L'Epiphanie


Traditionnellement fixée au 6 janvier, dans les pays où ce jour n’est pas férié, au dimanche qui se situe entre le 2 et le 8 janvier, l’Epiphanie se fête ce 4 janvier. À l’origine, l’Épiphanie apparut comme étant la réplique orientale de Noël ; l’Égypte fixait au 6 janvier la fête païenne du solstice d’hiver, dont l’Église a fait une célébration de la naissance du Christ. L’Épiphanie étant surtout considérée comme l’épisode de l’adoration des Mages, mais aussi par le baptême du Christ et le miracle de Cana. Des croyances mythologiques, en effet, faisaient coïncider la « naissance du soleil » avec une recrudescence des sources, qui avaient, ce jour-là, des vertus merveilleuses. Ainsi se comprend la bénédiction solennelle des eaux qui a lieu dans les liturgies orientales et leur coutume, adoptée par les anciens rites de Gaule et d’Espagne, de célébrer les baptêmes lors de l’Épiphanie.
A nous croyants, mécréants, athés pur jus, cela nous donne l’occasion, que dis-je le prétexte d’augmenter notre tour de taille, en  nous gavant, en famille, entre amis, avec de plus ou moins délicieuses galettes frangipanées ou pas, et de sacrifier au ridicule tirage du roi, qui doit désigner sa reine ou inversement. Je suis persuadée que certains, fêtent plus volontiers les Noces de Cana, que le Baptême du Christ et ont tout oublié du solstice d’hiver. D’ailleurs qui peut me dire tout de go, ce qu’est le solstice ? Ne confondez-vous pas ce terme avec l’équinoxe ? Moi oui …parfois 
C’est l’époque de l’année où le soleil atteint son plus grand éloignement angulaire du plan de l’équateur; ces deux moments de l’année correspondent au jour le plus long « solstice d’été » et au jour le plus court « solstice d’hiver » 
Voilà des rois mages croisés à l’Ecomusée d’Alsace. 

.

cimg0044-medium.1230862391.JPG

photo de l’auteur

Coucher de soleil australien

Mes amis momentanément australiens partagent avec nous ce magnifique coucher de soleil, un ciel embrasé prometteur, et une composition florale personnelle récoltée par 30 ° de température locale …..
.coucher-010109.1230921520.jpg fleurs-pour-peinture.1230921714.jpg

Voeux

 

Bonne année 2009, sereine,

(clic)

 la paix pour tous


cimg0076.1230427237.JPG

 

Sommaire décembre 2008


2008-12-02 -8 : La première fois à la Kunsthalle

2008-12-03 –8 : Daniel Firman

2008-12-05 –8 : Paris

2008-12-06 –8 : Venizke

2008-12-07 –8 : Picasso et les maîtres

2008-12-10 –8 : Emil Nolde

2008-12-12 –8 : François Morellet raison et dérision

2008-12-15 –8 : Raoul Dufy est plaisir

2008-12-17 –8 : Waoohhhh !

2008-12-19 –8 : Venise de Canaletto et Turner à Monet

2008-12-23 –8 : Francis Bacon à la Tate Britain

2008-12-24 –8 : Noël en Alsace

2008-12-26 –8 : Renaissance faces.
Van Eyck to Titian
2008-12-27 –8 : Jeff Koons

2008-12-29 –8 : Giovanni Bellini

Giovanni Bellini

bellini.1230477179.jpgEst-ce une coïncidence ? Au moment où Andrea Mantegna triomphe à Paris, (exposition que j’ai vue, d’autres que moi vous en parlent, et déplorent, l’absence du Christ mort), Rome célèbre son grand contemporain, Giovanni Bellini (vers 1430- 1516). Les deux hommes étaient unis aussi bien par des liens familiaux (ils étaient beaux-frères) que par une proximité artistique. Fils de Jacopo et frère de Gentile, peintres éminents de la Sérénissime, Giovanni se trouve au coeur d’une forte tradition vénitienne, que plusieurs facteurs vont contribuer à renouveler, à commencer par le séjour d’Antonello de Messine, en 1475.

