Andreas Gursky au Museum Frieder Burda

Exposition à Baden-Baden Jusqu’au 24 janvier 2016
« Si tant est que l’on puisse représenter la réalité,
on ne peut le faire 
qu’en la construisant. »
(Andreas Gursky)
Andreas Gursky
Il est considéré comme l’un des plus importants artistes contemporains : le photographe dusseldorfois, Andreas Gursky (né à Leipzig en 1955), élève de Bernd et Hilla Becher (décédée en 2015) . Objectif et précis, il capture l’épicentre de la vie moderne et de la réalité globale. Chacune de ses compositions d’ensemble est un chef d’oeuvre technique et pictural, inscrit depuis longtemps désormais dans la mémoire picturale collective du monde artistique. Gursky a utilisé un nouveau pinceau qu’est la photographie.
Le traitement numérique des images et la monumentalité constituent parallèlement, à l’emploi résolu de la photographie en couleurs, ses formes d’expression caractéristiques. En même temps, les oeuvres de Gursky (vidéo, à partir de 3. mn) sont toujours les témoins devenus images de ses voyages entrepris depuis des décennies dans le monde entier. Derrière ces images se cache ainsi également une carte géographique imaginaire qui retrace les itinéraires de l’artiste. Bien rares sont les artistes de notre temps ayant pratiqué avec une telle constance le voyage en tant qu’activité, et le fait que Gursky ait toujours eu en tête une description précise du monde, de sa construction et de sa constitution, apparaît de plus en plus clairement au fil du temps.
GURSKY-4
Ses travaux sont toujours une réflexion sur la vision extérieure et intérieure du monde. La beauté évidente et la perfection de ses images sont trompeuses, car c’est bien derrière ces qualités, pour ainsi dire derrière le premier regard, que se dissimule la richesse de l’espace mental de ce qui est montré. Les oeuvres de Gursky séduisent par ce qu’elles montrent, mais simultanément elles portent en elles une injonction tenace à réfléchir sur leur raison d’être.
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Des sites antiques aux univers fantastiques fictivement mis en scène en passant par les lieux situés au coeur de l’actualité politique et sociétale : les images d’Andreas Gursky s’avèrent toujours être une observation subtile de l’état de notre univers globalisé. Le Caire, la pyramide de Khéops, les boutiques Prada et Toys“R“Us, les ateliers de fabrication et les décharges, les spectacles de masse en Corée du Nord à Pyongyang, une multitude de pom pom girls,  chacune étant livrée à sa solitude, ou à l‘occasion des rassemblements des Églises, un spectacle de Madona, la mise en relief subversive de structures du pouvoir et d’ordres globalisés du monde, les bourses opérant au niveau international, les musées lieux de prétendu recueillement et les héros de BD pour représenter les mondes à venir : tout cela fait partie du répertoire de ses compositions.
Ses clichés sont minutieusement composés, retravaillés et scénarisés à l’extrême, à l’aide de logiciels, le spectateur est d’abord frappé par un tout, à la fois gigantesque et graphique,
Les lacets de la mythique montée de l’Alpe d’Huez du Tour de France, semblent d’une grande cohérence, mais cette « image est faite de soixante images juxtaposées et imbriquées » Ailleurs on se demande si Gursky a utilisé un drone pour photographier l’Artique, presque peinture, au blanc, traces, failles. L’image expurgée de toute flore,
minimaliste, géométrique, rectiligne du « Rhein ( Rhein II adjugé 4,3 millions de dollars en 2011), l’image qui désoriente,  le Lager? mémoire mise en abime impersonnelle des réserves d’un musée.
gursky_rhin
Au Vietnam à Nha Trang il photographie les conditions de production archaïques, machinales,  comme une chorégraphie de groupe. L’exploitation des sols allemands qui produisent en masse l’asperge. Avec l’image « 99 cents » ces étagères de marchandises sont  depuis longtemps devenue une icône de biens de consommation, de surproduction à outrance.
Gursky
Ruckblick 2015,  n’est pas une photo historique, mais une œuvre d’art numérique. Andreas Gursky a installé les  quatre chanceliers allemands en face d’une peinture de Barnett Newman.  L’actuelle chancelière allemande Angela Merkel est la deuxième à droite. Les autres, à partir de la gauche, sont Gerhard Schröder, Helmut Schmidt et Helmut Kohl.
Puissants et solitaires …
L’artiste semble aussi  parfois s’éloigner des clichés documentaires et spectaculaires qui ont fait sa célébrité : une surface d’eau de Bangkok évoque les Nymphéas de Monet ou une plongée en hyper gros plan au cœur d’une toile de Van Gogh. Dans l’exposition se trouvent même « trois images qui n’ont pas été retravaillées, de véritables instantanés », comme une image argentique d’un stade de football, dont le gazon possède une couleur surnaturelle.
Gursky
L’exposition du Musée Frieder Burda, qui a vu le jour en étroite collaboration avec l’artiste, permet en une sorte de rétrospective de poser un regard neuf sur le fascinant univers pictural de Gursky. Le strict sentiment « d’implication », suscité par ces images qui alimentent nos représentations et imaginations du monde, peut alors être mis en question et exploré.
Gursky
Placée sous le commissariat de Udo Kittelmann pour le Musée Frieder Burda, l’exposition couvre la période allant des travaux emblématiques plus anciens d’Andreas Gursky jusqu‘à ses toutes dernières inventions d’images. Le visiteur voit se dérouler sous ses yeux un riche panorama d’images qui d’une part analyse avec précision notre réalité, et exprime d’autre part le plaisir extrême de voir et de découvrir des images.
Une publication paraissant aux éditions Steidl thématise la sélection d’oeuvres retenue pour l’exposition de Baden-Baden et son approche artistique et curatoriale en faisant dialoguer de manière exemplaire texte et image. Le moment de la construction et de la reconstruction de la réalité inhérent aux travaux de Gursky trouve dans le catalogue un équivalent sous forme de dialogue par le biais de textes issus de la presse quotidienne nationale et internationale sélectionnés par le commissaire de l’exposition.
Museum Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8 bD
-76530 Baden-Baden
Tel. +49 (0) 7221/3 98 98-33
Fax +49 (0) 7221/3 98 98-30
www.museum-frieder-burda.de
photos courtoisie du musée Frieder Burda

