Ernest Pignon Ernest – Mystique du carmel

 Ernest Pignon-Ernest (né à Nice en 1942) travaillant la ville comme un matériau plastique et symbolique, Ernest Pignon-Ernest crée des œuvres éphémères par nature dont les traces nous sont offertes, dans les musées et dans les galeries, également dans les livres et les films : dessins préparatoires faits à l’atelier, photographies des rues métamorphosées par ses interventions.
les œuvres d’Ernest Pignon-Ernest sont souvent tragiques, liées à l’horreur des temps et à la condition des hommes à toute époque… Les images de Prométhée et de son aigle, les figures du Christ souffrant et de sa mère douloureuse, les ombres des morts d’Hiroshima hantent bon nombre de ses dessins.
En même temps, la joie de vivre, la sensualité ont leur place dans ce travail. D’abord s’y manifestent le plaisir du dessin et le bonheur de peindre la nudité des corps, même s’il s’agit souvent de corps douloureux. D’autre part, certains événements créés par l’artiste sont des événements heureux.
Ses œuvres les plus riches, les plus complexes, les plus émouvantes, Ernest Pignon-Ernest les a réalisées à Naples, au cours de quatre séjours (en 1988, en 1990, en 1993 et en 1995).
À Naples, il pense les rapports entre la mort et la vie, entre la mort dont on plaisante et celle qui fait pleurer, entre les pompes de la mort et sa misère, entre la mort que l’on donne aux autres et celle qui vous frappe, entre la mort et les dieux souterrains, entre les rites païens et les rites chrétiens. Il cite des tableaux de Caravage et reprend les gestes peints par les peintres napolitains du xviie siècle ; il les reprend avec une heureuse liberté, avec une infidélité volontaire, afin de rendre plus lisibles et plus bouleversants les corps placés en hauteur dans une rue étroite, ou d’autres corps situés dans un soupirail, tout près de dalles en lave noire.

À Naples, il montre des ensevelissements et des résurrections. Il rêve aux Enfers décrits par Virgile. Il se souvient du voisinage de Pompéi et d’Herculanum, cités ensevelies et protégées par leur disparition provisoire. Ses œuvres tendent à manifester la proximité de la catastrophe et du miracle, de la mort et de l’érotique, à rappeler les cultes païens de fécondité et leur continuité masquée à l’intérieur du christianisme… À Naples, il a collé près de mille dessins et sérigraphies.
« Ça fait, dit-il, que j’ai caressé, que je connais les murs de Naples, leur texture, jusqu’au bout des doigts. »
Pour terminer cette approche des œuvres d’Ernest Pignon-Ernest, on soulignera deux de leurs caractères. Tout d’abord, ce sont des œuvres sans couleurs, des dessins en noir et blanc. Elles échappent ainsi à la fois à la tentation du trompe-l’œil et à celle du pathétique. Le sang n’y est pas rouge.
D’autre part, il n’y a pas de cadre autour des œuvres. Celles-ci ne se limitent pas à l’image : parmi les éléments qui constituent chaque œuvre, il y a le mur où elle se place, le sol au pied de ce mur, les habitants et les passants, les souvenirs et les fictions qui hantent la ville. En même temps, l’image creuse les murs, travaille et transforme l’espace urbain. Cette transformation est, la plupart du temps, acceptée par les habitants eux-mêmes, souvent aimée par eux.  Le noir et blanc, le refus du cadre, l’homme habite poétiquement ses œuvres.

Jusqu’au Lundi 28 Février 2011

Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis
22 bis rue Gabriel Péri
93200 SAINT-DENIS

EPE a fait du corps l’objet de ses recherches plastiques. En dialogue depuis presque 20 ans avec les grandes figures mystiques que sont Marie-Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila,

Marie de l’Incarnation, Madame Guyon, il a conçu une installation novatrice pour dire la matérialité et la sensualité de ces corps de femmes ayant aspiré à la désincarnation. Cet artiste pour qui le papier n’a jamais été un support anodin, a choisi que ses oeuvres fassent corps avec leur réceptacle, à savoir l’architecture qui les reçoit, et contribue à leur donner sens.
Mystique du carmel

A partir des dessins, des scans et des tirages numériques pigmentaires ont été réalisés, puis marouflés sur des panneaux en aluminium mis en forme de feuilles, pour donner un ensemble exceptionnel de ces corps de femmes dont l’image se reflète dans un plan d’eau. C’est la dimension spirituelle du corps qui est au coeur de cette exposition. Le travail d’Ernest Pignon-Ernest, déjà présent dans les salles du musée consacrées à la guerre de 1870 et la Commune de Paris, rejoint ici non seulement la mystique du carmel et les figures célèbres de Marie Madeleine

et de Madame Louise, mais aussi celles des Surréalistes et du poète Paul Eluard qui avait pris pour titre d’un de ses recueils Mourir de ne pas mourir des vers de Thérèse d’Avila.
Cela m’a d’autant plus touché, c’est que j’avais entraîné mes amis à Rome, pour voir les chefs d’œuvre du Bernin, Ludovicina Albertoni a San Francesco da Ripa dans le Trastevere,

mais aussi l’extase de Sainte Thérèse d’Avila, à la chapelle Cornaro, Sainte-Marie de la Victoire, Rome, 1645, entourée des membres de sa famille de part et d’autre
Surprenant a aussi été la vision d’une sculpture de La Madeleine de Donatello au Bargello de Florence, qui est loin du dessin d’Ernest Pignon Ernest.

