Eaux-fortes de Rembrandt
Les donations Eberhard W. Kornfeld

Jusqu’au 24.01.2021, au Kunstmuseum Basel | Hauptbau
Commissaire : Ariane Mensger

Rembrandt Harmensz. van Rijn; Cornelis Claesz. Anslo, Prediger; 1641 Platte: 18.3 x 15.6 cm
Blatt: 18.5 x 15.8 cm; Radierung, Kaltnadel, auf Japanpapier; Inv. 2019.152


Après une première donation substantielle d’
eaux-fortes de Rembrandt en 2007, le
collectionneur bernois Eberhard W. Kornfeld offre 31 oeuvres supplémentaires au Kunstmuseum

Basel. Environ 70 feuilles provenant de ces deux donations sont présentées dans le cadre de l’exposition
Eaux-fortes de Rembrandt à l’entresol du Hauptbau parallèlement à la grande
exposition temporaire
L’Orient de Rembrandt.

La gravure –technique
Rembrandt Harmensz. van Rijn; Der Stelzfuss – Bettler mit einem Holzbein; um 1630
Platte: 11.4 x 6.6 cm
Blatt: 13.6 x 8.6 cm; Radierung; Inv. 2019.158

De son vivant déjà, Rembrandt Harmensz van Rijn (1606-1669) jouit d’une grande estime non seulement grâce à ses peintures, mais aussi à ses gravures à l’eau-forte. Pour nombre d’amateurs d’art, ces eaux-fortes relèvent même d’un véritable exploit : le maniement unique de cette technique graphique par Rembrandt – l’intervention de différents procédés, le traitement
répété des matrices et les variations presque infinies en résultant – fait de chaque gravure une pièce de collection convoitée. Les premières collections virent d’ailleurs le jour dès le XVIIe siècle et, aujourd’hui encore, des épreuves rares et de qualité atteignent des sommes considérables sur le marché de l’art.

Le donateur

Eberhard W. Kornfeld (vidéo), commissaire priseur et collectionneur bernois, est un connaisseur averti de Rembrandt. Depuis ses débuts à la maison de ventes aux enchères Gutekunst und Klipstein à la fin des années 1940, il se consacre à cet artiste et constitue sa propre collection d’eaux fortes de Rembrandt. 

Rembrandt Harmensz. van Rijn; Die Verkündigung an die Hirten; 1634 Platte: 26.2 x 21.9 cm; Radierung, Grabstichel und Kaltnadel; Inv. 2019.166

En 2007, il lègue la plus grande partie de ce fonds au Kupferstichkabinett
(cabinet des arts graphiques) du Kunstmuseum Basel dans le cadre d’une donation substantielle. Une seconde donation a lieu en 2019.
Kornfeld, qui dispose toujours d’un droit de jouissance à vie sur ces oeuvres, confie qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne sorte
les eaux-fortes pour les étudier.
L’exposition, qui présente les 31 oeuvres de la seconde donation pour la première fois au public, rend hommage à cet engagement renouvelé et
désintéressé en faveur de la Öffentliche Kunstsammlung (collection publique bâloise). Ces oeuvres s’accompagnent d’eaux-fortes provenant à la fois de la première donation et des fonds du musée. Il s’agit là de souligner à quel point les différents pans de la collection se complètent bien.

L’exposition

Le total d’environ 70 feuilles sélectionnées pour l’exposition offre un panorama qui rend manifeste sous toutes ses facettes la remarquable habileté de Rembrandt comme graveur. Des exemples choisis révèlent les filigranes des récentes acquisitions qui jouent un rôle important pour l’évaluation et la datation des gravures aujourd’hui. D’autres exemples montrent la
provenance de ces oeuvres issues en partie de collections célèbres

L’autoportrait aux yeux hagards

Cet autoportrait Signé et daté, – RHL 1630, Eau-forte et burin – 50 x 43 mm,- d’une taille à peine plus grande qu’un timbre poste, a un côté très spontané et fascinant. Quand on regarde une reproduction, on constate que la gravure supporte très bien l’agrandissement, bien que l’oeuvre soit minuscule, cela est du au génie de l’artiste, cette force qu’il a de rendre en peu de traits et d’économie de moyens, beaucoup d’intensité dans ce regard hagard, L’estampe s’intitule aussi Autoportrait aux yeux écarquillés et Rembrandt au bonnet la bouche ouverte, les yeux et la bouche attirant particulièrement l’attention. Rembrandt réalise un gros plan sur son visage qui occupe presque tout l’espace, déborde même du cadre, surgissant devant le spectateur. L’expression de stupeur, d’étonnement feint peut-être, ou de moquerie, est saisissante. Elle est accentuée par la torsion et le rejet de la tête en arrière. De plus, la position en diagonale et l’éclairage dirigé de haut en bas en diagonale également contribuent encore à dynamiser l’ensemble.
Cette étude d’expression devant le miroir est, comme Rembrandt à la bouche ouverte, davantage expérimentale que les autoportraits des débuts. L’artiste s’en inspira pour exécuter la tête du personnage effrayé dans La Résurrection de Lazare, vers 1632.

Rembrandt Harmensz. van Rijn; Die Taufe des Kämmerers; 1641 Blatt: 18 x 21.3 cm
Platte: 17.8 x 21.1 cm; Radierung; Inv. 2019.165

La parution d’un catalogue comprenant une interview du donateur ainsi que l’ensemble des 31 oeuvres de la seconde donation accompagne l’exposition.

Kunstmuseum Basel | Hauptbau
St. Alban-Graben 8, Postfach
CH–4010 Basel

Horaires

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.