Bernard Frize et Günter Umberg

A voir jusqu’au 4 octobre 2015 
Il s’agit de deux artistes, l’un allemand, l’autre français, issus respectivement de la culture française et allemande, que la Fondation Fernet Branca , réunit pour la première fois en France. C’est une exposition sur la peinture, la couleur, dont l’essentiel est de s’interroger sur ce que les deux artistes ont en commun, une esthétique du procédé, de la méthode.

GÜNTER UMBERG ET BERNARD FRIZE photo Fondation Fernet Branca
GÜNTER UMBERG ET BERNARD FRIZE
photo Fondation Fernet Branca

En développant une idée très particulière de la peinture, qui demande un petit effort de la part du « regardeur », alors qu’au premier abord cela semble facile. Réunir ces deux artistes revient à poser la question de la matérialité de la peinture.
Pour cette exposition, la Fondation a repeint les plafonds en blanc, changé tout l’éclairage afin de donner une excellente lumière proche de la lumière réelle. Les salles sont très lumineuses, les couleurs en sont exaltées. L’espace, qui constitue la présentation des œuvres, participe ainsi activement à la perception du spectateur.
Bernard Frize et Günter Umberg font tous deux reposer leur travail sur une approche théorique s’imprégnant d’une vision de l’histoire de la peinture.
Bernard Frize

Bernard Frize

Les deux artistes présentent en outre de nombreux points communs dans leur pratique : ils utilisent le même matériau et s’imposent des contraintes.
Cependant, leurs réalisations diffèrent à bien des égards. Chacun d’eux nous invite donc à participer à une expérience artistique qui, malgré son apparente simplicité, relève d’une extrême sophistication et renvoie à toute l’histoire de la peinture.
Bernard Frize, et Gunter Umberg, l’abstraction

Bernard Frize rejette la narration. Il s’interdit même le superflu : beaux effets de style et d’esthétique au profit d’une stricte neutralité. Il élimine ainsi tout affect et sensibilité et va jusqu’à se placer en retrait. Il laisse ‘le pinceau peindre’.

« Laisser le pinceau peindre, tel est le credo de ce puriste qui cherche à pousser la pratique picturale dans ses derniers retranchements et ne donner à voir que l’acte de peindre lui-même. Pour « fabriquer les conditions du hasard » – cette spontanéité organisée étant selon lui indissociable du processus de création –, » Bernard Frize

Gunter Umberg
Gunter Umberg

Bernard Frize s’impose de sérieuses contraintes avant d’exécuter une toile. Par exemple, le choix des couleurs ne répond pas au désir d’évoquer une ambiance ou un sentiment personnel, elles sont là parce qu’elles se distinguent les unes des autres. Idem pour la méthode d’exécution, systématique pour chaque œuvre (à une, deux ou plusieurs mains, à la brosse, au couteau ou au pinceau, etc).
Quant à la nature des matériaux, elle intervient dans le rendu, selon un processus organique : l’eau, le pigment, la pesanteur, les effets du séchage, tout cela influe et joue un rôle dans ce qu’il advient de la peinture. Le résultat ? Des toiles à la fois maîtrisées et libres, contraintes et aléatoires. Des paysages abstraits variés et, somme toute, sensibles. L’artiste, un simple artisan ? Plutôt un penseur fataliste :
« L’œuvre d’art, explique Bernard Frize, donne forme au chaos, non parce qu’elle révélerait une signification cachée du monde. La forêt est plus ou moins dense pour chacun d’entre nous, mais nous cherchons tous un chemin pour la traverser. Et si vous vous demandez pourquoi ceux qui ne sont pas artistes peuvent s’intéresser à la peinture, je suppose que la réponse est qu’ils partagent probablement ces interrogations dans leur vie et peuvent projeter sur les peintures certaines réponses à leur quête. »
origine :  Elisabeth Couturier

