Collection Beyeler / Coopérations

jusqu’au 1er janvier 2018

À l’occasion de son 20e anniversaire,
la Fondation Beyeler présente la troisième
et dernière exposition «Coopérations» de
l’année avec plusieurs variantes, ainsi que les
possibilités de développement de la collection
grâce aux futurs prêts de longue durée,
acquisitions et donations. Héritiers de fonds
d’artistes, collectionneurs et artistes amis
de la maison ont été invités à sélectionner
des chefs-d’oeuvre en leur possession afin de
créer un rapprochement temporaire avec la
Collection Beyeler. Cette conception d’une
collection propre en tant qu’ensemble vivant
et entité unique en constante mutation
conditionne l’exploration incessante des possibilités
de présentation et d’exposition.

Cabinet de curiosités

Les trois premières salles rappellent des formats
de présentation traditionnels aussi bien dans
l’accrochage des objets individuels et des oeuvres
que dans l’agencement des pièces. Telle un musée
dans le musée, la première salle dévoile une
mise en scène unique et ouvre l’exposition en s’inspirant
du concept historique du cabinet de curiosités,
remontant ainsi aux origines du musée: le mariage des
oeuvres de la collection et des prêts issus
principalement d’une collection privée bâloise
font l’éloge de la grande tradition de la collection
d’art, de l’instinct et de la curiosité des collectionneurs
ainsi que de leur soif d’originalité, d’esthétique,
d’insolite ou de singularité.
Ainsi, par exemple, est exposée une défense de
narval, tenue autrefois pour une corne de licorne.

Autres points phares de cette partie de
l’exposition: les oeuvres d’art de l’Afrique et de
l’Océanie tirées de la collection Beyeler, complétées
par des prêts exclusifs tels qu’un masque malagan
de Mélanésie du musée Barbier-Mueller à Genève

ainsi que d’autres pièces remarquables issues
d’une collection privée new-yorkaise.
La deuxième salle rend hommage au Salon de l’art
moderne dans la tradition de Gertrude Stein ainsi
que d’autres pionniers de la collection d’art
moderne. Les visiteurs peuvent notamment admirer
des oeuvres de Paul Cézanne, Pablo Picasso
et Vincent van Gogh. Le Salon, lieu d’échange
entre artistes, collectionneurs et amateurs d’art,
trouve son équivalent dans le développement de
la Fondation Beyeler en tant que lieu de rencontre
prisé dans le monde artistique.

La troisième salle est consacrée au surréalisme
et aux artistes Max Ernst, René Magritte, Balthus et
Joan Miró.
La collection de la Fondation Beyeler s’est
considérablement enrichie, notamment grâce au
prêt d’importants travaux de Magritte.
En souvenir des expositions révolutionnaires
organisées par les surréalistes eux-mêmes, toutes
les oeuvres sont mises en scène sur fond noir et
sous un éclairage théâtral.

En outre, plusieurs collections privées allemandes
et suisses seront présentes à travers des chefsd’oeuvre
de différents protagonistes de l’expressionnisme
abstrait, tels que Morris Louis et Willem de
Kooning, ainsi que des oeuvres clés du Pop Art.

Plusieurs oeuvres majeures de Roy Lichtenstein
côtoieront celles de Andy Warhol. Sera notamment
exposé le tableau Joseph Beuys (1980) de Warhol.

C’est l’une des rares oeuvres que l’artiste a décoré
d’une fine couche de poussière de diamant. Après
plusieurs mois d’analyses poussées, de tests et
de nettoyage entrepris dans le cadre d’un projet de
restauration complexe, le tableau peut enfin à
nouveau être exposé au public.

Les salles qui mettent en dialogue deux artistes
sont particulièrement intéressantes. Ainsi, Yves Klein
rencontre Lucio Fontana,
et Claude Monet converse avec Marina Abramovič.

L’un des grands temps forts de cette partie de
l’exposition est sans aucun doute Anthropométrie
sans titre (1960) de Yves Klein, une peinture sur toile monumentale
qui est exposée en Suisse pour la toute première fois.
Des espaces d’artistes sont consacrés à
Gerhard Richter, Peter Doig et Louise Bourgeois.
The Hours of the Day [Le Livre des heures] (2016),
remarquable oeuvre papier et textile multipartite
de l’artiste newyorkaise est exposée au public pour
la première fois.
Le rideau de perle de Félix González-Torres
«Untitled» (Beginning) [Sans titre (Commencement)]
(1994) clôture l’exposition «Coopérations»

comme une métaphore de fin de présentation
de cette collection à l’occasion du 20e anniversaire de la
Fondation Beyeler, mais aussi comme un regard porté sur
la nouvelle année à venir.
L’exposition «Coopérations» suit la chronologie de l’histoire
de l’art: elle commence par le cabinet des curiosités en tant
qu’origine du musée, passe par le Salon de l’art moderne et
s’étend jusqu’au White Cube de l’art contemporain.

Près de 170 oeuvres issues de huit pays offrent un éventail
temporel de la fin de la Renaissance jusqu’au XXIe siècle.
Les prêts ont été recueillis auprès de plus d’une douzaine de
collections privées et institutions reconnues telles que le
Musée Barbier-Mueller à Genève, la Easton Foundation
à New York ou encore la collection Daros à Zurich.
«Coopérations» clôture la série des trois présentations
de collection de l’année 2017 en jetant un
regard vers l’avenir.
«L’originale» rend hommage à la toute première
exposition du fondateur de notre
musée, Ernst Beyeler. «Remix», la deuxième exposition,
crée un pont et un dialogue entre les nouvelles
acquisitions et la collection existante.
Cette exposition est co-dirigée par Sam Keller et Ulf Küster.
Sam Keller-Ulf Küster-Fondation Beyeler
crédit photo Véronique Bidinger

Scénographie, graphisme et architecture de l’exposition en
collaboration avec Martina Nievergelt, Thorsten Romanus
et Dieter Thiel.

