Commissariat :
Delphine Lévy, directrice générale de Paris Musées (2013-2020)
Clara Roca, conservatrice en charge des collections d’arts graphiques des XIXe et XXe siècles, et de la photographie
L’exposition est organisée par la Tate Britain et le Petit Palais, Paris Musées.
Jusqu'au 29 janvier 2023
Le Petit Palais présente, pour la première fois en France, une grande rétrospective dédiée au peintre anglais Walter Sickert (1860-1942) conçue en
partenariat avec la Tate Britain.
Cet artiste résolument moderne, aux sujets énigmatiques et souvent déstabilisants, est peu présent dans les collections françaises. Pourtant,
Sickert tisse des liens artistiques et amicaux avec de nombreux artistes français et importe en Angleterre une manière de peindre très influencée par ses
séjours parisiens. Cette exposition est l’occasion de (re)découvrir cet artiste si singulier qui eut un impact décisif sur la peinture figurative anglaise,
notamment sur Lucian Freud.
Le parcours
Walter Richard Sickert, The Iron Bedstead,
c. 1906, huile sur toile, Collection particulière –
Courtesy Hazlitt Holland-Hibbert.
© Hazlitt Holland-Hibbert
Le parcours de l’exposition suit un fil chronologique tout en proposant des focus thématiques sur les grands sujets traversés par son oeuvre.
La première section, à travers une sélection d’autoportraits peints tout au long de sa vie, permet d’appréhender sa personnalité à la fois énigmatique, complexe et séduisante. Très provocateur, dans le contexte d’un art académique anglais relativement corseté, Walter Sickert peint des sujets alors jugés trop audacieux comme des scènes de music-hall ou, plus tard, des nus dés-érotisés, présentés de manière prosaïque dans des intérieurs pauvres de Camden Town. Ses choix de couleurs aussi virtuoses qu’étranges, hérités de son apprentissage auprès de Whistler, ainsi que ses cadrages déroutants frappent ses contemporains.
Séjour en France
À partir de 1890, il voyage de plus en plus régulièrement à Paris et à Dieppe jusqu’à s’installer de 1898 à 1905 dans la station balnéaire dont il peint de nombreuses vues. Il est alors très influencé par la scène artistique française et devient un proche d’Edgar Degas, Jacques-Émile Blanche, Pierre Bonnard, Claude Monet ou encore Camille Pissarro. De retour à Londres en 1905, il diffuse sa fine connaissance de la peinture française en Angleterre par ses critiques, son influence sur certaines expositions ou par son enseignement. Il débute à ce moment-là, sa série des
« modern conversation pieces »
qui détourne les scènes de genre classique et traditionnel de la peinture anglaise en des tableaux ambigüs, menaçants voire sordides dont le plus célèbre exemple est celui de la série des « meurtres de Camden Town ».
Camden Town
Transposition
À la fin de sa carrière, durant l’entre-deux-guerres, Sickert innove en détournant et transposant en peinture des images de presse, processus largement repris à partir des années 1950 par des artistes comme Andy Warhol. S’il ne franchit pas le pas de l’abstraction, il provoque sans cesse le milieu
de l’art et le public par ses inventions iconographiques et picturales. La postérité de son oeuvre est palpable dans le travail de nombreux artistes des générations suivantes.
La scénographie
La scénographie, signée par Cécile Degos, est rythmée par différentes ambiances colorées et aérée, créant des perspectives d’une salle à l’autre. Le parcours est ponctuellement animé par des sections aux ambiances
plus immersives, comme celle consacrée au music-hall.
Les dispositifs de médiation s’appuient d’une part sur un jeu audio, conçu à partir d’archives, qui fait parler Sickert et les personnalités qui l’ont côtoyé, et d’autre part sur une table numérique qui permet de faire l’expérience de la
lanterne de projection, un des procédés de transposition dont Sickert revendique l’emploi.
Informations pratiques
Petit Palais de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris
Tel : 01 53 43 40 00
Plein tarif : 15 euros
Tarif réduit : 13 euros
Gratuit : – 18 ans
Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Les vendredis et samedis jusqu’à 19h
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