Il partage avec Gunter Umberg, le plaisir de construire ensemble  cette exposition.
Il trouve que « Fernet Branca est l’écrin parfait pour montrer côte à côte, leur travail respectif.
En traversant l’exposition le visiteur doit travailler lui-même
:
On peut avoir du plaisir en regardant la peinture, qui s’adresse autant à la tête qu’aux sensations et qu’il ne faut déprécier ni l’un ni l’autre« 

Le visiteur peut ainsi s’attarder devant les noirs profonds de Gunter Umberg, se laisser pénétrer par la couleur, jusqu’à voir la couleur advenir, comme dans un Soulages ou un Rothko.
Commissaire de l’exposition
Pierre-Jean Sugier, directeur de la Fondation
Fondation Fernet‐Branca – Saint‐Louis – Alsace
Ouverture :
Du mercredi au dimanche 13h-18h
 

Sommaire du mois d'août 2015

temple St Etienne Collectif Vortex
Temple St Etienne Collectif Vortex

05 août 2015 : Musée Fernand Léger à Biot, La façade du musée scintille à nouveau de mille feux
10 août 2015 : L’Alexander Gallery III présentée à la Fondation Beyeler
12 août 2015 : Musée Renoir de Cagnes-sur-Mer
15 août 2015 : L’Assomption
27 août 2015 : Nils-Udo, sur l’eau

Nils-Udo, sur l’eau

MUSÉE DE LA MER
FORT ROYAL – ILE SAINTE-MARGUERITE
CANNES
Jusqu’au 20 septembre 2015
La Ville de Cannes présente une exposition temporaire de
photographies et de peintures de l’artiste-plasticien Nils-Udo au Musée de la Mer.
Rendez-vous culturel incontournable de la Côte d’Azur, le Musée de la Mer, sur l’île Sainte-Marguerite, accueille chaque été des expositions de photographes, de grands voyageurs ou d’artistes plasticiens.


Les musées de Cannes exposent depuis près de 25 ans des artistes dont
l’aura internationale participe au rayonnement de la Ville. De grands photographes voyageurs comme Bernard Plossu (1997), Nicolas Bouvier (1999), Bruce Chatwin (2001) et Ella Maillart (2005) ont ainsi été présentés.
Des photographes plasticiens comme Mimmo Jodice (2002),
Olivier Mériel (2005) et Georges Rousse (2013) ont également ponctué avec cohérence la ligne artistique des expositions.
La présence à Cannes de Nils-Udo, dont les oeuvres jalonnent les collections des grands musées français et étrangers, contribue à la sensibilisation du public à l’art contemporain et plus particulièrement au mouvement Land Art et à l’art environnemental.
Cet artiste allemand a gardé de son enfance campagnarde, passée au bord d’une rivière, le
goût des espaces naturels qu’il retranscrit dans son travail. Les
milieux aquatiques et forestiers ont ouvert son imaginaire et forment la trame de ses oeuvres. Cet amour pour la Nature s’est renforcé, à l’âge adulte, par des promenades
et des voyages. Nils-Udo parcourt le monde, sécateur en poche, pour créer, in situ, des installations artistiques éphémères dont ses photos gardent la trace.


5 – La Mer, Ile Sainte-Marguerite, Cannes, 2015
©NILS-UDO, Courtesy Galerie
Pierre-Alain Challier, Paris

