Au mois de mai 2024, la maquette tactile du Retable d’Issenheim retrouve sa place au plus près du chef-d’oeuvre, au sein de la chapelle, marquant une nouvelle étape dans le développement du programme Art et Santé du Musée Unterlinden. La volonté du musée est ici de mettre en avant cet outil de médiation, facilitant son accès direct à tous et plus particulièrement aux publics à besoins spécifiques.
La maquette tactile du Retable d’Issenheim
La maquette tactile du Retable d’Issenheim avait été réalisée en 2012 sous l’impulsion de Pantxika De Paepe, alors directrice et conservatrice en chef du Musée Unterlinden, aux côtés du sculpteur et menuisier Jean-Jacques Erny et de Philippe Bury, membre de l’association L’Art au-delà du Regard, afin de répondre aux besoins des visiteurs mal ou non-voyants. Composé de trois panneaux successifs, eux-mêmes divisés en trois parties, cet outil de médiation reprend les trois présentations possibles du Retable d’Issenheim.
Exposée depuis la réouverture du musée en 2015 sur la tribune de la chapelle du musée, la maquette tactile retrouve aujourd’hui la place pour laquelle elle a été intialement pensée, à proximité immédiate de l’oeuvre originale, permettant aux visiteurs qui le souhaitent de s’en emparer plus facilement.
Cette nouvelle présentation en accord avec les besoins et les attentes des visiteurs à besoins spécifiques constitue une étape supplémentaire du développement du programme Art et Santé initié lors de la réouverture du musée.
Le programme Art et Santé du Musée Unterlinden
Comment un musée peut-il devenir un « lieu-ressource » pour l’Homme, un lieu de « refuge », un lieu de partages et d’expérimentations ? Un lieu, où l’accueil et l’écoute de la singularité, des émotions et de l’expression de chacun devient une ambition quotidienne ? C’est autour de ces réflexions que le Musée Unterlinden entreprend le programme Art et Santé en 2015.
Si les musées en France comme à l’international – notamment en Amérique du nord – déploient dès les années 80 leurs actions de médiation vers les publics dits à « besoins spécifiques » et éloignés des musées pour des raisons de santé, sociales ou encore économiques, la pandémie de Covid 19 a eu comme effet de porter la vision du musée comme lieu du « Care », c’est à dire du « soin », à l’ensemble des visiteurs. Le musée est ainsi devenu co-acteur du bien-être de l’Homme.
En France, plusieurs structures culturelles font figure de proue : le Palais des Beaux-Arts de Lille a récemment fait paraître le premier guide muséal pour l’accueil des personnes autistes en coopération étroite avec le Dallas Museum of Art et le Musée des Beaux-Arts de Montréal. Le Palais de Tokyo a inauguré en septembre 2023 le Hamo, un espace de médiation, d’éducation et d’inclusion. Enfin, l’IMA (Institut du monde arabe) porte une vision du musée comme « thérapeute », affirmée par Nathalie Bondil, directrice du musée et des expositions.
Le Musée Unterlinden de Colmar poursuit actuellement de nombreux partenariats comme celui engagé avec l’IME Pays de Colmar depuis plus de sept ans et initie de nouvelles formes de médiation artistiques à destination des publics à besoins spécifiques depuis l’année 2023, telles que la résidence d’ateliers chorégraphiques et les représentations proposées en collaboration avec la chorégraphe et danseuse Aurélie Gandit.
2024 et 2025 se veulent pour le Musée Unterlinden une période de bilan et d’analyse des différents projets menés depuis 2015, dans le but de définir les axes prioritaires d’un programme d’ampleur à l’horizon 2026.
L’association L’Art au-delà du Regard
Créée en décembre 1995, l’Association « L’Art au-delà du Regard » a pour vocation exclusive de promouvoir l’accession des publics non-voyants et mal-voyants aux émotions de la découverte de l’art, de la nature et de la culture, sous leurs formes les plus immédiates comme les plus élaborées.
L’un des fondements de l’action de l’Association « L’Art au-delà du Regard » est de répondre à la soif de culture des non-voyants et mal-voyants, de leur permettre d’y accéder, grâce à un climat d’échanges réciproques qu’ils enrichissent de leurs expériences, autant qu’ils en tirent profit.
L’association assure ainsi la promotion d’actions diverses en faveur du public non-voyant auprès des musées, des galeries et des institutions de France (en commençant par le Grand Est). Elle entreprend la conception, la mise au point et la réalisation de projets concrets, en collaboration avec ces différentes institutions, et participent à leur financement.
Horaires d’ouverture Mercredi – lundi : 9h–18 h Mardi : fermé Fermé le 01.01, 01.05, 01.11, 25.12
Tarifs d’entrée du Musée Unterlinden : Plein : 13 € Réduit : 11 € Jeunes (12 à 18 ans et étudiants de – de 30 ans) : 8 € Familles : 35 € Gratuit : moins de 12 ans Passmusées
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La fête d’anniversaire –Esiri Erheriene-Essi transfert d’huile, d’encre et de Xerox sur lin 2021 ID d’objet: 76912 Transfert de pétrole, d’encre et de Xerox sur le linge 150 x 200 cm
Du 25.5. au 27.10.2024, Kunstmuseum Basel | Gegenwart
Commissaires : Koyo Kouoh et Tandazani Dhlakama (Zeitz MOCAA, Le Cap)
Adaptée pour le Kunstmuseum Basel en collaboration avec : Anita Haldemann, Maja Wismer, Daniel Kurjakovic
Avec l’exposition When We See Us, le Kunstmuseum Basel présente un kaléidoscope qui raconte un siècle de peinture figurative noire. Il s’agit d’une reprise de l’exposition organisée au Zeitz Museum of Contemporary Art of Africa au Cap. Installée dans les espaces du Gegenwart, elle réunit plus de 150 peintures d’environ 120 artistes, jamais exposées en Suisse pour la plupart, et apporte un éclairage sur la puissance et la dimension politique de la « Black Joy ».
Le titre de l’exposition s’inspire de la mini-série de Netflix When They See Us (Dans leur regard, 2019). La réalisatrice afro-américaine Ava DuVernay y aborde la manière dont des Blancs perçoivent indifféremment de jeunes Noirs innocents comme de potentiels criminels constituant une menace. En remplaçant « They » par « We », l’exposition opère un changement de perspective et offre ainsi un espace aux artistes pour montrer la manière dont il voient leur condition. Elle accorde une place centrale à leur perception propre et révèle comment la vie des Noirs ne cessa d’être représentée par d’autres de manière biaisée et fausse.
When We See Us est le résultat de recherches approfondies menées par Koyo Kouoh, directrice et cheffe curatrice du Zeitz MOCAA au Cap, et son équipe. De novembre 2022 à septembre 2023, ce musée dédié à l’art contemporain africain le plus grand au monde a présenté cette vaste exposition. Celle-ci est représentative d’une nouvelle perception de soi et de l’autodétermination d’artistes noir.e.s qui, après des siècles de domination par le canon artistique blanc, écrivent leur propre histoire de l’art. Au Kunstmuseum Basel, elle succède à une série d’expositions monographiques consacrées à des artistes afro- américain.e.s : Theaster Gates,Sam Gilliam, Kara Walkeret dernièrement Carrie Mae Weems. Ces expositions et bien d’autres explorent la « Blackness » dans le monde, notamment au regard des traumatismes et des aspects du colonialisme.
D’après les commissaires Koyo Kouoh et Tandazani Dhlakama, When We See Usse concentre quant à elle sur le quotidien ainsi que sur la « puissance de la joie », éliminant ainsi les stéréotypes liés au racisme, à la violence ou aux crises. L’exposition s’attache à proposer aux individus un nouvel angle de vue tour à tour solennel, puissant et digne : « Il faut que nous parlions beaucoup plus de nous-mêmes, d’une manière qui stimule notre esprit » disent-elles.
