Du carnet de croquis à la toile au Kunstmuseum
de Bâle, Neubau jusqu’au 24 septembre 2017
sous le commissariat de Anita Haldemann
Avec 154 feuillets, le Kunstmuseum Basel abrite la plus
vaste et la plus significative collection de dessins
de Paul Cézanne (1839–1906).
Cet ensemble constitue le point de départ d’une exposition
d’envergure réunissant 213 oeuvres qui illustrent
l’importance du dessin dans la création de Cézanne,
en partant des esquisses et des études jusqu’au peintures,
en passant par les aquarelles.
En 1934 et 1935 déjà, le Kunstmuseum Basel a fait
l’acquisition auprès du marchand d’art Werner Feuz
de deux importants lots de dessins totalisant 141 oeuvres
issues du fonds d’atelier de Paul Cézanne.
Cet ensemble va être complété par des achats auprès de
particuliers, au premier rang desquels le couple de
collectionneurs Martha et Robert von Hirsch.
Le Kunstmuseum Basel a ainsi été la première institution
à reconnaître l’importance de l’oeuvre dessinée alors
largement méconnue, ce faisant il a aussi empêché que
l’ensemble des carnets soit davantage éparpillé.
Les dessins de Cézanne, contrairement à ses aquarelles,
ont été peu exposés, en raison de leur fragilité. Ils ont été en
outre – ce qui est plus surprenant – très peu étudiés.
111 feuillets du lot appartenant au cabinet des estampes
du Kunstmuseum proviennent de cinq carnets divisés,
qui furent autant que possible reconstitués.
Dans l’exposition Cézanne révélé des feuillets provenant
d’autres collections complètent ces carnets, accompagnés
par des aquarelles et des peintures du fonds du musée,
mais aussi d’autres collections institutionnelles et privées.
Les pages de carnets, comme point de départ et coeur du
processus artistique, révèlent un aspect particulièrement
généreux de la création cézannienne, car ils permettent
un coup d’oeil par dessus l’épaule de l’artiste et une
confrontation immédiate avec sa pratique quotidienne
du dessin. Les esquisses et les études montrent ainsi
quelles oeuvres l’artiste copie au Louvre, mais aussi qu’il
ébauche des portraits dans son atelier, qu’il observe les
arbres en Provence et qu’il dessine sa femme et son fils
à la maison.
Tandis qu’il s’essaie à toutes les thématiques dans
sa jeunesse, il en vient par la suite à se concentrer sur
quelques motifs : les natures mortes, les paysages,
les baigneurs et les portraits.
De petit format, ces carnets de croquis garantissent
une vision intime, car il n’ont jamais été pensé pour
un public. Ils documentent un processus d’expérimentation
et de recherche sans contrainte. A l’abri des regards,
Cézanne remet profondément en question le dessin et sa
fonction, dans la mesure où il ne respecte pas les règles
courantes et escamote les usages. Des séries entières
d’études d’après nature ou de copies des maîtres anciens,
de l’antiquité à Eugène Delacroix, montrent comment
la confrontation répétée avec un motif donné pousse
Cézanne à développer toujours de nouvelles options
de représentation.
Dans ses aquarelles, Cézanne a complétement repensé
le rapport entre ligne et couleur. Ainsi, le dessin n’est
souvent pas uniquement préparatoire, Cézanne retravaille
son motif avec du graphite après la pose de la couleur,
de telle manière à ce que ligne et couleur s’entremêlent
dans un jeu dynamique. Dans d’autres aquarelles,
Cézanne renonce complètement au graphite et trace
des traits à l’aide d’un pinceau fin. Sur ce point aussi,
l’exposition Cézanne révélé montre combien le peintre
se soucie peu des conventions, et permet de nouveaux
et captivants regards sur une oeuvre pourtant célèbre.
Le fonds du Kunstmuseum Basel est complété par 53 prêts
de premier ordre, pour l’essentiel, des peintures et des
aquarelles issues de collections privées renommées
d’Europe et des Etats-Unis, mais aussi de musées,
dont la Fondation Beyeler (Riehen/Basel), la Kunsthalle Bremen,
The Art Institute of Chicago, la Staatliche Graphische
Sammlung München, The Metropolitan Museum of Art
(New York), The Museum of Modern Art (New York),
le Musée d’Orsay (Paris), le Princeton University Art
Museum, le Museum Boijmans Van Beuningen (Rotterdam),
la Grafische Sammlung Albertina (Wien), le Kunsthaus Zürich u.a.
Un catalogue (allemand ou anglais)paraît à l’occasion de l’exposition
aux éditions Prestel Verlag avec des contributions de Oskar Bätschmann,
Anita Haldemann, Henrike Hans, Fabienne Ruppen, Annegret Seger,
Richard Shiff et Matthew Simms.
Il est illustré des oeuvres présentées dans l’exposition.
L’exposition est placée sous le haut patronage de l’ambassade
de France en Suisse.
Kunstmuseum Basel | Neubau, Foyer 1er sous-sol,
veuillez entrer par le Hauptbau.
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