Pompidou Metz – Chefs d'oeuvre – suite et fin

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Certes au 2e étage ils sont nombreux, côte  à côte, comme l’écrit Remy Zaug :
« Et si je, lorsque je prends la parole, le monde cessait d’exister » blanc sur jaune ou encore
« regarde, je te regarde, et tu deviens regardé »
gris sur blanc
Un Dubuffet très rouge, en face un hideux nain de jardin de Philippe Starck , roi du design, dont on nous accable avec une série de chaises , au rayon des chefs d’œuvre je m’interroge.img_0992.1289137204.JPG Enfin un magnifique Hans Arp d’une blancheur émouvante, voisine avec Annette de Giacometti, puis une toute petite femme dans une vitrine, une antropométrie d’Yves Klein, le Capricorne de Max Ernst, descendu de la terrasse du Centre parisien pour l’occasion voisine avec un Pollock noir sur fond blanc, sur sa droite et un magnifique Picasso sur sa gauche, « l’Aubade » un musicien qui donne la sérénade à sa belle dénudée, alanguie, Puis Vassily Kandinski, la poupée désarticulée, à l’œil percé,img_0929.1289137114.JPG avec une double paire de jambes, mais un seul  bras, née de l’imagination quelque peu perverse de Hans Bellmer. Encore une superbe sculpture de Brancusi, une sculpture de Sophie Trauber Arp, le « Noir et Blanc »  le visage de Meret Oppenheim, émouvant et sensuel, par Man Ray, des femmes de Fernand Léger, la Sainte Vierge de Picabia…une petite sculpture de  Nicky de St Phalle, La croix noire de Malewitch, une toile cubiste de Braque, un toile avec des rectangles mauves sur fond bleu de Frantisek Kupka, le mariage de Chagall, puis terminer sur un magnifique corps d’homme sans tête de Rodin. Dans la baie vitrée, derrière l’installation de Louise Bourgeois, Jordan et le casier à Bouteilles de Xavier Veilhan
Puis une série de maquettes présentant des musées à l’architecture actuelles et futuriste achevés ou non.img_0975.1289137348.JPG
En face derrière les lucarnes se trouvent les cartels explicatifs des œuvres. Idée astucieuse, qui empêche les visiteurs de stagner indéfiniment en lecture, et de ce fait prennent du recul devant les œuvres.img_0912.1289137460.JPG Pour ceux qui ont l’habitude de visiter la maison mère, l’ensemble n’est pas une surprise, mais de voir rassembler en enfilade ces pièces importantes, de l’art moderne et contemporain, est un réel plaisir pour les yeux.
L’émerveillement c’est l’étage avec la vue sur la cathédrale de Metz, plus on est loin de la baie vitrée, plus la cathédrale envahit l’espace, plus on se rapproche, par un effet d’optique voulu, elle se rapetisse. Dès l’entrée l’autoportrait de Pierre Bonnard dans la glace du cabinet de toilette, sur le mur une série de collages de Pierre Matisse.
Un masque en plumes de Patrick Neu, sur papier gouache bleu, le chèque : Cetificat n° 1, cession d’un volume de sensibilisation picturale immatérielle transférable d’Yves Klein.
Mann Ray, Emmanuel Radnitzky dit Les Larmes avec une série d’objets dérivés, la pile de livres « chefs d’œuvres » d’Yvan Serandour
Une épreuve chromongène d’Andreas Gursky, les images modèles et les saynètes comiques de Boltanski,  le repos des pensionnaires d’Annette Messager, l’adoration du Veau de Francis Picabia, la grande odalisque d’Ingres « Made in Japan »  revisitée par Martial Raisse, en hommage à Giacometti, un marché aux puces de Daniel Spoerri, suivi du facétieux « la Joconde est dans l’escalier, elle sera de retour dans 10 mn  » de Robert Filliou.
Il y a régulièrement des performances , parfois il y poussent de l’herbe et des fleurs à même le plancher .

La fin du monde tel que nous le connaissons

img_1154-medium.1288539073.jpg A l’heure où l’art contemporain est encore controversé, Bettina Steinbrügge nous invite à partager la vision de monde, d’un collectif d’artiste qu’elle a sélectionné, pour l’exposition de la rentrée de la Kunsthalle de Mulhouse.
Marc Bijl ¦ Claire Fontaine ¦ Cyprien Gaillard ¦ Piero Golia, Hadley+Maxwell ¦ Jorge Macchi ¦ Bernhard Martin ; Katrin Mayer ¦ Mladen Miljanovic ¦ Frédéric Moser & Philippe Schwinger
L’inspiration de ce thème provient de l’écoute d’une chanson du groupe REM « The end of the world, us we now » de 1987, puis 12 ans plus tard, la lecture d’un essai du sociologue américain Immanuel Walterstein « The end of the word us we know it »

Les artistes et groupes d’artistes invités prennent position face a la crise financière, à l’effondrement de l’État-providence ou des industries du divertissement, ils avancent de nouveaux espoirs, des utopies et conceptions alternatives. Comme un sismographe, l’exposition trace les signes et images de notre vie quotidienne, sonde les méthodes des pouvoirs en place, tout en proposant de nouveaux contextes esthétiques. Elle montre les travaux d’artistes qui réagissent de manière critique, satirique et subjective aux réalises actuelles et, ce faisant, développent leurs propres propositions, expressions de la réalité contemporaine faisant apparaître leurs façons de composer avec elle. Le concept fait suite au désir de comprendre de manière critique les processus sociaux, politiques et économiques actuels dans un monde global, sans lequel l’art contemporain ne pourrait entre ni considère, ni compris.

Bettina Steinbrügge

Le titre est étonnant, est-ce que tout le monde voit le « Monde et sa fin » de la même manière ? Rien que le début du monde a diverses versions selon les frères Bogdanov. Je vous livre ma sélection des réflexions des artistes telles quelles.
Marc Bijl (NL)
La problématique de Marc Bijl est liée a des avènements politiques, à la perception et à l’association des structures sociales et des systèmes de contrôles qui se manifestent dans img_1095.1288539418.jpg
l’espace public. Leur apparence symbolique est thématisée dans les oeuvres. L’installation Fundamentally VII, composée de matériaux de construction et de graffitis fait référence
dans sa matérialise simple au constructivisme minimaliste d’un Sol LeWitt et rend hommage au vandalisme quotidien.
En manipulant ces codes culturels, Marc Bijl invente un langage qui met en lumière une histoire des idées et des constructions sociales. Dans Fundamentally VII, differents
symboles de la culture et de la sous-culture s’affrontent pour infiltrer le système de codes allant jusqu’a les bousculer. Le spectateur doit se réorienter, trouver sa voie dans un nouveau système, voire réviser ses jugements. La question de pouvoir et d’influence est pose afin d’attirer l’attention sur le désir actuel de structure et d’ordre. Toutefois, a l’oppose du dictat conservateur, Marc Bijl célèbre le charme de la déchéance et de la destruction comme une libération.
Claire Fontaine (F)
Il ya trop d’innumaniter est j’ai pas trouver mon droit, 2007
img_1093.1288541651.jpg Dans l’article de presse paru a l’occasion de leur exposition à la Galerie Neue à Berlin on pouvait lire :
A chaque fois qu’un changement s’opère dans le lieu et dans le temps, il est le résultat d’un conflit et d’un refus et jamais l’effet d’un soi-disant progrès Combien cette constatation est d’actualité en France. Dans les oeuvres présentées, les couvertures de livres traitant du discours théorique général deviennent de simples couvertures de briques et les déclarations politiques se dissimulent derrière des enseignes lumineuses.
Jorge MaccH i (ARG )
Jorge Macchi travaille avec les objets de la vie quotidienne. Il en fait des supports de développements poétiques mais aussi des éléments de découverte des contextes sociaux et des besoins qui émergent au fil du quotidien. Ses trouvailles, comme par exemple des extraits de journaux, déclenchent de nouvelles narrations et des révélations de la vie quotidienne dues au pur hasard ou a des combinaisons aléatoires. La projection video 12 Short Songs combine deux motifs épétitifs : des titres de journaux et les mécanismes d’une ancienne boite à musique. Ces titres de journaux sont perforés et passés dans la boite qui déclenché une musique cristalline et apaisante formant un contraste absolu avec les titres tous issus despremiers jours de la crise financière. Ici, la brutalité se joint à la rêverie ce qui provoque finalement un effet inquiétant.
Piero Golia (I)
Oh my god, that’s so awesome, 2009