Sommaire du mois de novembre 2015

-Christine Roda, le Louvre
Anne-Christine Roda, le Louvre

l’image parle d’elle-même, les additecds des nouvelles technologies
devant la Joconde (vue à ST-ART)

02 novembre 2015 : Jour des morts
05 novembre 2015 : La Biennale de la Photographie de Mulhouse
06 novembre 2015 : Dreieckland, Franck Christen
07 novembre 2015 : Carte Blanche à François Bruetschy
13 novembre 2015  : Joseph Bey, d’un Rivage à l’Autre
29 novembre 2015 : ST-ART 2015, 20e édition

ST-ART 2015, 20e édition

A l’occasion de ses 20 ans, ST-ART met à l’honneur la photographie
ST-ART s’inscrit dans les premières foires d’art française, après la FIAC.
90 galeries dont 32 viennent pour la première fois, un tiers des exposants étant des galeries internationales avec huit pays représentés : Allemagne, Belgique, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Pologne qui pendant 4 jours exposent leurs meilleurs artistes. Côté français, l’enjeu pour ST-ART est de ménager une place importante aux galeries régionales aux côtés des galeries parisiennes, sans oublier de permettre à de jeunes galeries de montrer le travail d’artistes émergents.  Sans oublier la carte blanche donnée à la ville de Strasbourg.

Invitée d’honneur de la 20e édition de ST-ART, la MEP, Maison Européenne de la
Photographie, présente sur 100 m2 ses collections au travers un solo show consacré
à Bettina Rheims et un programme vidéo présentant le travail de trois vidéastes :
Zhenchen Liu, Clorinde Durand et Béatrice Pediconi.

