« je souhaite que l’œuvre soit percutante aux dimensions considérables, qu’elle joue avec l’espace » « ….. Je souhaite que le spectateur dise Whoaw ! une fois à l’intérieur » Anish Kapoor
Réputé pour ses travaux aux dimensions considérables, Anish Kapoor est parti à la rencontre de l’espace monumental du Grand Palais, Monumenta oblige ! Le résultat, une expérience à la fois intérieure et extérieure, est à la mesure de l’enjeu.
Je vous épargne les descriptions techniques et les prouesses de mise en place de l’œuvre, elles sont largement décrites dans les médias.
A l’extérieur, on est impressionné, mais pas surpris : adaptée aux rondeurs du Grand Palais, à sa verrière et à son immensité. Par rapport à Bulgari où le public se pressait en rang serré, on respire, on déguste. Si l’on se souvient de Boltanski, au lieu d’être accablé on est exalté.Anselm Kiefer m’a procuré un beau sentiment, il emmène dans la réflexion. Ici on plane, on baigne dans le bien-être.
L’œuvre est là, étrangement inaccessible et accueillante, merveilleusement bien là où elle est. Presque une évidence. Cela change le regard d’être confronté à une oeuvre que, de toute façon, on ne peut qu’embrasser partiellement. Ce sont les spectateurs qui, du coup, rétrécissent au devant de cette oeuvre, au point d’apparaître comme des fourmis.
L’oeuvre s’intègre dans le Grand Palais, à l’extérieur la rondeur vient épouser l’immensité du volume du lieu, de manière inédite elle remplit le Grand Palais. C’est un hommage au lieu, l’artiste est un sculpteur de la lumière et de l’espace, en finesse à l’intérieur où le dessin de la verrière du bâtiment pénètre le ventre rouge en se projetant en ombre chinoise sur ses parois.
Quant à l’exploration intérieure on se promène dans un utérus géant – elle est tout simplement magique, des formes qui échappent à toute appréhension définitive, mais il y a cet étrange son – bruits extérieurs qui traversent la membrane, – comme un écho qui n’en est plus vraiment un… C’est passionnant aussi, de voir les autres regarder, toucher, comme on touche un ventre maternel. On croit toucher les parois, elles vous fuient, car elles sont en creux. L’air est un peu opaque, vaporeux, comme dans un nuage de douceur.
C’est juste de l’expérience sensorielle à l’état brut et puis, cette lumière « intérieure » dans une lumière rosée amniotique, avec ces trois tunnels inaccessibles et, au sommet, cette ogive d’église, qui dialogue ou porte l’écho de la lumière vraie – et donc Anish Kapoor Leviathan
perpétuellement changeante du jour… ou de nuit, 3 spots éclairent les trois ogives. Leviathan, oeuvre spectaculaire, onirique, spatio-temporel, dédiée à l’instabilité des choses, à la perte de repère, insertion dans le paysage pour dialoguer avec lui.
Anish Kapoor s’intéresse à ce qu’il appelle « le nouveau sublime » Jusqu’au 23 juin 2011 au Grand Palais. Photos de l’auteur
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« Dans le fond, je voudrais faire des sculptures qui incarnent un nouveau mode d’expérience, qui ouvrent des possibilités de sculpture encore inédites »
Richard Serra
Richard Serra
photo elisabeth itti
L’appréhension déterminante d’une présence idéale dans l’espace, la question de l’essence de la sculpture, sera abordée sous un angle différent mais tout aussi pénétrant à travers dix oeuvres plastiques de Richard Serra
représentatives de différentes phases de sa création. On pourra également voir une nouvelle série de travaux sur papier. Cette sélection d’oeuvres, à vocation rétrospective elle aussi, regroupe des travaux précoces de Serra en caoutchouc et en plomb comme les Belts (1966/1967) et Lead Props, ainsi que ses premières installations d’acier caractéristiques : Strike : To Roberta and Rudy (1969–1971) et Delineator (1974/1975). La « curved piece » Olson (1986) inaugure une autre facette de l’oeuvre de Serra. Dans sa simplicité radicale,
est exemplaire de l’évolution actuelle de l’artiste tout en se rattachant à des oeuvres plus anciennes comme Strike.
