Le MAMCS présente jusqu’au 26 MARS 2017
L’exposition « L’OEil du collectionneur.
Neuf collections particulières strasbourgeoises »
propose, au sein du
Musée d’Art moderne et contemporain, MAMCS,
une série de portraits de collectionneurs strasbourgeois,
à travers la présentation de leurs oeuvres.
Focus 1 : du 17 septembre au 20 novembre 2016 :
« Être et à voir », Collection J+C Mairet
« La Possibilité d’une collection », Collection G et M Burg
« Passages », Collection privée, Strasbourg et Collection G et M Burg
Focus 2 : du 10 décembre 2016 au 26 mars 2017 :
« Le désir est partout », Collection Lionel van der Gucht
« Collectionner les formes », Collection privée, Strasbourg
« Comme une respiration », Collection Madeleine Millot-Durrenberger
« Voies de la peinture figurative contemporaine », Collection Jean Brolly et Collection privée, Strasbourg
Des oeuvres des collections de J + C Mairet et G et M Burg sont
également exposées du 17 septembre au 26 mars dans les salles
d’art moderne et contemporain du musée.
791 OEuvres dont 435 pour le focus 1 et 356 pour le focus 2 / 226 artistes
L’année 2016 était consacrée à un ensemble de manifestations
dédiées au thème des collections publiques et privées et
regroupées sous le nom de Passions Partagées, au coeur des
collections.
Ces neuf collectionneurs et collectionneuses ont accepté
de dévoiler au Musée d’Art moderne et contemporain de
Strasbourg une partie des oeuvres qu’ils accumulent, conservent
et font dialoguer dans l’intimité de leur domicile depuis des années.
Des personnalités d’horizons très différents se confrontent
à l’exercice – voire au jeu – de l’exposition et présentent au public
les plus belles pièces issues de leur « jardin secret ».
Ces collectionneurs ont en commun d’avoir « une histoire »
avec le musée, dont ils sont donateurs, déposants ou ambassadeurs
de la première heure ; cette série d’expositions entend,
non seulement rendre hommage à leur engagement, mais aussi
s’intéresser à d’autres pratiques que celles admises dans les
institutions patrimoniales.
Affaire de passion ou de névrose, impulsive ou raisonnée,
la collection privée relève exclusivement du regard d’un
individu. Les choix qui la construisent : ses méandres,
éventuellement ses contradictions,
prennent sens pour celui qui opère, libre de toutes contingences.
À l’opposé, la collection publique ne fonctionne pas au
« coup de coeur », elle est l’objet d’échanges entre une
multitude d’acteurs qui garantissent le bon usage des
deniers publics et entre, ad vitam æternam, dans le patrimoine
collectif. Confronter l’art qui habite les intérieurs à
celui qui s’expose dans les musées constitue une
entreprise audacieuse et jubilatoire pour les
deux parties.
C’est ce que propose « L’OEil du collectionneur » qui, au fil
de deux séries d’accrochages successifs, montre différents espaces
du MAMCS investis par autant de collections
de toutes envergures. Mettant, ou non, en avant une période,
un mouvement, un medium, ces ensembles d’oeuvres issus
de choix personnels sont à lire comme autant de portraits
en creux de leurs créateurs, ouvrant l’hypothèse de la
collection comme expression d’une forme d’art à
part entière. Ce projet atypique rappelle que les collections
publiques et les collections privées sont unies par des liens
forts faits d’inspirations réciproques, de regards complémentaires,
du plaisir de célébrer et partager l’art avec le plus grand nombre.
La Collection Lionel van der Gucht
C’est lors d’une vente à l’Hôtel Drouot, il y a 30 ans, que Lionel
van der Gucht entre dans le jeu des enchères et débute sa
collection. Il retient un lavis d’Édouard Pignon qui donne le ton
de cette accumulation, une oeuvre qui traduit déjà une
sensibilité aiguë à la couleur et une attention toute particulière
à l’expression de l’instant.