Bettina Rheims, Monica Bellicci

C’est en 1978 que tout commence, lorsqu’elle rencontre des stripteaseuses et qu’elle les photographie. Cette première série fait rapidement l’objet d’expositions et marque le début d’une longue carrière. Bettina Rheims se consacre alors entièrement à la photographie et à sa passion pour l’art et pour le sujet féminin
Sa sensibilité et son approche du modèle féminin, qu’elle magnifie dans sa nudité, en font une des photographes majeures de son temps et l’amène à travailler avec
de nombreuses célébrités telles que Madonna, Charlotte Rampling, Catherine Deneuve, Marianne Faithfull, Asia Argento, …. ainsi que des mannequins de renommée internationale comme Kate Moss, Claudia Schiffer ou Naomi Campbell.
En 1995 Bettina Rheims est choisie pour réaliser le portrait officiel du Président Jacques Chirac.
Depuis les années 1980, parfois avec la complicité du romancier Serge Bramly, Bettina Rheims développe ses recherches et son discours artistique: une nouvelle approche du corps féminin, une interaction avec le modèle et le photographe qui confine à l’intime, une liberté de regard sur la place du corps et l’image sociale qu’il projette, …
La Galerie belge Mazel présente les photographies de Bruno Timmer d’Antoine Roze
Antoine Roze
Hans Sylvester, Les enfants bergers d’Ethiopie, 2014. 0 la galerie Pom Turbil
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BETTINA VON ARNIM présente le travail d’Isabelle Chapuis & Duy Nhan Duc
Isabelle Chappuis et  Duy Anh Duc
 
ainsi que l’Ecco Homo, oeuvre phare de Sébastien Salamand, dit le Turk
Bernard Kuhn avec ses photographies superposées
Bernard Kuhn
La Galerie Estampe de Strasbourg présente Hervé di Rosa, défenseur de l’art modeste, une gravure au carborundum
Hervé di Rosaainsi qu’une belle est gravure de Christophe Hohler de la cathédrale de Strasbourg
Christophe Hohler
Les Solos Schows :
Victor Matthews dans la galerie Art Passion de Pont à Mousson,
Enfant de Brooklyn, débutant sur les murs de Soho, peint et sculpte a présent tout blanc
et en studio
Victor Matthews
Pour la galerie Rendez-vous à Strasbourg Christophe Meyer et son univers de félins
Christophe Meyer
La galerie Bertrand Gillig de Strasbourg
Bertrand Gillig
la galerie de Christophe Fleurov de Strasbourg avec tableaux jouets de
Pierre Orssaud
et les poupées de Catherine Hunter
Galerie Christophe Fleurov
Galerie Radial Art Contemporain Frédéric Croizer
Radial Art Contemporain
Présentée par la Galerie No Smoking une libanaise Nosrat Aimaz
Nosrat Aimaz
La galerie Najuma de Marseille présente de très beaux Hans Hartung
ainsi que des toiles de Gaston Chaissac

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Le street-art n’est pas en reste avec la galerie Berthéas qui présente Jonone,
Miss.Tic
Miss. Tic
ou encore Christian Guémy alias C215 avec No-Sunshine
C215 No-Sunshine
On peut voir en direct l’ Intervention In situ de l’artiste Eismael Bahrani à St’art
dans le fonds de la foire
Eismael Bahrani
Mon coup de coeur personnel à la galerie Anquins’Art
un dessin au fusain de Teresa Riba
Teresa Riba
reportage sur France 3 à partir de 17  » 40
le catalogue avec un Edito de Michel Nuridsany
écrivain et critique d’art peut être consulté en ligne

Joseph Bey, d'un Rivage à l'Autre

C’est à  la galerie Cheloudiakoff 1bis rue des Capucins,
90000 Belfort – 03 84 22 64 16
que Joseph Bey nous emmène d’un Rivage à l’Autre
dans un Naufrage Céleste.
Joseph Bey
En fait de naufrage, c’est une plongée dans le noir, décliné avec les gris et les blancs de toutes les nuances.
Le noir est une couleur !
Cette assertion servit de titre, en 1946, à l’une des premières expositions d’après-guerre organisée à la galerie Maeght, à Paris: Bonnard, Matisse, Braque, Van Velde et d’autres y mêlaient leurs pinceaux.
[Révélé au XIXe siècle par les sombres visions de Goya et de Victor Hugo, justifié par les fantasmagories informes, infernales et chimériques d’Odilon Redon, retrouvé par Manet dans les ombres de Velázquez, le noir fut la paradoxale aurore du XXe siècle, alors qu’il s’annonçait comme le crépuscule du siècle précédent, symboliste et romantique.
Et puis Matisse vint et l’affirma, le théorisa précocement, et le clama comme un mot d’ordre : le noir est une couleur…..]
extrait d’un texte de Dominique Païni, (il fut à sa tête pendant une courte période)
Joseph Bey 1
Noir : Histoire d’une couleur (podcast)
Noir. Couleur des ténèbres, de la mort et de l’enfer, le noir n’a pas toujours été une couleur négative. Au fil de sa longue histoire, il a aussi été associé à la fertilité, à la tempérance, à la dignité, à l’autorité. Et depuis quelques décennies, il incarne surtout l’élégance et la modernité. Du noir des moines et des pirates au noir des peintres et des couturiers, Michel Pastoureau, dans son livre noir retrace la destinée européenne et la symbolique ambivalente de cette couleur pas comme les autres.
Du noir des moines: la galerie se situe rue des Capucins !
Les amis de Joseph ne sont-ils pas en accord profond avec la dite couleur.
Belfort (2)
 