« Giambellibellini-vierge-christ.1230476546.jpgno », comme on l’appelait alors, sera le grand artisan de ce renouvellement et le pionnier d’une modernité vénitienne, dont ses disciples directs, Giorgione et Titien, porteront haut le flambeau. L’apport décisif de Bellini est d’avoir magnifié l’espace perspectif uni, forgé par ses grands prédécesseurs, par l’homogénéité vibrante d’une lumière qui pénètre les formes comme une brume de couleur, assurant un accord parfait entre les figures et l’espace, architectures ou paysages, dans lesquels elles se fondent. En termes plus techniques, on parle de « tonalisme » pour définir cet art basé sur le rôle constructif et expressif de la couleur. Avec plus de soixante œuvres, soit les trois quarts de la production connue de l’artiste, cette exposition constitue le grand événement de la saison romaine.

Il faut s’attarder sur leurs regards embués de larmes, sur leurs mains qui caressent et retiennent l’enfant qu’elles portent au creux de leurs bras : les Vierges de Giovanni Bellini sont d’abord des mères. C’est une mère qui présente le Christ au temple ; c’est une mère ravagée de douleur et vieillie qui le recueille au pied de la croix. Une mère qui se résigne face à un destin qu’elle ne peut empêcher. Ici, le sacré d’un destin et le profane de la souffrance cohabitent. Dans la pénombre de la Scuderie du Quirinal, à Rome,  les œuvres sont exposées, jusqu’au 11 janvier, la rétrospective romaine choisit de se concentrer uniquement sur le peintre qu’elle étudie dans une tentative monographique . Chacune baigne dans son cocon de lumière douce, isolant la peinture et son spectateur dans un face-à-face quasi privé.

La Lamentation sur le Christ mort entre Saint Marc et Saint Nicolas du Palais des Doges à Venise , est présentée, à juste titre, comme un des tableaux les plus importants de la rétrospective ou encore La Crucifixion avec bellini-crucifixion.1230478309.JPGcimetière juif (1438-1440). Les historiens ont repéré, dans la ville céleste qui forme le fond du tableau, un campanile de Venise, une église d’Ancône, le dôme de Vicence. Mais plus encore, ce tableau est un herbier : une trentaine de plantes ont pu être identifiées au pied de la croix. Parfaite synthèse de l’art de Bellini : « l’élévation de l’âme et le sens du détail ». « Ce sont exactement les techniques utilisées aujourd’hui au cinéma, s’enthousiasme l’artiste américain Bill Viola dans une « lettre » au peintre publiée par le quotidien La Repubblica du 3 octobre. Bill Viola, dont il y a une exposition en même temps à Rome, je m’en suis rendue compte trop tard, aussi je me suis rattrapée en allant voir, Tristan et Isolde à la Bastille. La vidéo de Bill Viola accompagne si judicieusement par sa projetection le spectacle.

Le style de Bellini emprunte aussi aux Flamands, de Jan Van Eyck ou de Dirck Bouts, à Dürer ou à Piero della Francesca.bellini-l-ivresse-de-noe.1230476872.jpg Mais Bellini saute de l’un à l’autre comme  pour arriver jusqu’à la dernière toile connue, La Dérision de Noé, ( une belle analyse de ce sujet) déjà vue à Besançon. Son chef d’œuvre absolu, pour moi se trouve à la National Gallery, le Portrait du doge Leonardo Loredan. (on peut lire ici une mise ne parallèle avec l’homme au chapeau de Magritte)

Jeff Koons


Ma visite à Versailles.
 La grande sculpture de Jeff Koons dans la cour resplendit sous le soleil et reflète les bâtiments alentours avec bonheur. A l'intérieur, ces sculptures tant décriées, qui ont soulevé tant d'indignation et de polémique, sont tout à fait assorties au public, disparate, qui n'est là que, comme moi, pour photographier. L'intérêt pour le lieu n'apparait pas réellement. Ce que veulent les gens c'est se faire photographier devant un endroit, un objet apparement connu. Le Flash est interdit ? Que nenni, tout le monde s'en moque, cela crépite de tous les côtés. Pour un coup de pub c'est une réussite. A force d'en avoir entendu parler, mais aussi de ne pouvoir regarder réellement ces lieux, dans le brouhaha de la foule, cela ne me choque absolument pas et je ne comprends pas tout ce pataquès fait autour de ce qu'il faut regarder comme une curiosité.