Nils-Udo, artiste-plasticien allemand, est né en 1937 en Bavière où il vit et travaille.
A partir de 1955, l’artiste suit des études d’arts graphiques aux Beaux-Arts de Nuremberg avant de s’installer à Paris en 1960. Pendant une dizaine d’années, il se consacre à la peinture.
En 1972, il renonce provisoirement à cet art et commence à travailler avec les éléments de la nature. Parallèlement Nils-Udo étudie la photographie.
Depuis Hommage à Gustav Mahler, l’une de ses premières installations, dans le Chiemgau en Allemagne, l’artiste n’a cessé de voyager pour créer, dans de nombreux pays, des oeuvres éphémères in situ. Ces réalisations feront de lui un des pionniers du Land Art en Europe.
Nils-Udo photographie ses installations dans la nature, afin de conserver une trace de leur existence. En 1980, il reçoit le 1er prix de la Triennale Internationale de la photo de Fribourg.
En 2004, parallèlement à ses oeuvres dans la nature, il reprend définitivement la peinture.
Ses travaux ont fait l’objet de nombreuses expositions.
dont les plus récentes :
Exposition 4 éléments – eau, air, terre, feu, Fondation François Schneider,
Wattwiller, et installation monumentale La Mousse dans la forêt des Vosges
● Exposition Peintures et photographies, Kaneko Art, Tokyo
● Exposition Sur l’eau, île Sainte-Marguerite, Cannes, et réalisation de l’installation La Mer sur l’île
● Installation Das Blaue Land, Murnau, Haute-Bavière, Allemagne
à venir  Réalisation de l’installation monumentale Sanctuaire pour l’abbaye de Jumièges, pour 2016

Musée Renoir de Cagnes-sur-Mer

Le Musée Renoir de Cagnes-sur-Mer ou Domaine des Collettes à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), labellisé Musée de France, est dédié au peintre impressionniste Auguste Renoir (1841-1919).
Musée Renoir
Le domaine et le musée ont été entièrement rénovés et la collection du « Musée Renoir » y a retrouvé sa place Le musée a reçu le label Maisons des Illustres depuis juin 2011.
Le Domaine des Collettes est une villa située au 19 chemin des Collettes à Cagnes-sur-Mer, classée au titre des monuments historiques et labellisée « Patrimoine du XXe siècle ».
Sur le site de la ville, il est précisé qu’une navette vous y conduit, depuis la place.
Cela doit être en été, car la seule navette disponible en ce jour de juin conduit au château.
Aussi nous nous mettons à la recherche de cette autre navette, et surtout de son arrêt (aléatoire).
DSC05859
Le chemin grimpe allègrement entre les belles villas. Enfin elle apparaît et nous emmène
pendant bien 20 mn un peu au-delà du musée. Les 10 mn de grimpette pédestre annoncées doivent passer par le chemin des écoliers, non visible pour un touriste.
Immédiatement nous avons un coup de cœur pour le lieu, calme, l’oliveraie, les orangers,
la vue, depuis les chambres et la terrasse, un lieu paradisiaque. La maison demeurée en l’état avec le chevalet mobile de Renoir, aux cimaises recouvertes de belles toiles, est paisible et très peu visitée.
Renoir
Après avoir découvert Cagnes-sur-Mer en 1903, Auguste Renoir ayant des problèmes de santé, se fixe enfin en achetant le « Domaine des Collettes », propriété de trois hectares, le 28 juin 1907, après avoir eu un coup de cœur pour son oliveraie centenaire, ses orangers et sa fermette du XIXe siècle.
Renoir ancienne fermeIl aurait voulu habiter l’ancienne ferme rustique (devenue la boutique du musée), mais Madame Renoir désirant une maison spacieuse, il fait construire en 1908 une demeure de style néo-provençal avec deux ateliers d’artiste par l’architecte de Biot Jules Febvre. Il s’y installe à l’automne 1908, peint et sculpte durant onze ans avec sa femme Aline et leurs trois enfants, Pierre, Jean et Claude, jusqu’à sa disparition le 3 décembre 1919 à l’âge de 78 ans.
sa dernière oeuvre

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Les baigneuses Vers 1918-1919 Huile sur toile H. 110 ; L. 160 cm Paris, musée d'Orsay Don des fils de l'artiste, 1923 © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Les baigneuses
Vers 1918-1919
Huile sur toile
H. 110 ; L. 160 cm
Paris, musée d’Orsay
Don des fils de l’artiste, 1923
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