La collection, pour Lionel van der Gucht,
s’envisage comme une mise en danger pour celui qui la
développe et dont l’espace intime se voit lourdement impacté
par une addition infinie d’oeuvres et d’objets dont il est
seul à connaître la clé. Anonymes et artistes reconnus,
pièces rares et objets sauvés des marchés aux puces,
tous concourent à dessiner une collection qui échappe
à tout carcan : elle est ancienne et moderne à la fois, embrasse
tous les médias, séduit et irrite parfois et n’en finit pas d’étonner
celui qui la rencontre. Pour la première fois, le collectionneur
livre au regard trois décades passées à pister ou à saisir
lorsqu’elle se présente de façon inattendue, l’oeuvre qui vient
poursuivre ce projet décrit comme « une fatalité ».
Après une première salle conçue avec la complicité
avec Madeleine Millot-Durrenberger,
l’exposition Le désir est partout s’ouvre avec un ensemble
d’oeuvres liées à la personnalité du poète, critique d’art et
ami des Surréalistes, Alain Jouffroy (1928- 2015).
Ainsi, l’ouvrage, Le Peintre et le Modèle (1973) conçu avec
l’artiste Gérard Fromager, se voit intégralement déployé
sur les murs où il offre une plongée dans la couleur.
Une possible suite dans ce parcours sans
direction imposée consiste en la découverte d’une salle
peuplée de personnages étranges dont la vision peut
éventuellement susciter le malaise.
Créatures imaginaires (La Chimère de Jean Désiré
Ringel d’Illzach), fragments d’individus (masque de Maurice
Rollinat), matière en fusion ou en décomposition
(céramique de Johan Creten), planches d’anatomie…
les habitants de cet espace semblent appartenir à un
inter-monde qui brouille leurs traits et les fait tendre du côté
du monstre. Au sortir de cette approche tératologique
de l’oeuvre d’art, c’est un autre sens qui
est sollicité, l’ouïe.
Dans un espace intime, isolé derrière
de grands rideaux noirs, le visiteur est
invité à prendre place pour éprouver l’écoulement du
temps au son du chuchotement de la voix de Roman Opalka.
L’artiste égrène les chiffres dans sa langue natale,
le polonais, allant de milliers en centaines de milliers,
atteignant et dépassant le troisième million dans un même
souffle. Cette salle présente également des oeuvres de
Jean Bazaine et Daniel Dezeuze, fragiles dessins qui
s’imposent néanmoins discrètement dans une semi-obscurité.
La salle suivante rompt avec l’épure pour offrir, quasiment
jusqu’à saturation de l’oeil, une photo de la création alsacienne
depuis un siècle, non seulement en matière de
peinture (Jean Benner, Robert Heitz, Jean-Jacques Henner,
Daniel Schlier, Gustave Stoskopf, Tomi Ungerer,…),
mais aussi dans le domaine de la pensée avec la présence
modeste, mais ô combien chargée, de la brochure
De la misère en milieu étudiant considérée sous ses aspects
économique, politique, psychologique, sexuel et notamment
intellectuel et de quelques moyens pour y remédier, publiée
en 1966 à Strasbourg par l’Internationale Situationniste
et dont on connaît l’influence sur les événements de mai 68.
Voici, là encore, une invitation à un pas de
côté de la part du collectionneur.
Une dernière salle fait la part belle au design, assénant s’il en est
besoin que « Le désir est partout » et que la jouissance liée
à l’appréciation du dessin, de la couleur, des formes et des
matières ne souffre aucune hiérarchie entre Art et arts appliqués.
Une bibliothèque (Charlotte Perriand), un grand miroir lumineux
(Ettore Sottsass) et une série de chaises (Dixon, Prouvé,
Gehry, Faustino…), parmi d’autres objets, entrent en dialogue
avec des quilts tendus au mur dont les motifs évoquent l’art
géométrique des années 1920.
Tout au long de l’exposition, le sculpteur Jean-Gabriel Coignet
aura installé ses oeuvres jouant avec la géométrie et l’équilibre,
créant un fil qui peut être remonté de nouveau, à l’envers.
En exclusivité avec le Museums-PASS-Musées
Soirée exclusive au Musée d’Art Moderne et Contemporain
de Strasbourg 17/03/2017
Cliquez ici pour plus d’informations
Week-end de l’art contemporain.
Dimanche 19 mars à 15h et 17h
En partenariat avec le TJP CDN d’Alsace Strasbourg
Corps noir
Installation- Performance d’Aurélien Bory
pour Stéphanie Fuster / Cie 111
Durée : 45 mn
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