Penone à Versailles

Pour ma visite de l’exposition Penone dans les jardins de Versailles, j’ai eu droit aux grandes eaux, sans avoir réservé et choisi le spectacle. En effet le ciel était ombrageux, la pluie battante, le sable mouvant, les flaques d’eau se confondaient avec la surface des bassins par endroit. Cela teintait le tout d’un romantisme à la Gaspard Friedrich.
Figure historique de l’Arte Povera (biennale de Venise 2007 – pavillon d’Italie)
Giuseppe Penone, commence un parcours à la fin des années 60.

L’Arte Povera, est le désir de redéfinir les conventions de l’art après les guerres, une nécessité de changer, il n’a pas de structure muséale, mais une très forte idée mentale. Ce courant réunissait des artistes italiens, qui à partir de la fin des années 60 voulaient renouveler le rapport aux matériaux et inventer de nouveaux langages visuels. Ils cherchaient aussi à proposer une autre lecture du paysage qui se traduira par des oeuvres étroitement imbriquées dans les éléments naturels.
Issu d’une famille de Sculpteurs, encouragé par celle-ci, il trouve plaisir à travailler le bois, les arbres, matière parfumée, travail agréable.
« L’arbre est une forme extraordinaire de sculpture, c’est une forme qui fossilise dans sa structure son vécu, c’est une nécessité vitale. Les arbres sont une matière, un être qui fige sa propre existence dans sa structure. » (Penone).
C’est par la technique de la fusion que Penone a connu le bronze. Elle est très liée au monde végétal y compris par sa couleur. L’arbre et le corps sont au centre de son œuvre, auquel il a joint le marbre pour l’occasion, entre minéral et végétal.
Arbre en bronze, matériau idéal pour fossiliser le végétal et synthétiser le paysage.
Invité par Catherine Pégard, présidente du Château de Versailles, il prend la succession de Jeff Koons, Bernar Venet, Takashi Murakami, Xavier Veilhan, Joana Vasconcelos.
Il avait acheté des arbres après la tempête de 99 à Versailles, dont un cèdre. Il tente de retrouver l’arbre à l’intérieur de l’arbre, Il taille le tronc pour faire apparaître le jeune arbre sculpture exposée dans le château –« Albergo Porta – Cedro » –
 » Entre écorce et écorce est issu de l’un des deux troncs de cèdres de Versailles que j’ai récupérés après la tempête de 1999. le bois était malheureusement pourri. L’écorce par contre était magnifique. J’en ai relevé l’empreinte et j’ai réalisé cette oeuvre composée de deux écorces en bronze suffisamment écartées l’une de l’autre pour permettre à un arbre, vivant celui-ci, de pousser entre elles. Dans cet espace d’environ 3 m sur 1,50 m, on est à l’intérieur du temps de croissance de l’arbre. On peut imaginer qu’il va l’occuper entièrement. C’est un espace futur, qui sera aussi un espace de mémoire »,
c’est une des premières pièces que l’on voit lors du parcours dans le parc. Des troncs entrecoupés, dorés à l’intérieur complètent l’ensemble  » Espace de Lumière »
Cela a débuté par un choix théorique et pragmatique des œuvres, en commun avec
Alfred Paquement commissaire de l’exposition.

Un ensemble d’œuvres étaient prêtes pour l’exposition, disponibles. Une 20e en tout, dont 3 dans le musée, réparties entre le château et les jardins selon l’axe de la Grande perspective et une forêt dans le bosquet de l’Etoile (7). Elles rythment le Jardin en utilisant l’espace dans le respect du travail de Le Nôtre.
Il affirme ne pas produire une œuvre en fonction du lieu, cela l’a obligé à réfléchir à la manière de les installer et de les intégrer dans le parc.
« Une oeuvre n’a pas une fonction de décor, mais doit avoir une autonomie, avec une vie et une nécessité autre. Il peut arriver qu’un lieu peut suggérer une œuvre, mais les motivations sont déjà là avant cette possibilité. Versailles est plus forêt que jardin à la française. ( !) Le Nôtre entre dans la forêt, cette nature a une dominance, souligne la fragilité de l’homme par rapport à la nature. » GP.

Leur sont associées, des « Anatomies » de marbre blanc de Carrare, sorte de stèles hautes que Penone a découpées et en a dégagé les nervures, comme pour une eau forte. en cherchant les veines de l’arbre dans le marbre, bloc de 20 tonnes, travaillant  et mis en évidence les veines. Elles jouxtent un tapis de marbre, comme un contrepoint sculptural au travail de Lenôtre, composé de 64 plaques gravées. Au dessus une colonne de marbre sur laquelle par une procédé informatique, ont été reproduites les nervures des dalles. Ceci pour donner l’illusion de ce qui donne le nom à l’œuvre « le Sceau » encadré par les 2 rangées d’ « Anatomies » c’est absolument sublime de luminosité.
En ce jour de pluie, les rares visiteurs du parc, passent d’un pas précipité, sans y jeter le moindre coup d’œil, plus intéressés par les les sculptures d’époque du parc.
Dans le grand axe les sculptures sont distantes les unes des autres.  En descendant on trouve 3 bronzes, l’arbre foudroyé dont la blessure  a été dorée, puis un arbre sur lequel il a posé des pierres, puis enfin celui qui est à l’envers, dont les racines présentent les feuilles, comme un petit oiseau mouillé et perdu dans ce ciel nuagueux.

