« Oeuvres de la Collection Frieder Burda”
dans leMusée Frieder Burda
Parallèlement à l’exposition „Arnulf Rainer“(sur mon blog)
Commissariat : Helmut Friedel
Georg BaselitzDer Hirte Georg Baselitz, compte parmi les artistes les plus influents de notre époque
et sa virtuosité, son caractère prolifique, suscitent un enthousiasme
sans cesse renouvelé.
Il est présent dans la Collection Frieder Burda avec quatorze tableaux et deux sculptures qui permettent une bonne lecture de son évolution depuis 1963.
Dès les années 1960, Baselitz conteste, tant en matière de style que de thématique,
le dogme académique du non-figuratif qui alors fait loi.
Ses portraits, réalisés au milieu des années 1960, de Héros expressifs et massifs,
reflètent l’état émotionnel intérieur de l’artiste tout comme le positionnement
général de la génération d’après-guerre. Georg Baselitz Lesende Mutter
Des aspects formels occupent ensuite une place de plus un plus importante dans sa peinture, et de son exploration du rôle à donner à la forme et la couleur dans l’art résultent en 1966 ses tableaux-fractures, dans lesquels les motifs sont découpés, fragmentés et recomposés.
À partir de 1969, Baselitz fait subir un changement littéralement renversant au contenu du tableau. La perception est détournée de l’image et dirigée sur l’organisation de la forme et de la couleur dans le tableau. Ces travaux puissants succède dans les années 1990 un nouveau mode d’expression, et des oeuvres d’une légèreté inhabituelle aux couleurs diluées voient le jour, tandis qu’à partir de 2005 l’artiste reprend des motifs importants de son parcours artistique et les soumet à des réinterprétations virtuoses.
Les oeuvres de Georg Baselitz seront montrées parallèlement à la grande rétrospective d’Arnulf Rainer. Cela permet aux visiteurs de découvrir les points communs des deux artistes tant pour leurs sujets que pour leur manière de peindre. Museum Frieder Burda Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden
Telefon +49 (0)7221 39898-0 ·
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Martin Boyceest un artiste écossais qui réalise sculptures et installations.
L’exposition au Museum für Gegenwartskunst (musée d’art contemporain)
présente des oeuvres sculpturales et des installations telles que Do Words Have Voices, une installation composée de plusieurs éléments pour laquelle Boyce a reçu le prestigieux prix Turner en 2011.Des photographies, collages et oeuvres matérielles résultant de 14 années de production artistique complèteront cette exposition individuelle, la deuxième du genre consacrée à cet artiste en Suisse (la première eut lieu en 2007 au Centre d’Art Contemporain Genève) et la plus importante de tous les temps. Martin Boyce
Né en 1967 à Hamilton dans le South Lanarkshire (Royaume-Uni), Martin Boyce a étudié dans les années 90 à la Glasgow School of Art ainsi qu’au California Institute for the Arts (CalArts) à Los Angeles.
L’exposition présente des pièces majeures de son oeuvre, telles que Do Words Have Voices, ainsi que le nouvel arrangement d’un ensemble de travaux qu’il a présenté lors de la Biennale de Venise en 2009 avec le titre No Reflections.
Les premiers travaux de Boyce sont marqués par une multitude de références, parmi lesquelles figurent les grands noms du design moderne : Charles et Ray Eames, Mies van der Rohe ou Jean Prouvé. Boyce démantèle par exemple des chaises d’Arne Jacobsen et réalise des mobiles à l’aide des morceaux, il détourne aussi des systèmes d’étagères modulaires en créant des sculptures à partir de ceux-ci.
Certaines de ses oeuvres sont aussi influencées par la réception du cinéma américain. Ainsi, chez Boyce, le générique de North by Northwest d’Hitchcock
(en français La Mort aux trousses) devient le point de départ pour l’élaboration de tapisseries, textes muraux et cendriers, et on peut même le retrouver dans les diagonales du quadrillage incliné d’une poubelle conçue par l’artiste. Boyce détourne aussi des références littéraires et de la culture pop.
Certains titres de ses travaux peuvent dériver de groupes musicaux
comme New Order et Joy Division ou être empruntés à des romans
de Virginia Woolf et Michael Ondaatje.
Une pochette de disque conçue par Peter Saville, la teinte d’une campagne
publicitaire de Gucci ou la retransmission télévisée du procès d’O.J. Simpson lui fournissent des signes visuels qu’il s’approprie librement.
Il s’agit de formes largement déterminées par les idéaux éthiques et économiques d’une culture en particulier, mais aussi de formes liées aux expériences biographiques de l’artiste. Les travaux issus de cette phase illustrent la manière dont les nostalgies individuelles sont entremêlées aux surfaces et aux traumatismes des espaces sociaux et des idéaux.
A partir de 2005, Boyce réduit de manière radicale son système de référence. Au coeur de son travail figure désormais une trame formelle qui dérive de la conception cubiste et géométrique de Joël et Jan Martel.
En 1925, ces frères jumeaux français avaient construit quatre arbres en béton pour un jardin de l’architecte d’avant-garde Robert Mallet-Stevens. En procédant à l’étude méticuleuse de ces sculptures, Boyce a isolé leur principe formel et l’a traduit en un motif. Sur la base de ce motif, l’artiste élabore un vocabulaire formel dont l’ensemble des motifs renvoie aux éléments d’espaces intérieurs et extérieurs construits.
Comme le montre l’exposition, Boyce procède fréquemment à des regroupements d’éléments sculpturaux individuels sous forme d’installations qui évoquent des lieux concrets, tels que des parcs publics ou des terrains de jeux, mais qui demeurent cependant imaginaires et oniriques – comme s’il s’agissait de traces de quelque chose qui a désormais disparu. C’est le cas par exemple de l’eau, certes imperceptible dans l’installation, mais dont la présence imaginaire est évoquée dans l’oeuvre Evaporated Pools à travers les feuilles d’arbres mortes qui résultent d’un processus d’évaporation.
Il en est même avec le vent qui semble avoir répandu les feuilles sur le sol et qui les balaie. La série photographique A Partial Eclipse présente des prises de vue d’espaces intérieurs et extérieurs réalisées par Boyce à divers endroits, souvent lors de voyages. Elles aussi témoignent du fait que l’artiste considère la forme et l’environnement construit comme une sorte d’empreinte parcourue à différents degrés par l’élaboré et l’imprévu.
