Sommaire de novembre 2013

Jodi Bieber ©
Jodi Bieber ©

07 novembre 2013 : La Collection impossible
12 novembre 2013 :  Trève
20 novembre 2013 : Joseph Bey – l’Age Sombre
24 novembre 2013 :  ST.ART 2013 à Strasbourg

ST.ART 2013 à Strasbourg

Jusqu’au 25 novembre 2013, ST.ART, la Foire Européenne d’Art contemporain lance sa 18ème édition. ST-ART est organisée par Strasbourg Evénements, sous la Direction Générale de Claude Feurer.
voir la vidéo du vernissage
 

Blue Baby Wolfgang Aur
Blue Baby Wolfgang Aur

Cette année quatre-vingt-dix galeries ont été sélectionnées et présentent leurs artistes et les oeuvres des XXe et XXIe siècles (peinture, photo, édition… ). D’année en année, ST.ART affine la qualité de ses choix : une sélection exigeante et rigoureuse qui conforte ST.ART dans la position de première foire du genre hors Paris. La foire rassemble chaque année une centaine de galeries dont 40 % étrangères. Près de 20 pays déjà représentés à Strasbourg : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Hongrie, Luxembourg, Italie, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, République Tchèque, Corée du Sud, Turquie, Tunisie, Canada. La dynamique européenne est ré-affirmée depuis trois ans avec la venue de délégation de galeries de pays d’Europe du Sud.
Bus Strasbourg
Sur 4 jours, St.Art affiche 30 000 visiteurs dans ses allées avec un public et des collectionneurs de plus en plus fidèles.
La foire s’ouvre également sur le monde de l’entreprise avec des achats de plus en plus nombreux, des opérations de mécénat permettant aux décideurs de communiquer autour des valeurs de l’entreprise et de l’art contemporain.
Des expositions et événements alternatifs donnent un aperçu de la création contemporaine sous toutes les formes : photographie, peinture, sculpture, estampes, studio glass, vidéo.
Dès avant l’entrée le « Blue Baby » de Wolfgang Aur, de la Galerie  allemande Syrlin vous accueille, ainsi que des bus customisés de la ville de Strasbourg avec la signature de Tomi Ungerer .
Olivier Debré
Temps forts de cette édition 2013 !
Exposition Olivier Debré : Peintures noires
Une facette inédite du travail de l’artiste : une quarantaine d’oeuvres sur papier en noir et blanc, des encres et des gouaches réalisées entre 1945 et 1947.
Olivier Debré
Olivier Debré a, de la libération de Paris jusqu’à la fin de 1947, utilisé presque uniquement le noir et blanc, avec les nuances de gris pour dire le deuil d’une civilisation qui, avec la Libération, découvrait l’horreur des camps de concentration et de la «solution finale». Deux facteurs furent déterminant pour orienter ainsi le travail du jeune peintre : une famille pleinement impliquée dans la résistance et la rencontre de Picasso – dont il avait découvert Guernica lors de l’exposition universelle de 1937 – qui l’invitera à venir voir ses oeuvres récentes dans l’atelier de la rue des Grands-Augustins. Se succèdent alors quantité de peintures sur papier dont les titres – La Mort de Dachau (collection du Centre Pompidou), L’Otage, Les Deux pendus, Le Mort et l’assasin, Signe sourire nazi, le Sourire sadique… – soulignent le contexte et la révolte qui ont donné naissance à ces grandes feuilles traversées de larges traits de pinceau chargé d’encre et de gouache noires et qui pour la plupart étaient restées inédites. C’est cette épreuve, le deuil de la couleur qui permettra à Olivier Debré de devenir l’hiver de 1947, en découvrant les oeuvres de Lanskoy, à son tour un maître des rapports colorés. Cet ensemble inédit et historique a été présenté pour la première fois en juin dernier à la galerie Louis Carré
Jürgen A. Messmer
La Fondation Messmer / Riegel am Kaiserstuhl (D)