il présente une projection 35 mm filmée avec une caméra jetée d’un avion. Cette caméra ne semble jamais toucher le sol, le spectacle évoque plutôt une chute verticale irrésistible et interminable dans un paysage d’une beauté irréelle. Il créé une situation paradoxale basée sur un équilibre déréglé entre les moyens et les buts, démontrant ainsi que rien ne se termine comme nous le voudrions.
Katrin Mayer (D)
Balloons / Your very own words.
Indeed! And who are you?(Brion Gysin), 2010
Dans son travail artistique, Katrin Mayer traite de l’importance des images artistiques populaires et quotidiennes et analyse les mécanismes d’inscription des sémantiques culturelles dans des contextes spatiaux et temporels spécifiques. Katrin Mayer cherche des motifs qu’elle met en scène dans de nouveaux dispositifs, qu’elle soumet, dans ses expositions, à des interventions spatiales. Dans Balloons, desimg_1116.1288544343.jpg
ballons remplis d’hélium flottent au-dessus du sol. Sur le mur voisin, se trouve une affiche qui renvoie, sous la forme d’une histoire dessinée, à des connotations propres à la conscience, la rêverie, l’introspection, la réflexion et l’illusion. Elle joue les références Silver Clouds (1966) d’Andy Warhol, références aux masques, aux illustrations fugaces, à la fascination pour les rêves et leur caractère éphémère.
Bernhard Martin (D)
Le reposoir d’amour refusé, 2010
Les tableaux de Bernhard Martin couvrent de multiples sujets, ils sont dynamiques, inquiétants et revendiquent leur esthétique. Ils assument leur qualité picturale et excluent une surenchère intellectuelle. Bernhard Martin se sert d’un répertoire de style consciencieusement maîtrisé, qui ne lui dicte aucune limite et lui permet de jouer dans ses peintures de la réalité et de la fiction sur un même plan. Sans cesse, il utilise la référence à l’image comme image  et joue avec ses possibilités d’expression. Il en résulte des images fragmentées, humoristiques et énigmatiques, parfois figuratives mais qui ne pressentent aucune structure narrative clairement lisible.img_1143.1288544705.jpg Dans Le reposoir d’amour refusé, états du psychisme humain, les sensations, les espoirs, les fêlures sont tout aussi présents que les drogues, la sexualité ou la violence. D’évidents rapports temporels et spatiaux sont dissous, l’espace pictural a des interprétations varies qui aboutissent ici a une installation.
Tout comme les figures transparentes, le spectateur est lui-même entraîné dans un tourbillon d’images dans lequel différentes forces interagissent voire, s’équilibrent.
Mladen Miljanovic (BiH)
Social Orthopedics, 2010
8 ceintures de sécurité, impression numérique
Mladen Miljanović se consacre aux possibilités de nouvelles stratégies artistiques dans lesquelles des interactions sociales sont développées à l’encontre de ses propres expériences personnelles en Bosnie-Herzegovine, son pays d’origine. Dans son installation Social orthopedics, Miljanović étudie des pièces
détachées de l’ancienne voiture yougoslave Zastava 101 à la manière d’un art social appliqué. Dans ce but, il analyse des ceintures de sécurité comme instrument possible de discipline
et de limitation spatiale. Il en déduit une forme artistiqueimg_1105.1288545346.jpg
minimaliste et sérielle qui déplace sa réflexion a la lumière des avènements actuels.
Cecil Babiole propose de pervertir sensiblement le principe de l’audioguide tel que nous le connaissons. Il s’agit non pas de faire un véritable audio interactif et localise (avec détection infra-rouge ou autre) mais de créer un audioguide global avec une seule plage sonore non localisé qui soit en résonance avec l’ensemble de l’exposition.
Il se présente sous forme d’un enregistrement sonore d’une dizaine de minutes mixant musiques, éléments vocaux, interview du commissaire.
Les visiteurs ont pu l’écouter soit en appelant un numéro avec leur téléphone portable, soit au moyen d’un lecteur mis à leur disposition.
clic sur la flèche verte
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De la musique industrielle des années 80 (Noix) aux culturesimg_1146-medium.1288545651.jpg
électroniques et numériques d’aujourd’hui, le travail
artistique de Cecil Babiole évolue de manière transversale, croisant les circuits de la musique et  des arts visuels. Loin d’une pluridisciplinarité de mise, c’est le passage d’un langage à un autre, la contamination d’un code par un autre, et une incessante relecture du rapport entre l’image et le son, qui sous-tend sa pratique.
Qu’elles apparaissent dans l’espace public (rue, autobus) ou privé (galeries, salle de concert), ses  dernières installations et performances (PM, Shijing F ield, Dom, I’ll be your Mirror, Circulez y’a rien a voir, Reality Dub, Crumple Zone…) interrogent avec ironie nos systèmes de représentation et nos technologies.
l’exposition se termine le 14 novembre 2010
texte Kunsthalle photos et  vidéos de l’auteur

Antonio Segui

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Aux frontières de l’illustration et de la peinture, Antonio Segui a construit un univers burlesque, absurde, peuplé d’une multitude de personnages projetés dans une course folle. L’Espace Malraux de Colmar lui ouvre ses portes jusqu’au 24 octobre 2010.
On est d’abord surpris par un flot d’images, comme dans ces puzzles qui vous donnent la migraine, images qui sont presque à chaque fois les mêmes, tout en changeant de couleurs ou en étant bi, voir tricolore, mais rien à voir avec notre chauvinisme. Ce sont des images populaires proches du graffiti, une sorte de bande dessinée, où les personnages affluent, grouillent, un surpeuplement qui donne le tournis. Un personnage récurrent, l’homme au chapeau,img_0742.1283727794.jpg Humphrey Bogart ou Antonio dans son élégante jeunesse, il est né en 1934 en Argentine.
Ses personnages courent les uns après les autres, les uns vers les autres, s’évitent, sont en lévitation. Il y a aussi des femmes à l’aspect rude.
Sa thématique est celle de l’espace urbain, une allégorie de la société moderne.
Son univers surréaliste, un peu à la Keith Haring, dans le graphisme, nous parle de la condition humaine avec frénésie, passion, mais surtout avec humour et dérision, une naïveté picturale, un trait cernant les aplats de couleurs, sans perspective.img_0768.1283726372.jpg
De manière frontale , il raconte dans sa candeur latine le dérisoire de la vie, son absurdité, ses ambiguïtés. C’est un vrai plaisir que de se perdre dans ses fresques gigantesques, mais il ne faut pas oublier les gravures exposées dans la mezzanine, sarcastiques, tragiques, humoristiques. Il y a une série d’huiles, sur toile marouflée de papier journal, dont le cadre fait partie intégrante des natures mortes. Comme dans toute son œuvre, exposée dans le monde entier, il va à l’essentiel.
photos de l’auteur