Les espaces de Boyce constituent des fantasmagories caractérisées par une combinaison unique – déjà présente dans les arbres des frères Martel – entre représentation poétique de la nature et esthétique industrielle.
L’exposition bénéficie du soutien du Fonds für künstlerische Aktivitäten im Museum für Gegenwartskunst der Emanuel Hoffmann-Stiftung und der Christoph Merian Stiftung.
Il permet également aux visiteurs de bénéficier d’une entrée gratuite au Museum für Gegenwartskunst jusqu’à la fin de l’année. Ce fonds, qui apporte régulièrement son soutien au programme d’expositions du Museum für Gegenwartskunst depuis plus de vingt ans, souhaite, à travers ce geste généreux, convier la population de Bâle et de sa région à venir découvrir le musée en bordure du Rhin durant l’année de fermeture du Kunstmuseum.
L’exposition est également soutenue par la Stanley Thomas Johnson Stiftung, la Ernst und Olga Gubler-Hablützel Stiftung et la Stiftung für das Kunstmuseum
Commissaire : Søren Grammel Publication
A l’occasion de l’Art Bâle (à partir du 18 juin 2015) paraît une publication gratuite issue de la série Manual. Celle-ci sera à disposition des visiteurs au Museum für Gegenwartskunst. Cette publication pourra être également téléchargée au format PDF sur le site du musée.
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Grâce à une collaboration fructueuse avec le Museum der Kulturen Basel, les oeuvres des maîtres anciens de la Öffentliche Kunstsammlung Basel restent accessibles durant la fermeturedu bâtiment principal du Kunstmuseum Basel.
Musée des cultures de Bâle
Du 11 avril 2015 au 28 février 2016, celles-ci sont réunies au Museum der Kulturen Basel – Musée des cultures, place de la cathédrale, et présentées dans le cadre de l’exposition Holbein. Cranach. Grünewald – Chefs-d’oeuvre du Kunstmuseum Basel.
L’exposition se tient dans la grande salle ouverte sur deux niveaux, ce qui
permet également aux visiteurs de découvrir la collection du musée hôte.
Au sein de la Öffentliche Kunstsammlung Basel, les oeuvres de la Renaissance du nord des Alpes constituent le coeur du fonds des maîtres anciens.
Elles comptent parmi les premières pièces de l’histoire de la collection et figurent parmi les joyaux de l’histoire de l’art conservés au Kunstmuseum Basel.
Hans Holbein le Jeune, portraits d’Amerbach et d’ Erasme Jacob Meyer et son épouse
La collection d’art du Kunstmuseum est la plus ancienne collection publique du monde : son noyau est le Cabinet Amerbach, avec ses trésors incomparables de l’art suisse et
allemand du début du XVIe s. Acquis par la municipalité en 1662, ce cabinet fut confié au fonds universitaire. Grâce à son origine, le Musée des Beaux Arts de Bâle possède
le plus nombre d’oeuvres de Hans Holbein le jeune.
Le fils de l’éditeur et jurisconsulte baloîs, Bonifacius Amerbach était amicalement attaché à Holbein le jeune et qu’Erasme de Rotterdam était leur ami commun,
c’est ainsi qu’on peut contempler leurs portraits peints
par leur ami commun. Le bâtiment principal du musée qui abrite en temps normal ces chefs d’oeuvre est fermé depuis début février 2015 jusqu’à mi-avril 2016 en raison de travaux de rénovation. Grâce à une collaboration fructueuse avec le Museum der Kulturen Basel, ces oeuvres pourront être admirées des visiteurs du 11 avril 2015 au 28 février 2016 au Museum der Kulturen Basel dans le cadre de l’exposition intitulée Holbein. Cranach. Grünewald – Chefs-d’oeuvre du Kunstmuseum Basel. D’autres se trouvent au musée d’art contemporain de Bâle, Gegenwarthkunst « de Cézanne à Richter ».
C’est l’occasion idéale de contempler sans être noyer sous la masse ou de succomber au syndrome de Stendhal, tous ces chefs d’oeuvre à hauteur
des yeux.
Hans Baldung Grien
Si le nom du Kunstmuseum Basel est aujourd’hui connu aux quatre coins du monde, cela s’explique notamment par la présence du fonds d’oeuvres d’Hans Holbein le Jeune le plus riche au monde. La plupart de ces pièces n’ont jamais quitté la ville, car c’est ici, à Bâle, que le génie d’Holbein s’est pleinement épanoui durant deux décennies, avant le départ de l’artiste pour la cour d’Angleterre. Il y a un portrait poignant que Holbein a peint, de son épouse Elsbeth avec ses deux enfants, poignant si l’on sait qu’il ne les reverra plus, après son départ de Bâle.
Hans Holbein le Jeune, portrait de son épouse et de ses 2 enfants, 1528-29
Le trésor pictural qu’il a laissé derrière lui a aiguisé le goût des Bâlois pour l’art du Moyen Âge tardif et de la Renaissance : nombreux sont ceux qui constituèrent alors de remarquables collections.
La sélection d’oeuvres présentée au Museum der Kulturen offre l’occasion de mettre l’accent sur le résultat de cette activité de collection. Le retable du Miroir du Salut, la Porte Dorée et le Saint Christophe de Konrad Witz exécutés dans la première moitié du XVe siècle constituent les premières pièces de ce florilège de tableaux de maîtres anciens parmi les plus précieux.
Les oeuvres du père d’Holbein, Hans Holbein l’Ancien, portraitiste et peintre de retables, nous mènent jusqu’au seuil de l’époque moderne que nous franchissons magistralement avec les oeuvres du fils : parmi les onze Holbeins, les panneaux du maître d’école, le Christ mort au tombeau et le portrait de la famille occupent une place de choix. La Crucifixion de Matthias Grünewald, les tableaux sacrés et profanes d’Hans Baldung Grien, ainsi que le Jugement de Pâris et le Portrait capsulaire de Martin Luther et de son épouse par Lucas Cranach l’Ancien entrent dans la ronde des chefs-d’oeuvre.
Le rôle joué par les artistes suisses dans l’essor de la Renaissance est illustré par les oeuvres du Bernois Niklaus Manuel, dit Deutsch, et de Tobias Stimmer, grand voyageur natif de Schaffhouse. Ses portraits grandeur nature d’un porteur de bannière zurichois et de son épouse témoignent de façon saisissante de l’apogée de la bourgeoisie au XVIe siècle.