Le collectionneur M. Messmer expose des oeuvres de l’artiste Suisse André EVARD (1876-1972) ainsi que des artistes de l’art cinétique et art construit .
Exposition « The Par Avion Project » : STRASBOURG / BOSTON Lors du 50e anniversaire du jumelage des villes de Strasbourg et Boston, cinquante artistes ont été invités à créer une oeuvre. Une fois terminées, ces oeuvres furent rassemblées et envoyées par avion de l’autre côté de l’Atlantique à 50 artistes qui ont à leur tour ajouté une couche visuelle sur l’oeuvre à la manière de «cadavre exquis» artistique. Découvrez leurs créations à l’occasion de ST.ART 2013.
Carte blanche de la Ville de Strasbourg : Carte blanche à L’Artothèque
L’Artothèque de la Ville de Strasbourg contribue à la sensibilisation du grand public à la création d’aujourd’hui en constituant un fonds d’oeuvres destiné au prêt. Elle encourage son travail de médiation les artistes en activité. Coordinatrice du projet : Madeline Dupuy-Belmedjahed, Responsable
Pour cette 18ème édition, la Direction artistique a été confiée au galeriste Yves Iffrig. Actif sur la place strasbourgeoise depuis 8 années, la rigueur et la cohérence de ses choix font aujourd’hui de lui un des meilleurs galeristes de province. Il montre, entre autres, des artistes aussi renommés que Jean-Pierre Bertrand, Marc Couturier, Claude Viallat, des lithographies de Sam Francis.
Galerie Ives Iffrig
Ses collectionneurs sont aussi bien privés qu’institutionnels. Sa connaissance du marché de l’art et des réseaux de collectionneurs de l’Espace rhénan sont un atout pour améliorer l’offre artistique et augmenter le volume d’affaires de la foire à laquelle il participe régulièrement depuis 2005.
La direction de la foire est confiée à Philippe Meder, Directeur de Salon au pôle Culture et Tourisme de Strasbourg Evénements.
Le Comité de sélection est composé des galeristes : Jean-Pierre Arnoux, Paola Forni, Pascal Gabert, Ferran Josa Monegal, Jean-Pierre Ritsch-Fisch.
Si c’était un évènement sportif, pn pourrait parler des régionaux de l’étape qui sont d’un très bon niveau :
Bertrand Gillig
La Galerie Betrand Gillig, – Strasbourg, présente, Maxime ACKER, Patrick BASTARDOZ, Frederic DEPRUN, Olivier LELONG, Catherine METZ, Vladimir VELICKOVIK (vu à l’espace Malraux de Colmar)
La Galerie de L’ESTAMPE – Strasbourg, qui présente entre autres Christophe Hohler dont on peut apercevoir les toiles avec son thème récurrent de l’homme, dans la vidéo du vernissage  Raymond Waydelich, incontournable.
Christophe Hohler
RADIAL ART CONTEMPORAIN présente  :
Till AUGUSTIN, Fredd CROIZER, Bernard LANGENSTEIN, Lars STRANDH, Willi SIBER
Galerie Ritsch-Fisch
la Galerie Ritsch-Fisch où essentiellement des grands toiles de nus féminins sont des oeuvres de Jacqueline Dauriac, Gérard Gasioroswki, mais aussi Laurent Impeduglia, Vincent Lanot, Frédéric Léglise, Mitsuru Tateishi, Virginie Vandernotte.
La Galerie Chantal Bamberger Strasbourg :
où j’ai retenu Nathalie Savey
Nathalie Savey

Galerie Brulée, Strasbourg présente Dirk de Keyzer, Denis Jully, Julie Salmon
Galerie Christophe Fleuroy présente : Raymond Waydelich Norbert Klaus, Tobias Weber et Tomi Ungerer
Galerie Christophe Fleurov

Galerie Boccara, de Lyon,  où son directeur, Thierry Boccara,  artiste designer présente des tapis de sa création.
Boccara
Galerie Jean Brolly, Paris, présente Mathieu Cherkit, Jean Claus et Daniel Schlier.
Daniel Schlier
Pour conclure, la Galerie 49, de Saumur  (clin d’oeil à sa directrice) qui présente Brigitte de la Horie, Marina de Soos, Etienne Gros, Takesada Matsutani, Coco Téxèdre, Ming Tong
Galerie 49
 
 

Joseph Bey – l'Age Sombre

Cartographie de la contemplation.
Jusqu’au 24 novembre chez Courant d’Art Mulhouse, rue des tanneurs