Six sections du quotidien
Plus de cent cinquante oeuvres d’art sont réparties en six chapitres d’exposition : Triomphe et émancipation, Sensualité, Spiritualité, Le quotidien, Joie et allégresse et Repos. Les salles ne sont pas aménagées de manière chronologique, ni selon le pays d’origine ou le lieu de travail des artistes. La déclinaison en des thèmes universels indique également pour la première fois que les artistes ont travaillé aux mêmes thématiques à différents endroits en Afrique et au sein de la diaspora africaine. Ainsi, des parallèles iconographiques s’esquissent entre les oeuvres de Romare Bearden (1911–1988), artiste afro-américain, et de George Pemba (Afrique du Sud, 1912–2001), ou entre le Congolais Chéri Samba (*1956) et l’Afro-Américain Barkley L. Hendricks (1945–2017). When We See Us occupe l’ensemble des espaces du Kunstmuseum Basel | Gegenwart. Comme au Zeitz MOCAA, Ilze Wolff, associée de l’agence Wolff Architects au Cap, a été chargée de la scénographie, tandis que le musicien Neo Muyanga a conçu les stations sonores. Une frise chronologique précise le contexte de création des oeuvres exposées et un audioguide adapté pour le Kunstmuseum Basel fournit des informations sur les oeuvres. Le programme qui accompagne l’exposition met en avant différentes voix noires à travers la musique, la littérature, des ateliers, des visites guidées, des groupes de discussion et des événements universitaires. Au rez-de-chaussée, une salle spécialement conçue pour accueillir ce programme sert de lounge public ainsi que de lieu de rassemblement et d’événements pour les ateliers, séminaires, concerts et autres.
Chapitres d’exposition et liste des artistes
Triomphe et émancipation
Le sentiment de fierté envers sa propre histoire et ses réussites malgré l’adversité et une oppression longue de plusieurs siècles figure au coeur de ce chapitre. Au rez-de-chaussée du musée, les visiteur.euse.s croisent des icônes mondialement connues, à l’instar du tableau de Chéri Chérin Obama Revolution (2009),
sur un pied d’égalité avec des figures certes anonymes, mais fortes, comme dans le Portrait of a Sudanese Gentleman (1951) d’Ibrahim El-Salahi.
Les personnes représentées s’occupent des biens culturels des ancêtres ou sont des hommes et des femmes politiques engagés et des individus ayant obtenu le succès et la reconnaissance sociale. Artistes : Benny Andrews, Margaret Taylor Burroughs, Chéri Chérin, Kudzanai Chiurai, Aboubacar Diané, Ibrahim El-Salahi, Ben Enwonwu, Gherdai Hassell, Wifredo Lam, Akinola Lasekan, Mustafa Maluka, Eria Nsubuga ‘Sane’, Augustin Okoye, George Pemba, Chéri Samba, Mmapula Mmakgabo Helen Sebidi, Gerard Sekoto, Amy Sherald, Katlego Tlabela, Cyprien Tokoudagba
Sensualité présente des corps noirs de manière intime et avec aplomb comme ne l’avait guère permis le canon visuel occidental. Le modèle noir, d’après Félix Vallotton (2019) de Roméo Mivekannin fait directement écho à ce canon, de même que Reclining Nude with Lemon (2021) de Sahara Longe. Ce chapitre montre toute la palette de la sensualité, de l’amour et des relations intimes. L’ensemble des oeuvres ont en commun l’autodétermination des protagonistes. Artistes : Nina Chanel Abney, Olusegun Adejumo, Tunji Adeniyi-Jones, Maxwell Alexandre, Tiffany Alfonseca, Dominic Chambers, Somaya Critchlow, Njideka Akunyili Crosby, Elladj Lincy Deloumeaux, Aboubacar Diané, Ibrahima Kébé, Yoyo Lander, Sahara Longe, Danielle McKinney, Roméo Mivekannin, Moké, Geoffrey Mukasa, Chris Ofili, Kambui Olujimi, Tschabalala Self, Monsengo Shula, Mickalene Thomas, Bob Thompson, Kehinde Wiley
Spiritualité Selon les commissaires de l’exposition, il est difficile d’imaginer un quotidien noir sans spiritualité. Cette section représente le « triple héritage » décrit par l’écrivain kenyan et américain Ali Mazrui (1933-2014) dans son livre The Africans: A Triple Heritage : la « Black Life » perméable aux rituels et traditions locales, islamiques et chrétiennes. Les oeuvres présentées ici montrent une spiritualité vivante, à l’instar de Genesis Creation (1989) de Jacob Lawrence et The Dumb Oracle (2019) de Michael Armitage. Artistes : Michael Armitage, Gerard Bhengu, Wilson Bigaud, Edouard Duval-Carrié, Aaron Douglas, Scherezade García, Jacob Lawrence, Cassi Namoda, Malangatana Ngwenya, Kambui Olujimi, Emma Pap’, Naudline Pierre, Prosper Pierre-Louis, María Magdalena Campos Pons, Cinga Samson, Gerard Sekoto, Devan Shimoyama, Alex Shyngle, Sthembiso Sibisi, Olivier Souffrant, Pamela Phatsimo Sunstrum, Nirit Takele
Le quotidien Des tableaux à l’instar de Boy with a Toy Plane (1938) d’Aaron Douglas, The Reader (1939) de William H. Johnson, Gisting in the Kitchen (2018) de Joy Labinjo ou encore l’affiche publicitaire de Johnny Arts pour Ozor International Barber also Specialist in Hair Dying and Shamporing (1962) montrent la beauté de la vie quotidienne. Ce chapitre présente des scènes de la vie publique et privée avec des moments de joie ou de contemplation, que ce soit au sein de la famille ou de la communauté, à l’occasion de jeux, à l’école, lors du portage de l’eau ou de la réalisation de tresses. Artistes : Johnny Arts, Malang Badji, Romare Bearden, Aaron Douglas, Gervais Emmanuel Ducasse, Ben Enwonwu, Ablade Glover, Gavin Janties, William H. Johnson, , Kangudia, Ibrahima Kébé, Joy Labinjo, Petson Lombe, Marvelous Mangena, Luis Meque, Moké, Meleko Mokgosi, Richard Mudariki, Theresa Mungure, Lavar Munroe, Chemu Ng’ok, Nicholous Njau, Boris Nzebo, Antoine Obin, Télémaque Obin, Bruce Onobrakpeya, George Pemba, Horace Pippin, Kingsley Sambo, Gerard Sekoto, Ancent Soi, Moustapha Souley, Edward Saidi Tingatinga, Zandile Tshabalala, Sane Wadu, Richard Witikani
Joie et allégresse Cette section est consacrée aux moments d’allégresse et de loisir : d’après les commissaires, il reste toujours du temps pour une chanson ou une danse. Dans The Birthday Party (2021) d’Esiri Erheriene-Essi, on chante pour Steve Biko ; dans Un mardi de Carnaval (1960) de Philomé Obin, on participe aux célébrations au sein d’un défilé ; dans Jazz Rhapsody (1982) de Romare Bearden, on écoute les rythmes musicaux.
Artistes : Romare Bearden, Esiri Erheriene-Essi, Barkley L. Hendricks, Clementine Hunter, Jacob Lawrence, Arjan Martins, Moké, Cinthia Sifa Mulanga, Eric Ndlovu, Nicholous Njau, Nestor Vuza Ntoko, Philomé Obin, George Pemba, Chéri Samba, Matundu Tanda, Katlego Tlabela, Charles White
Repos Le troisième étage du Gegenwart réserve une place aux moments de repos, équivalents à ceux d’allégresse. Ici, on s’étire dans un canapé dans Sundials and Sonnets (2019) de Wangari Mathenge,
on se promène dans la campagne dans Surveying the Family Seat (2017) de Toyin Ojih Odutola ou bien on savoure simplement le calme assis sur une chaise comme dans An evening in Mazowe (2019) de Kudzanai-Violet Hwami. Partout, des personnes détendues, seules ou dans une atmosphère familière. Artistes : Cornelius Annor, Gideon Appah, Firelei Báez, Amoako Boafo, Beauford Delaney, Kudzanai-Violet Hwami, Wangari Mathenge, Neo Matloga, Sungi Mlengeya, Ian Mwesiga, Thenjiwe Niki Nkosi, Toyin Ojih Odutola, Eniwaye Oluwaseyi, Marc Padeu, Zéh Palito, Otis Kwame Kye Quaicoe, Henry Taylor, Zandile Tshabalala, Kehinde Wiley, Lynette Yiadom-Boakye
Le Kunstmuseum remercie Kadiatou Diallo, Sindi-Leigh McBride et Lorena Rizzo du Centre d'études africaines de l'Université de Bâle pour leur regard critique sur l'adaptation de l'exposition au Kunstmuseum de Bâle.
