Du fait de la pandémie de Covid-19, l’édition de la BPM 2020 n’a pas pu
avoir entièrement lieu en juin comme prévue.
Cette édition plus archipélique est reportée en septembre-octobre pour les expositions en galerie et musée,
hormis l’exposition de Christophe Bourguedieu qui aura lieu du 22 août au 13 septembre à la Filature.
Les expositions en plein air, à Hombourg, Chalampé, Ottmarsheim et sur les Berges de l’Ill à Mulhouse sont visibles depuis le mois de juin.
C’est un joli but de promenade et de déambulations dans la nature et dans
de coquets villages moins connus, au charme certain.
Le festival a pour objectif de montrer une pratique photographique contemporaine en perpétuel mouvement et interrogation. Le rapport de la production photographique à sa contemporanéité est l’un des axes de sa programmation : son rapport à l’évolution du médium mais aussi au contexte écologique, social, économique.
Intitulée « This is the End », enracinée dans la relation que la photographie noue avec la fin imminente, cette édition s’avère, bien malgré elle, au plus proche du moment de bascule que nous vivons, entre un avant et un après.
Sur les berges de l’Ill
Guillaume Collignon
Qu’il s’agisse de la fonte des glaciers, de sites touristiques ou encore d’infrastructures sportives monumentales quasiment inexploitées, les photographies de Guillaume Collignon interrogent la transformation et l’aménagement du paysage par l’homme. Des coins les plus reculés de la Turquie au glacier du Rhône (Alpes suisses), partout, le paysage fait face a des altérations majeures résultant des diverses activités de l’homme. Lorsqu’il photographie les vains efforts de ceux-ci pour contrer le recul inexorable des glaciers, Guillaume Collignon garde une distance avec le sujet.
Ces images silencieuses engagent de nombreux questionnements sur notre rapport à la nature. Notamment dans ses photographies alpine, dans lesquelles les touristes qui se pressent sur les sommets observent et participent inévitablement au destin tragique de ces montagnes de glaces.
Les tremplins de sauts à skis tirés de la série Monuments of Madness
présentent de véritables ovnis architecturaux exploités le temps d’une olympiade. Derrière les exploits d’une poignée de sportifs, il faut observer une infrastructure extrêmement coûteuse et spectaculaire qui transforme radicalement le paysage et ses environs. Bien souvent, ces réalisations ambitieuses tombent en désuétude. Leur entretien trop gourmand ne peut être assuré par les collectivités qui dans le meilleur des cas, parviennent à les détourner de leur utilisation première en les exploitant en tant que lieux touristiques et restaurant panoramique, alors que dans d’autres cas, ces structures sont abandonnées pour ne garder que le vague souvenir d’une utilisation qui aura duré le temps d’une compétition.
Né en 1985. Vit et travaille à Lausanne.
Jessica Auer
Travaillant principalement avec la photographie grand format, Jessica Auer crée des photographies qui adoptent la forme tableau pour examiner les façons dont les paysages ont été préservés ou modifiés pour le tourisme. À travers ses photographies, elle exprime une profonde préoccupation pour la nature et la vulnérabilité des sites et des communautés éloignés face au tourisme de masse. Ses images révèlent les réalités sociales et politiques du tourisme et le paradoxe de tenter de préserver les mêmes sites que l’industrie cherche souvent à exploiter.
Les photographies présentées à la Biennale de la Photographie de Mulhouse ont été prises au cours des quinze dernières années. En tant que photographe canadienne d’origine française et latino-américaine, Jessica Auer a commencé cette exploration en photographiant des destinations populaires en Amérique du Nord et du Sud. En photographiant des lieux qui rappellent « les colonies de peuplement qui ont poussé vers l’ouest », ses images montrent comment l’industrie du tourisme transforme et romance le paysage.
Plus récemment, Jessica Auer s’est concentrée sur l’Islande. Elle vit maintenant dans une petite communauté des fjords de l’Est et a documenté cette nouvelle frontière/limite dans le contexte du boom touristique de l’Islande.