Il faut terminer la visite par la chapelle  où la vision est quasi mystique, les panneaux dans la pénombre s’illuminent l’un après l’autre, surgissent de la pénombre, pour former un ensemble empreint de grâce, de ferveur, de sensualité extatique.

Photos de photos …… de l’auteur

Robert Cahen au ZKM de Karlsruhe

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© photographie Simon Laveuve

Après la rétrospective « le souffle du temps »  au Jeu de Paume à Paris en 2010,
la
biennale du film en République Démocratique du Congo,
une
installation à Wroclav à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Chopin,
Passagi à  Lucca (Italie), des participations à des Festivals de films et de vidéos,
à
Lille « Euralille », Paysages Urbains, Play Replay à l’espace Malraux de Colmar,
les sept visions fugitives à la Chapelle St Jean,
avant une nouvelle exposition à Luxembourg en février 2011 à
la Galerie de Lucien Schweitzer, dont il est l’un des artistes,
un autre événement à
Rome à la Fondation Scelsi,
Robert Cahen , Lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs en 1992, nous convie à une nouvelle exposition

« Robert Cahen. Narrating the invisible » au ZKM de Karlsruhe
du  29/01/2011 au 27/03/2011

voir l’article de NOVO page 56 et plus

faire défiler sur la droite ou clic sur les images ci-dessous

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le 28 janvier le CEEAC propose une navette Strasbourg / Karlsruhe vers le ZKM pour le vernissage de l’exposition
départ à 16 h 30 devant le CEEAC, inscription obligatoire
au n° 03 88 25 69 70 (places limitées) ou mail à info@ceaac.org

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http://www.ecartproduction.net/v2/ca
Un DVD édité par Ecart Production, sortira à l’occasion de cette exposition, Coffret 2DVD (29 films) et 1 CD audio comportant 6 œuvres musicales inédites
Livret 80 pages couleur
Textes | Stéphane Audeguy | Hou Hanru que vous pouvez commander à
cette adresse
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Haute Sphère

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Regard contemporain sur la Nativité, création de Sylvain Dubuisson

Bien que Noël soit passé, je vous propose une œuvre originale, minimaliste, dont je vous livre le commentaire du curé de la Madeleine.
Elle est visible jusqu’au 23 janvier 2011.
 


 La maison Bernardaud a proposé d’être le maître d’œuvre d’une crèche contemporaine en porcelaine créée par Sylvain Dubuisson. Nous avons été enthousiasmés par ce projet pour trois raisons. D’abord, faisant appel à un artiste contemporain, cette crèche reprend une tradition remontant au XIIIème siècle avec saint François d’Assise qui, pour la première fois, reproduit à Greccio (Italie) la crèche de Bethléem. Ensuite ce projet permettra à ce monument historique qui reçoit plus de 600.000 visiteurs par an, d’offrir aux nombreux passants, à l’occasion de Noël, un instant de calme et de recueillement. Enfin, nous aimons l’idée qu’une œuvre d’art contemporaine soit présentée dans une église traditionnelle et ainsi annihile les frontières. Cette œuvre originale est non figurative. Sa blancheur illuminée traduit le mystère de Noël. Une musique araméenne, langue parlée par Jésus, incite à une méditation sur le sens de cette fête. La pureté de l’œuvre exposée transcende notre regard et nous évoque cette citation de la Bible : « Le peuple de Dieu qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Isaïe 9,2).  

Père Daniel Ponsard, Curé de La Madeleine

« Tout est symbole. Tout se regarde, d’un côté comme une simple matérialité, de l’autre comme une suite de signes. Joseph a construit la grotte avec les matériaux qu’il travaille aujourd’hui, le multipli de bouleau. Il a réalisé le dôme géodésique avec soin et précision et la parfaite exécution de l’ouvrage s’accorde avec sa sagesse et la réalité de son incarnation. Marie a déployé son voile d’organza tout autour de la crèche pour protéger l’enfant et au-delà de lui le mystère de sa naissance. On ne s’étonne plus que le lieu désigné pour l’événement irradie tout entier depuis l’intérieur sa lumière filtrée au travers de la porcelaine avec chaleur. Les étoiles argentées elles-mêmes sont disposées dans ce firmament qui confond la roche et le ciel. Le sable du désert a soufflé jusqu’à l’intérieur de la grotte pour adoucir l’apparition de l’enfant ; et son auréole, qui d’ordinaire n’est perceptible que par les élus, est là, à la vue de tous pour nous émerveiller de sa divinité. Et en tendant l’oreille, les chants araméens nous mènent sans heurt sur le lieu même du mystère. »
Sylvain Dubuisson

 

Robert Cahen au Projektraum Basel Regionale 2011

Robert Cahen au Projektraum Basel Regionale 2010 / 2011
Tombe (avec les objets) ma vidéo
 