La salle d’exposition du Museum der Kulturen Basel, ouverte sur deux niveaux, permet une vue synoptique de l’ensemble des tableaux. Il est également possible, à partir du même point, de découvrir les collections de l’institution hôte. Un cycle d’événements programmés en soirée permet d’instaurer un dialogue entre les tableaux des maîtres anciens présentés dans l’exposition et une sélection d’objets issus de la collection ethnographique. Un duo, à chaque fois différent, formé de commissaires d’exposition des deux musées propose d’explorer des questions sociales, politiques et religieuses. Cela permet de souligner des différences culturelles mais aussi des points communs.
Le premier événement autour de la thématique « Les vêtements font les gens : mode, représentation et matérialité du pouvoir »
aura lieu mercredi 24 juin 2015 de 18h30 à 19h30. Bodo Brinkmann, est le commissaire de l’exposition.
Cet événement est public, l’entrée est gratuite.
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Le 4 mai 2015, Eva Aeppli est décédée. Elle avait eu 90 ans deux jours plus tôt.
L’artiste, née en 1925 à Zofingue (AG), (Suisse) avait commencé sa carrière dans les années 1950. Elle avait été, durant dix ans, la première épouse de Jean Tinguely. Elle est décédée lundi à Honfleur, en France.
L’artiste entama son parcours au début des années 1950, alors qu’elle vivait à Bâle, et poursuivit à Paris à partir de 1952, où elle partagea avec son mari, Jean Tinguely, un atelier dans l’impasse Ronsin. Eva Aeppli, photographiée en 2006. Image: Keystone
Elle avait commencé sa carrière dans les années 1950 par des dessins au fusain. Ses thèmes favoris tournaient déjà autour de l’homme désespéré.
Des formats plus imposants ont suivi avec des danses des morts, des squelettes, des crânes, des têtes ou des mains. Vinrent ensuite les fameuses figures grandeur nature en étoffe: des personnages isolés ou en groupecomme «La Table», «Groupe 48» ou «Hommage à Amnesty International».
Son oeuvre tardive est dominée par des têtes en étoffe et bronze disposées cycliquement. Eva Aeppli les appelait groupes de «planètes», «faiblesses humaines» et «signes astrologiques».
Elle réalisa des dessins et des petites poupées marionnettes, puis, dès 1960, des tableaux ainsi que des personnages en tissu grandeur nature et des groupes de figurines. Son dernier cycle d’oeuvres comprend des têtes en bronze et des moulages de têtes en tissu dans des séries comme les Planètes, les Faiblesses humaines ou les Signes du Zodiaque.
Séparée de Jean Tinguely depuis 1960, elle garda toute sa vie avec lui un contact amical et, en 1990, ils réalisèrent pour la première fois des sculptures en commun.
L’oeuvre d’Eva Aeppli est d’une grande profondeur, elle traite de la mort, de la fugacité, et incite à la réflexion. Elle relève d’une rare singularité, fait fi de tous les courants et influences qu’elle a pourtant connus de près par les nombreux artistes avec lesquel(le)s elle était liée. Daniel Spoerri, un ami proche, écrivait en 1985 à son sujet : « Eva Aeppli est l’artiste la plus rigoureuse et la plus droite que j’ai jamais connue. Guidée uniquement par sa propre boussole, elle n’a pas hésité à commencer à peindre en 1960, dans un milieu ou (plus) personne ne peignait. Elle n’avait, et n’a toujours pas d’autre choix que d’être elle-même. Dans son combat à la vie à la mort, c’est elle qui a gagné ; et son oeuvre, notamment depuis qu’elle fait couler en métal ses figurines en tissu, a acquis une spécificité qui est aujourd’hui unique en sculpture.
Ces têtes semblent dissociées de tout, comme venues d’un autre monde, elles n’ont rien à avoir avec ce que nous sommes, elles sont les messagères du cosmos.
Mais ça lui est complètement égal ; elle n’a que faire de l’agitation artistique, du public et des mondanités. Dans sa sphère privée, qu’elle défend avec virulence presque, elle vit reculée, en compagnie des étoiles, des fleurs, de quelques animaux et de rares individus.
Elle est ma meilleure amie, et la plus ancienne. »
C’est d’ailleurs dans l’entrepôt artistique de Daniel Spoerri, à Hadersdorf/Au, que s’est tenue en 2010 la dernière grande exposition des oeuvres d’Eva Aeppli.
Le Musée Tinguely lui avait consacré une rétrospective en 2006 – qui portait surtout sur les Livres de vie –, et en 2008, à l’occasion de la donation par son frère Christoph Aeppli, ce sont toutes les têtes en bronze de l’artiste qui y furent présentées. La correspondance y était exposée, on pouvait notamment voir une lettre adressée à Niki de St Phalle, annotée par cette dernière où elle écrivait (il y a longtemps qu’Eva ne m’a fait de reproches) !!!
photos courtoisie musée Tinguely sauf la 1ere
Le Musée Frieder Burdade Baden Baden consacre une grande rétrospective composée de plus de 100 oeuvres réalisées entre 1949 et ce jour, à l’artiste autrichien Arnulf Rainer qui vient de fêter son 85e anniversaire. L’exposition, organisée en coopération avec l’Albertina de Vienne, met une nouvelle fois en lumière toute la diversité et l’importance de l’oeuvre d’un artiste comptant parmi les figures centrales autant qu’uniques de l’histoire de l’art. Arnulf Rainer (né en 1929 à Baden Lès Vienne) a dès le départ fait partie des plus grands noms de la Collection Frieder Burda.
Si vous êtes déprimé ce n’est pas cette exposition qui va vous remonter le moral. Tout est conjugué avec la couleur noire, la souffrance, la douleur. C’est l’occasion de se replonger dans le livre de l’ historien médiéviste Michel Pastoureau « Noir : Histoire d’une couleur, 2008« . Rien à voir avec les Outrenoirs abstraits de Soulages, ni avec la profondeur d’un Rothko, ici tout est cash presque trash. Il donne l’impression d’avoir vécu la passion du Christ, les toiles montrant des croix, sont saisissantes de tragédie, tantôt avec un membre, une tête, une jambe, un coeur saignant de douleur. Rien d’étonnant lorsque l’on se penche sur sa biographie, jeunesse sous mescaline, existence de bohème.