Expositions de la Collection Beyeler à l’occasion
du 20e anniversaire
5 février 2017 – 1 janvier 2018

La Fondation Beyeler a été inaugurée officiellement
le 18 octobre 1997. La collection de remarquables
oeuvres d’art moderne et contemporain rassemblées avec
le plus grand soin depuis les années 1950 par
le couple de galeristes et de collectionneurs
Ernst et Hildy Beyeler
a trouvé un foyer dans le musée conçu en 1997 par
Renzo Piano à Riehen/Bâle.
On peut les y voir depuis cette date dans des
présentations changeantes, aux côtés de dons ultérieurs
des fondateurs. La collection de la Fondation
Beyeler a été précautionneusement agrandie par des achats,
des dons, des partenariats et des prêts de longue durée.
En 2017, la Fondation Beyeler fête ses vingt ans avec trois
expositions exceptionnelles successives, qui
présentent la Collection Beyeler sous trois perspectives
différentes :
un regard sur le passé, un regard sur le présent,
un regard vers l’avenir.
Collection Beyeler / L’Originale
5 février 2017 – 7 mai 2017
La première exposition de la collection de l’année, conçue
en hommage aux fondateurs du musée,
Ernst et Hildy Beyeler,

Collection Beyeler / Remix

9 juin – 3 septembre 2017
Avec des oeuvres d‘Andy Warhol de la Collection Daros
« Remix », la deuxième exposition de la collection,
présente celle-ci dans son état actuel. Les ajouts
des dernières années ont permis d’élargir la collection
en lui apposant un accent contemporain.
L’établissement d’un dialogue entre les nouvelles
acquisitions et la collection existante est un critère
majeur des réflexions sur chaque nouvelle acquisition.
« Remix » souhaite offrir une scène à ce
dialogue dans toute sa diversité. La présentation d’oeuvres
de la collection est complétée par d’importants prêts de longue
durée, avec notamment un ensemble de toiles de
Picasso de l’Anthax Collection Marx.
En outre, à l’occasion du 20e anniversaire de la
Daros Collection, le partenariat entre la Fondation
Beyeler et Daros est célébré par une présentation de
chefs-d’oeuvre d’Andy Warhol.
La commissaire de l’exposition est Theodora Vischer,
Senior Curator de la Fondation Beyeler.
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77,
CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h à 18h, le mercredi jusqu’à 20h

Corps et Visages

La commanderie de Rixheim accueille ce week end
de novembre, dans son cadre prestigieux, trois artistes
talentueux. L’exposition Corps et Visages, est organisée
par Valérie Cardi directrice du mensuel culturel
hebdoscope
les œuvres sont à découvrir du 3 au 5 novembre

photo l’Alsace

Dan Steffan, plasticienne, dévoile
« le corps débarrassé du diktat des modes et des critères
communs  de la beauté »,

plus loin que le corps on perçoit aussi nettement
« l’âme que confère aux choses et aux êtres la patine du temps »

Intimité, instants de la vie, délicatesse, instantanés
d’émotion et érotisme transféré font le filigrane de ses œuvres.
Vous pouvez la retrouver au Salon d’Automne 2017 de la
Cave Dimière de Guebwiller en compagnie des Amis des Arts
jusqu’au 12 novembre 2017 – entre 14 et 18h. Entrée libre.
Du 9 novembre au 15 décembre 2017
sous le titre « Une regard une vie »
Dan Steffan expose ses oeuvres à la
Galerie Nicole Buck, 4 rue des orfèvres 67000 Strasbourg
Jean-Pierre Parlange esquisse au crayon, s’inspirant de modèles
vivants. Il ne se sépare jamais de son petit calepin, sur lequel
il pose tout ce qui l’inspire, un regard, un sourire, une hanche.
« Illustrateur pendant vingt ans, j’ai goutté aux joies de l’édition,
de la publicité ou du packaging. J’utilise aussi bien la peinture
numérique que traditionnelle, mais tout ceci est devenu un passe
temps quand en 2001, nommé rédacteur en chef de la revue
Dessins & Peintures, j’ai lâché le pinceau pour la plume.

Depuis j’essaie de me mettre au service des artistes débutants
aussi bien que professionnels, et j’y prends beaucoup de plaisir.
Cependant mes pinceaux servent encore lors de séances de dessin
d’après modèles vivants dès que j’en trouve le temps. »

Jean Pierre Parlange navigue entre maîtrise absolue et
vagabondage fantasmé.
Le troisième peintre invité, Gino Lisa-Hagmann, (1926-2003)
est décédé il y a déjà plusieurs années. Sa veuve continue à faire
vivre son œuvre en acceptant de le représenter dans différentes
expositions où son talent est toujours reconnu.
Il a travaillé comme graphiste pour le Migros de Bâle.
Il a entre autres réalisé des dessins humoristiques autour
du si célèbre carnaval de Bâle.

« Artiste méticuleux il propose une peinture riche en couleurs,
peut-être influencée par les couleurs vives et bariolées du
carnaval bâlois. Thème fétiche de ses oeuvres :
Tambours, Fifres, rien ne reste figé.

On peut imaginer des influences avec Paul Klee, exposé
actuellement à la Fondation Beyeler
Le point commun entre ces trois artistes ?
Ils vénèrent tous le corps de la femme et représentent la
bande rhénane dans tous ses arts.

CÉZANNE. Métamorphoses

Jusqu’au 11 février 2018
A 2h30 de Paris, située près de la frontière avec l’Alsace,
la ville de Karlsruhe accueille un des plus anciens et
importants musées d’Allemagne, la Staatliche Kunsthalle
de Karlsruhe. CÉZANNE. Métamorphoses, rassemble
100 chef d’oeuvres en provenance de collections internationales
avec l’objectif d’éclairer sous un jour nouveau des aspects
systématiques et fondateurs de l’oeuvre d’un des grands maîtres
de la peinture française du 19e siècle. L’idée centrale de cette
exposition est d’aborder l’art de Cézanne sous l’angle
du processus de création,
des transformations et des
transitions constantes d’une forme à l’autre, afin de

développer un mode d’interprétation global de son
oeuvre.

A l’intention de son public francophone,  la Kunsthalle
propose des visites guidées en langue française.

Peintre, dessinateur et aquarelliste, Paul Cézanne (1839 – 1906)
a légué une oeuvre riche et abondante. Il est considéré comme
l’un des plus importants précurseurs de l’art moderne,
alors qu’il se donnait lui-même pour objectif le
renouvellement de la peinture fondé sur l’art classique.
Partant de la nature telle qu’elle s’offre à l’observateur,
Cézanne chercha à reconstruire les volumes par la
modulation de la couleur et la géométrie.
L’exposition de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe
met en lumière le processus créatif de Cézanne à travers
trois lignes directrices.

A travers la nouvelle lecture qu’elle permet de l’oeuvre
de Cézanne, elle se distingue de plusieurs expositions
qui lui furent consacrées dans le passé, qu’il s’agisse
d’expositions adoptant une chronologie linéaire
(Paris/Philadelphia/Londres 1995/96) ou reposant sur un
choix de motifs (Washington 2006, Londres /New York 2010/11,
Madrid 2014, New York 2014/15, Paris/Londres/
Washington 2017/18) ou sur des aspects thématiques
(Vienne/Zurich 2000, Budapest 2013, Bâle 2017).
Elle offre une vision globale tout en adoptant une perspective
transversale destinée à rendre compte du geste créatif
à l’origine de cette oeuvre.