Le Bosquet de l’Etoile,  lieu singulier, n’a pas de perspective pas de vue sur le château, c’est un lieu de l’intimité. C’est un ensemble de 7 arbres, dont un en lévitation.
Son travail est une réflexion sur la sculpture, et non pas de relation à la nature. Le Corps est élément central de travail, le souffle, pour voir une sculpture il faut se déplacer, il faut du temps, le désir de partager avec les gens. La nature mise en rang et domestiquée, les jardins palpitent et respirent. C’est un condensé du rapport entre la nature et l’art, Le dialogue avec Versailles, semble naturel. parfaitement intégré avec l’architecture du château. Quelle que soit sa dimension, un arbre a une présence, une force qui lui est propre, qui souligne le force d’attraction de la lumière et de la gravité, l’arbre est entre ces 2 éléments, dans un arbre il n’y a pas de branche inutile. Ce qui est sec ou mort est mémorisé dans le bois.

De la vitalité de la matière, les grands alliés sont les jardiniers, dans le respect de la structure de Le Nôtre, elle est en cohérence avec le lieu.
Les œuvres de l’exposition sont pérennes, entre minéral et végétal. À l’heure des révolutions technologiques Giuseppe Penone est un sculpteur qui reste attaché aux matériaux naturels : bois, pierre, marbre… . Il fait vivre ces matières, en extrait l’essence, instaure ainsi le dialogue qui lui est cher entre nature et culture. Ses oeuvres de grandes dimensions s’inscrivent dans les jardins dessiné par Le Nôtre comme des ponctuations nouvelles qui y trouvent une juste place, en subtile harmonie avec ce site prestigieux, en cohérence avec le lieu.
Jusqu’au 2 octobre 2013

Ron Mueck

Jusqu’ au 27 octobre 2013, la Fondation Cartier pour l’art contemporain vous invite à découvrir le sculpteur australien Ron Mueck qui présente ses œuvres émouvantes et troublantes, marquant son grand retour institutionnel en Europe.

Ron Mueck masque

 
Après le succès de 2005 à la Fondation Cartier, cette nouvelle exposition personnelle est la plus complète et la plus actuelle de la production de l’artiste. Elle dévoile notamment, outre six œuvres récentes, trois sculptures réalisées spécialement pour l’exposition. Ces œuvres, révélées dans l’intimité de leur création à travers un film inédit, réaffirment toute la modernité d’un art à fleur de peau, aussi puissant qu’évocateur. La découverte exceptionnelle d’une œuvre rare et secrète.
Vivant à Londres, Ron Mueck a exposé dans les musées du monde entier, au Japon, en Australie, en Nouvelle Zélande et au Mexique. Son exposition à la Fondation Cartier est un événement d’autant plus exceptionnel que les opportunités de voir ses œuvres sont extrêmement rares. Travaillant lentement dans son atelier londonien, il fait du temps un élément privilégié de sa création. Ses figures humaines, réalistes à l’excès, mais qui jouent sur des changements d’échelle surprenants, demeurent aussi éloignées du naturalisme académique que du pop art ou de l’hyperréalisme.

Trois nouvelles sculptures dévoilées au public pour la première fois. Donnant à voir deux adolescents dans la rue, une mère avec son bébé et un couple sur la plage, elles sont autant d’arrêts sur image sur une relation entre deux êtres, saisis dans un moment à la fois ordinaire et intrigant. La précision des gestes, l’exactitude de la chair, la souplesse soupçonnée de l’épiderme leur donnent toute l’apparence de la réalité. Cette obsession du vrai témoigne, chez cet artiste en quête de perfection, d’une approche sensible jusqu’à l’extrême des formes et des matériaux. En repoussant les limites de la ressemblance, il propose au visiteur des œuvres secrètes et silencieuses, méditatives et mystérieuses. Des œuvres qui touchent à l’universel.
Il émane de ces sculptures une spiritualité et un profond humanisme suggéré par les sujets en apparence si ordinaires, suscitant une compassion inévitable du spectateur. Au-delà de toute intention portraitiste, Ron Mueck nous confronte à l’inquiétante étrangeté du rapport au corps et à l’existence.
Ron Mueck renouvelle ainsi profondément la sculpture figurative contemporaine. Les œuvres de Ron Mueck sont nourries de sources riches et diverses – images de presse, bandes dessinées, histoire de l’art, souvenirs proustiens ou fables et légendes anciennes. Ainsi, tandis que Still Life (2009) se situe dans la plus pure tradition de la nature morte, d’ancestraux souvenirs d’histoires de sorcières nous envahissent devant la silhouette ployée de Woman with Sticks (2009). Drift (2009) et Youth (id.) semblent quant à elles sortir de la une d’un quotidien, tout en évoquant en même temps des œuvres du passé.
À la manière de ce grand visage endormi (Mask II, 2002), véritable masque du songe, les sculptures de Ron Mueck font surgir le rêve dans le réel.
Une vidéo montre l’artiste à son travail dans son atelier avec ses assitants.
À l’occasion de l’exposition Ron Mueck, la Fondation Cartier publie trois ouvrages : un catalogue d’exposition qui retrace les vingt ans de carrière de l’artiste, un album retraçant les grandes collaborations de Ron Mueck avec la Fondation Cartier, et un cahier de coloriage dans lequel Ron Mueck a souhaité présenter ses sculptures aux enfants sous forme de dessins à colorier.