 
Bas-relief aux danseuses de Renoir. Musée Renoir de Cagnes-sur-Mer.
Il réalise dans cette demeure sa « période cagnoise » ou « dernière période » en s’inspirant de son domaine. Il aborde alors également la sculpture entre 1913 et 1918 avec Richard Guino puis avec Louis Morel. Il reçoit dans sa villa ses contemporains Henri Matisse, Aristide Maillol, Amedeo Modigliani, Auguste Rodin, Pablo Picasso, Claude Monet …
À sa disparition, il lègue le domaine à son fils Claude Renoir qui y vit jusqu’en 1960.
En 1959, le « domaine des Colettes » sert de décor au Déjeuner sur l’herbe, film de Jean Renoir qui tourne ainsi dans la maison de son enfance.
Renoir
En 1960, la ville de Cagnes-sur-Mer achète le domaine pour en faire un musée d’une douzaine de pièces « où tout est demeuré en l’état ». Le parc est ouvert au public.
Les musées nationaux enrichissent avec le temps les collections du musée avec des œuvres de Pierre Renoir, Albert André, Aristide Maillol, Marcel Gimond, Richard Guino, Raoul Dufy, Pierre Bonnard entre autres.
Villa de Renoir, Domaine des Collettes est une villa située au
19 chemin des Collettes à Cagnes-sur-Mer

L'Alexander Gallery III présentée à la Fondation Beyeler

Alexander Calder Gallery III
jusqu’au 6 septembre 2015
CalderAlexander Calder, Untitled, 1930, huile sur toile, 92 x 73 cm, Calder Foundation, New York; © Calder Foundation, New York / 2014, ProLitteris, Zurich
L’Alexander Gallery III présentée à la Fondation Beyeler se consacre aux premiers travaux de peinture abstraite de Calder sous forme d’un dialogue captivant avec ses sculptures révolutionnaires. Les peintures abstraites peu connues de Calder marquent le passage déterminant de la figuration à l’abstraction dans la création de l’artiste, introduisant en même temps ses premières sculptures abstraites. Calder a réalisé ces tableaux en l’espace de deux semaines seulement, juste après avoir visité l’atelier parisien de Piet Mondrian en octobre 1930.

Black Frame, 1934  Cadre noir  Bois, tôle et peinture, avec moteur, 94 x 94 x 61 cm  Calder Foundation, New York  © Calder Foundation, New York / 2014, ProLitteris, Zurich
Black Frame, 1934
Cadre noir
Bois, tôle et peinture, avec moteur, 94 x 94 x 61 cm
Calder Foundation, New York
© Calder Foundation, New York / 2014, ProLitteris, Zurich

Cette expérience, qui a vivement impressionné Calder, a exercé une influence décisive sur son œuvre. Calder réduit ses compositions picturales à quelques éléments très simples, qui lui permettent d’explorer les relations fondamentales entre formes, couleurs, lignes et surfaces. Il y anticipe également des thèmes centraux qu’il transférera peu après dans son œuvre en volume et poursuivra dans ses travaux abstraits, sculptures de fil de fer, mobiles et reliefs de tôle motorisés, du début des années 1930. C’est avec cette troisième Alexander Calder Gallery, organisée en étroite collaboration avec la Calder Foundation (New York), que s’achève la série des Calder Galleries de la Fondation Beyeler.
Alexander Calder  Untitled, ca. 1934  Tube, acier, bois, fil de fer, peinture et ficelle, 114,5 x 94 cm  Calder Foundation, New York  © Calder Foundation, New York / 2014, ProLitteris, Zurich
Alexander Calder
Untitled, ca. 1934
Tube, acier, bois, fil de fer, peinture et ficelle, 114,5 x 94 cm
Calder Foundation, New York
© Calder Foundation, New York / 2014, ProLitteris, Zurich

AFondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00

Musée Fernand Léger à Biot, La façade du musée scintille à nouveau de mille feux

Fernand Léger naît en 1881, à Argentan décède en 1955 à Gif-sur-Yvette.
Un an après le début des travaux, la restauration de la façade principale du musée Fernand Léger à Biot est achevée. Rendre sa beauté originelle à cette œuvre monumentale en mosaïque et céramique fut une vraie prouesse technique que le public peut découvrir jusqu’au 12 octobre à travers une exposition interactive. L’occasion de replonger dans l’histoire de ce site qui a vu le jour en 1960.