Il faut savoir que la vidéo est dans ce lieu, car elle est dissimulée, comme un chose rare, au sous-sol du Projektraum, il faut interroger le gardien pour qu’il vous permette de la visionner. Après avoir atteint le  lieu secret, un peu délabré,  un caveau, une tombe ? Vous pouvez vous plonger dans l’univers de l’artiste, sans être dérangé par les visiteurs.
S’agit-il d’un vide grenier ou d’une scène de ménage ? Toujours est-il que les objets, virevoltent, dansent, avant de disparaître de l’écran bleu KN, bleu comme les yeux de l’artiste à la chevelure blanche. Ce poète tente de faire voleter les objets après avoir fait s’envoler les mots (Filature de Mulhouse 2008) Assiette, plat, cuiller, jouets, carotte, casserole, train, botte, gant, passoire, chaise, drap, sapin, journaux, tout est bazardé, avec grâce et lyrisme. Le temps retenu, thème cher au personnage. Il n’y a que la femme au corps musclé, à la chevelure brune déployée, les jambes ouvertes, comme si elle tentait de maintenir l’équilibre, souvenir fugace du passé, qui tombe dru dans le néant, par une trajectoire directe, la tête la première, sans suivre le ballet ondoyant des objets, exception voulue, pour ne pas l’assimiler aux (femmes) objets ?  Tout est inscrit dans la presse que je vois défiler …. la vidéo passe en boucle, comme la vie qui s’écoule indéfiniment, vue par le prisme bienveillant, comme s’il avait trouvé le secret de la vie éternelle, le mot fin n’existe pas.
Retrouvaille avec Gauthier Sibillat dans le même lieu.
Croisé à Mittelbergheim, lors de la Biennale du Pays de Barr et de Bergheim, dans une ruelle de Barr, perpendiculaire à la rue principale.
(Photographies contrecollées sur aluminium, 200 x 250 (2 photographies), 200 x 240 cm
regionale-2010-036.1292189333.JPGL’artiste avait choisi de placer ses trois photographies en hauteur sur un transformateur EDF situé à Mittelbergheim, dans la ruelle de Barr, non loin de l’huilerie où était exposée l’œuvre de Claudie et Francis Hunzinger et du temple protestant St Etienne où était exposée l’œuvre de Robert Stephan.
Il détourne ce bâtiment fonctionnel et le transforme en espace d’exposition: la tour quadrangulaire présente une photographie par face, le spectateur découvre chacune d’entre-elles en faisant le tour de l’architecture.
Placées sur un chemin de vignes, les images, présentant des vues de pavillons contemporains, font écho aux nouveaux quartiers du village. Figé dans une solitude contemplative, en position d’attente improbable, un personnage se tient debout sur l’auvent de ces maisons. Mais quelle est cette figure étrange située en porte-à-faux¹, qui semble avoir usurpé la place d’une statue d’acrotère ? Par cette simple mise en scène l’artiste travaille les potentialités de fiction de notre environnement direct et perturbe des espaces qui nous sont pourtant familiers. Grâce à un principe d’autosimilarité le photographe réalise une mise en abîme du spectateur qui lève les yeux vers une troublante figure d’orant, levant elle-même la tête vers le ciel.
Manque de stabilité par manque de soutien architectural ou situation embarrassante ou Elément de décoration d’architecture ? Ici contrairement à son habitude, c’est un chien qui se trouve dans son univers insolite et désert.
Subjectivité et transparence
Du fait que les cinq artistes de la commission d’exposition représentent tous une autre notion d’art, mais sont d’accord au moins sur un point, c’est-à-dire sur le fait que l’art et la démocratie soient rarement compatibles, ils ont décidé d’oser la transparence, même quitte à présenter des positions contradictoires dans la même salle. Pour cela, ils ont invité chacun deux à trois artistes et ceci, dans un premier temps, sans se soucier des autres participants. Pour une fois donc pas de clavier bien tempéré, mais fort probablement des dissonances. Ils sont tous impatients de voir ce qui en résultera.img_2236.1292351019.jpg
ARTISTES Stefan Baltensberger, Kathrin Borer, Beat J. Brüderlin, Robert Cahen, Ilse Ermen, Pawel Ferus, Manuel Frattini, Christina Frey, Pia Gisler, Indra, Geneviève Morin, Luzian Obrist, Balz Raz, Tobias Sauter, Gauthier Sibillat, Emanuel Strässle
photos (de photo) et vidéo (de vidéo) de l’auteur
Youtoube me rend attentive aux droits d’auteur à propos de la musique qui accompagne la vidéo,
A votre avis dois-je en verser à Jean Sébastien Bach (1685-1750), j’ai acheté le CD et je n’ai en aucun cas téléchargé la musique ?