Sommaire de juillet 2013

Augustus Francis

01 juillet 2013 : Andy Warhol « L’ombre de la lumière »
04 juillet 2013 : Un écrin méditerranéen pour l’oeuvre de Chagall
06 juillet 2013 : Vladimir Velickovic à l’espace Malraux de Colmar
14 juillet 2013 :  14 juillet 2013
23 juillet 2013 :  Art Faces au musée Würth d’Erstein

Art Faces au musée Würth d'Erstein

Jusqu’ au 5 janvier 2014, le Musée Würth France Erstein présente l’exposition « Art Faces. Des photographes rencontrent des artistes ».

L’art du portrait, classé comme un des genres nobles de la peinture dans la hiérarchie des genres au cours du XVIIe siècle, connait une concurrence sérieuse avec le développement de la photographie au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. En effet, cette période correspond à la fois au triomphe du portrait peint, porté par l’essor de la bourgeoisie, et au développement du portrait photographique, moins onéreux et moins encombrant.
Le XXe siècle fait ensuite la part belle au portrait photographique, gagnant les couches populaires et relayant le portrait peint au second plan. De nombreux photographes se spécialisent dans l’art du portrait comme Nadar, August Sander ou encore Helmut Newton. Qu’il s’agisse d’un instant « posé » ou bien « volé », le portrait est toujours le fruit d’une rencontre, d’un jeu ou d’une négociation entre deux sujets, l’un derrière l’objectif, l’autre devant.
 