À propos des commissaires Koyo Kouoh Depuis 2019, Koyo Kouoh est directrice et cheffe curatrice du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) au Cap. Elle a grandi en Suisse puis s’est installée à Dakar, au Sénégal, dans les années 1990, où elle a fondé le RAW Material Company, un centre pour l’art, le savoir et la société en 2008. Elle en fut également la directrice artistique. Avant et parallèlement à cela, elle a organisé et assuré le commissariat d’expositions majeures et de biennales dans le monde entier (notamment Ataraxia au Salon Suisse de la Biennale de Venise en 2017). Koyo Kouoh a beaucoup publié sur la portée internationale de la communauté artistique panafricaine. En 2020, elle a reçu le Prix Meret Oppenheim et a été reconnue comme l’une des personnalités les plus importantes et influentes du monde artistique. En tant que curatrice et critique ainsi que fondatrice d’institutions culturelles, elle a proposé de nouvelles formes de médiation et a fortement contribué à porter l’art africain sur la scène internationale. Tandazani Dhlakama Née au Zimbabwe, Tandazani Dhlakama travaille depuis 2017 au Zeitz MOCAA comme curatrice et dans le domaine de la médiation artistique. Auparavant, elle a travaillé à la National Gallery of Zimbabwe et occupé différentes fonctions lors d’expositions, de conférences et de biennales en Afrique. Tandazani Dhlakama possède un master en Art Gallery and Museum Studies de l’université de Leeds au Royaume-Uni (2015) et un bachelor en Beaux-Arts et Sciences Politiques de l’université St. Lawrence de New York aux États-Unis (2011). Dernièrement, elle a assuré le commissariat de Witness: Afro Perspectives from the Jorge M. Pérez Collection à El Espacio 23 de Miami – une exposition consacrée à l’oppression systématique, aux traumatismes intergénérationnels, aux nouvelles visions du monde, à l’identité et au territoire.
Informations pratiques
Lu fermé
Ma–Di 11 h00–18h00
Kunstmuseum Basel | Gegenwart, St. Alban-Rheinweg 60, 4010 Basel
Pour la première fois au cours des plus de 25 ans d’histoire de la Fondation Beyeler, l’ensemble du musée et son parc environnant seront transformés en un lieu d’exposition expérimental d’art contemporain. Organisée par laFondation Beyeler en partenariat avecLUMA Foundation, la manifestation réunira le travail de 30 artistes issu·e·s de différents horizons et disciplines, dont Michael Armitage, Anne Boyer, Federico Campagna, Ia Cheng, Chuquimamani-Condori et Joshua Chuquimia Crampton, Marlene Dumas, Frida Escobedo, Peter Fischli, Cyprien Gaillard avec Victor Man, Dominique Gonzalez-Foerster, Wade Guyton, Carsten Höller avec Adam Haar, Pierre Huyghe, Arthur Jafa, Koo Jeong A, Dozie Kanu, Cildo Meireles, Jota Mombaça, Fujiko Nakaya, Alice Notley, Precious Okoyomon, Philippe Parreno, Rachel Rose, Tino Sehgal, Rirkrit Tiravanija et Adrián Villar Rojas, Félix González-Torres
Les développeurs
Développée par Sam Keller, Mouna Mekouar, Isabela Mora, Hans Ulrich Obrist, Precious Okoyomon, Philippe Parreno et Tino Sehgal en étroite collaboration avec les participants et participantes, l’exposition vise à stimuler la liberté artistique, l’échange interdisciplinaire et la responsabilité collective. L’approche, telle que formulée par Philippe Parreno et Precious Okoyomon, reconnait :
Félix González-Torres
« les complexités et les incertitudes inhérentes au rapprochement des artistes, mais considère également ces enchevêtrements comme faisant partie intégrante du processus de création ».
L’exposition est donc envisagée comme
« une proposition dynamique plutôt que statique, un projet ontologique évolutif qui reflète la complexité et la diversité inhérentes à la réunion sous un même toit de voix artistiques distinctes ».
Conçue comme un organisme vivant qui change et se transforme, l’exposition a été développée par un nombre croissant de personnes, qui ont apporté leur réflexion sur toutes les étapes de la réalisation de l’exposition, depuis sa conception, son élaboration et sa production jusqu’à sa création et sa présentation. En particulier, Tino Sehgal a été invité à créer des éléments d’exposition transformateurs pour la présentation générale, notamment pour les oeuvres de la collection. NB : (même pendant la présentation à la presse, on a pu voir des modifications dans l’accrochage)
Evénements collectifs variés
À l’instar d’événements collectifs tels que « Il Tempo del Postino » (organisé par Art Basel, la Fondation Beyeler et Theater Basel avec le soutien de LUMA Foundation et commandé par le Festival international de Manchester et le Théâtre du Châtelet, à Paris) et « To the Moon via the Beach » (commandé et produit par LUMA Foundation), le projet trace des parcours plutôt que des filiations strictes. Tout comme l’exposition et l’expérience elle-même, le titre de cette manifestation d’été est proposé par les participants et participantes et change périodiquement.
Parmi les intervenants et intervenantes, on compte des artistes, des poètes et poétesses, des architectes, et designeuses, des musiciens et musiciennes, des compositeurs et compositrices, des philosophes et des scientifiques. Toutes et tous ont été accueilli·e·s pour transformer le site de la Fondation Beyeler, s’étendant à travers les galeries et le foyer aux espaces annexes, comme la billetterie, le vestiaire ou la boutique, au jardin d’hiver, aux terrasses et au parc. Le public pourra redécouvrir de façon inattendue les espaces de galerie existants, mais aussi explorer des espaces qui ne lui sont pas familiers. En arrivant à des moments différents, les visiteurs et visiteuses profiteront d’expériences différentes dans les mêmes espaces. Plusieurs temporalités se chevaucheront à travers des expositions, des espaces sociaux, des spectacles, des concerts, des lectures de poèmes, des conférences et des activités communautaires, encourageant les visites multiples en offrant des billets de retour. L’architecture en labyrinthe invitera à explorer la performance de différentes manières.
Les oeuvres
Les liens et les interrelations entre les oeuvres individuelles se développent en dialogue étroit avec les artistes. Cet échange s’étend également aux oeuvres de la propre collection de la Fondation Beyeler, qui est mise à la disposition des artistes en tant que ressource et fait partie intégrante de l’exposition. Parallèlement aux projets artistiques temporaires, des oeuvres d’artistes tels que Louise Bourgeois, Paul Klee, Claude Monet et Vincent Van Gogh seront exposées.
Alors que la première manifestation de ce projet collectif sera montrée cet été à Riehen/Bâle, en Suisse, l’exposition collective interdisciplinaire évoluera et se transformera comme un organisme vivant, et les prochains événements seront présentés sous une autre forme à Arles et dans d’autres sites LUMA.
LIT DE RÊVE
Carsten Höller (*1961) avec Adam Haar (*1992) Chambre d’hôtel de rêve 1 : Rêver de voler avec des agarics de mouche volante, 2024
Pendant l’exposition, les visiteurs peuvent dormir dans la chambre d’hôtel de rêve 1 . Pendant les heures d’ouverture du musée, les plages horaires sont fixées à 60 minutes par personne. Le prix est inclus dans le billet d’entrée. Les créneaux ne peuvent pas être réservés à l’avance : les inscriptions se font sur place au musée selon les disponibilités. Une fois par semaine, il est possible de passer la nuit entière du vendredi au samedi dans le « Dream Bed ». L’expérience dure de 20h à 8h et ne peut être réservée qu’en ligne. Afin de rendre cette soirée au musée abordable pour tous les budgets, les prix varieront. Le personnel de sécurité du musée fournira des draps propres.
Le « Dream Bed » est un robot qui se déplace pendant le sommeil du visiteur. Les rêves sont détectés via des capteurs intégrés au matelas, qui mesurent la fréquence cardiaque, la respiration et les mouvements. Ces lectures ne sont pas enregistrées. Les différentes phases de sommeil et intensités de rêve sont synchronisées avec les mouvements du lit. Au fur et à mesure que le visiteur s’endort et se réveille, une reproduction d’un champignon rougeoyant tourne au-dessus du lit.