Joseph Bey fabrique des retables, des prédelles qui enveloppent le cœur de la peinture. Il se situe dans un héritage religieux et contemporain. Il fait le choix de la contemplation, de la lenteur. La couleur est réduite à son minimum, elle est donc à son efficacité maximale. Noirs et terres. Noirs polis, usés qui montrent les gestes de l’artiste. Le temps affirme un geste qui ne fait pas de différence entre le moment d’exécution et le moment de la disparition. La peinture de Joseph Bey est d’abord un volume, presque une sculpture. Cénotaphe, boite comme une vie qui travaille dans la mort d’un objet. C’est une pulsation entre le temps arrêté et le bousculement de la nature. Cette nature qu’il revendique, qui lui permet le retrait du brouhaha du monde, il y marche.
 

Joseph Bey -photo Patrick Marty

 
« C’est une manière d’être réconcilié avec son corps ». Il ne cherche pas de théorisation de son travail, il cherche une correspondance entre les éléments (une physique de la terre davantage que celle des étoiles) et l’artificialité de l’art. Dans cet entre (antre) il ponce, il construit, il défait, il réinstalle. Il cartographie une géométrie rigoureuse, harmonieuse.
De grands panneaux de medium où de contreplaqués recèlent les gestes, les couleurs, les griffes, mais ils sont figés dans un temps géologique, dans une attente de destination. Ce qu’on voit c’est le non-vu, l’impossibilité de voir.
Dans son travail récent les panneaux sont présentés horizontalement sur des tréteaux, comme une vague, comme un paysage qui s’incurve entre terre et ciel, terre et ciel qui sont justement dans cette quête du regard et de l’attitude qu’il revendique. La grandeur des pièces donne la physicalité au regard et au corps.

Parfois des écritures surgissent dans une apparition qu’il faut tenir, garder en soi. La métaphysique ici est d’importance, elle donne la dimension contemplative. Mais il ne faut pas s’y laisser prendre. Le travail acharné que mène J. Bey doit conduire à cet état de fatigue où on voit le travail enfin, on voit ce qu’on avait jamais vu.
Ralentir. Pause dans la chute des corps, pose dans la dérive de la nature où chaque corps s’enfouit. Cela qui est donc montré ici est tragique au sens le plus fort de ce terme. Conscience douloureuse d’un destin et d’une fatalité qui pèse sur nos vies. Nous arpentons donc les noirs de Joseph Bey en cherchant dans les chemins qu’il propose nos propres déambulations.
Extrait de Coïncidences croisées. Germain Roesz
photos Patrick Marty

Trève

Marrakech
Marrakech

Jusqu’au 19 novembre inclus.

La Collection impossible

Frac Alsace: Pièces montrées
jusqu’au 23.3.2014
à la Fondation Fernet Branca de St Louis
La Collection impossible
Commissariat :
Roland Recht, Olivier Grasser


Cette exposition emprunte son titre à une nouvelle éponyme de l’écrivain viennois
Stefan Zweig (1881–1942). Durant la première guerre mondiale, ne trouvant plus grand
chose sur le marché, un antiquaire victime de la crise économique cherche à racheter
des pièces et se rend chez un célèbre collectionneur d’estampes, qui a accumulé
un véritable musée. Mais, frappé de cécité, celui-ci ignore que sa femme et sa fille ont
du vendre sa collection pour affronter le quotidien. Le pauvre homme montre avec
passion au marchand une succession de feuilles blanches que les deux femmes ont
substituées aux estampes. Ce titre donné à l’exposition de la collection du Frac Alsace
désigne non pas une collection disparue maisun ensemble d’oeuvres dont l’hétérogénéité
est une richesse en même temps qu’elle questionne la notion de collection, d’où la
présence de quelques oeuvres empruntées à d’autres collections.
La Collection impossible est le plus conséquent des 4 volets de l’exposition
Pièces Montrées

.
Elle n’entend nullement retracer une histoire de la collection,
l’accrochage n’obéit à aucun protocole particulier ni à aucune méthode scientifique.
Dans leurs choix, les commissaires se sont laissé guider par un mélange de subjectivité
et de critères plus rationnels, souhaitant avant tout partager avec le public une réflexion
sur les enjeux et la nature de la création actuelle. Il s’est agi de donner simultanément
à voir certains des axes thématiques qui structurent la collection autant que des
rapprochements d’oeuvres autour desquels pourraient être articulées des démarches
pédagogiques, puisque l’une des missions d’un Fonds régional d’art contemporain
est de développer la sensibilisation à l’art.