I. Une chronologie non linéaire
L’oeuvre de Cézanne est souvent décomposée en plusieurs
phases– romantisme, impressionnisme et renouveau du
classicisme – qui sont présentées comme des orientations
divergentes.
L’exposition de la Kunsthalle a pour objectif de montrer
le travail réalisé continu par Cézanne sur les motifs
qu’il privilégia. Elle met en lumière les liens qui
unissent les portraits, les natures mortes et les paysages.
Les séries d’oeuvres sélectionnées par la Kunsthalle
révèlent notamment que la théâtralité des
personnages de ses premières créations se retrouve
dans la majesté atemporelle de ses dernières compositions.

II. La copie et la métamorphose
Un des aspects méconnus de l’oeuvre de Cézanne
est son souci de réappropriation des grands maîtres
de la peinture et de la sculpture, de l’Antiquité jusqu’à
Delacroix. Pourtant, il compte parmi les peintres pour lesquels
la copie fut un abondant processus créatif. La réception
de Cézanne, mettant en avant sa modernité, a trop souvent
occulté cette composante pourtant fondamentale de son travail
et de sa réflexion. Au-delà de la représentation
presque anecdotique d’un Cézanne croquant au crayon noir
les sculptures du Louvre, le public est invité à découvrir
la métamorphose à laquelle fut soumise la copie de personnages
et de détails d’oeuvres qui ont inspiré Cézanne.
Le processus de maturation, nourri par son observation
attentive d’oeuvres du passé, est un des fils rouges de l’exposition.

Feuille d’étude d’après Delacroix 1876/79 CP
III. Le double sens
Le troisième axe de l’exposition est centré autour d’une
des grandes innovations de Cézanne. La dissolution
de la matérialité des objets à laquelle procéda
Cézanne aboutit à une peinture dans laquelle le solide
a l’apparence du liquide et le liquide se fige en masse apparemment
solide. L’exposition a pour vocation de proposer une
immersion dans ce processus artistique dont la gageure fut de
permettre une double lecture sans pour autant s’engager
dans l’abstraction : le feuillage d’un arbre devient cristallin,
des torchons de cuisine évoquent les couches géologiques
d’une carrière de pierre, le tout restant dans une
représentation figurative.

Paul Cézanne
Sitzender Mann, 1905/06
© Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

L’exposition en mots-clés
●100 oeuvres en provenance de collections internationales
●Des tableaux, des aquarelles et des dessins
●Un nouveau regard porté sur le processus créatif de Cézanne
●Une conception d’exposition qui s’éloigne de la catégorisation habituelle
distinguant les natures mortes, paysages et portraits de Cézanne
●Une présentation innovante qui ouvre de nouvelles perspectives
d’interprétation
●Les métamorphoses et les transitions au coeur de l’exposition

L’exposition CÉZANNE. Métamorphoses est le temps fort
du programme de l’automne / hiver 2o17 – 18 de la
Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe. Ce projet se
situe dans le prolongement des nombreuses expositions
de la Kunsthalle sur l’art français, de Delacroix à Degas
en passant par Corot et Fragonard, expositions qui
ont connu un retentissement international.

Cette exposition réunit à Karlsruhe de nombreux prêts
provenant de collections internationales et privées,
telles que celles du Musée d’Orsay de Paris, du J. Paul
Getty Museum de Los Angeles, du Musée
Thyssen- Bornemisza de Madrid, du
Musée Pouchkine de Moscou ainsi que du
Museum of Modern Art et duMetropolitan Museum de New York.
Commissariat d’exposition
Dr. Alexander Eiling
Toute l’actualité de l’exposition
CÉZANNE. Métamorphoses est disponible en

langue française sur le site de la Staatliche Kunsthalle
de Karlsruhe à l’adresse

www.cezanne-in-karlsruhe.de/fr

Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Un des plus anciens et importants musées d’Allemagne.
La Kunsthalle, dont la construction débuta en 1830,
compte parmi les plus anciens et les plus importants
musées d’Allemagne. Elle est de plus un des rares
musées d’art allemands ayant pratiquement gardé
jusqu’à nos jours son aspect et ses collections d’origine.
Les collections de la Kunsthalle
La Kunsthalle vise à préserver un patrimoine illustrant
sept siècles d’histoire de l’art en Europe, tout en établissant
un dialogue avec l’art contemporain et en
enrichissant la collection grâce à des oeuvres de qualité.
Le fonds d’origine remonte aux collections d’oeuvres
d’art rassemblées par les margraves de Bade.
La Kunsthalle rassemble aujourd’hui 3455 oeuvres
qui couvrent les principaux courants artistiques, offrant
ainsi un panorama complet de l’art occidental. Elle
dispose de riches collections qui lui permettent
d’organiser de grandes expositions et de prêter des oeuvres
à d’autres musées. La collection de dessins et
estampes de la Kunsthalle est en outre une des plus
anciennes d’Europe et des plus riches puisqu’elle rassemble
environ 90 000 oeuvres de toutes les époques.
Les collections de la Kunsthalle sont à découvrir sur le site
en langue française à l’adresse :
www.kunsthalle-karlsruhe.de/fr/collections
Informations pratiques
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Hans-Thoma-Straße 2 – 6
76133 Karlsruhe, Allemagne
Tél. : +49 (0) 72 19 26 33 59
Mail : info@kunsthalle-karlsruhe.de
Horaires
Le musée est ouvert du mardi au dimanche
de 10h à 18h, le jeudi jusqu’à 21h.
Le musée est exceptionnellement ouvert
les 30 octobre, 25 et 26 décembre 2017
ainsi que le 01 janvier 2018 à partir de 13h.
Il est fermé le lundi ainsi que les 24 et 31 décembre 2017.
Tarifs de l’exposition
Adulte : 12 € | Tarif réduit : 9 € | Pass-musées
Tarif groupes à partir de 10 pers. : 9 € par pers.
Les billets peuvent être achetés à la caisse du musée
ou en ligne à l’adresse
www.kunsthalle-karlsruhe.de/de/shop
Audioguides et visites guidées en français de l’exposition
Un audioguide est disponible en langue française.
Tarif : 4 € | Tarif réduit : 2€.
Des visites guidées en français sont proposées tous
les samedis et dimanches à 14h30.

Tarif : 2 €.
Accessibilité du Musée
La Kunsthalle, bien qu’étant installée dans un bâtiment ancien,
comporte des facilités d’accès pour les personnes à mobilité réduite.
Accès en avion, voiture, train et tram
Le musée se trouve dans le centre-ville, près du château.
Deux parkings sont situés à proximité immédiate.
Le musée est également rapidement accessible
depuis la gare en transports en commun

Les poissons des grandes profondeurs ont pied – Yves Chaudouët

 
Jusqu’au 17 décembre 2017
10 ans après avoir finalisé la création des Poissons
des Grandes Profondeurs ont pied, Yves Chaudouët,
artiste volontairement iconoclaste et inclassable,
présente sa gigantesque installation de deux cents pièces
de verre : étoiles de mer, méduses, bancs de poissons
suspendus ou délicatement posé, réfléchissent dans la nuit
et invitent le spectateur à une déambulation méditative
et métaphysique.