Les billets pour la nuitée dans le «Dream Bed» peuvent être trouvés ici .
Informations Pratiques
Fondation Beyeler La Fondation Beyeler à Riehen près de Bâle est réputée à l’international pour ses expositions de grande qualité, sa collection d’art moderne et d’art contemporain de premier plan, ainsi que son ambitieux programme de manifestations. Conçu par Renzo Piano, le bâtiment du musée est situé dans le cadre idyllique d’un parc aux arbres vénérables et aux bassins de nymphéas. Le musée bénéficie d’une situation unique, au coeur d’une zone récréative de proximité avec vue sur des champs, des pâturages et des vignes, proche des contreforts de la Forêt-Noire. La Fondation Beyeler procède avec l’architecte suisse Peter Zumthor à la construction d’un nouveau bâtiment dans le parc adjacent, renforçant ainsi encore l’alliance harmonieuse entre art, architecture et nature. www.fondationbeyeler.ch LUMA Foundation LUMA Foundation a été créée en 2004 par Maja Hoffmann à Zurich, en Suisse, afin de soutenir la création artistique dans les domaines des arts visuels, de la photographie, de l’édition, des films documentaires et du multimédia. Considérée comme un outil de production pour les multiples initiatives lancées par Maja Hoffmann, LUMA Foundation produit, soutient et finance des projets artistiques qui visent à approfondir la compréhension des questions liées à l’environnement, aux droits de la personne, à l’éducation et à la culture. www.luma.org; www.westbau.com
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00 accès depuis la gare SBB, prendre le Tram 1 ou le 2, jusqu’à Messeplatz puis prendre le tram 6 jusqu’à l’arrêt la Fondation
Martin Schongauer (Colmar, vers 1445 – Breisach, 1491), Retable d’Orlier
L’exposition Couleur, Gloire et Beauté présentée au Musée Unterlinden au printemps-été 2024 est le volet colmarien de l’ambitieux projet « Peintures germaniques des collections françaises (1370-1550) » mené en partenariat avec l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon et le Musée des Beaux-Arts de Dijon. Décliné sous la forme d’une exposition en trois volets, ce projet résulte du programme de recherche REPEG (Répertoire des peintures germaniques) mené par l’INHA depuis 2019. Visible du 4 mai au 23 septembre 2024
Commissariat d’exposition Commissariat scientifique • Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice en chef du patrimoine, et Aude Briau, doctorante en histoire de l’art (EPHE, PSL / Université d’Heidelberg), chargée d’études et de recherche à l’INHA. À Colmar : • Camille Broucke, conservatrice du patrimoine chargée des collections d’art ancien, directrice du Musée Unterlinden de Colmar. • Magali Haas, documentaliste scientifique, chargée des collections d’arts graphiques au Musée Unterlinden de Colmar.
Le projet
Ce projet est l’aboutissement d’un programme de recherche mené par l’Institut national d’histoire de l’art depuis 2019, qui a permis de recenser près de 500 oeuvres présentes sur le territoire national et produites dans les régions germanophones du Saint Empire romain germanique pendant le Moyen Âge et la Renaissance. Ce travail a consisté en une étude matérielle des peintures sur place, des collectes documentaires et bibliographiques systématiques et des recherches sur les attributions.
Avec des prêts issus de musées parisiens (le musée du Louvre, le musée des Arts Décoratifs, le musée de Cluny…), de musées en région (Orléans, Lyon, Roanne, Marseille, Agen, Grenoble, Moulins, Lille…) et d’églises (Luemschwiller, Marckolsheim, Weyersheim…), chacun des trois musées accueillant un des trois volets de l’exposition propose ainsi un axe en lien avec ses propres collections et les spécificités culturelles et historiques de son territoire.
A Colmar
La collection de peintures anciennes du Musée Unterlinden émane principalement de l’art à Colmar durant les derniers siècles du Moyen Âge. L’exposition permet, grâce à des prêts généreux provenant de musées et d’églises, de l’inscrire dans le cadre géographique plus large du Rhin supérieur : ce territoire, qui correspond plus ou moins à l’actuelle Alsace, s’étend de part et d’autre du Rhin, des Vosges à la Forêt Noire, et de Strasbourg au Nord à Bâle au Sud ; il abrite des villes riches, au grand dynamisme économique, qui sont autant de grands centres de production artistique : Bâle, Colmar, Fribourg-en-Brisgau et Strasbourg.
Au niveau de la tribune de la chapelle, un focus est proposé sur la restauration du Retable d’Issenheim (2018-2022) et sur la manière dont elle a permis de mieux apprécier et comprendre ses exceptionnels panneaux peints et sculptures.
Le volet colmarien de l’exposition s’attache tout d’abord à répondre aux nombreuses questions que les visiteurs d’aujourd’hui peuvent se poser face à de telles oeuvres : comment étaient-elles réalisées aux 15e et 16e siècles ? Quelles fonctions avaient ces peintures considérées aujourd’hui comme des oeuvres d’art ? Quelle était la nature des relations entre les peintres et leurs commanditaires ? Il invite ensuite ses visiteurs à une exploration stylistique, cherchant à leur faire saisir les spécificités de chaque centre de production, voire de chaque atelier, et les changements qui s’opèrent au fil du temps dans les goûts des commanditaires et les propositions des artistes.
Un parcours qui livre des clés de compréhension
Le préambule « Comment ? Matériaux et techniques », présente les modalités de création et de restauration des oeuvres. Une première salle, dédiée aux panneaux peints en tant qu’objets, met en évidence les matériaux utilisés par les artistes et les techniques employées. Le choix de l’essences de bois, la préparation du panneau, la constitution de la couche picturale et l’application de l’or sont ainsi présentés à travers l’exposition de deux panneaux de retable : • une oeuvre principale, Les Deux rencontres du Christ et de saint Pierre (église Saint-Michel, Weyersheim), autour de laquelle est explicité l’ensemble du processus
• une secondaire, Le Martyre d’un saint (Musée Unterlinden, Colmar), proposant un focus sur sa restauration et les éléments que celle-ci a apporté sur l’identification de l’oeuvre et son appartenance à un retable.
Pour quoi faire ? Les fonctions des peintures
Présenté dans la salle d’exposition temporaire, ce premier chapitre dévoile les différentes fonctions et usages des peintures. Principalement religieuses, celles-ci se présentaient sous la forme de retables monumentaux dans les églises mais aussi sous la forme d’oeuvres de plus petit format destinées à une dévotion personnelle dans les monastères et chez les laïcs. Des retables monumentaux Le retable germanique à la fin du Moyen Âge Le terme « retable » désigne une oeuvre peinte ou sculptée (ou les deux) qui se dresse sur l’autel ou à l’arrière de celui-ci. Caractéristiques de l’Europe chrétienne, les premiers retables conservés datent du 12e siècle. Il n’y a pas d’explication univoque à l’apparition de ce type de mobilier liturgique, phénomène large et multiforme. Ce qui est indéniable cependant, dans toutes les hypothèses proposées par les historiens et les historiens d’art, c’est l’importance du rôle des images : un retable est toujours doté d’images et souvent d’images complexes. Elles reflètent et amplifient les significations de la liturgie ; le retable contribue à la véritable mise en scène des cérémonies religieuses.
Des images pour la dévotion personnelle Des oeuvres peintes sans l’intermédiaire de l’ Église La religion joue un rôle encore très important à la fin du Moyen Âge. Elle est au coeur de la vie des hommes et des femmes de cette époque et rythme leur quotidien. Après les épreuves subies par les populations dans les décennies précédentes (guerres, famines, épidémies), l’Église offre un cadre rassurant où chacun peut trouver une consolation grâce au Christ, à la Vierge et aux saints. Ces figures servent d’intermédiaire entre les fidèles et Dieu. Cependant, l’Église est également victime de son succès : elle peine à répondre à l’enthousiasme des laïcs les plus exigeants et les plus aisés. Ces derniers aspirent à une foi plus intime et à un rapport direct avec le divin.