Ont également été choisies des oeuvres d’exception, peu souvent exposées mais
que la qualité des espaces permettait ici de présenter. Figurent enfin dans l’exposition des
oeuvres devenues historiques, qui illustrent le caractère prospectif des missions d’un Frac.
S’il s’est révélé un exercice complexe par la diversité des aspects dont il fallait rendre
compte, le travail mené par les commissaires de l’exposition a obéi en priorité à des notions d’esthétique et d’expérience sensible. Si une histoire de la collection du Frac Alsace devait se dessiner, c’est ainsi en creux qu’elle se donnerait à lire, comme une histoire du goût des trente dernières années. retracer une histoire de la collection,


l’accrochage n’obéit à aucun protocole particulier ni à aucune méthode scientifique.
Dans leurs choix, les commissaires se sont laissé guider par un mélange de subjectivité
et de critères plus rationnels, souhaitant avant tout partager avec le public une réflexion
sur les enjeux et la nature de la création actuelle. Il s’est agi de donner simultanément
à voir certains des axes thématiques qui structurent la collection autant que des
rapprochements d’oeuvres autour desquels pourraient être articulées des démarches
pédagogiques, puisque l’une des missions d’un Fonds régional d’art contemporain
est de développer la sensibilisation à l’art.

Artistes : Ziad Antar, John Armleder, Marc Bauer, Gerd Bonfert, Jean-Baptiste Bruant, Frédéric Lormeau, Maria Spangaro, Balthasar Burkhard, Jean-Marc Bustamante, Damien Cabanes, Chen Zhen, David Claerbout, Clément Cogitore, Didier Courbot, Stéphane Couturier, Bill Culbert, Christophe Cuzin, Marcel Dinahet, Hubert Duprat, Jan Fabre, mounir fatmi, Jean-Louis Faure, Pierre Filliquet, Gregory Forstner, Maïder Fortuné, Vidya Gastaldon, Sylvain Gouraud, Thomas Hirschhorn, Valérie Jouve, Naji Kamouche, Jan Kopp, Marcus Kreiss, Ange Leccia, Philippe Lepeut, Andrew Lewis, Fabian Marti, Charles Mason, Nelly Massera, Olga Mesa et Francisco Ruiz de Infante, Henri Michaux, Anita Molinero, Richard Monnier, Susan Morris, Patrick Neu, Walter Niedermayr, Astrid Nippoldt, Panamarenko, Gaetano Pesce, Fernande Petitdemange, Étienne Pressager, Marie Prunier, Bernard Quesniaux, Sophie Ristelhueber, Didier Rittener, Peter Rösel, Jean-Michel Sanejouand, Daniel Schlier, Kristina Solomoukha, Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger, Josef Sudek, Benjamin Swaim, Stéphane Thidet, Stefanos Tsivopoulos, Cy Twombly, Petra Werlé, Raphaël Zarka, Gilberto Zorio

texte FRAC Alsace

photos courtoisie du FRAC

Souvenir

Sarah Derat, Tétris, sculpture, 2012 , biennale de Sélestat 2013

photo de l’auteur
 

Sommaire d'octobre 2013

Franz Gertsch, Maria 2012

 
02 octobre 2013 : Sous nos yeux (partie 2)
06 octobre 2013 : L’empereur éternel Qin et son armée en terre cuite
08 octobre 2013 : L’Atelier contemporain
10 octobre 2013  : Thomas Schütte – FIGUR
17 octobre 2013  : ArtShaker avec la Fondation Beyeler
27 octobre 2013 :  METAMATIC Reloaded au Musée Tinguely
30 octobre 2013 :  L’Enigme de la nature : Franz Gertsch à Baden-Baden

L’Enigme de la nature : Franz Gertsch à Baden-Baden

L’Enigme de la nature: Franz Gertsch à Baden-Baden

Franz Gertsch et Frieder Burda devant Frühling 2009-2011

Peintures et gravures sur bois au musée Frieder Burda Baden – Baden. Sous le titre „Franz Gertsch. L’enigme de la nature“ le musée Frieder Burda montre du 26. octobre 2013 au 16. février 2014 des oeuvres de Franz Gertsch.
Avec trente et une peintures et gravures monumentales, l’exposition offre une bonne vue d’ensemble sur l’oeuvre de l’artiste; elle précise la portée de sa création, qui va bien au-delà d’une simple restitution de type photoréaliste. L’exposition du Musée Frieder Burda a été préparée en étroite coopération avec l’artiste et placée sous le commissariat de Götz Adriani.