Time and Motion Study – Regionale 2011 – Kunstverein Freiburg


La toile de fond thématique de l’exposition « Time and Motion Study » est constituée par une composition de Brian Ferneyhough des années 70, dans laquelle il a transféré dans la musique des concepts économiques pour l’optimisation des technologies de production des années 20. Les œuvres présentées dans le Kunstverein Freiburg comprennent tous les genres ; elles traitent des processus de développement déployant une urgence dramatique ou gardant en suspense cette dernière. Les travaux font référence à des phénomènes de notre mode de vie ou méditent sur le système de l’art contemporain.
 Dans le cadre de la Regionale 2011 sont conviés 34 artistes :
Linda Cassens Stoian / Annette Merkenthaler, Celia Brown, Gianin 
Conrad, Jean-Jacques Delattre, Maya Diether, Mischa Düblin, Fabian
Hachen, Frank Feyertag, Agathe Fleury, Marck Foerster, Irene Galindo
Quero, Stefanie Gerhardt, Claire Guerrier, Ralph Hauswirth, Hösl & 
Mihaljevic, Christian Peter Imhof, Anne Immelé, Julia Kicey, Florine Leoni / Sylvain Baumann, Jürgen Oschwald, Cora Piantoni, Christoph Poetsch, Monika Rechsteiner, Richard Schindler, Lisa Schlenker, Max Philipp Schmid, Yolaine Schmitt, Cornelius Schwehr, Peter Vogel, Katrin Wegemann, Nefrit Zéroual Chevalier.
Time Flies without return
C'est Yolaine Schmitt, performeuse, vidéaste, ancienne élève du Quai - école des beaux Arts de Mulhouse, - qui enchanta l'assemblée, par sa performance, inspirée par le lieu magnifique qu'est cette ancienne piscine. Ondine aux jambes superbes, chaussées d'escarpins rouges à talons noirs, dissimulée sous un carré écarlate, couleur de la passion,-  l'imperfection du monde terrestre - .Soudainement  elle s'est animée, puis extraite du tissu, elle a suggéré telle une Lorelei brune, par des mouvements dansants harmonieux, une lente émergence de l'eau, comme une quête vers la perfection, pour venir s'ébrouer de façon saccadée, en culotte rouge et tee shirt noir, puis conclure, en repliant sa toile en un cercle parfait, - la perfection, l'absolu, l'infini - évoquant ainsi la fuite du temps, sans retour. 
Ma sélection :
img_2341.1292346886.jpg Un autre travail sur le temps, le mouvement, dans un format plus confidentiel, en noir et blanc pour les situer dans une temporalité, -  12 sur 18,- de la série Satori, 2009,
Jean Jacques Delattre, photographe.
"je photographie ce que je regarde, pas ce que je vois"
Ces photographies réalisées au Japon font partie d’une série qui a pour nom
« SATORI », c’est un terme du bouddhisme zen et la signification littérale de ce mot est « compréhension », le « satori » désigne une expérience qui se prolonge…
Dans son travail de photographe, observateur attentif du monde, il se sert d’événements où l'ordre du « vivant » s'inscrit de façon majeure, essentielle.
Ce sont ces moments uniques presque invisibles parce que fugaces, qui le questionnent.

une sélection des photos exposées


"Je peux dire que « les accidents de la réalité » font l'objet d'une partie de mes prises de vues et j'entends par « accident de la réalité » des scénographies improbables se mettant en place de manière impromptue, offrant à l'oeil des rencontres inespérées.
Dans mon travail de photographe, observateur attentif du monde, je me sers d’événements où l'ordre du « vivant » s'inscrit de façon majeure, essentielle. Ce sont ces moments uniques presque invisibles parce que fugaces, qui me questionnent et avec lesquels je veux faire oeuvre". JJ Delattre


img_2305.1292347053.jpgC’est une autre mulhousienne, Anne Immele
qui a été choisie pour présenter ses
"Memento Mori 2010"
dans la continuité de l’idée sur l’Etude du temps,
dont vous avez pu admirer le travail à
l’espace Malraux de Colmar .

photos des photos … et vidéos de l’auteur
pardon pour le câble au-dessus de la vidéo,
c'était en prévision d'éventuels débordements des admirateurs perdant la tête ... et tentant de plonger ...
(blogueuse, blagueuse)

