical beaucoup plus intrusif pour faire ressortir la plastique de l’oeuvre », la photographe choisit la dorure pour redorer ces images d’inconnues, sublimer l’image de ces femmes, ces muses si peu considérées par ces maîtres et oubliées de l’Histoire de l’Art. C’est dans cette démarche autant instinctive qu’expérimentale que s’inscrit le travail d’Anaïs Boudot, celle de rendre visible l’invisible. courtoisie The Eyes Publishing
JOUR LE JOUR
« Si ce projet fait un pas de côté par rapport à mes préoccupations habituelles, il en n’est pas moins la suite logique de procédés techniques déjà mis en oeuvre précédemment, en particulier les images sur verre type orotone de la Noche Oscura. D’autre part, il s’agit d’un constat tout à fait contemporain quant au rapport intime que nous entretenons aux images. Il s’agit d’une série de petites images sur verre, format téléphone portable et tablette, et gélatine photo-argentique. Ce format de manière surprenante évoque également le format des photos cartes du XIXe siècle avec leurs coins arrondis. Ce projet est né de la nécessité d’extraire certaines images de ce flux continu, de les matérialiser, bref de les sortir du disque dur… Ces images jouent de leur statut ambigu entre ancien et contemporain. Photos envoyées, photos reçues, prises de notes, captures d’écrans, les images gardées par nos téléphones portables de manière continuelle, se retrouvent équivalentes les unes aux autres, constituant un journal en temps réel, un appendice de notre mémoire. La (les) photo(s) du chat, des paysages en passant par la capture de Google Maps, la photo d’un repas mémorable sur un bord de route, un fragment gardé dans une exposition, le chemin de la soirée, le dernier jour de mer, une fleur, le temps qu’il fait ici et là… » Anaïs Boudot courtoisie Galerie Binome
JOUR ET OMBRE
Jour et Ombre est un ensemble de photographies qui associe architectures vernaculaires et éléments naturels du Perche. Les images s’attachent principalement aux simples bâtis, maisons, fermes, granges, laissant en marge manoirs et châteaux. La série évoque des typologies comme celles de l’Inventaire ou celles issues de la tradition documentaire. Cependant, l’artiste s’éloigne volontairement d’une captation objective par des images qui isolent les bâtiments par des fonds au noir, les plaçant ainsi dans un espace et une temporalité indéterminés. Il s’agit plutôt de révéler par l’image ce patrimoine de pierre dont les formes simples et modestes ont traversé bien des époques charriant, avec elles, le mystère des forêts et des bocages. Jour et Ombre sont des mots qui figurent sur le cadran solaire de Préaux. Ils rappellent le temps qui passe au fil des jours et évoquent la succession de la lumière diurne à l’obscurité de la nuit, à l’instar des photographies d’Anaïs Boudot jouant d’un saisissant clair-obscur comme pour magnifier architectures et paysages percherons.