Paysages Urbains – Robert Cahen

 
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La ville de Lille propose, à la Maison de l’architecture et de la ville, en collaboration avec la MAV et Heure Exquise, dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine :
« Paysages Urbains – Robert Cahen« 
Une exposition de vidéos de Robert Cahen, présentée à l’occasion de la restauration de l’œuvre
« L’allée de Liège », installation vidéo publique réalisée lors de la création d’Euralille.
Vingt neuf moniteurs et une caméra
Réalisée à la construction d’Euralille en 1994 dont l’urbaniste en chef était Rem Koolhaas, cette installation vidéo de Robert Cahen, restaurée aujourd’hui, fait partie des commandes d’Euralille destinées à prendre place dans l’espace public avec celles de Felice Varini et Kazuo Katase.
L’intervention de Robert Cahen sur le mur de soutènement du viaduc Le Corbusier agit comme un discret miroir sur l’espace quotidien de ce lieu de passage entre deux gares que l’on longe parfois distraitement. De tailles irrégulières, les vingt neuf écrans proposent un glissement progressif du documentaire vers la poésie avec la diffusion de cartes postales filmées et photographiées dans le monde entier associées aux images des passants captées en temps réel.
– Cartes postales vidéo – 1984-1986
Vidéo, couleur, sonore
Coréalisées avec Stéphane Huter et Alain Longuet
« Trente secondes pour rêver, la carte postale traditionnelle prend vie grâce à la vidéo. Une collection d’images immortelles du monde entier, une invitation au voyage… » (Thierry Garrel)
Une rencontre-débat
« Art urbain, art public » aura lieu le samedi 18 septembre 2010 à 17h30 à la Maison de l’architecture et de la ville,
en présence de :
Catherine CULLEN, Adjointe au Maire déléguée à la Culture,
Catherine GROUT, philosophe de l’art et professeur à l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille,
Pascal MASSON, architecte – scénographe et
Sophie TRELCAT, journaliste,
autour de l’inscription des œuvres d’art dans la ville et la notion de paysage urbain.
La conférence sera suivie d’un vernissage en présence de l’artiste
Exposition visible de l’extérieur dans le prolongement de l’Allée de Liège, dans les vitrines de la MAV du 15 au 26 septembre 2010.
une sélection de films et vidéos :
– Sanaa, passages en noir – 2007 – 7’
Rencontre inespérée entre deux cultures, ces « passages en noir » filmés à Sanaa, au Yémen, nous rappellent notre humaine condition.
Hong Kong Song – 1989, couleur – 21’
Réalisé en collaboration avec Ermeline Le Mezo.
Entre Chine ancienne et Chine nouvelle, découverte de la ville de Hong Kong à la recherche de son identité sonore.
– La Notte delle Bugie – 1993, couleur – 10’30’’
Les milliers de bougies allumées sur les quais de l’Arno à Pise,pour fêter la Saint Ranieri, deviennent l’occasion d’un portrait nocturne, insolite suspendu et magique.
– Le Deuxième Jour – 1988 – couleur – 8’
Le rythme discontinu de la musique de John Zorn conduit le montage du film en une succession de plans rapides. Une étonnante traversée de New York
tout en contraste.
– Sur le quai – 1978, 16 mm – noir et blanc – 10’
Court-métrage formé d’un plan-séquence, tourné avec une caméra à très grande vitesse montrant des voyageurs en attente sur le quai d’une gare et l’arrivée du train.
Les mouvements sont comme suspendus entre le mouvement et l’immobilité.

Gabriel Orozco

gabriel-orozco-my-hands-are-my-heart.1281297091.jpgC’était le dernier jour de cette exposition au Kunstmuseum de Bâle, mais vous pourrez la voir à partir du 15 septembre au
Musée national d’art moderne de Paris.
Cette grande exposition propose une vue d’ensemble de l’oeuvre de l’artiste mexicain né en 1962 : des installations, sculptures, photographies, peintures et dessins qui ont tous vu le jour entre le début des années 1990 et aujourd’hui. Gabriel Orozco, qui est considéré comme l’un des artistes majeurs de notre temps, partage sa vie entre New York, Paris et Mexico-City. Caractéristique de sa génération, cette manière d’être sans cesse en déplacement, ce principe de mouvement perpétuel, se répercute de la façon la plus diverse dans son oeuvre, en parcourant un spectre qui va d’une trace de respiration que la photographie a su saisir, sur le vernis d’un piano, jusqu’à la Citroën DS reprofilée, découpée dans le sens de la longueur et réassemblée en véhicule monoplace. C’est la « DS » la voiture mythique du générale de Gaule qui acquiert ici le statut de sculpture autonome la « Déesse ».gabriel-orozco_la_ds_frontal.1281297050.jpg
Pour Four Bicycles « There is Always One Direction » l’artiste s’est procuré quatre vélos hollandais dont il a assemblé les cadres.
Les traces physiques à la surface du « Yiedling Stone » proposent des accès fondamentalement différents. La boule compacte en plastiline dont le poids correspond approximativement à celui de l’artiste, a été roulée dans la rue à l’occasion d’une performance publique. Sa surface s’est ainsi chargée des impuretés, des détritus et de la poussière. Ainsi se révèle la prédilection de GO pour la révélation du potentiel d’expressivité artistique de matériaux en apparence insignifiants et dénués de valeur.
De même que son installation  « Lintels » en salle 8, où l’on retrouve les résidus organiques, des dépôt du sèche linges, suspendus sur des fils à linges, telle une gigantesque lessive de déchets, (pourquoi ai-je mis depuis des années les miens, bêtement à la poubelle, alors que moi aussi je suis frappée par l’inanité, le côté éphémère des choses et l’illusoire vanité de la possession d’œuvres d’art)

Son regard se porte sur des situations fortuites qu’il répercute dans un contexte d’interrelations plus vastes. La subtilité de la trace de sa propre respiration sur la laque noire d’un piano à queue, photographiée, ou la drôlerie des boites de pâté pour chats, trônant sur des pastèques ventrues et rebondies dans un super marché.
gabriel-orozco-composition.1281297199.jpgLa photographie de la sculpture en terre cuite  dévoile le processus de la genèse de l’objet par l’empreinte de ses mains pressées, sur la masse molle, pour lui imprimer l’aspect souhaité, qui lui donne son titre « My hand is my heart » est mon coup de coeur !