L’exposition a été conçue en étroite collaboration avec l’artiste par Helmut Friedel,directeur du Musée Frieder Burda, et grand connaisseur de l’oeuvre, et elle a déjà été montrée à l’Albertina de Vienne où elle a rencontré un grand succès. « Nous sommes très heureux, après son passage réussi à l’Albertina, de pouvoir montrer maintenant l’exposition dans le cadre remarquable du Musée de Baden-Baden, et de la confronter à un public extérieur après cette manifestation à domicile. Les 85 ans de Rainer constituent une occasion idéale de rendre hommage à cet éminent artiste de notre temps. »
L’éventail des travaux exposés, dont certains remontent au début des années 50, s‘étend de ses premières oeuvres, les « créations centrales »,« surpeintures » et crucifixions – aux masques mortuaires réalisés après 1976 et aux « peintures voilées » postérieures à 1995, en passant par les autoreprésentations des Face Farces à partir de 1969, les Body Poses et leurs remaniements.
Arnulf RAINER
Ailleurs, il semble manier, l’autodérision avec virtuosité, contraste incroyable avec les crucifixions. On pourra en outre voir des travaux réalisés tout récemment. Parallèlement aux pièces exposées comptant parmi les nombreuses oeuvres de l’artiste abritées par la Collection Frieder Burda, l’exposition comprend des tableaux ayant été mis à disposition par des musées internationaux ou prêtés par des particuliers. L’exposition s’articule autour de divers groupes d’oeuvres à chacun desquels Rainer a travaillé obsessionnellement, et permet de saisir, également dans le cadre de la présentation au Musée Frieder Burda, le parallélisme entre les diverses stratégies artistiques adoptées dans son oeuvre. Les célèbres surpeintures (Übermalungen), qui poursuivent en un processus pictural permanent la dissolution du tableau d’origine, prennent bien souvent le propre Moi pour sujet et se transforment alors en un acte relevant de la performativité. Ce travail autocentré systématique sur son propre visage ou son propre corps ne trouve toutefois pas ses racines dans le narcissisme. Bien au contraire : l’existence artistique devient le seul moyen de légitimer l’art à l’ère de sa fin. Ces tableaux deviennent ainsi l’expression d’une certaine absence de parole : « pour Rainer, il n’y a plus rien à communiquer si ce n’est le rappel de sa propre existence », comme le dit Helmut Friedel.
La croix demeure un motif récurrent dans l’oeuvre de Rainer. L’artiste se réfère d’une part au symbolisme chrétien, y voit par ailleurs « un système central d’orientation de l’être humain, des coordonnées fondamentales décisives », poursuit le commissaire d’exposition Helmut Friedel, « sans lesquelles aucun ordre au monde ne semblerait possible ». Les masques, et en particulier les masques mortuaires, tout comme les références aux faces grimaçantes de Franz Xaver Messerschmidt, mettent une nouvelle fois en avant une affinité latente, dans les univers picturaux de Rainer, avec les thèmes de la douleur et de la mort. Débutant avec la représentation réalisée très tôt du « Rainer mourant » en 1949, et enchâssés dans le contexte viennois, les moments de vécu existentiel et psychologique – sinon psychotique – et leur fort potentiel créatif jouent constamment un rôle important. « Dès le début, Rainer a été lié à l’image de la mort, la mort apparaît dans son oeuvre comme une forme ultime de la folie. L’exploration des frontières du psychique est une ligne qui traverse l’ensemble de son oeuvre » (Helmut Friedel).
Il consacre une série à van Gogh souffrant, douloureux, fou, les yeux exorbités. Fasciné par la mort, Rainer a crée les séries de Hiroshima, des dessins sur des photographies de la ville détruite. On a le sentiment que toute la souffrance du monde le concerne. Rainer est resté sans jamais faillir systématiquement fidèle à sa position solitaire dans le monde de l’art international des dernières décennies. Comme le montre le catalogue détaillé, les confrontations avec des mouvements artistiques parallèles tels que l’Art informel, Zero ou même l’Actionnisme viennois ont régulièrement eu lieu, mais l’oeuvre de Rainer ne peut être comparé à aucun autre. Peu d’autres que lui ont, dès le début, développé des manières de procéder aussi radicales dans le cadre d’une recherche sans compromis de moyens d’expression. Aux côtés de Gerhard Richter, Sigmar Polke et Georg Baselitz, Maria Lassnig (dont il fait la connaissance en 1947) et Bruce Nauman ou Yves Klein, il compte ainsi parmi les artistes majeurs de l’après-guerre jouissant d’un renom international depuis les années soixante. Arnulf Rainer vit et travaille en Autriche, en Allemagne et à Ténériffe. Museum Frieder Burda · Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden Telefon +49 (0)7221 39898-0 · www.museum-frieder-burda.de passmusées acceptés audio-guides images et catalogue courtoisie du musée Frieder Burda
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Philippe Lepeut (site)
Listen to the Quiet Voice au Musée d’Art moderne et contemporain jusqu’au 31 octobre 2015
C’est une exposition d’une grande diversité, poétique, inventive, intelligente,
qui demande que l’on s’y attarde, que l’on se pose, pour voir en détail,
la richesse de l’univers de l’artiste, qu’on prenne le temps d’écouter le bruit de vent,
(un autre monde, Le Messager) de la tempête, de l’orage en pénétrant dans les lieux mystérieux et que l’on visionne les vidéos dans l’espace aménagé par les étudiants de la HEAR.
Artiste mais aussi éditeur (pour le label Écart Productiondont il est co-fondateur) et enseignant (auprès de la Haute École des Arts du Rhin), Philippe Lepeut
(né en 1957 à Nantes) se présente volontiers sous la formule sibylline : « Je suis nombreux ».
Il se définit comme un artiste « intermedia« , dans une généalogie lointaine mais certaine avec Dick Higgins. Il ne pratique pas de médium en particulier, pour lui, l’art est une activité en général qui permet d’activer des principes réflexifs, des processus de fabrications et des errances qui favorisent l’intuition.