LA NOCHE OSCURA
« Tout discours mystique a ceci de particulier, de vertigineux, et peut-être d’effroyable, d’être conjointement ouverture absolue sur les possibles et accès à l’inconnu. Voilà donc le paradoxe : chercher l’inconnu comme réponse, à une quête ou à une plainte, pour mieux trouver l’inconnu en tant que tel ; infiniment poursuivi, celui-ci affleure telle une lumière aveuglante dans la nuit la plus obscure, et dans laquelle il faut plonger. De Thérèse d’Avila à Maurice Blanchot et Georges Bataille, en passant par Michel de Certeau, la formulation mystique est un mouvement consistant à tourner incessamment autour d’une pierre dure, irréductible, qui prendrait aisément le nom de secret. Le secret est bien ce contre quoi l’on bute, ce qui arrête le geste, mais il est aussi le moteur de l’action, la mise en scène et la poétisation de l’existence, la respiration des êtres, et la qualification non-dite de toutes choses. Car le secret, autre nom de l’art, est à l’origine des simulacres, des fictions et des voix, des images enchâssées les unes dans les autres, des mises en abîme et des fantasmes. Anaïs Boudot travaille ainsi au coeur du secret : traversant les paysages et les villes d’Espagne (Tolède, Ségovie, Avila) sur les traces de Thérèse d’Avila et de Jean de la Croix, celle-ci se donne pour guide l’errance même, à la recherche de visions, de lieux de passages, d’architectures brisées. Ses photographies – en des manipulations et étapes successives, numériques et argentiques, leur accordant un grain et une indéniable picturalité – portent en elles une densité baroque qui les constitue et les insuffle, créant des zones de flou, des noirs d’encre, des nuances de gris, et des apparitions renvoyant aux lisières du rêve et de la mémoire. La photographe sillonne des espaces et des géographies définis par leur complexité, pour mieux reconstruire des territoires qui seraient, à l’oeil nu, inaccessibles. Ce qu’elle convie à chaque instant est avant tout l’expérience du regard qui doute, relance à ses franges, se prend les pieds dans le tapis de l’invisible, cet insaisissable à quoi il faut, malgré tout, donner une forme, et donc une sorte de vérité. Ses images habitent l’épaisseur du temps : archéologiques, elles le sont, au sens où elles grattent à la surface du sensible afin de s’engouffrer dans l’étendue chaotique des pierres et des sculptures qui restent, des marches d’escalier qui montent vers des lieux à circonscrire et à habiter, des chambres d’attente autant que de demeure. » Léa Bismuth série réalisée dans le cadre d’une résidence à la Casa de Velazquez
THE LAKE (vidéo, 4’27”)
Vidéo du morceau The Lake de Zerkalo – morceau inédit qui apparaît sur la compilation Closet de Viktoria Lukas – qui, outre ses différents projets solos, avait collaboré avec Gerald Donald, cofondateur de Drexciya, au projet Zerkalo.
HERBIER (projection)
Cette série a pris forme aux alentours de Bilbao, le long de la rivière Bolintxu. Cette zone est en péril écologique à cause d’un projet de construction d’autoroute. Cet herbier aurait pu naître dans un autre lieu mais c’est ici que j’aurais voulu savoir ce que pensent les fougères, les hellébores, les arums, les ficaires, les oxalis, les chardons, les potentilles… apprendre à connaitre par leur nom ces figures familières rencontrées régulièrement. Lire dans l’inconscient des plantes, comme Rorschach le faisait avec ses patients ou plutôt interpréter nos propres projections, ou encore tenter de déchiffrer les augures m’ont conduite à ce geste. Par traces de chimie sur papier photosensible, comment se mettre en contact avec l’énergie d’autres vivants et faire lien ? Utiliser la photographie comme un médium entre soi et le monde, permettant de lier l’invisible au visible. Un geste qui tient à la fois du rituel magique et du geste poétique, dans les hasards qu’il révèle, les traces qui apparaissent. Il restera à interpréter ces signes… Anaïs Boudot
Au Petit Palais de Paris jusqu’au 24 juillet 2022 Commissariat : Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice des peintures du XIXe siècle au Petit Palais Barbara Guidi, directrice des musées de la ville de Bassano del Grappa
Parcours de l’exposition
Prologue
Reconnu comme l’un des grands portraitistes de son temps, Giovanni Boldini capture la vitalité et l’effervescence de toute une époque, avec une extraordinaire virtuosité technique. Qu’il représente la Toscane des années 1860, le Paris de la Troisième République ou le milieu mondain et frivole de la Belle Époque, il est le peintre d’une période foisonnante. À l’instar de Marcel Prousten littérature, il se mêle à la société qu’il peint et livre ainsi un ample témoignage sur ses personnages, ses goûts, ses moeurs et ses plaisirs.Mais Boldini fut victime de son succès. Trop exubérant pour les uns, trop mondain pour l’avant-garde, trop facile ou trop chic pour les autres : on lui a reproché de répéter la même formule et d’en tirer des avantages personnels et économiques, loin de l’image d’Épinal de l’artiste bohème. En réalité, Boldini ne se conforme à aucune règle. Innovateur infatigable, il a su se montrer sensible aux maîtres du passé tout en restituant la frénésie de la modernité, grâce à son coup de pinceau virevoltant. Par ce choix d’un art individuel et indépendant, il a conservé tout au long de sa carrière une originalité absolue.