C’est la première fois que l’oeuvre plastique de Constantin
Brancusi est présentée
en Suisse sous forme de rétrospective ;
l’Art Gallery of Ontario, Toronto, la Tate, Londres, le Musée National d’Art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, la Peggy Guggenheim Collection, Venise, le Stedelijk Museum, Amsterdam, le Muzeul de Artǎ, Craiova, la Hamburger Kunsthalle, la Staatsgalerie Stuttgart, le Lehmbruck Museum, Duisburg, le Kunstmuseum Basel et le Kunsthaus Zürich.
Cette exposition de la Fondation Beyeler, dont Oliver Wick est le commissaire, est montée en partenariat avec le Guggenheim Museum de Bilbao, où elle sera présentée lors d’une deuxième étape (8.10.2011–15.4.2012)
L’exposition s’accompagne d’un catalogue de grande tenue scientifique et abondamment
illustré, publié en trois éditions distinctes (allemand, anglais et espagnol) chez Hatje Cantz
Verlag, Ostfildern. Il contient des articles d’Oliver Wick, Friedrich Teja Bach, Alfred
Pacquement et Jacqueline Matisse Monnier ainsi que des commentaires de Raphaël
Bouvier, Denise Ellenberger, Alexandra Parigoris, Ileana Parvu, Marielle Tabart, Michelle
White et Jon Wood ainsi qu’une biographie des deux artistes. 244 pages, 176 illustrations,
CHF 68.–, ISBN 978-3-905632-89-7.
Richard Serra est représenté à Bâle et dans ses environs par trois sculptures d’extérieur installées dans des lieux publics : l’installation Open Field Vertical/Horizontal Elevations du Wenkenpark de Riehen/Bâle, mise en place en 1980 dans le cadre de l’exposition « Skulptur im 20. Jahrhundert » organisée, entre autres, par Ernst Beyeler, la sculpture d’acier Intersection installée en 1992sur la place du Théâtre au centre-ville de Bâle ainsi que la sculpture d’acier Dirk’s Pod inaugurée en 2004 sur le Novartis Campus, Bâle. ouverture tous les jours de 10 h. à 18 h, le mercredi de 10 h. à 20 h. Le musée est ouvert le dimanche et les jours fériés. Pendant la Foire de Bâle (mardi 14.6. – dimanche 19.6.) les heures d’ouverture sont les suivantes: 9 h – 20 h. la vidéo du vernissage les images du montage de l’exposition de Richard Serra Pointez les images pour voir les titres, cliquez pour les agrandir 1 e essai de la nouvelle mouture des blogs du Monde
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Non je ne suis pas allée à Nîmes, c’est bien dans la campagne mulhousienne, plus précisément le Sundgau, que se situe cette maison originale, délicieusement baroque, en fait c’est la « Maison Ronde ». Rotonde à coursives, aux parois circulaires, entourant un patio habillé de mosaïques, blottie dans les arbres, cachée par eux en ce mois de mai plus estival que printanier, invisible depuis la route. C’est un foisonnement de trouvailles, de vitraux à base de culots de bouteilles, de porte ouvragée récupérée, de miroirs aux cadres insolites, de lampes faites de petites cuillers, de tables en céramiques, de poêle indescriptible, tout est à base de matériaux de récupération.
Le verre est partout, de toutes les couleurs, assemblé avec bonheur, en fresques murales, laissant entrevoir une féerie nocturne lumineuse. Il faut s’attarder, revenir sur ses pas, se rendre compte que l’on a pas vu le 1/3 de l’inventivité de ce couple d’artistes plasticiens. Yves Carrey, sculpteur de métal recyclé, en Marcel, le bras virilement tatoué, se prête à nos questions. – Le site – Le Schweidissi, qui trône à la Porte Jeune, mascotte mulhousienne, le loup, une série d’agneaux, décorant divers lieux de la ville faisant la joie des petits et des grands, cet hiver 2010, celui qui s’est égaré près de la fontaine de la place de la Réunion, la chenille du zoo de Mulhouse, actuellement patientant dans l’herbe du côté droit de la maison, l’arbre dans l’allée des sculptures de l’allée Nathan Katz, sont sortis de son imagination, mais aussi du savoir faire, de ses mains de soudeur. Il récupère auprès des ferrailleurs tout ce qui peut être utilisé dans ses créations. Un capot de DS peut devenir un tableau abstrait. La tête de l’agneau, l’oreille, l’œil, le poil, tout est à base de ferraille et d’assemblage.