Dans la salle 3 « Elevator » une cabine d’ascenseur démontée, inerte, dont l’intérieur immaculé, réduit à taille d’homme, donne envie d’y pénétrer et de s’y isoler.
 » Dial Tone« ,  GO a détaché les pages d’un annuaire de la ville de Monterrey et en a éliminé les noms par découpage, seules demeurent ainsi les séquences de numéros. Tels les rouleaux de la Thora, ils sont collés sur un rouleau de papier Japon de 25 mètres de long et présentés sous verre, les habitants demeurant anonymes.
Comme dans Elevator et la DS, l’intervention n’occulte pas la fonction originelle de l’objet, mais elle crée de nouveaux rapports de nature artistique.

Orozco montre une prédilection pour la force d’expression de l’éphémère, il pointe son regard sur des situations et des matériaux insignifiants, dont il s’empare avec subtilité, légèreté et souplesse, en les combinant et en les manipulant pour les inscrire dans un contexte plus large. Toute sa démarche porte l’empreinte d’un nomadisme, d’une ouverture et d’une disponibilité constantes à l’instant, qui se cristallise en une image.

gabriel-orozcoworking-tables.1281297151.jpgAinsi ses «  Working Tables  » 1991–2006, de la collection du Kunstmuseum Basel, réunissent-elles une multitude d’objets trouvés et petites sculptures exécutées à Mexico-City. Entre – vue de l’atelier et image du monde, elles déclinent toute une variété de métamorphoses organiques et témoignent de l’indéfectible dynamisme de l’artiste. Cela renvoie aux Fischli et David Weiss vus au Schaulager .
Ici ce ne sont pas des pots de peintures ou des outils, mais des objets trouvés, l’intérieur d’un ballon de football, des balles en peau d’oranges, des boites de carton, les os d’une baleine, un carré de tôle rouillé sur lequel il a collé un autoportrait jeune de Rembrandt. Vision du monde et déclinaison de travaux d’atelier et de recherche. Cette salle 4 occupe le centre de l’exposition.

Les « Spumes » suspendus au plafond, tel des objets volants, témoignent des recherches incessantes de l’artiste. La mousse de polyuréthane expansée, injectée sous forme de liquide leur donne un aspect insolite d’os ou d’un objet totalement délavé par les intempéries.gabriel-orzco-lintels.1281297670.jpg

Des formes circulaires «  Samurai’s tree »  en salle 7 font penser à des tableaux de Kandinsky, par le côté géométrique, mais aussi par la couleur intense, tantôt fond vert, noir, or, avec des cercles couleurs or, jaunes rouges et bleus.

Puis l’ »Under Elephant foot », énorme sculpture intrigante.

Artiste à la création multiple, touche à tout avec bonheur.

san de catalogues et photo Iphone la dernière

Jean Michel Basquiat à la Fondation Beyeler

Ce qui frappe d’emblée dans l’exposition consacrée à Jean Michel Basquiat à la Fondation Beyeler, (jusqu’au 5 septembre 2010), ce sont tous ces visages aux yeux exorbités, sorte de memento mori, préfiguration de la mort prématurée de ce génie, qui accéda à la célébrité à l’orée de ses 20 ans.
Jean Michel Basquiat (1960-1988) a été une des personnalités les plus scintillantes de la sphère artistique. Ce qui est impressionnant ce sont la force des slogans poétiques et la somptuosité des couleurs.
JMB connaissait les musées de New York, mais on sait qu’il avait une nette prédilection pour celui qu’il appelait simplement « le Brooklyn ». A l’âge de 6 ans il était membre junior du musée, grâce à ses parents qui ont très tôt encouragé son goût pour l’art. Né et ayant grandi à Brooklyn, c’est devant la vaste collection du musée de son quartier qu’il a sans doute éprouvé ses premières émotions artistiques et qui que cela aida à sa formation. Il a fait ses débuts dans l’underground new-yorkais comme graffeur, musicien et acteur, avant de se lancer dans la peinture. Ses créations originales, expressives ont rapidement suscité l’admiration. Encouragé par Andy Warhol, il s’est hissé au rang de vedette sur la scène internationale. Il a été le plus jeune participant de Documenta et exposé à Art  Basel, à la Biennale de Venise et dans des galeries prestigieuses. Premier artiste caraïbien il a réussi à s’imposer , travaillant aux côtés de Keith Haring et bien d’autres stars, en l’espace de huit ans. Son œuvre composée de peintures  aux couleurs éclatantes et somptueuses, de dessins, s’arrêta brutalement avec sa disparition tragique à l’âge de 27 ans.
Ses toiles sortes de bandes dessinées, faites de collages, de textes poétiques, de silhouettes squelettiques, d’objets quotidiens, mêlent culture pop et histoire de l’art, mais aussi dénonciation de la société de consommation et de l’injustice sociale.
Il agissait comme un oracle, qui distillait sa perception du monde extérieur jusqu’à en tirer la quintessence avant de la projeter à nouveau par le biais de ses créations. La prise de conscience se manifesta tout d’abord dans la rue quand sous le nom de SAMO, il transformait ses propres observations en messages cryptés qu’il inscrivait sur les édifices de son environnement urbain. Un seul mot, une courte phrase ou une simple image faisaient référence à une personne, à un événement ou à une observation,  où il exprimait avec raffinement sa perception externe.
En décembre 1982, Basquiat alla passer deux mois à Los Angeles avec les graffeurs Rammellzee et Toxic. Il y réalisa notamment Hollywood Africans, un portrait de lui-même et de ses deux compagnons de lutte. Dans l’inscription « SELFPORTRAIT AS A HEEL » ajoutée à côté de son visage, il utilise le terme « heel » (littéralement, « salaud »), tout aussi insultant à première vue que « nigger ». Mais dans les paroles de hip-hop et en « Black English », « heel », au même titre que « nigger » ou « sambo » — est utilisé dans un sens positif pour désigner les Afro-Américains.
Ici, l’approche conceptuelle, thématique, de Basquiat est très éloignée de celle du néo-expressionnisme, dont elle contredit même la programmatique. La description de son ami Fab 5 Freddy, pionnier du graffiti de rue et acteur principal de la scène hip-hop new-yorkaise, est tout à fait intéressante dans ce contexte : « Quand on lit tout haut les toiles, la répétition, le rythme, on peut entendre Jean-Michel penser. » En effet, Basquiat suivait toujours le principe d’un sampling délibéré d’objets, de motifs et de mots issus de son environnement immédiat, chargeant ainsi ses tableaux, au-delà de la peinture pure, de contenus et de références précises.
Dans les toiles sur les boxeurs, il exprime son admiration pour Cassius Clay, mais aussi pour
• Cassius Clay, 1982
Untitled (Sugar Ray Robinson), 1982
Jack Johnson, 1982
Pour Cassius Clay, comme pour d’autres représentations de célèbres boxeurs afro-américains — Untitled (Sugar Ray Robinson) ou Jack Johnson par exemple —, Basquiat a fixé la toile sur une palette industrielle. Après avoir commencé par peindre la toile, il l’a tendue sur la face supérieure de la palette, en la laissant très largement déborder de façon à ce qu’elle retombe sur les côtés de la structure en bois et la recouvre en formant des plis irréguliers. Par analogie symbolique avec les célèbres boxeurs, la toile semblait littéralement indomptée et laissait partiellement apparaître la palette faite de lattes de bois mal dégrossi, qui avait servi à l’origine à empiler des marchandises ou des paquets à des fins de stockage ou de transport.
Basquiat transformait ainsi ses toiles en objets tridimensionnels par l’utilisation d’une palette industrielle, Basquiat ne s’élevait pas seulement contre le principe de présentation statique cher aux musées, mais aussi contre la fonctionnalité initialement industrielle du support de l’image, transformant une unité de charge aux normes en un objet mural artistique.
Les « Grillo »
Grillo occupe une position clé dans la création de Basquiat.
Cette oeuvre se caractérise par le contraste et la superposition de signes et pictogrammes issus de la tradition africaine, entièrement conçus dans le sens d’une continuité culturelle de
l’Afrique en Amérique et donc d’une identité afro-américaine propre, avec ceux de la civilisation occidentale, que Basquiat cite en se référant notamment au livre de Henry Dreyfuss, Symbol Sourcebook
Riding with Death, 1988
Bien qu’il ne s’agisse pas de sa dernière oeuvre, la toile Riding with Death ne pouvait que devenir emblématique de la mort de Basquiat et nourrir son mythe. Le fond doré renvoie à
l’utilisation des couleurs or, argent et cuivre que Basquiat employait depuis Cadillac Moon (1981). Ayant, pour ainsi dire, sa mort prochaine sous les yeux, il a emprunté son motif à un
ouvrage de reproductions de Leonard de Vinci, et l’a remanié pour donner naissance à cette représentation qui a pris valeur d’icône.
Portrait of the Artist as a Young Derelict, 1982
C’est dans l’assemblage intitulé Portrait of the Artist as a Young Derelict que Basquiat se réfère le plus clairement à l’oeuvre de Robert Rauschenberg, et plus particulièrement à
ses Combines d’aspect sculptural et aux Combine-Paintings, en même temps qu’à son intérêt pour les surfaces tactiles et sensorielles. Dans ses conglomérats, Rauschenberg s’était
consacré aux objets usuels et aux déchets à travers la présence d’objets quotidiens. Basquiat, quant à lui, assemblait des portes et des planches, articulées à l’aide de charnières.
En laissant en place les restes de cadenas et de targettes, il conservait une trace de la fonction initiale des objets. Il ne touchait pas non plus aux graffitis de toilettes présents
avant son intervention, témoins de l’utilisation quotidienne des objets. Comme chez Rauschenberg, ces derniers ne sont plus transférés dans un champ pictural bidimensionnel qui les soumettrait à un ordre différent ; ils sont directement repris dans l’image et conservent ainsi leur forme, leur identité et leur nature tridimensionnelle.
photos internet et scan