Pour ouvrir l’exposition il a choisi de se mettre en scène dans une situation qui donne immédiatement le ton à son propos, en proposant l’un de ses avatars (performeur sous le nom de DoomBrain) sous l’objectif de Simon Laveuve. Portrait savamment travaillé
entre référence historique (Joseph Beuys de la « Rivoluzione siamo noi »)
et la pop culture (le fantôme de David Bowie période Heroes) a été pris au coeur de la Galerie d’Anatomie Comparée du Museum d’Histoire Naturelle, lieu fétiche de
l’artiste. Dans cette image qui se donne à lire comme une affiche de cinéma, tout est culte : le lieu, témoin d’une histoire millénaire, chargé d’histoire et de fantômes ainsi que les références, de l’artiste chaman à l’icône glam-rock. Faisant appel à la mémoire collective, Philippe Lepeut parvient à développer une oeuvre toute personnelle : c’est, en effet, son histoire qui est contenue dans cette photo : ses heures passées à arpenter le Museum étant enfant puis, plus tard, avec ses enfants ; sa curiosité pour les grands « passeurs » qui orienteront son art et son goût pour faire oeuvre différemment (via l’édition, l’enseignement) ; sa façon de bâtir son oeuvre à partir de ce qui a traversé les siècles, objets réels, reliques ou croyances, pour en tirer une nouvelle grâce qui trouve un écho avec notre époque. Philippe Lepeut, Dante III, 2011 (n°1/5)
Il construit dans l’espace public, fait des vidéos aussi bien que des aquarelles, de la radiophonie et des œuvres sonores, de la photographie et l’écriture s’installe dans sa vie, dit-il. Il est aussi enseignant en école d’art depuis 1984, éditeur depuis 2003 et c’est important.
Nombreuses sont également les facettes de l’exposition qu’il propose pour le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg ; cet ancien pensionnaire de la Villa Médicis, épris de peinture qu’il pratique jusqu’en 1991, parvient en effet, au fil
des quelque quarante oeuvres présentées (photographies, vidéos, installations sonores),
à proposer au visiteur un voyage à travers les champs visuels et sonores qu’il investit depuis maintenant 30 ans. Philippe Lepeut détail La Suite ouzbèque
Plus concerné par l’intermédia que par le multimédia, Philippe Lepeut, artiste esthète voire dandy, développe une oeuvre qui, via les ondes, les pixels ou tout simplement le trait, aspire à la beauté. Une aile de papillon, une météorite, les reflets d’un cristal taillé, une voix qui hurle ou qui chuchote, deviennent autant de points départ d’oeuvres qui brillent d’une grâce discrète, non spectaculaire, telle un secret révélé à mi-voix.
Cette voix basse, c’est la « Quiet Voice » que le titre de l’exposition nous
suggère d’écouter, c’est là l’une des cartes du jeu Obliques Strategies, sorte de Yi King contemporain crée en 1975 par des artistes (le musicien et producteur Brian Eno et le peintre Peter Schmidt) pour les artistes. Conseil ou injonction, c’est la pierre angulaire de l’exposition, le point de départ de ce projet qui rassemble des travaux allant de 1998 à aujourd’hui et dont la plupart sont présentés pour la première fois au public. Philippe Lepeut, On Air, pierre de galène, coquillage, laiton, verre et système de diffusion intégré, collection de l’artiste, 2014-2015
À la façon d’un vaste cabinet de curiosités, l’artiste organise, dans les 600 m2
de la salle d’exposition, un parcours où le visiteur se voit invité à rencontrer
des « oeuvres-trésors » ; le matériel y côtoie l’immatériel, le coquillage voisine avec le bruit du vent, l’imposante pierre taillée abrite un réseau de câbles qui diffusent les fréquences.
Un espace interactif est également prévu au sein même de l’exposition ; agora à vocation artistique, c’est le lieu où Philippe Lepeut, l’artiste qui aimait les artistes, convie ses pairs pour une intervention (projection, performance ou discussion) en présence du public.
L’exposition donne également lieu à plusieurs événements musicaux et cinématographiques qui, tous, contribuent à cerner cet artiste de l’oblique, auteur compositeur d’une poésie plastique qui oscille entre classicisme et nouvelles technologies.
Commissariat : Estelle Pietrzyk, Conservatrice du patrimoine, Directrice du MAMCS Le CEAAC présente également du 17 septembre au 18 octobre 2015 « À une autre vitesse » une exposition consacrée aux aquarelles et encres de l’artiste. INFORMATIONS PRATIQUES
Lieu : Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg
1, place Hans-Jean-Arp / tél. 03 88 23 31 31
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi
Tarifs : 7 euros / 3,5 euros (réduit) Programmation culturelle Visites commentées « panachées »
Samedi à 15h (du 18 juillet au 29 août)
avec présentation de l’accrochage « Intérieurs »
Dimanche à 11h (du 27 septembre au 1er novembre)
avec présentation de l’exposition « Tristan Tzara » Une heure / une oeuvre
Vendredi 29 mai à 12h30 Silencio Temps d’une rencontre « je suis nombreux »
Samedis à 14h30
11 avril : Pierre Mercier
18 avril : Philippe Lepeut
23 mai : Tiphaine Laroque
30 mai : Alain. Declercq
6 juin : Alain Della Negra
13 juin : Manfred Sternjacob
20 juin : Marcel Dinahet
26 septembre : Patrick Javault
3 octobre : Pierre Filliquet
24 octobre : David Legrand Événements Nuit des musées
Samedi 16 mai à 20h et 21h
Performance Claire Serres
Journées du patrimoine
Dimanche 20 septembre à 15h Philippe Lepeut
En parallèle à l’exposition, une large programmation culturelle est proposée à l’Auditorium, autour de figures importantes dans l’univers de Philippe Lepeut : Brian Eno, Jean-Jacques Schuhl, Werner Schroeter
et Betrand Bonello. Cinéma :
21 avril 2015 à 19h Bertrand Bonello 1
Quelques-uns des premiers films de Bertrand Bonello
Cindy, the doll is mine, 2005, 15’
En s’inspirant de Cindy Sherman, Bonello met en scène deux femmes dont le rôle est tenu par la même actrice, Asia Argento, de part et d’autre d’un objectif photographique.
Where the boys are, 2010, 22’
Le bus d’Alice, 1995, 18’
Juliette + 2, 1994, 33’
Prix des place 6 € ; tarif réduit : 4,50 €.
En partenariat avec les cinémas Star
28 avril 2015 à 19h Bertrand Bonello 2
Quelques-uns des premiers films de Bertrand Bonello
My New Picture de Bertrand Bonello, 2006, 65’.
Ce film pour les « oreilles » décline en quatre mouvements un paysage électronique, romantique, dansant puis intime.