On y retrouve son Christ présenté, lors de la rétrospective consacrée à Jacky Chevaux. C’est une photo de JC en Christ crucifié, sur un mur blanc, sans croix lors d’une performance qui l’a inspirée pour sa création de ce parallélépipède, dont les contours sont constitués de tubes carrés formant une sorte d’aquarium sans vitrage, dans lequel est plongé un Christ sans croix, et de citer Coluche “Si Jésus était mort noyé, les chrétiens auraient l’air malin avec un aquarium autour du cou ou au-dessus de leur lit“. Un oiseau hybride se trouve devant la maison, il sort de l’esprit imaginatif de Véronique Werner dite Vero, – le site– il trônait pendant un été la place de la République. Tout comme ses baignoires à thème, servaient de réceptacle/reposoir aux touristes qui y posaient volontiers, pour des photos insolites.
Les cheminées couronnées de becs menaçants ou de véritables couronnes se dressent fièrement sur le toit.
Le sculpteur Arman lui-même ne pourrait pas renier l’assemblage de montres, ou encore celui réuni en une sculpture féminine. On croise une autre femme rouge érotique, sculptée.
Yves Carrey œuvre essentiellement sur commande.
La mosaïque, la déco c’est l’œuvre de sa compagne, Vero Werner, mosaïste d’art. Vero quant à elle, travaille avec les écoles, les particuliers, selon leur demande, elle essaie de concilier leur désir et leur goût, en des compositions de mosaïques, de fresques murales de revêtements de sol, dessus de table.
Véronique Werner réalise des fresques, des sculptures et des objets décoratifs, en assemblant des matériaux récupérés et en incrustant des fragments divers tels que verreries ou céramiques dans du ciment.
Quand elle n’est pas entrain de produire en atelier, elle travaille à l’extérieur sur commande, principalement pour des clients particuliers.
Elle intervient régulièrement auprès du public, jeune et moins jeune, en difficulté parfois, et utilise la mosaïque comme moyen d’expression de communication et d’échange.
Les ateliers ouverts ont permis cette visite de la maison d’Yves Carrey et de Véronique Werner, située au 34, rue de Galfingue à Spechbach-le-Haut, aux amis du Crac Alsace photos de l’auteur courtoisie d’Yves Carrey
La Fondation Gianadda a choisi d’ offrir un plaisir rare : celui de découvrir une large sélection d’œuvres appartenant à un collectionneur privé. Par souci de discrétion, celui-ci tient à garder l’anonymat. Mais, soucieux de pédagogie et conscient de la mission éducative des musées et des expositions, il a toujours généreusement accepté de soutenir les manifestations organisées par Léonard Gianadda et il a souvent participé aux expositions organisées à Martigny. Exceptionnellement, et pour la première fois, il a accepté de partager plus largement encore ses trésors et de présenter sa collection au public, le temps d’une présentation qui durera six mois. Une sélection de cent vingt œuvres environ, peintures et dessins, a été faite, de façon à raconter l’évolution de la peinture depuis Jean-Baptiste Corot et Eugène Boudin, jusqu’à nos jours. Au cours de cette période, les avancées esthétiques se sont bousculées à un rythme tel qu’on ne peut la comparer qu’à la renaissance des arts dans la Florence du XVe siècle. Cette effervescence créative correspond parfaitement au goût de notre collectionneur. Il est très sensible aux charmes de la couleur en général, qu’elle soit le fruit d’une observation attentive de la nature ou d’une spéculation artistique purement abstraite. Le visiteur verra ainsi la peinture se libérer progressivement de la représentation du réel et privilégier l’expression d’une vision individuelle, de plus en plus éloignée du motif qui l’a inspirée. L’impressionnisme et le post-impressionnisme ont joué un rôle fondamental dans cette évolution. Ils sont donc particulièrement présents dans ce panorama qui retrace une brève histoire de la peinture du pré-impressionnnisme à nos jours. Les chefs d’œuvre ne manquent pas dans cette collection : Julie au violon peint en 1893 par Berthe Morisot, ainsi que Julie au chat vert, ou encore un fusain d’Edgar Degas, Les Blanchisseuses (vers 1902). Pratiquement jamais vus, il y a, parmi tant d’autres, un remarquable Maurice Denis, Avril, les anémones (1891), à la