Si vous pensez que Joseph n’utilise qu’un seul pot de couleur noire je vous invite à regarder cette vidéo (amateur) tournée dans son atelier de Riedisheim, où ce professeur de physique, nous emmène dans sa galaxie. A 14 ans il suit avec passion l’alunissage d’Apollo 11. Depuis devenu adulte sa quête de la lumière est restée intacte.
Le marcheur de Compostelle, mystique et intellectuel, pose les questions de l’espace, de la création de l’univers et du Big Bang.
On assiste d’abord au noir profond, puis à l’allumage des étoiles, à la recherche du Graal.
Colonnes du monde Joseph bey
Ses Monolithes noirs se dressent dans l’entrée de la galerie. Il faut grimper à la mezzanine
pour contempler des  toiles où l’on  voit des noirs brillants, des gris très clairs, des gris colorés de bleu, de rouge, des toiles de lumière, dont les structures de la matière animent
les toiles où scintillent les étoiles et la voie lactée. Des petites toiles alternent avec des séries, dans la même veine que les grandes créant des valeurs différentes avec la même force.
Joseph Bey
Ses colonnes sont bancales, comme les stèles chaotiques, des cimetières juifs
de Prague.

Sa dernière exposition de 2013 se veut la matérialisation du concept de matière noire, qui désigne la matière non visible indispensable à l’action de la gravitation.
Le regardeur se doit de laisser la couleur advenir, elle dynamise la surface de la toile,
sans austérité. La planète de Joseph Bey, son espace lunaire nous plonge dans des réflexions, sur l’immensité du monde et l’inanité des choses.

Joseph Bey
Jusqu’au 2 décembre 2015

Pour en savoir plus le catalogue de la FondationFernet Branca de l’exposition
Prendre le Temps

Carte Blanche à François Bruetschy

Le Séchoir, arts en mouvements à Mulhouse, a donné carte blanche à
François Bruetschy.

« La peinture, ce n’est pas seulement faire des
jolies toiles, c’est une réflexion.
C’est une façon de penser avec la main, le geste…
Et je suis mon
propre découvreur, un explorateur de ma propre pratique. » FB


Sur les cimaises de la galerie d’art, les dessins blancs sur papier noir, de François Bruetschy, sont comme des inscriptions sur des stèles, comme si l’artiste avait graphité sur des sculptures de Richard Serra. Ses formes sont issues de ses promenades, d’une mémoire visuelle, qu’il essaie d’intérioriser et tente d’exprimer dans son travail quotidien. Dans les formes, qu’il voit dans les trous noirs des arbres, lui sont apparues d’autres formes, comme des constellations. C’est une peinture intellectuelle découlant du cheminement de l’esprit, que l’on pourrait avec beaucoup de réserve, approcher de
Cy Twombly.
Il affectionne la monochromie, dans la superposition des couches
on comprend son admiration pour Bonnard.

« Le trait est la parole du peintre, ce n’est pas une gesticulation,
c’est une chorégraphie. Il faut que les choses aient une
résonance
intérieure. Cela vient avec le travail.
Beaucoup de travail. Je
suis là-dedans tout le temps,
j’en rêve la nuit… » FB

La matière du fusain (produit par la calcination des branches de saule) espèce de scintillement intérieur qui lui rappelle de la même manière, le scintillement du ciel. L’artiste procède par plusieurs couches, en partant du fusain le plus dur, pour lever la surface du papier, pour arriver à du fusain de plus en plus tendre, qui permet de créer ce velours avec le plat de la main par l’effacement, l’estompage et la préservation de la réserve, puis les formes s’imposent. Non les formes des arbres, mais celles qui se laissent voir entre les branches qui évoquent des paysages, comme des passages de nuages dans lesquels chacun se plait à trouver des formes. Ce sont comme des illustrations d’haïku ou encore des idéogrammes chinois ou japonais, de fines broderies sur coussins de velours, que l’on aime examiner attentivement.