Retable de la Vierge
Pour quoi et par qui ? Commanditaires,artistes et ateliers
Ce second chapitre propose de découvrir les différents acteurs de la création d’un retable : sculpteur, peintre, huchier (menuisier), leurs ateliers respectifs (maître/compagnons/apprentis). Le rôle crucial des commanditaires à l’origine des oeuvres y est également présenté. Les retables, des oeuvres collectives À partir des années 1450, on assiste dans la région à un net développement du retable qui gagne en ampleur et en hauteur. Progressivement, les panneaux peints sont compartimentés, encadrés, et les décors se font plus complexes (Caspar Isenmann, Retable de la Passion du Christ, Musée Unterlinden). Différents corps de métiers tels que des peintres, sculpteurs et huchiers (menuisiers), collaborent à la réalisation de ces ensembles, qui allient peintures et sculptures au sein d’une caisse et d’encadrements mobiles réalisés sur mesure pour les accueillir. (Retable de la vie de la Vierge, église Saint-Christophe, Luemschwiller).
Le contrat de commande La demande d’un commanditaire, religieux ou laïc, est le préalable indispensable à toute création artistique d’importance à la fin du Moyen Âge. L’identité des commanditaires de ces oeuvres n’est cependant pas aussi aisée à déterminer qu’on pourrait le penser. Elle peut être connue, ainsi que la teneur de la commande, grâce aux rares contrats existants qui mentionnent le ou les maître(s) d’ouvrage et le nom du ou des artiste(s) sollicité(s). Ces documents signés par les deux parties peuvent être laconiques et se réduire au délai imparti, à l’artiste et au paiement. À l’inverse, le commanditaire précise parfois avec beaucoup de détails ses volontés, la qualité souhaitée, l’iconographie, et peut même exiger un dessin préparatoire qu’il doit valider avant l’exécution de l’oeuvre. Le contrat de commande du Retable de la Passion du Christ de Caspar Isenmannnest l’un des rares contrats de commande conservés dans la région du Rhin supérieur à la fin du Moyen Âge.
Où et quand ? Centres de production et évolutions picturales
Le troisième chapitre de l’exposition permet de suivre la dynamique artistique de la production picturale dans le Rhin supérieur entre 1450 et 1540 à travers la présentation de plus d’une quarantaine d’oeuvres. Strasbourg, Bâle, Colmar et Fribourg concentrent les principaux ateliers de peintres. Ces derniers travaillent avant tout pour une clientèle locale. Leur carrière est resserrée géographiquement, ce qui atteste d’une forte demande dans la région, mais entraîne un certain conservatisme dans leurs propositions, probablement pour se conformer aux goûts des commanditaires. Le programme de recherche mené par l’INHA a permis de recréer des ensembles cohérents d’un point de vue géographique et chronologique (oeuvres produites dans une même région à la même époque, voire dans un même atelier), et de reconstituer complètement ou en partie des oeuvres qui ont été démembrées. Vers 1450-1460 Des propositions picturales entre douceur et expressivité La production peinte de cette époque dans le Rhin Supérieur est caractérisée par une forte permanence des formules iconographiques et des modes de représentations, accompagnées de recherches encore timides sur le rendu plus naturaliste des volumes des corps et des drapés et de la matérialité des éléments (textiles, armures, bois) ; elle se conforme probablement en cela aux demandes et aux goûts des commanditaires. Des tempéraments artistiques peuvent néanmoins être distingués, entre douceur pour certains artistes et expressivité pour d’autres, tirant parfois à la caricature. Dans les années 1420, certaines personnalités émergent et les particularismes régionaux s’exacerbent. Le maître de Rheinfelden actif à Bâle vers 1450, Jost Haller à Strasbourg à la même époque ou Caspar Isenmann à Colmar vers 1460 réalisent des oeuvres narratives avec un sens du détail et de l’expressivité. (Maître de Rheinfelden, Retable Lösel : Le Baptême du Christ, Dijon, Musée des Beaux-Arts et La Mort de la Vierge, Mulhouse, Musée des Beaux-Arts).
À partir de 1470 Martin Schongauer et comparses La personnalité du graveur et peintre colmarien Martin Schongauer (vers 1450-1491)émerge dans le paysage artistique du Rhin supérieur. Il propose une synthèse inédite entre innovations flamandes et tradition picturale locale. Ses figures ont des attitudes délicates et des expressions douces, marquant leur caractère divin, et héritées de peintres locaux de la génération précédente. Toutefois, il sait parfaitement les mettre en volume et les positionner de manière réaliste dans un espace unifié et des compositions complexes. Il offre ainsi des scènes cohérentes, et donc très efficaces. Par cette stratégie de changement dans la continuité, il séduit des commanditaires locaux importants. Il exerce aussi une large et longue influence sur de nombreux artistes (peintres, graveurs, sculpteurs) dans la région du Rhin supérieur. Mais cette influence s’exerce bien au-delà du territoire grâce à la diffusion de ses nombreuses gravures, d’une qualité exceptionnelle, dans l’Europe entière, grâce à l’imprimerie alors en plein essor.
Un Schongauer a été trouvé dans les réserves du musée.
Un nouveau Dürer
Ce travail de recherche initié par l’INHA a permis de découvrir un 7e Dürer (en France), une crucifixion, identifiée dans un musée de Picardie par Isabelle Dubois Brinkmann, conservatrice en chef du patrimoine.
Vers 1500-1540 L’art singulier de Hans Baldung Grien Au début du 16e siècle, un autre artiste se distingue : Hans Baldung Grien. Basé à Strasbourg et également actif à Fribourg-en-Brisgau, c’est un peintre à la pratique très personnelle, chez qui coexiste les sujets de tradition médiévale et l’ouverture à de nouveaux thèmes et de nouvelles formes. Il faut mentionner sa maîtrise de l’art du portrait et du paysage, ainsi que sa connaissance du maniérisme italien : cette nouvelle manière de peindre apparaît entre 1515 et 1520 et gagne rapidement l’Europe entière. Elle s’attache à afficher l’artificialité de l’art en poussant parfois jusqu’à l’invraisemblance la maîtrise de l’anatomie (corps étirés, muscles hypertrophiés), en altérant les couleurs et les drapés par rapport à la réalité. Hans Baldung Grien se convertit au protestantisme en 1529 : les commandes religieuses se faisant rares à Strasbourg (devenue protestante dans les années 1520 et ayant ordonné le retrait des images des églises et couvents en 1530), il adapte sa production pour continuer à satisfaire et à développer sa clientèle : il se tourne vers les sujets profanes et les portraits tout enexécutant encore des tableaux de dévotion privée.
Des dispositifs de médiation au coeur du parcours
Les dispositifs présentés dans l’exposition s’adressent prioritairement à un jeune public (7-12 ans) pour lui permettre une compréhension de ces oeuvres d’art ancien à caractère religieux éloignées esthétiquement et iconographiquement de ses références contemporaines. Ces outils proposent des contenus uniques, ludiques et didactiques, adaptés à ce public, en diversifiant les approches (visuelles, sonores, tactiles…) et les formes. L’ensemble des dispositifs est accessible en trois langues: français, anglais et allemand
Le beau temps n’étant pas au rendez-vous, Patty la Souris n’y sera pas non plus!
Une date ultérieure sera choisie pour ce pique-nique afin que la joie soit de la partie plutôt que la pluie!
En clair: pas de pique-nique ce jeudi!
À bientôt.
Patricia Vest est partie dans un grand éclat de rire jeté à la face de la mort. Elle est allée côtoyer les étoiles, pour écrire à l’encre du ciel la suite des aventures de Patty la souris. emprunté à Eric Kheliff
MAMIE SHATZ, l’INFLUENCEUSE MULHOUSIENNE DES SEXYGENAIRES
Sous son appellation favorite, elle nous contait par le menu ses journées de repos forcé, fleuries par ses dessins de Patty. Cela a démarré peu avant juin 2023
Nous guettions au jour le jour ses publications, d’un optimisme délirant. Elle était toujours attentive à son ancienne fonction de présidente du commerce mulhousien, à sa boutique IMAGINE, aux s’Henriette, ses amies du gang des tricoteuses, du dressoir des copines, de ses voisins commerçants, de l’actualité. Elle nous régalait de vidéos, où elle vantait ses produits de beauté, avec un accent bien de chez nous.
Suite
Nous la croyions invincible. Nous vivions toutes les étapes de son combat contre la maladie, subjugués par sa vivacité, son optimisme, sa drôlerie, puis tout d’un coup après le 6 avril, plus de publication. Notre attente de nouvelles était balancée entre l’espoir d’un nouveau sursaut et l’inquiétude d’une affreuse annonce .