Jacky Chevaux rétrospective

Dans l’esprit de Jacky Chevaux ,
img_2175.1292196529.jpg Claireline son épouse pendant 25 ans, ainsi que leur fille Noémi , ont évoqué pour nous, avec tendresse et admiration l’univers de Jacky Chevaux . D’abord élève de l’école des Beaux-Arts de Mulhouse, dont il est dîplomé, il en devient professeur de 1978 à 1990. C’est ainsi qu’il a côtoyé les artistes qui lui rendent hommage dans cette exposition. JC est avant tout un fin dessinateur, puis un graveur, il aime à travailler le bois , souligne M. Delaine, le directeur du musée des beaux Arts. Son univers onirique lui a permis de nombreuses expositions tant en France qu’à l’étranger (Suisse , Allemagne, Etats Unis). Il illustre des livres pour des auteurs comme Louis Schittly et André Paul Weber.
Les 15 artistes, ont chacun à sa manière tenté de relever à travers les souvenirs, leur approche de l’univers de Jacky Chevaux. Les uns avec humour, ironie, en mettant l’accent sur ses interrogations existentielles, mais aussi sur sa sensibilité poétique, ses références culturelles, sa propension aux thèmes aquatiques , érotiques ou guerriers, ses oeuvres peuplées de scarabées . Cela permet un panorama de la richesse de l’œuvre de Jacky Chevaux.
denis-anseil-hommage-a-jacky-chevaux.1292196566.jpg Le portrait saisissant qu’en fait Denis Ansel, en partant de l’autoportrait de l’artiste en Jésus Christ, est un clin d’œil, dit-il qu’il adresse à JC, à ce qui fut son vertige entre le  cosmos et l’infiniment petit. Denis Ansel, auteur, on s’en souvient encore de «  Ton Beau Rouge Lucrèce » a admirablement reporté l’expression du visage. Denis après avoir été son élève, est devenu professeur au Quai. Il rappelle la générosité et l’exigence de celui qui l’a formé pendant un temps.
christian-geiger-hommage-jacky-chevaux.1292196626.jpgChristian Geiger , se souvient des nombreux barils de limonades et de bière, des idées et des rêves quotidiens qu’ils ont échangé pendant de longues années, tout est dit dans la gigantesque toile de Christian, l’admiration pour l’homme, leur lieu de rencontre, mais aussi les rêves d’Amérique, les épouses. Pour Christian Geiger cela a donné naissance à une vue de Times Square à la mode Chevaux, dans la lignée des fresques immenses dont il est coutumier.
Bernard Latuner a donné libre cours à leurs souvenirs communs, sous forme de bande dessinée où en indien il donne la réplique à Jacky le mexicain. Il y évoque aussi leur passion commune pour l’équitation, qu’ils pratiquaient ensemble.
Renato Montanaro, au milieu de ses bourgeoises a inclus l’univers aquatique cher à Jacky Chevaux, il évoque ce « feu créateur » que JC a su lui communiquer.
yves-carrey.1292196742.jpgYves Carrey dont la ville abrite le Schweissdissi, le loup et les agneaux, avait le même souci du détail que JC, sans se préoccuper des tendances et du minimalisme. C’est une photo de JC en Christ crucifié, sur un mur blanc, sans croix lors d’une performance qui l’a inspirée pour sa création de ce parallélépipède, dont les contours sont constitués de tubes carrés formant une sorte d’aquarium sans vitrage, dans lequel est plongé un Christ sans croix, et de citer Coluche  « Si Jésus était mort noyé, les chrétiens auraient l’air malin avec un aquarium autour du cou ou au-dessus de leur lit« .
Luna Tavernier
img_2200.1292196775.jpg Elle n’a jamais connu son papi Jacky, mais admire son travail. Vivant dans cet environnement, elle est sensible à sa virtuosité et à sa technique, elle adore comme lui les chats et les chevaux, ainsi que les forêts éléments de magie et de rêve . Elle adore dessiner, en explorant de nombreuses techniques, ce qui lui a permis d’exposer une oeuvre de sa facture, faite de collages, de modelage, de techniques diverses, inspirée des figures récurrentes de  son artiste de grand père.
Les 15 artistes : Denis Ansel , François Bruetschy , Yves Carrey , Claireline , Guillaume Decaux , Decko , Jean Christophe Dreyer (film projeté à l’exposition), Christian Geiger , Philippe Kempf , Bernard Latuner , Luna, Renato Montananro , Robert Montanaro , Dan Steffan , Evelyne Widmaier .
Exposition ouverte jusqu’au 23 janvier 2011.
vidéo FR3 dans l’esprit de Jacky Chevaux
Un catalogue des artistes participants est en vente, ainsi qu’un livre comportant les œuvres de Jacky Chevaux.
album photos de la rétrospective Jacky Chevaux
photos de l’auteur

Musée Unterlinden – Raymond Waydelich

Les nouvelles acquisitions du Musée Unerlinden de Colmar  :
 Les Boîtes reliquaires de Raymond Waydelich.

album de l’exposition Lydia Jacob
Une partie des collections du musée Unterlinden s’est constituée dans les années 1990 autour d’un ensemble de collage et d’assemblages de membres du Surréalisme ou de leurs suiveurs. L’acquisition d’une boîte reliquaire(1973-1974) issue du célèbre cycle consacré à Lydia Jacob, par Raymond Waydelich , grande figure de l’art contemporain en Alsace, s’inscrit dans cette continuité et vient compléter le fonds
Raymond-Emile Waydelich est né en 1938 à Strasbourg. Formé aux Arts décoratifs de Strasbourg et de Paris, Raymond Waydelich appartient à cette nouvelle avant-garde « silencieuse » émergeante au début des années 1970 où les artistes opèrent un retour au privé, à la mémoire du passé personnel ou étranger (Christian Boltanski, Nikolaus Lang…). La reconstitution et la documentation dans un semblant d’objectivité, d’inventaire, d’archivage et de mise sous vitrine remplacent un art témoin de son époque propre aux années 1960.
Raymond Waydelich s’inscrit déjà dans cette mouvance, lorsqu’en 1973 il découvre un manuscrit de 1890 qui appartenait à une apprentie couturière nommée Lydia Jacob. À partir de ce journal, il réinvente la vie de la jeune femme, la fait naître en 1876 à Neudorf (Strasbourg), lui reconstitue un entourage familial et amical et lui voue depuis une grande partie de son œuvre dans un cycle qui porte le nom désormais célèbre de « Lydia Jacob Story ».