collection Würth

 
Lorsque l’on regarde attentivement ces portraits, on ne peut s’empêcher de penser à l’art qu’il pratique. C’est comme si leurs œuvres étaient leurs autoportraits. Leurs visages du moins pour les plus connus, ressemblent à leur travail. Une mise en abime.
Y a t’il eu entente entre le photographe et le sujet ? Même si le portrait est composé, entouré de certains éléments signifiants de leur profession, à l’instar des portraitistes anciens, qui accompagnaient leurs modèles de leurs attributs principaux ( palette, équerre, instruments de musique etc …) Que cela soit Bacon qui évoque ses corps tourmentés, Marie Laurencin avec ses demoiselles distinguées, ou d’autres comme Christo, Kelly, Max Ernst où on devine l’intellectuel.
Une belle surprise, celle qui se cache derrière des déguisements à longueurs d’expositions,
est devenu commissaire, Cindy Scherman est révélée dans la collection par le photographe Benjamin Katz. Il y a les classiques comme Picasso, Dali, Wahrol, Basquiat, d’autres plus inattendus, comme Gabriele Munter ou Sonia Delaunay, Marino Marini sur une de ses scuptures, Man Ray et Duchamp jouant aux échecs
L’exposition Art Faces se concentre sur des rencontres, souvent illustres, entre quelques photographes de renoms tels que Michel Sima, Gisèle Freund ou Herbert List avec des artistes comme Pablo Picasso, Piet Mondrian ou encore Gerhard Richter (un regard incroyable). Cet ensemble de photographies, qui appartient aujourd’hui à la Collection Würth, a été assemblé par le photographe suisse d’origine alsacienne François Meyer. Le point de départ de sa collection est constitué d’une série de portraits photographiques qu’il réalise à la fin des années 1970, lors d’un séjour aux États-Unis où il a la chance de fréquenter les ateliers de Sam Francis, Roy Lichtenstein ou encore Andy Warhol. À partir de ce fonds, qui dort pendant vingt ans dans ses tiroirs, il rassemble avec sa femme Jacqueline, à la fin des années 1990 une collection de plus de 250 portraits d’artistes en noir et blanc. Au décès de sa femme et selon ses dernières volontés, ces oeuvres seront vendues au profit d’une fondation contre le cancer.
François Meyer (*1953)
François Meyer, né à Genève, est issu d’une famille d’industriels de Sélestat en Alsace. Dès son enfance, il se familiarise avec le monde de l’art, visite de nombreux musées et côtoie au quotidien les oeuvres que son père collectionne avec passion : oeuvres surréalistes, du groupe CoBrA et peinture américaine des années 1960. Peu intéressé par les études, François Meyer fait très tôt le choix de se tourner vers la photographie. Il entreprend un apprentissage à l’atelier Borel-Boissonnas à Genève auprès de Paul Boissonnas. Il réalise alors de nombreuses photos pour des catalogues de musées et d’expositions. Cette activité lui permet notamment de rencontrer de nombreux collectionneurs et conservateurs de musées. Le contact avec les oeuvres d’art éveille en François Meyer le désir de connaître leurs auteurs, les artistes derrière les oeuvres. Il réalise alors ses premiers portraits d’artistes lors de fréquents voyages à Paris au milieu des années 1970, parmi lesquels César ou encore Sonia Delaunay. En 1977, il séjourne à New York où il visite de nombreux ateliers d’artistes de la scène Pop et des représentants de l’art minimal et conceptuel, grâce à l’entremise du galeriste Leo Castelli. Ses photos présentent un kaléidoscope de l’esprit de la scène artistique new-yorkaise des années 1970. Chaque photographie est un dialogue entre l’artiste et le photographe : dans ses portraits, François Meyer cherche à établir un lien entre l’univers de la photographie et l’univers de l’art et à montrer au travers de l’objectif, combien le caractère de l’artiste se reflète dans son oeuvre. Mais cette activité reste pour François Meyer une passion qu’il ne montre pas : pendant plus de vingt ans, ses prortraits d’artistes restent en effet dans un tiroir. Pendant cette période, il collabore régulièrement aux magazines L’OEil, Connaissance des Arts, Architectural Digest et Elle Décoration, pour lesquels il réalise des reportages.
Les photographes de l’exposition
Kurt Blum 1922 – 2005 / Philippe Bonan *1968  / Jean-Christian Bourcart *1960 /  Denise Colomb 1902 – 2004  /  Pierre Descargues 1925 – 2012 /
Jean Dieuzaide 1921 – 2003 / Luc Fournol 1931 – 2007 /
Gisèle Freund 1908 – 2000 / Michael Halsband *1956 / Monique Jacot *1934 /  Benjamin Katz *1939 / Barbara Klemm *1939 /  Herbert List 1903 – 1975 / Oliver Mark *1963  / François Meyer *1953 -/ Inge Morath 1923 – 2002 / Arnold Newman 1918 – 2006 / Sebastiano Piras *1961  /Michel Sima 1912 –1987 / James Van der Zee 1886 – 1983  /Sabine Weiss *1924

 

Catalogue de l’exposition Art Faces.
accompagné d’un livret de textes traduits en français
édité par Swiridoff Verlag (2003)
Livret de traductions édité par Musée Würth France Erstein (2012)
Prix : 34 €

L’exposition l’Appel de la Forêt continue.

Toutes les activités culturelles se trouvent sur le site du musée
WWW.MUSEE-WURTH.FR
Du mardi au dimanche, de 11h à 18h
Fermé tous les lundis

Passmusée

14 juillet 2013

Fernand Léger 14 juillet huile sur toile 1914

 
Si vous avez la possibilité de visiter le musée Fernand Léger à Biot, vous serez agréablement surpris par la beauté et la qualité de ce musée, dans un cadre idyllique.
 

Vladimir Velickovic à l’espace Malraux de Colmar

Vladimir Velickovic peintre, dont le talent est maintenant reconnu mondialement, est né à Belgrade, en 1935. C’est très jeune qu’il fait l’expérience de la tragédie au quotidien.
Lorsque l’on pénètre dans l’espace Malraux de Colmar, on a le sentiment d’arriver juste après le carnage, dans un paysage dévasté, apocalyptique, les corps torturés, le feu couvant encore, dont le rouge répond au sang des gisants. La violence est partout, l’horreur vous prend aux tripes, on s’attend à une odeur de brûlé, de gémissements, le silence s’impose.