Francois Schneider Yves Chaudouë

Les premières réflexions et formes sur ces mondes aquatiques
semblent avoir débuté avec un monotype de 1997,
Deux Poissons abyssaux et des séries de lithographie et gravures.
L’oeuvre dense et protéiforme de Yves Chaudouët
emprunte de nombreuses bifurcations, parmi elles un intérêt
évident pour la question du clair-obscur.

Ce dialogue ombre et lumière se retrouve en peinture
notamment mais est décliné dans d’autres pratiques comme
ici avec cette oeuvre sur les abysses. Les questions de suspensions,
au sens propre mais certainement figuré, thème cher
à l’artiste sont dévoilées dans l’installation où se découvre
peu à peu dans l’obscurité, un univers marin en apesanteur.
Dans ce petit théâtre des profondeurs se joue une vie inconnue
et mystérieuse, nourrissant recherches et fantasmes
chez les humains.
L’artiste semble fouiller notre inconscient
– et le sien –, et fait appel à nos sens nous laissant dans
un état de lévitation. Les poissons eux-mêmes inspirant
ce dispositif, évoluent dans des profondeurs où aucune lumière
n’existe, si ce n’est la bioluminescence produite par ces
organismes vivants, que sont les affreux, les méduses,
les étoiles opalines ou les anguille miroirs.

L’obsession d’Yves Chaudouët de rendre visible ces éléments
invisibles l’ont ainsi lancé dans un cycle de création
et de production de longue haleine, dévoilant d’abord
un prototype en 2001 avec le « Poisson des Abysses »,
réalisé à Murano. Il déploie ensuite son projet en collaboration
étroite avec les maîtres verriers du Centre International
d’Art Verrier de Meisenthal en 2006 et 2007,
et il créé ainsi Les Poissons des grandes profondeurs ont pied.
Chacune des pièces de l’installation, combine verre soufflé,
verre travaillé au chalumeau, ou verre argenté.
Parallèlement, Inaliénable(1), polar artistique écrit à 4 mains
raconte la genèse de cette aventure dans la cité verrière,
et une fiction décalée L’affaire du faux poisson(2)
documente le projet.
L’exposition est ainsi l’occasion de découvrir ou re-découvrir
cette » oeuvre majeure, lauréate en 2011 de la première
édition du concours ”Talents Contemporains”
de la Fondation François Schneider.
Ces créatures luminescentes offrent une traversée
poétique exceptionnelle.
À propos d’Yves Chaudouët
Né en 1959 à Paris, Yves Chaudouët vit et travaille
à Bazas en France.
S’enracinant dans la peinture et la poésie, les oeuvres
d’Yves Chaudouët construisent une cosmogonie où mots,
créatures, objets et paysages parlent de leurs relations,
amoureuses, colorées, géométriques, politiques.
Yves Chaudouët a été l’artiste associé de La Criée (Rennes)
en 2015. Ses photographies, installations et peintures
sont présentes dans les collections du CNAP, de la New York
Public Library, du FRAC Artothèque du Limousin, du Centre
des livres d’artistes ou de l’Albertina. Yves Chaudouët
est également l’auteur de nombreux livres, dont le récent
Essai la peinture (Actes Sud, 2015).
(1) Inaliénable, Yves Chaudouët et Yann Grienenberger,
Arles, Actes Sud, 2006
(2) L’affaire du faux poisson, Vincent Gérard, film, 52min, 2008
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France
l’Équipe
Marie Terrieux – Directrice culturelle
Elodie Graff – Responsable des opérations
Sophie-Dorothée Kleiner – Chargée de médiation et des événements
Sylvaine Bahls – Comptable et assistante administrative
Raoul Ermel – Régisseur
Gwenaël D’Anna – Chargé d’accueil, assistant communication et régie
Halima El Hamdi – Chargée d’accueil et assistante administrative
Le Bistr’eau
+33 (0)3.89.82.10.10

KUNSTART

La Fondation François Schneider présente plusieurs
artistes jusqu’au 17 décembre 2017

L’exposition Kunstart présente les oeuvres des huit
artistes lauréats du concours Kunstart.
T
ous sont étudiants ou diplômés d’écoles d’art de la région
tri-nationale et incarnent la vitalité de la création sur
le territoire rhénan.
Jules Andrieu, Alice Blot, Iris Brodbeck, Manuel Diemer,
Othmar Farré, Jordan Madlon, Marion Schutz et
Flora Sopa témoignent de la diversité des pratiques
et mediums avec une variété d’oeuvres autour du thème
de l’eau. Installation de sel, ville engloutie, cabine d’eau,
petites îles de verre ou poisson volant sont au rendez-vous.
Une déambulation dans la grande halle du Centre d’Art permet
de découvrir des pièces uniques.

Avec ses concrétions, et la rencontre entre l’eau et la pierre,
Jules Andrieu dissèque la matière.
Alice Blot recouvre le sol de nappe de sel pour Ondée
et créé une subtile danse de gouttes.

Iris Brodbeck dénonce la situation des réfugiés avec 1,563m3,
un aquarium-cabine métaphore du pouvoir et de la mer.

Les 12 pièces de verre formant l’installation Isula de Manuel Diemer
renvoie à une double interprétation, la naissance ou la
disparition d’une île.

Avec sa photographie de l’Homme Pinceau, Der Sprung,
Othmar Farré présente Brushman le personnage principal
de son film burlesque parcourant villes et montagnes à la
recherche d’un poisson.

Le travail conceptuel de Jordan Madlon interroge la forme.

Flora Sopa le rejoint dans ses peintures abstraites,
jouant avec le principe de synesthésie, combinant pigment,
eau et fréquence sonore.

Marion Schutz quant à elle présente avec Azul Noce
un paysage rêvé mais aussi monde englouti, une ville de
granit, infinie, immergée dans l’eau.
Chacun de ces jeunes artistes a une expression déjà bien
affirmée, mais peut-être se rejoignent-ils sur une approche
mélancolique de leur environnement. Des rapports de force
et des mises en tension semblent être au coeur de leur
préoccupation, serait-ce le reflet d’une époque ?
Dans le cadre des ateliers dégustation du Bistr’eau.
Visite guidée tout public | Dimanche 12 novembre 15h
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €).
 