Richard Deacon – the Missing Part


La rétrospective de l’artiste britannique, Richard Deacon, né en 1949, au Pays de Galles,  au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg – le MAMCS– jusqu’au 19 septembre 2010, montre quelques 120 œuvres en 2 dimensions. Issu de 3 écoles d’art prestigieuses, le  Royal College of Art, Summerset College  of Art et Saint Martin Scool, qui dispensent un enseignement non traditionnel, mais très conceptuel, qui permet d’aller dans de nombreuses directions, aussi RD montre aussi bien des dessins, des photos, des collages, des sculptures provenant de ses années d’étudiant ainsi que des œuvres plus récentes . Il a exposé en  1992 à Villeneuve d’Asq c’est là-bas que c’est fait la rencontre avec la directrice actuelle du MAMCS, qui officiait dans cette ville et qui lui a donné l’idée de la rétrospective presque 20 ans après.
Il ne désire pas faire une exposition épitaphe, même s’il a déjà (à peine) 61 ans, mais une mise en regard de ses œuvres. C’est ainsi qu’il a demandé que soit ouverte la grande salle d’exposition de 800 m2, qui en général est découpée en espaces d’exposition, nous apprend la conférencière, ce qui me semble logique, car je verrais mal ces œuvres assez gigantesques écrasées dans des pièces exiguës.cimg0069.1280178559.JPG
Il a travaillé pendant 3 ans à l’élaboration de cette exposition et  imaginé le parcours. Il est venu plusieurs fois, pour en assurer la bonne installation, avec son fidèle assistant. Ses sculptures, sont arrivées en pièces détachées, et montées selon une scénographie très précise.
« Je ne sculpte pas, je ne modèle pas, je fabrique » est une  des citation de cet artiste qui se considère comme étant dans l’action, dans le « faire » dans le rapport à la matière, à l’objet, qui accepte le néologisme  de  « fabricateur », il se veut dans le plaisir pour trouver la bonne forme pour la matière.cimg0075.1280178358.JPG
Au musée on est accueilli par 2 oeuvres de RD, à l’entrée il y a une grande bâche qui est une œuvre qui s’appelle – is is not a story- ce n’est pas une histoire, et pourtant c’est tout de même une sorte d’histoire qu’il propose sous la forme d’un voyage à travers ses œuvres. La 2e œuvre s’appelle « Quick », que la ville de Strasbourg a acquise. Une sculpture monumentale spécialement créée pour la grande nef du Musée d’Art moderne et contemporain.  C’est un titre qu’il a donné parce que pour lui son oeuvre implique une idée de  vitesse,  de dynamique, de mouvement, quand on la regarde, nos yeux ont vite envie de course, par ces lignes, en fait il s’agit d’une  seule ligne, dédoublée, quadruplée, cette dynamique est structurée par des raccords qui vont rythmer l’ensemble.
Techniquement il s’agit de chêne étuvé, un bois complètement saturé d’eau par la vapeur, sorti de l’étuve, tordu,  fixé dans sa torsion, maintenu dans sa torsion pendant le séchage, qui épouse ses formes torsadées, ses courbes, ses contre-courbes, ses entrelacs. Les marques qui sont sur le bois sont les traces de tanin, de sève qui sortent pendant l’étuvage.
Ses formes qui sont utilisées pour différents matériaux relèvent souvent du vocabulaire biomorfique, cimg0064.1280178271.JPG« Kiss and tell »,  en 2 parties, une bouche – une oreille, une partie ouverte, une partie fermée, l’une en bois, l’autre en contreplaqué. Ce qui caractérise le travail de Deacon c’est le plaisir de découvrir des matériaux différents, pour créer des formes, une nouvelle énigme à résoudre.
« Le sens de l’objet que je construis est de laisser de l’espace vide » RD
Il aime ces jeux signifiants, les lignes fluides, les formes luxuriantes, efflorescentes, tout en laissant apparaître les opérations techniques, dont elles sont le résultat.
Il fait aussi des oeuvres que l’on pourrait qualifier de bas relief, mais il joue aussi du trompe l’œil, il crée des céramiques, de la terre cuite, ses sculptures gardent la couleur des matériaux.
Elles sont de dimensions moindre que les sculptures. L’idée du dessin dans l’espace, ce dessin va s’échapper de la feuille de papier vers l’espace. Les titres il les trouve parfois avant, de créer l’œuvre, ils naissent de la lecture d’un poème.
La figure de Lacoon, dans le cheval de Troyes ; l’image du vide et du plein.
Il donne à voir la matière aussi bien que l’absence de matière.
The Missing Part, c’est aussi l’absence d’une pièce, une allusion à ce qu’on peut découvrir, aux interprétations possibles, et par ricochet ce qui n’y est pas, parce qu’il est ailleurs en gestation. Le sens de l’objet construit est de laisser l’espace vide porter l’ensemble, comme les trous portent  le gruyère. …(RD)
photos de l’auteur

Romances sans paroles

Romances sans Paroles laisse sans doute une impression mélancolique. Il pleut doucement
sur la ville aurait dit Arthur Rimbaud mais nos artistes malgré leurs humeurs sombres
promènent un regard poétique et ironique qui fait plutôt sourire et laisse entrevoir des
mondes imaginaires, pourquoi pas visionnaires, tout à fait plaisants et attirants.