Prix des place 6 € ; tarif réduit : 4,50 €. En partenariat avec les cinémas Star
La peinture, qu’elle vienne de Pline ou de Platon, est fille de l’ombre. Elle dit ce que l’ombre lui dicte, elle montre ce qui de l’ombre se laisse capturer. Véronique Arnold nous le démontre par un autre médium, la broderie, qu’elle déploie avec élégance, finesse, intelligence, un art maîtrisé à travers les salles du musée des
Beaux Arts de Mulhouse, tout en se (nous) posant les questions essentielles. jusqu’au 31 mai Véronique Arnold – Edmondo Woerner Dessins d’ombre Véronique Arnold est une artiste mulhousienne qui conçoit des installations de tissus sur lesquels elle brode des textes, des images, en les reliant à des objets anciens et à des lectures. L’artiste suisse Edmondo Woerner s’associe à cette exposition en présentant des installations. Véronique Arnold, Frémissement de l’absence, empreinte peinte, broderie de fil noir sur textile 2014 85 X 250 cm
Le mythe de Dibutade comme concept de l’exposition
« …En utilisant lui aussi la terre, le potier Butadès de Sicyone inventa le premier l’art de modeler des portraits en argile ; cela se passait à Corinthe et ce fut grâce à sa fille, qui était amoureuse d’un jeune homme ; comme il partait pour l’étranger, elle entoura avec des lignes l’ombre de son visage projeté sur un mur par la lumière d’une lanterne ; sur ces lignes son père appliqua de l’argile et fit un relief et, l’ayant fait sécher, il le mit à durcir au feu avec le reste de ses poteries. Cette oeuvre, dit-on, fut conservée au Nymphaeum jusqu’à l’époque du sac de Corinthe par Mumius… ». Texte de Pline dans « Histoire Naturelle » Comme Butadès, Véronique Arnold met en évidence les traces de ce qui disparait. Ses oeuvres (robe brodée, toiles brodées, dessins…) font écho à des objets anciens qui, au-delà de leur matérialité, peuvent être considérés comme traces de ce qui n’est plus.
L’ombre de Darwin, Emilie Dickinson et Humboldt
L’artiste propose des installations intégrant des objets provenant du Musée Historique (armoire, machine à écrire…), de l’Ecole de Chimie (minéraux), du Musée Unterlinden à Colmar et de la Mairie de Sausheim (épées), du Musée d’Histoire Naturelle de Colmar (coraux), de VIA APIA (herbiers) mis en relation avec des grands noms de la science et de la littérature : Darwin, Emily Dickinson, Humboldt… « Certains objets ont le pouvoir de susciter des pensées, des rêves, des songes, et par là des oeuvres… L’art comme un essai de retrouver en songes ce qui a disparu, ce qui ne cesse de disparaître à chaque instant… » Véronique Arnold Une exposition entre rêve et réalité
Ce travail de création, totalement inédit puisqu’il n’a jamais été présenté auparavant, est aussi un travail de minutie qui a nécessité jusqu’à 5000 m de fils (fournis pour beaucoup par DMC). Des oeuvres qui dégagent une vraie poésie. Les objets anciens et les personnalités qui ont inspiré l’artiste retrouvent une seconde vie dans ce songe où les objets et les pensées dialoguent. Une exposition pleine de sensibilité dans laquelle le visiteur pourra se laisser bercer par des émotions littéraires, scientifiques et artistiques. Cette exposition s’inscrit dans le cadre de 2015, année suisse à Mulhouse.
De nombreux partenaires s’y sont associés : la Galerie Buchmann CH-Agra/Lugano, l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse/UHA, le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute Alsace, le Ballet de l’Opéra National du Rhin, avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Alsace. L’exposition
Dans cette exposition, le visiteur est invité à s’immerger dans 7 ambiances oniriques dans lesquelles planent les fantômes de Darwin, Humboldt et Dickinson. Le titre même des salles entraine le public dans un univers poétique. L’artiste souhaite que le visiteur se laisse porter par ses rêves mais s’est également attachée à le guider et c’est pour cela qu’elle offre pour toutes ces ambiances féériques un guide de lecture au sein de chaque salle.
Les fiches de salle proposées par l’artiste : Salle Dibutade : « Dessins d’ombre »
La salle Dibutade est au coeur de l’exposition « Dessins d’ombre ».
Les oeuvres présentées sont en lien avec le mythe de Dibutade. (voir ci-dessus)
Dans cette salle flottent des corps d’homme imprimés puis brodés sur du tissu.
Et un visage lumineux, un profil, imprimé puis brodé. Véronique Arnold, dessins d’ombres,
Salle Humboldt : « Le monde des phénomènes »
Alexander von Humboldt (1769-1859) était un naturaliste, géographe, géologue
et explorateur éclairé.
Il a exploré de nouveaux territoires avec passion et sans relâche.
Il n’a eu de cesse de découvrir et d’écrire le résultat de ses recherches.
Il écrivait d’une manière admirable.
Il a été l’un des premiers à dénoncer l’esclavage pendant ses voyages.
Il a été accompagné dans ses voyages par son fidèle compagnon Aimé Bonpland.
Il a envoyé de merveilleux herbiers en Europe, dont quelques-uns sont encore visibles…notamment au Museum d’Histoire Naturelle de Paris. J’ai souhaité mettre en relation une armoire de Museum d’Histoire Naturelle contenant des pierres d’Amérique du Sud avec le dernier ouvrage rédigé par Humboldt, Cosmos. L’oeuvre brodée est un témoignage de cet ouvrage sur organdi blanc. Elle est le fantôme-fantasme de l’incroyable aventure humaine qu’a osée Humboldt. Au sol, des herbiers en hommage à son travail de naturaliste. A la recherche de la pensée subtile de cet homme disparu mais dont la passion et le courage me hantent… VA Véronique Arnold, le monde des Phénomènes, salle Humbolt Salle Darwin : « De la branche au corail » « Je compris bientôt que la sélection constituait la clé de voûte de la réussite humaine en matière de production d’espèces utiles, tant animales que végétales… La solution, à ce que je crois, est la suivante : la descendance modifiée de toutes les formes dominantes et croissantes, tend à s’adapter au fur et à mesure à des situations nombreuses et diversifiées toujours possibles dans l’économie de la nature ». Charles Darwin (1809-1882)
Véronique Arnold, Les arborescences de la pensée, broderie de fil noir sur lin ancien, installation d’une branche peinte, 2015 Salle Emily Dickinson
L’installation dans la cage d’escalier est un hommage à la poétesse américaine Emily Dickinson.
Elle est en lien avec l’une des salles de l’exposition dédiée à elle.