Les cadavres abandonnés par la guerre et ses incommensurables ravages, dont il gardera la conscience jusqu’à l’infinitésimal, l’horreur, dans toute sa profondeur existentielle, sera  son matériau et ne le quittera plus ; pas une toile, pas un dessin qui ne soit pas l’expression de cette réalité crue. Les cartels montrent des titres courts, mais éloquants :
Blessure, Corbeaux, Feu, Tête, Crochet, Exit

Vladimir Velickovic

Puis on entrevoit les références à Grünewald, la crucifixion, les mains du Christ, Bacon, la couleur de la chair, les corps torturés, Goya, les corbeaux, la violence, le rouge et le noir, le gris des nuages, les corps mutilés d’Otto Dix. Toute une vie à peindre la souffrance, la mort, le sang, l’arbitraire, l’insoutenable, pour nous rappeler l’évidence : la permanence de la barbarie. L’artiste nous montre toute la cruauté du monde, peintre de la douleur et de la violence, sa palette va a l’essentiel, virtuose cependant dans le traitement des corps, le rouge sang de la violence, le noir et le gris du ciel. En effet comment imaginer un tel désastre sous un ciel bleu, et pourtant …. L’artiste témoin des atrocités des troupes nazies dans Belgrade, est pourtant serein avec un regard intense.
Vladimir Velickovic – Exit

On ne sort pas indemne de cette confrontation.

A l’occasion de l’exposition à l’espace Malraux, le musée Unterlinden expose exceptionnellement « la Poursuite » tableau de Vladimir Velockovic.
Valdimir Velickovic

Un très gros volume de grande qualité, faisant office de rétrospective de son œuvre, de 1953 à aujourd’hui, vient de paraître aux éditions Gourcuff Gradenigo (2013).
jusqu’au 20 octobre 2013
espace d’art contemporain Malraux
4, rue Rapp 68000 Colmar
du mardi au samedi de 14 à 19 h
dimanche de 14 h à 18 h
entrée libre
photos de l’auteur courtoisie de Vladimir Velickovic

Un écrin méditerranéen pour l’oeuvre de Chagall

« Si toute la vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir » Marc Chagall
Dès 1969, le ministre de la Culture, André Malraux, décide la construction d’un musée pour conserver le Message Biblique après sa donation à l’Etat. Celle-ci débute en 1970 sur un vaste terrain, offert par la Ville de Nice, où était édifiée une villa du début du siècle en ruine. Chagall suit avec intérêt le projet : c’est lui qui demande qu’un auditorium fasse partie des salles prévues. Il souhaite également enrichir le bâtiment en ajoutant les vitraux de l’auditorium et une mosaïque qui entraîne la modification des axes de circulation du musée.

Musée Chagall vitraux

En 1973, l’artiste est présent pour l’inauguration du musée national Message Biblique Marc Chagall, avec André Malraux et le ministre de la Culture de l’époque, Maurice Druon. Jusqu’à sa mort en 1985, Marc Chagall a accompagné les premières années de la vie de l’institution. Il est présent aux inaugurations d’expositions et lance, grâce à ses relations amicales, une prestigieuse politique de concerts.
Musée Chagall mosaïque

Après la mort de Chagall, le musée bénéficie du dépôt d’une partie importante de la dation (procédure qui permet le paiement en oeuvres d’art des droits d’héritage. La dation Chagall a comporté plus de 300 oeuvres) . De nouvelles acquisitions enrichissent peu à peu les collections et, grâce à l’appui des héritiers du peintre, le musée devient monographique à part entière, témoignant à la fois de la spiritualité de l’œuvre de l’artiste et de son inscription dans les courants artistiques du XXème siècle.
En 2005, le musée change donc de nom et devient musée national Marc Chagall.
Le Message Biblique

clic pour lire le texte

Chagall commence à travailler sur le Message Biblique au début des années cinquante, d’abord pour rendre vie à la Chapelle du Calvaire, à Vence, où il vit entre 1949 et 1966. Avec l’avancement du travail, il préfère détacher l’ensemble d’une religion particulière et décide finalement de l’offrir à l’Etat français en 1966. Le cycle comprend les douze tableaux illustrant la Genèse et l’Exode, les deux premiers livres de la Bible, et un ensemble de cinq peintures évoquant Le Cantique des Cantiques. Un salle particulière dédiée à sa deuxième épouse Vava est extrêmement émouvante.

A Vava, ma femme, ma joie et mon allégresse

Chagall Cantique des Cantiques

Pour les douze premiers, Chagall choisit d’illustrer, avec une grande précision par rapport au texte biblique, les épisodes qui mettent en valeur les relations entre l’homme et Dieu. La répartition des tableaux sur les murs de la salle où ils sont exposés, qui ne respecte pas le déroulement historique de ces épisodes, mais s’appuie sur des correspondances formelles et religieuses, a été décidée par l’artiste lui-même.
Chagall Adam et Eve Chassés du Paradis

La nouvelle exposition au musée Chagall intitulée « Chagall devant le miroir autoportraits, couples et apparitions »  16 juin – 7 octobre 2013
Ouvert tous les jours sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre
DE NOVEMBRE A AVRIL
de 10 h à 17 h
Musée national Marc Chagall
Avenue du Docteur Ménard
06000 Nice
Accueil-standard  T  : + 33 (0) 4 93 53 87 20
F : + 33 (0)4 93 53 87 39
Accès :
Aéroport Nice Côte d’Azur
Gare S.N.C.F.
Bus n° 22  arrêt « Musée Chagall » ligne 22 (au 01 01 12)
Bus n° 15 arrêt « Musée Chagall » ligne 15 (au 29 08 11)
Parking : stationnement gratuit pour les autocars et voitures
Accès handicapés, toilettes handicapées.
photos de l’auteur