l’acquisition d’une boîte reliquaire a donné lieu à une donation d’une boîte supplémentaire et contemporaine de la première. Ces deux boîtes reliquaires figurent parmi les premières boîtes qu’il réalise (1973-1974) : l’une est consacrée à Lydia Jacob, l’autre évoque Hans Mory,

membre imaginaire de la branche colmarienne de sa famille. RW a accepté de se dessaisir d’une quinzaine de doubles pages extraites du manuscrit de Lydia Jacob, sur lequelle il est intervenu en 1973. L’arbre généalogique  issu de l’imagination de l’artiste figure parmis les pièves exposées. En notre présence il a redécouvert avec plaisir , force commentaires son travail passé. Avec poésie et humour, l’artiste a réinterprété la vie d’une anonyme, inscrivant cette boîte reliquaire dans un travail sur l’identité et la mémoire, se définissant lui-même comme « un marchand de bonheur et un archéologue du futur »
Cette assemblage est également une réflexion sur l’objet et sa préservation, thématique que RW a exploité en 1995 avec un caveau du Futur 3790 après Jésus Christ, enterré place du Château à Strasbourg. Il rend ferme des souvenirs destinés à l’archéologue du futur. Parallèlement, les pages extraites du manuscrit de Lydia Jacob sur lesquelles l’artiste est intervenu en 1973 sont présentées ici pour la première fois au public. Le cycle dédié à Lydia Jacob a contribué à la reconnaissance de Raymond Waydelich sur la scène internationale : en 1978, soit une vingtaine d’années après Hans Arp, il est le second artiste alsacien sélectionné pour représenter la France à la Biennale de Venise. Dans le pavillon français, il expose un environnement « L’Homme de Frédehof, 2720 après J .C. » , qu’il dédie à Lydia Jacob.


album de l’exposition Lydia Jacob

St-Art 2010

img_1519.1291564544.jpg Pour cette 15e édition, ST-ART – foire européenne d’art contemporain a rassemblé une quinzaine de pays à travers une sélection de galeries et d’artistes confirmés ou à découvrir. Expositions et événements alternatifs donnent de l’art contemporain d’aujourd’hui et de ces cinquante dernières années une vision renouvelée à travers la vidéo, la photographie, la peinture, la sculpture, le verre contemporain…silvi-simon.1291565136.jpg
Cette édition a vu une forte présence de la création catalane avec une quinzaine de galeries barcelonaises et de la région et surtout une exposition organisée par la galerie Manel Mayoral présentant des œuvres d’Antonio Saura, img_1574.1291564649.jpgSalvador Dali, Pablo Picasso, Miquel Barceló, Jaume Plenza, Fernando Botero, Eduardo Arroyo, Candida Höffer, Manolo Valdes, Antoni Tapies, Rafols Casamada, etc.
ST-ART 2010 a mis également la création roumaine à l’honneur en invitant la ville de Bucarest. Cette invitation permettra de découvrir les galeries et la nouvelle création artistique roumaine, notamment en vidéo et photographie, à travers plusieurs expositions organisées par Apollonia. img_1525.1291564779.jpg
Pour ma part j’ai retenu :
Christophe Hohler, l’artiste d’Hagenthal-le-Bas, sur le stand de L’Estamper. Les tableaux frappent par la force qui s’en dégage, rien de  consensuel, son personnage énigmatique, presque christique …  homme ou femme, torturé, plongé dans le désespoir, mais aussi porteur de rêves dans son paysage. img_1529.1291564826.jpg
« St-art, c’est une mise en lumière du travail d’un artiste »,
commente la responsable parisienne de la galerie qui propose — à côté d’autres artistes — des aquagravures de l’Alsacien Raymond Waydelich.
Raymond Waydelich en compagnie de Bernard Laturner, et d’autres artistes, signaient des sacs au profit de l’Esat, des Nouveaux Horizons et des Papillons Blancs, au stand du groupe Coop Art Alsace img_2234.1291564898.jpg
Une perfrmance à la Galerie Itinerrance :
Jana & Js
J’ai croisé une artiste singulière, Evelyne Galinski , qui refuse de se livrer, qui sculpte des masques, des têtes, des corps singuliers, dont l’un me renvoie vers la photo de ce beau sage asiatique.
Voici ce qu’en dit Francine Casparimg_1506.1291564973.jpg
« Que regardons-nous lorsque le regard caresse les sculptures ?
Nous ne le savons pas vraiment. Cette caresse des yeux,
prélude de la jouissance, peut être à la fois une extase
ou une chute, dont l’étrangeté est l’aiguillon.
Evelyne Galinski sculpte des corps singuliers.
Ils viennent tous d’un monde difficile à définir.
D’un monde qui pour nous occidentaux n‘est pas familier.
Les corps sont à peine voilés ; pourtant rien n’éveille
chez celui qui regarde un désir érotique.
Le voile a un attrait particulier ; il peut se densifier et devient
sous les doigts de l’artiste un vêtement de lambeaux,
comme si la créatrice cherchait à orienter notre regard
non vers l’habit mais vers autre chose.
Les yeux des personnages sont clos. Ce qui se passe
ne nous est pas donné à voir. Nous ne pouvons que rester au bord,
être touchés ou refuser de l’être. Dans un certain sens, ce que nous
voyons est quelque chose qui est en train de disparaître.