provenance particulièrement prestigieuse ou l’éblouissant pastel de Sam Szafran, Imprimerie Bellini (1972). L’intérêt d’une collection particulière se définit par sa cohérence et son exhaustivité, mais aussi par les choix qu’elle reflète et qui relèvent des préférences d’un individu. Les axes qui ont été privilégiés ici sont clairs. Si l’impressionnisme est évoqué par une sélection d’œuvres magistrales signées Monet, Renoir, Sisley ou Morisot, le néo-impressionnisme est quant à lui plus largement représenté encore. Parmi les tableaux, un ensemble remarquable d’œuvres peintes par Signac illustre la passion de notre collectionneur pour cet artiste épris de lumière et de couleur. Depuis les tout premiers tableaux « divisés » comme Les balises, Saint-Briac (1890) ou Saint-Tropez. Après l’orage (1895), jusqu’aux œuvres pré-fauves comme L’Arc-en-ciel. Venise (1905), c’est l’ensemble de l’œuvre de Signac qui est évoqué ici. Dans celle de Camille Pissarro, ce sont deux rares exemples de la période néo-impressionniste qui ont été choisis. Mon coup de cœur va immédiatement au « Troupeau de moutons » de Pissarro, avec un bel effet de poussière dans le soleil et « devant la Briqueterie à Eragny », où l’effet de soleil est filtré par les nuages. Quant à Maximilien Luce, il est lui aussi très présent avec une sélection particulièrement pertinente de toiles, comme Le Café (1892) ou l‘éblouissant Port de Saint-Tropez (1893) qui contraste avec la poésie abstraite de Londres, Canon Street (1893), un des nocturnes chers à l’artiste. Parmi les Nabis, remarquons les audaces chromatiques de la somptueuse Marine à Cannes peinte par Bonnard en 1931. Mais c’est Maurice Denis qui est privilégié. Il est en effet très présent, avec une série de tableaux de premier plan. Citons les trois dernières versions du Mystère catholique (1889 et 1890) qui se trouvent encore en mains privées ou Ils virent des fées débarquer sur la plage (vers 1893). Il y a encore un très beau choix de paysages peints par Emile Othon Friesz au cours des années fauves comme Port d’Anvers (1906) ou Bord de mer, Cassis (1907). Car cette période artistique où la couleur est, plus que jamais, privilégiée se devait d’être bien représentée elle aussi. Citons notamment un séduisant Van Dongen, Thé au casino (Deauville) de 1920 , et une vigoureuse marine de Valtat, Les Rochers rouges (1906). La couleur a souvent déterminé le choix du collectionneur : c’est vrai aussi parmi les dessins où elle est loin d’être absente. Le noir et blanc est évidemment à l’honneur avec, notamment, une remarquable feuille au crayon Conté par Charles Angrand, Maternité. Un éblouissant ensemble d’aquarelles peintes par Signac, ou la série des gouaches de Raoul Dufy. Kees Van Dongen n’est pas oublié, avec une rare aquarelle fauve et un ensemble inédit de gouaches peintes en 1947 pour illustrer une édition d’A la recherche du temps perdu. Emil Nolde est là aussi, avec ses paysages quasi abstraits peints à l’aquarelle… Mais, toujours dans le domaine du dessin, la séduction des pastels retient tout particulièrement. Souvent de grands formats, ils sont signés Morisot, Odilon Redon, Denis ou Szafran qui est représenté ici par une impressionnante sélection. Ces feuilles, souvent de très grand format, montrent que la magie colorée du pastel continue d’opérer de nos jours et de retenir les talents les plus affirmés et, plus particulièrment, celui de cet artiste original, cher à la Fondation Pierre Gianadda. Ils montrent aussi que l’art actuel n’est pas oublié dans cette collection. Car les grands noms de la peinture du XXe siècle sont nombreux dans cette présentation qui compte Amedeo Modigliani, Jules Pascin, Marc Chagall, André Masson, Man Ray ou encore Pablo Picasso. Sans oublier Josef Albers dont l’Hommage au carré apparaît ici comme un clin d’œil au point néo-impresionniste. Enfin, si la peinture française ou celle appartenant plus largement à l’Ecole de Paris sont à l’honneur dans cette présentation, l’Europe du Nord, évoquée jusqu’ici par Nolde uniquement, est loin d’être absente. Car la collection compte encore un important ensemble d’œuvres – peintes, dessinées ou gravées – de Lyonel Feininger, représenté ici par un choix d’œuvres peintes et d’aquarelles.