Dans les éléments construits, c’est l’architecte qui se manifeste. Ils sont fait pour être en tension, ou en critique, une recherche entre construction et circulation à l’intérieur d’un espace.  Il y a des œuvres plus architecturales, plus monumentales, là encore on se trouve presque dans l’ornement, car elles peuvent se lire comme une tapisserie, ou un tapis suspendu.


Les formes se promènent à l’intérieur du format, indiquent la liberté du geste, la précision du pinceau, avec une ligne directrice, autour de laquelle tout s’enveloppe comme en contrepoint, comme dans un dessin entre l’abstrait et le figuratif.


Il dit avec malice, « que la peinture est aussi une sorte de désastre, parce qu’on aboutit jamais là où on voulait aboutir ».
Hélène Sturm en parle : « Le travail, c’est tout le temps. Le reste est du temps perdu, quel que soit le plaisir qu’il y prend. Les heures passées à courir ou marcher n’existent que pour que le corps peignant ne soit pas peinant et dure, et dur. Et c’est là que se font les provisions, les prévisions, les visions. Personne ne sait comment ça fonctionne. Même pas lui. Tout est dans les dessins, les peintures, les volumes, et dans certains 1 %, disparus – c’est un regret qu’il a. C’est un souci qu’il a : qu’est-ce que ça va devenir, tout ça ? La sinueuse ligne blanche qui traverse le noir du temps, il l’inventera en la suivant jusqu’au bout, qui arrivera trop tôt alors que rien ne sera achevé. Il n’arrive pas à se faire à cette idée. C’est une mauvaise idée, disent le noir à ses mains, la tache de rouge sur sa joue, quand il descend de l’atelier parce qu’il a soif et faim et qu’il s’inquiète de la marche du monde ».
Hélène Sturm son épouse, auteure de Walter et Pfff

(toujours en librairie)
« C’est toujours un plaisir de travailler avec lui, on
progresse tout le temps… On apprend des nouvelles techniques,
on réfléchit sur nos pratiques de manière très naturelle… En parlant
de poésie, de littérature, de musique… » Mathieu Stahl

A l’accueil un entretien vidéo du tac au tac, mené par Sandrine Stahl,
présidente du Séchoir, vous familiarise avec l’artiste.
Ouverture au public tous les samedis et dimanches
de 14h à 18h jusqu’au 20 décembre.

Dreieckland, Franck Christen

A la Galerie de la Filature de Mulhouse, jusqu’au
mardi 22 décembre 2015 en entrée libre
dans le cadre de la Regionale 16, exposition trinationale
vernissage jeudi 26 novembre à 20h30 en entrée libre,
en présence de Franck Christen

(1re partie du vernissage de la Regionale à 18h30 à La Kunsthalle, Centre d’art contemporain – Mulhouse)
Franck Christen
Avec Dreieckland, Franck Christen établit un portrait photographique de sa région natale, qui s’étend du sud de Bade, à la Haute Alsace et au nord-ouest de la Suisse.
Son affiche aux trois citrons qui reposent sur une un tissu libanais,
est l’illustration des 3 régions, où le mélange des cultures est très présent.
Les 1000 tirages qui forment le socle, vous sont offerts par l’artiste. Il suffit de se baisser.
Ses images simples, élégantes, où tout ramène à l’essentiel sont presque reconnaissables,
certaines presque familières. Dans une mise en scène élaborée et réfléchie il nous donne à voir,

Franck Christen Junfraujoch, Switzerland 2014
Franck Christen Junfraujoch, Switzerland 2014

La beauté silencieuse de la Junfraujoch émergeant comme d’un fantasme, aux couleurs Sépia, alternent avec les cèdres du Liban vieux de 3000 ans ou encore les bambous du Japon, d’une pureté  de Haïku. Les rives du Rhin, les Vosges enneigées, le musée Vitra de Weil-am-Rhein , photos insolites
prisent sous des angles inattendus parfois
Franck  Christen Liban

Cèdres, Bcharré, Lebanon 2002

Ses portraits d’animaux sont saisissants, Portos, le hibou, symbole de sagesse ou de malheur, telle une sentinelle, sortie d’une bande dessinée,
planté sur ses griffes, dont le plumage ramagé de blanc, rappelle le motif du toit de bardeaux à la petite fille. L’œil jaune presque narquois, ne serait-il pas un autoportrait du photographe toujours l’œil aux aguets ?