Andy Warhol « L’ombre de la lumière »

Présentation de la Collection de la Fondation Beyeler
En coopération avec la Collection Bischofberger et la Collection Daros
8 juin – 22 septembre 2013

Andy Warhol, Joseph Beuys, 1980; Sérigraphie et poussière de diamant sur acrylique sur toile, 101,5 x 101,5 cm; © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / 2013, ProLitteris, Zurich; Photo: Robert Bayer, Basel

Au sein de la nouvelle présentation de la Collection Beyeler, en place à partir du 8 juin, la Fondation Beyeler consacrera trois salles à des œuvres d’Andy Warhol.
« L’ombre de la lumière » s’interroge sur le rôle de ce double concept dans la création tardive de l’artiste américain et expose sur 600 mètres carrés des pièces appartenant à de grandes collections suisses.
Les œuvres de la Collection Beyeler se verront ainsi complétées par des prêts de la Daros Collection (Zurich), de la Collection Bischofberger (Zurich) et d’un autre prêt consenti par une collection particulière, suisse elle aussi. Les deux prêts internationaux du Andy Warhol Museum (USA), le film Empire (1964) et l’installation spatiale Silver Clouds (1966), enrichissent ultérieurement cet ensemble.
Cette réunion d’œuvres électrisantes de Warhol élucide fort bien le concept de clair-obscur encore mis en relief par l’éclairage différencié des trois salles d’exposition. On prend ainsi conscience du caractère de plus en plus sombre de la création tardive d’Andy Warhol, une évolution qui ne touche pas seulement la surface des œuvres mais leur contenu. Ce point apparaît avec une netteté toute particulière dans les deux pièces de grand format que sont Sixtythree White Mona Lisas (1979) et Big Electric Chair Painting (1980), qui captivent immédiatement le spectateur par leur 11 mètres de long environ et font partie de la série intitulée « Retrospectives and Reversals ».
Andy Warhol
Self-Portrait, 1967
Sérigraphie et acrylique sur toile, 200 x 177cm
© The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / 2013, ProLitteris, Zurich
Photo: Robert Bayer, Basel

 
L’idée de départ de « Retrospectives and Reversals » consistait à sélectionner les détails majeurs de dix des plus célèbres travaux de Warhol et à les rassembler dans différentes œuvres. L’artiste a donc réuni les extraits de cette sorte de « Top Ten » de sa création pour réaliser de nouveaux tableaux, créant un effet de distanciation par le procédé d’inversion. D’où une puissante transformation du motif, encore intensifiée par sa multiplication. L’emploi de la lumière et des ombres prête une importance accrue à cette série ; Warhol avait pourtant déjà exploré la lumière « cachée » de pierres précieuses dans sa série « Gems » (pierres précieuses) et la sombre luminosité des négatifs dans sa série
« Shadows » (ombres). Warhol a exploité ces expériences antérieures dans
« Retrospectives and Reversals », une série qui est au cœur de cette exposition et révèle l’orientation mélancolique que prend l’œuvre de l’artiste durant cette période. L’exposition Andy Warhol fait partie de la présentation de la Collection et a pour commissaire Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler, Catherine Iselin en est le commissaire adjoint.

On peut la voir du 8 juin au 22 septembre 2013 dans les salles 20-22 du Souterrain ainsi qu’au Jardin d’hiver de la Fondation Beyeler.
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
 
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
 
 
 

Sommaire de juin 2013

 

Lisa Lyon – Robert Mapplethorpe 1982

02 juin 2013 : Max Ernst – rétrospective à la Fondation Beyeler
04 juin 2013 : Carte blanche  à Zilvinas Kempinas au musée Tinguely
07 juin 2013 : Daniel Gustav Cramer investit La Kunsthalle de Mulhouse
08 juin 2013 : Play & Replay, première biennale  de la photo à Mulhouse
12 juin 2013 :  Kaputt – Maurizio Cattelan
13 juin 2013 :  Alexander Calder – Arbres – Désigner l’abstraction
17 juin 2013 :  Art Basel 2013
20 juin 2013 : Musée Fernand Léger à Biot
26 juin 2013 : Un festival de couleurs: Emil Nolde au musée Frieder Burda à Baden-Baden

Un festival de couleurs: Emil Nolde au musée Frieder Burda à Baden-Baden

La grande exposition d’été programmée au Musée Frieder Burda du
15 juin au 13 octobre 2013 est intitulée
« Emil Nolde. La splendeur des couleurs ».
C’est la première fois depuis de nombreuses années qu’un événement de cette ampleur est dédié à Nolde en Allemagne du Sud. On y voit cinquante-huit toiles et vingt-deux aquarelles provenant de toute la période créatrice de l’artiste. L’exposition est organisée en coopération avec la Fondation Nolde-Seebüll et placée sous le commissariat de Manfred Reuther, ex-directeur de la Fondation.