Grâce à l’engagement exceptionnel du Museo Boldini de Ferrare, le Petit Palais présente l’artiste italien sous toutes ses facettes, de ses débuts à Florence à sa longue carrière parisienne, de ses tableaux de genre à ses portraits mondains, en passant par toute une production plus intime, jalousement gardée dans son atelier de son vivant. L’exposition rend hommage au peintre des élégances, mais invite aussi à découvrir un artiste plus secret.
Section 1 – Boldini avant Boldini (1864-1871)
En 1864, Boldini s’installe à Florence, qui est alors le centre de la vie culturelle et artistique en Italie. Deux peintres, Michele Gordigiani et Cristiano Banti, le prennent rapidement sous leur aile, l’introduisant dans les cercles artistiques et auprès d’une société mondaine qui lui procure des commandes. Pendant un temps, Boldini fréquente aussi les Macchiaioli, groupe d’initiateurs de la peinture moderne italienne. Il réalise plusieurs portraits des membres de ce groupe. Sa manière innovante de traiter les arrière-plans, en représentant les murs de son atelier plutôt que de faire ressortir ses figures sur des fonds neutres, frappe ses contemporains. Boldini commence à être remarqué par la critique. Une richissime anglaise, Isabella Robinson Falconer, convaincue de son talent exceptionnel, le présente aux grandes familles italiennes et étrangères qui vivent à Florence ou qui résident l’hiver sur la Côte d’Azur. Cette familiarité avec la bourgeoisie et l’aristocratie lui vaut un succès toujours grandissant et davantage de commandes.
Section 2 – Les débuts parisiens de Boldini (1871-1880)
Le 23 octobre 1871, Boldini arrive à Paris pour un bref séjour. La capitale française vient tout juste de retrouver l’apaisement après la guerre francoprussienne et la Commune. Alors qu’il a prévu de retourner à Londres où il s’est installé depuis le mois de mai, le peintre se laisse happer par la promesse d’une vie parisienne palpitante et d’une grande carrière artistique. Ainsi commence l’aventure française de Boldini, qui durera près de soixante ans. Par stratégie commerciale, il se rapproche notamment du marchand Adolphe Goupil et met de côté sa vocation de portraitiste pour se consacrer « à l’art à la mode », à la manière d’Ernest Meissonier et de Mariano Fortuny. Ce style se caractérise par des peintures de genre de petites dimensions, avec des personnages en costume du XVIIIe siècle, aptes à séduire la nouvelle bourgeoisie entrepreneuriale. La jeune compagne et muse de Boldini, Berthe, avec son visage doux et son innocence mêlée de sensualité, devient la protagoniste de dizaines de scènes. Dans ses paysages, Boldini se montre particulièrement attiré par les lieux que fréquente la haute société, tels qu’Étretat, qui allait bientôt devenir une ville balnéaire à la mode. Si l’exécution en plein air lui permet de capturer des impressions visuelles fugitives, il retravaille néanmoins longuement ses peintures en atelier pour parvenir à la composition idéale. Le succès ne se fait pas attendre : Boldini est très vite reconnu en tant que paysagiste et peintre de genre, en France comme à l’étranger. Ses tableaux nourrissent, dans l’imaginaire collectif, l’image d’une société française pacifiée, heureuse et harmonieuse, loin des souvenirs de la Commune.
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Nom : Barth Prénom : Guillaume Profession : Artiste multidisciplinaire Spécialité : Les arbres Signe Particulier : Ecosophiste, poète, chercheur
« Mes idées se construisent depuis des lieux différents, ont des formes originales qui semblent s’éloigner les unes des autres, mais à y regarder de plus près, leur part d’invisibilité se recouvre dans un même ensemble. » G.B.