Musée Fernand Léger – Biot

Considéré comme l’une des grandes figures de l’art moderne, Fernand Léger est un peintre français dont l’œuvre, riche et cohérente, traverse toute la première moitié du XXème siècle. Après la guerre, les thèmes de la ville et de la machine retiennent toute l’attention du peintre. Inspiré par la vie moderne, Léger prône un « nouveau réalisme », accordé à la beauté plastique de la civilisation industrielle. Conscient que la peinture est concurrencée par le spectacle de la grande ville, il intègre à ses compositions, signaux urbains et motifs mécaniques, tandis que la figure humaine, désensualisée et standardisée, est réduite à la géométrie.
Fernand Léger les Toits de Paris

Dans les années 20, de multiples collaborations permettent au peintre de s’ouvrir à d’autres champs de création : la littérature, les spectacles vivants, l’architecture…
Fasciné par le cinéma, Léger travaille avec les réalisateurs Abel Gance et Marcel L’Herbier. Surtout, il réalise Le Ballet mécanique (1924), considéré comme
« le premier film sans scénario », expérience qui l’incite à reprendre le principe du gros plan dans ses peintures. L’objet, devenu le sujet central de ses œuvres, s’affranchit de la pesanteur dans la série des Objets dans l’espace. Reconnu internationalement à partir des années 30, Fernand Léger expose en Europe et aux Etats Unis, où il se rend à plusieurs reprises. Dès cette époque, sa recherche picturale s’écarte de l’esthétique mécaniste pour s’inscrire dans la grande tradition picturale. Ses œuvres témoignent d’un retour à la figure et du développement de recherches décoratives, en dialogue avec l’architecture.
Dans l’esprit du Front populaire, Léger prend position lors des débats sur la Querelle du réalisme, organisés par Aragon à la Maison de la culture à Paris. L’année 1937 est marquée par sa participation à l’Exposition internationale des Arts et techniques.
Fernand Léger – le Grand Remorqueur

Au début de la guerre, Léger fuit la France pour New York, « le plus formidable spectacle du monde ». Cette période américaine est particulièrement créative. Avec la série des Plongeurs et des Cyclistes, Léger invente le principe de la couleur en dehors, par lequel il dissocie couleurs et formes. Il enseigne en Californie à Mills College et installe son atelier à New York l’hiver, et à Rouses Point l’été. Il retrouve ses amis exilés comme le compositeur Darius Milhaud et les peintres regroupés dans la galerie de Pierre Matisse.
En 1945, Fernand Léger adhère au parti communiste français et rentre en France. A son retour, il retrouve son atelier rue Notre-Dame-des-Champs et ouvre une nouvelle école à Montrouge, puis à Paris.
A la fin de sa vie, Léger, animé par l’idéal d’un art pour tous, se lance dans de nombreux projets monumentaux, pour des commandes d’art sacré (chapelle d’Assy, église du Sacré-Cœur d’Audincourt…) ou des édifices publics (université de Caracas, palais de l’ONU à New York…).
Fernand Léger – Les Femmes au Perroquet