Franz Gertsch (né en 1930 à Mörigen, Suisse) compte parmi les plus éminents artistes contemporains. Son travail pictural dans le style photoréaliste et son oeuvre xylographique unique par la technique et les formats lui ont acquis une renommée exceptionnelle sur le plan international. Entre sa percée à la documenta 5 à Kassel en 1972 et sa présence aux Biennales de Venise en 1999 et 2003, il a créé une oeuvre picturale et graphique fournie, qui se caractérise par une approche très particulière du réel, mais garde cependant un côté énigmatique. La période initiale est représentée par trois oeuvres, datant des années 1970, qui constituent le portail d’entrée dans l’exposition. Le noyau en est constitué par des oeuvres récentes, qui n’ont pas encore été exposées en Allemagne, parmi lesquelles le triptyque « Guadeloupe », terminé en 2013, avec les tableaux
« Bromélia », « Maria » et « Soufrière ».
Franz Gertsch Bromélia (Guadeloupe) 2012/2013

On verra en outre les célèbres portraits de femme, tels « Sylvia » et « Johanna », dont le format, d’une taille impressionnante, leur confère un aspect irréel, décalé.
Il en va de même pour les « Jahreszeiten » [Saisons], qui, en dépit de leur facture à la précision microscopique, semblent ne pas vouloir trahir l’énigme de la nature.
Ils sont exposés dans la grande salle du musée, donnant l’impression que la nature environnante s’engouffre dans le musée et l’investit totalement.

Johanna et 3 des saisons


Les représentations de personnages et de paysages constituent les motifs principaux de Franz Gertsch. Il les transpose sur la toile selon une technique qui lui est propre, minutieuse et de longue haleine. Il photographie son sujet, puis il le transpose par la technique du carré, en peinture.  Le processus de production s’étale ainsi sur des mois, voire des années. On pourrait imaginer que ce sont des photos, tant cela parait réaliste,
mais il suffit de bien examiner les toiles, les yeux, pour rester admiratif de la technique
de Franz Gertsch.
 

Franz Gertsch, Silvia, Zinnober_2001_02

Depuis la fin des années 1980, Franz Gertsch réalise également des gravures sur bois de grand format, dont on verra quelques-unes dans l’exposition. Il fait apparaître le motif point après point avec une gouge très fine. Un pointillisme, qui n’a rien à envier à Seurat
et qui est très éloigné de Rauschenberg
À la différence des peintures, ces estampes, du fait de la technique employée et de leur teinte monochrome, produisent un effet abstrait, en rupture avec le réel.
Une vidéo projetée au sous-sol, montre Franz Gertsch au travail, avec son équipe.
L’exposition est accompagnée par un catalogue publié par les éditions Hatje Cantz, dans lequel toutes les oeuvres sont représentées. Au cours d’un long entretien avec Götz Adriani, l’artiste explique sa démarche et fait apparaître les arrière-plans biographiques de son oeuvre.
Jusqu’au 14 février 2014
Musée Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8b, 76530 Baden-Baden,
www.museum-frieder-burda.de
Tél: 0049 7221/39898-0, Fax: 0049 7221/39898-30
Heures d‘ouverture: Ma au di 10-18 heures,
fermé lundi (sauf les jours fériés)
photos de l’auteur et courtoisie du musée Frieder Burda
 

METAMATIC Reloaded au Musée Tinguely

 
L’art contemporain en dialogue avec les machines à dessiner de Tinguely
Jusqu’au 26 janvier 2014 au musée Tinguely de Bâle

L’exposition METAMATIC Reloaded est le fruit d’un appel international à projets lancé en 2009 par la Métamatic Research Initiative (MRI ) néerlandaise et invitant des artistes à reprendre, dans une perspective actuelle, le thème et l’idée des Méta-Matics, les machines à dessiner de Jean Tinguely qui comptent parmi les principaux cycles et inventions de l’artiste. L’exposition présente pour la première fois ensemble à Bâle dix nouvelles oeuvres conçues par des artistes, dont certains sont mondialement connus et d’autres en pleine émergence :
signées Marina Abramović, Ranjit Bhatnagar, John Bock, Olaf Breuning, Thomas Hirschhorn, Aleksandra Hirszfeld, Jon Kessler, Pors & Rao, João Simões et Brigitte Zieger.