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France
Le Bistr’eau
+33 (0)3.89.82.10.10
 

Fonte – Anna Katharina Scheidegger

Jusqu’au 17 décembre 2017
La Fondation François Schneider présente plusieurs
artistes, dont Anna Katharina Scheidegger, dont vous
avez pu admirer les photos dans l’exposition
Cold Wave, dans la Galerie de la Filature de Mulhouse.
C’est une proposition d’Emmanuelle Walter,
La Filature, scène nationale, Mulhouse
et sous le commissariat de Sagaprojects.

Fonte est une exposition consacrée à la question
de la fonte des glaces et des changements
climatiques. Anna Katharina Scheidegger nous livre
sa vision d’un monde fragile et d’une nature endolorie
à travers des séries de photographies, films, installation
et une performance sur la glace. L’artiste rassemble
ici différents chapitres de ses recherches et créations,
mêlant à la fois une approche ethnologique, environnementale
mais aussi psychanalytique.

Intriguée et inspirée par les mythologies du canton
du Valais (Suisse), racontant l’histoire des pauvres âmes
(Arme Seelen), attrapées et enfermées dans la glace au
moment de leur mort, Anna Katharina Scheidegger
propose une relecture de ces rites et traditions.

Pour la série head of roses, elle coule son propre visage
en glace dans des moules en silicone et en créé des images
à la fois effrayantes et poétiques. Sa découverte en 2011
de la technique d’emballage des glaciers suisses avec
des bâches, afin de stopper les rayons UV réduisant la
fonte des glaciers, a donné lieu à un étonnant travail
à la chambre. Sur ses tirages argentiques se dégagent
des paysages de neige et de rocaille, emballés et pansés
de tissus blanc. On n’est plus ici dans du land art mais
dans des interventions environnementales.

L’artiste poursuit sa recherche en tentant de repeindre
les montagnes en blanc (Film, White Out), acte engagé
mais aussi absurde qu’infini. Ailleurs, les petites âmes
avalées par les glaciers se retrouvent flottantes,
coulantes et dansant dans l’espace. Elles nous
interrogent sur nos croyances et le cycle de la nature.

Tour à tour scientifique, lyrique, expressionniste,
minimaliste, l’oeuvre d’Anna Katharina Scheidegger
est empreinte d’un esthétisme détaché des conventions,
flirtant parfois avec les limites de la séduction mais
marquée d’une vraie gravité. L’artiste nous fait à la
fois prendre conscience de notre environnement
et de notre identité.
Dans le cadre des ateliers dégustation du Bistr’eau.
Visite guidée tout public | Dimanche 12 novembre 15h
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €).
Les images flottantes, La Filature Nomade |
Mercredi 15 novembre 16h
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire (place limitée).
Dans ce récit, Patrick Corillon propose une heure
de voyage dans le monde des images sans jamais
nous en montrer une.
À l’aide d’un dispositif scénographique minimal,
Patrick Corillon prend le spectateur par la main et
par le coeur, pour le sortir du monde des images
imposées et lui donner tout pouvoir d’inventer
lui-même de nouvelles histoires.
Conversation entre Emmanuelle Walter
(Conseillère artistique arts visuels pour La Filature)
et Anna Katharina Scheidegger |
Samedi 18 novembre à 14h30
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €)
| Réservation obligatoire (place limitée).
Stop Motion, atelier enfants animé par
Anna Katharina Scheidegger |
Dimanche 19 Novembre de 14h30 à 18h.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée
(3€ et gratuite pour les -12ans) |
Réservation obligatoire (place limitée).
Le « stop motion » ou image par image, est une technique
de film d’animation. Les enfants avec l’artiste
découvrent l’exposition et l’univers de l’artiste, pendant
qu’un groupe réfléchit à une histoire, des décors,
des personnages, un second part à la conquête du son !
L’artiste effectuera le montage final.
Les questions environnementales et notamment la
protection de la planète et de l’eau seront les sujets choisis.
Mois du film documentaire |
Jeudi 23 novembre 19h30
Tarif unique de 3€ | Réservation obligatoire (place limitée).
Une sélection de courts et longs métrages sur
la question de l’eau.
Programmation par Catherine Mueller.
Glaciers – Entre mythe et réalité |
Samedi 2 décembre à 14h30
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire en précisant l’horaire (place limitée).
14h30 – 16h : Conférence de Geoffrey Klein, spécialiste
climat
, en présence de l’artiste, causes, conséquences
et prévention.
16h30 – 17h30 : Lecture de textes choisis autour des mythes
valaisans par Auguste Vonville.
Un vin ou chocolat chaud offert pour l’achat du billet d’entrée.
Le Bistr’eau proposera des spécialités valaisannes.
+33 (0)3.89.82.10.10

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France

Sommaire du mois d'octobre 2017

Irving Penn

05 octobre 2017 :  Féminité au Kunstmuseum Basel
10 octobre 2017 :  Paul Klee – La dimension abstraite
15 octobre 2017 :  Rubens, Portraits princiers
19 octobre 2017 :  Irving Penn
30 octobre 2017 : La mort à sens unique – Bernard Fischbach

Irving Penn

Cette exposition est organisée par le Metropolitan Museum
of Art à New York et la Réunion des musées nationaux –
Grand Palais, en collaboration avec la
Fondation Irving Penn

jusqu’au 29 janvier 2018 Grand Palais Galeries nationales
L’année 2017 marque le centenaire de la naissance
d’Irving Penn (1917-2009), l’un des maîtres de la
photographie du XXe siècle. L’exposition est la
première grande rétrospective consacrée à l’artiste
américain en France depuis sa mort.

Irwing Penn, Lisa Fonssagrives-Penn

Elle retrace les soixante-dix années de sa carrière,
avec plus de 235 tirages photographiques entièrement
réalisés du vivant de l’artiste et de sa main, ainsi qu’une
sélection de ses dessins et peintures.
L’exposition Irving Penn offre une vision complète
de l’ensemble des sujets majeurs de son travail :
la mode, les natures mortes, les portraits, les nus,
la beauté, les cigarettes et les débris.

Certaines séries cultes, comme les nus, les mégots
et les petits métiers sont ici présentées en profondeur.
Issu d’une formation aux beaux-arts, Irving Penn
développe un corpus d’images marqué par une élégante
simplicité, un certain goût pour le minimalisme et
une rigueur remarquable, du studio jusqu’au tirage auquel
Penn accorde un soin méticuleux.

Suivant un parcours tout à la fois chronologique
et thématique, les visiteurs découvrent la production de
l’artiste depuis ses débuts à la fin des années trente,
jusqu’à son travail autour de la mode et des natures
mortes des années 1990-2000.