Comment êtes-vous venus à l’art ?
Depuis très jeune, avec une sensibilité exacerbée je pense avoir hérité de l’âme d’un poète. Un parcours scolaire atypique, après un bac scientifique « contre nature » qui s’est orienté vers un cursus de création ( Deug 1 Arts plastique March Bloch 2004 – deug 1école d’architecture de Strasbourg 2005 – DNAP ESAD Strasbourg 2010 – DNSEP ESAD Strasbourg 2012.)
Depuis quand dessinez-vous ?
Je dessine depuis l’age de 3 ans!
Vos parents, la famille ?
J’ai découvert après le décès de mon grand-père ( Robert Barth ) qu’il a étudié la sculpture à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg dans les années après la seconde Guerre Mondiale. Tout cela était un secret bien gardé.
Comment définiriez-vous votre travail ?
Mes idées se construisent depuis des lieux différents, ont des formes originales qui semblent s’éloigner les unes des autres, mais à y regarder de plus près, leur part d’invisibilité se recouvre dans un même ensemble. Je me définis avant tout comme sculpteur, cependant mes travaux existent à travers différents médiums. Il n’y a pas de matériau privilégié mais plutôt une méthode de recherche semblable dans l’élaboration de mes projets. À l’origine, il y a toujours une intuition, ressource élémentaire de chaque proposition. D’après mon expérience l’oeuvre préexiste, c’est-à-dire qu’elle se trouve dans une temporalité différente, dans un autre espace avant d’habiter le réel. Mon travail consiste, entre autres, à faire émerger cette forme et à lui constituer une histoire pour la faire apparaître. C’est un travail d’exploration. Il s’inscrit dans des cycles, il n’est pas prévisible, mais il est néanmoins nécessaire car répondant à un besoin d’introspection. Mon travail est celui d’un chercheur, je me considère comme « non spécialiste » ou spécialiste d’une discipline à venir.
Faites-vous des dessins/essais préparatoires ?
Oui! Il y a souvent même plusieurs mois ou plusieurs années depuis l’idée à la naissance de la forme.
Quitter la Terre 2014, 30 dessins au coprin noir d’encre (Coprinopsis atramentaria) sur papier cartonné
Quand travaillez-vous ?
Je travaille tout le temps!
A quel endroit ? maison, atelier ?
Il n’y a pas de lieu défini, mon atelier est partout, le train, la forêt, le coin d’une table d’un bistro, la table basse du salon, l’établi de mon grand-père.
Baumschule
Avez vous des horaires définis ?
Je devrais apprendre à respecter des horaires mais je n’y arrive pas 🙂
Vos maîtres ?
Je dois énormément à ma formation à l’école, je pense à mes professeurs Pierre Mercier et Manfred Sternjackob mais aussi plus récemment Valérie Jouve qui m’a accompagné au Fresnoy (2019-2020)
Vos références littéraires ?
Borges, Carl Gustav Jung, Jérôme Rothenberg, Philippe Descola, Ahamdou Ambaté Bâ
Qu’est devenu votre travail pendant le confinement ?
J’ai pu me concentrer pendant trois mois sur la sculpture l’oracle du Nord, les larmes des Arbres. Écouter la forêt sans entendre les bruits de la route, quel bonheur le confinement
Nouvelle Forêt 2020, 2021, 2121
Que cherchez-vous à exprimer dans votre travail, qui ne serait pas possible avec des mots La transcendance*
Quand avez-vous décidé d’exposer votre travail ?
En 2009, première exposition durant la biennale de Sélestat invité par Philippe Piguet.
J’ai croisé, Guillaume Barth la première fois, pour « DEYE NAWE« à la Chapelle St Quirin de Sélestat, en 2011, un visage de petit prince, présentant une performance incroyable
Cette pandémie a-t-elle agit sur votre travail ?
Oui, c’est un évènement dans l’histoire de l’humanité, il y a un avant et un après
Qu’est-ce que vous avez envie de partager ?