Foncièrement optimistes, ses séries comme La Grande Parade et La Partie de campagne évoquent le monde des loisirs et les progrès sociaux. L’année 1950 est marquée par la série des Constructeurs, qui fait l’objet de nombreuses études. Son album Cirque est publié par l’éditeur Tériade au même moment.
Dès 1949, Fernand Léger descend régulièrement à Biot (Alpes-Maritimes) pour travailler avec l’atelier Brice à des sculptures polychromes en céramique.
Le peintre disparaît le 17 août 1955 à Gif sur-Yvette. En 1960, Nadia Léger, sa veuve, et Georges Bauquier, son assistant, inaugurent le musée national Fernand Léger, sur le terrain acheté par l’artiste, juste avant sa mort, au pied du village de Biot.
Magnifique musée autant par sa situation que par la richesse de sa collection.
7 juillet – 7 octobre 2013
Musée national Fernand Léger Chemin du val de pome, 06410 Biot Fernand Léger,
voir ici la vidéo
Prochaine exposition : Métropolis volet 2
L’homme dans la ville, planche 4 de l’album lithographique La Ville, Paris, Tériade Editeur, 1959, donation Nadia et Georges Bauquier au musée national Fernand Léger © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © Adagp, Paris 2013 , le texte de l’écrivain suisse.
Fernand Léger

Dans l’exposition, le dialogue entre les lithographies et les photographies permet d’évoquer le paysage parisien dans lequel vécut Fernand Léger depuis son installation en 1908 à la Ruche située à Montparnasse jusqu’à sa résidence campagnarde en banlieue sud dès 1952. En écho aux clichés de son ami Robert Doisneau et de son élève William Klein, ses estampes humanistes rendent hommage à la créativité populaire par la représentation pittoresque des petits métiers de la rue. Afin de créer des perspectives inédites sur l’urbanisme parisien, le peintre s’approprie également l’esthétique photographique au moyen de diagonales audacieuses et de collages d’infrastructures modernes (viaduc, Tour Eiffel, cheminées).
Paris spetacles, la représentation de la vie mondaine et des loisirs populaires, les saisissants cadrages en noir et blanc des photographes modernistes s’associent aux images colorées de Fernand Léger afin de restituer le dynamisme qui caractérise la perception de la grande ville.
Commissariat général : Maurice Fréchuret, directeur des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes Commissaire : Diana Gay, conservatrice au musée national Fernand Léger
Léger et le cirque

Sommaire de juillet 2015

Anish Kapoor
01 juillet 2015 : Velázquez, peintre du roi et des bouffons
03 juillet 2015 : Future Present au Schaulager
12 juillet 2015 : Caroline-Louise de Bade « Die Meister-Sammlerin »
14 juillet 2015 : 14 juillet 2015
16 juillet 2015 : Ernest Beyeler, en souvenir
19 juillet 2015 : Anish Kapoor