Le commissariat de l’exposition est assuré par Mme Marina Ferretti-Bocquillon. L’exposition est visible jusqu’au 13 juin. Les photos – courtoisie de la Fondation Gianadda
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Derniers jours pour voir à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne une importante exposition consacrée à l’art espagnol à l’aube du XXe siècle. Centrée autour des peintres de la «génération de 1898» issue des turbulences extrêmes traversées par l’Espagne tout
au long du XIXe siècle, l’exposition montre l’évolution que connaissent ces artistes.
Oscillant entre respect des traditions hispaniques et modernité, leurs oeuvres s’inscrivent dans l’élan d’ouverture que connaît alors l’avant-garde espagnole.
Extraordinairement riche et diverse, la production artistique en Espagne à l’aube du XXe siècle reste encore mal connue en dehors de son pays d’origine. Entre la mort de Goya et la période cubiste de Picasso s’étendent pourtant quelques décennies fascinantes, qui voient se former les
prémices de l’art moderne espagnol. Grâce à cette exposition, la Fondation de l’Hermitage propose à ses visiteurs la découverte d’une partie des trésors cachés de l’Espagne, dont beaucoup sont présentés pour la première fois en Suisse.
L’exposition, qui compte une centaine de tableaux, réunit les artistes les plus significatifs de
cette époque (Anglada, Beruete, Casas, Mir, Picasso, Pinazo, Regoyos, Rusiñol, Sorolla, Zuloaga).
Quelques toiles, liste non exhaustives de loin :
Ramon Casas i Carbo est l’un des membres fondateurs du café Els Qautre Gats.
Il s’installe avec Utrillo et Rusinol sur la butte Montmartre, en 1890. Il peint des scènes de la vie nocturne parisienne dont on peut voir son autoportrait dans un miroir. Il a créé également des affiches, participent à de nombreuses expositions, apporte un soutien matériel aux jeunes artistes comme Mir et Nonell, ainsi qu’au jeune Picasso. Il acquiert une grand réputation aux US grâce à l’attention d’un mécène Charles Deering, provoquant une affluence de commande de portraits mondains. Ce qui l’éloigne complètement du modernisme espagnol dès les années 1920.
Joaquin Sorolla y Bastida
Considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands peintres espagnols, il peint plus de 4000 œuvres. Sa correspondance quotidienne avec son épouse, lors des éloignements, témoigne d’un réel épanouissement personnel, pour lequel la peinture était toute sa vie.
Faut-il attribuer au fait qu’il perd ses parents à l’âge de 2 ans, l’importance que prit pour lui sa femme et ses enfants, dans sa peinture et dans sa vie artistique. Les oeuvres où apparaissent ses plus proches sont foule et l’on peut les voir dans cette exposition, émouvantes, touchantes, splendides, dans diverses occupations et attitudes. Les tenues qu’il faisait parvenir à son épouse sont dépeintes dans les diverses toiles, avec une affection tout à fait particulière pour Maria, pour la maternité.
Eliseo Meifren y Roy, après des débuts en médecine, rejoint Rusinol et Casas, Il peint des chanteuses de cabaret et des danseuses des ballets espagnols, tout en se rapprochant des peintres de Barbizon. Il peint des paysages évoluant vers un semi-impressionnisme où la lumière et la couleur priment sur le dessin et les contours.
Picasso peint le Paris du Moulin Rouge et du French Cancan.
Ignacio Zuloaga y Zabaleta, ami de Rodin et de Rilke, il s’inspire du Greco pour ses protraits.
Le relais des Rois d’Arragon à Tarassone est un prêt du Centre Georges Pompidou.
La grande majorité des oeuvres provient de musées publics espagnols (le Prado, le
Musée Sorolla, le Musée Thyssen-Bornemisza, ou encore le Musée des beaux-arts de Valence
et le Musée National d’Art de Catalogne de Barcelone), de même que de collections privées
espagnoles. Quelques tableaux-phares du Musée d’Orsay et du Musée Rodin viennent
compléter cette sélection rigoureuse et de haut niveau.
L’exposition est placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi d’Espagne Juan Carlos 1er
et de Madame Micheline Calmy-Rey, Présidente de la Confédération suisse.