J’ai envie de partager mes expériences et l’énergie qui s’y déploie
Cérémonie du thé de Safran,
Les artistes doivent-ils être le reflet des sentiments, de la vision de leur époque ?
Ils le sont par essence et de part leurs histoires, leurs subjectivités.
Quelle est votre plus belle rencontre en art ?
Il y en à plusieurs, je pense à Bebson de la Rue artiste Congolais de Kinshasa, une grande leçon de poésie pur et d’humilité!
Une devise ?
Faire confiance à son intuition
Une définition de l’art
J’aime beaucoup celle de Glenn Gould:
L’objectif de l’art n’est pas le déclenchement d’une sécrétion momentanée, mais la construction, sur la durée d’une vie, d’un état d’émerveillement et de sérénité.
*Définition transcendance : La transcendance désigne le fait que tout être ou toute chose dépend d’un principe extérieur, situé « au-delà ». Ce principe supérieur est inconnu et difficilement accessible.
Introduction d’Estelle Pietrzyk,
Directrice du musée MAMCS
Des déserts de sel de Bolivie aux peuples des rennes de Mongolie, du Québec au Sénégal en passant par l’Iran, Guillaume Barth poursuit une trajectoire peu ordinaire, qui décourage une lecture « classique » du parcours du jeune artiste — école / diplôme / résidence / exposition /publication — car ce parcours vient s’entrecouper de moments mystérieux, plus proches de l’anthropologie que de la pratique artistique. Ces moments gardés secrets par l’artiste viennent nourrir une démarche, qui regarde volontiers du côté du spirituel tout en s’incarnant dans des matériaux simples qui incluent aussi une dimension de fragilité en invitant aussi le sel, des arbres vivants ou encore des pièces de tissus. (…)
Projet Elina 2013-2015
Elina, est un doux nom qui résonne à nos oreilles… Serait-ce celui d’une princesse, une divinité, une incantation ? Elina est une planète imaginaire conçue à partir de briques de sel selon des techniques artisanales des indiens Ayamaras, peuple de Bolivie, au nord du grand désert de sel. Guillaume Barth y a passé 3 mois pour réaliser son projet, se déployant en une sculpture éphémère (Elina), un film (Le deuxième monde, Elina) et un livre.
extrait du texte de Elina (vidéo), 2010 Marie Terrieux, directrice de la fondation François Schneider.
Nid pour un Homme
installation de 5 sculptures, différentes essence de bois tressés dans un vénérable tilleul, STUWA 2016, Ueberstrass commissariat Coal
installation de 5 sculptures, différentes essence de bois tressés dans un vénérable tilleul, STUWA 2016, Ueberstrass commissariat Coal
Crocus Sativus
Crocus Sativus, fleur du bonheur, 2018-2021 2018, photographie dans le désert de Korahsan Iran
L’oeil de Simorgh 2018-2018
« Guidés par la Huppe de Salomon, les oiseaux sont une métaphore de l’âme. Ils sont en quête de l’être suprême, Simorgh, oiseau mythique, manifestation visible du divin. Par-delà sept vallées, du désir, de l’amour, de la connaissance, de la plénitude, de l’unicité, de la perplexité, du dénuement et de l’anéantissement, seul trente oiseaux parviennent au bout du chemin. Ils ne trouvent en Simorgh que le reflet d’eux mêmes, car la divinité, en réalité invisible, se manifeste dans le cœur, miroir de l’âme. Les âmes oiseaux comprennent alors qu’il faut s’anéantir soi-même, mourir pour renaître, devenir rien pour devenir tout. »