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C’est tout l’art d’un commissaire de faire résonner les œuvres d’artistes fraîchement diplômés, avec celles d’artistes connus, confirmés, émergeants et appréciés. En l’occurrence c’est l’éminent Ami Barak qui avec « raison » et pertinence, fait cohabiter les artistes dans l’exposition de l’été, sous le doux titre de « Romance sans paroles » tout un programme, tient elle sa promesse ?
Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse s’est, elle aussi attelée à la tâche et de concert, Ils ont créé cette « Romance »
Mélancolie, schizophrénie, un dénominateur commun d’un esprit romantique, mis au goût du jour, d’une génération un peu floue, un peu plus désabusée, les mêmes constantes, les paysages, par rapport au passé, la présence de l’objet, un certain désenchantement, cela rime avec la dépression ambiante, et de citer Freud «  la dépression n’est pas une maladie, ce n’est qu’un affect …. » AB
C’est en s’approchant des œuvres que l’on constate le dialogue instaurée, par les 2 commissaires entre les œuvres.
Les cinq diplômés du Quai font leurs premiers pas sur le devant institutionnel
pascal-auer1.1279128275.jpgPascal Auer, sorte de neveu de Fernando Pessoa, avec Parasite Rec,  met en place un site, une sorte de dédoublement, un art de la défausse. Où se trouve le romantisme dans tout celà ?
Réponse d’AB : le dédoublement est une forme de névrose.
En parallèle l’on trouve Flexible de Joe Scanlan, – un artiste américain –  un meuble de rangement avec étagères, très banale, issu du design, devenu objet discriminatoire puisque destiné aux riches (objet créé avec du matériel de récupération transportable maniable autarcique).
matthew-day-jackson-pitfalls.1279128000.jpgMatthew day Jackson, artiste de la globalisation , qui montre avec Pitfalls of Utopian Desire, l’identité particulière américaine, il déconstruit, en montrant ce double visage de cette nation qui fascine le monde y compris ses adversaires.
3 dessins au fusain qui déconstruisent le chariot  des pionniers,  ceux qui ont traversé l’Amérique en allant vers l’ouest, c’est un objet qui se trouve dans un musée en UK, dépecé, un objet ludique, qui décrit soigneusement, une déconstruction. Il a reproduit le n° de Time Magazine de 1978, qui raconte la tragédie de Jonestown où 800 américains se sont laissés entraînés dans un suicide collectif par un gourou.
Il veut mettre en exergue ce double visage de l’Amérique du côté des gens de souche en utilisant  l’arc en ciel, un symbole indien, et l’utopie sociale et  de l’autre les pulsions et l’inconscient suicidaire, dans cette société qui se   cherche encore une identité culturelle
img_0063.1279127423.jpgReiner Ruthenbeck, élève de Beuys, avec Tuch mi Spannrahmen, – une oeuvre provenant  du Frac de Bourgogne qui déconstruit la question de tableau, remet en cause le statut  de la peinture, référence des années 70, où il s’agit d’une toile et d’un châssis, en revenant sur les ingrédients de la modernité Malévitchienne, du rond dans le carré, la toile est devenue soft, elle est à même le sol, vocabulaire de toute l’abstraction qui s’exprimait après la guerre de 40, où justement il s’agit d’une volonté d’annihiler le sujet, vu que l’histoire s’est chargée d’ébranler nos convictions culturelles.
Une pièce avec un impact visuel fort,  de Daniel Firman, déjà croisé chez Arte, encombré d’objets de consommation courante, à la recherche d’équilibre, semblant l’avoir trouvé, bel état névrotique, Gathering (2000) est une sculpture, un autoportrait, une performance. L’artiste s’est encombré dans un premier temps de tout un tas d’objets hétéroclites qu’il a accumulés sur son dos jusqu’à la limite de sa capacité de portage, de sa force physique. Dans un second temps, débarrassé de ce poids, il a moulé son corps dans la position d’équilibre pour ensuite le rhabiller et donner à la sculpture une valeur d’objet et de
trace de l’expérience.
img_0080.1279127252.jpg Daniel Firman s’inscrit dans la lignée des sculpteurs qui élargissent leur réflexion au-delà de l’objet à l’espace environnemental. Proche du chorégraphe, du performeur, il travaille à partir du corps, souvent le sien, et s’intéresse aux limites de la pesanteur et de la matière.Les matériaux de Daniel Firman sont issus de son quotidien, il interroge les objets et les mouvements qui lui sont proches.
img_0029.1279122696.jpgAMI Barak – Un autre Français a eu affaire au comité de censure chinois lors de l’Exposition universelle : il s’agit du commissaire Ami Barak, responsable de l’exposition « Art for the World Expo », qui rassemble vingt sculptures autour de l’allée centrale du site de l’Expo U. Pour lui, les voies du comité restent souvent impénétrables. Une oeuvre de Paul McCarthy, qui représente un Père Noël portant un godemiché en guise de sapin, a sans surprise été refusée. Mais une autre de Mike Kelley, qui semblait inoffensive, a reçu un feu rouge du comité : une silhouette sculptée dans le sel, que chèvres et ânes viennent lécher jusqu’à sa disparition. Ami Barak résume ainsi son incompréhension : « Avec ses professeurs académiques et ses fonctionnaires d’une moyenne d’âge de 70 ans, le comité de censure, c’est Jurassic Park. » extrait  Emmanuel Lequeux Le Monde
VISITES GUIDÉES
Visites gratuites les samedis & dimanches à 15:00
Entrée libre sans inscription
Autres visites sur RDV
à partir de 5 personnes minimum
Participation 2 € / personne,
réservation au 03 69 77 66 47
DIALOGUES
Regards croisés entre le Musée des Beaux-Arts
et La Kunsthalle Mulhouse
SAMEDI 21 AOÛT DE 15:00 À 17:00
RDV à La Kunsthalle Mulhouse
IN BUS WITH eRikm
DIMANCHE 22 AOÛT 2010
A l’occasion du Festival MÉTÉO, une promenade
dominicale programmée par eRikm est proposée
dans les centres d’art de la région.
+ Espace multimédia gantner, Bourogne
+ CRAC Alsace, Altkirch
+ FABRIKculture, Hégenheim
+ La Kunsthalle, Mulhouse.
À partir de 19:00 BULLES
Installation de Julien Clauss à la Kunsthalle
Programme complet de la journée
sur www.festival-meteo.fr
Renseignements et inscription
+33 (0)3 89 45 36 67
ou info@festival-meteo.fr
photos de l’auteur et courtoisie de la Kunsthalle
à suivre