Commissariat général : Juliane Cosandier, directrice de la Fondation de l’Hermitage
Très belle exposition qui se termine le 28 mai 2011
images courtoisie Fondation de l’Hermitage Lausanne
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« Je dois peut-être aux fleurs d’avoir été peintre. » Claude Monet
Claude Monet a vécu de 1883 à 1926, soit près de quarante-trois ans, dans sa maison de Giverny. Passionné par le jardinage autant que par les couleurs, il a conçu son jardin de fleurs et son jardin d’eau comme de véritables œuvres. En se promenant dans son jardin et dans sa maison, les visiteurs ressentent toujours l’atmosphère qui régnait chez le maître de l’impressionnisme et s’émerveillent devant les compositions de fleurs et devant les nymphéas qui ont été ses sources d’inspiration les plus fécondes. le peintre-jardinier n’aura de cesse de perfectionner le Clos Normand pour en faire le jardin de ses rêves colorés. « Les travaux de restauration menés par Gérald et Florence Van der Kemp grâce notamment aux mécènes américains ont permis à la maison et aux jardins de Claude Monet de redevenir un lieu d’exception, d’une profonde quiétude et d’un perpétuel enchantement. Chaque année, plus de 400 000 visiteurs viennent du monde entier ressentir cette atmosphère unique. La Fondation Claude Monet, propriété de l’Académie des Beaux Arts, doit rester un lieu vivant. Nos jardiniers travaillent toute l’année pour mettre en valeur les jardins, les « reconstruire » en permanence, en préserver et en renouveler le patrimoine végétal, tout en restant fidèle à la vision du grand peintre. » Hugues R. Gall Membre de l’Institut
Depuis le 26 mars 2008, Hugues R. Gall, membre de l’Académie des Beaux Arts et ancien conseiller d’Etat, est le directeur de la Fondation Claude Monet. Hugues Le Gall était le scénographe de l’exposition Monet au Grand Palais (2010-2011) Initiée par Hugues R. Gall, membre de l’Institut, directeur de la Fondation Claude Monet à Giverny, la reconstitution du salon-atelier dans la maison du peintre a bénéficié du très généreux mécénat de la Versailles Foundation, présidée par Barbara de Portago. Placée sous la direction scientifique de Sylvie Patin, correspondante de l’Académie des Beaux-Arts et auteur de nombreux travaux sur l’impressionnisme, la disposition du salon-atelier se rapproche de celle du temps de Claude Monet. Plusieurs photographies prises en 1920 ont guidé ce travail de reconstitution. L’analyse des clichés et l’étude minutieuse de l’historique des toiles du maître ont permis d’identifier avec précision celles qui étaient présentes alors à Giverny. Une soixantaine de tableaux ont été sélectionnés pour être répliqués (un grand soin a été pris pour mentionner aux visiteurs leur localisation actuelle afin de les inciter à aller voir et revoir les toiles originales de Monet) : ces répliques sont désormais présentées aux cimaises du salon-atelier selon un accrochage dense afin de retrouver l’atmosphère d’antan, dans le souci du grand respect de la vérité historique. Plutôt que d’utiliser des reproductions photographiques de ces œuvres et de perdre ainsi la matière même de la peinture, il a été décidé de confier à la Galerie Troubetzkoyla réalisation de répliques à l’identique de ces tableaux. Chacune d’elles est obtenue selon une technique spécifique. Les pigments photographiques de l’œuvre originale sont imprégnés sur une toile, laquelle est ensuite peinte selon cette empreinte.Ma visite:
Guidée par l’ancien jardinierGilbert Vahé, à la tête d’une équipe de 10 jardiniers, dans le jardin, j’étais subjuguée par son discours et ses explications. A partir du 1er juin, il sera remplacé par le nouveau jardinier, un britannique, James Priest, formé au collège du Lancashire. Pendant 30 ans, son travail a consisté a pénétré l’œuvre du peintre, à comprendre les raisons qui l’ont poussé à choisir, les plantes et fleurs, leurs couleurs, leur disposition, afin d’y apporter la lumière, comme dans les toiles du maître de l’impressionnisme. Sylvie Patin, qui a été la commissaire de l’exposition Monet au Grand Palais, auteur d’ouvrages sur Monet, nous a guidé dans la maison et dans l’atelier de Claude Monet. J’ai mitraillé avec mon appareil photos, la lumière voulue par Monet est tout à fait fabuleuse, selon les endroits où l’on se trouve. D’un côté la palette du peintre pour le clos normand, de l’autre côté le jardin d’eau