Simorgh en Perse signifie trente oiseaux. Projet imaginé d’après le poème soufi, Le Cantique des Oiseaux, Farîd oddîn’Attâr, 1177, Iran
2018, installation de 30 oiseaux en métal cuivrés et disque en bois concave recouvert de miroirs à la feuille d’argent 150 cm de diamètre. crédit photo Émilie Fux
Concert Pour Une Nouvelle Forêt
GB A l’automne 2016, je parcours la Forêt de Stuttgart en Allemagne, où des changements de températures provoquent la germination des glands sous un chêne en particulier. J’y recueille 148 graines pour les préserver du gel. Ces glands sont mis en terre dans des pots dans l’atelier le 25 octobre 2016. La « Baumschule » prend ainsi naissance. Ce terme allemand désignant la pépinière est issu de la combinaison des mots « Baum », l’arbre et « Schule », l’école. À la fin de la résidence, 134 jeunes arbres sont sortis de terre. L’expérience de la nature revêt alors une dimension particulière à mesure qu’une Nouvelle Forêt pousse dans mon atelier.Durant deux années, nous collaborons étroitement avec le musicien et compositeur Thibault Bru et la pianiste virtuose Neus Estarellas. Le Concert pour une Nouvelle Forêt est une oeuvre évolutive se déclinant en plusieurs compositions. La musique exprime la singularité de chaque arbre au fil de sa croissance et des saisons ainsi que la communication et l’influence réciproque des arbres et de leur environnement. Comme un dialogue imaginé entre les Arbres. Le prix Bullukian 2018 récompense l’oeuvre Concert Pour Une Nouvelle Forêt et permet de réaliser la pièce lors d’une exposition avec un concert événement joué pour les Arbres dans le jardin de la fondation à Lyon le 5 juin 2019.
Voyage vers hyperborée
2020, installation produite au Studio National des Arts Contemporains du Fresnoy, photographie du tournage au Québec février 2020
L’Arbre Bleu
2019, tissus en coton bleu 9 bloc de granit en cercle, installation imaginée pour le vénérable Paulownia, biennale Sélest’art
Ataraxia – Sōlārī est une activation de sculptures imaginées et présentées par les artistes plasticiens
Guillaume Barth (Strasbourg, France) et Cesar Urrutia (CDMX, MX). À travers ces pièces, les artistes affirment un processus artistique comme moyen de guérison et de résilience. Ces oeuvres tentent de dépasser les circonstances dans lesquelles l’angoisse, la peur et la mort sont venues redéfinir nos réalités.
C’est dans cette perspective que les artistes ont commencé à travailler sur le développement de processus créatifs, les amenant à explorer les anciennes pratiques rituelles indigènes comme voie de guérison et de régénération.
Ces pièces ont pour vocation de rapprocher le public avec les notions de sérénité et de renouveau à travers une activation dans laquelle les protagonistes sont à la fois spectateurs et acteurs.
Lors de leur première rencontre, début décembre, les deux artistes proposés ont eu la même idée: construire une sculpture rituelle en utilisant ces concepts. Cette coïncidence apporte une dynamique particulière à la création de cette œuvre.
Ataraxia – Sōlārī s’est activée le 7 février pour l’inauguration de la Farmacia del Arte à Mexico Manuel María Contreras 71, Col San Rafael,CDMX
Le film Ataraxia – Sōlārī est la trace de cet événement il a été produit en Collaboration spéciale pour la réalisation du film et la bande son de la performance avec Carlos Edelmiro, Phonolab et Rodriguo Morales Vostok.