Matthew Barney

« La rencontre avec une oeuvre d’art est une longue gestation. Le fait qu’une création ne soit pas tenue de s’expliquer immédiatement, qu’elle puisse rester longtemps à l’état latent avant de se révéler, est à mes yeux une très bonne chose. » Matthew Barney.mb_008_dr10_1_l.1278280754.jpg


C’est un artiste américain né en 1967, compagnon de la chanteuse & actrice Björk,
Diplômé de Yale en1989, il s’installe à New York où il commence très vite à créer et à exposer. Relevant de l’utopie de l’oeuvre d’art totale, la pratique de Matthew Barney recouvre, sans aucune hiérarchie, tous les médiums. Travaillant avec le dessin, la photographie, le film, les installations vidéo et la sculpture, il est rapidement devenu une figure importante de l’art contemporain. Ses installations, ses performances filmées révèlent un univers personnel, constitués de personnages, de lieux et d’objets
hybrides.
Dans ses premières expositions, il a présenté des installations complexes incluant des vidéos où on le voit interagir avec divers objets fabriqués par ses soins et accomplir des exploits physiques tels qu’escalader le plafond de la galerie d’art, suspendu à des vis en titanes. En 1992, Barney introduit des créatures fantastiques dans son travail ; une action qui laisse présager le lexique de ses films à venir.
Démarrée en 1994 et achevée en 2002, la série de films « Cremaster Cycle » a largement contribué à la reconnaissance de Matthew Barney. Pièce maîtresse de son oeuvre, il y impose un monde personnel, peuplé de créatures fantastiques et de surprenantes métamorphoses corporelles. Ce projet est au croisement de la photographie, du cinéma et de l’art contemporain. L’objectif de Matthew Barney est de réaliser des dessins au crayon dans la douleur extrême, sous la contrainte physique, d’où le titre (en anglais) de son exposition actuellement au Schaulager de Bâle, jusqu’au 3 octobre : Le titre de l’exposition » Prayer sheet with the wound and the nail »
 “Drawing Restraint”, “Form can only take shape when it struggles against resistance”.
 Exemple : dessiner au plafond en sautant sur un trampoline, – restraint 18 – dessiner, accroché à une corde au ras de l’eau sur un bateau qui traverse l’atlantique avec un crayon mis dans la bouche d’un poisson ….. Tout cela est très surprenant, et demande réflexion voire explication….. l’art est-il fait pour être toujours compris ?
C’est ainsi que le commissaire, critique d’art  Neville Wakefied, ami de longue date de l’artiste a suggéré la mise en parallèle des oeuvres d’art provenant du Kunstmuseum de Bâle ainsi que d’autres lieux comme des églises, du Hoch Rhein, relatant la passion du Christ ou des martyres. Les eaux fortes d’Albrecht Dürer, de Martin Schongauer, d’Urs Graf, des tableaux de Hans Holbein, Lucas Cranach, de Hans Baldung Grien, d’autres  auteurs inconnus de la Renaissance Rhénane se trouvent mises en résonance avec les sculptures en plastique de résine blanche de MB qui rappellent sa réflexion lors de ses performances physiques.
Son art pour atteindre la perfection, est soumis à diverses contraintes, physiques, d’endurance, de résistance et demande une préparation physique, qui donne un résultat remarquable sur le corps d’athlète que l’on peut admirer dans les diverses vidéos projetées dans les salles du centre d’art. Mais aussi le matériel utilisé pour contraindre son coprs aux excercices physiques a permis la création de sculptures exposées dans des vitrines, présentées dans l’exposition.
mb_046_6_l.1278280848.jpgL’exposition s’articule comme le plan d’une église, avec ses travées, et sa crypte au sous-sol,  en son centre on trouve les 3 vidéos  – restraint 7 (1993) où à l’instar de Marsyas – le satyre /Apollon –self-portrait de MB, sur le siège arrière d’une limousine, qui parcourt Manhattan, se battent tout en gravant avec leurs cornes leur portrait dans le plafond vitré de la limousine, pour finir par se désagréger.
L’architecture si particulière de l’immeuble conçu par Herzog & de Meuron  pour abriter la collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann, a permis de réaliser une performance, habituelle de MB – Restraint 17 – mais où pour la première fois il ne participe pas physiquement et où il laisse sa place à une jeune fille. Partie de Dornach, le centre des antroposophes, choisi non pour ses idées, mais pour son architecture si particulière, où elle a creusé sa tombe, cette cascadeuse court le long de la grande baie vitrée, puis  grimpe le long de la paroi vers le haut en s’aidant des excroissances, escaladant les bosses comme  dans  une varappe, mais non encordée, toujours dans cette idée, de performance pour atteindre le meilleur, le sommet, et qui lorsqu’elle l’atteint chute indéfiniment d’une hauteur de 58 mètres sur le sol, pour nous ramener à cet objectif d’humilité qui est présent dans toute l’œuvre de MB. A l’extérieur un film permet de suivre la performance sur une vidéo.mb_055_dr17_l.1278280993.jpgmb_baldung_tod_und_frau_l.1278281104.jpg Analogie toute contemporaine entre l’oeuvre de Hans Baldung Grien, « la mort et la femme » « Drawing 17 » et
DRAWING RESTRAINT 9 – Spielfilm von Matthew Barney, Soundtrack komponiert von Björk. Darsteller: Matthew Barney, Björk, Mayumi Miyata, – est visible tous les jours à 14 h, a permis la création des sculptures : Torii et Cetacera, Occidental restraint, résine/vaseline.
 Une exposition à découvrir dans toute sa complexité et dont je retiens, l’idée directrice, d’efforts et d’humilité pour moi, d’aboutissement dans la souffrance pour l’artiste avec un regard ironique sur lui-même.
photos courtoisie Schaulager et scan
désolée pour les erreurs le logiciel du Monde est désespérant de lenteur et de réaction.