Renaissance faces. Van Eyck to Titian

En plein âge d’or de l’art en Europe, l’exercice du portrait atteint des sommets de perfection et de style jamais atteints jusque là. Plus de 70 toiles de maîtres ayant illuminé la Renaissance de leur art sont présentées à la prestigieuse National Gallery de Londres, décortiquant un genre qui figeait les grands de ce monde sur toile, des monarques jusqu’aux hommes politiques ou nobles, à tous les stades de leur vie. Les œuvres de Raphaël, Le Titien, Botticelli, van Eyck, Holbein, Dürer, Lotto, Pontormo et Bellini sont rassemblées dans une exposition thématique de haute-volée.
Le  Portrait de Lionello d’Este  de Pisanello, qui était l’œuvre phare de l’exposition Accademia Carrara bellissima de Lausanne occupe ici une place bien modeste.
La National Gallery  présente des portraits de sa propre collections, que l’on peut voir gratuitement à l’ordinaire.
Vais-je les bouder pour cette raison, bien sûr que non surtout que je les vois pour la première fois, et là quel choc.
Les Epoux Arnolfi de van Eyck, aux passants pressés, mal informés, qui disent tient la jeune femme est enceinte, j’ai envie de répliquer, mais non, c’est tout simplement la mode de l’époque, mais il y a aussi tous les autres détails,  les Ambassadeurs de Holbein, avec la fameuse  anamorphose,  qu’il faut voir de biais, un memeto mori, la toile occupe tout un mur. Deux ambassadeurs français, portrait d’apparat mais aussi savant, spirituel. L’oeuvre signée sur le pavement, les dates de naissance sur une dague et sur un livre permettent de dater l’œuvre et reconnaître les modèles. L’étagère supérieure est consacrée aux choses du ciel. A l’étage inférieur les choses terrestres.
bellini-portrait-du-doge.1230255018.jpg le Portrait du doge Leonardo Loredan de Giovanni Bellini, me renvoie à mon précédent voyage  à Rome où j’ai vu l’exposition consacrée à Bellini aux Ecuries du Quirinal. Je crois bien que c’est ici son vrai chef d’œuvre.
Rodolphe Iier en Vertumus par Arcimboldo
Les papes par Titien Paul III et Jules II.
Le terrible portrait de femme  de Quentin_Massys quentin_massys-portrait.1230255316.jpgqui dépeint sans ménagement la Vieille Femme amoureuse, monstrueuse de Londres, tenant pathétiquement un bouton de rose. Et qui garde le souvenir d’une œuvre perdue de Quentin en pendant au Vieillard de 1513, conservé au musée Jacquemart-André à Paris).
Un autoportrait de Durer , un portrait de son épouse.
Un merveilleux double portrait de Tullio Lombardo  est d’un classicisme tel qu’il évoque presque une sculpture du début du XIXe siècle.
Les deux amis de la galerie Pamphilij peint par Raphaêl . Les 2 personnages semblent emmurés chacun de leur côté. Il semble s’agire, mais cela n’est pas certifié de d’Andrea Navagero et Beaziano qui voulaient ainsi celler leur amitié.
La juxtaposition très heureuse, celui du dessin de Domenico Ghirlandaio  avec le Portrait de vieillard et de son petit-fils qu’il prépare. Cette confrontation justifie le déplacement de ce dernier tableau, l’un des fleurons du Louvre. On ne sait pas forcément que ce chef-d’œuvre n’est pas dû à l’observation par le peintre de l’heureuse scène familiale qu’il représente, mais qu’il s’agit d’un portrait posthume, basé sur une étude du vieillard mort
 L’organisation du parcours est thématique, et le visiteur est aidé d’un petit livret en anglais ou d’un audio-guide en français, qui donnent les clés de chaque section

Noël en Alsace


Grâce à la vidéo de Henri Daniel, mes amis alsaciens "exilés" en Australie et au Canada, vivent en direct le marché de Noël mulhousien. Joyeux Noël à tous.
 photo-noel.1229985603.jpg

Francis Bacon à la Tate Britain


bacon-cri.1230062914.jpgL’exposition se décline en 9 thèmes : Animal, Zone, Apprehension, Crucifixion, Crisis, Archive, Portrait, Memorial, Epic, Late.