Art Basel conclut avec succès le retour de son édition de juin L’édition 2022
-Art Basel s’est clôturée le dimanche 19 juin, après une semaine de rapports de ventes dynamiques dans tous les secteurs du marché
-La foire a attiré une participation globale de 70 000 personnes tout au long de ses journées VIP et publiques
-En soutien à l’Ukraine, Art Basel a collaboré avec la ville de Bâle, les principales institutions culturelles de la ville, Liste Art Fair Basel et le PinchukArtCentre sur un projet d’art public mettant en vedette la dernière série photographique de l’artiste ukrainien Boris Mikhailov, « Temptation of Death »
–– Art Basel a également soutenu la performance du collectif punk russe Pussy Riot et a fait un don de 110 000 CHF réparti également entre trois organisations d’aide humanitaire
-Le jeudi 16 juin, Art Basel a organisé sa première Nuit illimitée, avec un programme de performances spéciales d’Ari Benjamin Meyers et Nora Turato et un événement avec l’artiste lauréat d’un Grammy Award Chance the Rapper Le salon, dont le Lead Partner est UBS, a eu lieu à Messe Basel du 16 au 19 juin 2022
Jusqu’au 25.09.2022, au Kunstmuseum Basel | Neubau Commissaire : Carmen Giménez, avec Gabriel Dette, Josef Helfenstein et Ana Mingota
au centre Paloma Picasso
Dans le cadre d’une grande exposition temporaire, le Kunstmuseum Basel met en lumière l’intérêt de Pablo Picasso (1881–1973) pour le maître ancien crétois Doménikos Theotokópoulos, mieux connu sous le nom d’El Greco (1541–1614). Quelque 30 rapprochements de chefs-d’oeuvre des deux artistes retracent ce dialogue parmi les plus fascinants de l’histoire de l’art. De prestigieux prêts du monde entier sont réunis autour d’un noyau d’oeuvres de Picasso provenant de la collection du musée.
Des Nouveautés ?
Picasso
Pablo Picasso a marqué de manière décisive le cours de l’histoire de l’art européenne à maintes reprises. Dans le monde, il n’existe guère d’artiste plus connu et mieux étudié. Pourtant, des nouveautés restent à découvrir dans son oeuvre. On sait ainsi que l’enthousiasme de Picasso pour Le Greco a laissé des traces manifestes dans ses travaux. Toutefois, à cet égard, on songe surtout à ses premières phases de création jusqu’à la période bleue.
El Greco
L’exposition Picasso – El Greco propose au contraire une version selon laquelle Picasso s’est consacré non seulement davantage au Greco qu’on ne l’avait supposé jusqu’ici, mais aussi bien plus longtemps qu’on ne le pensait, comme en témoignent des références évidentes à la fois dans ses tableaux cubistes et dans ceux de l’ensemble des périodes de création plus tardives. L’exposition au Kunstmuseum Basel | Neubau met en scène un « dialogue » d’égal à égal entre Picasso et un de ses modèles, dans une forme circonscrite, parfois associative, s’étendant sur plusieurs siècles.
La réhabilitation du Greco
Né en 1541 en Crête, Le Greco, qui se rendit en Espagne à la fin des années 1570 après un séjour de dix ans à Venise et à Rome, connut une immense gloire de son vivant grâce à sa facture picturale à nulle autre pareille. Pourtant, peu après sa mort, il tomba dans l’oubli. Ce n’est qu’au XIXe siècle puis au tournant du XXe siècle qu’advient une renaissance de l’oeuvre du Greco impliquant des femmes et des hommes artistes dans l’Europe entière. Le jeune Picasso prend part à cette redécouverte en première ligne. Picasso éprouve un intérêt pour le maître ancien grec dès la fin du XIXe siècle, lorsque sa famille s’établit à Barcelone en 1896. Le futur peintre, tout juste âgé de quinze ans, fréquente des artistes, hommes et femmes, ouverts d’esprit qui jouent un rôle prépondérant dans la réhabilitation du Greco qui a sombré dans l’oubli. En 1898, l’Espagne perd la guerre hispano-américaine et, de ce fait, ses dernières colonies majeures. En réaction au déclin géopolitique de l’ancienne puissance coloniale, de nombreux artistes et gens de culture s’inspirent dudit « Siglo de Oro », le « Siècle d’or » espagnol qui s’étend du XVIe siècle tardif à la fin du XVIIe siècle. Autour de 1900, époque marquée par le nationalisme et une quête d’identité, les peintres de l’École espagnole jouent un rôle capital avec Le Greco, Diego Velázquez et Francisco de Goya parmi ses représentants.
En tant qu’artiste singulier ayant marqué l’histoire de la peinture européenne, Le Greco se situait à la marge, notamment parce que, en raison de son parcours, trois traditions différentes (gréco-byzantine, vénitienne et espagnole) ont inspiré son oeuvre à partir desquelles il élabora un langage pictural sans pareil. Le manque de documents probants sur sa vie et son oeuvre contribue également à la fascination continue qu’il exerce jusqu’à aujourd’hui. Sa personnalité auréolée de légendes constituait sans doute une surface de projection idéale pour les artistes se rebellant contre l’académisme.