Emil Nolde Grosser Mohn (rot,rot, rot) 1942 Oilfarben auf Leinwand 73.5 X 89.5 et Manfred Reuther

Emil Nolde (1867-1956) compte parmi les peintres majeurs de l’expressionnisme allemand. Les thèmes essentiels de son univers artistique sont présentés dans le cadre d’une rétrospective de grande ampleur qui montre outre des paysages, des représentations de personnages et des portraits ainsi que des motifs religieux et des impressions rapportées de son voyage dans les mers du Sud. Des toiles aux couleurs énergiques nous révèlent toute la diversité du monde imaginaire d’Emil Nolde avec, en arrière-plan de cette diversité, une constante : la force émotionnelle de la couleur.
Manfred Reuther : « Dès ses débuts, l’évolution artistique de Nolde s’est confondue avec la recherche de la couleur, son véritable moyen d’expression, maîtrisé avec une virtuosité croissante. » De son côté, Nolde affirme :
« Les couleurs, c’était mon bonheur. On aurait dit qu’elles aimaient mes mains. »
 
Emil Nolde
Tropensonne 1914
Ölfarben auf Leinwand
71 x 104,5 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

 
 
Ses toiles et aquarelles joyeuses parlent de son attachement à la nature et de sa quête d’une humanité originelle. Rouges éclatants, bleus intenses, noirs profonds, mauves puissants : telle est la palette vigoureuse avec laquelle Emil Nolde compose ses paysages romantiques et ses marines mouvementées.
« J’aime la musique des couleurs. »
Manfred Reuther explique : « Dans l’évolution artistique de Nolde, la découverte de la couleur n’est pas un événement venu de l’extérieur : elle n’a été ni transmise par des conseils d’enseignants ni inspirée par des courants contemporains. C’est, chez l’artiste, une attirance forte qui s’est révélée de bonne heure, un don inné, une prédisposition naturelle qui ne demandait qu’à s’épanouir. Dès son enfance, le jeune Nolde a conscience de son intime besoin de création et de ses dons artistiques. Au pasteur du village, il confie son désir de devenir artiste peintre. Dans son autobiographie, il se souvient de ses premières tentatives de coloriste :
“À l’école, j’avais colorié toutes les illustrations de mon livre d’histoire biblique ; déjà, je vivais continûment dans le ravissement que me procuraient les couleurs.”
Emil Nolde
Tänzerin und Harlekin 1920
Öl auf Leinwand (Rupfen)
85,5 x 100 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

Dépourvu de matériaux adaptés à son talent, il invente des expédients, exécutant ses premiers essais de peinture avec des jus de baies de sureau et de betteraves rouges. Ses parents semblent s’être aperçus d’une attirance particulière chez leur fils : pour Noël, on lui offrit la boîte de peinture tant désirée.
Pendant les années où il enseigne le dessin au Musée de l’industrie et de l’artisanat de Saint-Gall, Nolde se plonge dans l’étude de la couleur. Il raconte :
« Avec audace, j’ai essayé d’harmoniser sur un fond blanc les couleurs les plus éloignées : les très chaudes avec les très froides, le vermillon avec l’indigo – mais c’était trop difficile. J’ai déchiré la feuille. »
 
Emil Nolde
Selbstbildnis 1917
Öl auf Holz
83 x 65 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

 

Autour de 1903, il commence à expérimenter l’effet de certains produits chimiques sur le bois, analysant leurs transformations de couleur. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est le rapport de la couleur avec la lumière. Quand il peint, Nolde choisit des couleurs présentes dans la nature. Mais il accentue les teintes du réel et les juxtapose sans atténuer les contrastes : il arrive ainsi à renforcer l’expressivité et la luminosité de la couleur au point qu’elle dépasse de beaucoup les effets obtenus par les teintes naturelles.
Emil Nolde
Rote und gelbe Sonnenblumen um 1920
Aquarell
36,2 x 48 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