L’exposition s’ouvre sur les premières natures mortes
en couleur que l’artiste a photographiées pour Vogue
à partir de 1943, précédées par des scènes de rue
à New York et des images du sud des Etats-Unis, du
Mexique, de l’Europe. Après la guerre, son travail
se déplace de la rue au studio, qui devient le lieu exclusif
de ses prises de vue pendant toute sa carrière.
En 1947-48, il réalise pour le magazine Vogue des portraits
d’artistes, écrivains, couturiers et autres personnalités
du monde de la culture, de Charles James et Salvador
Dali à Jerome Robbins, Spencer Tracy, Igor Stravinsky
et Alfred Hitchcock.
Irving Penn, Marcel Duchamp

En décembre 1948, il voyage jusqu’à Cuzco au Pérou,
où il photographie les habitants et les visiteurs venus
en ville pour les festivités de fin d’année.
Ses enfants de Cuzco sont devenus un chef-d’oeuvre
de l’histoire de la photographie.

Envoyé à Paris en 1950 par le magazine Vogue,
Penn est ensuite révélé comme véritable maître
du portrait de mode, produisant quelques-unes
des plus grandes icônes photographiques du XXe siècle.
Beaucoup sont des études de Lisa Fonssagrives-Penn,
la femme et muse de l’artiste, portant des modèles
hautecouture des années 1950. En parallèle pendant
ce séjour à Paris, il commence une étude photographique
des Petits Métiers, une série de portraits qui puise
ses racines dans une tradition établie en gravure depuis
des siècles et qu’il continue à Londres et New York.
Toutes ces prises de vue emploient le même fond, un
rideau peint trouvé à Paris qu’il a conservé dans son
studio tout au long de sa carrière et qui est présentée
dans l’exposition.
Irving Penn, le Boucher

commissariat : Maria Morris Hambourg, commissaire indépendante
et fondatrice du Département de la Photographie au
Metropolitan Museum of Art, New York et Jeff L. Rosenheim,
Joyce Frank Menschel conservateur en charge du Département
de la Photographie au Metropolitan Museum of Art, New York ;
Jérôme Neutres, commissaire et directeur de la stratégie
et du développement à la Rmn-Grand Palais.
scénographie : Myrtille Fakhreddine et Nissim Haguenauer,
Gare du Nord Architecture
publication aux éditions de la Rmn-Grand
Palais, Paris 2017
Sur France Culture
L’Art et la Matière podcast

 Conférence inaugurale de l’expo Irving PENN

Rubens, Portraits princiers

Jusqu’au 14 janvier 2018 au
Musée du Luxembourg
Cette exposition rassemble environ soixante-cinq peintures
parmi lesquelles des prêts exceptionnels tels Marie de Médicis
(Musée du Prado
) et Louis XIII (Melbourne), seul portrait de
souverain conservé peint devant le modèle.

Cette exposition a deux héros : une reine et un peintre.
La première, Marie de Médicis (1573-1642), veuve
d’Henri IV et mère de Louis XIII, est un personnage
majeur de l’histoire politique et diplomatique du premier
tiers du XVIIe siècle.
Le second, Pierre Paul Rubens (1577-1640),
est le peintre le plus célèbre de son temps.
Leur influence se déploie alors sur toute l’Europe.

Marie de Médicis, par ses origines familiales et les
alliances de ses enfants, est liée à toutes
les dynasties régnantes.
Rubens, au cours de ses voyages, plus que n’importe
quel peintre de l’époque baroque, opère dans tous
les foyers artistiques renommés, mêlant parfois création
et diplomatie. Une part méconnue, mais pourtant
essentielle, de l’oeuvre gigantesque et protéiforme
de l’artiste est ici révélée : ses portraits de rois
et reines, princes et princesses.

Lui sert d’écrin le Musée du Luxembourg, dans l’enceinte
du palais que Marie de Médicis a fait édifier à partir
de 1615 et pour lequel elle commanda à Rubens un
ensemble de toiles monumentales illustrant sa vie.
Cette exposition est aussi un album de famille de
Marie de Médicis. Des portraits peints par les rivaux
de Rubens, des mêmes modèles, à des dates
similaires, dévoilent l’originalité du maître dans ce
domaine aussi codifié que prestigieux.

Pierre Paul Rubens (1577-1640) fut un génie protéiforme.
Son oeuvre immense aborde quasiment
tous les sujets de la peinture. Ses portraits princiers
restent peu connus, ils sont pourtant essentiels
dans sa carrière. Peindre le portrait d’un souverain
est la commande la plus prestigieuse que peut
recevoir un peintre à l’époque, cet exercice doit
notamment permettre de flatter la sensibilité du
modèle.
S’il est connu que Rubens a reçu des commandes
de la part des rois, reines, princesses et
princes de son temps, jamais encore une exposition
ne leur a été consacrée.
L’exposition est présentée au Musée du Luxembourg,
dans le palais pour lequel Rubens réalisa un
de ses principaux chefs d’oeuvre : la galerie Médicis,
ensemble de tableaux monumentaux sur la vie
de Marie de Médicis, installés dans l’aile Richelieu
du musée du Louvre. La vie de la souveraine et
la carrière de Rubens s’entrecroisent.
Dans un parcours à travers les cours d’Europe,
tel un album de famille, l’exposition montre les
effigies de Marie de Médicis et des souverains
de son temps dont Rubens dressa le portrait et
qui, des Habsbourg à la cour de Mantoue,
ont tous un lien de parenté avec elle avant même
qu’elle ne devienne la mère et la belle-mère des rois
de France, d’Espagne et d’Angleterre.
Rubens naît dans une famille aisée originaire
d’Anvers et reçoit une éducation humaniste.
Il exerce un temps le rôle de page, ce qui lui permet
d’acquérir les comportements et l’aisance qui lui sont
utiles pour côtoyer par la suite les grands personnages
de son temps.

Paul Rubens, 
Brughel de Velours pour le paysage, l’Infante Isabelle

Il gagne l’Italie pour parfaire
sa formation de peintre, s’inspirant notamment
de Titien, auteur de portraits fameux de Charles
Quint et de Philippe II, et devient rapidement un
des peintres de la cour des Gonzague à Mantoue.
En 1609 il revient à Anvers pour devenir le peintre
de la cour des Flandres. A ce titre, il exécute
les portraits officiels des princes Habsbourg.
Il prolonge son séjour parisien destiné à honorer la
commande de Marie de Médicis pour le Palais du
Luxembourg en 1621, pour peindre Louis XIII, fils
de Marie de Médicis, et son épouse Anne d’Autriche,
soeur de Philippe IV, roi d’Espagne.
Celui-ci l’appelle ensuite à Madrid pour exécuter des portraits
de lui et de sa famille.
commissariat : Dominique Jacquot, conservateur en chef du musée
des Beaux-Arts de Strasbourg
sur France culture : l’Art et la Matière podcast sur Rubens
Avec Emmanuel Coquery, Directeur scientifique de la Rmn-Grand Palais, découvrez cette facette méconnue du travail de Rubens.