Ce qui frappe avant tout, c’est le public. Francis Bacon a un impact profond sur les visiteurs,  le trouble produit par cette peinture puissante, le sacrifice de ces corps torturés projetant leur effroi, émettant des appels muets au secours.

C’est son reflet que le visiteur voit sur la toile, un reflet de lui, renvoyé par la toile, dans une succession de portraits, de crucifixions. Un répétition avec de légères différences de la douleur, de la solitude, de la misère, de l’horreur.

Bacon nous montre toute sa fascination pour les corps en mouvement, aussi son fond d’atelier où l’on retrouve ce qui lui servait de référence.

Le portrait d’Innocent X peint par Velasquez, qui se trouve à la Galerie Pamphilij à Rome, et des variations de l’autoportrait de Vincent Van Gogh sur un chemin. bacon-le-pape-innocent-x.1230062652.jpgLe portrait de Vélasquez était présenté à côté de ceux de Bacon lors de l’exposition à la Fondation Beyeler en 2004. Trois toiles de Bacon en provenance de la Fondation sont présentées dans l’exposition.

La présentation à la Tate Britain n’est pas des plus heureuse, mais l’œuvre de Bacon est si violente et si puissante, que l’on est malgré tout pris par la tension qui s’exprime par ses œuvres. Tourment de l’âme, tourment du cœur. La présentation par thème envahit le visiteur, on est cloué, obsédé, tels ces amants nus, suicidés, qu’il peint sous des lumières crues, ou ces bouches ouvertes sur un cri, enfermés dans des cages, cachés avec force détails.bacon-van-gogh.1230062805.jpg

La force expressive ne fait que rendre compte de sa propre nature tourmentée. Coloris agressifs et figures déformées caractérisent la manière de cet écorché vif.

L’œuvre de Francis Bacon s’impose au regard par sa seule force expressive et violente.

Venise de Canaletto et Turner à Monet

«Personne n’entre à Venise en étranger», disait un guide de voyage en 1842. «Et personne n’entre chez Beyeler sans avoir un avis sur Venise», pourrait-on ajouter.
A vrai dire, j’y suis allée un peu méfiante, ayant été relativement déçue il y a 3 ans, par le même sujet exposé au Grand Palais.
Ici rien de tel, l’architecture du bâtiment, l’accrochage judicieux des oeuvres et leur choix sont tout simplement fascinants.
La magie de la nouvelle exposition de la fondation Beyeler à  Riehen, dans la campagne bâloise, n’en est que plus saisissante: tout le monde a en mémoire un Canaletto ou un Turner, un Monet ou un Guardi inspiré par la célèbre cité. Mais l’éclairage donné par le commissaire d’exposition Martin Schwander leur (re)donne une beauté et un sens particuliers.
L’exposition «Venise, de Canaletto et Turner à Monet», sera visible jusqu’au 12 février 2009. Elle est un retour sur mythe. Le mythe d’une cité qui a attiré les artistes du monde entier, artistes qui, en retour, ont nourri ce mythe en diffusant de la ville force images poétiques.

«Trop beau pour être peint», avait décrété Claude Monet, qui s’était longtemps refusé au voyage vénitien avant d’y séjourner deux mois, en 1908, à l’âge de 68 ans. La série de 37 tableaux qu’il commença à y réaliser (il les a terminés dans son atelier de Giverny les années suivantes) lui donnent tort.