Marina Abramović, MAI – Prototype, 2012
L’artiste serbe Marina Abramović a créé avec son « Marina Abramović Institute » une machine à performance qui fait sienne, à sa façon, la devise formulée par Jean Tinguely « Soyez dans le temps » dans son manifeste « Pour une Statique ».


En cinq étapes, les participants traversent les espaces dans lesquelles ils sont confrontés chaque fois à des forces et émotions différentes. L’artiste performeuse est ici celle qui rend possible, qui suscite des choses vécues, sans seulement les transmettre, mais en y conduisant directement. Une sorte de démarche spirituelle, et physique, yogiste , où vous êtes en compagnie de 3 autres personnes. Le côté zen étant malheureusement perturbé par le bruit de la route. L’installation de Marina Abramovic étant située dans le parc du musée.

Ranjit Bhatnagar – Singing Room a Shy Person, 2012

Ranjit Bhatnagar, Singing Room for a Shy Person, 2012
Ranjit Bhatnagar est originaire de la région de la baie de San Francisco. Après des études à la University of California à Berkeley et à la University of Pennsylvania, il vit désormais à Brooklyn/New York. Son « espace de chant pour personne timide » offre au visiteur la possibilité de s’exprimer musicalement sans être paralysé par la timidité. Ce sont ensuite les instruments de Bhatnagar qui transposent le chant à un autre niveau musical. Le résultat de l’interaction avec l’oeuvre d’art dépend donc aussi bien des paramètres de celle-ci que de la performance de la personne qui chante.
Concerto Grosso « Lecker Puste » by John Bock

John Bock, Concerto Grosso „Lecker Puste“, 2012
John Bock est né en 1965 dans le Nord de l’Allemagne ; il vit et travaille à Berlin. Son concert performance Lecker Puste, qui a eu lieu en mars 2012 au Watermill Centre à New York, est montré ici sous forme de vidéo avec une installation faite de restes de décors du premier concert. Des digressions complexes y expliquent l’interaction entre l’homme et la machine. John Bock s’intéresse ici aux questions fondamentales de notre époque tout en les ramenant à un niveau plus intuitif et spontané.
Olaf_Breuning, Home 3, 2012

Olaf Breuning, Home 3, 2012
Olaf Breuning est né en 1970 à Schaffhausen ; il vit et travaille aujourd’hui à New York. Home 3 est la troisième séquence de sa série de films. Par le biais d’une personne vivant à New York, il s’intéresse au rapport étroit que l’homme moderne entretient avec la technique et le surmenage constant qui en découle, du fait des permanentes sollicitations auxquelles il est soumis. Breuning dépeint sur un mode pessimiste l’impasse une des questions de fond abordées par Jean Tinguely quant à l’interaction entre l’homme et la machine.
 
Thomas Hirschhorn, Diachronic-Pool, 2012

 
Thomas Hirschhorn, Diachronic-Pool, 2012
La grande installation Diachronic-Pool de Thomas Hirschhorn traite de l’opposition entre diachronie et synchronie que cet artiste suisse – vivant et travaillant depuis des années à Paris – perçoit comme particulièrement forte dans le monde technique. Dans un bassin il montre les antinomies qui naissent des différents modes de transmission de l’information et, ce faisant, illustre la position par rapport à cela de l’humain et consommateur dans le monde actuel.
Alexandra Hirszfeld, Information Absorber, 2012

Aleksandra Hirszfeld, Information Absorber, 2012
Avec son Information Absorber, l’artiste et critique polonaise Aleksandra Hirszfeld pose la même question dans plus de vingt langues : qu’est-ce qui ne va pas dans notre monde ? Les réponses que donnent les passants, à l’intérieur du cube noir installé dans l’espace public, sont enregistrées et se fondent dans un entrelacs de langage numérique et babélien ; il devient impossible de reconnaître le moindre mot, mais un bruit d’ensemble se crée en fonction des réponses.
Jon Kessler, Thz Web, 2012