Conférence inaugurale

Paul Klee – La dimension abstraite

«L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible.»
Paul Klee, 1920

jusqu’au 21 janvier 2018 à la
Fondation Beyeler

L’exposition rétrospective comprend
110 oeuvres de l’artiste issues de toutes
ses périodes créatrices, à partir de l’année 1912,
et regroupe de précieux prêts confiés par de
nombreuses institutions renommées et
collections privées en Europe et à l’étranger
L’exposition «Paul Klee» se déploie sur sept
salles et présente plusieurs ensembles d’oeuvres
chronologiques, permettant d’explorer la
confrontation de Klee avec l’abstraction.
En outre, les ensembles d’oeuvres, regroupés
selon certains éléments ou motifs stylistiques,
mettent en lumière les étapes décisives du
développement artistique et biographique de Klee.
L’exposition s’ouvre sur les débuts de Klee en
tant que peintre dans les années 1910 à Munich.
Tout juste majeur, Paul Klee s’installe dans la
capitale bavaroise, métropole artistique, où il vivra
avec quelques interruptions jusqu’en 1921.
Cette période sera formative pour sa carrière
artistique. Il se fraye une voie sur la scène
artistique émergente munichoise et y fait, entre
autres, la connaissance de Vassily Kandinsky.
Ces années-là, il entreprend également des voyages
déterminants pour son art.

En 1905 et 1912, il visite Paris. La peinture
avant-gardiste de Paul Cézanne, Henri Matisse,
Pablo Picasso ou encore Robert Delaunay lui font
une forte impression. Les approches développées par ces
artistes, telles que la décomposition cubique
de l’environnement figuratif sur des surfaces
géométriques abstraites, ou la dissociation des
couleurs par rapport au contenu, se retrouvent de façon
unique dans les aquarelles de Klee telles que
Das gelbe Haus [La Maison jaune], 1914,
26 confiée par la Fondation Merzbacher,
Geöffneter Berg [Montagne ouverte], 1914, 95
issue d’une collection particulière ou encore
mit dem roten X [avec le X rouge], 1914, 136
du Museum of Modern Art (MoMA) à New York.

Lors de son voyage en Tunisie qu’il entreprend
avec ses amis artistes Louis Moilliet et August Macke
en avril 1914, Klee développe une approche
toute personnelle de la couleur et de la lumière.
La peinture sur toile et papier devient, dès lors,
une composante importante de son oeuvre.
Dans une note de son journal, on peut lire la
déclaration suivante:
«La couleur me possède. Nul besoin de chercher
à la saisir. Je suis à elle pour toujours, je le sais.
Voilà le sens du bonheur: la couleur et moi, nous ne
faisons qu’un. Je suis peintre.»
Parmi les oeuvres remarquables, on trouve
notamment les aquarelles suivantes:
Aux portes de Kairouan, 1914, 216, réalisée
lors de son voyage à Tunis et exposée au Centre
Paul Klee à Berne, Avec un brun, 1915, 39 du
Kunstmuseum de Berne, ainsi que Abstraction sur
un motif de Hamammet (sic.), 1914, 49 peinte
à son retour de Munich, que Klee avait offerte à son
ami Franz Marc, et que l’on peut désormais
admirer dans la Collection Forberg au Musée Albertina
à Vienne. Pour la première fois depuis plusieurs
décennies, Aux portes de Kairouan
(d’après une esquisse de 1914) (sic.), 1921,
sort d’une collection privée de Riehen et est
montrée au public.
[Nota: l’orthographe des titres est fidèle au
catalogue des oeuvres.]
La salle suivante dévoile les oeuvres réalisées
durant la Première Guerre mondiale. La guerre
représente pour Klee une profonde rupture.
Ses amis August Macke et Franz Marc tombent
respectivement en 1914 et 1916. Klee en est
profondément affecté. À la même période, il fait le lien
entre l’art abstrait et la situation politique,
et déclare:
«Plus le monde devient effrayant (tel qu’il l’est
aujourd’hui), plus l’art devient abstrait, alors
qu’un monde heureux fait s’épanouir un art réaliste.»
Bien qu’il rejette la guerre, il se retrouve forcé,
en tant que ressortissant allemand, de servir
entre 1916 et 1918. (Paul Klee vient au monde le
18 décembre à Münchenbuchsee, près de Berne).
Il n’est pas envoyé au front mais dans un
régiment de réserve; épargné de prendre les armes,
et peut ainsi consacrer ses heures libres à son art.
Les oeuvres réalisées pendant cette période-là
ne sont cependant pas entièrement abstraites.
De nombreuses représentations naturelles
et architecturales sont identifiables en tant
que jardins, maisons privées
ou églises, telles des refuges, des sanctuaires pour
ainsi dire, créés par l’artiste lui-même, et
pour lui-même. Parmi les oeuvres les plus
remarquables, on peut citer l’aquarelle
La Chapelle, 1917, 127 issue de la Collection
de la Fondation Beyeler, ainsi que
le petit format Himmelsblüten über
dem Gelben Haus (Das auserwählte Haus)

[Fleurs célestes au-dessus de la maison jaune
(La maison élue)], 1917, 74,

du musée Berggruen de Berlin. Par le choix
même du matériau, ce tableau renvoie
immédiatement à la guerre. À l’époque,
Klee avait été stationné dans une école
d’aviation en Bavière et avait utilisé la toile
d’avion comme support de peinture.
La salle d’exposition suivante, la plus grande,
est séparée en trois parties et s’intéresse à la décennie
du Bauhaus à Weimar et Dessau, l’abstraction
géométrique ainsi que les voyages de Klee
en Italie et en Égypte à la fin des années 1920
et au début des années 1930.
Au début des années 1920, Klee est l’un
des artistes les plus influents de son temps.
Le Bauhaus lui propose un poste où il
enseignera de 1921 à 1931. Au total, lors de
la décennie du Bauhaus, Klee réalisera plusieurs
centaines d’oeuvres dont une série a été
sélectionnée tout particulièrement pour
cette exposition en raison de sa capacité
à illustrer en première ligne le processus lié
à l’étude des couleurs.
Il s’agit de tableaux dits «carrés»
– des tableaux non figuratifs à la structure
géométrique plus ou moins stricte présentant
plusieurs carrés ou triangles de couleurs –
ainsi que d’aquarelles semi-figuratives
ou abstraites, en couches de couleurs, dans
lesquelles Klee utilise, comme son nom
l’indique, une technique particulière de
superpositions de couches de peinture.
En raison de leur sensibilité à la lumière,
les aquarelles en couches sont présentées
dans une salle d’exposition séparée.
Dans toutes ces oeuvres, Klee accorde la
prééminence absolue à la couleur en tant que
médium artistique. Klee se meut de façon
ludique entre les univers apparemment
incompatibles de l’abstraction et du figuratif.
Parmi les joyaux de cette partie de l’exposition
figurent l’huile sur toile
petit-fils de Paul Klee
Blühender Baum [Arbre en fleur], 1925, 119
prêté par le Musée national d’art moderne de Tokyo,
1934, 199, ainsi que son homologue au format
plus large, Blühendes [En fleur], 1934, 199 désormais
conservé au Musée d’art de Winterthour.
Entre les nombreuses aquarelles en couches
les plus connues et les plus appréciées,
on peut noter, par exemple: Polyphone Strömungen
[Courants polyphoniques],
1929, 238 de la Collection d’art de Rhénanie-du-Nord-
Westphalie à Dusseldorf, mais aussi Fuge in Rot
[Fugue en rouge], 1921, 60 et Aquarium, 1921, 99,
toutes deux issues de collections privées.