avec ses côtés japonisants. La salle à manger de la maison a été reconstituée dans ses moindres détails. Sur les murs jaunes, on peut admirer la collection exceptionnelle d’estampes japonaises. Les meubles peints en jaune étaient alors très modernes pour l’époque. Dans les vitrines, on peut voir la vaisselle en faïence bleue, le service jaune et bleu, que Monet avait fait faire pour les jours de fête. Dans la cuisine aux carreaux bleus de Rouen, l’immense cuisinière aux multiples fourneaux et les ustensiles de cuivre semblent attendre le retour de leurs propriétaires. L’atelier salon a été reconstitué, avec des copies des toiles de l’époque et les estampes japonaises dans les autres pièces. La reconstitution du salon-atelier réutilise quatre-vingt pour cent du mobilier déjà sur place. Sur les photographies prises en 1920, le mobilier est recouvert par un tissu d’ameublement fleuri, tissu très proche du modèle « Nouvelle France » toujours édité par la maison Georges Le Manach . Chaque objet et élément de mobilier figurant sur les photographies ayant été minutieusement scannés, Hubert Le Gall a pu redessiner une méridienne et faire réaliser une lampe en bronze, à l’identique de celle utilisée en 1920. Afin que l’accrochage des « tableaux » soit le plus fidèle à celui du temps de Monet, des cadres de cette époque – au cuivre terni – ont été l’objet de recherches assidues chez les antiquaires. Aussi « peu intrusif » que possible, Hubert Le Gall parle volontiers de son intervention comme d’un « coup d’éclat et de fraîcheur » apporté à ce salon-atelier – lieu d’une intimité retrouvée avec Claude Monet. En fait ce sont des photos, sur lesquelles la peinture avec les bons pigments ont été apposés, disposées d’après ce qu’elle a pu identifier d’après les photos d’archives. Lesplanches explicatives, indiquent les lieux où l’on peut voir les originaux. Sylvie Patin a bien insisté sur la rigueur et la conformité des copies. Un travail d’historienne, car à la base, ce projet de copie même conforme, était contraire à son éthique d’historienne. Des planches sont à la disposition des visiteurs, qui permettent de voir l’accrochage des toiles, telles qu’elles l’étaient à l’époque où Claude Monet y vivait en compagnie d’Alice Hoschede et de leurs enfants. Il y est précisé la dimension, le lieu où l’on peut admirer l’original. Un travail de décryptage, sur la base de photos d’archives a permis à Sylvie Patin de reconstituer, parfois par recoupement l’emplacement, le cadrage ou non des toiles qui garnissaient l’atelier, dont Monet s’entourait et qu’il tenait à la disposition de ses éventuels acheteurs. Camille dans son voile de deuil, Blanche, ses enfants Michel et Jean. les amateurs d’art sont heureux de découvrir la collection d’estampes japonaises de l’artiste. La collection de Claude Monet recense quarante-six estampes de Kitagawa Utamaro (1753-1806), vingt-trois de Katsushika Hokusai (1760-1849) et quarante-huit d’Utagawa Hiroshige (1797-1858), soit cent dix-sept sur les deux cent onze exposées auxquelles s’ajoutent trente-deux numéros en réserve. Au premier étage : les appartements privés, la chambre de Monet, la chambre d’Alice Hoschede, le cabinet de toilette, une minuscule pièce destinée aux travaux de couture.
Un site Internet de la Fondation, très bien documenté, permet de préparer sa visite, avec des billets coupe-fil, ainsi qu’une documentation précise et complète sur les lieux. A ne manquer sous aucun prétexte, du 1 avril 2011 au Mardi 1 novembre 2011. que les lecteurs veuillent m’excuser le logiciel du Monde est trop capricieux depuis quelques temps, pour que les billets aient un aspect correct.
photos de l’auteur grâce à la courtoisie de la Fondation Giverny
photos de Cécile Debise
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Après les carrés harmoniques d’Elisabeth Bourdon, ce sont les carrés (1.05/1.05) montés en puzzle sur plexiglas de Jean Pierre Sergent qui ornent les cimaises du Musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 29 mai 2011.