Comme vous tous, j’imagine, elle ne quittait plus nos pensées. Puis vint la terrible nouvelle, elle nous a faussé compagnie. Toutes nos pensées émues pour « l’astre qui éclaire ses jours » son fils Anthony, ses petits enfants, sa famille, ses amis. Elle nous manque tant déjà. sa page Facebook ci-dessous(clic)
Hello les amis de Patricia alias Patty la souris, pour ceux qui veulent lui rendre un dernier hommage dans la joie et la bonne humeur, rendez-vous le jeudi 23 mai de 19h à 22h rué Henriette alias rue Patty la souris . Tables et bancs sont mis à disposition par la ville, venez avec votre miam et votre glouglou que vous avez envie de partager comme à l,époque des pique niques qu’elle organisait. Haut les cœurs et au jeudi 23 mai!!!
FB Patrica Vest
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Gérard Willig est parti rejoindre Malou, qui brille depuis 7 ans, au firmament des enseignants. Gérard professeur d’Allemand à la retraite, mais j’ajouterai : « Professeur un jour, professeur toujours »
Au cours de nos nombreux voyages, il a su nous rendre attentif à la beauté du monde. Son dada, avec le chant, était entre autre l’architecture, dont il avait assidument suivi les cours, en parallèle avec sa fonction de professeur. Il nous avait appris à regarder un lieu, un monument en arrivant et aussi de le regarder en partant, pour bien fixer le lieu dans notre mémoire. Il était tellement cultivé, que plus d’une fois, il en savait davantage sur l’objet visité, que le guide qui nous recevait. Avec Malou, il nous avait conduit à la découverte des magnifiques régions françaises, suisses et allemandes. Nos sorties UP, préparées minutieusement par eux étaient source d’expériences riches pour le coeur et l’âme.
Que d’encouragements ne ma t’il pas donné pour mon blog, dont il était un lecteur assidu. Combien de fois n’a t’il pas décrocher son téléphone pour nous avertir d’une émission télévisée qui était d’un intérêt certain, afin que nous ne la manquions pas.
Voilà qu’il s’est endormi paisiblement dans sa dernière demeure, le Hôme Haeffely. Après avoir quitté sa demeure de Pfastatt, remplie de livres, pour cause de fatigue du couple, suivi très vite, par le décès de Malou. Il passa quelques temps au Hansi à Boutzwiller, d’où il pouvait profiter du parc et de la vue vers la Forêt Noire et même par très beau temps les Aples, puis quelques escapades en compagnie d’amis. Puis sa santé déclina et il entama un séjour à l’Ehpad Haeffely. Voyez ses peintures ici
Vous pouvez lui rendre hommage mardi le 7 mai à 10 h, à l’église St Antoine de Boutzwiller.
Le texte écrit à 8 mains qui a été lu par Louis, un de ses petit-fils, lors de la cérémonie des obsèques
Il faisait beau ce mercredi 1er mai et le muguet posé sur ta table de chevet sentait bon. Denise et Vincent étaient sortis de la chambre quelques instants pour prendre l’air lorsque tu nous a quittés. « Je vais disparaître et vous ne vous en apercevrez même pas ! shoop!» nous avais-tu dit la semaine d’avant en parlant d’un envol imaginaire. Et tu l’as fait. Ce jour-là c’était un soleil d’été qui baignait la plaine d’Alsace entre Vosges et Rhin. Ce paysage que tu aimais tant et que tu connaissais de manière si intime était recouvert de son ciel le plus bleu. La beauté, c’est ce que tu as toujours cherché. Nous t’avons vu t’émerveiller pour tant de choses. Accompagné de mamie et lors des années qui ont suivies son départ, tu as su garder précieusement cet enthousiasme pour la vie et tout ce qu’elle peut nous apporter malgré les épreuves. Tu as quatre petits enfants en Australie et ne pouvant être présents, ils ont souhaité que ce message soit lu lors de cette cérémonie : “Pour nous, Papy était un modèle très fort, passionné par la culture et le savoir. Il nous a enseigné les avantages de la discipline et du travail. Papy était tout aussi passionné par l’apprentissage que par l’enseignement. Il élargissait nos horizons, mais trouvait toujours le temps de s’amuser en chantant, en dansant et en jouant. Nous l’aimons beaucoup et il continuera de vivre dans nos coeurs en Australie.” Pour ma part je me souviendrai toujours de ce voyage que nous avons fait tous les deux à Munich où nous avions enchaîné les visites marathons dont toi et mamie aviez le secret. Il fallait suivre ton rythme plus que soutenu et tes directives, mais ce que tu m’y as fait découvrir restera avec moi à jamais au même titre que la cueillette des cassis et des groseilles dans le jardin aux Tuileries ou le tic-tac de l’horloge de la Stub lors de nos parties de moulin que tu aimais gagner. Papi, tes leçons d’allemand exigeantes ont été formatrices pour certains, un peu traumatisantes pour moi. La diplomatie et la psychologie n’ont jamais été ton fort et ton sacré caractère a entraîné parfois des incompréhensions et des rancunes mais tu étais sincère et parfois même candide. Chacun garde en lui une image de toi avec tes ombres et tes lumières. Fils de paysans devenu instituteur puis professeur, guide, mari, père, grand-père, arrière- grand-père, ami…Tu as aussi été voyageur, sculpteur, peintre, un amoureux de la musique et des arbres. Tu étais un homme qui contemplait et interrogeait le monde, avec l’écriture pour nourrir tes pensées. Et tu resteras à jamais dans les nôtres. Mach’s guet papi ! Ton corps reposera maintenant à Dessenheim, ton village, la terre de tes ancêtres entre Vosges et Rhin. Repose en paix. Un montage vidéo fait par Lydia ( fille de Denise)
Au Petit Palais une exposition à Théodore Rousseau (1812-1867), jusqu'au 7 juillet 2024 Commissariat : Annick Lemoine, conservatrice générale du patrimoine, directrice du Petit Palais, commissaire générale Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peintures au musée d’Orsay, commissaire scientifique. L’exposition est organisée avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre et du musée d’Orsay
Le Petit Palais présente une exposition inédite consacrée à Théodore Rousseau(1812-1867), artiste bohème et moderne, qui a fait de la nature le motif principal de son oeuvre, son monde et son refuge. Admiré par les jeunes impressionnistes comme par les photographes qui suivent sa trace en forêt, Rousseau prouve à lui tout seul la vitalité de l’école du paysage, au milieu d’un siècle marqué par la révolution industrielle et l’essor des sciences du vivant. Véritable écologiste avant l’heure, il porte un regard d’artiste sur la forêt de Fontainebleau et élève sa voix pour alerter sur la fragilité de cet écosystème.
L’exposition
L’exposition rassemble près d’une centaine d’oeuvres venant de grands musées français comme le Louvre et le musée d’Orsay, européens comme le Victoria and Albert museum et la National Gallery de Londres, la Collection Mesdag de La Haye, la Kunsthalle de Hambourg entre autres, ainsi que de collections privées. Ces oeuvres montrent combien l’artiste mérite une place de premier plan dans l’histoire de l’art et du paysage, mais aussi à quel point son oeuvre peut guider, aujourd’hui, notre relation à la nature.
Parcours
Le parcours de l’exposition suit le fil de la carrière de cet artiste singulier qui s’est toujours positionné à rebours de ses contemporains. La première section évoque son renoncement à la voie académique notamment par le refus d’effectuer le traditionnel voyage en Italie pour parfaire son apprentissage. Rousseau souhaite en effet peindre la nature pour elle-même et non comme décor pour des scènes mythologiques. Il préfère sillonner la France comme en témoignent ses oeuvres de jeunesse : Paysage d’Auvergne, 1830 (musée du Louvre) ; Village en Normandie, 1833 (Fondation Custodia, Collection Frits Lugt) ; Le Mont-Blanc, vu de la Faucille. Effet de tempête, 1834 (Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague). Il rapporte de ses voyages de nombreuses études qui montrent son observation attentive du visible : études de troncs, rochers, sous-bois, marais…
Au coeur de l’exposition
L’exposition montre toute la singularité de l’oeuvre de Rousseau dont le travail au plus près du motif fait partie intégrante de son processus créatif. Le peintre a besoin de s’immerger dans la nature. Il renonce à toute perspective géométrique et place le spectateur non pas en surplomb du paysage mais au coeur de cet écosystème. Il retouche ensuite ses tableaux en atelier parfois pendant plusieurs années. Sa technique très personnelle, qui contraste avec celle des autres artistes de son temps, lui vaut d’être refusé aux Salons plusieurs années de suite avant de choisir lui-même de ne plus rien envoyer, découragé. Paradoxalement, ce rejet qui lui vaut le surnom de «grand refusé» lui permet d’acquérir une notoriété et un véritable succès critique et commercial en France comme à l’étranger.