Dans les années 1920, de nombreux artistes,
dont le Bauhaus de Dessau, les membres du mouvement
artistique néerlandais De Stijl – avec
Theo van Doesburg et Piet Mondrian – ainsi que les
constructivistes russes proclament le formalisme
géométrique strict. En réaction, Klee produira une
série oeuvres qui verront le jour jusqu’à la fin
des années 30. Le tableau Le rouge et le noir,
1938, 319 du Musée Von der Heydt à Wuppertal,

Verspannte Flächen [Surfaces tendues], 1930, 125
de la Staatsgalerie Stuttgart ou encore
Feuer bei Vollmond [Feu à la pleine lune],
1933, 353 du Musée Folkwang à Essen illustrent
singulièrement la contribution extraordinaire et
personnelle de l’artiste.
Les voyages ont eu une importance
considérable pour Klee. L’art et la culture dans
les pays étrangers ont été pour lui une immense
source d’inspiration. Ainsi, ses impressions
sur les voyages en Égypte et en Italie entrepris
à la fin des années 1920 et au début des années
1930 aboutissent à deux séries d’oeuvres
formidables: les tableaux dits «en couches»
et les peintures pointillistes. Durant l’hiver 1928-
1929, Klee explore Alexandrie, Le Caire, Louxor
et Assouan pendant tout un mois. L’impression
de ces villes et de leurs paysages alentours
se transforment en abstraction géométrique
linéaire bariolée, auxquelles appartiennent
les tableaux Feuer Abends [Feu, le soir],
1929, 95 du Museum of Modern Art
(MoMA) à New York, ou encore

Blick in das Fruchtland [Regard sur le pays
fertile], 1932, 189 du Musée Städel à
Francfort-sur-le-Main.
L’engouement de Klee pour les mosaïques
paléochrétiennes byzantines, qu’il avait pu admirer
principalement dans les villes italiennes de
Ravenne, Palerme et Monreale, l’a poussé à
développer une technique unique de peinture
en mosaïque, et qu’il a utilisé dans le tableau
grand format Klaerung [Clarification], 1932, 66
du Metropolitan Museum of Art (MET) à

New York, et Vor Anker [Au mouillage],
1932, 22 issu d’une collection particulière, ou
encore Klassische Küste [Côte classique], 1931, 285
du Musée Berggruen de Berlin.
Les tableaux carrés et en couches, aussi fragiles
que précieux, ainsi que les peintures pointillistes et en
mosaïque sont rarement présentés ensemble
et en série: ils constituent le point culminant de l’
exposition.
Les trois dernières pièces de l’exposition sont
consacrées aux oeuvres tardives.
Depuis décembre 1933, Paul Klee réside
de nouveau en Suisse.
En 1930, il accepte un poste de professeur
à l’Académie des Beaux-Arts de Dusseldorf,
dont il sera congédié en avril 1933 par les
nationaux-socialistes. Il est proclamé artiste dégénéré.
Parmi les plus de 2000 travaux de l’œuvre
tardive de Klee ont été sélectionnées les peintures
dites à signes graphiques qui illustrent de
façon exemplaire le processus d’abstraction
à la fin de sa carrière artistique ainsi qu’une
série d’oeuvres dans lesquelles Klee fournit
des conceptions prophétiques pour
l’art de l’après-guerre.
La Seconde Guerre mondiale devait être
le point de départ de nombreux processus
artistiques dans le monde occidental.
Dans ses travaux des années 1930, cependant, de
nombreux éléments de cette conception
picturale déterminante pour l’art de l’Europe
et des États-Unis d’après-guerre sont déjà présents.

Sturm durch die Ebene [Tempête à travers
la plaine], 1930, 54 conservée à Paris, au Centre
Pompidou, Bergrücken [Croupe de montagne],
1930, 53 ou encore
Schwere Botschaft [Message pesant], 1938,
119 issue d’une collection privée possèdent,
par exemple, une gestuelle et des procédés
picturaux qui rappellent l’expressionnisme abstrait.
Les caractères et les signes graphiques jouent
un rôle déterminant en tant que médium
stylistique dans les oeuvres tardives de Paul Klee.
Dans ces travaux, il remanie des systèmes
d’écriture picturale tels que les anciens
hiéroglyphes égyptiens, l’ancienne écriture orientale
ou la calligraphie; il effectue également un travail
d’abstraction pour extraire des signes à partir
de plantes, de lettres et de chiffres.
À travers la représentation de corps et
de visages humains fortement abstraits, pour autant
parfaitement reconnaissables, Paul Klee définit,
de manière consciente ou inconsciente, le seuil de la
peinture abstraite en devenir, et dans laquelle
la disparition de la figure humaine est l’un des motifs
artistiques les plus importants. Parmi les travaux
les plus représentatifs de ce processus figure l’œuvre

préférée de Ernst Beyeler, Ohne Titel
[Gefangen, Diesseits – Jenseits/Figur]

[Sans titre] [Captif, En deçà
– Au-delà], vers 1940, ainsi que Ludus Martis,
1938, 141 du Musée Stedelijk à Amsterdam ou encore
Park bei Lu. [Parc près de Lu.], 1938, 129 du
Centre Paul Klee à Berne.
Commissaire : Anna Szech 
Horaires d’ouverture:
Tous les jours de 10h00 à 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h
Prix d’entrée à l’exposition
Adultes CHF 25.-
Entrée gratuite jusqu’à 25 ans
et pour les membres du Art Club.
Étudiants de moins de 30 ans: CHF 12.-