Le Petit Palais présente jusqu’au 17 mars 2019
une exposition inédite dédiée
à Fernand Khnopff grâce au soutien exceptionnel des
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Artiste rare, le maître du Symbolisme belge n’avait
pas bénéficié de rétrospective à Paris depuis près
de quarante ans. L’exposition du Petit Palais rassemble
des pièces emblématiques de l’esthétique singulière
de Fernand Khnopff, à la fois peintre, dessinateur,
graveur, sculpteur et metteur en scène de son oeuvre.
L’exposition évoque par sa scénographie le parcours
initiatique de sa fausse demeure qui lui servait
d’atelier et aborde les grands thèmes qui parcourent
son oeuvre, des paysages aux portraits d’enfants,
des rêveries inspirés des Primitifs flamands aux
souvenirs de Bruges-la-morte, des usages complexes
de la photographie jusqu’aux mythologies personnelles
placées sous le signe d’Hypnos.
Près de 150 oeuvres dont une large part provient
de collections privées, offrent un panorama inédit de
l’oeuvre de Fernand Khnopff.
À la fois point de départ et fil rouge de l’exposition,
la maison-atelier de Khnopff est un véritable
« temple du Moi » au sein duquel s’exprime pleinement
sa personnalité complexe. À travers une scénographie
qui reprend les couleurs de son intérieur – bleu, noir,
blanc et or, le parcours évoque les obsessions et les
figures chères à l’artiste : du portrait aux souvenirs
oniriques, du fantasme au nu.
Après une salle introductive recréant le vestibule
de son atelier et évoquant l’architecture de sa demeure,
le parcours débute avec la présentation de peintures
de paysages de Fosset, petit hameau des Ardennes belges
où Fernand Khnopff passe plusieurs étés avec sa famille.
De ces paysages de petit format, saisi sur le vif, on perçoit tout
de suite chez l’artiste un goût pour l’introspection et la solitude.
Une autre facette de son oeuvre, beaucoup plus connue du grand
public, est son travail sur le portrait. Khnopff représente des
proches comme sa mère, des enfants qu’il dépeint avec le sérieux
d’adultes, parfois des hommes. Mais le plus souvent,
il s’agit de figures féminines, toute en intériorité et nimbées
de mystère. Sa soeur Marguerite avec qui il noue une secrète complicité
devient son modèle, sa muse.
C’est elle encore que l’on retrouve représentée sept
fois dans un grand pastel intitulé Memories qui en raison de
sa fragilité n’a pu voyager pour l’exposition.
Il est évoqué à travers des esquisses et des études de détail ainsi
que par un dispositif multimédia.
Marguerite est également le sujet de nombreux portraits
photographiques. Khnopff va en effet s’intéresser à ce medium
avec beaucoup d’intérêt. L’artiste utilise ce procédé moderne
au service de son art afin d’étudier la pose et la gestuelle de
son modèle favori qu’il déguise en princesse de légende
ou en divinité orientale. Il fait également photographier
un certain nombre de ses oeuvres par un professionnel
de renom, Albert Edouard Drains dit Alexandre, et
retravaille les tirages par des rehauts de crayon, d’aquarelle
ou de pastel.
Comme d’autres peintres symbolistes, l’artiste est fasciné
par les mythes antiques. Parmi les obsessions de Khnopff,
la figure d’Hypnos, le dieu du Sommeil apparaît de manière
récurrente.
La petite tête à l’aile teintée en bleu, couleur du rêve,
est représentée la première fois en 1891 dans le tableau
I Lock My Door Upon Myself. Hypnos est l’objet de
plusieurs tableaux tout comme la Méduse ou bien
encore OEdipe qui esquisse dans le tableau
Des caresses un étrange dialogue avec un sphinx à
corps de guépard.
On retrouve également une série de dessins et de tableaux
de nus sensuels exaltant la féminité. Ces femmes à la chevelure
rousse, vaporeuse, au regard insistant, représentées dans
un halo semblent tout droit sorties d’un songe.
Mais, contrairement aux héroïnes de Klimt peintes à la même époque,
elles ne paraissent aucunement en proie aux tourments de la chair.
Elles sont plutôt des représentations de l’«éternel féminin ».
En fin de parcours, le visiteur retrouve plusieurs tableaux
de Bruges, ville, elle aussi énigmatique, où Khnopff vécut
jusqu’à l’âge de six ans. La nostalgie de ces années d’enfance
mêlée à une admiration pour les primitifs flamands lui fait
associer certaines de ses vues de Bruges à un portrait de
femme ou à un objet symbolique renvoyant à la cité des Flandres
Ce parcours s’accompagne de dispositifs de médiation innovants
permettant au public de mieux comprendre l’oeuvre de
Khnopff ainsi que le Symbolisme européen. En effet, en
référence aux diffuseurs de parfum présents dans sa maison-atelier,
quatre stèles audio-olfactives ponctuent l’exposition et
permettent de sentir un parfum et d’entendre en simultané
une musique et un poème liés aux oeuvres exposées,
recréant ainsi cette atmosphère de résonances entre les arts
et les sens, chères aux symbolistes.
Les visiteurs sont également invités à s’installer dans le
« salon symboliste » qui propose des livres, des photographies,
une stèle audio-olfactive, des animations littéraires, théâtrales
et musicales évoquant les liens tissés entre les différents arts
à cette époque.
Podcast France culture
Connaissance des Arts
PETIT PALAIS
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill – 75008 Paris
Tel: 01 53 43 40 00
Accessible aux personnes handicapées.
Transports
Métro Champs-Élysées Clemenceau
Métro Franklin D. Roosevelt
RER Invalides
Bus : 28, 42, 72, 73, 83, 93
Partager la publication "Fernand Khnopff, le maître de l’énigme"
Tout à fait de votre avis, un artiste méconnu à découvrir
Des belle oeuvres d’art. a voir absolument.