La forêt de Fontainebleau
Millet et Rousseau Le parcours met ensuite en lumière ses oeuvres peintes en forêt de Fontainebleau et son rôle décisif joué auprès des artistes et photographes qui comme lui fréquentent le village de Barbizon où il s’installe à partir de 1847. Autour de lui, se rassemblent des peintres comme Narcisse Diaz de la Peña, Charles Jacques, Jean-François Millet qui deviendra son ami le plus proche mais aussi des photographes tels Eugène Cuvelier, Charles Bodmer ou encore Gustave Le Gray. Ils arpentent inlassablement la forêt de Fontainebleau et dressent de véritables portraits d’arbres qui deviendront la signature de Rousseau. L’artiste scrute leur structure organique, la ligne de leurs branches, la forme de leurs noeuds. Il les individualise et situe précisément ses tableaux : Le Pavé de Chailly, vers 1840 (Musée départemental des peintres de Barbizon), ou encore Le Vieux Dormoir du Bas-Bréau, 1836-1837 (dépôt du Musée du Louvre au musée d’Orsay).
En parallèle, une conscience aigüe de la mise en danger des forêts se développe chez les artistes, les critiques et les écrivains dans un contexte d’industrialisation croissante. Les peintres sont les témoins de coupes massives d’arbres et s’en font l’écho. Rousseau souhaite dénoncer ces « crimes » à travers ses oeuvres. Il choisit notamment un titre qui frappe les esprits en reprenant l’épisode biblique du Massacre des innocents,1847 (Collection Mesdag, Pays-Bas)
qui représente une scène d’abattage d’arbres en forêt. En 1852, Rousseau se fait le porte-voix de la forêt au nom de tous les artistes qui la peignent et écrit au comte de Morny, ministre de l’Intérieur de l’époque. Son combat trouve sa résolution dans la création, en 1853, de la première réserve naturelle au monde, sous le nom de «réserve artistique», officialisée en 1861. En fin de parcours, une frise chronologique retrace l’histoire de la forêt de Fontainebleau et de sa sauvegarde du début du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, rappelant l’apport décisif de Rousseau, au nom de l’art, dans l’émergence d’une conscience écologique.
VISITES LITTÉRAIRES Les voix de la forêt
Avec Théodore Rousseau, des romantiques aux naturalistes, de Sand à Flaubert, les écrivains donnent à entendre la voix des arbres et le langage des forêts. Une conférencière propose un ensemble de textes évoquant, au fil de l’exposition, l’installation de la communauté artistique et littéraire de Barbizon, le renouveau du paysage et la défense de la forêt de Fontainebleau. Les mardis à 12h15 7, 14, 21 et 28 mai 4, 11, 18 et 25 juin 2 juillet.
Informations pratiques
Petit Palais Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Avenue Winston-Churchill, 75008 Paris Tel : 01 53 43 40 00 petitpalais.paris.fr Accessible aux visiteurs en situation de handicap. Accès En métro Lignes 1 et 13 : Champs-Élysées Clemenceau Ligne 9 : Franklin D. Roosevelt En RER Ligne C : Invalides En bus Lignes 28, 42, 72, 73, 80, 83, 93 En VÉLIB’ Station 8001 (Petit Palais) Auditorium Informations sur la programmation à l’accueil ou sur petitpalais.paris.fr Café-restaurant Le café-restaurant du musée sera fermé pour travaux de rénovation jusqu’au 26 avril inclus.
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La Fondation François Schneider présente pour la période estivale, une exposition temporaire intitulée Aqua Terra mettant en avant la céramique contemporaine à travers le travail sculptural d’une trentaine d’artistes céramistes. Commissariat : Sarah Guilain, responsable des projets artistiques et de la collection
LES ARTISTES
LES THÈMES ABORDÉS
C’est là que tout commence, sur un bord de plage ensoleillé, où les rires des baigneurs et les jeux d’eau résonnent. Que ce soit pour se baigner avec une bouée, se détendre entre amis ou en famille, ou partir à la découverte des trésors marins, chacun y trouve son bonheur. Les artistes s’inspirent de ces éléments emblématiques de la plage afin de créer des oeuvres originales évoquant la détente, les coquillages, les bouées aux couleurs vitaminées et aux formes amusantes. L’ambiance y est détendue et ludique.
Johan Creten, Les Crevettes diaboliques, 2021-2023
Lisa Pélisson Chaise de maitre-nageur,
L’horizon marine
Agathe Brahami-Ferron puise ainsi dans ses souvenirs de vacances pour créer des oeuvres pleines d’humanité, de couleur et de vie. Ses personnages, comme La baigneuse, semblent surgir de l’eau, avec des détails tels qu’un maillot de bain en forme de coquillage ou les premiers coups de soleil rougissant sa peau. Très attachée à la dimension technique et à la mise en valeur de l’art de la céramique, Agathe Brahami-Ferron crée des personnages en céramique tels que des vacanciers ou des nageuses. Sur ces oeuvres sculptées en grandeur nature, l’artiste applique des nuances avec un pistolet, donnant ainsi une profondeur à la peau de ses personnages. La mer : la liberté se compose de 8 modules en céramique qui mettent en valeur le savoir-faire technique de l’artiste dans la manipulation de la forme et de la couleur. En superposant diverses couches d’émaux transparents et opaques, Félicien Umbreitcrée des couleurs uniques qui reflètent le mouvement incessant de la mer. Dans cette oeuvre, la force de la nature invite à la contemplation.
Virgaest une oeuvre captivante de l’artiste Cat Loray, qui transporte le visiteur. Telles des cascades célestes, des fils de pluie suspendus flottent dans l’air, créant une danse poétique entre la terre et le ciel. Chaque gouttelette en céramique blanche est un instant figé, une pause dans le temps. L’oeuvre invite à la contemplation, à la réflexion. Virga est une ode à la nature, une invitation à se perdre dans la magie de l’instant présent.
Fascination glacée
Dans un univers entre la magie des émaux céladon et la pure blancheur de la porcelaine, le froid se fait ressentir. Parmi les icebergs majestueux dressés comme des sculptures de glace éternelles, les bélugas dansent avec grâce dans les eaux cristallines, capturant un moment figé dans un monde glacé.
Cécile Fouillade, Phoque annelé, 2024 Porcelaine, tissus, bois Iceberg n’est pas une pièce unique. Il s’agit d’une série sur laquelle l’artiste travaille depuis 2015. La porcelaine blanche contraste magnifiquement avec le bleu de l’eau, évoquant la pureté et la majesté de la glace. On imagine aisément les icebergs géants se détachant de la banquise et dérivant dans les eaux froides de l’océan.
Weronika Lucinska Iceberg, 2024
Dans une démarche visant à instaurer un dialogue entre la nature et l’architecture, les céramiques de Safia Hijoss’inscrivent dans un environnement à la fois baroque et poétique. Elles se retrouvent au mur, au plafond, au sol, dans les coins, dans les arbres… Avec ces pièces murales tubulaires, il s’agit ici d’évoquer à la fois l’eau à l’état liquide et les roches qui se forment lentement par calcification.
Stalaktos, 2024
Vestiges oubliés des profondeurs
Ces vestiges abandonnés qui jonchent les fonds marins, sont des témoins silencieux de l’histoire de l’humanité et de la vie marine. Les artistes nous confrontent à la fragilité des écosystèmes marins et à l’empreinte indélébile laissée par l’homme sur ces paysages sublimes. Les sculptures exposées captent cette atmosphère de mystère et de nostalgie, où la céramique devient le témoin silencieux des bouleversements qui affectent les océans. Mein Er Mere est le nom désigné d’une pierre couchée sur l’estran de Locmariaquer (Bretagne). Depuis le Néolithique, cette pierre a vu la mer monter d’un mètre par millénaire. Les collines sont devenues des îles et l’argile sur laquelle elle reposait s’est mêlée avec le sable vaseux : on appelle ce mélange de la tangue. À partir de ce matériau, les deux artistes ont façonné des milliers de pièces céramiques suggérant la face cachée du menhir. Mein Er Mere est le portrait imaginaire de ce qui a déjà été emporté par la mer avec lenteur et certitude.