Vers le Rhin
Geert Goiris à Hombourg
A la caserne des pompiers et devant le presbytère
L’oeuvre de Geert Goiris est d’une grande puissance narrative et suggestive. Les paysages photographiés à travers le monde véhiculent le pressentiment d’une fin proche. Geert Goiris présente ainsi ses dernières recherches :
« Le monde sans nous est une expérimentation visuelle qui anticipe un monde sans humains, un monde que nous ne connaissons pas. Cela procède de la notion largement partagée que nous sommes une société en danger, marquée par l’extinction massive des espèces. Des informations alarmantes et contradictoires suscitent des perceptions anxiogènes. J’ai adopté une perception paranoïaque, celle de vivre la fin d’une ère. Mon objectif est de faire des photographies qui peuvent être comprises comme des spéculations. Elles ne sont pas strictement référentielles, mais font appel à notre imagination. Je combine ces images dans des expositions et des publications afin de mettre en mouvement cette oscillation entre le familier et l’aliénant. »
Né en 1971 en Belgique, Geert Goiris vit et travaille à Anvers. Il a notamment présenté des expositions solos au FOAM d’Amsterdam (2015), à la Hamburger Kunsthalle (2010) ou à Art Basel Statements (2009). Son travail est présent dans de nombreuses collections à travers le monde : au Seattle Art Museum, au Musée de la photographie d’Anvers ou au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris pour n’en citer que quelques-unes. En 2008, il remporte le Grand Prix international de photographie de Vevey présidé par Balthasar Burkhard pour réaliser Whiteout
Lynn Alleva Lilley à Chalampé
Avenue Pierre Emile Luca, à côté de la bibliothèque
« Regarder la lumière du soleil briller sur l’eau et la voir se consumer ou être emportée par les vagues semblent m’offrir une claire mais fugace compréhension de la façon de vivre dans le monde. Un jour d’été, dans cet état d’esprit, j’étais en train de photographier la respiration de l’eau et la lumière tachetée quand j’ai aperçu quelque chose de surprenant. En regardant attentivement un objet sombre à la surface de l’eau, j’ai réalisé que c’était une limule nageant sur le dos.
Que faisait-elle ? Sa beauté et son étrangeté absolue m’attiraient comme si quelque chose de magique, un cadeau venait de m’être offert.
J’ai commencé à photographier de manière obsessionnelle la limule et son monde, y compris de nuit, sous l’eau, les pontes et les embryons. Le plus ancien fossile de la limule (limulus Polyphemus) vivait il y a 445 millions d’années. Cela m’a conduit à méditer sur la place actuelle de la limule au regard de cette temporalité et de l’impact humain sur notre planète ». L.Alleva Lilley
Lynn Alleva Lilley est une photographe américaine née à Washington DC et vivant actuellement à Silver Spring MD. Au cœur de son travail photographique on retrouve l’interconnexion avec le lieu et la nature. Elle s’intéresse particulièrement au livre photo en tant que manière particulièrement intime de présenter ses photographies.
Son premier livre Tender Mint (The Eriskay Connection, Pays-Bas, 2017) comprend des photographies réalisées en Jordanie alors qu’elle vivait là-bas avec sa famille de 2011 à 2014. Les photographies de son récent livre, Deep Time (The Eriskay Connection, 2019), présentent la vie et le monde mystérieux de la limule sur les rives de la baie du Delaware.
Jessica Auer à Ottmarsheim
On retrouve Jessica Auer devant la piscine d‘Ottmarsheim Aquarhin
La photo Niagara Falls, New York est extraite de la série Re-creational Spaces, une enquête sur l’interprétation des sites touristiques populaires. À travers cette série, Jessica Auer examine les interventions culturelles et établit des liens entre les traitements de paysages du monde entier. Nombre de lieux qu’elle photographie ont existé depuis l’époque géologique mais ont été profondément transformés. Les chutes du Niagara constituent un extraordinaire modèle de merveille naturelle, apprivoisée à des fins industrielles, puis transformées en une destination touristique.
De telles images invitent le spectateur à s’interroger sur la signification historique et culturelle de ces lieux.
Jessica Auer est une photographe et artiste visuelle canadienne qui partage son temps entre Montréal et Seydisfjördur en Islande. Son travail est principalement axé sur l’étude des paysages envisagés comme des sites culturels et porte sur des thèmes qui relient l’histoire, le lieu, le voyage et l’expérience culturelle. Elle a obtenu sa maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia de Montréal en 2007. Parmi ses expositions les plus récentes : la biennale Movimenta (Nice, 2017), la Galerie Patrick Mikhail (Montréal, 2016), Oslo8 ( Bâle, 2015), Musée d’art de Gotland (Visby, Suède, 2015). Jessica Auer enseigne la photographie à l’Université Concordia.
Biennale de la photographie de Mulhouse
Association l’Agrandisseur
26 Avenue de la 1ère Division Blindée 68100 Mulhouse
Tél :06 99 73 81 80
agrandisseur@gmail.com
tous les renseignements sur
www.biennale-photo-mulhouse.com
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