Jusqu’au 11 septembre 2016 à la Fondation François Schneider à Wattwiller
1ere partie
Des artistes d’exception :
Exposition de photographies et vidéo de Philippe Chancel, Lucien Clergue, Jean Gaumy, Brian Griffin, Harry Gruyaert, Naoya Hatakeyama, Mazaccio & Drowilal, Arno Rafael Minkkinen, Gonzalo Lebrija, Martin Parr, Hiroshi Sugimoto, Alain Willaume.
« L’eau est l’élément constitutif de la vie. Impure elle en devient effrayante, absente elle peut être l’objet de conflits, généreuse elle est réjouissance et abondance. Cette contradiction accompagne sa nature essentielle.
Pour l’artiste qui cherche une dimension poétique dans la photographie ou la vidéo, l’eau est un matériau difficile, un véritable défi. Là encore on a à faire à une dualité : l’eau, la neige, la brume, la cascade, la vague, sont graphiquement trop plates, trop fluides, trop lisses, pour devenir matière visuelle, autre que de belles images de nature qui n’affirment pas la singularité d’un regard et que l’on caricature sous l’appellation “cartes postales”.
Cette exposition confronte le regard de 12 grands artistes, photographes et vidéastes, qui dépassent ces difficultés dans des essais visuels où l’eau, liquide, solide ou gazeuse, joue un rôle de premier plan.
Documentaires, introspectifs, graphiques, contemplatifs, ces différents projets montrent une diversité étonnante d’utilisation de cet élément si familier qui devient ici un acteur exceptionnel de l’image.
En photographie tous les sujets sont bons. Les plus difficiles sont ceux qui s’éloignent de l’événement ou de la représentation en trois dimensions, les plus virtuoses sont ceux qui traitent de l’immatériel. Ces deux aspects sont réunis ici autour d’artistes d’exceptions qui nous font osciller d’eaux calmes en eaux troubles et inversement.»
François Hébel, Commissaire de l’exposition
(textes de )
Sur les côtes japonaises la mer a fait des ravages, ce dont témoigne Philippe Chancel mêlant photos spectaculaires et leur géolocalisation.
Philippe Chancel : Après avoir longtemps documenté le monde de l’art,
ce photographe français cherche de nouvelles formes de
traduction visuelle de régions du monde elles-mêmes
particulières. Tous ses projets remportent un grand succès sous forme de
livres et d’expositions, Corée du Nord, pétromonarchies et ici le tsunami qui a frappé
le Japon. Les photos sont accompagnées de leur géolocalisation, confrontant ainsi la
brutalité des faits à l’enjeu planétaire.
Les nus de Lucien Clergue surgissant de l’eau ou séchant au soleil de la Camargue
ont ému plusieurs générations.
Lucien Clergue (expo au Grand palais en février 2016) :
Ses nus en Camargue ont connu un très grand succès
dans les années 1960. Ils étaient l’illustration d’une joie de vivre et
d’une libération des meurs. Picasso dessina les couvertures de ses
premiers livres où ces photos illustraient des poèmes de Paul Eluard.
Fondateur des Rencontres de la photographie d’Arles, il est le premier
photographe français à être devenu membre de l’Institut de France.
Martin Parr a connu son premier succès avec ses photos noires et blanches d’Anglais sous la pluie, confirmé avec ses photos en couleurs des plages populaires qui l’ont rendu célèbre.
Martin Parr (expo à la Filature de Mulhouse):
L’humour sur ses contemporains a rendu
célèbre et très influent ce photographe anglais, membre de
Magnum Photos, qui se qualifie lui-même de “middle class
photographer” car il ne se distingue pas de ses sujets :
britanniques dans les intempéries ou sur les plages
populaires proches de Liverpool.
Le minimalisme des horizons marins d’Hiroshi Sugimoto est désormais un temps fort de l’histoire de la photographie.
Hiroshi Sugimoto : Japonais, un des photographes
contemporains les plus admirés notamment pour ses
horizons marins, et ses salles de cinéma à l’écran immaculé.
Le dépouillement et la pause longue des prises de vue
confèrent à ses photographies une grande plénitude.
Hiroshi Sugimoto évoque son apaisement dans la
contemplation de la rencontre entre l’air et l’eau.
Alain Willaume démontre la cohérence du territoire européen qui confine à l’océan ou à de grands lacs dans ses nombreuses extrémités.
Alain Willaume :
Pendant trois ans à bord d’un camion, ce grand voyageur
membre du collectif
Tendance Floue, est allé à la rencontre des extrémités
de l’Europe, constituées en grande partie par les mers.
Son univers semble transformer la banalité en des
décors cinématographiques où l’on attendrait en vain
que la scène se joue.
Les découpages dans les magazines people et les montages de Mazzacio et Drowilal constatent avec un oeil amusé combien la presse aime faire rimer célébrités et loisirs au bord de l’eau.
Mazzacio et Drowilal : Ce couple de jeunes artistes
français, dont le pseudonyme semble être un nom de
scène, s’amuse de la redondance des situations dans
lesquelles la presse people montre les célébrités en
vacances, en jouant sur le comique de répétition dans
cette série de photomontages : surf, belles villas sur
des îles minuscules, golf… L’accumulation banalise
l’exceptionnel.
C’est du travail que Jean Gaumy témoigne à travers la dureté de la vie de pêcheur, affirmant que l’on ne peut bien photographier la mer que lorsqu’elle est démontée.
Jean Gaumy : Convaincu que seule une mer
démontée permet de montrer la difficulté du
métier de pêcheur en haute mer, ce membre de
Magnum Photos, qui a aussi photographié et filmé
dans des sous-marins, a reçu plusieurs prix pour la
publication de ce travail. Il a été nommé, pour son
travail de photographe, membre de l’Académie des
Beaux-Arts en 2016.
à suivre …
je ne sais pas pourquoi certains textes refusent d’adopter la couleur
noire que je leur ai attribuée.
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