Un mouvement interne semble désir de transformation, comme dans le devenir
papillon de la chrysalide. Les sculptures d’Evelyne Galinski témoignent
de ce passage, de cet entre-deux qui n’est déjà plus le passé, qui n’est pas le présent
— par la poussée de la métamorphose — et qui ne laisse pas pour le moment
envisager l’avenir sous des traits précis. Ce qui importe dans l’œuvre
est justement ce que l’artiste n’a peut-être pas prévu.
La maïeutique n’est pas spectaculaire, elle concerne l’être qui dans le silence
et le repli cherche sa mesure d’une naissance toujours à interroger. »

Quelques autres photos dans un album spécial St-Art 2010
photos de l’auteur

Marie-Paule Bilger – un livre d'artiste

marie-paule-bilger.1291385850.jpg Un livre d’artiste pour le bestiaire de Marie-Paule Bilger
À partir de ses dessins de cervidés, la Mulhousienne Marie-Paule Bilger a réalisé un livre d’artiste publié par La Fabrique sensible , une maison d’édition basée à Arles. La poésie de Walt Whitman ou les propos d’Emmanuel Levinas sur Bobby, le chien qu’il rencontrait dans les camps de concentration : voilà deux des éléments qui ont suscité chez Marie-Paule Bilger le désir de travailler sur l’animal, un thème qu’elle explore depuis plusieurs années avec en toile de fond cette question :
« Qu’est-ce qui sépare ce qui est animal de ce qui est humain ? ».
La peintre et plasticienne mulhousienne a aussi porté un œil plus scientifique sur son sujet, en visitant notamment de nombreux zoos (ceux de Mulhouse ou Bâle, mais aussi de Berlin, Bombay, Montréal…). Sa démarche a débouché sur une série d’œuvres multiformes : créations textiles, sculptures, marie-paule-bilger-petits-animaux.1291466231.jpg dessins… Intitulée Wildhorn, cette série a été exposée à Strasbourg puis, en 2007, au zoo de Mulhouse, avant de voyager en Italie, en Allemagne et en Pologne. C’est dans le prolongement de ce travail que s’inscrit 1159, le livre de Marie-Paule Bilger paru il y a quelques semaines dans la collection des livres d’artistes de La Fabrique sensible , la maison d’édition arlésienne de Francine Zubeil.
« Francine et moi avons fait les Arts déco ensemble à Strasbourg. Elle m’a dit qu’elle adorait mes dessins. C’est elle qui m’a invitée à faire ce livre, en me donnant carte blanche », explique la Mulhousienne.
Autour de l’une ou l’autre citation ou de noms d’animaux en latin, l’artiste a réuni dans ce livre de nombreux petits dessins de cervidés.
« C’est du crayon sur papier recouvert de cire, explique cette fille de chasseur, qui a retravaillé ses dessins à l’ordinateur. Je voulais les faire à peine apparaître, pour restituer l’énorme douceur, la poésie de ces bêtes. »
Marie-Paule Bilger explore cet univers animal avec une approche img_2229.1291465438.jpg« tragi-comique », dit-elle. Pas question « de tomber dans le côté Pêche, chasse et tradition ni dans le Brigitte Bardot », sourit-elle. Le titre de l’ouvrage ?
L’artiste l’explique en ouverture : 1159, c’est le nombre d’espèces animales éteintes ou en danger critique d’extinction selon le rapport 2009 de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Au cours d’une rencontre apéritive, Marie-Paule Bilger a présenté son livre ce samedi 4 décembre à 11 h à la bibliothèque centrale de Mulhouse, Grand-rue,  devant un public attentif, notes-deleve-voleesavec-un-portrait-de-marie-paule.1291487651.jpgoù des dessins ayant servi à la réalisation de l’ouvrage sont exposés jusqu’au 31 décembre.
Samedi 11 décembre, de 10 h 30 à 12 h 30, l’artiste dédicacera son livre à la librairie Bisey (place de la Réunion à Mulhouse), où le livre est en vente au prix de 20 € (le livre devrait bientôt être en vente aussi à la boutique du zoo).
Le site de l’auteur :
www.mariepaulebilger.fr
Photo 1 F.Fuchs
autres photos de l’auteur

Murakami à Versailles

img_1733.1290984803.JPG « Pour un japonais, y compris moi, le Château de Versailles est l’un des plus grands symboles de l’histoire occidentale. C’est l’emblème d’une ambition d’élégance, de sophistication et d’art dont la plupart d’entre nous ne pouvons que rêver. Bien sûr nous comprenons que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la révolution est directement partie du centre du bâtiment. Mais, sous de nombreux aspects, tout est transmis à travers un récit fantastique venant d’un royaume très lointain. Tout comme les français peuvent avoir du mal à recréer dans leur esprit une image exacte de l’époque des Samouraïs, l’histoire de ce palais s’est étiolée pour nous dans la réalité. Donc, il est probable que le Versailles de mon imagination corresponde à une exagération et à une transformation de mon esprit jusqu’au point d’être devenu une sorte de monde irréel à part entière. C’est ce que j’ai essayé de saisir dans cette exposition.
Je suis le chat du Cheshire qui accueille Alice au pays des merveilles avec son sourire diabolique, et bavarde pendant qu’elle se balade autour du Château. D’un sourire enjoué, je vous invite tous à découvrir le pays des merveilles de Versailles. »  Takashi Murakami