Portos, Franck Christen
Portos, Franck Christen

Portos, Geluwe, Belgium 2011

L’ensemble crée une narration singulière
Pacquerette Christen, croquant des cerises est la chèvre de son enfance,
Gisèle Christen, n’est pas sa compagne, mais sa chienne avec laquelle il partage un amour réciproque. Magnifiques portraits et vanités. La nourriture pour animaux, autre vanité laissent surgir des pattes de poussins dans un sachet diaphane.
Franck Christen, Pacquerette
Ses photos traversent les trois frontières, les lieux et les paysages de pays lointains, les décennies, les genres, réunies par le fil secret d’une logique intime, d’un goût, d’un propos, d’une érudition.
Franck Christen, Giséle
Des correspondances, des coïncidences de charme, d’intuitions font s’entremêler portraits et panoplies de vanités empruntant à la
culture picturale classique, paysages alpins en référence à la peinture romantique du 19e, fleurs photographiées en hommage à Adolphe Braun. L’âme visuelle du Dreieckland de Franck Christen nous donne à ressentir la beauté des choses, la volupté des formes, une impression tactile, le tissu des pavots sous les doigts, les radicelles d’une plante à fleur d’eau, la matière de l’air. Elle nous donne aussi à saisir le sentiment de nostalgie, de Sehnsucht, qui semble orienter le photographe de tout son être vers un
inaccessible.
Franck Christen
Ses images relèvent d’une quête qui trouve son origine dans une situation de manque, d’éloignement de la région natale, d’entrée dans le vaste monde, d’orientation du désir. Elles constituent une représentation allégorique, un patrimoine mirage du Dreieckland ; par essence destructibles, altérables, elles ne sont jamais qu’un cran poussé contre l’anéantissement, un souvenir de souvenir.
Franck Christen
Emmanuelle Walter   : conseillère artistique arts visuels.
Né le 18 janvier 1971 à Mulhouse (France), Franck Christen étudie à l’école
Nationale Supérieure des Arts visuels de la Cambre à Bruxelles (atelier de photographie).
Il vit et travaille à Bruxelles et en Alsace.
Il est professeur à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles.
2001 Prix de la fondation HSBC pour la photographie
LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE
20 allée Nathan Katz – 68090 Mulhouse cedex
T +33 (0)3 89 36 28 28 – www.lafilature.org
en entrée libre du mardi au samedi de 11h à 18h30,
les dimanches de 14h à 18h et les soirs de spectacles
La Filature est membre de Versant Est, Réseau art contemporain Alsace.
VISITE GUIDÉE DE L’EXPOSITION
« Club Sandwich » jeudi 3 décembre de 12h30 à 13h40
visite guidée le temps de la pause déjeuner avec pique-nique tiré du sac
gratuit sur inscription : T 03 89 36 28 34 ou heloise.erhard@lafilature.org

La Biennale de la Photographie de Mulhouse 2016

La Biennale de la Photographie de Mulhouse 2016,
L’autre et le même
 

     Pascal Amoyel, Athens, Caitlin, série Not All, 2014.

Pascal Amoyel, Athens, Caitlin, série Not All, 2014.

 
La Biennale de la photographie de Mulhouse (BPM) festival
transfrontalier (entre France, Allemagne et Suisse), défend la
photographie contemporaine, lors d’un temps fort et
fédérateur.
La deuxième édition de la BPM aura lieu du
4 juin au 4
septembre 2016.
La programmation réunit une quinzaine de
photographes autour du thème « L’autre et le même ».
Pensée comme une invitation au voyage, cette manifestation
permettra au spectateur de se questionner sur le rapport à
l’Autre, aux territoires et à la découverte.
Pour la première fois tri-nationale, la BPM prend de
l’ampleur. Et elle se donne les moyens en se lançant sur
Ulule, la plateforme de crowdfunding (financement
participatif). Cette campagne de crowdfunding se terminera le
20 novembre prochain
Pourquoi ce crowdfunding ?
Pour pouvoir
– financer les productions des photographes invités
– disposer d’outils de communication à la hauteur de ses
ambitions.
– partager l’aventure avec de nouveaux amateurs et faire
découvrir les photographes de demain, au plus grand
nombre.