Picasso Öl und Kohle auf LeinwandAlonso Sánchez Coello (früher El Greco zugeschrieben)
La fascination de Picasso pour les maîtres anciens espagnols
Les emprunts directs au Greco surviennent dès le début de la carrière artistique de Picasso : dans de nombreuses esquisses des années 1898-1899, il s’use véritablement aux motifs du Greco. Son Portrait d’un étranger dans le style du Greco (1899) reproduit une tête type, caractéristique des portraits et des tableaux de saints du Greco, à l’instar du Saint Jérôme (vers 1610) conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. L’Enterrement de Casagemas (Évocation) de 1901, chef-d’oeuvre intime qui annonce la période bleue, s’inspire directement du Greco également. Dans les années suivantes, cette influence demeure perceptible, comme le montrent les parallèles étonnants entre le Portrait de Mme Canals (1905) de Picasso et le Portrait d’une dame à la fourrure que l’on attribuait encore à l’époque au Greco, mais dont le véritable auteur n’est pas clairement établi aujourd’hui. L’exposition porte également une attention particulière au cubisme : deux salles mettent en regard des oeuvres de Picasso réalisées autour de 1910 avec une sélection de célèbres tableaux d’apôtres du Greco (1608/1614) provenant du Museo del Greco à Tolède ainsi que son grand format La Résurrection du Christ (1597–1600) conservé au Prado à Madrid.
Autres comparaisons
Picasso Öl auf LeinwandEl Greco Öl auf Leinwand
Après la Seconde Guerre mondiale, alors que Picasso bénéficiait depuis longtemps d’une renommée internationale, il se consacra largement à l’étude des peintres anciens. L’exposition présente de fascinants exemples de l’intérêt de Picasso pour ses prédécesseurs, dont le tableau Mousquetaire (1967) au verso duquel Picasso a noté « Domenico Theotocopulos van Rijn da Silva », référence explicite aux maîtres qu’il vénérait : Le Greco, Rembrandt et Velázquez.
Picasso Pablo Picasso « Greco, Velázquez, INSPIRARME » (Verschiedene Horta-Typen),Conté-Stift auf Papier
De prestigieux prêts
L’exposition Picasso – El Greco réunit plus de cinquante prêts prestigieux consentis par des musées et des collections privées du monde entier aux côtés d’une douzaine d’oeuvres majeures de Picasso provenant de la collection du Kunstmuseum Basel. Parmi les institutions mettant à notre disposition des ensembles d’oeuvres majeurs issus de leurs collections, citons en premier lieu le Museo Nacional del Prado de Madrid, le Museo del Greco de Tolède, le Museu Picasso de Barcelone et le Musée national Picasso de Paris. Par ailleurs, le Metropolitan Museum of Art et le Solomon R. Guggenheim Museum de New York, la National Gallery de Washington, la National Gallery et la Tate Modern de Londres, le Musée du Louvre et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Museum of Fine Arts de Budapest et la Gemäldegalerie de Berlin consentent d’extraordinaires prêts d’oeuvres.
Pablo Picasso Le couple, 1967El Greco Christus nimmt Abschied von seiner Mutter, um 1595
Dans le cadre de l’exposition, un abondant catalogue avec des contributions de Gabriel Dette, Carmen Giménez, Josef Helfenstein, Javier Portús et Richard Shiff paraît aux éditions Hatje Cantz Verlag. L’exposition est organisée par Kunstmuseum Basel avec le soutien exceptionnel du Musée national Picasso-Paris
Informations
Kunstmuseum Basel St. Alban-Graben 8 Postfach, CH-4010 Basel T +41 61 206 62 62 kunstmuseumbasel.ch
Tram n° 2 depuis la gare SBB, arrêt Kunstmuseum (enfin)