Jon Kessler, The Web, 2012
Jon Kessler vit et travaille à New York. C’est là qu’il a créé l’installation The Web qui étudie le rôle d’Internet, des téléphones mobiles et smartphones dans notre vie. L’être humain ne fait plus qu’un avec les supports technologiques de communication. La vie se déroule via la technique. Kessler analyse cette interdépendance et joue avec l’incessant surmenage que cause l’omniprésence de l’information et des moyens de communication.
L’on voit même un clochard surfer sur sa tablette …
Pors & Rao, Nisse TV, 2012

Pors & Rao, Nisse TV, 2012
Aparna Rao (1978, Inde) et Søren Pors (1974, Danemark) travaillent en commun à des projets qu’ils développent avec des techniciens de Bangalore. Leur idée est d’influencer la programmation télévisuelle en mixant différents programmes (par des moyens techniques très raffinés), par exemple en mettant la bande-son d’une émission sur les images d’une autre émission. Le résultat, à la fois troublant et plausible, offre de nouvelles interprétations possibles qui entraînent dans des sphères inédites.
Joao Simones NTSC, 2012

João Simões, NTSC, 2012
Né en Angola, l’artiste João Simões vit et travaille aujourd’hui à Lisbonne et Brooklyn. L’idée à l’origine de son oeuvre est que les différents formats TV – PAL et NTSC –, du fait de leur incompatibilité, donnent des résultats déroutants, comme fragmentés, lorsqu’il y a inadéquation avec le lecteur. Les films deviennent alors des signes abstraits et se transforment en messages d’erreur ; leur dégradation donne une nouvelle oeuvre qui n’a plus rien à voir avec le produit initial.

Brigitte Zieger, Shooting Wallpaper, 2012
Artiste allemande vivant à Paris, Brigitte Zieger a créé avec son Shooting Wallpaper une installation interactive qui joue sur la confusion du spectateur. Ainsi, des silhouettes féminines comme dessinées sur une toile de Jouy deviennent soudain vivantes et tirent des coups de feu. Ces personnages sont d’autant plus troublants qu’ils sont de style baroque, placés dans une idylle champêtre et font feu avec évidence, comme si de rien n’était. La machine en forme d’animation, de commande et projecteur, produit un environnement qui s’empare immédiatement du monde sensible de la personne impliquée.
Tous ces projets ont en commun des motifs ayant trait à l’interaction homme-machine, au surmenage causé par l’ultra-sollicitation des moyens de communication ou les liens qui rattachent l’homme au monde tout en l’éloignant de son environnement proche. Les Méta-Matics de Tinguely portent l’empreinte d’un univers technique, dans lequel la mécanique et l’électrique sont déterminantes, tandis que ce sont aujourd’hui l’électronique, l’informatique et des éléments insaisissables – cloud ou World Wide Web – qui interviennent aujourd’hui dans le rapport homme-machine.
Une fois de plus le musée Tinguely présente une exposition originale en parfaite adéquation avec les réalisations de Jean Tinguely.
Les dix artistes seront à Bâle pendant l’exposition pour une conférence (Artist Talk). Veuillez consulter la brochure ou le site internet afin de voir les dates et détails précis des évènements.

À l’occasion de l’exposition METAMATIC Reloaded  paraît un ouvrage édité par le Kehrer Verlag avec des contributions d’Andres Pardey, de Ben Valentine, Andreas Schlaegel, Brian Kerstetter, Pamela M. Lee, Michał Herer, Gianni Jetzer, Jitish Kallat, Julia Robinson, Bénédicte Ramade et une préface de Roland Wetzel.
Édition anglaise-allemande:

 
Horaires d’ouverture :
tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 18h
Le MAI-Prototype de Marina Abramović peut être visité uniquement sur inscription préalable Réservation en ligne : www.tinguely.ch
Tarif: 15 CHF par personne A partir de 16 ans
 
Tarifs :
Adultes : 15 CHF Scolaires, étudiants, apprentis, AHV, IV : 10 CHF Groupes (20 personnes au moins) : 10 CHF (par personne) Enfants de moins de 16 ans : gratuit
Passmusée gratuit
photos de l’auteur et  courtoisie musée Tinguely
 

