Sarah Jérome, Fugue
Jusqu’au 15 mars 2020 à l’Espace d’Art Contemporain
André Malraux de Colmar.
(vidéo à visionner)
Entre rêve et cauchemar l’artiste Sarah Jérôme, ancienne danseuse a exposé aux quatre coins du monde, de Paris à Bali en passant par la Suisse…
Avec à la Santé du Serpent, elle investit l‘espace d’art contemporain André Malraux.
« Ce titre est d’abord un texte de René Char, mais aussi le nom d’une nouvelle d’Andrée Jérôme, ma mère. Une loi veut qu’un serpent se glisse au cœur de toute chose, écrit-elle. Il y a dans ses mots comme une résonance, un effet miroir entre son verbe et mes images », révèle Sarah Jérôme.
Entre l’âge de sept ans et vingt ans, Sarah Jérôme exerce la danse quotidiennement. Au fil des étirements, des enchaînements et des efforts, elle parvient à sculpter et à modeler son corps. La danse classique appelle à un dressage du corps, une discipline que l’artiste a peu à peu refusée et abandonnée. En 2008, elle décide de se plonger dans le dessin, la peinture et la sculpture. Le corps constitue la colonne vertébrale de sa réflexion plastique. Des ramifications s’opèrent vers d’autres territoires comme le temps, la mémoire, le paysage et la matière. Ses œuvres génèrent des impressions contradictoires. Si la danse représente une source de jouissance et de beauté, elle renferme aussi la douleur, la privation et la soumission. La grâce y est synonyme de torture.
À travers différentes séries de dessins, de peintures et de sculptures, l’artiste tente d’exprimer ce cheminement, elle montre les corps – sa thématique fétiche – ainsi que les rapports dualistes entre hommes et femmes dans de poreuses frontières entre le bien et le mal. Souvent, ses œuvres génèrent des impressions contradictoires, tout comme la danse représente à la fois une source de beauté et une source de douleurs, entre la séduction et la répulsion.
Elle met en exergue, les paradoxes, les contradictions, les clichés et même les incompréhensions humaines, les conflits nés de problèmes d’interprétation. La santé du serpent, qu’en est-il de la pomme croquée, du ver dans la pomme et du prétendu paradis et de cette manière d’y échapper et rester prisonnier ? Quelle est la signification de l’Éden, quel est le sens du bien et du mal, est-ce que c’est binaire, est-ce que c’est manichéen ? Cette exposition est organisée comme différents mondes.
Au rez-de-chaussée le monde du dessous, l’installation Champ de Pensées, présente comme des têtes germées en grès noir, qui auraient été découvertes après une fouille archéologique, une civilisation oubliée, têtes recouvertes d’excroissances, la nature ayant repris ses droits. Derrière il y a un triptyque « Fossile » ou Dream d’après la fiche technique, qui vient étayer la notion de corps paysage, en fragments, une peinture à l’huile sur papier calque, technique personnelle de l’artiste qui lui donne la possibilité de travailler la chair dans la transparence et la fragilité, de manière à pouvoir voir les éléments en transparence sous la peau.
Dans la 2e partie du bas, c’est le monde de la mise en scène, on entre dans l’univers de Pina Bausch avec des images tirées de deux pièces , Kontakthof et les oeillets.
A l’étage, telle une chambre, pour la sphère privée, un volet qui serait plutôt celui de l’intériorité. Un Livre en porcelaine plein de stigmates de temps ouvert raconte le corps intime, ses blessures et ses mutations.
Infos pratiques :
Espace d’art contemporain André Malraux
4, rue Rapp — 68000 Colmar
03 89 20 67 59 — 03 89 24 28 73
Horaires : du mardi au dimanche de 14h à 18h
sauf le jeudi de 12h à 17h — Entrée libre
Site internet
Un concert-performance avec Sarah Jérôme et la chanteuse-scénographe Ruppert Pupkin sera proposé le 5 mars à 19 h au Grillen à Colmar.
Entrée : 5 €.
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