De façon pertinente, l’exposition commence avec les derniers peintres vénitiens de la grande époque de Venise, Canaletto (1697-1768) et Francesco Guardi (1712-1793). Le départ du bucentaure, la barque de parade du doge. C’est à la fois une fête et un acte politique. Le doge accomplit le sposalizzio del mare, le mariage rituel avec la mer, en jetant à la mer un anneau d’or et en prononçant la phrase riruelle si importante à Venise « Nous t’épousons, mer, en signe de notre domination véritable et constante »
 Nés après les luttes permanentes contre les Turcs au 17e siècle, les deux artistes mourront juste avant l’abolition de la République de Venise par Bonaparte en 1797.
Des deux grands «védutistes» (les vedute sont les vues de villes, typiquement celles de Venise) au Monet d’il y a un siècle, le fil rouge est constant.
Le Grand Canal, le Palais ducal à la lumière si particulière fondant terre, mer et ciel se retrouvent d’une époque à l’autre, d’un style à l’autre. Mais ils ne sont jamais aussi clairs et transparents que chez Canaletto, qui ouvre l’exposition.

Pour l’historien d’art André Chastel («L’art italien»), Canaletto et Guardi sont ceux «qui iront le plus loin possible vers une peinture pure, sans thèmes antiques ou religieux, ce qui annonce déjà le 19e siècle

Deux maîtres bien différents. A la netteté cristalline de Canaletto, Guardi oppose des vues plus «floues», où la touche est plus présente. Comme si l’impressionnisme n’était pas loin.
Mais, avant cela, il y aura encore d’autres voyageurs. Centre artistique, culturel et intellectuel au 16e siècle, Venise a commencé à attirer des pèlerins de toutes sortes au plus tard au 17e siècle. Ce flot ne s’interrompra jamais.
Après Guardi, le visiteur plonge dans une presque pénombre qui met encore plus en valeur les tableaux de William Turner (1775-1851), qui y fit trois voyages (1819, 1833 et 1840).
Les deux tableaux «En allant au bal» et «En retournant du bal» (1846) laissent éclater la lumière de façon abstraite. Le ciel est comme déchiré par la lumière du peintre.
Puis viennent deux étonnants Manet, manet.1229553777.jpg
Renoir et surtout Monet, qui a droit à un des plus grands ensembles de cette exposition. L’obsession du Français pour la «ville-nénuphar» (expression de Paul Morand) le pousse à explorer les matières comme nul autre.
L’eau d’abord, les palazzi ensuite
Sa série du Palais Contarini coupe systématiquement le bâtiment au deux tiers de sa hauteur, pour donner tout le premier plan aux miroitements de la lagune, bleue, verte ou violette. Magnifiquement mise en valeur, seule au milieu d’une paroi, la «Gondole à Venise» est une intrigante tache beige au milieu de l’eau.monet-venise.1229554699.jpg
L’autre grand ensemble de l’exposition est consacré à James McNeill Whistler (1834-1903), qui avait ramené de Venise 100 pastels et 52 eaux-fortes merveilleuses de simplicité. Les sujets moins glorieux l’intéressent, les arrières-cours, les passants, pas forcément riches. Ces derniers sont exposés dans une semie-pénombre.
sargent.1229554547.jpgOn est saisi lorsque l’on revient vers la lumière de John Singer Sargent (1856-1925), un Américain hôte régulier de Venise, comme nombre de ses compatriotes à la fin du 19e siècle. A grands traits expressifs, le peintre dessine un monde moins glorieux, choisissant souvent de surprenants angles de vues.
Intéressant contre-point, un choix de la collection de photographies historiques Herzog, de Bâle, permet de voir Venise «telle qu’elle était» dans les années 1870, sous l’objectif de Carlo Ponti et de Carlo Naya. Eux aussi ont contribué au succès désormais pleinement touristique de la Venise italienne depuis 1866. La première Biennale ouvrira ses portes en 1895.
Autre photographe, mais contemporain, le Belge David Claerbout propose une expérience sensorielle intéressante: ses clichés architecturaux de Venise sont projetés dans le noir et il faut un moment à l’œil pour commencer à distinguer les contours des bâtiments. Des ombres que les peintres des siècles passés ont heureusement depuis longtemps immortalisés.
A la fin de l’exposition des fauteuils vous accueillent, où vous pouvez écouter des compositeurs de musique classique, vous plongeant dans l’ambiance vénitienne.
Une exposition à voir et à revoir.