Anish Kapoor

Pour ceux qui n’habitent pas à Paris ou en région parisienne, aller à Versailles
est toujours une épreuve. Prendre le RER, vieux, sale, bruyant, rempli de touristes venant du monde entier, puis arrivés à Versailles Rive gauche, il faut essayer de ne pas être bousculé et noyé dans la masse compacte, des groupes avec signes distinctifs.
Puis c’est l’épreuve des pavés juste devant le château, dont les ors rutilent au soleil.
Un immense serpent humain qui monte et descend, attend le viatique pour pénétrer dans le château, cela promet des heures d’attente sous l’amorce de canicule en ce début de juillet.
Anish Kapoor
Nous pénétrons dans les jardins qui sont en accès libres, en dehors des jours de grandes eaux. Là tout de suite, le public est moins dense, certains sont à l’abri, adossés au mur du château côté Galerie des Glaces. Nous sommes éblouis par la magnifique perspective, du parc, soulignée par les oeuvres d’Anish Kapoor.
Versailles les jardins
D’emblée nous sommes happés par C-Curve sur la Terasse où le public s’agglutine pour des selfies.
Nous allons au-delà attirés par Sky-Miror qui de dos comme de face est étrange et prête aux rêves de grands espaces. L’architecture et le paysage qui s’y reflètent
traduisent un monde instable et changeant, déconstruisant l’espace environnant.
Anish Kapoor
Puis nous mettons une belle heure à situer le Bosquet de l’Etoile, pas de fléchage
depuis le côté droit en nous inspirant du plan téléchargé sur le site de Versailles, nous interrogeons les ouvriers qui s’activent dans les alentours, ils ignorent tout, ce n’est pas leur priorité. Après avoir interrogés des touristes qui eux, ont un plan des jardins, avoir croisés les mêmes visiteurs à la recherche de l’installation n°4, nous sommes récompensés de notre ténacité, Star Grove apparait dans le Bosquet de l’Etoile, d’un rouge flamboyant, nous approchons, un garde habillé avec les couleurs de l’installation nous invite à y pénétrer, à en vivre l’intériorité et à voir révélés les surprenants espaces dissimulés depuis l’extérieur.
Anish kapoor
‘L’expérience à laquelle aspire, l’artiste la propose avec des matériaux chargés comme la cire grasse de couleur rouge sang qui renvoie à la chair et aux entrailles.
La fascination que l’on peut éprouver face à ces sculptures va de pair avec un sentiment d’inquiétante étrangeté.
Anish Kapoor
Exposer le vide, insister sur les contrastes, expérimenter de nouveaux matériaux en prenant parfois le risque d’une certaine violence dans le résultat caractérisent la sculpture de Kapoor.
Attiré par tout ce qui se rattache au corps, il s’intéresse à la face cachée des objets, au négatif de la forme’ ( Alfred Pacquement, commissaire de l’exposition,)
C’est en somme une expérience un peu semblable, à une échelle différente , qu’on a pu découvrir au Grand Palais en 2011, le gigantesque Leviathan d’Anish Kapoor, une immense structure gonflable pénétrable à l’intérieur de sa sombre membrane comme visible de l’extérieur, provoquant une expérience physique autant qu’un choc esthétique pour tous ceux qui y ont été confrontés. (Alfred Pacquement)
Il faut avouer, que depuis l’allée centrale, le Bosquet de l’Etoile est bien fléché,
comme nous l’avons constaté plus tard…
Anish Kapoor
Depuis le Bosquet de l’Etoile nous nous dirigeons vers le tant décrié Dirty Corner.
qui se révèle, une corne d’abondance (hommage à Louis XIV ?), avec un grand pavillon, d’une couleur de rouille, entourée de rochers bruts et certains très rouges. Le pigment est resté un matériau souvent utilisé par l’artiste qui accorde à la couleur une importance rare chez les sculpteurs.
Il a pu le déposer à l’intérieur de cavités creusées dans la pierre, contribuant ainsi à créer un vide mystérieux
Anish Kapoor Dirty Corner
. « Je ne veux pas réaliser une sculpture qui ne soit qu’une forme, cela ne m’intéresse pas vraiment. Ce que je veux faire, c’est une sculpture qui traite de la croyance, de la passion ou de l’expérience » a déclaré Kapoor (vidéo)
Puis nous nous dirigeons vers la pelouse du Char d’Apollon où se trouve Descension ,
(vidéo) là peu de monde,
Le mouvement tourbillonnant, inquiétant, descendant dans un grand bruit d’eau, est à l’opposé des grandes eaux triomphantes de Versailles, humilité de l’artiste ?
Anish Kapoor Descension
Au retour nous faisons à notre tour quelques photos devant C-Curve, où les personnages se reflètent à l’envers, une caractéristique du travail de l’artiste, tant vu à Art Basel
et ailleurs.
Nous avons fait l’impasse sur la salle du jeu de Paume, et l’installation Shooting in the Corner, pour l’avoir déjà vue à Londres à la Royal Academy,
Evocatrice sans jamais figurer la réalité, la sculpture de Kapoor est “ paysage du corps ”. Les oppositions entre le brut et le poli, le plein et le vide, la masse et l’absence de masse caractérisent sa démarche.
Anish Kapoor
Après des pauses bien méritées sous les arbres nous avons repris le RER, chauffé, retardé et bondé, trempé de sueur mais content de notre visite.
jusqu’au 1 novembre 2015