Les deux robes sont présentes sans le corps de celle qui a été.
Ce sont des robes-traces.
Les fils tissent une toile dense. Il faut soutenir la poésie. Il faut créer un espace rassurant pour la poésie de cette femme.
Ne pas oublier les mots sublimes qu’elle a écrits. Véronique Arnold, salle Emily Dickinson Salle des constellations : « Il faudrait écrire le ciel » L’image des étoiles nous apparaît alors qu’elles ont disparu depuis longtemps. Il faudrait écrire les étoiles et le ciel et tout l’univers : il faudrait écrire ce qui disparaît depuis toujours… Je ne cesse d’interroger le ciel : que peut-on y lire sur notre origine ? V.A.
Véronique Arnold, Ecrire le ciel 2015 Salle des épées : « Les épées emportées dans la tombe sont enveloppées de fil »
« Les populations du début de l’âge du fer, regroupées sous le terme de « culture de Hallstatt », ne constituent pas une entité politique, ethnique ou linguistique homogène, mais forment un réseau de petites communautés qui font acte de similitudes quant aux formes d’habitat, à la culture matérielle et aux coutumes funéraires. Précisément, dans ce domaine, la rupture avec les pratiques funéraires plutôt égalitaires de l’âge du bronze, est marquée par le retour à l’inhumation et l’édification de tumuli dotés d’offrandes somptueuses. Les longues épées en fer accompagnant les défunts en témoignent ; elles attestent la nouvelle maitrise technologique en matière de métallurgie. Trois exemplaires ont été découverts dans le Haut-Rhin qui, à l’instar des situles et autres cruches en bronze, éléments de parure et de toilette, armement, mobilier et éléments de char, étaient emballés», Fabienne Médard, archéologue spécialiste des textiles anciens. Les traces textiles que l’on peut observer sur les trois épées du 1er âge du fer en Alsace sont extrêmement émouvantes. En les voyant, j’ai été émerveillée que ces traces aient subsisté. Et que non seulement les corps étaient souvent entourés de fines bandes de tissus (au-dessus des vêtements des défunts), mais aussi les objets. Cela change le statut de l’objet dans la tombe. L’objet revêt une grande importance. J’ai eu envie de créer des bandelettes évoquant la taille supposée des bandes de tissus entourant ces objets (environ 1 cm de large sur plus de 10 mètres). A côté de chaque épée, une bandelette brodée d’un texte de l’archéologue ayant découvert l’épée. Il reste des traces-fantôme étonnantes des mondes disparus. VA Véronique Arnold Née en 1973 à Strasbourg, Véronique Arnold a étudié la littérature française et allemande. Elle vit et travaille à Mulhouse et en Suisse (Ticino). Edmondo Woerner Artiste performer né en 1956, Edmondo Woerner vit et travaille à Suino, Tessin (Suisse). Il a réalisé des performances avec Bernie Schürch (ex fondateur des Mummenschanz) et avec Véronique Arnold à Beromünster, Samedan, Mulhouse et dans le Tessin. Les rendez-vous 8 rendez-vous : des rencontres, des conférences et des spectacles Jeudi 16 avril à 18h30 Les pratiques d’emballage dans le rituel funéraire
au premier âge du Fer en Alsace Conférencede Fabienne MEDARD, docteur en archéologie, spécialiste des textiles anciens. Avec Muriel Roth-Zenner, docteur en archéologie, Jean-Jacques Wolf, ancien archéologue départemental et Suzanne Plouin, conservatrice au Musée d’Unterlinden (sous réserve). Danse Dimanche 26 avril à 15h et 16h
Dibutade
Emmanuel Eggermont, de la Compagnie L’anthracite Conférence Lundi 11 mai à 18h30
Darwin (1809-1882): Sa vie, son oeuvre scientifique, ses héritiers et les
controverses historiques et actuelles Avec Jean-Luc Bubendorff, maître de conférences à l’UHA
Conférence proposée par le Service Universitaire de l
’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace. Conférence Jeudi 21 mai à 18h30 Avec la traductrice Claire Malroux et la participation de la costumière Carole Birling
Emily Dickinson et la beauté des formes Paroles d’artiste
Rencontre Dimanche 24 mai à 15h
Véronique Arnold et Edmondo Woerner
vous proposent un temps de rencontre
autour de leurs oeuvres. Conférence
La pseudo Dibutade et l’invention de la peinture Jeudi 28 mai à 18h30
Avec Françoise Frontisi-Ducroux, helléniste et
mythologue, sous-directeur de laboratoire au Collège de
France. Traces de son amant qui s’en va Spectacle Samedi 30 mai à 18h30
Spectacle proposé par le Service
Universitaire de l’Action Culturelle
de l’Université de Haute-Alsace.
Olivier Gabrys / chorégraphe et danseur
Jennifer K. Dick / écrivain
Performance de danse et de textes
Les thématiques et les pratiques plastiques de Véronique Arnold sont explorées et développées dans cette performance collaborative, créée in situ pendant l’exposition au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse. 4, place Guillaume Tell – 03 89 33 78 11 Ouvert tous les jours sauf mardis et jours fériés de 13 h à 18 h 30 Entrée gratuite
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Mon billet de 2009, à l’occasion de sa première exposition dans ce même espace Beaurepaire (à lire ci-dessous), n’est vraiment pas daté. Qui a-t-il de changé ?
Anne-Sophie s’est arrêtée de fumer, aussi les papiers de paquet de gitane, laissent leur place à un ensemble floral de 12 tableaux, qui laisse admiratif son neveu et son cousin, petits mais connaisseurs.
Vous ne verrez cet ensemble qu’après avoir pénétré dans la galerie, parcouru le grand mur,
où sont accrochées les toiles, poussant jusqu’au fond, réservé aux nouvelles créations.
La couleur est là, au rendez-vous, traitée avec chaleur, son pinceau s’est affermi, douceur des verts tendres (que n’aime pas Hélène S 😆 ), des roses langoureux, des rouges ardents, du blanc grisé, un ensemble harmonieux, une profusion de coloris qui vous captive. Figuratif et abstraction s’entremêlent dans une symphonie de couleurs, dont Anne-Sophie a le secret.
Il y a aussi les « baby » d’Anne Sophie, ces petites peintures qui permettent aux petits budgets, de pouvoir acquérir un « Tschiegg » dans toute sa splendeur, sans se ruiner.
Puis il y a les toiles découpées, collées, d’une élégance parfaite.