Cordina & Mérovée Dubois Mein Er Mère, 2021
Ce casque de scaphandre à taille humaine nous accueille tel un guide fantomatique qui invite le visiteur à l’équiper pour partir en exploration. Tout en suggérant la préparation nécessaire aux plongeurs, il nous rappelle les limites de notre condition humaine à pénétrer physiquement l’espace sousmarin. Cette protection mécanique évoque les inlassables recherches vouées à inventer toujours plus d’outils et de machines capables de remédier aux impairs de notre évolution. Cartel rédigé par Licia Demuro à l’occasion de l’exposition à la Corderie Royale en 2022
Elsa Guillaume, Spacesuit, 2012 Céramique, câbles
Les merveilles de l’océan
Le monde aquatique prend vie avec sa profondeur envoûtante. Les massifs coralliens déploient des couleurs chatoyantes et des formes étranges, pendant que des créatures marines telles que des araignées de mer et des poulpes se faufilent habilement entre les coraux.
Bénédicte Vallet, Phanons, 2019 Porcelaine fibrée, chanvre, bois
Un poulpe, brillant et vibrant d’énergie, se faufile à travers une étagère carrelée en verre bleu avec tous ses tentacules. Ce fragment d’espace domestique remodelé par une fantaisie débridée suscite des sentiments mêlés, entre la connivence du clin d’oeil et l’inquiétude face à l’animation incontrôlée et intempestive d’un décor ordinairement si policé.
Sébastien Gouju, Le poulpe, 2017 Faïence émaillée
Les gardiens des abysses
Au coeur des abysses, nous sommes transportés à la rencontre de créatures marines fantastiques telles que des sirènes, des tentacules et des poissons scintillants. Les artistes explorent les mythes et légendes liés à l’océan, et créent des oeuvres qui évoquent des univers mystérieux. C’est là que le royaume de Neptune prend vie, dans une réalité liquéfiée et captivée par l’imagination. Les gardiens des abysses Thomas Kartini, s’inspire de ses précédentes recherches en biologie, de monstres japonais et de jouets modulaires pour créer des paysages ludiques, habités de créatures charmantes ou inquiétantes.
Thomas Kartini, Tentaculaire II, 2024 Modelage, matières grès, porcelaine, engobes, émauxMuriel Persil Le poisson scintillant, 2022 Grès émailléJohan Creten, Les Crevettes diaboliques, 2021-2023 Grès émailléMélanie Broglio L’hippocampe, 2019 Faïence émaillée
Information Pratiques
HORAIRES & TARIFS Horaires d’hiver (Octobre – Mars) du mercredi au dimanche 13h à 17h Tarif normal : 8 € Tarifs réduits : 4 € Et gratuité sous conditions. Pour plus de renseignements consultez notre site internet : fondationfrancoisschneider.org Fondation François Schneider 27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller – FRANCE
……………………………………………………… Horaires d’été (Avril – Septembre) du mercredi au dimanche 11h à 18h
Le Kunstmuseum Basela une nouvelle directrice: Elena Filipovic a pris ses fonctions en avril 2024. Elle succède à Josef Helfenstein, qui a pris sa retraite fin 2023. À propos de son nouveau mandat, Elena Filipovic déclare :
« C’est un honneur d’assumer cette impressionnante responsabilité. Je suis profondément engagée à protéger et à élargir davantage l’héritage de l’un des musées d’art les plus importants au monde. La Collection d’art publique de Bâle qui constitue le noyau historique du Kunstmuseum ; sa création remonte à 1661 dans le but de préserver les œuvres d’art, ainsi que la créativité et les idées des artistes, pour les générations futures et de les partager avec des publics proches et lointains. C’est la tradition d’un musée véritablement public, dans lequel la rencontre avec l’art a servi de source d’inspiration vitale et de défi aux perceptions communes du monde, chose sur lesquelles Filipovic souhaite s’appuyer. À cette fin, elle vise à élargir le public en renforçant le Kunstmuseum Basel pour qu’il devienne un lieu encore plus accessible, inclusif et accueillant.
Le Kunstmuseum Basel est déjà exceptionnel, mais je pense qu’il a aussi le potentiel de le devenir encore plus grâce à un engagement accru à se voir dans le présent : un musée dans lequel nous comprenons que nous avons des centaines d’années d’art qui peuvent entrer en résonance et nous dire quelque chose d’important sur notre vie actuelle. Un musée dans lequel nous pouvons regarder par exemple le Christ mort au tombeau de Holbeinet en venir à comprendre comment nous, en tant que société, avons toujours été aux prises avec la mortalité, la perte et la foi, un tel tableau vieux de plus de 500 ans peut encore nous parler aujourd’hui ».
C’est comme ça que E. Filipovic esquisse son approche : le musée avec ses trésors d’art s’étendant sur sept siècles, doit développer de nouveaux modes de pensée et d’action dans sa programmation et sa recherche pour nous aider à faire face aux complexités d’aujourd’hui.
L’un des axes de son travail sera donc la collection. Filipovic ne veut pas seulement ajouter progressivement de nouveaux accents dans la présentation des œuvres d’art de la collection dans les trois les lieux du musée. Elle espère également élargir la collection d’art public de Bâle avec des acquisitions et des cadeaux soigneusement réfléchis, par exemple des œuvres de créateurs sous-représentés, artistes d’horizons divers. Elle estime en outre que les questions centrales dans la société contemporaine, comme la durabilité et la diversité, sont des défis clés. Le Kunstmuseum Basel doit s’attaquer à ce problème.
Les visiteurs peuvent déjà voir le premier des changements progressifs initiés par Filipovic, dans la présentation des collections. Elle sera également co-commissaire d’une exposition rétrospective, au printemps/été 2025, qui portera un nouveau regard sur le travail de l’artiste franco-italien sculpteur et photographe Medardo Rosso (1858-1928), en perspective d’une époque contemporaine. La présentation de cette œuvre qui a contribué à ouvrir la voie au modernisme, est réalisé en coopération avec le Musée d’Art Moderne Stiftung Ludwig / mumok, Vienne et sera complétée par des œuvres d’autres artistes.
Détails biographiques
Elena Filipovic (née en 1972) rejoint le Kunstmuseum après plus de neuf ans en tant que directrice et commissaire de la Kunsthalle Basel, où elle a organisé plus de soixante-dix expositions, et suite à son mandat de commissaire principale du WIELS, Bruxelles de 2008 à 2014. Elle a été commissaire du Pavillon croate de la Biennale d’art de Venise en 2022 et a été co-commissaire, avec Adam Szymczyk, de When Things Cast No Shadow, le 5e Berlin Biennale d’art contemporain en 2008. Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de Princeton. Université et a placé l’écriture et la recherche au centre de son approche de l’art. Ses écrits ont parus dans de nombreux catalogues et revues d’artistes et elle a édité plusieurs recueils, dont The Artist as Curator: An Anthology (Mousse Publications, 2017) et The Biennial Reader : Anthologie sur les plantes vivaces à grande échelle. Expositions d’art contemporain, avec Marieke van Hal et Solveig Øvstebø (Hatje Cantz Editeur, 2010). Elle est l’auteur de David Hammons, Bliz-aard Ball Sale (Afterall Books, 2017), pour lequel elle a été récompensée par la Fondation Andy Warhol/Creative Capital Arts Bourse aux écrivains et Les activités apparemment marginales de Marcel Duchamp (MIT Press, 2016), lauréat de la mention honorable, Prix PROSE 2017 en histoire et critique de l’art.
Informations pratiques
HAUPTBAU & NEUBAU Lu fermé Ma 10h00–18h00 Me 10h00–20h00 Je–Di 10h00–18h00 Horaires d’ouverture particuliers Veuillez noter que le Kunstmuseum Basel | Gegenwart sera fermé du 8.4. au 23.5.2024 pour cause de montage de l’exposition.
GEGENWART Lu fermé Ma–Di 11h00–18h00
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