ArtShaker avec la Fondation Beyeler

 
Ça secoue ! L’application ArtShaker de la Fondation Beyeler stimule le sens artistique et la créativité

Mon musée privé préféré se met au goût du jour, avec l’application ArtShaker,
la Fondation Beyeler présente pour la première fois un instrument interactif pour le traitement d’images. Inspirée de courants artistiques comme le cubisme ou le pop art, la vingtaine de filtres de cette application transforme vos propres photos ou les images que vous choisissez en chefs-d’œuvre d’une grande originalité.
Cette application pour iPhone et iPad est disponible dès à présent dans l’AppStore et peut être téléchargée gratuitement. La créativité de chacun est mobilisée pour transformer le quotidien en images fascinantes ou farfelues.

Votre portrait dans le style cubiste? Votre vedette préférée à la manière du pop art ? Votre jardin, comme si les impressionnistes l’avaient dessiné ? Avec l’application ArtShaker, le musée d’art le plus visité de Suisse propose pour la première fois un instrument interactif destiné à tous les esprits imaginatifs et créatifs. Avec plus de 20 filtres que l’on peut ajouter à ses photos personnelles ou à des reproductions photographiques d’œuvres d’art, l’application remixe et arrange les images différemment grâce à des effets de couleur, de forme, de lumière et de composition, à l’aide de petites secousses ou de légers mouvements sur des axes différents. « Secouer » deviendra rapidement un geste typique des utilisateurs d’ArtShaker.
L’application ArtShaker existe en quatre langues : allemand, français, anglais et italien. L’application ArtShaker est disponible dès à présent dans l’AppStore et peut être téléchargée gratuitement.

logo de l’application ArtShaker ; deux possibilités de créations toutes simples à partir de la toile de Vincent van Gogh, Champ de blé aux bleuets, 1890, Huile sur toile, 60 x 81 cm ; Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, Collection Beyeler ; (ci-dessus) :Portrait du chien Velimir Miro von Tuxedo aka Smitti par Riba Mann, Portrait de Quinta (Fox Terrier), paysage alpin avec vache
 
Si la chance vous sourit, vous gagnerez un week-end artistique à Berlin, cinq écouteurs « Beats by Dr. Dre » (un par gagnant) ou dix bons d’achats chez H&M d’un montant de 100 CHF (un par gagnant). La date limite de participation au concours a été fixée au 29 novembre 2013 : dépêchez-vous de télécharger l’application !
En combinaison avec vos propres photos, les plus de 20 filtres disponibles, inspirés de styles artistiques rendus célèbres par des peintres comme Picasso, Monet ou Warhol, offrent d’innombrables possibilités créatives et permettent de réaliser des milliers de nouvelles images. L’application livre également d’intéressantes informations sur de nombreux artistes et sur les principaux styles artistiques du XXe siècle.
Une initiation ludique à l’art et à l’histoire de l’art, qui stimule la créativité de chacun d’une manière amusante et interactive. À l’image de l’ouvrage à succès « L’art, c’est quoi ? », publié en quatre langues en 2012 et salué par The Art Newspaper comme l’une des meilleures publications de l’année, l’application ArtShaker a vu le jour en collaboration avec l’équipe de Médiation artistique de la Fondation Beyeler et avec le soutien d’UBS – partenaire de la Médiation artistique pour les familles et les jeunes.
La Fondation Beyeler de Riehen/Bâle organise régulièrement de grandes expositions de représentants majeurs de l’art moderne et contemporain ainsi que des présentations de la légendaire Collection Beyeler, qui comprend environ 250 œuvres de Van Gogh, Monet, Cézanne, Picasso, Rothko, Bacon et de bien d’autres grands noms de l’histoire de l’art.
Pour accompagner ces expositions, le musée propose un programme varié de manifestations avec des visites guidées, des entretiens d’artistes, des concerts et des ateliers.
Le 20 octobre 2013, dans le cadre du Dimanche en famille organisé à l’occasion de la nouvelle exposition « Thomas Schütte », la Fondation Beyeler proposera, en plus d’un jeu dans le musée et d’ateliers pour les enfants et les familles, le premier atelier consacré à l’application ArtShaker.
La page Facebook de la Fondation Beyeler présentera en continu les plus belles images réalisées avec l’application ArtShaker.