C’est un poème lyrique que les 2 artistes nous offrent. L’accrochage intelligent entremêle les toiles de son ami Jan Peter Tripp avec les siennes.
Elles s’exhalent entre elles, et font ressortir fort judicieusement leur différence et leur singularité.
Jan Peter Tripp s’est confronté aux plus grands, il peint « d’après » :
Van der Weyden, John Sergent, Fernand Khnopff et bien d’autres encore.
Dès l’entrée c’est un ensemble impressionnant de regards qui vous interpellent.
L’ensemble de Jan Peter Tripp a pour origine l’amitié qui le liait au poète
allemand W. G. Sebald.
Au moment de sa mort accidentelle sur une route d’Angleterre fin 2001, l’écrivain et poète allemand W. G. Sebald a laissé trente-trois courts et derniers poèmes qu’il avait confiés au peintre Jan Peter Tripp.
Jan Peter Tripp a dû agencer seul la disposition des regards qu’il a gravés, ils sont quasi photographiques.
Les deux amis avaient en effet le projet commun d’un livre qui serait, comme le rapporte Andrea Köhler en postface de l’édition, un « poème des regards », où
« le texte et l’image ne s’explicitent ni même ne s’illustrent mutuellement, mais (…) entrent en un dialogue préservant pour l’un comme pour l’autre sa propre chambre d’écho ».
Le poème étant comme capté, au moment où il se pose, vif, sans que ne l’ait effleuré la limaille du temps. « Nul encore n’a dit l’histoire des visages qui se sont détournés »
photo Marie Marques Les 2 artistes sont en osmose, vous avez jusqu’au 12 avrilpour voir leurs oeuvres. Espace Beaurepaire 28 rue du Beaurepaire 75010 Paris
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On ne peut pas le rater, le musée des Confluences de Lyon.(vidéo)
Facilement atteignable par les lignes de tram de la station Perrache,
il se dresse dans le paysage, nuageux le jour de ma visite,
comme un coléoptère massif, un peu lourd. De prime abord, il lui manque la grâce aérienne que Frank Gehry a su créer à la Fondation Vuitton.
La construction est certes tout en vitres et inox, où par beau temps doit se refléter le soleil. Mais ce jour elle parait triste et menaçante.
Telle une figure de proue au confluent du Rhône et de la Saône, à l’entrée sud de la ville, le musée attire un public très nombreux.
Le » Cristal Cloud » a la silhouette d’un vaisseau spatial, il accueille
désormais les collections des sciences et vie de la terre et d’ethnographie de l’ancien museum.
C’est l’agence autrichienne Coop Himmelb, connue pour son architecture déconstructiviste et Vinci construction qui sont les réalisateurs de cette prouesse architecturale.
Le bâtiment est campé sur un socle : le « nuage » drapé d’une peau métallique et le « cristal », un savant complexe verrier à la morphologie arachnéenne. La surface du terrain est de 20 975 m2, la surface utile de 26 700 m2 .
Sous 33 mètres de verrière, le cristal a la fonction d’une place urbaine et donne accès au public. Un puits de gravité tourbillonne et porte l’ensemble de la structure et les passerelles d’accès aux étages du musée. Le nuage de 11 000 m2 abrite les salles d’exposition.
Le musée a en héritage plus de 2,2 millions d’objets peu à peu rassemblés en une histoire d’un demi-millénaire, du XVIIe au XXIe siècle. Sa collection est « faite de trouvailles infinies issues d’érudits ou d’amateurs passionnés, enrichie de compléments rationnels ou d’engouements d’une époque »,
décrit Hélène Lafont-Couturier.(vidéo)
La directrice de cette arche de Noé de l’humanité voit dans cette « accumulation à la mesure d’une utopie » tout à la fois un « grenier de l’enfance, une boîte de souvenirs, un voyage imaginaire, une vitrine de curiosités, un réservoir de rêves, une source de connaissances et un témoignage de l’avancée des sciences ».
Il est l’héritier du musée Guimet de Lyon, fermé au public depuis juillet 2007.
Il en reprend donc toutes les collections et sera complété au fur et à mesure des acquisitions.
L’un des objectifs du musée des Confluences est de faire comprendre l’évolution de la vie et des sociétés par le biais notamment de ses expositions et de ses collections. Par cette autre perception du monde, l’art contribuera à faciliter cette compréhension. Pour conduire le citoyen à se familiariser avec ces notions imbriquées d’art et de science, dix partenaires publics et indépendants (l’établissement public du musée des Confluences, le club des entreprises partenaires du musée, l’École normale supérieure de Lyon et l’association de la Confluence des Savoirs, constituée par sept fondations lyonnaises œuvrant dans les domaines scientifique, éducatif ou culturel), organisent, depuis 2002, un cycle de conférences qui associent, sur un sujet de société des intervenants de renommée nationale et internationale, l’un scientifique, l’autre artiste.
Les 4 sections à la scénographie spécifiquement aménagée, s’adressent
à tous les publics :
– Origines, les récits du monde présente notamment les squelettes d’un mosasaure et d’un Camarasaurus, de trilobites mais aussi des météorites18 ;
– Espèces, la maille du vivant montre des animaux momifiés datant de l’Égypte antique, mais aussi des exemplaires de dodo et de loup de Tasmanie, ainsi que des insectes18 ;
– Sociétés, le théâtre des hommes expose des objets de la Chine ancienne, des monnaies des sociétés océaniennes, ainsi qu’une voiture de marque Berliet18 ;
– Éternités, visions de l’au-delà, consacré à la représentation de la mort, met en avant notamment une momie péruvienne18.
Les deux premières expositions temporaires sont sur la notion de collectionner, l’une sur Émile Guimet, et l’autre sur l’histoire des cabinets de curiosités. Merci aux Editions Flammarion pour l’envoi du catalogue Confluences Genèse d’un musée
Musée des Confluences
86 quai Perrache, 69002 Lyon – France
téléphone
(+33) 04 28 38 11 90 horaires
du mardi au vendredi de 11h à 19h
samedi et dimanche de 10h à 19h
jeudi nocturne jusqu’à 22h Tarifs individuels – droits d’entrée aux expositions
Billet unique, valable à la journée, pour la visite de l’ensemble des expositions :
le parcours permanent et les expositions temporaires.
• Adulte tarif plein – 9,00 €
• Adulte à partir de 17h00 – 6,00 €
• Jeune 18 – 25 ans – 5,00 €
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