Et le contributeur dans cette histoire ?
Impliqué dans le financement de la prochaine BPM, chaque
contributeur bénéficiera de contreparties très intéressantes :
rencontres avec les artistes, cartes postales en édition limitée,
tirages de Pascal Amoyel en édition limitée, portrait par
Pascal
Amoyel, petit déjeuner et soirée spécialement dédiée aux
contributeurs… Il suivra la préparation de la manifestation en
direct !
Où aller pour contribuer ?
sur la plateforme ci-dessous (clic)

L’association l’Agrandisseur
Créée fin 2010, l’association « L’agrandisseur » a pour vocation de
proposer, à Mulhouse et dans la région transfrontalière, à un large
public, une programmation de photographie contemporaine.
En 2013, la première édition de la BPM intitulée Play & Replay, avait
rencontré un joli succès et attiré quelque 6000 visiteurs. Au
programme : des photographes montrés pour la première fois en
France comme Dorothée Baumann (CH), Christina de Middel (ES),
mais aussi des artistes reconnus comme Michel François (BE) ou
Joachim Schmidt (DE).
Contact :
agrandisseur@gmail.com
Anne Immelé 06 99 73 81 80
 

Jour des morts

Pour Formacolor et les autres
tombe de Rainer Maria Rilke à Raron, dans le Valais
Tombe de Rilke
 

Sommaire du mois d'octobre 2015

Venise 2015
05 octobre 2015 : Fernando Botero – Musée Würth France
07 octobre 2015 : De nouveaux Talents Contemporains à la Fondation François Schneider
08 octobre 2015 : Mer Méditerranée, Rabih Mroué
13 octobre 2015  : « Slip of the Tongue » à Venise
15 octobre 2015 :  Martial Raysse
21 octobre 2015 : Ben Vautier chez Tinguely
29 octobre 2015 : Nathalie Savey
 
 
 

Nathalie Savey

Quelle surprise aujourd’hui, un très beau livre était dans ma boite aux lettres.
Une promeneuse, qui choisit son itinéraire sur une carte. Elle avance, observe,
le paysage, l’eau, l’air, la nature, puis soudain elle déclenche pour nous rapporter
des images, du réel, qui paraissent irréelles, avec une alchimie qui relève du rêve.


« je suis peut-être enfoui au sein des montagnes »
Rainer Maria Rilke
peut-on lire sur une page,
Des auteurs magnifiques  accompagnent les photographies.
Héloïse Conesà, conservateur en chef du département des Estampes et de la Photographie à la Bibliothèque nationale de France, signe  » A la cime des yeux « .
Michel Collot  (podcast) professeur de littérature française, nous parle de : 
« Paysages rêvés réels »

« La montagne rêvée » sous la signature d‘Yves Millet
C’est dans les poèmes de Philippe Jaccottet qu’elle a puisé les textes
qui accompagnent à chaque page ses photographies sublimes,
car il s’agit vous l’avez deviné de Nathalie Savey, ( son site) photographe, qui nous permet de partager ses vagabondages. Il faut la suivre et se perdre dans ses pages à la découvertes de points de vues, poétiques, porteurs de grâce, contempler, le réel,  à la quête de l’émotion, qu’elle nous communique à travers ses photographies.
Elle nous donne envie, de découvrir ses paysages, dans le silence, à la recherche de l’indicible beauté de la nature.
C’est une très belle oeuvre, un livre d’artiste, publiée par l’Atelier Contemporain de Strasbourg et son dynamique éditeur François Marie Deyrolle

Nathalie Savey vit et travaille à Strasbourg
Extrait en PDF

Je lui souhaite un grand succès, je la remercie pour son très beau cadeau,
ainsi que
l’Atelier Contemporain de Strasbourg et son dynamique éditeur François Marie Deyrolle