Ernst Beyeler, en souvenir

Pour l’anniversaire d’Ernst Beyeler (* 16. juillet 1921 – † 25. février 2010)
je remets en ligne le billet que j’avais écrit lors de son décès
Ernst Beyeler (* 16. juillet 1921 – † 25. février 2010)
Ernst Beyeler, le fondateur de la Fondation Beyeler, est mort le 25 février 2010 au soir.
C’est un grand homme qui nous quitte au terme d’une longue vie, heureuse et bien remplie.
La Fondation Beyeler, Bâle, sa ville natale et le monde international de l’art lui doivent énormément. Depuis quelques temps sa haute silhouette se faisait de plus en plus rare dans son musée.
Il a rejoint au paradis des amoureux de l’art son épouse Hildy décédée en 2008.
Se rendre à la Fondation Beyeler, c’est comme aller à un rendez-vous d’amour, le cœur palpite, cheminant dans le sentier arrière de la Fondation, comme pour un pèlerinage, pressé de pénétrer dans le lieu, savourant à l’avance le plaisir que l’on sait trouver dans l’endroit. En revenir par le même sentier, rempli de l’émotion de la visite, se remémorant l’exposition, prolongeant indéfiniment le plaisir.
A force d’y aller, je crois que les œuvres m’appartiennent, je m’y sens comme chez moi.
Lorsqu’une œuvre de l’immense collection est absente pour un moment, je m’inquiète : aurait-elle été vendue ?
Dans ma naïveté et mon attachement je me suis enquis, à Art Basel, en voyant les oeuves phare exposées, auprès d’Ernst Beyeler, fondateur d’Art Basel, si elles étaient en vente.

« Jamais me répondit-il, c’est juste pour le plaisir des yeux. »

C’est aussi la Galerie Beyeler, au 9 de la Baumleingasse, de Bâle, avec ses expositions thématiques temporaires.
Merci à lui de nous avoir permis d’accéder à son immense collection, choisie avec tant de discernement, de ne pas l’avoir enfermée égoïstement dans un coffre ou dans la zone franche de Genève. Merci de tout cœur.
Sa dernière apparition parue dans la presse régionale a été à l’occasion de la visite de Frédéric Mitterrand.
L’histoire. Parallèlement à leur importante activité de galeristes, les collectionneurs Hildy et Ernst Beyeler ont rassemblé au cours d’une cinquantaine d’années des œuvres particulièrement représentatives de l’art moderne. En 1982, la collection fut transférée en fondation et présentée au public pour la première fois dans son ensemble, en 1989, au Centro de Arte Reina Sofía à Madrid. La collection comprend aujourd’hui environ 200 tableaux et sculptures, témoignant d’un regard à la fois personnel et connaisseur sur les grands classiques de l’art moderne.
L’édifice a été conçu par l’architecte italien Renzo Piano. Outre des œuvres de Cézanne, Picasso, Rousseau, Mondrian, Klee, Ernst, Matisse, Newman, Bacon, Dubuffet, Baselitz et autres, la collection comprend vingt-cinq pièces représentant les arts d’Afrique, d’Alaska et d’Océanie et entretenant un dialogue étroit avec les peintures et sculptures de l’art moderne.
Le musée n’entend pas seulement abriter ses précieux chefs-d’œuvre, il se veut lieu public d’innovation. Un tiers des 3800 m2 de la superficie totale est donc réservé aux deux à trois expositions temporaires qui se tiennent chaque année. Le but de ces expositions est d’élargir la collection et d’en repousser les limites temporelles en instaurant un dialogue vivant avec le présent.

14 juillet 2015

Raoul Dufy les régates
Raoul Dufy les régates