Autant vous dire que j’ai adoré, Murakami est gai, souriant, sympathique, profond, coloré, raffiné, c’est une culture différente à découvrir. Les visiteurs d’Art Basel ont pu le découvrir l’année dernière avec son buddha géant , ou encore ceux du Palazzio Grassi le Wall paper of flowers
Vous pouvez découvrir l‘album photo de ma visite.
img_1609.1290984857.JPG« Tongari-kun », alias « Mister POINTY »
en anglais, est la première oeuvre dans le parcours de l’exposition. Cette œuvre est sans doute l’un des personnages les plus fascinants de l’univers de Murakami. Il est fondé sur une iconographie religieuse alliant la culture Maya et le Bouddhisme Tibétain. Le personnage mesure environ 8 mètres de haut et repose sur une base constituée de fleurs de Lotus et d’une grenouille. On reconnaît dans le caractère poussé du détail la marque de fabrique de l’atelier de Takashi Murakami. Des milliers de couleurs sont utilisées, et pour cette œuvre, quatre ans de travail furent nécessaires.
Kaikai et Kiki
Salon de Vénus
« Sous les hospices de cet extraordinaire personnage de l’amour qu’est Venus se trouve Kaikai Kiki. Ces deux personnages sont deux gardiens spirituels : l’un, Kaikai,img_1628.1290984956.JPG blanc aux grandes oreilles, l’autre, Kiki, rose et aux trois yeux,img_1629.1290984994.JPG plus redoutable que KaiKai. Sur les oreilles des deux personnages, sont inscrits les symboles de ces deux noms en caractères japonais, noms qui sont au centre de l’univers esthétique de Murakami. En effet, le terme Kaikai Kiki est un mot japonais qui décrit les œuvres de Kano Eitoku, peintre du XVIème siècle. Ce peintre, peu célèbre, a créé une esthétique essentielle que l’on peut résumer dans l’idée qu’il y a à la fois du bizarre et du raffiné, ou encore à la fois du grotesque et du sensible. C’est là l’occasion d’introduire un autre concept essentiel de l’univers de Murakami : l’idée du Kawaï à savoir l’idée du gentil. Il ne s’agit pas de l’idée d’un monde pacifique mais d’un monde raffiné dans lequel les personnages de Murakami évoluent. Dans le salon de Vénus, les gardiens spirituels que sont Kaikai et Kiki qui tendent leurs lances sont finalement à leur place de part et d’autre de la statue du roi Louis XIV. »
Kinoko Isu :  medium and large
Salon de Mercure
« Dans le salon de Mercure, les deux éléments de l’œuvre « Kinoko Isu » constituent une forme de mobilier un peu rare et inédite. img_1655.1290985198.JPGC’est l’occasion de rappeler qu’à Versailles tout le mobilier a pratiquement disparu. D’ailleurs, contrairement à ce que l’on pense, cela n’est pas uniquement dû à la Révolution Française mais aussi aux changements de goûts des monarques successifs. Murakami apporte ainsi, à sa manière, une touche contemporaine avec ces tabourets champignons, les « Kinoko », vedettes de l’univers végétal de l’artiste. Murakami est en effet devenu une sorte de spécialiste de ces éléments champignons, végétaux un peu étranges et psychédéliques, entre terre et ciel. On retrouve également dans cette œuvre une allusion à un épisode beaucoup plus tragique de l’histoire japonaise : le bombardement atomique durant la seconde guerre mondiale. Dans les tabourets « Kinoko », il y a enfin un autre élément : ce sont ces yeux extraordinaires, évoqués plus haut, inspirés de « Yakume » le personnage aux cent yeux. »
img_1685.1290985295.JPG Flower Matango
Œuvre présentée pour la première fois au public ; Galerie des Glaces
« Au fond de la perspective de la galerie des Glaces, il fallait une oeuvre exceptionnelle que constitue « Flower Matango » que l’on pourrait traduire comme « le monstre floral ». On devine ici un hommage à l’art des jardins de Louis XIV et à la folie de cette galerie des glaces. En effet, il y a peut-être autant de couleurs dans « Flower Matango » que dans l’ensemble des magnifiques peintures récemment restaurées de la galerie des Glaces. « Flower Matango » est une créature dérivée d’un film japonais qui a été réalisé par les créateurs de Godzilla. Les monstres sont les résultantes de l’ingestion de champignons à tel point qu’éclatent de leurs corps des dizaines d’extraordinaires éléments, que l’on retrouve dans la scuplture « Flower Matango » sous forme de tiges qui partent dans des circonvolutions extraordinaires. Dans cette œuvre, on retrouve tout le génie de Murakami, grand expert de la peinture florale. Il a, en effet, pendant plus de deux ans, peint des fleurs quotidiennement, puis pendant neuf ans, enseigné l’art de la fleur. »
les toons
Au château de Versailles jusqu’au au 12 décembre 2010.
photos de l’auteur
texte site de Versailles