Art Basel 2010 – Art Parcours

img_7877.1277196646.JPG Le nouveau projet d’exposition spéciale Art Parcours, initié dans le cadre d’Art 41 Basel, scénarise l’art contemporain dans des hauts lieux symboliques et historiques en plein cœur de la ville de Bâle.
Durant trois soirées successives, des travaux in situ et des performances de 10 artistes – Angela Bulloch, John Bock, Daniel Buren, Nathalie Djurberg et Hans Berg, Cerith Wyn Evans, Aurélien Froment, Ryan Gander, Damián Ortega et Martha Rosler –ont  métamorphosé plusieurs sites de la ville. Cette mise en scène d’installations de grande qualité que Jens Hoffmann, le directeur du CCA Wattis Institute de San Francisco a sélectionnés, porta sur l’histoire de Bâle et sur la ville actuelle, et les interventions artistiques étaient enserrées dans l’espace urbain. Parmi les lieux retenus pour cet événement dans la vieille ville figuraient la Cathédrale, l’Hôtel de Ville, le Musée d’Histoire Naturelle, le bâtiment universitaire historique, le Pont du Milieu, le Musée des cultures, un bac qui traverse le Rhin ainsi que divers lieux publics de la ville.
Munie du plan, d’un sac style « baise-en-ville » aux couleurs d’Art Parcours, et d’une bouteille d’eau gracieusement offerte, je gagnais le départ  sur la terrasse (Pfalz) de la Cathédrale qui était ventée et quelque peu arrosée le jeudi, soir du vernissage, mais la vue vaut largement le déplacement. A chaque étape il fallait recueillir un tampon auto-collant qui permettait l’accès à l’installation.
John Bock
“Der Seewolf,” 2010
Bac de la Cathédrale
John Bock réalisa une nouvelle performance sur le bac historique qui transporta les passagers depuis 1854 d’une rive à l’autre du Rhin. Pour cette performance qui évoque le roman de Jack London “Le loup des mers” paru en 1904, Bock  devait se glisser dans le rôle d’un batelier qui captive l’attention des passagers pendant la traversée du fleuve en leur racontant ses récits d’aventure.
Je n’ai jamais pu y participer, le jeudi il s’est mis à pleuvoir, le vendredi il fallait « tuer » pour y accéder, le samedi c’était annulé pour cause de crue.
Je m’adonne au plaisir  de la traversée en bac chaque fois que je vais au musée Tinguely, je vous la recommande.
Angela Bulloch
“Night Sky: Mercury & Venus,” 2010
Cathédraleimg_8322.1277240235.JPG
Angela Bulloch a conçu spécialement et fait réaliser pour l’occasion un caisson lumineux composé d’éléments à LED. Cette installation fascinante simule l’aspect du ciel la nuit, du haut de l’autel de la cathédrale de Bâle. Le travail de Bulloch flotta  au-dessus de l’autel et offrit au spectateur une « vue » panoramique de l’univers. C’était très romantique et incitait au recueillement .
Daniel Buren
‘“Colors on the Rhine” work in situ 2010. Basel CH’
Université vieille
L’installation de Daniel Buren était visible à l’Université de Bâle, la plus ancienne université de Suisse qui se trouve au coeur du centre historique de la ville. A travers son installation, Buren transforma  les fenêtres de la façade de l’Université en feuilles de couleur transparentes qui s’apparentaient à un échiquier. A la tombée de la nuit, ces feuilles s’éclairaient de l’intérieur et projetaient des rayons de lumière.  Cela faisait penser aussi à l’installation dans Art Statement d’Ugo Rondinone.img_7879.1277196558.JPG
Nathalie Djurberg and Hans Berg
“Of Course I’m Working with Magic,” 2010
Musée d’Histoire Naturelle, stock
Nathalie Djurberg a présenté dans les tréfonds des caves du Musée d’Histoire Naturelle de Bâle, une vidéo d’animation en pâte à modeler accompagnée d’une bande sonore live de Hans Berg. Entre animaux empaillés, cornes élancées et autres réminiscences conservées dans cette cave, Nathalie Djurberg présenta une sélection de films d’animation avec des figurines d’animaux modelées de sa main.
Aurélien Froment
“The Fourdrinier Machine Interlude,” 2010
Mentelin Hof, E.E. Zunft zu Weinleuten
Un nouveau film documentaire d’Aurélien Froment, réalisé spécialement pour Art Parcours, était projeté en avant-première. Le film retrace l’histoire du papier à Bâle, de son invention à sa fabrication; des commentaires en allemand, en anglais et en français se superposent et créent une cacophonie de mots incompréhensibles. Il vous invite à visiter le musée du papier qui se trouve dans un bel endroit au bord du Rhin, que vous pouvez compléter par la traversée du Rhin en bac.
Ryan Gander
“Loose Associations 1.1,” 2002
“Loose Associations 2.1,” 2003
Musée d’Histoire Naturelle, Auditoriumimg_7854.1277196862.JPG
Ryan Gander a présenté dans l’amphithéâtre du Musée d’Histoire Naturelle de Bâle, dont les murs sont tapissés, du sol au plafond, de portraits d’illustres hommes de science et académiciens suisses, une série de “Loose Association Lectures”. A la différence de ces scientifiques honorés pour leur maîtrise de la pensée logique,  Gander se joue dans ses lectures de la pensée rationnelle. C’était  un peu surréaliste à suivre, l’artiste allant de long en large dans la pénombre sur son fauteuil roulant, mon anglais « technique » très sommaire ne me permit pas d’apprécier la performance à sa juste valeur.
Damián Ortega
“New Balance,” 2010
Hôtel de Ville, cour intérieure
Damián Ortega a placé une installation dans la cour intérieure de l’Hôtel de Ville et siège du Gouvernement de Bâle depuis le 14e siècle. A l’intérieur de cet édifice politique et juridique, Ortega  a installé une statue monumentale de la Justice flanquée d’une balance à trois bras. Les volontaires se faisaient prier pour y subir la pesée.img_7871.1277197129.JPG
Martha Rosler
“Fair Trade Garage Sale,” 2010
Musée des Cultures
Martha Rosler a créé une nouvelle version de son important travail “Fair Trade Garage Sale” qu’elle a adaptée pour Art Parcours et qui sera présentée au Musée des Cultures.  “Fair Trade Garage Sale” s’inspire de la coutume américaine de “vente de garage”, lors de laquelle le rebut de l’un peut devenir le trésor de l’autre. Tout est mis en vente, les prix peuvent se négocier avec l’artiste qui était présente lors de la vente. Les recettes seront versées à une association caritative locale. J’y ai retrouvé des assiettes en porcelaine chinoise de mon enfance.Une idée que je devrais mettre en pratique …
Cerith Wyn Evans
“Paysage fautif (Wayward Landscape),” 2010
Sur le Pont du Milieu qui passe au-dessus du Rhin,
Cerith Wyn Evans   devait mettre en scène un feu d’artifice sur une plate-forme flottante installée sur le Rhin, à proximité du pont le plus ancien de Bâle, le Pont du Milieu ou  Mittlere Rheinbrücke. Les travaux de Wyn Evans sont des montants de bois sur lesquels s’inscrivent à heure fixe des citations dans des feux d’artifice éphémères. Cette nouvelle création présentée à Bâle  devait se rattacher à son contexte spécifique. Hélas la météo en a décidé autrement. Cet auto-collant-là me manquera toujours !
Parallèlement à Art Parcours, le travail d’installation “Untitled” (America), 1994/1995 est présenté sur le Pont du Milieu (Mittlere Rheinbrücke). Ce travail fait partie de l’exposition “Felix Gonzalez-Torres: Specific Objects without Specific Form” visible jusqu’au 29 août à la Fondation Beyeler. Pour l’installation étincelante de Felix Gonzalez-Torres, des ampoules de pylône devaient être placées en zigzag, sur une longueur de 240 mètres, sur le pont le plus ancien et le plus emblématique de Bâle. Cette installation évoque une fête d’été dans un jardin et donne une impression tantôt romantique et festive, tantôt mélancolique. Gonzalez-Torres avait envisagé que les ampoules devraient brûler pendant toute la durée de l’exposition en étant surveillées et remplacées. Ces ampoules sont à la fois un hymne symbolique à la vie et au possible, mais aussi à son contraire, la mort. Annulé pour cause de pluie et de crue.
Felix Gonzalez-Torres
“Untitled” (America), 1994/1995
Whitney Museum of American Art, New York

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En conclusion, je  m’en  suis donné à cœur joie cette année à Art Basel, seule ombre au tableau, la perte d’une boucle d’oreille vieille de 20 ans, très actuelle en or jaune, longue, fine, vraisemblablement au Schaulager où je « petit-déjeunais  » mercredi 16, si vous la retrouvez, de grâce faites moi signe – ; )))
photos et vidéos de l’auteur