« Une couleur, par sa présence à côté d’une autre, détermine le rayonnement de cette dernière », explique-t-il, « de la même façon qu’en musique, une note figurant dans un accord reçoit sa couleur sonore de la note voisine. »
Mais il ne se conforme à aucun schéma préexistant, à aucun système, à aucun programme ; au contraire, le tableau et son élaboration colorée se déterminent généralement au fur et à mesure que l’artiste travaille. Il affirme : « Le peintre n’a pas besoin de savoir grand-chose ; le mieux est qu’il puisse peindre d’instinct, peindre comme il respire, comme il marche. » Et il poursuit : « C’est pourquoi j’évite volontiers toute réflexion préalable ; il me suffit d’avoir une vague idée de lumière ou de couleur, et mon travail se fait de lui-même, sous ma main. »
Outre ces toiles aux couleurs dynamiques, de nombreuses aquarelles témoignent de l’inventivité artistique de Nolde. Manfred Reuther explique : « Ses aquarelles sont d’une extraordinaire diversité. Les propriétés spécifiques des couleurs à l’eau concordaient avec son désir de spontanéité et d’immédiateté. Il utilisait un pinceau gorgé de couleur, peignait avec des mouvements rapides et fluides, en essayant d’éliminer l’intervention de la raison et de suivre principalement son instinct. Les irrégularités du papier, les taches, les bavures participaient à la genèse de l’image. Ce qu’il recherchait, c’était la spontanéité dans le geste créateur et une relation directe avec le médium. »
Emil Nolde
Streitgespräch « Ungemalte Bilder »1938-1945
Aquarell auf Papier
23,4 x 18 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

Parmi les travaux sur papier exposés à Baden-Baden figurent quelques aquarelles appartenant à la série des Ungemalte Bilder (« tableaux non peints ») réalisés par l’artiste dans son atelier de Seebüll alors qu’il était sous le coup de l’interdiction de peindre décrétée par les nazis. malgré l’enracinement dans le sol natal, Nolde a effectué de grands et fréquents voyages à l’étranger. Il a fait plusieurs séjours de longue durée au Danemark, en Suisse, en Italie. En 1921, il visite l’Andalousie, Madrid. En 1913-1914, il avait déjà traversé Moscou, la Sibérie, le Corée, le Japon, la Chine, pour se rendre dans les mers du Sud où, sur l’invitation de l’Office colonial du Reich, il avait pris part à une expédition médicale et démographique en Nouvelle-Guinée allemande. Toutes ces contrées lui ont fourni des sujets qui peuplent son univers artistique. Mais dans sa conscience de créateur, il est resté sa vie entière enraciné dans sa région d’origine, le Schleswig. Pour lui, les
« racines » de son activité artistique « plongent dans le sol de mon terroir natal. Même si, par expérience vécue et par désir d’élargissement de mes possibilités artistiques, je touche aux contrées primitives les plus éloignées, dans la réalité ou dans les représentations du rêve – ma patrie reste mon terroir d’origine. »
Un écrin de fleurs autour du Musée Frieder Burda, Emil Nolde aimait les fleurs.
Emil Nolde
Trollhois Garten 1907
Ölfarben auf Leinwand
73,5 x 88 cm
Nolde Stiftung Seebüll
© Nolde Stiftung Seebüll, 2013
Abdruck honorarfrei im Rahmen der Ausstellung
im Museum Frieder Burda in Baden-Baden

Partout où il séjournait, il installait un jardin. Pied-d’alouette bleu, centaurée rouge, iris violet, hélénie jaune : la magie colorée des fleurs inspirait le peintre et lui servit de modèle pour de nombreux tableaux représentant des fleurs et des jardins. Pour accompagner la grande exposition de son œuvre, le Service des jardins de la ville de Baden-Baden a installé quatre grands massifs de fleurs dans le parc de la Lichtentaler Allee.
« Chaque massif est composé de couleurs correspondant à une toile présente dans l’exposition. Chacun d’eux a reçu un cadre en bois rappelant le cadre d’un tableau, dont les proportions sont celles de la toile qu’il évoque, multipliées par six. », nous explique Markus Brunsing, directeur du Service des jardins, qui a élaboré ce concept.
« Mais, poursuit-il, ces massifs ne sont pas une transposition exacte des toiles ; c’est plutôt leur atmosphère colorée qui est reproduite. C’est une autre façon de peindre : avec des fleurs sur fond de parc. »
Soixante espèces et genres de plantes annuelles figureront dans ces massifs, toutes des fleurs d’été. Correspondant aux couleurs saturées de Nolde, on verra du rouge lumineux, de l’orange, du jaune, du bleu : gueules-de-loup, ageratums, bégonias, cosmos, campanules, coquelicots, fleurs de vanille, salvias, pied-d’alouette.
Pour la première fois, la thématique d’une exposition sera transposée en pleine nature, grâce à des plantes.
Le catalogue de l’exposition, contenant des reproductions de toutes les œuvres, est publié par les éditions Snoeck (Cologne) ; 180 pages. Prix au musée : 29 euros.
Info : Emil Nolde. La splendeur des couleurs 15 juin – 13 octobre 2013
Musée Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8b, 76530 Baden-Baden,
www.museum-frieder-burda.de Tél: 0049 7221/39898-0,
Fax: 0049 7221/39898-30
Heures d‘ouverture:
Ma au di 10-18 heures,
fermé lundi (sauf les jours fériés)
texte et photos presse courtoisie du musée Frieder Burda
sauf la photo 1 de l’auteur