Entrez en transes et vibrez avec Jean Pierre Sergent, partagez sa dimension spirituelle et humaniste, avec des images flamboyantes dans une danse étourdissante, un éloge du chamanisme, avec « Mayan Diary ». «Mayan Diary» par Jean-Pierre Sergent
« La série de peintures sur Plexiglas « Mayan Diary » commencée à New York en 2000 fait suite aux séries « Amana » 1998, « Le Rêve de l’Homme Emprisonné » 1999 et les oeuvres sur papier « Dionysos » 1998.
« Mayan Diary » est un carnet de voyage non littéraire constitué de stimuli visuels et émotionnels collectés lors de mes voyages successifs au Mexique et au Guatemala ainsi que durant mon vécu dans la New York multiculturelle et multiethnique. Au début, c’est la superposition et l’accumulation d’éléments iconographiques venant des rencontres faites au Museo de Antropología de México, aux sites archéologiques de Chichen Itza, Uxmal, Mitla, Oaxaca, ainsi qu’avec les peuples Maya, Mixtec, Zapotec et leurs créations artistiques. Par la suite, le travail s’est enrichi de nombreuses images venant des sociétés prémodernes et des périodes archaïques des grandes civilisations, images induites également par de nombreuses lectures ethnographiques et philosophiques sur les cultures et mythologies amérindiennes, indiennes, japonaises, australiennes,
préhistoriques etc.
Ma principale référence picturale est celle de la présence, dans l’art pariétal, d’images superposées durant des millénaires sans commencement ni fin apparente. Cette « surimposition » iconographique cyclique sans lien cohérent logique, fait fortement
référence à la Mâyâ indienne où la vérité ultime, présence du divin, est cachée par des réalités illusoires, protéiformes, fragmentaires, contradictoires et multiples.
L’inspiration puise également dans les métamorphoses vécues lors de transes chamaniques, quand l’individu se dissout pour se transformer en différentes entités humaines, animales, végétales, minérales, spirituelles pour enfin fusionner dans les
réseaux génético-cosmiques.
L’idée maîtresse de ma création artistique est de rendre hommage à l’Humain historique, intemporel et contemporain, au corps, à la beauté ; aux différentes réponses et interprétations sur la Sexualité, l’Art et la Mort, imaginées lors de rituels sacrés ou
profanes au cours de notre histoire. »
Jean-Pierre Sergent
Besançon. Février 2010.
Œuvres démesurées, sans cesse ré-assemblées, associant et superposant un répertoire formel issu de différentes cultures pré-industrielles, condensé des recherches plastiques et intellectuelles, du grand lecteur qu’est l’artiste Jean Pierre Sergent.
traditions ancestrales et traditions contemporaines,
Hommes au oreilles percées, femmes à la langue percée, la transe est récurrente dans le travail de JPS qui a l’a expérimentée sous hypnose, proche de la vision des indiens d’Amérique du Nord, Fulgurance des images, avec la transformation des animaux. Dans les vieilles religions shinto, l’habitude est de lier des pierres, des arbres, des choses qui sacralisent, le corps de la femme est sacré. L’idée était de créer un déité. L’approche de l’occidental devant ces images est totalement différente. Il y croit y voir de la perversion, ce qui explique l’avertissement apposé, – réservé aux adultes -.
Ces productions qui figurent, côte à côte, en une simultanéité qui peut dérouter, peuvent créer un sentiment de confusion, mais elle a le mérite de souligner ce qu’a de spécificité la tâche du créateur.
Travail sur papier, Trash painting, parterre, images récupérées sur Internet et retravaillée ordinateur. Danse dans l’espace, cela permet de créer, de sacraliser, les occidentaux ont une approche différente, la démarche des indiens relève du sacré.
Plexiglass coloré, support et medium résolument moderne dans une salle rouge, une salle bleue, une autre jaune orange, avec un densité des couleurs, décidées avec Joel Delaine, la superposition des transparences permettent l’accès à un voyage transcendant.
« Je découpe des films à partir d’images dessinées sur ordinateur, puis je sérigraphie plusieurs panneaux de manière sérielle sur Plexiglas ou sur papier. Je superpose ainsi des images différentes au cours du working progress et j’arrête quand je sens qu’une énergie se dégage de l’œuvre. J’assemble alors les carrés sur le mur de façon aléatoire »
Séjournant à Montréal, puis à New York, Brooklyn, pour se confronter à la grande scène internationale, Il revient à Besançon, où il réside actuellement.
photo 2 de l’auteur autres photos courtoisie de l’artiste
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